vendredi 3 août 2018

« La France où la pression fiscale atteint presque 50 % du PIB sous prétexte de solidarité »



« La France où la pression fiscale atteint presque 50 % du PIB sous prétexte de solidarité » oui mais...

La philanthropie pour les riches est même une institution aux États-Unis où quasiment tous les riches reversent énormément à la société civile, puisque la tradition dans ces pays là est d'avoir un système social de redistribution beaucoup moins développé qu'en France et que dans tous les pays européens généralement. C'est aussi pour cette raison que les milliardaires français, qui se plaignent constamment d'être trop taxés, sont généralement moins philanthropes que les milliardaires anglo-saxons du nouveau monde. Ce n'est pas parce que ces derniers sont meilleurs que les autres ou qu'ils sont bons en soi, mais c'est par construction idéologique, qui en fin de compte découle toujours d'une morale, qui fut en son temps influencée par une religion. Aux États-Unis il s'agissait surtout du calvinisme qui a favorisé l'émergence de mœurs puritaines, où la notion de philanthropie joue un rôle primordial.

Il semblerait que la tradition en France, qui découle sans doute de la religion catholique où l'argent fut longtemps un tabou, ait favorisé l’apparition d'un type humain qui se plaint constamment d'être trop taxé et qui s'exprime très abondamment sur les forums du magazine Causeur, et aussi où la pression fiscale atteint des sommet sous prétexte de solidarité.
Le tabou a entraîné de la frustration vis-à-vis de l'argent, à cause de la pression fiscale et surtout si l'on se compare aux pays anglo-saxons du nouveau monde où l'argent ne constitua jamais un tabou et où les riches sont beaucoup moins taxés et vivent globalement beaucoup mieux leur rapport à l'argent. Au point qu'ils trouvent légitime et naturel de le reverser aux pauvres, sans contraintes, et que cela leur apporte même de la satisfaction.
Là où il y a de la gène, il n'y a pas de plaisir ? Comme en France où il y a trop de gène ?

Est-ce à dire que leur système est meilleur, que le nôtre contraignant de redistribution sociale, sans le désir de redistribuer ?
Quel système engendre-t-il le plus de misère, le nôtre ou celui des anglo-saxons du nouveau monde ?

Je crois quand même que c'est le modèle anglo-saxon qui se déploie actuellement dans la Silicon Valley, et qui nous attend, qui engendre le plus de misère et de loin. Je le sais, n'en déplaise au confort et au désir des riches de France. Hier, aux alentours des années 1968, on disait « Cours camarade le vieux monde est derrière toi ! », aujourd'hui il faudrait plutôt s'inquiéter du « nouveau monde » promis par Macron, et s'écrier « Ralentis mon ami, le nouveau monde, celui de la Silicon Valley est devant toi ! »

Je dis ça, mais pas par conviction idéologique, qui ferait de moi un affilié d'une quelconque idéologie d'extrême-gauche, dont je me méfie comme de la peste, avec leur idéalisation des musulmans comme devant constituer la nouvelle figure du damné de la terre, nouvelle figure du prolétaire mondialisé c'est-à-dire international, à qui tout devrait revenir en dernier ressort. Mais je dis ça par idéal de « décence commune », inspiré en cela par quelques socialistes authentiques tels que George Orwell, qui lui même a inspiré un philosophe contemporain : JC Michéa.
Je ne suis pas d'extrême-droite non plus, ni raciste, enfin je ne crois pas, mais notre « tolérance » à l'égard des migrants n'en est pas une en réalité, mais un parti pris idéologique qui fait courir un grave péril à la pérennité de notre culture et de notre civilisation européenne, et il faudrait quand même que nos concitoyens ouvrent un peu les yeux, alors qu'ils se laissent aveugler par l'idéologie avec leur fonds commun de culpabilité catholique majoritairement en France.
Fonds commun de culpabilité, qui en fait malheureusement des « moutons » facilement manipulables par une quelconque idéologie qui utiliserait cette corde sensible, l'idéologie d'extrême-gauche pour ne pas la nommer.

Je souscris donc à tout le reste parce que je me définis moi-même comme un socialiste, mais peut-être avant tout conservateur. Difficile d'adhérer au « nouveau monde » de Macron : « où certains débats de sociétés fondamentaux sont quasiment interdits sous prétexte d'anti-racisme, où le législateur se mêle plus en plus de réguler les comportements et rapports amoureux sous prétexte d'émancipation féminine, et où la liberté d'expression est mise sous contrôle sous prétexte de lutte contre les "fake news" (Ils pouvaient pas trouver un mot français, non ? Mais c'est vrai que "fake news" ça fait tellement plus branché !!) eh bien, je trouve que ce pays n'est plus vraiment un pays libre et démocratique. »

Du reste Je n' « angélise » pas les pauvres non plus. Mais il faut bien avouer que la conception de l'homme suivant le libéralisme a bien contribué à le corrompre.

Le monde « tel qu'il » est aujourd'hui une construction idéologique que l'on doit en grande partie aux premiers théoriciens du libéralisme (Locke, Boisguilbert, Mandeville, Montesquieu, Hume, Smith, Condorcet...), puisque c'est finalement cette doctrine, cette conception de l'homme qui l'a emporté sur toutes les autres. Ce n'est pas du tout un état naturel du comportement humain et du monde sensible qui l'entoure, mais c'est aujourd'hui la réalité. On a tendance aujourd'hui à considérer que tous les philosophes des Lumières étaient des libéraux, mais d'abord considérons qu'ils ont écrit leurs œuvres dans un autre contexte que le nôtre.
D'accord ils tous ont promu la liberté et stigmatisé le dogme et la monarchie de droit divin, mais cela suffit-il à faire une philosophie globale, où l'on pourrait amalgamer tout le monde pèle-mêle, et tirer de cette origine, de quoi justifier et légitimer le libéralisme tel qu'il s'affiche aujourd'hui à travers la mondialisation, en affirmant qu'il ne s'agit pas d'une idéologie, mais d'une philosophie ?
Je persiste à dire et à penser que le libéralisme aujourd'hui, tel qu'il s'affirme et se déploie, s'apparente plus à une idéologie, avec ses militants, ses sectateurs, voire ses fanatiques, qu'à une quelconque philosophie.

Alors on me répond, pour justifier l'opinion contraire que le libéralisme est une philosophie (Erasme, Diderot, Bastiat, etc), que contrairement à une idéologie qui dit "Je sais ce qui est bon pour vous !", elle affirme "J'ignore ce qui est bon pour vous, donc je veux que vous puissiez faire ce que vous pensez être bon pour vous." 
Pour commencer j'ai du mal à voir Diderot comme un libéral pur jus de la trempe d'Adam Smith !

Et puis je voudrais montrer ce qu'est une idéologie pour moi en partant d'une définition du réel, au sens où la réalité ou le réel, c'est la même chose selon moi, c'est ce que l'on perçoit, ce que chacun perçoit. Donc chaque réalité est singulière à un individu, et même une huître a une perception du monde qui l'entoure, et cela constitue sa réalité.
Eh bien le réel lui-même est une construction idéologique, c'est-à-dire que ce que je perçois n'est pas neutre, d'une part parce que comme tout le monde j'ai été embrigadé (école et instruction), formaté (notamment dans le monde du travail), et conditionné (par la publicité et la propagande médiatique libérale), cela a une incidence sur la façon dont j'interprète et appréhende le monde sensible. Et ensuite parce que ce monde sensible lui-même que je perçois a été façonné et transformé en 400 ans de métaphysique du sujet, c'est-à-dire modernisé et industrialisé, et parfois défiguré totalement, abîmé, pollué...

Donc les pauvres ne sont pas plus purs ou naturellement désintéressés que les riches, car ils vivent dans le même monde qui façonne les riches comme les pauvres, peu ou prou suivant le même moule.
Cependant les riches sont plus immoraux que les pauvres, car désormais la fin justifie les moyens. Il n'y a plus aucune morale en société libérale, morale qui avait pour origine une conception religieuse du monde, or précisément les riches disposent de plus de moyens pour arriver à leurs fins, donc ils sont plus cyniques, réalistes, et cruels, ils peuvent se le permettre, ce que ne peut pas se permettre un pauvre, car il a peu de moyens...

Et le doute qui peut légitimement nous assaillir est que si un pauvre avait subitement les mêmes moyens qu'un riche, ne se comporterait-il pas immédiatement comme lui, de façon cynique ?

Et oui « nous sommes nos propres geôliers », car :
Le réel c'est ce que je perçois, et comme chaque individu est singulier, la réalité de chacun est singulière.

La réalité est peut-être mon interprétation du réel ?

Il y a des gens dont on dit qu'ils « ne vivent pas dans le monde réel », et c'est péjoratif, cela veut dire souvent qu'ils ne sont pas réalistes, qu'ils sont idéalistes ou malades mentalement comme on le dit parfois des artistes, parce qu'ils sont incapables de s'adapter aux contrainte du monde réel. Mais les contraintes du monde réel, sont elles-mêmes une construction idéologique, non ?
La réalité c'est peut-être aussi la façon dont je vais essayer de m'armer pour affronter le réel, pour le supporter en fin de compte, c'est ce qu'on appelle aussi le principe de réalité, qui nous rappelle à l'ordre pour assurer notre survie en faisant preuve de réalisme.
Le réel est un donné « objectif », même si en fin de compte il constitue une construction, car le donné objectif n'est en réalité jamais neutre, au sens où le monde sensible a lui-même déjà été largement transformé sous l'action humaine, c'est-à-dire sous l'action de la métaphysique du sujet.
La réalité serait donc une interprétation subjective et singulière du monde sensible, comme la philosophie ou la « métaphysique du sujet » depuis Descartes, qui est une constructions philosophique, parfois idéologique, dont chacun s'arme en fonction de ses moyens pour affronter le réel, pour s'y adapter en fin de compte. Et la philosophie ne se caricature-elle pas toujours en idéologie, lorsqu'elle a vocation à s'adresser aux masses ?

Adaptation : principe de réalité et/ou darwinisme social ?

Même si de nos jours la notion d'adaptation est largement surestimée et sert même de principe de validation sur le terrain de l'idéologie libérale. Est-ce que l'on mérite de vivre ? Est-ce qu'autrement dit on est adapté, c'est-à-dire utile ?
Effectivement sur le modèle du règne animal, l'idéologie libérale a fait de l'adaptation un critère de sélection. Notions de sélection ou pour le dire autrement de réussite, qui a son tour joue un rôle déterminant de légitimation de l'idéologie libérale, puisque la « morale » de l'efficacité qui en découle, s'articule autour de la notions de sélection et de réussite.
On va effectivement juger « moralement » les gens en régime libéral, sur le critère de l'efficacité, en fonction de leur plus ou moins haut degré de réussite, pour ensuite les sélectionner.
L'échec vous condamnera à un genre d'invisibilité sociale, qui est aussi un peu un genre de relégation. Dans les cas les plus extrêmes, cela équivaut presque à un genre de « condamnation à mort » psychique et sociale, et les plus violents des reclus du système passent quelquefois à l'acte. Surtout aux Etats-Unis, avec une arme à feu et tirent dans le tas...
Je pense réellement aussi que beaucoup d'islamistes qui passent à l'acte le font certes par fanatisme, mais aussi parce qu'intérieurement ils se sentent morts socialement donc psychiquement, puisque l'homme est un « animal » social (entre guillemets car il est la « part maudite » du règne animal, toujours en excès de ce qu'un animal est censé être), dont l'équilibre dépend de son intégration ou non dans le reste de la société humaine.

Mais alors ce qui est marrant c'est que la réalité de chacun va ensuite contribuer à modifier, transformer le réel, le donné objectif (monde extérieur).
La subjectivité de l'homme a un pouvoir de transformation sur le monde sensible que constitue le réel : aujourd'hui sous l'action de la Technique.

Le monde n'est pas permanent, ni immuable, ni éternel, il a un commencement et une fin qui dépendent de ma durée de vie.
En fin de compte, même la notion d'objectivité du monde sensible est relative car elle va dépendre toujours en dernier ressort de la perception unique que j'ai du monde (monde intérieur), et hormis la perception que chacun a du monde, rien n'existe.
Si je n'existais pas en tant que sujet, le réel cesserait aussitôt d'exister. Autrement dit, si le monde intérieur qui sert de support à ma perception disparaissait subitement, le monde extérieur cesserait aussitôt d'exister.

Pour modérer le propos de la toute puissance humaine en matière de perception du réel, et outre le fait que l'Occidental ait imposé sa subjectivité à tout le reste de l'humanité, on peut faire intervenir Dieu, comme le fait Berkeley le philosophe.
Je dirais que c'est ma perception qui fait l'être d'une chose, et c'est aussi ajoute le philosophe Berkeley, le fait d'être perçu par Dieu qui fait l'être d'un individu qui perçoit.
Selon Berkeley mes perceptions sont des idées qui découlent de Dieu qui perçoit le monde. Perception divine qui est antérieure à la nôtre, immuable, éternelle, et qui fait que les hommes et les animaux perçoivent un monde commun, qui en fin de compte n'est qu'une idée de Dieu qui perçoit le monde. C'est pour cela que le monde ne cesse pas aussitôt d'exister quand nous disparaissons. Dieu  qui perçoit le monde éternellement sans commencement, ni fin, garantit sa permanence. Nous ne percevons que des idées (monde extérieur) qui sont d'essence divine selon Berkeley, qui met en doute l'existence même de la matière.
Son idéalisme absolu arrive à totalement amalgamer le monde extérieur et le monde intérieur. Aujourd'hui comme nous sommes tous globalement formatés pour être des consommateurs matérialistes, affirmer que les objets que nous consommons frénétiquement avec avidité pour en tirer du plaisir et augmenter notre volonté de puissance (ou volonté de volonté), sont des idées, nous fait éclater de rire. Et donc une conception comme celle de Berkeley est la plus dure à concevoir et à appréhender.

Bref, nous sommes les propres prisonniers de notre perception, qui constitue notre réalité (monde intérieur), et qui est un conditionnement, un formatage, un embrigadement, sur fond de monde « objectif » ou monde sensible, globalement transformé, pour ne pas dire abîmé et pollué par l'action des hommes.
Il n'y a pas deux réalités identiques, chacune est singulière et unique et dépend de l'histoire de chacun, par contre le réel est Un, même pour un idéaliste comme Berkeley, pour qui le monde est Un, c'est l'action de Dieu qui perçoit. Pour un matérialiste formaté pour être un consommateur aussi, le monde est Un, ce sont tous les objets dont l'obsolescence est programmée qu'il met à notre disposition.

Et d'autre part en Occident, ce sont en réalité des philosophes comme Descartes qui sont arrivés à imposer leur subjectivité, c'est-à-dire leur histoire propre et singulière, leur vécu pour ainsi dire, sous prétexte d'objectivité au reste du monde entier finalement de nos jours. C'est ce qu'on appelle « la métaphysique du sujet. », que d'aucuns nomment aussi la subjectivité prédatrice de l'homme blanc, péjorativement.

Voilà je m'arrête là, c'est juste une ébauche, ça vaut ce que ça vaut.
Il faut bien se dire que chaque correcteur, tout philosophe soit-il ou qu'il se prétend être (et extrêmement souvent un prof de philo n'est pas un philosophe), a sa réalité qui découle elle-même d'un embrigadement, d'un formatage, d'un conditionnement, et que son interprétation de ma « copie » ou de la vôtre (une interlocutrice d'un réseau social) n'a que peu de valeur objective, et qu'elle ne constitue pas un principe d'universalité, mais juste un reflet de son histoire singulière.

Pour ce qui est du « messie » qui pourrait nous sauver de notre modernité délétère ?
Heidegger après son engagement nazi qui prônait la « volonté de volonté », et une vision romantique du monde pour sortir de l'aporie où il pensait que les hommes se trouvaient, s'est mis subitement dans l'après-guerre, à prôner l'absence de volonté, le détachement et la sérénité à la manière un peu d'un moine bouddhiste, en disant que « seul un dieu pourrait encore nous sauver », ou encore, « car l’état du poète ne s’en tient pas à la visitation du dieu, il réside bien plutôt dans l’embrassement par le sacré »... à méditer.
Mais bon son engagement aux côtés des nazis le rend désormais peu crédible.

Pour conclure, il y a des personnes de haute valeur morale parmi les pauvres et les riches, ou du moins des personnes qui ont une conscience universelle, et si l'on mettait l'opprimé à la place de l’oppresseur, il serait certainement bien plus sanguinaire et destructeur. C'est ce que les idéologies totalitaires issues du communisme ont montré.
Mais cela ne m'empêche pas de critiquer le libéralisme.  

10 commentaires:

  1. Sophie Flamand (journaliste de Causeur)4 août 2018 à 10:05

    Non, Erwan Blesbois, une idéologie politique ou religieuse tend vers un objectif, le "grand soir", la conversion, etc.

    Le libéralisme est une philosophie (Erasme, Diderot, Bastiat, etc). Contrairement à une idéologie qui dit "Je sais ce qui est bon pour vous !", elle affirme "J'ignore ce qui est bon pour vous, donc je veux que vous puissiez faire ce que vous pensez être bon pour vous."

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    1. Et pourquoi se contenter de peu, puisque selon Sophie Flamand, nous vivons dans le meilleur des mondes possibles. Dans un tel monde, personne ne devrait en être réduit à devoir se contenter de peu.

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    2. Sophie Flamand (journaliste de Causeur)4 août 2018 à 10:42

      Je ne pense pas que nous vivions dans les meilleurs des mondes possibles et les souffrances humaines que nous découvrons quotidiennement me tiennent parfois éveillée la nuit, les yeux grands ouverts sur l'obscurité.

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    3. Le monde « tel qu'il » est aujourd'hui une construction idéologique que l'on doit en grande partie aux premiers théoriciens du libéralisme (Locke, Boisguilbert, Mandeville, Montesquieu, Hume, Smith, Condorcet...), puisque c'est finalement cette doctrine, cette conception de l'homme qui l'a emporté sur toutes les autres. Ce n'est pas du tout un état naturel du comportement humain et du monde sensible qui l'entoure, mais c'est aujourd'hui la réalité. On a tendance aujourd'hui à considérer que tous les philosophes des Lumières étaient des libéraux, mais d'abord considérons qu'ils ont écrit leurs œuvres dans un autre contexte que le nôtre.

      D'accord ils tous ont promu la liberté et stigmatisé le dogme religieux et la monarchie de droit divin, mais cela suffit-il à faire une philosophie globale, où l'on pourrait amalgamer tout le monde pèle-mêle, et tirer de cette origine, de quoi justifier et légitimer le libéralisme tel qu'il s'affiche aujourd'hui à travers la mondialisation, en affirmant qu'il ne s'agit pas d'une idéologie, mais d'une philosophie ?

      Je persiste à dire et à penser que le libéralisme aujourd'hui, tel qu'il s'affirme et se déploie, s'apparente plus à une idéologie, avec ses militants, ses sectateurs, voire ses fanatiques, qu'à une quelconque philosophie. Et dont le libertarianisme ou anarcho-capitalisme dont se réclame le patron d'Amazon qui a amassé environ 140 milliards de dollars, forcément au détriment de ses petits copains, c'est-à-dire vous et moi, constitue la forme en même temps la plus caricaturale et la plus dangereuse pour l'avenir de l'humanité avec l'ubérisation programmée de la société mondialisée, sans droits sociaux pour les travailleurs, et sans tenir compte de l'écologie. Oui vous avez raison d'affirmer qu'une telle doctrine justifiera certainement un jour (sans doute pas très lointain), l'euthanasie pour tous ceux, qui ne sont pas forcément les « faibles », qui ne peuvent ou ne veulent s'adapter à un tel genre de nouveau totalitarisme, faute d'alternative politique, qui ne dit pas son nom.

      Alors Sophie Flamand me répond, pour justifier l'opinion contraire que le libéralisme est une philosophie (Erasme, Diderot, Bastiat, etc), que contrairement à une idéologie qui dit "Je sais ce qui est bon pour vous !", elle affirme "J'ignore ce qui est bon pour vous, donc je veux que vous puissiez faire ce que vous pensez être bon pour vous."
      Pour commencer j'ai du mal à voir Diderot que j'ai étudié à la Fac sous l'égide d'Elisabeth de Fontenay comme médiatrice en tant que prof de philo, comme un libéral pur jus de la trempe d'Adam Smith !
      Et puis bien sûr on prend bien soin d'oublier totalement Rousseau, qui est à l'origine de la pensée de gauche au sein des démocraties et son idéal d'égalité et de fraternité, même si il a aussi influencé des barbares qui s'en revendiquaient au nom de la pureté de leur vertu, comme Pol Pot.
      De notre devise républicaine affichée sur le frontispice des mairie, on n'a gardé que la liberté, en oubliant les deux autres principes, est c'est ce qu'on appelle le libéralisme, qui est en réalité la liberté de quelques uns au détriment des plus nombreux, et sans la limite qu'imposait Kant à cette même liberté, en reprenant une idée de Rousseau qui disait ; « La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre » : tout ce que notre époque de néolibéralisme triomphant et impudique a totalement oublié, faisant bon marché de tout son héritage philosophique et complexe au profit d'un prêt à penser simplificateur voire même cynique, je le répète, avant tout idéologique.

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  2. A me tenir éveillée ce sont leurs appels et sms de nuit.....j'aimerai maintenant un peu trouver la paix, je crois que j'en ai assez fait.......je veux donner un bon coup de pied dans cette fourmilière ou tout le monde parle mais personne n'est plus capable de s'investir pour son prochain.......j'ai été choquée d'un discours libertarien plus que libéral il y a des années où le plus faible devait simplement et justement mourir......je suppose que cela est valable jusqu'au jour où ce sont eux qui sont mis au ban de la société.........Je ne politise pas notre démarche, mais je tends à penser que le libéralisme qu'idéalement j'embrassais par le passé est en fait un leurre catastrophique.

    À mon niveau je n'insulte personne, je ne raille personne, et surtout je sais que le monde se divise en deux catégories ceux qui parlent et ceux qui agissent. Certains ont de beaux discours et réussissent à convaincre les masses à se jeter dans un précipice. D'autres se taisent et construisent les barrières au bord des précipices....vous avez donc besoin de définir et moi j'ai besoin d'être.

    il y a eu de tous temps des cons comme Erwan Blesbois et moi-même invités à des dîners....ils permettent avec leurs passions et idéaux de se faire ridiculiser par ceux qui n'ont d'autres moyens pour s'affirmer que de s'autorassurer au sein d'un cercle restreint d'une pseudo élite intellectuelle qu'ils détiennent la science infuse. Gardez vos grandes théories sur le libéralisme classique ou néoclassique citant les grands courants inventés ou définis par d'autres, raisonnez en tant que logiques de marchés ou d'économie, moi je vous parle d'êtres humains. Cela vous semble misérable ? C'est votre droit. Vous considérez l'état comme un tiers intrusif ? C'est votre droit. Vous considérez que vous avez le seul modèle politique et économique qui fonctionne ? Alors appliquez-le. Mais de grâce, pour les leçons sur la misère intellectuelle ou culturelle utilisez votre intelligence pour expliquer aux ignares vos définitions au lieu de les accuser d'ignorance....ça fonctionne mieux que l'insulte à peine déguisée, en général

    C'est parfait Erwan Blesbois . Je vous remercie ( les autres ne le feront pas je suppose) pour avoir bien voulu éclairer l'ignare que je suis et tous les autres qui doivent lire en silence mais ne se sentent pas le niveau d'intervenir de peur de se faire lyncher, qui à part google et Wikipedia, ne savent rien de libéralisme tout comme moi. Ainsi nous sommes en général portés à nous taire. Pour ce que j'en sais, pour l'attitude des personnes qui en font l'apogée, j'en ai déduis que je n'adhérais pas à cette idéologie ou philosophie pour ne fâcher personne ( mais je garde un esprit ouvert du fait de mon ignorance réelle). Si vos définitions sont justes et font l'unanimité , alors vous me le confirmez.

    Erwan Blesbois vous êtes enseignant n'est-ce pas? :Maintenant je comprends mieux votre patience ...je comprends aussi ce clivage viscéral entre fonctionnaires et entrepreneurs. Comme si les uns pouvaient se passer des autres...

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    1. Brigitte, l''époque moderne a remplacé la raison pratique ou morale (il y a des choses que l'on peut faire et d'autres non), par une raison hypothétique (on fait les choses en vue d'un objectif, ou encore la fin justifie les moyens), une telle conception est contrainte par l'idéologie libérale qui conçoit tout en termes d'efficacité, de performance, de rentabilité.
      Dans un tel contexte que n'avaient pas prévu les premiers penseurs libéraux, il est devenu impossible pour le commun des mortels, de s'arrêter, pour souffler un peu et réfléchir à sa condition de mortel, bref pour faire ce qu'on appelait jadis de la philosophie.
      Les acteurs qui ne sont pas assez performants ou rentables, sont effectivement souvent poussés au suicide, notamment dans le monde du travail en voie de déshumanisation. On demande aussi aux acteurs du monde du travail de devoir constamment s'adapter aux nouvelles exigences de rentabilité et de profit du « nouveau monde » (dixit Macron)

      Les notions d'adaptation, de sélection et de réussite jouent un rôle primordial, sur le soi-disant modèle du règne animal, ce qu'on appelle le darwinisme social : s'adapter ou mourir.
      Je le répète dans ce contexte de barbarie diffuse, nous ne parvenons plus à penser avec détachement et sereinement, comme pouvaient le faire les premiers philosophes libéraux et/ou des Lumières, qui avaient une pensée complexe, quand les idées des « philosophes » libéraux contemporains, dont les emblématiques Attali et Minc font partie, sont très simplificatrices et ont vocation avant tout à persuader leurs adversaires à les impressionner voire les intimider, avant toute autre considération.

      Comme le remarquait très justement Finkielkraut dans les années 80, il y a une défaite de la pensée, défaite qui fait des ravages, et dont les plus fragiles sont victimes.

      N'idéalisez pas le monde des fonctionnaires et des enseignants, c'est un monde où désormais se jouent les mêmes logiques de performance, d'efficacité et de rentabilité que dans le privé. C'est encore une stratégie, globalement des possédants et des dirigeants, que de faire s'affronter ces deux mondes, privé/public, « diviser pour mieux régner !», et surtout inciter le commun des mortels à ne pas réfléchir et à accepter le monde tel qu'il est, c'est-à-dire si l'on gratte un peu derrière les apparences, profondément corrompu moralement, laid esthétiquement, mauvais politiquement. Et c'est ce monde, qui est je le répète une construction purement idéologique que Sophie Flamand malheureusement, malgré toute sa sensibilité, ses bonnes intentions qui ne font aucun doute est payée pour défendre...

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    2. Sophie Flamand (journaliste de Causeur)4 août 2018 à 11:58

      Je ne suis pas payée pour défendre quoique ce soit. Je ne suis même pas payée du tout. Je suis une femme entretenue !

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    3. Je vous rassure , après vous avoir remercié du respect que vous me témoignez car vous n'étiez pas obligé de jouer les enseignants ce matin, et je suis parfaitement consciente des manœuvres politiques. J'y ai mis un doigt de pied et j'en suis ressortie aussi vite face à cette misère dont parle Bruno Maquis.

      Je connais la noirceur des hommes du plus près possible, je la touche tous les jours. Ce qui est épouvantable c'est comprendre que peu importe votre appartenance sociale ou économique, lorsque majoritairement vous donnez du pouvoir à une personne de conditions défavorisés il devient plus charognard que les charognards dont il se plaignait. Je vois des personnes descendre de l'échelle sociale et les autres grimper. En haut et en bas, les discours sont les mêmes. L'intégrité, l'humanité deviennent des denrées rares à n'importe quel échelon.

      Ce sont ces hommes et ces femmes qui écriront pourtant l'histoire, car sans humanité et intégrité, libéralisme ou pas, le monde est voué à l'autodestruction. Il n'existe aucun modèle logique qui permettrait de penser que "les meilleurs et les plus compétitifs survivent" car de tous temps les esclaves se révoltent . Je lis avec consternation l'absence de bienveillance qui caractérise la pensée libérale. On y ressent le mépris de l'autre en permanence et c'est ce que je viens une fois de plus de lire sur ce fil. Aucun respect de l'autre, aucune honnêteté intellectuelle. Alors je ne peux que vous remercier pour le temps de vos explications.

      Un jour de plus où je me coucherai moins ignare que bête et méchante. Et de mon coté j'ai deux maitres de pensée, A Schopenhauer ( en partie) et Lao Tseu.

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    4. Le monde « tel qu'il est », ne nous laisse pas d'autre choix que d'être armé et féroce. C'est bien dommage car c'est la part la plus noble de l'humanité, sa capacité de compassion, sa générosité, son altruisme, qui s'en trouve totalement niée, néantisée même, au sens où l'on a oublié que cela faisait partie aussi de la nature humaine. Ce rappel vous condamne généralement dans le monde du travail à une mise à l'écart, et des remarques comme « mais tu prends tes désirs pour la réalité ! » ou encore « faut pas rêver ! », « soyons réalistes » etc.
      On se retrouve tous peu ou prou obligé de faire preuve de férocité, de méchanceté voire de cruauté gratuite pour les pires qui s'épanouissent au sein d'un tel système, sans avoir conscience qu'il ne s'agit pas de la « réalité » de la nature humaine, mais d'une construction idéologique qui nous incite à être méchant. Déjà Schopenhauer était navré et révolté de la « méchanceté » (c'est un terme qu'il emploie fréquemment) qui s'exerçait à son époque, et prônait la compassion dans les rapports entre les gens. Depuis Schopenhauer, cela ne s'est pas arrangé, cela n'a fait que s'aggraver...
      Et si par malheur vous êtes incapable de vous adapter à la méchanceté du troupeau qui sert aussi de point de repère et de reconnaissance mutuelle, alors vous êtes désocialisé, et au pire poussé comme vous l'avez fort bien remarqué, au suicide pur et simple. Il est beaucoup plus facile d'être féroce, que d'être compatissant, surtout dans le monde « tel qu'il est ».

      Aujourd'hui un écrivain comme Houellebecq qui déplore aussi la méchanceté de ses contemporains dans le monde moderne, est navré que l'on ait fait de Nietzsche une idole indépassable et que l'on ait totalement oublié l'héritage spirituel de Schopenhauer, qui nous rapprochait plus d'une philosophie se rapprochant du bouddhisme, prônant le détachement et la sérénité.

      Oui la philosophie de Nietzsche est exaltante et stimulante, mais elle prône l'adhésion au monde « tel qu'il est » et la volonté de puissance, qui pourrait bien finalement être à l'origine (je parle de la volonté de puissance qui débouche sur le nihilisme), du déclin définitif de l'Occident !

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    5. Erwan Blesbois, vos mots sont aussi mes maux.......l'être vertueux n'existe pas.....je suis honorée qu'une partie du peuple italien me considère comme une Jeanne D'Arc, mais je leur ai répondu qu'elle a brulé vive et que je n'y tenais pas trop... alors vous non plus, ne vous faites aucune illusion...

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