lundi 29 août 2016

Faut-il interdire le burkini ?

La seule et unique condition du vivre ensemble n'est pas la liberté (liberté de quoi ? Des égocentrismes contre la chose publique), mais tout ce qui permet de nous rassembler. Ce qui est (ou devrait être) commun à absolument tout le monde. Quand on est de religions différentes, d'orientation politique différente, de pays d'origine différents, de sexe et de sexualité différents, de milieux sociaux différents, que reste-t-il permettant de tous nous rassembler ? Que nous reste-t-il en commun ? Notre condition d'être humain, notre identité nationale, un certain nombre de symboles, de traditions et de codes sociaux : l'assimilation et rien d'autre. Ce que certains font tout pour détruire et diaboliser (l'identité nationale, la France et ses terroirs, que vomit Emmanuel Mousset, qui exalte le cosmopolitisme déterritorialisé, du moment qu'il s'accompagne de la constitution d'une élite, d'une aristocratie par delà bien et mal) est la seule chose qui permettra de rassembler les Français, contrairement au communautarisme : affirmation de son égocentrisme dans le port du burkini, provocation, oui provocation comme le dit Hollande, qui flirte avec le fantasme d'anéantir ce qui fait le bien commun en France, qui divise même avec la meilleure volonté du monde. Notre pays est menacé d'anomie : une désorganisation sociale résultant de l'absence de normes communes. Ce terme d'anomie résume à lui seul tout le problème de l'illusion du fameux vivre ensemble en France. Car il est impossible, absolument impossible, de forcer à cohabiter des gens n'ayant rien en commun. Ou alors que les Français de longue date, honteux de leurs origines, coutumes et morale (honte instillé à la jeunesse des années 80 par Mitterrand,  "la génération tonton" dont fait partie Emmanuel Mousset, ou génération "touche pas à mon pote") mettent la clef sous la porte, et quittent discrètement le pays en masse, pour ne pas effaroucher nos nouveaux cohabitants, au nom du politiquement correct.
De Gaulle a protégé les Français tant qu'il a pu, d'abord contre les Allemands, puis contre le libéralisme anglo-saxon. Puis est venu mai 68, la révolte de la "chienlit" : "chienlit" libertaire et communiste ou anarchiste majoritairement d'abord, qui s'est installée, est devenue libérale économiquement, a fait son trou, est aujourd'hui la nouvelle "aristocratie" française, "aristocratie" d'argent, de culture, de politique : c'est à cette mouvance libertaire à laquelle appartient Emmanuel Mousset et dont il se revendique, au nom d'un état d'esprit nietzschéen. Il serait né quelques années plus tard, il aurait subi les dommages de mai 68, et il ne serait pas là où il est, il serait déculturé comme tous les post soixante-huitards. Si Emmanuel Mousset savait d'où il vient, si seulement il savait quelles sont les causes de la construction de sa pensée et de sa carrière : c'est en réalité grâce à De Gaulle et aux trente glorieuses, mais plutôt mourir que de l'admettre ! Mais il se fout de la généalogie, tout comme il se fout d'une éventuelle prospérité des Français, il ne les aime pas, il préfère qu'ils souffrent, car sinon il estime que les Français exploitent les peuples opprimés pour s'enrichir (comme les immigrés portugais par exemple). En réalité mai 68 et son état d'esprit libertaire a fait le lit de l'anomie, c'est-à-dire d'une désorganisation sociale résultant de l'absence de normes communes, et donc par voie de conséquence, a ouvert une brèche énorme, où s'engouffre l'islam, qui ne mettra pas de limites à son appétit insatiable en France, demandant toujours plus de droits sans avoir aucune contrainte ni devoir ni de comptes à rendre en échange (le fameux esprit de 68 : vivre sans aucune dettes envers la société, ni personne, enfants ou parents, ingratitude fondamentale). Donc ni les musulmans, ni l'islam, ne sont la cause de l'anomie qui règne dans la société française, mais l'esprit de 68, qui y règne encore, et au nom duquel on semble plus facilement tolérer les attentats islamistes (ils ont des excuses les pauvres : ce sont des victimes du colonialisme territorial ancien ou du néo-colonialisme économique), que l'interdiction du burkini ("Il est interdit d'interdire" : et ça c'est le leitmotiv sacré, l'impératif catégorique de notre société anomique et en voie de décomposition. Mais on va aller jusqu'où comme ça ?). Et dans les faits, mai 68 (et à l'échelle mondiale les mouvement de la jeunesse occidentale, comparables), l'anomie qui en découle : un genre d'anarchie sociale et des mœurs en France, et d'autre part le libéralisme économique sans freins qui en découle aussi et qui s'est installé à l'échelle mondiale et qui est effectivement responsables du néo-colonialisme capitaliste moderne. Tout cela dénote d'un esprit inconséquent et d'irresponsabilité propre à l'esprit de 68, qui est à la fois cause du mal islamiste (le libéralisme économique en tant que cause du néo-colonialisme économique, et donc cause du mal islamiste, est peut-être encore plus mauvais que l'islamisme lui-même), et qui lui trouve en même temps des excuses.
Autrement dit la société vit un genre d'entropie depuis la seconde guerre mondiale, dernier fait remarquable jusqu'à maintenant. L'humanité a eu très peur de disparaître, elle a fait des efforts sur une ou deux générations, puis elle s'en est remise au laissez-faire, à la paresse, au libéralisme, à l'entropie économique et sociale, à l'anomie actuelle. Je ne vois pas comment on pourrait échapper au sort de la RDA, une mort lente, une décomposition lente vers un état de mort cérébrale inéluctable. Alors que l'islam est effectivement plein de vitalité et porteur de valeurs, même si elles nous paraissent au premier coup d'œil, nihilistes : les premiers chrétiens n'ont ils pas commencé comme ça ? Las ! Nous Occidentaux n'avons plus de valeurs à proposer, plus de dogme à imposer. L'ennui, la banalité, sont une étape vers un état de décomposition avancé. Ça oui, c'était mieux avant ! Mais je fais mon Cioran ! 
Pour ce qui est de l'oppression des femmes par l'islam : notre vie sociale réelle, notre moi individuel, sont toujours le reflet de nos fantasmes sexuels les moins avouables. Mais l'islam peut nous guérir collectivement, comme l'envisage Houellebecq dans une fiction, hommes comme femmes ! Les femmes ont du pouvoir dans notre société : mais est-ce le véritable désir des femmes, ou bien le désir des hommes d'être dominé par les femmes ? La domination sociale apparente des femmes, n'est elle pas un symptôme de décadence de l'Occident ?