lundi 29 février 2016

Le sexe est-il pervers ? Et son rapport avec le travail

Je réagis à quelque chose qu'Emmanuel Mousset m'avait dit il y a six mois.
"Erwan, ne sois pas si obsédé par le sexe : l'amour reste très présent dans notre société, ni plus ni moins qu'autrefois (peut-être même plus)." Quel rapport avec le travail : La normalité, puisque Freud disait qu'être normal c'est "aimer et travailler"

Oui, Eric Zemmour dit que sous l'action des femmes notamment, le sentiment amoureux a pris de l'importance dans le couple. Mais l'effet pervers est que les couples se quittent dès qu'ils ne s'aiment plus ; or comme on dit "l'amour dure trois ans", c'est biologique. Après il faut trouver autre chose que l'amour physique et la fusion passionnelle pour faire durer le couple. En général c'est l'intérêt des enfants qui prime, quand il n'y a pas de perversion.
Le sexe est dégoûtant en tant qu'il exprime la partie le plus primitive de l'esprit humain, son côté bestial. Une sexualité égalitaire ne peut pas exister, est n'est même pas à inventer, car la sexualité est affaire de pulsion, elle n'exprime que des logiques de domination. Les dominés n'ont pas de sexualité, donc pas de vie psychique, ils sont condamnés à vivre castrés, dans l'ombre (cf Houellebecq, Extension du domaine de la lutte). Toute la structure inégalitaire de notre société, n'est même pas consciente, elle n'est que le reflet de cette infrastructure subconsciente qui est le la pulsion sexuelle ; et que notre société survalorise, sous l'influence de la psychanalyse, qui prétend tout expliquer par la pulsion sexuelle, par un effet pervers la psychanalyse crée autant la maladie qu'elle ne la soigne. Cependant la psychologie commune et un peu vulgaire qui aujourd'hui domine tous les débats de vie privée, télévisuelles ou autres, est très superficielle et n'a plus qu'un lointain rapport avec la théorie du docteur Freud ; ce dernier d'ailleurs que Michel Onfray critique violemment, car il estime que la psychanalyse freudienne n'est qu'une projection à vocation scientifique et à portée universelle, d'un cas singulier... les propres névroses du docteur Freud qu'il projette sur tous ses patients, mais passons ! 
On constate aussi que la psychanalyse ne peut pas aider ceux qui sont exclus du système du désir, puisqu'ils n'ont même pas les moyens de s'en payer une. La psychanalyse ne peut constituer qu'un réconfort narcissique pour ceux qui partagent le système de domination tribal par le sexe. Toutes les sociétés des grands mammifères fonctionnent ainsi : la domination par le sexe des mâles et des femelles dominants, dans la société humaine qui fonctionne par pulsions tribales recouvertes d'un vernis de civilisation.
En principe tout ce qui doit suivre d'une domination tribale par le sexe suivra : argent, reconnaissance sociale ... Pour ce qui est des prolétaires de la pornographie, il s'agit d'un simulacre, d'une dégénérescence de la sexualité, ils ne sont pas inclus dans le système de domination. Leur sexualité n'est pas opérante, elle n'agit que pour stimuler les frustrés de la sexualité, c'est à dire les "pas beaux".
Ceux qui trouvent leur compte dans la sodomie ou l'amour vache, très vache dans le cas de Sade, sont des pervers (étymologie : "renversé"), ils jouissent de ce dont le commun des mortels ne jouit pas : comme "manger de la merde", au sens propre (si je puis m'exprimer ainsi). Par contre le pervers narcissique, qui est une spécificité moderne et adaptée de la perversion, utilise la loi (comme le dit le psychanalyste Melman ; "le pervers adore la loi") et une sexualité normale, mais de préférence en grande quantité pour asseoir sa domination sur le reste de la tribu, il est généralement ce qu'on appelle un mâle dominant.
La jouissance réelle vient du déchaînement des pulsions : pour la plupart des gens multiplication des conquêtes, logique de séduction qui arrive à son terme, pour moi comme pour la plupart des mammifères, cela constitue la plus belle gratification narcissique lorsque la compagne est désirable et désirée par l'ensemble du groupe, je suis un mammifère avec des pulsions de mammifère. En société de compétition comme la nôtre, il faut être performant, donc il vaut mieux être un pervers narcissique qui multiplie les conquêtes au détriment de l'équilibre de la société et des enfants.
Tout système crée ses propres déchets, en système de performance sexuelle et de perversion narcissique, la pornographie est ce déchet.
A force de s'être attaqué à l'idéalisme depuis pas mal d'années, pour le remplacer par un matérialisme pur et dur, on a tué ou presque tué cette idée qu'on appelait amour, pour la remplacer par la performance sexuelle, la domination par le sexe, ou encore ce qu'on appelle vulgairement aujourd'hui "le plan cul" : Ah l'immanence de la nature !

dimanche 28 février 2016

Le travail

Je pense que la crise est bien plus grave que je ne le pensais, crise morale de l'ensemble de la société. Je crois que la classe moyenne est très fragile narcissiquement et a besoin du travail pour renforcer l'estime de soi. Effectivement hormis le travail les gens n'ont plus de valeurs à quoi se raccrocher, comme l'amour, la bonté, la tolérance, tout ça c'est fini. Ne reste que la perversion. Sans le travail les gens sentent qu'ils n'existent plus. ils n'existent qu'au travers du travail, aussi se forment de nouveaux phénomènes de groupes très soudés, qui rejettent très violemment ceux qu'ils estiment être les "autres". Donc ils mobilisent tout ce qu'il y a en eux d'énergie dans le travail, on pourrait parler de travail nihiliste, car sans aucun projet de vie, ni projet de société, les gens sont perdus en dehors du travail, et surtout ils rejettent ceux qui osent remettre en question l'aspect "sacré" de leur cohésion de groupe dans le travail. Le burn out apparaît chez ceux qui sont mis à l'écart, au placard comme on dit, pour une raison x ou y, qui font un travail absurde dénué de toute finalité et impropre à renforcer l'estime de soi. En même temps la culture est déconsidérée, le langage est déconsidéré. On attaque ceux qui croient qu'il y a encore des valeurs en dehors du travail, car en l'absence d'idéologie ou de religion, la cohésion du groupe se fait par le travail, donc ce dernier est sacralisé. Ceux qui n'adhèrent pas à cette vision sont les nouveaux parias. 
Je pense aussi qu'au travail, on peut faire preuve de générosité et de bienveillance, surtout quand on est enseignant. Le travail n'est pas incompatible avec notamment la tolérance, la générosité et la bienveillance. Sinon alors effectivement "Arbeit macht frei" ou "le travail rend libre", et nous nous retrouvons dans un vaste camp d’Auschwitz à l'échelle mondiale et planétaire, c'est un peu ce qui est en train de se constituer avec ce que certains appelle "l'horreur économique", c'est aussi ce que mon intuition subodore dans l'air du temps.
Quand j'ai été dans des groupes, intégré dans une communauté, justement ça m'est arrivé, je ne supportais pas la cruauté que l'on faisait subir aux gens en dehors du groupe, je trouvais que c'était injuste et un comportement tribal, c'est pour cela que j'ai fait le choix d'ouvrir un blog et de me situer en dehors. C'est un choix éthique et peu pragmatique, j'en ai conscience. Mais je ne méprise personne, je n'ai d'arrogance envers personne et je ne suis pas un donneur de leçon. Libre à chacun de faire ce qu'il veut en son âme et conscience. Pour ce qui est de mon histoire personnelle, qui pourrait expliquer mon comportement actuel, ce n'est pas de ma faute, c'est le destin ou plutôt mon caractère : Oui j'ai connu l'exclusion petit, mes parents m'ont mis dans une école absurde, post-soixante huitarde, où il n'y avait aucune autorité, où l'on traitait les enfants en sujets libres et autonomes, en réalité c'était la loi de la jungle, il n'y avait aucun adulte référent. Comment faire alors, existentiellement, avec un père pervers narcissique, une mère abandonnante, et une école défaillante quand j'étais petit ?
J'ai un ami qui est différent, mais il a la force qui lui permet d'assumer cette différence, en connaissant en plus à peu près tout sur tout, et sans aucune faille d'un point de vue comportemental, qui fait qu'il est insensible à la perversion qui s'insinue dans les failles. Comme il le dit lui-même, il ne "comprend pas le mal", donc il met la barre du mal très haute, c'est-à-dire à Auschwitz, ou au goulag, et nulle part ailleurs, dans la vie quotidienne par exemple, donc il ne fait preuve d'aucun catastrophisme. Je vais pas pleurer sur mon sort, mais malheureusement une personnalité plus fragile n'a souvent pas les capacités d'un état de fait : "être différent".

samedi 27 février 2016

La perversion

Merci à Philippe pour son soutien, oui effectivement la perversion est mon pire ennemi, celui dont je dois me méfier le plus, je ne ferai aucune référence à ma famille, mais en matière de perversion narcissique j'ai été verni, lire mon blog "Robert Blesbois dit "Bob"" pour se faire une idée. La perversion écrase, opprime, on ne peut rien faire contre un esprit pervers, aucune possibilité de négociation, un esprit pervers est à l'affût de la moindre faille pour vous anéantir, c'est désolant effectivement que la société ne puisse rien faire contre ça, et même selon moi l'encourage, par le libéralisme économique notamment, qui stimule ce qu'il y a de pire en l'homme. Le destin c'est le caractère humain, les pervers sentent les failles du tempérament humain et s'engouffrent dedans, la perversion c'est selon moi le destin de la société occidentale et surtout des gens qui ont un caractère à être les victimes de pervers. Il y a quelque chose qui se joue un peu derrière notre dos, la perversion à l'œuvre dans le calcul égoïste de la technique qui se trame à notre insu. On ne peut rien faire contre ça, c'est un destin, une fatalité. Moi je ne sais plus si il faut en rire ou en pleurer tellement la société moderne et absurde et perverse. Mais comme le dit Emmanuel Mousset ingénu en la matière : "je n'ai jamais compris le mal", notre ami Mousset n'a pas accès à cette dimension de l'espèce humaine, et c'est une lacune qui l'empêche d'accéder à beaucoup de vérités sur la société actuelle. Il est insensible à la perversité, parce que les pervers n'ont pas d'emprise sur lui ; il n'a pas les failles qui pourraient permettre à un pervers de s'engouffrer dedans, donc il ne comprend pas la perversité et ne la voit même pas chez ceux qui sont pervers, comme DSK par exemple. Et notre ami Mousset par ailleurs n'est pas pervers pour un sou, il est ingénu dans son admiration pour les pervers.
Il n'en demeure pas moins que ma stratégie est d'utiliser la force de l'adversaire, ou plutôt son agressivité et sa volonté de nuire. Ma technique vise non pas à vaincre l'adversaire, mais à réduire sa tentative d'agression à néant. Mon état d'esprit peut être considéré comme la concrétisation du concept de légitime défense : une réaction proportionnée et immédiate à une agression. En fait, dans mon esprit, il n'y a pas de combat, puisque celui-ci se termine au moment même où il commence. A bon entendeur (pervers ou non), salut !

dimanche 21 février 2016

Assimilation ou intégration ?

De toute façon j'ai cru comprendre qu'Emmanuel Mousset n'était pas un partisan de l'assimilation, mais plutôt d'une intégration très soft, ou insertion dans laquelle "l’étranger garde son identité d’origine, ses spécificités culturelles sont reconnues, celles-ci n’étant pas considérées comme un obstacle à son intégration dès lors qu’il respecte les règles et les valeurs de la société d’accueil." Personnellement, comme Zemmour, je suis plus favorable à l'assimilation  qui "se définit comme la pleine adhésion par les immigrés aux normes de la société d’accueil, l’expression de leur identité et leurs spécificités socioculturelles d’origine étant cantonnée à la seule sphère privée."
 Alexandre le grand aussi était favorable à l'assimilation, plus qu'à l'insertion et au multiculturalisme, il me semble. Pourvu que les barbares adoptent les mœurs et coutumes grecs, Alexandre ne faisait plus de différence entre Grec de souche et Grec assimilé, ce que d'ailleurs n'aimaient pas les Grecs de souche, lui reprochant de leur préférer les barbares fraîchement assimilés (tout cela sent bon l'anachronisme, puisqu'on ne sait plus rien des Grecs, et que j'emploie des termes contemporains pour les qualifier, mais c'est pour rendre plus claire la démonstration). (cf Alexandre, Oliver Stone). Soyons grecs et français (les plus proches du tempérament grec, selon Nietzsche) et défendons l'idée d'assimilation, plutôt que cette idée barbare et d'origine anglaise, encore une fois ! de multiculturalisme.
Oui je suis d'accord il y a des différence de degré entre tous les êtres de la nature, chacun est particulier et non complètement identique à un autre, oui tout est unique. Tous est unique d'accord. De plus je suis enseignant en petite classe, là où on apprend aux enfants à vivre ensemble, à gommer leurs différences pour entrer dans un moule commun ; alors qu'Emmanuel Mousset est prof de philo dont le rôle est de casser le moule, et de faire penser par soi-même. Nos deux métiers complètement différents engendrent des déformations professionnelles. Le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un petit enfant c'est de lui dire ; "regarde tu es comme les autres, ne sois pas angoissé par ta différence, car ici il n'y a pas de différences, il y a des enfants tous pareils." La petite école assimile, rend moins libre. Alors que le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un adolescent de terminale, c'est : "regarde tu es unique, tu as ta singularité, tu es différent des autres, affirme ta différence et ta singularité." Le Bac est censé émanciper, rendre plus libre. D'ailleurs dans le "couple" amical que je formais avec Marc Desmeuzes, c'est plus lui qui voulait m'assimiler, me convertir à ses dogmes, que l'inverse. Mai 68 a fait tout à l'envers, ce mouvement a traité les enfants en adolescents, et plus tard, c'est-à-dire aujourd'hui les adultes abîmés par 68 en enfants, que l'on ne cesse de brimer avec des interdits de toutes sortes, comportementaux, routiers notamment (encore un point où nous sommes en désaccord), et surtout le mépris des chefs, des responsables ; et enfin une situation sociale et économique catastrophique
Le principe de la république en France, un principe un peu réducteur est "la république est un et indivisible". Au nom de ce principe, l'école a assimilé en France pendant plus d'un siècle. Dans mon petit cas personnel cela a abouti à la "mort" par exemple du village de ma grand-mère. Pourquoi "mort", parce qu'il y a encore quelques années tout le monde y parlait breton, et vivait selon un mode christiano-païen, puisque la religion chrétienne n'a jamais complètement réussi à abolir les rites païens hérités d'un âge pré-chrétien, donc très ancien, dans mon cas avant la naissance du Christ, et donc celte ou gaulois. Or ce mode de vie bimillénaire a disparu avec l'assimilation imposée par l'école de la république qui inscrivait partout "ici on ne parle pas breton et on ne crache pas". Moi j'ai perdu ma langue bretonne, je ne la parle ni la comprend, ma mère la comprend mais ne la parle plus, mes grands-parents la parlaient, et en vivaient ; car une langue fait vivre un peuple. Alors ne vient pas me donner des leçons sur l'assimilation, dans mon cas c'est trop tard le mal est fait. On veut faire différemment avec les musulmans, en les laissant développer leur richesse idiosyncrasique. Soit, mais alors on les conforte dans l'idée qu'ils sont une aristocratie, avec des droits au-dessus des autres citoyens. Et ils ne cesseront d'en revendiquer toujours plus de droits au nom de leur singularité et de leur différence. Et même quand les plus radicalisés d'entre eux, les islamistes ou djihadistes commettent des attentats et font des centaines de morts, on leur trouve finalement des excuses. Ton diagnostic est vicieux, pervers : le djihadisme, c'est la faute à l'assimilation ; le terrorisme, c'est la faute à l'école et à l'interdiction du foulard à l'école. Tu dédouanes les islamistes de toute responsabilité. Tu les encourages même à poursuivre, puisque ce sont des "victimes", n'est-ce pas ?
L'assimilation est désormais le seul mode de résistance à la vision la plus libérale de la mondialisation, il faut donc protéger ce modèle, comme le fait Zemmour. Tu (le "tu" en question étant Emmanuel Mousset, dont je vous invite à lire le blog) ne cesse de maudire et critiquer la classe moyenne, avec toutes ses névroses, son hypocrisie, sa médiocrité. Mais tous ces maux ne sont-ils pas le fruit de l'assimilation, qui a détruit toutes les richesses singulières et particulières de la France. Et ce qu'on a imposé à des générations de Français, tu ne veux pas l'imposer à "tes" musulmans ou autres peuples particuliers au sein de la nation, et donc tu veux leur mettre dans la tête qu'ils ont des droits et des privilèges particuliers, qu'ils constituent une caste d'intouchables. Tu est fidèle en cela et accompagne l'œuvre de ces quarante années qui, depuis la mort du général de Gaulle, ont "défait la France".

samedi 20 février 2016

Mépris du peuple assimilé, constitution d'une nouvelle aristocratie

Si du mépris, Emmanuel, cesse de te mentir à toi-même et aux autres. Puisque selon toi, "Le problème ne vient pas tant du mépris (sentiment aristocratique plutôt rare dans une société démocratique) que du sentiment d'être méprisé (sentiment très fréquent dans une société démocratique, où l'idée de supériorité insupporte, où l'individualisme narcissique est très répandu." Je traduis, pour toi le mépris est le sentiment noble et non compassionnel, cher à Nietzsche, quand il fait fréquemment l'éloge de l'aristocratie française. Ce fou de Nietzsche qui voudrait nous faire revenir en deçà de la révolution française. Dans ce débat entre compassion et absence de compassion, tu as fait ton choix, mais était-ce un choix ? Etre du côté des puissants, avec leur beau sentiment aristocratique de mépris ; et tourner en dérision "le peuple", ou "les peuples", petits, moyens, immigrés ; pour qui le mépris ne serait qu'un fantasme, un sentiment d'être méprisé qui ne correspond à aucune réalité. Or si ce sentiment d'être méprisé correspond bien à une réalité et n'est pas seulement dû à l'individualisme narcissique. C'est ta place de pouvoir, chèrement acquise qui te fait dire ça, et n'utilise pas ce pauvre Nietzsche, à qui l'on peut faire dire tout ce que l'on veut, pour accomplir tes noirs desseins. Quant à ta société "multiculturelle", ce serait une abomination pour Nietzsche, car la perte de ce qui fait l'esprit français, et là je rejoins Philippe.
Il est hors de question que l'esprit français se dissolve dans le marasme planétaire, dans le misérabilisme mondialisé. On peut être Français, comme le dit Philippe "s'il s'assimile c'est à dire s'il adhère". Or la problématique actuelle de beaucoup de musulmans ou d'autres, est qu'ils veulent imposer leurs coutumes, leur mode de vie aux Français assimilés quelles que soient leurs origines ethniques, là encore je rejoins Philippe. Je ne sais pas quels intérêts tu veux défendre, en rejetant cette idée d'assimilation, et en écartant la notion que les fraîchement arrivés doivent adopter les mœurs et coutumes françaises... peut-être la dissolution dans la mondialisation économique et libérale, apatride, de l'esprit français ? Quant aux Français de souche, ils n'ont pas plus de dignité que n'importe quel autre Français assimilé et d'origine étrangère, mais le Français de souche particulièrement aujourd'hui, est honni et méprisé. Il doit presque rendre des comptes sur son origine, toujours suspecte de collaboration avec l'occupant allemand. C'est du grand délire, heureusement Zemmour nous fait revenir sur terre. J'ai eu une bonne amie à la Fac, qui était musulmane, elle était persuadée qu'elle était une aristocrate. On est en train de mettre dans la tête de beaucoup de musulmans qu'ils sont des aristocrates, dans un pays de moutons, où les Français assimilés seraient le peuple à exploiter pour ces musulmans dont la volonté de puissance n'a plus de limite (cf Houellebecq, Soumission)

vendredi 19 février 2016

Entretien entre un philosophe et moi-même, jusqu'à atteindre le fameux point Godwin

Moi : "A propos du rire. La France est malheureusement le pays de Molière, et l'Angleterre celui de Shakespeare ; là comme dans bien d'autres domaines les Anglais nous dépassent. Effectivement Molière a du génie mais il a peu d'humour, il est moqueur, c'est un intriguant qui voulait plaire à la cour du roi soleil, pour cela il voulait faire rire, mais pas en se moquant de lui-même, mais en se moquant des autres, souvent des autres. Ce rire là est féroce en France, notamment chez Charlie (hebdo), qui se moque très rarement de lui-même. En France le rire sert à détruire l'autre et à se faire sa petite place au soleil. Comme pour Molière se moquer des autres intrigants de la cour, comme lui, mais dont il ne se moquait pas (de lui-même), c'était pour les évincer et prendre leur place, les parasites comme lui au fond ; alors que l'humour ne sert pas à se moquer, si ce n'est de soi-même, ce que je crois ne faisait pas Molière (encore que Molière devait bien se moquer de certains traits de son caractère si l'on cherche bien), et encore moins Charlie. Par contre Shakespeare, malgré lui peut-être, et qu'il fut un auteur tragique, était drôle, car il avait de l'humour. Nietzsche disait de lui ; "combien a-t-il fallu que cet homme souffre pour faire à ce point le bouffon !"

Mousset ou le philosophe : "L'humour, c'est la politesse du désespoir". Je ne sais plus qui a dit ça, mais j'adhère. C'est pourquoi un homme normal, équilibré, heureux (si cela existe) ne ressent pas le besoin de rire. J'ai toujours trouvé qu'il y avait quelque chose de pathologique et de pathétique chez celui qui rit (je ne parle pas bien sûr de ceux qui rient par accident, très ponctuellement, ce que nous faisons tous)."

Moi : "Les héritiers de Molière sont Timsit, Dubosq, Boon, Dieudonné, Charlie... ils sont innombrables en France, vous l'aurez remarqué, ils sont très forts pour se moquer des autres, mais ils ne sont pas drôle. L'humour anglais à la Monty pyton est beaucoup plus drôle. Les véritables héritiers de Shakespeare sont Chaplin et Pasolini par exemple, capables de se moquer d'eux-mêmes et de la condition humaine, capables de faire pleurer et rire en même temps ; là où le rire français est féroce, ne fait pas pleurer ni rire, mais ricaner, c'est-à-dire détruire l'adversaire pour se faire sa petite place... au soleil."
C'est pourquoi un homme normal, équilibré, heureux (si cela existe) ne ressent pas le besoin de rire. J'ai toujours trouvé qu'il y avait quelque chose de pathologique et de pathétique chez celui qui rit" ; ce que tu dis est très vrai, et si notre société a besoin de tant rire, puisqu'il n'y a pratiquement plus que des émissions de divertissement, c'est qu'il y a quelque chose de pathologique dans nos comportement, l'évolution des mœurs, et donc dans notre société. Comparons les émissions des années 70, sérieuses, un peu grises et austères, et les nôtres. Où même des émissions qui se veulent sérieuse et veulent traiter du fond, recèlent des bouffons pathétiques comme Ruquier par exemple (il symbolise à lui tout seul de mal de l'époque), qui sont là pour mettre de l'ambiance."

Le philosophe : "Dans les années 70, la dérision existait, ressentie plus violemment qu'aujourd'hui, mais elle s'exerçait en des lieux bien identifiés, "Charlie" ou, à la télé, "Le Petit Rapporteur". Aujourd'hui, elle s'est à la fois répandue partout et affaiblie (Ruquier n'est pas scandaleux, subversif).
Mon pauvre Erwan, sais-tu que j'ai moi-même bien changé, que je pratique aussi la dérision sur la classe politique locale, dans un petit journal gratuit ... La rubrique s'appelle "L'œil de Mousset" (sic !), que tu peux retrouver sur internet. "La politesse du désespoir", je te dis ..."

Moi : "Tu es bien un enfant des années 70, et moi des années 80. Je préfère largement ton époque à la mienne, et encore je ne sais même pas ce que signifie enfant des années 90 ou 2000. Quant à ta pitié "mon pauvre Erwan", je n'en veux pas, je n'ai que ce que je mérite. Quant au changement de caractère je n'y crois pas, en cela je suis pessimiste et Schopenhaurien. Je pourrais te rétorquer, "mon pauvre Emmanuel", tu vis avec cette illusion d'avoir changé ; mais la vie est tragique, nous vivons avec un destin auquel nous ne pouvons échapper, qui se joue de nous. Mon pauvre Emmanuel, toi et ton progressisme, cela me fait bien rire, je n'ai jamais rencontré personne qui avait changé, au contraire, notre tempérament, notre caractère s'aggravent avec l'âge. Tu étais plus lucide quand je t'ai connu, tu disais "on ne change pas !", quand moi je croyais au changement. Arrête de jouer un rôle et de mentir à tes lecteurs. Ceux qui croient au changement de caractère sont ceux qui croient aux miracles et qui sont judéo-chrétiens, et au fond de mon caractère, je le suis plus que toi. Donc une fois de plus tu perds et n'as rien à me répondre. La dérision c'est comme le rire, si cela ne s'applique pas à soi-même, cela devient méchant, dirigé contre l'autre, un ricanement... ce qui était déjà le cas dans la dérision des années 70, un ricanement en germes te dis-je. Quand seras tu capable, Emmanuel de te moquer de toi-même, dans une vision tragique de la vie, au lieu de tourner en dérision le monde qui t'entoure, rire féroce et méchant ?"

Le philosophe : ""Mon pauvre ..." n'est pas une formule de mépris, mais une façon familière de s'adresser à quelqu'un. Ce qui significatif, c'est que nous vivons dans une société où l'hypersensibilité fait que beaucoup de gens se sentent fréquemment "méprisés", alors qu'il n'en est rien. Mais c'est aussi une forme de défense immunitaire, une façon de se "victimiser" en se présentant comme objet de mépris de la part d'autrui.
"On ne change pas" : je continue à le penser, et ça me fait plaisir que tu me rappelles que sur ce sujet-là, comme sur d'autres, je n'ai pas ... changé. En revanche, si la nature humaine ne change pas, les sociétés changent, pour le meilleur ou pour le pire. C'est pourquoi je suis de gauche, pour que la société change (pour le meilleur).

Moi : "Tu n'as pas changé, quand je t'ai connu à la fac, tu étais déjà fort avec les faibles, et "faible" ou soumis avec les forts, je ne citerai aucun nom de prof envers qui tu avais un comportement servile, mais je n'en pense pas moins. C'est ce caractère d'ambitieux qui t'a permis de réussir, là encore tu obéis à ton destin, ou à ton caractère si tu n'aimes pas le terme de "destin" (connoté trop gréco-latin), mais tu n'en as pas conscience, ou alors tu te mens à toi-même, tu n'as pas une âme de résistant intransigeant comme moi (peut-être et je souhaite que là j'en fais un peu trop et que si le kaïros se présentait, j'en tirerais partie, car sinon c'est être borné et idiot). Alors évidemment je souffre un peu que la société apporte sa considération à toi plutôt qu'à moi, mais je ne te jalouse pas, bien au contraire, je suis moi aussi nietzschéen, Nietzsche qui nous dit qu'il faut apprendre à aimer son "fatum""

Le philosophe : "Erwan, les forts, les faibles, mon "fatum", mon ambition et ma réussite : tout ça m'amuse, car ça ne me correspond pas du tout. Mais je lis, je publie et je réfléchis : ce n'est pas à moi de faire mon portrait. Beaucoup de personnes, là où je vis, sont sans doute très surprises par la description que tu fais. Ceci dit, j'aimerais qu'on revienne à la politique, et pas à ma ou à ta psychologie."

Moi : "Et puis je ne veux pas de ta pitié, mais je ne confonds pas pitié et mépris, je trouve que la pitié est un sentiment noble, comparable à la compassion. Alors que le mépris est le sentiment vil des puissants, des forts, des vainqueurs qui sont inscrits dans le principe de réalité. Je ne comprends pas ce sentiment quand il vient dans la tête des puissants, mais vient-il gratuitement ? Personnellement je ne méprise pas ceux qui sont plus bas que moi, je ne méprise que ceux qui me méprisent, où dont j'ai l'impression qu'ils me méprisent, donc généralement des plus hauts placés que moi. Mais peut-être les puissants, les responsables, ont-ils le sentiment, pas faux, que le peuple les méprise... C'est si vrai par les temps qui courent ! Et là je reviens comme sur me pieds... à la politique, et au ressenti des gens face à la politique ! Et à l'explication de la montée du FN, explication trop simple selon toi, que tu ne veux pas entendre. Je le dis je le répète, les élites sont trop séparée de la réalité que ressent le peuple. Les responsables politiques vivent dans leur réalité d'ambitieux, et tu as fait le choix, mais était-ce un choix ? de t'inscrire dans cette réalité, le "peuple" ou les "peuples", disons les petits ou les moyens vivent dans une autre réalité, où ils ont l'impression qu'on les méprise. La situation est pré-insurrectionnelle en France, ce qui nous pend au nez, c'est la guerre civile. J'espère que tu en as conscience, ou es-tu à ce point détaché des réalités ?"

Le philosophe : "Le problème ne vient pas tant du mépris (sentiment aristocratique plutôt rare dans une société démocratique) que du sentiment d'être méprisé (sentiment très fréquent dans une société démocratique, où l'idée de supériorité insupporte, où l'individualisme narcissique est très répandu). Il m'arrive de mépriser (pour ceux qui le méritent, je m'en sens le devoir), mais jamais je ne me sens méprisé (y compris par ceux qui sans doute me méprisent) Quant à ceux qui votent FN, ils sont dans l'incapacité de mépriser comme d'aimer : ce sont des merdes qui voudraient sentir bon. Qu'ils ne comptent pas sur moi pour les parfumer."

Moi : "Le vote FN pour moi n'est pas condamnable, il est l'expression d'un symptôme. Ce ne sont pas les malades qu'il faut combattre, c'est la maladie. Dans le cas du nazisme, on a fait le boulot trop tard et on a dû combattre les malades. Mais c'est avant tout la première guerre mondiale qui avait créé ces malades. Or la première guerre mondiale avait pour cause l'impérialisme des nation, c'est cette maladie qu'il aurait fallu combattre. Tout comme aujourd'hui la maladie c'est la vision la plus libérale du commerce mondialisé et apatride, qu'il faut combattre. Nous n'avons pas la même interprétation des phénomènes.

Le philosophe : "En effet, pas du tout. Pour moi, le FN n'est pas le symptôme, c'est le mal lui-même : ressentiment, nationalisme, racisme. Ton diagnostic est vicieux, pervers : le nazisme, c'est la faute à l'impérialisme ; le vote FN, c'est la faute à la crise économique et à la classe politique. Tu dédouanes les fachos de toute responsabilité. Tu les encourages même à poursuivre, puisque ce sont des "victimes", n'est-ce pas ? Erwan, il est temps d'aller te faire soigner (politiquement)"

Moi : "Je suis au moins logique avec moi-même, je ne crois pas beaucoup en la liberté et en la libre volonté, je pense que nous sommes mus par quelque chose qui se trame derrière nous. Comme le calcul égoïste à l'œuvre dans la technique par exemple. Je fais une interprétation gréco-latine du monde. Toi c'est plus cartésien, plus moderne, avec une subjectivité, selon toi libre et pleinement autonome, dont tu fais le fondement du monde qui nous entoure ; tu en appelles à la responsabilité et à la conscience de chacun. Bien sûr que le monde est pervers et de plus en plus pervers, à cause de la technique qui nous transforme en "devenir-reptile" ou "devenir-insecte", qu'il se joue quelque chose derrière nous qui nous dépasse. Je n'ai pas de réponse pour résister à ça, peut-être plus de bonté collective, être fidèle à notre condition de mammifère. Nous avons deux visions radicalement différentes du monde. Tiens je vais te faire plaisir, de Fontenay dirait que tu es plus honnête et probe que moi, qui me décharge de ma responsabilité. Et puis c'est vrai que j'ai un petit côté pervers, j'aime voir enfler tes veines à ton cou quand tu parles du FN.
Bien sûr que les nazis étaient des victimes, des malades.  C'est pourquoi un homme normal, équilibré, heureux (si cela existe) ne ressent pas le besoin d'être un monstre. Or les nazis étaient des monstres donc des victimes. Où se situe la responsabilité ? Dans les débuts des temps modernes, avec Descartes et Bacon, avec l'idée d'une subjectivité libre et pleinement autonome et responsable, et que clôt Heidegger qui prône le retour à une subjectivité gréco-latine, plus détachée, moins intéressée, et que personne n'écoute, car il a eu simplement le tort de vivre en même temps que Hitler, et dans le pays du nazisme. Je ne crois pas un seul instant que Heidegger fut impliqué en quoi que ce soit dans les crimes du nazisme, ni qu'il en eu partagé l'idéologie.
Dans nos conversations nous atteignons souvent le point Godwin, quand par manque d'arguments, l'un des protagonistes traite son interlocuteur de fasciste ou de nazi. Tout le monde est toujours le fasciste de quelqu'un d'autre.
Ceci dit j'ai discuté avec certains de tes "amis" de facebook. Il paraît que tu es vraiment un excellent prof, passionné, et tout et tout et tout... Je pense que cela peut suffire à satisfaire n'importe qui. Tu es tout simplement un être passionné. Mais encore une fois, je ne te jalouse pas."

La perte de la joie de vivre et le "burn-out", les causes.

Je réponds à Emmanuel Mousset qui me dit que les socialistes français actuels favorisent en réalité le talent. Quel talent ? Le talent d'être un prédateur individualiste, narcissique et prédateur. Depuis 1983 la gauche socialiste ne cesse de trahir au nom du principe de réalité, elle accompagne la logique de dichotomie entre misère et richesse, les socialistes tendance "Tony Blair". Ton talent, Cédric Klapish l'a montré de façon pertinente et talentueuse lui, dans un film intitulé " ma part du gâteau", diffusé hier soir, et que les lecteurs de ton blog j'espère ont regardé ; ton talent individualiste donc, en rupture avec les corporations, consiste dans ce film à être un trader individualiste et narcissique, qui comme le fait dire Klapish par la bouche d'un requin de la finance, doit être "bad, very bad" pour réussir. Quant à toi accorde ta conduite avec tes dires, et quitte cette corporation médiocre et privilégiée que constitue l'éducation nationale. Rends service à la France, dixit Macron , monte ta "start up" et devient milliardaire, homme de talent ! Ou alors n'es-tu qu'un donneur de leçon du type "faites ce que je dis, pas ce que je fais". Oh mais tout le monde le sait, ta problématique est de prendre ta revanche sur la classe moyenne, quitte à dire pour ça que les 10% de riches qui détiennent 86% des richesses ont du talent, et à t'allier avec eux, pourvu qu'ils cassent la classe moyenne honnie. Mais cela ne se passera pas comme ça Emmanuel !
Ou alors va donc vivre en Angleterre ou aux Etats-Unis, berceau de l'idéologie économique libérale qui triomphe aujourd'hui et qui a totalement corrompu le monde entier y compris la France. Si tu as choisi d'être dans le camp des salauds (pour reprendre une formule de Sartre), sans résistance. Rejoins tes idoles Attali, Minc, BHL, et même Glucksman qui ont toujours été des chantres du capitalisme apatride, mais allez donc en Angleterre, à la City messieurs et cessez de nous polluer en France avec votre idéologie mortifère. En France où il y a encore des gens qui résistent avec Onfray, Zemmour, Finkielkraut, Houellebecq, Gilles Châtelet et tant d'autres...

Emmanuel Mousset me répond : "Erwan, je n'aime pas la classe moyenne tout simplement parce qu'elle est moyenne, et je n'aime pas ce qui est moyen. Moi-même, quand il m'arrive de me trouver moyen, je ne m'aime pas. Et je ne comprends pas qu'on puisse aimer ce qui est moyen. C'est ma version personnelle et triviale de la maxime hugolienne : "être Chateaubriand ou rien", mais ne surtout pas être moyen."                                                                                                                         

Le libéralisme économique est le plus grand crime contre l'humanité qui n'a jamais eu lieu, devant le nazisme et le communisme. C'est un crime contre l'humanité et aussi contre la nature et l'écologie, si très rapidement on en prend pas conscience, cela signifiera la destruction irréversible de la planète. C'est un crime contre l'humanité où comme le dit Badiou 10% des la population possède 86% des richesses mondiale, ce ne sont pas des excellents, ce sont ni plus ni moins des salauds qui exploitent les 40% de la classe moyenne qui possèdent 14% de la richesse mondiale, et surtout les 50% qui ne possèdent rien. Badiou passe sous silence les crimes du communisme, il n'est donc pas crédible, mais les chiffres qu'il cite sont éloquents. Marx est un grand, un très grand penseur pour penser les crimes du capitalisme. C'est pour cela que je suis marxiste et réactionnaire, un marxisme sans communisme, sans messianisme, sans "grand soir", un marxisme modéré, tempéré et gaulliste où la classe moyenne et son sens de la mesure servirait de modèle à ceux qui ne possèdent rien dans un partage équilibré des richesses à l'échelle mondiale, non plus dans la prédation, mais sur un modèle mesuré. Cessons de dire la classe moyenne, mais la classe mesurée. Quant à tes deux modèles Chateaubriand et Hugo, je ne peux que te féliciter, car tous deux bretons, eh oui c'est une chose peu connue que la mère de Hugo était une pure bretonne de Nantes.                                                                                                        
Le village breton de ma grand-mère où les gens étaient pratiquement tous égaux, modéré, joyeux et fidèles à leurs traditions et à leur superbe langue bretonne, sert de paradigme à ma pensée sociale ( et a servi de paradigme à la création d'une BD comme Astérix), de plus pour un breton l'ennemi a toujours été l'Anglais, ça tombe bien c'est le berceau du libéralisme économique et de la prédation mondialisée. "L'Anglais" comme type conceptuel au sens nietzschéen et non raciste, et non comme personne. J'aime bien les Anglais par ailleurs, et j'ai eu la chance de beaucoup voyager en Angleterre dans mon adolescence, je passerai sous silence que les Anglaise m'ont " déniaisé", car cela n' intéresse personne. Donc je dois beaucoup aux Anglais " nos meilleurs ennemis" etc... 
         
Emmanuel Mousset me répond : "Joli lapsus final sur le "déniaisement" : ça n'intéresse personne, tu le passes sous silence, donc ... tu en parles. Quant au "marxisme gaulliste" et à la "classe mesurée", ce sont des concepts trop audacieux pour moi. Mais c'est la belle histoire des Trente Glorieuses, racontée par l'oncle Erwan."

Chaque pour cent de la population mondiale doit posséder 1% de la richesse mondiale. C'est pourtant pas difficile à comprendre. Je ne crois pas à l'excellence. Un agrégé de philosophie ne vaut pas mieux et n'est pas plus utile qu'un garde champêtre. Egalité universelle des salaires. Je dirais même salaire universel. Après que chacun fasse ce qu'il veut si ça lui chante, et selon sa conscience, non selon son instinct de prédation. Peu à peu en réduisant la misère à néant, des hommes de bonne volonté arriveront à éduquer l'espèce humaine vers moins de cruauté envers leurs semblables humains ou animaux. Ah oui j'oubliais, comme il n'y a aucune différence de nature entre humains et animaux nous n'avons aucun droit sur eux. C'est dur à entendre le discours de la mesure, pour des gens pour qui l'individualisme, la compétition, le narcissisme, la prédation, l'égoïsme, le libéralisme, sont l'alpha et l'oméga de toute chose ; ce n'est pas de l'excellence, c'est une vision à très court terme destinée à nous précipiter collectivement dans l'abîme, et nous l'auront bien mérité. Les militants de la "deep ecology"à laquelle je ne souscris que dans mes moments de désespoir et qui prônent la disparition de l'espèce humaine avant que cette dernière ne transforme au sens propre la planète en caillou sans vie, auront gain de cause, si nous ne changeons pas radicalement de paradigme. Egalité totale, partage totale des richesses, et peut être je dis bien peut être, car c'est une condition nécessaire mais pas suffisante, nous auront un avenir.

Emmanuel Mousset me répond : "Blesbois ou le communisme tendance garde champêtre. Après tout, pourquoi pas. C'est bucolique."

Malin renard, tes réponses me rappellent la réponse de Mitterrand à Chirac, qui lui demandait de ne plus l'appeler "Monsieur le premier ministre"(sous-entendu par Chirac qu'ils étaient à égalité, deux candidats à l'élection présidentielle), et Mitterrand de lui répondre, "mais bien sûr monsieur... le premier ministre." De la même façon, alors que je te dis que je ne suis pas communiste mais que je souscris à la vision marxiste du matérialisme historique, et de l'idéal égalitaire, tu me réponds "mais bien sûr monsieur le communiste" (sous entendu que je suis discrédité par les millions de morts du communisme, au nom de l'idéal égalitaire). Moi je te parle d'un crime contre l'humanité et la nature, en cours, bien sûr aujourd'hui tu me ris au nez. Si un jour le bilan doit être fait des millions de morts et surtout d'esclaves du libéralisme économique, tu seras le premier à rejoindre le camp des victimes qui demandent des comptes, et tu diras "on ne savait pas." Sacré Manu !
La perte de la joie de vivre en Occident depuis deux générations, remplacée par l'inquiétude, le stress, "la vie en état d'urgence" comme tu l'appelles, c'est un phénomène que finement tu constates. C'est un phénomène comme beaucoup d'autres, qui annonce effectivement une mutation de la société, personnellement je dis que c'est la perception inconsciente de quelque chose qui se trame derrière le dos des hommes "en chair et en os" ; le triomphe du calcul égoïste à l'échelle mondiale à l'oeuvre dans la technique (cf Heidegger, pensée colossale et pratiquement abandonnée, car discréditée par le nazisme), et qui est devant le nazisme, le plus grand crime contre la vie, la planète et accessoirement l'humanité, mais cette dernière mérite-t-elle encore qu'on compatisse à son sort ? Les illuminés de la "deep ecology" ont tranché (cf "l'armée des douze singes").

Emmanuel Mousset me répond : "Le problème, c'est que l'homme contemporain est devenu fragile, recherche illusoirement le bonheur et se détache de plus en plus du réel. Un exemple frappant : le stupide "burn-out", qui aurait fait rire nos grands-parents ou arrière-grands-parents, qui savaient que tout vrai travail est "épuisant", "stressant", pour reprendre la terminologie en vogue. Le problème, c'est que nous ne voulons plus, nous ne savons plus souffrir. Nous avons assigné au travail des finalités d'épanouissement personnel, de valorisation morale, de reconnaissance sociale qui sont des leurres. Le retour au réel fait forcément mal."

Non je ne suis pas poli, et alors ça vous dérange ? Ce comportement typique chez moi a toujours été un obstacle à ma réussite. Il n'y a rien de personnel entre moi et Emmanuel Mousset, au contraire, je lui suis très reconnaissant de publier les "horreurs" que je peux parfois produire. Je suis à l'instar de mes élèves qui pètent et qui rotent, et je suis ému de cet hommage qu'ils me font. Je sais que la société ne leur permettra pas d'être heureux, alors que le bonheur est le plus grand bien, que la société humaine devrait donner à tous ses enfants. Ah vous riez devant tant de naïveté ! Revoyez donc le discours final que fait Chaplin dans "Le dictateur". Même si l'auteur de ce blog ne croit pas au bonheur, moi j'y crois, messieurs dames ayez du cœur dans votre conduite avant d'avoir de l'intelligence. L'intelligence c'est le calcul, donc une part reptilienne, le cœur c'est ce qui fait de nous des mammifères, soyons fidèles à notre condition de mammifère, avant que le calcul égoïste à l'œuvre dans la technique n'ait ravagé notre civilisation.
Mais bon sang personne ne parle plus du calcul égoïste à l'œuvre dans la technique, qui déshumanise et qui est la cause du burnout. L'idéologie du progrès c'est fini, et Heidegger l'a déconstruite, pourquoi a t il fallu que ce philosophe important et fondamental se soit discrédité dans le nazisme, ce qui rend sa voix désormais inaudible ?

Politique de l'offre ou politique de la demande ? Et réponse à un social-démocrate convaincu, nommé Emmanuel Mousset

Politique de l'offre, mais offrir à qui ? Aux 10% de la population qui possèdent 86 % des richesses mondiales ? Afin qu'ils en possèdent 87 % puis 90 % voire plus, enfin à la disparition de la classe moyenne, afin qu'il n'y ait plus que 10%, puis 9%d'une hyper classe qui possède tout face à 90% de pauvres qui ne possèdent rien. Crois-tu que les riches souffrent ? Ton dolorisme, ton culte de la souffrance est une vision étriquée et pauvre du monde. Les riches ne souffrent pas, ils jouissent du monde, ils jouissent de deux choses : leur richesse bien sûr, mais surtout du spectacle de la souffrance qu'ils infligent à leurs millions d'esclaves, de travailleurs pauvres. Ce sont ce que Sartre appelait conceptuellement des "salauds". Es-tu le complice de cette classe en voie de constitution et donc par là même un salaud toi-même ? En réalité je ne dirai pas que Laurent Joffrin, Minc, Attali, BHL sont des salauds qui sont complices de l'hyper classe, ni même que Onfray, Zemmour, de Fontenay, Finkielkraut, Houellebecq, Gilles Châtelet sont des gens biens. Non je ne le dirai pas, car cela est relatif, relatif à ma petite histoire, à ma petite personne. Je resterai donc mesuré, tempéré,  fidèle aux valeurs de ma classe... moyenne ! La vie, le monde tout cela n'a aucune importance, nous ne sommes qu'ombre et poussière... ceux qui à l'instar de Badiou, Sartre, moi-même veulent faire l'ange, font la bête... par une sorte de dialectique infernale, les dénonciateurs de salauds deviennent plus salauds, que les salauds eux-mêmes et commettent des crimes odieux (cf les communistes, les nazis), pour les nazis, les salauds étaient ceux qui leur avaient imposé le traité de Versailles. Par une sorte de dialectique infernale, la violence contre les violents égoïstes et libéraux, engendre une violence pire encore. Aussi l'hyper classe ne se fera pas, espérons-le, car il y aura des résistances modérées, des mécanismes de régulation. Tout ça pour dire que je suis plus favorable à une politique de la demande, que de l'offre, à une redistribution des richesses, qui les fait vivre, plutôt qu'à leur enfermement au profit d'une minorité. Je suis favorable à un new deal, une nouvelle donne de type keynésienne. Même si cela doit aboutir à "l'enrichissement des médiocres". Je ne crois pas plus en la médiocrité qu'en l'excellence. Il n'y a pas de nature médiocre ou excellente, il n'y a que les circonstances qui font que l'on devient médiocre ou excellent ; matérialisme historique, toujours et encore. Les seigneurs paraissaient plus excellents que les serfs, comme les apparences sont trompeuses !
Mais sur internet E. (qui n'est pas Emmanuel Mousset), me dit : "Pour pouvoir vendre, il faut davantage compter sur les masses populaires que sur l'étriquée quantité de riches.
Encore faut-il que les "pauvres" aient quand même un certain pouvoir d'achat, ce qui fait plutôt défaut par chez nous ces temps ci...
Mais ce n'est pas tout : pour que le pays en profite, il faut que ce soit lui qui produise les biens qui peuvent être acquis.
Et là, ça va mal !
Qu'est ce qu'on produit encore dans notre pays ?
L'art de gouverner, quand on est élu, c'est donc relativement simple : favoriser au maximum la production dans le pays et permettre aux pauvres d'acheter cette production."
Ce que dit E. est plein de bon sens et était ce qui se faisait durant les 30 glorieuses, et la constitution d'une classe moyenne forte. Mais cela déplaît à l'auteur de ce blog, parce que... c'est moyen. Il préfère comme son mentor Macron la constitution d'une hyper classe de supers riches et d'une nombreuse et proliférante classe de travailleurs pauvres soumise aux caprice des riches et à la deshumanisation à l'oeuvre dans le calcul égoïste de la technique. Calcul qui se fait derrière le dos des hommes "en chair et en os", pour reprendre un terme d'Annah Arendt, émule de Heidegger et cependant juive, comme quoi les deux ne sont pas incompatibles.
Mais reprenons dans le cas de la France, c'est un peu plus compliqué que ce que dit E., qui dit quand même quelque chose plein de bon sens et qui mérite d'être examiné. Il y a aujourd'hui la concurrence des pays dits émergents et qui produisent à très bas coût, cette concurrence à très bas coût rend notre économie non compétitive face à ces pays. Aussi les Allemands s'en sont ils sortis, provisoirement, en mettant en place une politique de l'offre. Le gouvernement Macron essaie de faire ça en France, mais il se heurte aux résistances des corporations, qui ne veulent pas renoncer à leurs privilèges, comme le repos le dimanche, le salaire minimum, la difficulté de licencier... Mais en réalité même la politique de l'offre est une vision à court terme, si les pays émergents n'acceptent pas dans leurs pays une main d'œuvre à plus haut coût avec des droits sociaux et de plus haut salaires. Afin de tirer l'économie mondiale de la crise, non par le bas mais par le haut, avec l'avènement d'une ère mondiale de prospérité, une sorte de trente glorieuses planétaire.
Mais l'auteur de ce blog (pas le mien, le sien) et le gouvernement qu'il soutient n'acceptent pas ça. Emmanuel Mousset parce qu'il est doloriste; il préfère la souffrance au plaisir, comme beaucoup de profs de philo ; deuxième raison, en bon nietzschéen, il déteste ce qui est moyen... il préfère donc la constitution d'une élite de supers riches, au partage des richesses... Pourquoi une telle absurdité ? Parce que lui-même en a bavé pour arriver où il est, et se sent faire partie d'une élite, pour rien au monde il n'accepterait que l'on donne du "tout cuit" à n'importe qui. Par contre si il méprise les moyens, il a beaucoup de compassion pour les damnés de la terre modernes, ceux qui n'ont rien, les migrants ou réfugiés par exemple. Or comme beaucoup d'intellectuels le disent,  les migrants mettent en péril notre modèle de civilisation, c'est un fait. Deuxièmement les migrants constituent une main d'œuvre à bon marché qui peut mener à assez court terme, si on continue de vouloir les accueillir à bras ouverts, la destruction du droit du travail en France, et la destruction la classe moyenne. Là il invite les moyens à se sacrifier pour ceux qui n'ont rien ; par contre il invite l'élite a toujours plus écraser les moyens, parce que "ça a d'la gueule !"
Je ne suis pas d'accord avec Emmanuel, parce que j'ai une vision plus globale que lui, non comme lui dans le réel qu'il pense, alors qu'il s'agit en réalité d'une vision à court terme. Pour faire court, le social réformisme ou tout autre terme que l'on voudra, à la Macron, permettra peut-être à court terme de réduire le chômage en France en réduisant le coût du travail. Mais à long terme si les pays émergents continuent de produire à très bas coût, nous ne parviendrons jamais à rivaliser avec eux. Donc mécaniquement nous continuerons à essayer de réduire le coût du travail en France, avec la constitution d'une nouvelle classe de travailleurs pauvres, la disparition de la classe moyenne, les délocalisations dans les pays où la main d'œuvre est moins chère, et aussi la désindustrialisation du pays, tout cela est déjà bien entamé. De plus logiquement et mécaniquement, c'est l'Allemagne qui a tout misé depuis longtemps sur une politique de l'offre, a réussi à négocier des sacrifices pour la classe des travailleurs allemands, qui acceptent souvent de travailler plus pour gagner moins, préservant ainsi son secteur industriel ; les Allemands ont ainsi réduit leur coût du travail grâce à la négociation, là où les syndicats français mettent des blocages, ceci étant dû certainement à leur héritage lointain et communiste, à leur idéal égalitaire et social, qui se réduit en peau de chagrin. Logiquement et mécaniquement donc, nous ne sommes plus compétitifs avec les Allemands et ne pourront rattraper notre retard, qu'au prix de sacrifices exorbitants pour les travailleurs français, car nous n'avons pas su ou pu réformer à temps comme eux.
Je me situe dans une vision plus globale, en disant qu'il faut tout miser sur l'aide au développement des pays émergents, afin qu'ils augmentent leur coût du travail, par l'augmentation des salaires et l'établissement de droits sociaux, afin de sortir de la crise par le haut et non par le bas. En incitant tous les pays du monde à une politique de la demande, qui pourra aboutir à l'enrichissement de la population mondiale plutôt qu'à son appauvrissement mondial. Car pour l'instant ce sont les pays riches qui s'alignent sur les pays pauvres, avec la destruction du droit du travail, alors que cela devrait être le contraire ; les pays pauvres qui s'alignent sur les pays riches avec la constitution d'un droit du travail. Tout cela est absurde et constitue une régression sociale que dénonce Mélenchon par exemple. On se laisse entraîner vers le bas, alors que l'on pourrait s'en sortir par le haut. C'est comme si un noyé cherchait son salut au fond de la piscine, au lieu de le chercher à la surface de l'eau. Ce que le gouvernement social réformiste français propose, c'est de plonger un peu plus la tête des travailleurs français sous l'eau. Il faudrait une sorte de plan Marshall à l'échelle de la planète, et dénué de ses sous-entendus impérialistes, comme c'était le cas pour le plan Marshall. Disant cela je suis finalement plus réaliste qu'Emmanuel, qui pense à trop court terme, et de façon non globale, à l'échelle de la France et non planétaire.
En fait je pense que cette "gauche" (qui trahit quand même ses idéaux depuis 1983), cherche réellement des solutions, honnêtement, de façon pragmatique, à l'anglo-saxonne, en vertu du principe de réalité, alors qu'il faudrait réintroduire un peu d'idéal, d'utopie. Mais ce gouvernement n' a d'autre choix que de penser à très court terme, en "adulte" et avons nous encore les moyens d'imposer notre vision au monde, alors que le libéralisme d'origine anglaise s'est imposé partout de façon mondialisée ?

Le réformisme à la Macron constitue l'acceptation de notre capitulation face à notre ennemi de toujours, l'Anglais au sens du type que Nietzsche décrit fréquemment pour le critiquer, et non raciste ni stigmatisant, et avec ce terme tout ce que cela constitue d'idéologie libérale conforme à l'éthique du protestantisme, qui a donne l'éthique du capitalisme ; le salut de nos âmes par l'enrichissement matériel personnel et non partagé, "ça a d'la gueule !" comme dirait l'auteur de ce blog, Emmanuel Mousset. De plus l'auteur de ce blog ne reconnaîtra jamais sa défaite dialectique face à moi, car le monde vieux, triste et sans espoir donne raison à des gens comme lui, et il s'accroche comme une moule à son rocher à la petite position de pouvoir que le réel lui a donné ; un prof de philo qui a été à un moment de sa vie, un élu pour le compte des socialistes français.

jeudi 11 février 2016

Titanic

De Gaulle a protégé la France et les Français autant qu'il a pu, lui avait un projet, les Français ont été heureux 50 ans grâce à lui. Désormais le malheur va s'abattre sur la France tous les jours un peu plus ceux qui font semblant d'avoir des illusions comme toi tiendront un peu plus longtemps dans leur "bulle" mais elle éclatera elle aussi. Le "bonheur" de la classe moyenne est comme une bulle économique, il est largement surfait et repose sur le travail de populations réduites à l'esclavage pour nous fournir en denrées de consommation.
Certains disent "va parler du bonheur gaullien aux femmes qui ont vécu cette époque."
Mes deux grands mère n'ont pas souffert du gaullisme, bien au contraire, par contre ma mère a beaucoup souffert de la "libération des mœurs", mais elle n'en a pas conscience, comme toi.
Quand j'étais tout petit je me souviens de ma mère rendue dépressive par la violence de mon père traînant en robe de chambre toute la journée, ne me donnant aucune affection et même me rejetant quand je réclamais un peu de tendresse, plus tard même séparée de mon père elle ne m'a jamais emmené en vacances avec elle. Mes premiers pas à l'école, sans amour sans soutien, la terreur au contact des autres petits, cruels et violents à cet âge là, après tout s'est enchaîné logiquement.
La "libération des mœurs" n'est qu'une stratégie du grand capital pour augmenter l'individualisme et accroître la frustration des masses, qui ne visent pas le vrai ennemi, leur patron et non leur mari.
Quand on songe que 10% de la population détient 86% des richesses.  C'est pire que Germinal  le différentiel de richesses entre riches et classe moyenne
Les pauvres n'en parlons pas, ils sont 50% de la population mondiale et ne possèdent rien.
Enfin la "classe moyenne" est un phénomène récent, qui ne s'est pleinement épanoui que durant les trente glorieuses, et qui va tendre à disparaître.
Avec le narcissisme et l'individualisme contemporains les couples en général se défont quand l'un gagne mieux sa vie que l'autre, ou que l'autre se fragilise. Tu ne comprends donc pas que c'est la crise de l'éducation donc le déclin de l'autorité qui nous mène à la guerre civile. Avez-vous vu le film la loi du marché, je vous le recommande ; Les "meurtrier" ou prédateurs ont leur conscience pour eux car la société les encourage, ce sont les pauvres les victimes qui sont criminalisés. On peut interpréter l'action des djihadistes comme une réaction de défense des victimes, au moins ils meurent avec un certain panache et en meurtriers, non en victimes.
Les communistes de Marx se réclamaient de l'idéal égalitaire, ils ont perdu et commis beaucoup de crimes, alors que le libéralisme mondialisé est beaucoup plus proche de la vie et du monde animal avec ses prédateurs et ses proies. Ça fonctionne
L'auteur de ce blog Emmanuel Mousset ne cesse de nous répéter que ce gouvernement veut faire notre bonheur malgré nous, faux ; le gouvernement est impuissant devant l'évolution des mœurs et l'auteur de ce blog le sait bien. En réalité nous vivons dans un théâtre de l'horreur, qui finit par endommager nos cerveaux. Horreur à laquelle nous finissons par réagir par l'état d'urgence. Car en réalité, à son extrême, l'homme moyen réagit à tout par la panique, même au moindre dérèglement climatique. Parce que notre société est comme le Titanic, elle a déjà commencé à couler, les plus intuitifs, ou sensibles le sentent, comme certains animaux sentent les tremblements de terre à l'avance. La réaction des riches de s'enrichir toujours plus surtout au détriment de la classe moyenne, prise en étau entre riches et pauvres, est aussi une réaction de défense devant la peur panique. Une réaction outrancière et odieuse qui rappelle la réaction des gens riches lorsque le Titanic coula.

dimanche 7 février 2016

Les temps changent

Tiens à propos des néo-réacs et d'Onfray en particulier, j'ai lu un article qui le traite de néo-réactionnaire et fait l'apologie de Sarah K., je connais un peu Sarah K., elle avait un peu de mal à me supporter, il y avait une sorte de différend entre nous, et puis à la fin elle avait peur de moi, je ne sais pourquoi, je l'aimais bien au fond, elle me remuait, et puis un an après elle s'est suicidée, pas à cause de moi j'espère.
C'était aussi une juive fanatique qui pour sauver un seul juif aurait je crois sacrifié plusieurs goys. On peut la comprendre, son père rabbin, était mort à Auschwitz, d'un coup de pelle dans la nuque, j'avais l'impression qu'elle détestait la plupart des élèves en général, et ne supportait pas que l'on passe dans son dos, peut-être par crainte de se prendre un coup dans la nuque.
Et elle avait un très fort préjugé en faveur du judaïsme, il lui était difficile de ne pas ramener tout aux juifs, et prononçait rarement une phrase, sans prononcer ce mot. Quand elle prononçait ce mot, elle le disait avec une voix aiguë et enthousiaste et une mine réjouie, comme si il s'agissait d'une thérapie.
Elle ne supportait que ce qu'elle estimait être les excellents élèves, ou les fayots de la pensée unique de l'université à cette époque, cette pensée unique consistait à voir des antisémites partout, c'était la mode dans les années 90 à l'université, je crois que cela a dû changer en pire, avec maintenant une peur qui s'applique surtout aux musulmans, quand dans les années 90, c'étaient les français de souche les grands malades antisémites. Maintenant certains juifs commencent à voter FN, par rejet des musulmans.
Comme elle est morte maintenant on peut en dire tout le bien que l'on veut, et conseiller sa lecture ; mais de son vivant, je pense qu'elle avait pas mal d'ennemis qu'elle se créait elle-même
J'avais même fait un exposé dans son amphithéâtre, un exposé assez médiocre, elle m'avait quand même encouragé, c'est après que cela s'est dégradé.
Non Onfray est quand même beaucoup plus équilibré que Sarah K., qui malgré toutes ses qualités était une mauvaise pédagogue.
Tout cela donne envie de lire Cosmos d'Onfray, que j'avais pourtant commencé mais qui m'a rebuté, si c'est réac, ça risque d'être finalement pas si mal.
Il est effectivement probable que beaucoup se convertissent à l'Islam, parmi les Français de souche y compris, voire se radicalisent dans le djihadisme, et que de l'autre côté beaucoup se radicalisent dans le FN. Peut-être l'avenir est il à une bipolarisation musulmans/FN, que décrit Houellebecq dans Soumission, mais comme les Français sont des veaux ! Tout cela sur fond de libéralisme et de capitalisme sauvage qui déshumanise tout. Le débat sur la déchéance de nationalité n'est qu'un pas supplémentaire vers ce paradigme.
Le problème est que par rapport aux années 90, l'antisémitisme n'est plus un fantasme mais est devenue une réalité, avec les attentats islamistes, qui font des morts juifs parce qu'ils sont juifs.

samedi 6 février 2016

Fidélité à des valeurs

Moi aussi je suis fidèle, et je suis fidèle à Finkielkraut, il a à peu près raison sur tout. Mai 68 est un immense désastre, l'enseignement depuis cette époque ne cesse de décliner, l'enseignement actuel est un immense désastre, on ne peut même plus se réfugier dans la culture, car elle n'existe plus. Nous vivons dans un monde implacable de prédateurs qui triomphent grâce au libéralisme ; traders, grands patrons, footballeurs, qui se font du fric pour aller en profiter au soleil, et qui réduisent en esclavage la grande masse de la population, y compris les hommes de bonne volonté dont tu fais partie. La société actuelle est un énorme étron merdeux, tout est laid, il n'y a plus aucune création, les jeunes écoutent, regardent, mangent de la merde. Quant au quotidien, une énorme tension règne sur les lieux de travail, car les acteurs du monde du travail vivent dans des conditions épouvantables, mal payés, mal reconnus, avec une frustration énorme, la société leur renvoie qu'ils ne valent pas grand chose, car seuls comptent ceux qui dixit Macron, "désirent devenir milliardaire" ; c'est le plus profond nihilisme que j'ai jamais entendu à un tel niveau politique, l'argent n'est qu'un chiffre avec plus ou moins de zéros derrière, une vulgaire quantité rien de plus. C'est la fin, l'apocalypse, ou le commencement d'autre chose qui débute de façon épouvantable. Les enfants sont livrés à eux-mêmes, il n'y a plus d'autorité, de modèle, sinon celui de l'argent facile, des "meufs" faciles, les adultes qui s'occupent de ces jeunes ne peuvent servir de modèle, car les jeunes sentent qu'au fond ces adultes sont méprisés par une société qui les paie mal, or comme l'argent est devenu la valeur suprême, comment respecter des adultes mal payés, presque pauvres, quand tous les modèles médiatiques, "people", présentent des jeunes gens qui voyagent dans des yachts, des jets, et qui brassent des millions. D'ailleurs sous l'action du "jeunisme" qui fait vendre, les personnes à partir d'un certain âge ne peuvent plus servir de modèle, les jeunes sont pour eux-mêmes leur propre modèle, toujours pour faire vendre. Le pire c'est que la technologie pourrait permettre à tous de bien vivre sur cette planète, mais à cause de l'appétit de quelques uns qui se goinfrent goulument et laissent des miettes aux autres, le monde est déréglé. Le monde est déréglé, les gens sont frustrés, alors que jamais une telle abondance de nourriture, de biens matériels n'a été disponible pour tous, et que tout cela pourrait être partagé mais ne l'est pas. Pourquoi les gens acceptent-ils ça, pourquoi les gens choisissent-ils des Macron pour les représenter, pourquoi les gens acceptent-ils que la nature humaine soit comme ça, et que ce soit normal qu'une infime minorité de parasites s'engraissent sur leur dos ?

vendredi 5 février 2016

Encore et toujours les boomers !

Oui mais Emmanuel, penses-tu que ta voix porte, comme celle d'un Finkielkraut par exemple. La réponse est non, car ton aire d'influence est très peu universelle et localisée sur un territoire et finalement très peu de gens. Et que par fidélité aux boomers pour qui tu as une dette, tu te rattaches à cette génération que la conjoncture économique avait favorisée et qui surfait sur une énorme vague qui s'est transformée peu à peu en insignifiante vaguelette. Autrement dit tu penses avec des catégories généreuse certes, mais qui ne correspondent plus à la réalité de l'époque actuelle. La question est comment penser l'époque actuelle ? Comment y adhérer sans être un salaud, car y adhérer c'est accepter son injustice et bêtise foncières, ou comment la rejeter en étant un néo-réac, donc un autre genre de salaud. Je n'ai pas la réponse, mais j'ai plutôt choisi la seconde option, le rejet. Comme tu es à cheval sur deux générations, celle des boomers généreux finissant et celle de leurs enfants mesquins commençant, quand je dis "tourne-toi du côté obscur de la force", je te dis d'abandonner tes illusions et de te tourner vers la génération des enfants.