lundi 31 octobre 2016

La Silicon Valley, terre d'inégalités


Désolé de briser le rêve ! Des types qui gagnent des milliards, et n'ont que le mot éthique à la bouche, n'ont même pas la décence de créer autour d'eux un monde un peu plus solidaire. Bien au contraire, ils créent un monde encore plus laid et injuste, avec de véritables esclaves modernes : les fonctionnaires. Dont le tort est d'être utile à la société, alors qu'eux, les milliardaires, préfèrent s'amuser et vivre dans un autre monde… plus réel (ce sont les pauvres qui vivent par procuration, donc virtuellement). Ah elle est belle la révolution numérique !

Pour l'instant je me contente d'essayer de sortir de ma "maladie", mais la vie n'est-elle pas une maladie ? Et de ressentir les choses de l'intérieur. Pour ce qui est de changer ou d'évoluer ou de "bouger", non je ne bougerai certainement pas. Comme le dit Schopenhauer, le caractère se fige avec l'âge adulte ; le destin de tout adulte, c'est son enfance... par analogie le destin de toute Histoire, c'est sa Préhistoire. Mais l'Histoire de l'humanité est tellement courte ! Platon et Socrate et même Moïse et Abraham sont au fond si proches, nous sommes presque contemporains de nos plus lointains ancêtres historiques.

Pour ce qui est de la Préhistoire, là il y a vraiment une notion de temps, de durée... avons-nous des choses en commun avec nos plus lointains ancêtres comme les Australopithèques ? Oui certainement et là nous plongeons dans la part d'inconscient de l'esprit humain. Il est fort probable que l'humanité n'arrive jamais à s'arracher à sa Préhistoire, il est probable qu'elle y retourne, aucune vie consciente d'elle-même n'étant capable de ne pas s'autodétruire : la souffrance ressentie est trop grande et la conscience aspire à son propre sommeil. Le mouvement, le changement sont des illusions, puisque ce que l'on retient de l'Histoire est peut-être sa part d'intemporalité et non ce qu'elle produit de nouveau, qui n'est toujours que faire du neuf avec du vieux, de l'ancien relooké. Sa part d'intemporalité étant ses productions artistiques géniales, qui nous font peut-être renouer avec nos plus lointains ancêtres primitifs, voire avec les amibes. Le plus souvent toute création, artistique ou autre, ne consiste qu'à faire du neuf avec du vieux, mais quand malgré tout elle comporte une part d'intemporalité, alors on peut la qualifier de proprement original, et alors on peut la classer parmi les œuvres de génie.

L'humanité aspire au propre sommeil de sa conscience, grâce à l'avènement de l'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (enfin j'en viens au sujet qui intéresse nos lecteurs) qui replongera la conscience humaine dans les ténèbres de la Préhistoire, et même jusqu'aux toutes premières formes de vie cellulaire, dans une forme de coma éternel. L'Histoire humaine de l'invention de l'écriture à son apocalypse, aura été un accident au service d'une autre forme de vie consciente, plus parfaite, éternelle peut-être, qui se rapproche de la définition de dieu ("dieu est un drôle de mec, un Australopithèque...") par les premiers philosophes. Donc toutes nos gesticulations politiques ont peut-être un sens qui n'est pas celui de l'intérêt général ou du bonheur de l'espèce humaine, mais celui de l’avènement d’une entité supérieure. L'espèce humaine rentrée dans l'Histoire, ne croit plus en elle-même, elle voudrait se décharger de son fardeau avec de nouvelle idoles. Ce sont aujourd'hui les réfugiés ou migrants les nouvelles idoles. Mais demain ce besoin d'idoles prendra sans doute d'autres formes, tant le besoin de changement et de faire du neuf avec du vieux devient plus présent avec la modernité. Espérons !

dimanche 30 octobre 2016

Manifestations de policiers

Dans une société libérale libertaire comme la nôtre, il ne fait pas bon être utile à la société : la valeur suprême est le dieu fric depuis 68, puisque de cette "révolution" bourgeoise, ceux qui en ont hérité, n'ont gardé que l'aspect libérale libertaire, et principalement l'individualisme. Il est normal que les prédateurs : les voyous de la finance outrageusement enrichis, ou ceux plus modestes des quartiers défavorisés, se sentent encouragés dans leurs mauvaises actions contre la chose publique, qu'ils assimilent au bien commun des moutons, que l'on peut tondre en toute impunité. Le salut passera par une contre révolution populaire, un soulèvement contre la malhonnêteté généralisée des élites autoproclamées de l'esprit de 68 : qui préfèrent idéologiquement les délinquants (sociologiquement excusables), aux flics (minables petits-bourgeois) toujours suspects de sympathie pro FN.

Chouette, les chiffres du chômage sont encourageants !

Même si le chômage baissait de façon durable et spectaculaire, ce qui est encore loin d'être le cas, l'ensemble du système conduirait de la même façon au chaos, à une catastrophe anthropologique majeure : écologique, économique, morale et sociale, puis à la ruine finale. Car le système en réalité repose sur la mise au service de l'économie, de l'humain ; alors que tout le monde est d'accord pour dire au contraire que l'économie devrait être au service de l'humain. Il faudrait remettre au cœur de la société, la tendresse de la mère, l'autorité du père, du maître, du professeur, du curé, rabbin, imam... l'autorité de la culture sur l'économie. Comme le dit Souchon "on avance, mais on n'a pas assez d'essence pour faire la route dans l'autre sens...". Donc on accepte comme des moutons que l'on tond, la perte totale du sens, notre propre déclin, puis notre ruine collective finale inéluctable. "De toute façon, on a pas l'choix !", "faut faire tourner la machine", disent ceux qui préfèrent obéir à une morale de moutons, plutôt que de réfléchir par eux-mêmes : ils préfèrent obéir plutôt que de réaliser qu'ils sont manipulés par les pervers qui dirigent leurs Etats et leurs économies. Le système libéral libertaire encourage les pervers, or un pervers cela n'aime pas la culture, car cela remet en question son autorité de fauve (de loup), et donc son pouvoir de manipulation sur les "moutons". 
L'idéologie bobo libérale économiquement (fondée sur le dogme de l'égoïsme, de la réussite dont on a fait une valeur morale), multiculturaliste éthiquement (on nous apprend petit, à préférer l'Autre à soi-même) : double discours paradoxal, amour de soi pour le fric, rejet de soi pour la culture ; nous a déjà conduit à un énorme déclin culturel ; et a vocation à nous entraîner dans un genre de schizophrénie collective. Où d'un côté on nous demande un super égoïsme (pour l'argent, le sexe, l'estime de soi), et de l'autre une générosité surhumaine (pour l'Autre). La France ne s'assume plus, ni aucune de ses valeurs qui avaient fait sa grandeur, et préfère s'en remettre à l'Autre pour ce qui concerne la suite de son destin : on a déjà commencé à donner les clefs de la "maison France", aux immigrés, puis migrants et autres clandestins, voire réfugiés (énorme culpabilisation collective, organisée par nos médias). "Dans la culture" proclament nos élites, "ce qui nous intéresse, c'est l'Autre", et de jeter le bébé avec l'eau du bain, et de sous-entendre qu'au fond toute la culture occidentale avait un fond raciste : c'est pour cela que je dis que les multiculturalistes sont totalement déculturés, mais cela ne les empêche pas de réussir dans la vie, bien au contraire ! Bobos crachant sur leur culture, mais jamais sur un billet de cinq euros ! Je revendique l'amour de Soi, avant celui du fric (amour propre) et de l'Autre (amour propre encore finalement : l'amour de l'Autre servant de caution morale idéologique à tous les crimes commis sur Soi ; ses parents, ses enfants, sa culture) : Soi c'est sa culture, déjà sérieusement entamée par les ravages du capitalisme depuis 300 ans, lents au début, exponentiellement rapides aujourd'hui, sérieusement accélérés et accompagnés par l'Esprit de 68.

samedi 22 octobre 2016

L'autorité du pair

Aujourd'hui les gens râlent pour tout, et notamment parce que l'on a coupé une semaine en deux pour les vacances scolaire de la Toussaint 2016. Tout cela est anecdotique, mais révèle des choses importantes. Autrefois les gens se soumettaient à l'autorité du père, du curé, ou du professeur, et c'était très bien comme ça. Aujourd'hui les gens se soumettent en réalité à des logiques de pairs, à des logiques de groupe. Et il y a beaucoup d'exclus qui n'ont plus de vie sociale. Alors qu'en période d'autorité patriarcale, sous de Gaulle par exemple, il n'y avait pas de chômage, donc pas d'exclus. Il y a beaucoup plus de gens en état de mort sociale, donc psychique, aujourd'hui qu'autrefois, par le chômage et l'exclusion sociale. De plus les logiques perverses et de bouc-émissarisation l'emportent sur le lieu de travail, des rapports entre mômes égoïstes l'emportent sur des rapports sains et adultes. Donc en réalité l'homme n'y a pas gagné en liberté, au contraire, il s'aliène, en croyant faire valoir son ego, comme le pousse à le faire la société libérale du laisser-faire : l'ego c'est un terme moderne là où autrefois on parlait d'amour propre, que l'on peut opposer au véritable amour de soi.
Et toi, Emmanuel Mousset, tu penses naïvement qu'en poussant plus loin le libéralisme avec Macron, on va améliorer l'économie et régler les problèmes... mais le libéralisme et la logique de l'ego roi, fait de nous tous des mômes égoïstes, c'est-à-dire des pervers polymorphes sans loi ni foi, tu n'as donc rien compris ! Donc encore une fois, oui c'était bien mieux avant ! Je pense qu'autrefois il y avait plus de gens dans l'amour de soi, ce qui est sain, alors qu'aujourd'hui la majorité des gens sont dans l'amour propre, ce qui est malsain. Cela s'est considérablement dégradé depuis Rousseau, qui déjà à son époque dénonçait la corruption des mœurs de son temps, il y a d'ailleurs un lien entre la société d'ancien régime qu'il dénonçait, et la nouvelle société oligarchique qui se constitue, où les écarts de richesse deviennent astronomique, et où l'on assiste à l'établissement d'une nouvelle aristocratie hyper fortunée, mondialisée, déterritorialisée, et cosmopolite. Les aristocrates d'ancien régime sur sa fin et son déclin, étaient des gamins égoïstes, de véritables pervers, dont le dernier représentant emblématique fut Sade. Apparemment les gens acceptent aujourd'hui la reproduction d'un tel système à l'échelle mondiale, et cela déteint sur le caractère de tous.

vendredi 21 octobre 2016

L'héritage de Chirac

Moi : "Chirac a dit «  Je suis convaincu que le libéralisme est voué au même échec que le communisme, et qu’il conduira aux mêmes excès. L’un comme l’autre sont des perversions de la pensée humaine ». Je souscris. Le communisme a un idéal, celui du bonheur : or le bonheur n'est jamais la règle collective mais l'exception individuelle, dans de rares cas, ou de brèves périodes. Le libéralisme fait appel au cerveau reptilien de l'humanité et n'a pour dogme que l'ego : la mondialisation n'est pas heureuse, elle est uniformatrice, dans la négation des cultures plurielles, dans la destruction de l'environnement, et fera au final plus de morts que le communisme. Macron est le plus dangereux, car il est à l'avant garde de cette idéologie mortifère, peut-être plus dangereux que le FN, qui est un mouvement réactionnaire, souverainiste et apparemment selon MLP, anti-libéral, se réclamant de de Gaulle, selon Philippot . Je ne nie pas chez le FN, les arrière-pensées racistes, l'obsession sécuritaire et sur le thème de l'immigration excessive ; ce dernier point qui mériterait d'ailleurs débat."

Le militant social-libéral pro Macron : "Citoyen Blesbois, fais ton choix et assume : le social-libéral Macron ou le social-facho Philippot."

Moi : "Le choix demande une longue maturation, il ne peut se faire sur un coup de tête. D'autre part, le ciel soit loué, il y a d'autres alternatives que ces deux là : je pencherais pour l'aile gauche du PS, qui n'a jamais eu l'occasion de faire ses preuves depuis 1983 et que le courant libéral au sein du PS, l'emporte."

Le militant social-libéral pro Macron : "Une longue maturation ou une longue masturbation ? Mais tu as raison de pencher pour des gens qui n'ont jamais fait leurs preuves (et pour cause). C'est plus facile."

Moi : "L'ennemi numéro un est selon moi le libéralisme, le dogme de l'ego, qui déteint sur le comportement de nos concitoyens, et la dégradation de l'environnement. Après il y a des différences, des nuances entre les partis français, qui ne changeront pas grand chose à la situation mondiale. De toute façon, la France avec ses petits bras musclés ne résistera pas toute seule au rouleau compresseur de la mondialisation, grâce à la potion magique nommée souverainisme. Il faudrait pour cela que l'idéologie libérale soit frappée au cœur, dans son berceau les Etats-Unis, or ces derniers remettront-ils en cause l'idéologie dont toute leur histoire est imprégnée, dont ils sont si fiers, et le monde entier également, à travers leur cinéma, leur culture, leurs produits uniformisateurs, destructeurs des cultures plurielles, et dont les plus fragiles sont les premières victimes : les classes populaires où l'on donne aux enfants des prénoms anglo-saxons. En gros je crois bien que nous sommes mal barrés, avec les Chinois qui sont dedans jusqu'au cou, et la France n'est qu'une frêle barque entraînée dans le torrent du libéralisme. Le réalisme dont tu fais preuve est d'accompagner ce mouvement plutôt que d'y résister, car de toute façon, on ne peut pas y résister, c'est surpuissant.
Mais la véritable attitude héroïque est la résistance, et de se battre coûte que coûte contre le libéralisme, et les comportement de prédation de l'ego dans la vie de tous les jours, de défendre notre culture jusqu'au bout, jusqu'à la fin de l'espèce humaine qui est probable. Car le nouveau fascisme uniformisateur aussi dangereux que le communisme (beaucoup plus selon moi), comme le dit Chirac lui-même, est le libéralisme, non le souverainisme qui en constitue un mouvement de réaction, et donc n'est que le sous-produit du libéralisme. Quant au multiculturalisme, ce n'est que de la poudre aux yeux, un baume dérisoire destiné à donner bonne conscience à des bobos en manque d'idéal, mais sur une plaie purulente qui nécessiterait de la chirurgie. Un archétype de cette attitude héroïque de résistance : le réalisateur britannique Ken Loach par exemple, il y a d'autres exemples encore plus significatifs.
L'antiracisme est une idéologie qui prône le multiculturalisme, une idéologie militante et offensive qui se fait souvent au détriment de la culture, jugée généralement réactionnaire (voir les accusations de fascisme à l'égard de Finkielkraut). Les antiracistes militants sont souvent totalement déculturés, et sont les idiots utiles du libéralisme, n'en sont qu'un sous-ensemble. Les antiracistes sont souvent des abrutis déculturés qui prennent leurs désirs pour des réalités. La critique du multiculturalisme est selon moi pertinente, dans la mesure où elle vise la défense de la culture, donc de l'héritage. Donc la défense de la "mère", représentée par la culture, contre la logique prédatrice du "père", représenté par la logique libérale ou encore la défense de la pulsion de vie contre la pulsion de mort. La véritable critique de l'homme blanc occidental et prédateur est dans la culture, non dans l'antiracisme, qui est une caricature militante et parfois violente de l'amour de soi, et donc se retrouve plutôt du côté de l'amour propre, donc de la vanité. Les multiculturalistes n'ont rien compris."

dimanche 16 octobre 2016

L'analogie de la culture avec la mère, et sa relation avec les réfugiés

On ne peut pas exiger d'une mère d'aimer d'autres enfants que les siens, avec la culture on élargit considérablement le débat, mais il reste qu'on ne peut pas demander à une culture de reconnaître d'autres enfants que les siens, c'est-à-dire ceux qu'elle a éduqué, on peut donc faire l'analogie entre une mère et une culture. Si je pousse l'analogie de la culture avec la mère, je pourrais dire que dans mon cas personnel, je suis un sacrifié de la culture et c'est toute ma tragédie, et ce qui me pousse à la défendre, afin que sa destruction par le libéralisme, assez lente au début et méthodique, se poursuivant actuellement à un rythme assez effréné, ne fasse pas finalement des millions de victimes. Sinon pour une civilisation, si les nouveaux arrivants ne font pas l'effort d'intégrer cette culture, elle est menacée de fragmentation, et donc tout simplement d'effondrement, ce qui nous pend au nez. Ce que les bobos du multiculturalisme nomme enrichissement, je le nomme perte du sens et perte de soi, perte pour les autochtones, perte pour les allochtones. Seule une minorité éventuellement cosmopolite, oligarchique, déterritorialisé, en sort enrichie matériellement (car il n'est plus question de spiritualité dans nos sociétés hyper consuméristes et matérialistes, nulle part) par la logique du capitalisme. Sarkozy est un opportuniste qui a balancé "nos ancêtres les Gaulois", ce qui en a effarouché plus d'un, je souscris à sa formule, condition d'unité et de non déculturation totale.
Macron est un opportuniste à l'ego surdimensionné, c'est un très pur produit du capitalisme cosmopolite, oligarchique et déterritorialisé. Une fois au pouvoir il défendra avant tout les intérêts de sa caste de banquiers. Pour lui l'arrivée de réfugiés est avant tout une opportunité économique. Il se fout de l'humain comme il se fout de la culture, comme tous les libéraux ne compte pour lui que l'économie, à condition que l'économie soit un instrument d'asservissement des peuples, plus facilement contrôlables ainsi par le pouvoir. Il se fout que la déterritorialisation forcée de populations de réfugiés en fera alors des allochtones, qui perdront de leur culture et identité en migrant, et que les autochtones perdront de leur culture en les accueillant dans la plus grande pagaille et désorganisation. Dans cette affaire de réfugiés, causée par la prédation de l'économie libérale, qui a fini par provoquer les guerres au Moyen-Orient, il y a les perdants : les peuples allochtones et autochtones. Et les gagnants que représentera le président Macron. Macron c'est Blair quelques années après.

samedi 15 octobre 2016

La cruauté est-elle une forme de dépassement de soi ?

Quand on songe à la mort de tous les animaux dont nous sommes responsables, par notre alimentation carnivore, et à leurs conditions de vie atroces dans des élevages industriels ! Ce qui est affreux dans l'histoire, c'est que l'homme n'est pas plus mauvais qu'une autre espèce animale, toute autre espèce animale dotée de la même intelligence que l'homme, ferait certainement la même chose, c'est en réalité la nature qui est mauvaise. Il n'y a que la compassion qui soit une attitude supérieure, et qui constitue une sublimation de la nature humaine, chez les saints, certains artistes, quelques moines bouddhistes, bref c'est l'exception, pas la règle.
Dépasser la faiblesse humaine se traduit le plus souvent par un comportement de cruauté, cruauté dont a fait preuve Nietzsche à l'égard de lui-même et qui l'a détruit, cruauté dont ont fait preuve certains régimes politiques se revendiquant à tort ou à raison du même Nietzsche. Il faut au contraire savoir partager la faiblesse d'autrui, et faire don de soi dans la compassion ou pitié, pour tel Bouddha ou Schopenhauer s'en inspirant, trouver la voie du milieu qui mène à l'éveil et la libération de la souffrance : ce dont personnellement je suis incapable bien évidemment. Mais en tout cas l'ego est le pire obstacle, pour atteindre une telle libération : dans nos sociétés occidentales égotistes, nous sommes donc tous prisonniers, à quelques rares exceptions près. Houellebecq me semble être une figure contemporaine du sage, qui s'est libéré en partie, il y en a quelques autres certainement. Le blogue d'Emmanuel Mousset est intéressant car il reste à la surface de la réalité politique sans chercher à approfondir inutilement, ni faire la morale, mais il n'empêche que les hommes politiques sont très majoritairement des personnes ayant un ego surdimensionné, nécessaire à l'exercice de ce métier, donc ils sont tous sur la mauvaise voie, aucune espèce de sagesse à attendre d'eux. Quant à la philosophie occidentale malgré son étymologie trompeuse ("amour de la sagesse"), pour ceux qui recherchent la sagesse, il y a en réalité peu à en attendre, car la philosophie a dépensé l'essentiel de son énergie à la recherche de la vérité théorique et des conditions de validation de la science, et ne se pose aucunement la question de l'équilibre psychique et du rapport adéquat au cosmos, et ceci en rupture avec les Grecs : car le bonheur ou l'équilibre n'ont qu'un rapport lointain avec la vérité scientifique, même si ils constituent dans leur effectuation, la preuve que l'on a atteint une forme de vérité. Enfin on peut encore trouver un peu de tout dans la philosophie, toute les questions qui ont un rapport au langage et au sens ; en rupture trop souvent avec la réalité des émotions vivantes, ce qui en fait une science de neurasthénique.
Les cultures et les civilisations ont vocation à s'épanouir dans un milieu donné, leur pluralité fait leur richesse : c'est ce qu'on pourrait appeler la pluriculture. La philosophie occidentale et sa recherche de la validation de la vérité scientifique, a contribué à relativiser l'importance de la mémoire que revêt chaque culture, le prix à payer de ce relativisme c'est l'uniformisation du monde par le libéralisme économique, le "doux commerce", et la disparition progressive de la mémoire contenue dans des cultures plurielles. Cette uniformisation loin de se faire dans l'harmonie se fait dans un chaos et un conflit qui tendent à se généraliser dans tous les coins du globe. Les gens souffrent de perdre leurs cultures, leurs valeurs, de se retrouver mélangés contre leur consentement, et leur seule consolation est d'ordre matériel pour assez peu d'entre eux, grâce à l'argent : la valeur d'échange, dont la plus grande partie de la population mondiale, privée de culture, de civilisation et de mémoire, est désormais l'esclave démuni. Le prix à payer de ce mélange forcé par l'économie - les guerres et les catastrophes écologiques, ces deux dernières étant elles-mêmes désormais des conséquences du système économique libéral -, c'est encore plus de chaos, de conflit, et de disharmonie généralisée : donc il y aura un prix à payer des migrations actuelles en Europe et en France, ne soyons pas des bisounours. La compassion elle-même est le fruit de la mémoire d'une culture, si la mémoire disparaît, disparaît aussi la compassion, et peut-être même l'instinct maternel. Je défends la pluriculture des milieux de vie contre l'uniformisation du monde, la disparition du milieu de vie, et le multiculturalisme qui est de la poudre aux yeux bobo : le multiculturalisme aboutit partout au communautarisme et aux ghettos, nulle part il ne se réalise dans le consentement, le mélange et l'harmonie. Le cosmopolitisme c'est encore autre chose, c'est aujourd'hui surtout le fait d'une oligarchie déterritorialisée, dont la seule valeur est l'argent, au détriment de toutes les autres valeurs, dont les plus importantes : la compassion, la pitié. Le multiculturalisme le plus souvent, n'est pas un mariage d'amour mais un mariage forcé, les enfants d'une société multiculturelle, sont le plus souvent les bouc-émissaires d'une logique de ghetto.


vendredi 14 octobre 2016

La condition humaine est-elle sublime ou excrémentielle ?

Mais si de soi-même il ne sort que de l'excrément, comme pour la plupart d'entres nous ? Que nous reste-t-il à nous pauvres hères que de lire Finkielkraut, Zemmour et Onfray ou Bruckner, Luc Ferry, Comte-Sponville ou Badiou, Jorion, Michéa, Houellebecq ou encore BHL, Minc et Attali, ou bien même François Ruffin, pour essayer d'y comprendre quelque chose, puisque nous n'avons pas eu la chance extraordinaire d'être payé pour jouir de notre travail intellectuel, comme Emmanuel ? Je parle d'excrément, car feu Bernard Maris, que j'avais lu, disait qu'en société capitaliste, le travailleur ou prolétaire, n'est que l'excrément d'un système, dont la valeur d'échange est l'argent. Donc les rapports humains y sont pervertis, ainsi que tout rapport à la création, par cet étalon universel de mesure qu'est l'argent, qui est notre nouveau dieu, notre salut ; qui fait les gueux et les seigneurs des temps modernes. Ne s'agit-il pas d'un formidable asservissement, aliénation, qui fait primer la division (division du travail prônée par le libéralisme économique) sur l'unité, la mortification collective sur l'épanouissement personnel : constitution de réseaux sur lesquels retombent les bénéfice de la plus-value, oligarchie... Et à force de vouloir rester à la surface du réel, comme dit Nietzsche peut-être par volonté d'être "superficiel par profondeur", Emmanuel Mousset ne se condamne-t-il pas au psittacisme d'un courant social-libéral. L'endoctrinement à un discours politique, aussi dérisoire que celui de Macron qui plus est, n'est-il pas un signe de soumission à une forme de dogme, donc une démarche anti-philosophique ?
L'ego est une maladie occidentale du caractère que les bouddhistes ont essayé de soigner avec plus ou moins de succès. L'ego c'est la cause du mal, et quand pour des raisons pathologiques il en arrive à s'affirmer dans la négation d'autrui et son anéantissement, alors cela donne le totalitarisme. Tout est affaire de dosage et de mesure et de bonne politique ou de bonne religion. Le meilleur antidote à l'ego c'est la compassion généralisée, donc le bouddhisme en premier, le catholicisme aussi, l'islam je connais moins, et il n'a pas bonne presse par les temps qui courent. Hitler était d'origine catholique, cela ne l'a pas empêché de devenir ce qu'il fut : la pathologie fut-elle créée en partie par la religion ? Dans ce cas le catholicisme est la pire religion qui soit, ou cela n'a-t-il rien à voir ? La psychanalyse permet-elle de tout expliquer du comportement du plus grand criminel de tous les temps : possible ! On comprend de toute façon après cet événement, l'extrême méfiance et la volonté d'en finir, d'une partie de la communauté juive, vis-à-vis du catholicisme. Idéologie anticatholique, à laquelle adhère en partie, pour des raisons certainement pertinentes, notre ami philosophe.
Pour conclure, l'ego est du domaine de l'excrémentiel, n'en déplaise éventuellement à Macron, surtout à Trump, mais aussi pas mal à Clinton, à beaucoup de créations occidentales pour faire court. Le libéralisme, création occidentale, est un summum, qui a fait de l'égoïsme un dogme : Clinton semble plus dogmatiquement conforme à l'idéologie libérale, et Trump a une personnalité inquiétante, dangereusement originale avec un potentiel totalitaire. On trouve également peu de versions apaisées de la laïcité, au mieux un conformisme administratif, mais il n'y a pas de version sécularisée de l'amour de dieu, de la pitié, ou de la compassion, cela n'existe pas en régime laïque. La laïcité consiste en réalité en une neutralité qui s'assimile à une perte : la France est désormais comme un fromage qui n'aurait plus ni odeur, ni saveur ; la laïcité ne signifie rien, elle est le désarmement consenti de ce qui est mal, mais aussi malheureusement de ce qui est bien dans les religions. D'une certaine façon Emmanuel Mousset a peut-être raison de défendre l'expression de soi, d'une religion comme l'islam. La compassion est du domaine du sublime, compassion que l'on retrouve dans toutes les religions, y compris l'islam dans sa version soufiste, qui prône l'annihilation de l'ego.