vendredi 28 juin 2013

Comment réussir en France ?

Je te l’avais bien dit Emmanuel qu’il fallait être comme Balthazar ou Dan, ces hommes à femmes à qui tout réussi. Au moins tu auras tenté. Mais tu te heurtes apparemment au mur de la petite-bourgeoisie. Tu as pour eux je pense un côté non-humain, comme tout philosophe qui se respecte. Essayons de réfléchir aux époques où tu aurais pu réussir. Je pense que dans l’Allemagne de la fin du XIXème siècle, ta probité t’aurait permis de faire une belle carrière. En France c’est difficile, il n’y a que les jouisseurs qui réussissent. Et cela de tout temps, relire Nietzsche, Maupassant etc… J’apprécie tes doux euphémismes concernant tes « amis » en politiques ; discrets, disciplinés, adaptables. Mais tu as toutes ces qualités Emmanuel, ce n’est pas ça qui cloche. Ce qui cloche c’est ton refus de la normalité, c’est ton refus des valeurs petite-bourgeoises. 
Ça on ne te le pardonnera jamais. On ne me l’a pas pardonné à moi non plus, du fait de la relation totale que j’avais avec mon père, je n’ai pas pu investir le monde petit-bourgeois qui s’offrait à moi. J’ai même méprisé des femmes sans coucher avec elles. Crime de lèse majesté petite-bourgeoise. J’avais un côté un peu impuissant. Je crachais sur le plaisir. Et de l’autre côté la rigueur philosophique ne voulait pas de moi. Le monde qui t’a accueilli ne voulait pas non plus de moi. J’avais le cul entre deux chaises. 
Je pensais que la pure jouissance génitale n’avait aucun intérêt. Je pensais être incapable de faire le bonheur d’une femme. Pourtant j’en étais capable comme tout homme qui a une queue entre les jambes. C’est ça que j’aurais dû mettre en premier ; la jouissance, et faire suivre le reste ensuite, le travail, la rigueur, et pourquoi pas la gloire ?

Critique : La queue entre les jambes, je ne suis pas certain que ce soit ce qui fasse le bonheur de la femme, qui est plus dans l'image que dans la jouissance.

Critique de la critique : Oui tu as raison mais il faudrait ajouter la femme petite-bourgeoise. J'ai connu une femme post soixante-huitarde, Martine, qui était plus dans la jouissance que dans l'image. C'était une femme forte, elle a utilisé mon père comme un jouet sexuel. Qui pour le coup était plus dans l'image lui, au point qu'il en était un peu honteux, de cette image qu'il avait de lui d'objet sexuel d'une femme.
Plus on monte dans l'échelle de la bourgeoisie, plus il y a de la jouissance, les petit-bourgeois jouissent peu, les grands bourgeois s'accordent beaucoup de plaisir. 
                                                                       

lundi 24 juin 2013

Qu'est-ce que payer sa dette?

Voilà pourquoi je n'ai aucune dette envers la société. Mon père a été cruel envers moi, il a abîmé mon corps durant mon enfance. Ma mère égoïstement a protégé sa peau, elle ne m'a pas aidé. Une seule personne a eu pitié de moi, ma grand-mère maternelle, qui voyait en moi le visage du christ martyrisé avec son instinct de catholique pagano-bretonne, d'où mon transfert fantasmatique sur la Bretagne, pays qui n'a peut-être après tout, rien de mieux ni de moins bien qu'un autre ( n'oublions pas qu'il a produit les Le Pen, grave préjudice pour la réputation du pays).

Comme la nature a horreur du vide, la plupart, de mes premières expérience de l'école furent négatives, comme j'avais été martyrisé dans ma famille les institutions et mes camarades reproduisaient sur moi l'injustice dont j'avais été victime de la part de mon père. J'ai une vision en disant cela totalement négative de l'existence, car dans l'imaginaire l'école fut créée pour réparer les injustices, mais l'école ne peut pas remplir son rôle, car elle est un élément de la culture, et la culture n'est que le prolongement de la nature sous d'autres modalités. La réalité est tout autre que les bons sentiments qui parfois accompagnent la notion d'école, la positivité qui accompagne la notion d'école n'est qu'un préjugé d'homme normal; or la normalité n'est pas la réalité, la normalité est même souvent une forme de crime sous l'alibi des codes et des conventions, qui servent à se distinguer afin de mieux discréditer les anormaux, un crime accompli inconsciemment , au quotidien. Seuls les êtres d'exception ont conscience de ce crime. Quant à la nature et l'existence, elles sont profondément injustes et même négatives par essence.

Je n'ai donc globalement aucune dette vis-à-vis de la société mais plutôt du ressentiment. Par conséquent mon destin aurait dû me pousser à être un délinquant. Ce que j'ai failli être, j'ai volé, je me suis drogué. Une autre personne a permis que je m'en sorte Martine, la deuxième compagne de mon père, une personne que je n'ai jamais revue mais qui a fait écran pendant le moment de ma puberté entre la violence de mon père et moi. Qui a fait plus qu'écran, qui m'a appris la sexualité par l'intermédiaire de l'amour qu'elle vouait à mon père. Amour qui rejaillissait sur moi par l'intermédiaire d'un père provisoirement apaisé. Sans cela j'aurais dû être un délinquant, ou un criminel; au pire j'aurais pu être un Merah ou un Breivik, un "tueur né", un meurtrier de masse.

Payer ma dette vis-à-vis de la société aurait dû être pour moi, comme ça l'est pour certains, être un meurtrier de masse. Cela n'a rien d'anormal, puisque l'essence de la vie en société est l'injustice. Il faut bien que des individus isolés se vengent de cet état de fait. Mais comme dit Camus ou bien son père : "un homme ça se contient." devant les horreurs commises durant la guerre d'Algérie. Alors j'essaie de me contenir. Mais les pulsions de haine et de ressentiment sont très fortes je l'avoue. L'incurable est peut-être celui qui passe à l'acte.


vendredi 21 juin 2013

Quelle est mon identité sexuelle ?

Je ne sais pas si tu es sérieux quand tu me compares à un travelo. Mais saches-le j'ai une identité sexuelle de femme et peut-être une identité tout court de femme. Cela peut sembler déroutant et même dégoûtant, au point que parfois je me souviens, tu te demandais si je n'étais pas homosexuel. J'ai eu quelques rapports homosexuels, j'ai essayé, mais cela n'est pas allé bien loin. Malgré mon identité sexuelle de femme, je suis plus attiré par les femmes, bref je ne suis pas un pédé, je suis une lesbienne.

Commentaire
Je me souviens qu'un jour, chez toi, j'ai craint que tu ne veuilles m'enculer (au sens sexuel du terme), en passant d'un peu près et assez rapidement derrière moi. Mais ce n'était que vague simulation de ta part, amusement innocent et sans conséquence. Non, tu n'es pas pédé, en effet. Lesbienne, je ne sais pas, puisque je ne suis pas une femme.

J'ai eu une façon bizarre de faire de la philosophie; une stratégie du non-désir

Je ne connais pas du tout Emmanuelle C., tu m'en as beaucoup parlé, mais je ne l'ai jamais vue. Étrangement Elisabeth F. avait dû parler de moi à Olivier C., mais je n'ai finalement jamais réussi à vraiment accrocher avec Olivier C., la faute peut-être à une décompensation psychique causée par l’absorption de cannabis. Des choses vraiment bizarres me sont arrivées en 1993, année où tu as eu ton CAPES. Je le dis et je le répète il n'y a qu'Elisabeth F. qui se soit intéressée à moi, qui a essayé de me donner confiance en moi, je me suis contenté de recevoir une caresse sur la main, et de lui faire une bise sur les joues. Et puis elle me dit que j'étais "beau garçon", moi qui me vivait comme un monstre à la limite du handicap psycho-physique, puisque mon père et ma mère ne m'avaient jamais gratifié mais au contraire rabaissé moralement ; ma mère pour des questions d'argent, mon père pour des raisons d'ego et de perversion qui lui sont propres (Cf Robert Blesbois dit "bob"). Mais bon j'avais lu Platon juste avant notre rendez-vous. Mais de ceci je lui suis reconnaissant, car sa caresse m'a fait atteindre un peu de félicité et de sérénité, et je pense encore à elle et à sa caresse, comme un moment de puissance érotique fort, parce que j'aimais cette femme, d'un amour spirituel, et que cet amour fut réciproque, je ne sais par quel miracle ; pour voir l'"enfant" qu'elle m'a fait, chers lecteurs, allez dans mon blog "Rester vivant", et reportez-vous au billet intitulé "L'évasion". Comme j’étais castré, incapable de manifester le moindre désir, car n'en ayant pas le droit ( du fait de mon histoire  familiale), je faisais tout pour susciter le désir des profs à mon égard, par exemple Jean-François N., jeune prof de philo, assez mignon, dont le message était qu'intimité, intériorité et profondeur étaient des qualités qui pouvaient beaucoup plus s'appliquer aux post-soixante-huitards que nous étions, nous autres étudiants de la fin des années 80, qu'héritiers d'un passé judéo-chrétien. Le monde à l'envers, et pourtant j'y étais presque arrivé, au point que j'avais l'impression quelquefois qu'Olivier C. ne faisait le cours que pour moi seul. J'avais l'impression qu'Elisabeth F. avait transmis le message à Olivier C. de s'intéresser à moi, idem pour Sarah K.. Mais je sentais chez cette dernière, une réticence et un dégoût mal refoulés, dû à mon comportement atypique. Tout cela peut te sembler délirant, pourtant il y a une part de vrai dedans. Tu connais le conte de la belle au bois dormant. La "belle au bois dormant" c'est moi, et je dors toujours, et crois-moi je pense n'être pas prêt de me réveiller.

Commentaire d'Emmanuel Mousset :

La belle au bois dormant ? Tu ne serais pas un peu travelo, par hasard ... ? Ne compte pas sur moi pour être le prince qui viendra te réveiller ... Je me contenterais de la bise à Emmanuelle.

jeudi 20 juin 2013

Pourquoi j'ai traité mon père de nazi à l'enterrement de mon grand-père ?

Je suis absolument seul parce que je suis coupé de ma famille, et coupé de mes pairs parce que la plupart d'entre eux ont une dette vis à vis de leurs parents et que je n'en ai aucune. Effectivement mes parents m'ont renié affectivement, mon père de manière grossière, cynique, inculte, ma mère symboliquement, au nom de la culture. Mais le résultat est le même; je n'ai pas de dettes vis-à-vis de mes parents. D'une certaine façon je suis libre, sans destin, sans le destin tragique et injuste de mon cousin, sacrifié au nom de la jouissance soixante-huitarde.
Ce que j'exprime pour ma part est évidemment trop grotesque et grossier pour être audible, notamment comment survivre lorsqu'on a vis-à-vis de rien ni personne aucune dette? C'est proprement invivable, on appelle ça le nihilisme; on n'est plus dans la vie, on fait l'expérience de la survie.
Mieux vaut de toute façon l'hypocrisie de ma mère que le cynisme de mon père, mieux vaut l’hypocrisie de la culture et du symbolique que le cynisme de l'inculture. Mieux vaut être tué symboliquement (par ma mère), que réellement (par mon père). Mieux vaut un pouvoir bourgeois (hypocrite), criminel symboliquement, que des camps d'extermination manifestations d'un pouvoir cynique et inculte. Dont le cynisme s'exprimait par cette formule à l'entrée des camps "le travail rend libre", comme si le travail pouvait servir à se débarrasser de la culture.  Comme si la culture pouvait être tuée, non symboliquement mais dans la réalité, par l'extermination de ses représentants  les plus emblématiques. Mieux vaut donc puisque nous sommes vivants la culture que l'inculture, le crime symbolique que le crime réel et cynique.
Déjà à l’enterrement du père de mon père, j'avais traité mon père de nazi devant toute sa famille, je n'ai pas changé d'opinion depuis.

Commentaire : 
Attention Erwan, tu as employé deux fois, au début de ton message, le terme "coupé", que Lacan pourrait traduire par "castré".

mardi 18 juin 2013

Pourquoi j'ai toujours refusé d'être "cultivé"?

La culture n'existe pas, seule compte la nature. Et la nature a horreur du vide. Si l'on sent que vous avez été martyrisé, cela laisse une trace dans votre nature. Cette trace est très vite repérée par d'autres qui s'empressent de s'y engouffrer. C'est pour cela qu'une blessure d'ordre intime ne guérit pratiquement dans aucun cas. Qu'est-ce que la culture, sinon un cicatrice dans la nature? L'homme veut en faire une jolie cicatrice. Mais en réalité la nature n'a pas besoin de culture, la nature se régule elle-même. Sans homme pas de culture, et la nature n'a pas besoin de l'homme, elle n'a pas besoin de culture pour s'auto-réguler. La culture est donc un déséquilibre, une "hybris" apporté par l'homme, seuls les peuples sauvages vivaient en harmonie avec la nature, seuls les sauvages étaient bons car ils ne détruisaient pas la nature, et par la même ils ne détruisaient pas leur nature.

Bien au contraire, l'homme moderne détruit la nature. D'abord il l'a fait au nom de la culture : il a commencé par tailler les arbres, puis par faire de beaux jardins carrés "à la française", il ne voulait pas détruire la nature mais la rendre plus jolie. De la même façon les philosophes ont voulu apporter de l'ordre dans la jungle du langage, ils ont voulu le géométriser et par la même occasion géométriser la nature humaine. A force de géométriser le langage on en a fait une technique, et ce qui prime désormais ce sont les techniques de la communication. Maintenant l'homme ne maîtrise plus vraiment la technique, il y a destruction de la nature et il le fait sans en avoir conscience, sous l'impulsion de la technique. Par la technique l'homme détruit la nature et sa nature, et la technique est le fruit de la culture. En gros tout cela ne sert à rien, le progrès est plutôt une mauvaise chose.

Pourquoi je dis cela? Parce que mon père a gravement attaqué ma nature, il a gravement lésé ma nature. Pour ce faire il a utilisé la technique, non pour construire, mais pour détruire, non pour valoriser autrui mais pour l'humilier. Quand j'étais petit un appareil entre les mains de mon père avait plus d'importance que votre propre existence. Maintenant la question est : est-ce la technique qui a rendu mauvais mon père, ou bien mon père était-il déjà mauvais par nature? Peut-on être mauvais par nature? Peut-on être mauvais lorsqu'on vit au plus proche de la nature? Un dérèglement génétique peut-être. Peut-être la nature est-elle mauvaise, comme le pense Lars Von Trier. Et si la nature est mauvaise, la culture ne peut qu'être mauvaise, car elle n'est qu'une expression de la nature sous d'autres modalités. Sans nature pas de culture, par contre la nature peut très bien se passer de la culture.

Lire : "L'humanité disparaîtra bon débarras." d'Yves Paccalet

vendredi 14 juin 2013

Quel est le sens du mot victime ?

Non tous les hommes ne sont pas des salauds. Le problème quand vous avez été touché dans votre intimité, quand votre intimité a été touchée par votre propre père. C'est qu'ensuite il y a quelque chose de très abîmé. Ce n'est pas que les hommes détestent foncièrement ce qui est abîmé. C'est que le monde est déjà compliqué avec un tas de rapports de forces qui s'expriment. Un être humain n'est jamais seul, à travers lui s'expriment un tas d'ancêtres notamment. Alors si en plus vous avez été trahi par votre propre famille, vous êtes quasiment foutu. Vous n'exprimez plus une image cohérente lisible pour les autres. Et les autres répètent alors sur votre personne le mal que votre propre famille a exercé sur vous. Effectivement, il est plus confortable d'appartenir à une catégorie sociale, y compris de victimes : il y a alors une lisibilité de lecture pour les autres. Être un Arabe, un Noir, un Juif ou un prolétaire, c'est déjà entrer dans une catégorie de victime, qui bénéficie d'une reconnaissance sociale. Être la victime de votre propre famille, c'est entrer dans aucune catégorie. Vous êtes seul, personne ne vous aidera. C'est la catégorie que je nomme, les incurables. Comme il n'y a pas de solution pour cette catégorie, je propose cyniquement "de leur tirer une balle dans la nuque."
Si vous êtes une victime au sein de votre propre famille, cela devient très compliqué : vous avez alors plusieurs solutions. Devenir un Breivik ou un Merah et faire des carnages de vos concitoyens. Assassiner votre propre famille. Vous suicider. Option 4, la plus dure, sublimer votre délabrement en talent ou mieux encore en génie.

dimanche 9 juin 2013

Y-a-t-il en France un problème d'insécurité et d'immigration?



Ainsi tu es un homme phallique, un homme érigé, un homme de pouvoir. Le génie est une alchimie subtile, un mélange d’affects souvent contradictoires, sache que la drogue est l’ennemie absolue du génie, dis-le à tes élèves. Ce qui a fait le plus mon malheur ce n’est ni la psychologie individuelle, ni le fait de me soucier du regard des autres ; c’est la drogue (le cannabis pour être précis). Mais passons, c’est vrai que j’ai une mentalité très petite bourgeoise, avec ce que tu m’as dit j’en ai pris conscience.
Mais venons-en à l’immigration et à l’insécurité, penses-tu que ce ne sont pas de réels problèmes ? J’ai vécu à Sevran 10 ans : impôts locaux exorbitants, laideur de l’habitat, classes ingérables, violences incessantes il faut bien le dire, trafic de drogue. En tant qu’enseignant je peux te dire que la mixité sociale existe de moins en moins. Les « français de souche » fuient les immigrés, même à Rennes. Je suis dans une école où il n’y a que des enfants issus de l’immigration ici à Rennes. Il y a un discours de tolérance, d’accueil des immigrés ; mais dans la réalité même les Français dits de gauche ne veulent pas que leurs enfants soient dans ces écoles où il n’y a que des immigrés et où le niveau est très faible.
Alors oui face à cette exclusion, la violence et la haine ne vont cesser de monter de la part de ces quartiers qui deviennent des ghettos. Oui j’ai fuit Sevran pour sauver ma peau et celle de ma famille. Oui je pense qu’une quasi guerre civile est possible.
Que compte faire la gauche pour désenclaver le 93 ? Et j’irais même plus loin, certes je suis pour la libre circulation des personnes ; mais réellement la France a-t-elle vocation à continuer à accueillir toujours plus de misère, dont elle ne sait que faire ? N’y a-t-il pas un moment où l’on doit dire stop à l’immigration, il y en a assez, il faut faire l’effort d’intégrer ceux qui sont là, qui sont déjà très nombreux ; sans être un fasciste ?

Un homme de gauche comme moi peut se donner bonne conscience en étant enseignant dans ces quartiers « populaire » (« populaire » voulant dire désormais à majorité d’origine africaine - Maghreb et Afrique noire pour être précis, et j’ajouterais les plus virulents sont les Algériens, mais passons, puisque dans notre République on n’a pas le droit d’appeler un chat un chat - et très pauvre) ; mais il ne peut pas supporter l’idée que ses enfants soient instruits dans ce genre d’école. Il y a là un non dit collectif, et c’est très grave et c’est pourtant la réalité.

D'accord, il y a des fascistes (d'ailleurs les 20 % qui vote Marine Le Pen sont ils tous des fascistes, et comment expliquer que l'UMP flirte avec ce fascisme, serions nous dans une situation comme dans les années 30?). Mais que penser de l'hypocrisie d'une certaine gauche, qui via des journaux comme le nouvel obs, ne cesse d'établir des classements entre bonnes écoles et mauvaises écoles, et accroit ainsi considérablement la ghettoïsation des quartiers pauvres. De tels classements ne devraient ils pas être interdits, tout comme il est interdit en France contrairement aux Etats Unis, d'établir des statistiques concernant les Français en fonction de leur origine. La République rejette la discrimination en mots, mais en actes que fait-elle? 

Critique : Non, pour moi insécurité et immigration ne sont pas des problèmes, mais des fantasmes de faibles.


Dieu et les génies

A l'époque où il y avait des génies, les gens croyaient en dieu. Et les génies pouvaient penser que dieu pensait constamment à eux. Maintenant, ce n'est plus possible. Et les génies ont laissé place aux psychotiques ; par contre les gens sont en moyenne beaucoup plus intelligents qu'à l'époque où l'on croyait en dieu. L'époque n'a plus besoin de génies, le langage mathématique a supplanté dieu. Les résultats sont là : l'homme moyen est tout puissant. L'homme normal est tout puissant. Le monde est un jouet entre les mains du petit-bourgeois.

Commentaire : D'où la victoire de François Hollande.

Le centre du monde ?


C'est un trait de mon caractère de penser que je suis le centre du monde. Cioran décrit très bien ce phénomène : quand on à affaire à un problème d'ordre intime (moi il s'agit de mon conflit avec le père), on pense que ce problème est le plus important du monde, et cela peut déboucher au mieux sur des grandes questions métaphysiques et même sur le génie.
Au pire sur la psychose, d'ailleurs les psychiatres sont là pour vous expliquer que ce que vous prenez pour du génie n'est que de la psychose. Et en plus il faut les payer pour ça. Résultat : le monde post soixante-huitard, si pauvre en génies, et si riche en internés, suicidés, et autres démunis, voire clochards. Merci qui, merci qui ? Merci Freud. Peut-être ne voulait-il pas ce résultat, mais le résultat est là. Malgré le combat de Deleuze contre l'Œdipe, et la tentative de réhabilitation ou tout au moins de considération de la folie, par Foucault, Deleuze et même Lacan.
Ils ont échoué, et la société de contrôle par la psychiatrie est plus forte que jamais. Qui parle encore d’anti-psychiatrie ? 

Critique : C'est naïf de dire qu'untel ou untel a échoué. La seule chose qui fait échouer c'est le manque de désir. Or les trois que tu cites ont manqué de tout sauf de désir. D'ailleurs les as-tu seulement lus?
                                                                                             

dimanche 2 juin 2013

Hamlet


« Être ou ne pas être » disait Shakespeare. Il est évidemment beaucoup plus facile de ne pas être. Être, c’est être libre. Ne pas être c’est appartenir au troupeau, troupeau qui a toujours un destin. Les moutons que décrit Rabelais et qui se jettent tous dans le ravin. Être libre, c’est l’assurance d’avoir un tas d’ennemis. Il suffit d’être pour avoir des ennemis. Il suffit de ne pas être, d’appartenir au troupeau pour détester tous ceux qui sont. Mon père m’a haï, parce que j’ai été.

Monde de merde


En fait je ne suis pas de taille à supporter d’avoir des ennemis, mon corps ne le supporte pas. Comme Kaufman me le laissait entendre, ma vie était un préjugé de faible. J’ai eu une chance, mon corps avait changé, j’avais 25 ans. Mais je n’ai pas su saisir ma chance. Ma vie aura été une expérience désagréable. Je m’accroche à un faible espoir, mais non je crois que le destin aura été le plus fort. Eh oui, je suis un faible, parce que je suis fragile psychologiquement, je ressasse le passé, mais le passé a été le passé et il conditionne mon présent. Je suis bel et bien un ectoplasme. Mais allez vous faire foutre, vous les forts, les sans destins, votre vie est moche. Elle pue la merde et le crime. J’en arrive à ressentir toute présence humaine comme profondément scatologique. C’est un trait autistique. « Monde de merde ».

Je suis souvent à ruminer plus que des idées de suicide, des idées de meurtre, qui je pourrais tuer comme ils m’ont tué dans la famille de mon père. Qui je pourrais tuer donc, ma mère, mon père, mon demi-frère, un ami de ma mère ? Un intellectuel reconnu, un sans destin éternel, comme le sont souvent les intellectuels, pour me venger des amis de ma mère, qui avec leur ironie mordante, ne savaient peut-être pas qu’ils me tuaient à petit feu, prolongeaient en quelque sorte le crime que commettait déjà, mon père sur ma personne. Car pas un des amis intellectuels ou non-intellectuels de ma mère ne m’a aidé, au contraire ils m’ont enfoncé quand ils me sentaient le plus fragile. Quand ils venaient jouer la comédie sociale chez ma mère, qui faisait porte ouverte pour toute cette élite intellectuelle qui venait parader ; et moi au milieu de tout ça j’étais la victime toute désignée, la victime de ce jeu dont le meurtre du faible, du fragile, est la règle. Le rôle des profs de philo devrait être notamment de porter un revolver sur eux, de repérer les incurables agonisants, et de leur tirer une balle dans la nuque en plein cours, pour montrer l’exemple aux autres élèves de ce qu’il ne faut pas être. Mais vous êtes trop lâches pour ça, même si parfois vous en avez le secret désir. Je suis tellement méchant Emmanuel, que je te souhaite de connaître l’agonie de ton vivant, à ce moment là tu comprendras que toi aussi tu avais un destin. Ton monde pue Emmanuel !

Critique :

« Relire Nietzsche et Hegel : les faibles, au final, sont toujours les gagnants et les forts sacrifiés. Tu as beaucoup de chance dans ton malheur. » 

Dans ce cas cela revient à dire que Hitler était un fort qui a été sacrifié. Quant à Jésus, cela revient à dire qu’il était lui aussi un fort. D’ailleurs je pense que Hitler et Jésus ont pas mal de points communs, des faibles physiologiquement, souffrants sans doute d’impuissance ; mais des forts en ce qu’ils dominaient et dirigeaient le troupeau. Les faibles c’est toujours le troupeau.