dimanche 4 février 2024

Pourquoi un renouveau religieux est-il nécessaire ?



Puisque vous me faites l'honneur de me répondre sur votre blog, Florence de Mèredieu, je prends ça non pas pour une façon polie et très aimable de clore le chapitre, mais comme une invitation à en rajouter une couche.

Je ne serais pas aussi catégorique que Claude-Paul Rouquet quand il dit : « La maladie mentale est un fait de nature chez un individu. Elle ne se contracte pas comme le tétanos. L'environnement social, certains médicaments, les aléas de la vie, peuvent être des révélateurs, jamais ils ne créent la maladie. » Je pense que c'est très rassurant de se dire ça, quand on est soi-même pas trop rassuré sur sa propre santé mentale et que l'on a besoin de cliver entre ceux dignes d'appartenir à la communauté des gens sains, et les autres. On se rassure effectivement sur sa propre santé mentale en affirmant que les tares sont de nature, et non pas créées par le milieu sur fond d'intoxication familiale.

Or je suis convaincu que ma maladie n'était pas de nature, mais fut entièrement créée par le couple toxique que formaient mes parents et la relation qu'ils avaient établi avec moi, sans qu'il n'y ait eu aucune trace de fragilité mentale « de naissance » chez moi, où justement la notion de bouc-émissaire, évoquée par René Girard, a joué un très grand rôle. Puisque je fus pour eux le bouc-émissaire de leur relation de couple mortifère. De cette violence qui caractérisait leur relation, ils en ont en quelque sorte rejeté la faute sur moi, et j'ai incorporé tout petit enfant ce sentiment de culpabilité que je ne « méritais » absolument pas, qui empêche toute forme d'extériorisation corporelle et langagière. C'est à ce moment-là, très jeune, beaucoup trop jeune, que j'ai commencé à accumuler des retards de développement préjudiciable à l'adulte en devenir que j'étais. Pourtant mes parents n'étaient pas défavorisés socio-culturellement et professionnellement, loin de là, même un peu au-dessus de la moyenne je dirais. J'avais un père ingénieur qui avait certes commencé comme technicien et avait rapidement gravi les échelons, et une mère psychologue qui de son côté avait commencé comme psychomotricienne, j'ai eu assez tôt le sentiment de leur fierté d'appartenir aux catégories CSP+ (comme on dit maintenant) de la société. 

Ma mère ne m'a jamais tendu la main, d'une certaine façon elle ne m'a jamais « pardonné », c'était moi le fautif et c'est resté gravé dans son esprit profondément clivant, entre ceux qui sont dignes de faire parti de son cercle intime, et les autres qui n'en sont pas dignes (comme moi), tout entier fait de dénis et de projections qu'elle opère constamment sur ma personne - et bien que je ne sois pas très adepte de ces catégorisations freudiennes qui selon moi ne saisissent pas le problème dans sa globalité, comme le fait l'œuvre de René Girard -, même après le divorce d'avec mon père. Il ne lui ait jamais venu à l'esprit que dans l'ordre des choses, ce n'était pas à moi de payer le prix de leur couple défaillant, mais que c'était à elle de réparer ce qu'elle avait contribué à briser chez moi, puisque je n'étais qu'un enfant, puis un adolescent, donc vulnérable par définition, et elle une adulte censée être évoluée et plutôt informée de la situation, puisqu'elle était psychologue. Quelle sinistre imposture de la psychanalyse ! Ou alors quelle imposture de ma mère au sein de cette corporation. J'avoue que j'ai toujours été bien naïf en faisant confiance à la profession de ma mère pour guérir qui que ce soit de quoi que ce soit. Son appartenance au genre féminin lui faisait croire que c'était elle la principale victime dans cette histoire, et non pas moi alors que je n'étais qu'un enfant, en cela bien aidée par la vague féministe qui balayait déjà la société française en cette époque de fin des années 70 et début des années 80. 

Or mon père, pour sa part, m'a tendu la main. Lorsqu'il a refait sa vie avec une autre femme, une femme généreuse, il m'a pardonné. Alors même d'ailleurs que dans l'ordre des choses il n'aurait pas dû avoir à le faire, puisque je ne méritais en aucune façon, que soit rejetée sur moi une quelconque faute. La bouc-émissarisation, qui existe toujours à différents degrés dans presque tous les couples à l'égard de leurs enfants, dans mon cas bien trop excessive, fruit de leur relation de couple délétère, était surtout le signe de leur manque d'évolution, comme on dit de quelqu'un d'un peu niais : « qu'il n'est pas très évolué ! ». Je ne pouvais pas deviner que sous leurs costumes d'adultes, mes deux parents cachaient deux enfants pas très évolués et un peu niais, « puérils » comme l'aurait dit Simone Weil. Quoiqu'il en soit il avait décidé de me pardonner, car il considérait que c'était moi le fautif (tout le mal que l'on porte en soi on l'attribue à une cause, le bouc-émissaire qui est considéré comme très mauvais et tabou, sur qui l'on projette ses propres fautes), et j'ai ressenti son pardon dans mon corps, ça m'a fait beaucoup de bien. Je me suis bien développé psychiquement et physiquement, sur environ 5 années plutôt heureuses de mes 11 à 16 ans, environ. Durant cette période, par rivalité mimétique avec la compagne généreuse de mon père, ma mère s'est mise momentanément à être davantage humaine à mon égard, donc tout allait pour le mieux. Malheureusement quelques temps plus tard, mon père a quitté cette femme généreuse et bonne pour une autre qui, ne m'aimait pas et voulait m'exclure, avait deviné mes faiblesses et mes lacunes remontant à la relation entre mes deux parents, et dont le seul but était de fonder une famille avec des enfants avec mon père. C'est exactement ce qu'il s'est passé, et j'ai bien entendu été exclu du cercle familial paternel vers environ 16 ans. Ensuite c'est seulement vers 17 ans que j'ai commencé à fumer du haschisch, conséquence finalement plutôt que cause, de tous mes problèmes. Mais l'ensemble de la famille - que ce soit du côté de ma mère (avec ses amants juifs et le clivage qu'elle faisait entre eux : les bons objets, et moi : le mauvais objet jamais assez parfait à ses yeux ), ou bien de mon père qui avait fondé une nouvelle famille, et mes grands-parents de plus loin ainsi que mes oncles, tantes et cousins - trouvait finalement très pratique d'aller crier sur les toits que c'était la drogue la cause, alors qu'elle n'était que l'effet, et donc moi le coupable, celui qui avait fait un mauvais usage de son libre-arbitre, retombant-là dans ce que m'avaient fait subir mes parents quand j'étais petit lorsqu'ils avaient rejeté la faute sur moi. Ce qui prouve bien que les effets de la drogue n'ont eu finalement qu'un effet mineur dans tout ce qui m'est littéralement tombé dessus, mais qu'elle a servi d'alibi pour qu'à nouveau je me sente coupable, sans que je ne puisse en rejeter la faute sur mes parents, ce qui de toute façon n'aurait servi à rien, eux parfaitement sans tâches chacun de leur côté, s'en l'avant les mains comme aurait dit Ponce Pilate.

Résultat mon père a eu trois autres enfants, dont la dernière fille est autiste, et je suis persuadé que la maladie de ma demi-sœur que je n'ai pratiquement jamais vue, a été causée par la relation familiale qui s'est instaurée entre mon père, sa femme à l'initiative de mon rejet, et leur trois enfants. En l'absence de religion pour les structurer, il leur fallait un bouc-émissaire qu'ils ont trouvé en la personne de leur dernière fille, j'en suis absolument convaincu, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. D'autant plus que mon père n'est pas trop évolué culturellement, ni intellectuellement, et qu'il a, malheureusement, des tendances perverses très lourdes, largement encouragées plutôt qu'inhibées par son actuelle femme, Nathalie D..

C'est à la lumière de ma propre expérience que je suis convaincu que René Girard serait plus efficace pour soigner la maladie mentale, que Freud, car ce dernier a loupé l'essentiel : la violence générée dans les rapports humains par la rivalité mimétiques et les phénomènes de bouc-émissarisation d'un tiers qui en découlent. Et là-dedans, le rôle capital, et pas du tout illusoire contrairement à ce que pensait Freud, véritablement thérapeutique et donc indispensable, du phénomène religieux pour neutraliser cette violence tellement indescriptible que personne ne peut y croire (notamment celle d'un Hitler le grand diviseur, dont la personnalité était tellement clivante qu'il avait séparé l'humanité entre ceux dignes de vivre et les autres), comme pour moi sur qui la faute avait été rejetée alors que cela avait été de tout temps le rôle que jouait le Christ, pour les fidèles dans la religion chrétienne, qui s'était sacrifié pour laver tous les péchés des hommes. Faisant apparaître de façon évidente pour les croyants, la nécessité d'un rituel de sacrifice ensuite répété dans celui de l'Eucharistie au sein de l'Église.

D'où le besoin urgent d'une renaissance de cette religion, au sein de laquelle effectivement le judaïsme ne doit pas être rejeté, mais considéré comme la racine d'un tel renouveau, au cœur d'une double alliance telle que celle reconnue par Vatican II en substitution précisément de la théologie de la substitution, qui espérons-le pourra bientôt voir le jour à moins de consentir à notre propre disparition civilisationnelle, culturelle, artistique, morale, spirituelle, etc.

Et je dirais de la psychanalyse , malgré toute la sympathie que je peux avoir pour certains psychanalystes, qu'il s'agit maintenant d'en faire « l'avenir d'une illusion », celle de Freud et de sa confiance aveugle dans des moyens de guérison qui se sont avérés globalement inopérants.

On a assigné aujourd'hui à la psychanalyse une tâche civilisationnelle, celle d'être la médecine officielle de l'esprit humain parce qu'on lui reconnaît d'être la plus conforme à l'anthropologie occidentale, moderne, rationnelle et scientifique. Or comme le montre René Girard, la psychanalyse a loupé l'essentiel à savoir cette violence originelle tellement indescriptible que l'on ne peut pas y croire (quelque chose de totalement irrationnel), qui caractérise les rapports humains, et la notion de sacrifice pour y remédier. Or ce que la psychanalyse n'a pas su saisir, toutes les religions le saisissent très bien, particulièrement la religion chrétienne qui a l'originalité parmi toutes les autres, de se placer du côté de la victime ; ce qui explique d'ailleurs sa longévité. Donc Freud a absolument tort de penser que l'on pourra soigner l'esprit humain par la « science » en laquelle il manifeste une confiance aveugle (qui l'empêche de saisir l'essentiel), alors qu'il n'y a que la religion qui l'aurait pu, étant plus conforme à la nature humaine. D'être plus conforme à la nature humaine, c'est d'ailleurs ce qui explique la longévité de la civilisation chrétienne, en voie d'effondrement en tant que civilisation bâtie sur une religion, notamment mais pas seulement loin de là, à cause du pansexualisme d'origine freudienne très récent censé résoudre tous les problèmes. Or ce que l'on voudrait essayer de nous faire gober, c'est qu'il n'existe pas de nature humaine, que tout est construction, c'est faux ; la nature humaine consiste dans une certaine harmonie entre l'homme et son environnement pour qu'il s'y sente chez lui : or on a tellement déréglé la nature de l'homme dans une perspective constructiviste et en même temps déconstructrice, et la nature tout court dans une démarche de destruction créatrice propre au capitalisme, que les créations récentes de l'homme ainsi que ses interactions avec son environnement, ne renvoient plus de lui qu'une image monstrueuse où il ne peut plus se sentir chez lui, plus y habiter - quoiqu'il en soit de ce que ressentent les autres et dont je ne peux pas préjuger, c'est mon cas. Au contraire beaucoup de névroses, voire de psychoses, auraient été résolues par une pratique religieuse collective au sein de la société. Et c'est bien ce que je préconiserais comme remède pour la société d'origine chrétienne largement déchristiannisée, mais surtout et c'est bien plus important et c'est tout le sens de l'œuvre de René Girard, à savoir un renouveau indispensable de la religion constitutive de notre identité d'une part, mais bien au-delà comme la meilleure garantie de notre santé mentale d'autre part, et pour pas que la civilisation judéo-chrétienne occidentale ne s'effondre totalement.

Quelles conceptions politiques tirer de mon expérience personnelle ?

D'abord, toujours me fondant sur mon expérience personnelle, je tiens à affirmer la nécessité d'une décroissance sur le plan économique, et aussi parce qu'une croissance illimitée dans un monde fini est un oxymore.

Nous vivons sous le règne de la Technique dont parle Heidegger, derrière se cache une décandence spirituelle et morale irréversible. Je réfléchissais récemment à ce que me disait ma mère lorsque j'étais adolescent, elle pensait que sa génération de baby-boomers s'était affranchie des contraintes de toutes les autres générations, avec toutes ces machines qui accomplissent les tâches ménagères à notre place. C'était vers la fin des années 70 et le début des années 80, même aujourd'hui à pratiquement 80 ans, elle ne s'est pas départie de cet optimisme béat et débile qu'ont partagé la plupart des membres de sa génération, visible à travers des films comme Les bronzés ou Le père noël est une ordure. De tels films ne seraient aujourd'hui plus possibles, parce que même par rapport à cette époque, nous avons perdu en innocence et surtout en optimisme. Or c'était bien par des contraintes partagées en commun que pouvaient s'établir un sentiment communautaire et des habitudes d'entraide et de solidarité, dont nous avons oublié jusqu'au souvenir, que j'avais connus lorsque j'étais enfant puis adolescent et que j'allais en vacances chez mes grands-parents dans un bourg morbihannais perdu en pleine campagne, alors que dans mes yeux d'enfant c'était bien davantage qu'un simple village isolé, mais le centre du monde. Parce qu'il y avait cette vie communautaire qui n'existait déjà plus dans les grandes villes, soumises au rythme trépidant, en réalité aliénant, du fonctionnement des machines. Lorsque je retourne aujourd'hui parfois dans ce village, il est totalement désenchanté, il n'y a plus cette vie communautaire que j'y avais connu enfant, parce que les rares personnes qui y habitent encore n'ayant pas succombé à l'exode rural, ont totalement perdu l'art de vivre ensemble par des contraintes, mais aussi des rituels, des fêtes et même du sport, partagés. En croyant se libérer par les progrès techniques, l'homme ne fait que s'enfoncer un peu plus dans un individualisme qui l'opprime et l'isole ; même si en un clic il a accès au monde entier, il est plus seul que jamais.

Ensuite j'affirme que le meilleur système politique est le socialisme conservateur, seul susceptible d'assurer pleinement le fonctionnement des valeurs démocratiques.

Je pense que c'est la volonté de puissance qui anime la classe dominante, et le ressentiment les agents dominés de la domination que constituent les classes moyennes intellectuelles à l'état d'esprit citadin, comme les enseignants, qui aimeraient bien devenir calife à la place du calife et accéder à la lumière et la reconnaissance médiatiques. Le tout formant environ 30% de la population de la France, où demeurent à la périphérie des populations à qui personne ne donne la parole, ne sont pas vraiment representées politiquement, mais qui ont conservé en elles ce sens moral inné qu'est la décence commune. Il s'agit d'un pari pascalien de croire en elles car on n'a plutôt rien à perdre, effectivement de deux choses l'une, soit le salut passera par la décence commune pour instaurer une société véritablement socialiste fondée sur la coopération, l'entraide et la solidarité, soit il s'agit d'une fausse espérance. Comme le dit Pascal et il ne s'agit pas là de supputations de gentils rêveurs : « Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout, si vous perdez, vous ne perdez rien. »  Il en va là de rien de moins que du salut du pays, voire de la civilisation toute entière, qui devrait reposer sur des idéaux comme les droits de l'homme et leur application véritable dans le quotidien des gens ordinaires, et non sur l'instrumentation de ces idéaux qui est faite par la classe dominante pour asseoir sa légitimité c'est-à-dire son pouvoir, à l'aide d'une valeur cardinale comme le « mérite » pour justifier la reproduction des élites au sein d'un milieu où se pratique l'endogamie culturelle et la cooptation comme dans l'Ancien Régime, et les inégalités de destin dès la naissance.

Oui mais ce qui me pose problème c'est que je suis également convaincu que ce socialisme doit se mettre en place parallèlement à un rétablissement de la religion chrétienne, catholique en France. Et quitte à choisir entre les deux je crois que le rétablissement du christianisme  serait encore davantage indispensable. Mais en réalité il ne devrait pas y avoir à choisir entre les deux, et l'impératif s'impose de mener de front les deux combats. Ça peut paraître contradictoire, mais je pense que c'est compatible. J'ai pour modèle le village de mes grands-parents où régnait une vie communautaire faite d'entraide et de solidarité, avec en toile de fond la religion catholique qui apportait tous ses rituels ayant pour thème le sacrifice du Christ. J'y tiens beaucoup pour avoir lu un peu de l'anthropologie de René Girard et pense que cette religion est absolument indispensable pour maintenir l'aspect civilisationnel, culturel, artistique, moral, spirituel, de nos sociétés. Autrement dit je pense que le socialisme doit faire partie du politique, c'est-à-dire du temporel, et que l'on doit certes distinguer entre temporel et spirituel, mais veiller aussi au rétablissement de l'autorité de ce dernier. Il faut bien voir que dans la démocratie participative athénienne, le seul mode de démocratie qui vaille par opposition à notre démocratie représentative où les élus les plus haut placés ne veillent qu'à la défense les intérêts d'une classe dominante à laquelle ils appartiennent, la religion n'était pas disqualifiée et jouait un rôle prépondérant dans l'aspect civilisationnel, culturel, artistique, moral et spirituel, de la formation des enfants et de la vie quotidienne des citoyens athéniens.

En opposition au sens commun qui associe naïvement libéralisme et démocratie et à la plupart des intellectuels organiques du système qui le font par intérêt, je pense que seule une société politiquement socialiste et plutôt conservatrice sur le plan des mœurs et des coutumes, pourrait assurer le bon fonctionnement des valeurs démocratiques. Mitterrand avait d'ailleurs laissé miroiter cette espérance, lui qui se prétendait socialiste, cependant il a très rapidement trahi ses électeurs les plus vieux (ceux qui avaient encore des valeurs) pour satisfaire les plus jeunes en quête de jouissance et d'enrichissement matériel (les baby-boomers c'est-à-dire ceux qui votent pour Macron aujourd'hui), en se ralliant à une politique néolibérale dès 1983, mais libertaire sur le plan des mœurs pour ne pas complètement rompre avec l'idéologie 68. Il a ainsi comblé le chaînon manquant entre le « jouir sans entraves » de Mai 68 et la dérégulation du marché à partir du début des années 80, que l'on peut relier par leur dénominateur commun : le « sans entrave ». C'est ce côté libertaire sur le plan des mœurs, que l'on peut aussi appeler progressiste sociétalement, en rupture avec le patriarcat et toute forme de religion, qui a permis au « Florentin » de tromper tout son monde et de continuer à se faire passer pour étant de gauche, malgré le tournant néolibéral qui a caractérisé son premier septennat.

La plupart des gens aujourd'hui, pris dans leurs vies trépidantes et purement matérialistes, n'ont absolument que faire du phénomène religieux, l'estiment obsolète et pas du tout adapté à la modernité. Un retour du phénomène religieux tel que préconisé par René Girard parce qu'il est absolument vital pour une vie psychique équilibrée, voire une vie spirituelle tout court (seule garantie d'une création artistique), ne pourrait s'articuler qu'avec une critique heideggérienne radicale du règne de la Technique, ainsi qu'une critique orwellienne du fonctionnement des classes dominantes et des agents dominés de la domination (selon le principe ressentiment/volonté de puissance), vis-à-vis des classes populaires dont le sentiment qui prédomine est la décence commune. 

Le combat pour retrouver l'équilibre civilisationnel est donc à mener sur trois fronts en même temps.

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