jeudi 23 juin 2011

Ne rien faire, ralentir et retourner à l'âge de pierre

Plus augmentent les possibilités de la technique, plus augmentent les capacités de faire le bien et aussi le mal. Mais comme l’espèce humaine est globalement mauvaise et égoïste, c’est plutôt la capacité de faire le mal qui se développe ; le bien restant au stade du virtuel et de l’idéal. Des exemples ; plus l’humanité s’enrichit plus mal les richesses sont réparties, plus les paysages sont saccagés, pollués, les espèces animales décimées, le climat déréglé.

Pourtant les progrès de la technique pourraient permettre de faire du bien. Mais l’on constate que c’est une volonté mauvaise qui semble à l’œuvre dans les progrès techniques : pollution, surpopulation, guerres où périssent les civils, génocides, triomphes des prédateurs, famines et humiliations pour les démunis.

Certes la technique développe une volonté qui échappe à notre contrôle, mais c’est aussi parce que cette volonté est le reflet de la subjectivité occidentale, et cette subjectivité occidentale est d’une nature globalement néfaste et abjecte. Une nature humaine occidentale mal éduquée par le christianisme, qui est une religion antinaturelle donc mauvaise ; sans doute comme le dit Nietzsche la « barbarie » valait-elle mieux encore que le christianisme.

Je l’ai déjà dit seuls les bouddhistes sont un peu meilleurs à ma connaissance (peut-être y en a-t-il d’autres des religions valables comme l’animisme) que les autres, car ils combattent en eux-mêmes les affects de souffrance dont fait partie la conséquence la plus néfaste de la subjectivité occidentale ; la volonté de maîtrise et de domination. Peut-être que l’hégémonie de l’Asie sur le reste du monde serait une bonne chose pour nous autres Occidentaux, à condition qu’elle nous transmette ce qu’elle a de meilleur ; une doctrine du détachement.

En Occident ceux qui veulent de bonne foi faire le bien, sont contraints à la prudence et de se cacher. Par contre les intentions mauvaises, les instincts de prédateur, peuvent s’exprimer en toute quiétude ; car ce sont ces instincts qui sont encouragés par la subjectivité occidentale. Le terme de « gentil » est chez les jeunes et moins jeunes d’ailleurs, synonyme de bêtise ; alors que les pervers sont secrètement favorisés et admirés. Dans un film ou un livre c’est souvent le type du méchant qui nous fascine. De même en politique, il semblerait que ceux que nous admirons le plus ; les grands séducteurs, sont aussi souvent les plus grands pervers.

Alors que faire ? Ralentir, être lent, si nous ne voulons pas nous autodétruire, entrer en décroissance, démanteler petit à petit nos réalisations techniques qui sont aussi nos plus grandes fiertés n’en déplaise à notre narcissisme. Et retourner à un genre d’âge de pierre qui serait plus profitable pour nous tous. Abandonner cette marche en avant qui en réalité une fuite, parce qu’en réalité nous ne nous supportons plus. Et il y a de quoi !
Bonaparte cité ici comme un « speed » a été le plus grand malfaiteur de l’histoire de France, même si Bonaparte flatte notre ego de Français. Regardons la réalité en face ; il a saigné le pays, les « planqués » ont survécu et se sont reproduits au détriment des types les plus prometteurs qui ont été sacrifiés à l’ambition d’un seul homme. La France ne s’est jamais remise de ce fou furieux.

Donc le programme est le suivant : sortir de l’Histoire, régresser techniquement éventuellement, décliner drastiquement démographiquement et ralentir ne rien faire et retourner à l’âge de pierre. Car croyez-moi si la vie en vaut la peine, c’est à la condition d’être un « homo religiosus », c’est-à-dire un homme avec quelque chose de supérieur au-dessus de lui ; une religion naturelle pas comme le christianisme, mais du type du bouddhisme, du polythéisme ou de l’animisme. Donc si la vie en vaut la peine, en revanche, le « système » où l’homme se croit libre, obéissant en réalité à la volonté de la technique, qui n’est elle-même que le reflet de ce qu’il y a de plus abject dans la nature humaine : la volonté de maîtrise et de domination à l’œuvre dans la subjectivité occidentale. Le système donc n’en vaut pas la peine.

Révoltez-vous ou indignez-vous si vous le désirez, mais combattez le système. Il en va de notre survie.

Ouvrez les yeux, le fascisme est la vérité de ce système, la vérité de notre société christiano-techniciste, sa pente la plus naturelle ; et il n’y a pas de « bonne volonté » possible au sein de ce système, n’en déplaise à mon camarade Emmanuel Mousset.

Conclusion : un « lambin », un esprit lent est moins malfaisant qu’un ambitieux.

mercredi 22 juin 2011

Gauche ou droite ?

  On nous explique de toute façon que la gauche a de moins en moins de marge de manœuvre dans un contexte mondialisé, que la gauche au pouvoir n’aurait pas d’autre choix que de faire la même politique que la droite si elle était au pouvoir. Que la gauche critique la droite mais qu’elle est bien contente que la droite fasse le « sale travail » à sa place. Que donc il n’y a pas d’autre choix que d’appauvrir toujours plus la classe moyenne, alors que la richesse globale du pays continue d’augmenter puisqu’il y a de la croissance. Que de toute façon si l’on ne veut pas se retrouver en faillite comme les Grecs, il faut geler les salaires et baisser les pensions de retraite pour augmenter la compétitivité des entreprises et éviter leur délocalisation.

Alors pourquoi voter à gauche si elle fera la même politique que la droite ?
 
  Est-ce que devant tant de mauvaise foi il ne faudrait pas nationaliser toutes les entreprises, et mettre en commun tout l’appareil de production, puisqu’apparemment les propriétaires de l’appareil de production veulent répartir toujours moins ? Cette idée vous classe aujourd’hui comme un dangereux extrémiste et semble avoir au moins 30 ans de retard. Ne faudrait-il pas tout au moins imposer au patronat d’une façon ou d’une autre une répartition des richesses ; l’idée semble désormais farfelu, utopique, alors que cela s’est déjà fait notamment par Roosevelt aux Etats-Unis.

  Le seul problème ce sont les pays anglo-saxons et maintenant les Chinois qui ne l’entendent pas de cette oreille. Le problème est aussi dans la nature humaine ; plus on possède moins on veut partager. Et aussi dans l’idéologie libérale ; laissez faire les égoïsmes et tout se régulera par nature. En réalité il y a une volonté de domination du monde par les Américains et peut-être aujourd’hui par les Chinois, et l’économie est un moyen au service de cette fin. Alors que peut la France ; gauche, droite ?

mardi 21 juin 2011

Est-ce que c'était mieux avant?

Sans hésitations, bien sûr que c’était mieux avant ! On ne peut pas faire pire que le monde où nous vivons. Il faut vraiment être un idéologue borné qui vit soit dans une autre époque, soit qui a un intérêt dans ce monde-ci (la plupart des penseurs et des intellectuels de notre époque sont partie prenante de ce système ; donc pas de critique) pour ne pas le voir.
Au niveau de l’environnement : pas la peine de vous faire un dessin, si rien ne change rapidement nous allons purement et simplement vers notre autodestruction ; pollution, surpopulation, guerres, famines. Pour l’instant une majorité de la population de la planète vit dans des conditions absolument effroyables. Mais nous Européens sommes encore un peu préservés, donc nous ne faisons rien. Jusqu’à ce qu’un centrale nucléaire pète en France, et alors il y aura un exode massif hors du territoire.

Avant il y avait moins de souffrance parce qu’il y avait moins de gens. 500 millions de gens qui souffrent c’est toujours mieux que 7 milliards de gens qui souffrent et ce n’est pas fini ; la population va continuer à augmenter, jusqu’à ce qu’il y ait une catastrophe nucléaire ou guerre ou famine ou épidémie qui provoque des millions, voire des milliards de morts

Ensuite nous pensons vivre en démocratie. Mais pensez-vous que les nantis de notre système soient plus humains que les nobles de l’ancien régime. Le « vilain » d’aujourd’hui c’est l’homme de la classe moyenne, corvéable et exploitable à merci pour que les nantis s’en mettent toujours plus dans les poches.

Moi par exemple je suis professeur des écoles, quand je suis rentré dans le métier on m’avait dit que je devrais cotiser 37,5 années ou jusqu’à 65 ans pour avoir ma retraite à taux plein, de toute façon sans décote puisque cette notion n'existait pas encore. Aujourd’hui on me dit que je devrai cotiser 42 ans ou alors travailler jusqu’à 67 ans pour ne pas avoir de décote. Qui est de 5% par année manquante ; on arrive vite à 25% de décote, je crois que c’est le seuil (je n’en suis même pas sur !). Et bref c’est partout pareil pour tous les salariés dans toutes les branches, et évidemment ce n’est pas fini, on prévoit pour les années à venir des mesures bien plus drastiques, alors que la richesse globale du pays continue à augmenter puisqu’il y a de la croissance, cherchez l’erreur ?

Alors que la richesse augmente puisqu’il y a croissance, on assiste à l’appauvrissement de la classe moyenne. Cherchez l’erreur ? Il faut bien que des gens profitent de ce système. Donc il y en a qui s’enrichissent forcément de manière immodérée. Donc de ce point de vue c’était mieux avant, quand il y avait une meilleure répartition des richesses. Jusqu’à ce que Reagan et Thatcher et toute la clique d'extrémistes libéraux qu'il y avait derrière, viennent tout déréguler ; leur objectif la destruction de la classe moyenne ? Pourquoi ? Je ne sais pas.

Ensuite les développements de la technique mettent de plus en plus de gens à la rue, les machines pouvant avantageusement les remplacer. Et cette même technique impose pour les gens qui ont gardé leur emploi des cadences de plus en plus infernales, sous prétexte de compétitivité et qui poussent les plus fragiles au suicide. Cette même technique rend le monde plus laid et impose à l’ensemble de la population une cadence infernale qui l’empêche d’être créative. Effectivement la création suppose le temps de la méditation, or ce dernier existe de moins en moins. Donc il y a de moins en moins de création, de penseurs originaux capables de réfléchir sur cette décadence. Comparons les années 60-70, si riches en intellectuels et artistes de tout genre, dénonciateurs du système,  encore pleins d’espoir en un monde meilleur, à aujourd’hui ; un désert intellectuel et moral remplis de cynisme et de désespoir, avec tout un tas de penseurs complaisants et défenseurs du système, sous prétexte de ne pas tomber dans la théorie du complot. Elle a bon dos la théorie du complot ! Toute critique étant assimilée à une forme de paranoïa ou de révisionnisme de l’ordre établi. Chacun devant sa télé, impuissant ! Sauf quelques exceptions !

Je vous conseille à cet effet la lecture du livre de Gilles Châtelet qui s’intitule vivre et penser comme des porcs

jeudi 9 juin 2011

Entretien avec un gourou modéré du transhumanisme : Herr Doktor Kodelius.

Moi : Bonjour Herr Doktor Kodelius, je suis venu te poser quelques questions sur le transhumanisme, car on m’a dit que tu étais un puits de science en la matière. Je me trompe ?

Dr Kodelius : Ne traite pas le transhumanisme par dessus la jambe, c'est aussi un courant philosophique qui pourrais t'éclairer sur certaines choses... Faut que je te file des liens...

Moi : C'est une secte?

Dr Kodelius : Non, un courant de pensée... Je ne suis pas en train de dire que j'y adhère béatement, mais certains éléments du transhumanisme me semblent inéluctables...

Moi : Je suis désolé je reste très sceptiques, beaucoup de formules chocs, beaucoup d'esbroufe et à l'arrivée du vent ! Personnellement je n'y crois pas je pense que c'est de la science fiction et que cela restera de la science fiction. Je pense que cela ne fera pas changer la nature humaine mais ne fera que rendre plus performant certains hommes au détriment d'autres, alors des théories comme l’eugénisme seront justifiées : laissons vivre les surhommes et éliminons les autres! Seules des religions sur des siècles ont réussi à transformer un peu la nature humaine, je crois que l'homme est un peu meilleur en Asie du sud est qu'en Europe, mais cette mutation s'est faite sur des milliers d'années, abandonne tes chimères docteur Kodelja. De rien ne peut jaillir le bon!

Dr Kodelius: Que tu y crois ou non ne change rien au fait que c'est déjà en train de se produire.

Moi : Quoique j'aimerais bien être un homme amélioré. Nous sommes tellement souffrants tout ce qui peut permettre une amélioration de l'espèce humaine n'est peut être pas négligeable. Je joue les pucelles effarouchées par ce nouveau courant mais au fond ce n'est peut être pas une si mauvaise chose. Si le corps s'améliore c'est peut être notre conscience qui va s'améliorer et donc permettre une amélioration de la nature humaine. Malheureusement nous n'en profiterons pas de notre vivant.

Dr Kodelius : Certains tenants de la singularité sont sur cette ligne... Faut tenir en à peu près bonne santé jusqu'à 2030 et avoir des thunes...

Moi : Et sur quoi va se faire l'amélioration?

Dr Kodelius : Certains en profitent déjà je pense, mais le "magique" est à venir.

Moi : "magique"?

Dr Kodelius : Les maladies (t'as vu l'annonce sur le mélanome il y a deux jours), le handicap, la durée de vie, la douleur...

Moi : et pourquoi Guillebaud est il si virulent contre?

Dr Kodelius : Tout ça à des répercutions à tous les niveaux et particulièrement en philosophie... Je pense qu'il amalgame les partisans de la branche dure de la transhumanité à son ensemble...

Moi : C'est donc une "bonne nouvelle" non plus dans l'imaginaire comme l'était le nouveau testament mais dans la réalité

Dr Kodelius : C'est une nouvelle, à nous d'en faire une bonne nouvelle...

Moi : la branche dure pense qu’il ne faut mettre aucun frein à la mutation.

Dr Kodelius : C'est ça...

Moi : Et qu'en penses-tu ? Faut-il mettre des freins ? Pour les incurables faudra-t-il les éliminer ?

Dr Kodelius : Les branches moins "dures" se préoccupe d'une néo-éthique...

Moi : néo éthique?

Dr  Kodelius: Une éthique qui prenne en compte que certaines mutations de l’homme sont déjà engagées et qu'une infinité attend derrière.

Moi : Les pauvres devront ils se passer de l'amélioration?

Dr Kodelius : Physiologiquement (de part nos modes de vie) l’homme a plus changé en 200 ans (taille, poids, durée de vie) que sur des dizaines de millier d'années... Les pauvres aujourd'hui, demain (même si je le déplore) comme hier resteront sur le bord de la route...

Moi : peut être qu'il faut se dépêcher et ne pas s'embarrasser d'éthique si cela peut permettre une amélioration de la conscience : c'est après l'amélioration de la conscience qu'il faudra se préoccuper d'éthique, car nous serons plus compétents.

Dr Kodelius : L'amélioration de la conscience est au programme (kurzweil)...

Moi : l'amélioration de la conscience permettra une amélioration espérons-le de la nature humaine.

Dr Kodelius : Pour l’immortalité, certes, mais la singularité est sensé nous amener à la conquête de l'univers... C'est marrant, tu es vraiment à l'image des intellectuels français, complètement à la rue concernant ces concepts qui sont pourtant très certainement ce qui nous attend à moyen terme... J'ai vu et lu pas mal d'intellos qui chassent ces idées d'un revers de main, sont-ils aveugles?

Moi : comment vaincre la barrière de la distance et de la vitesse de la lumière. Selon une théorie à partir d'un certain niveau de technologie, toute civilisation fut-elle extra-terrestre, est condamnée à l'auto-destruction. Si ce n'était pas le cas, nous aurions déjà repéré une civilisation extra-terrestre dans l'univers, car cette dernière aurait conquis de vastes territoires dans l'espace. Or malgré nos moyens très sophistiqués d'observation, nous n'avons repéré aucune civilisation extra-terrestre. Donc si il y a peut-être de la vie extra-terrestre beaucoup plus difficile à repérer, il n'y a pas de civilisation développée extra-terrestre. A moins que nous soyons les premiers ou les seuls, ce qui est peu probable. Si tu lisais mon blog tu saurais qu'avant intello je me définis plutôt comme idiot.

Dr Kodelius : Il faut que tu lises ce qui concerne le paradoxe de Fermi, l'équation de Drake... Une civilisation (la notre) qui atteint le niveau de complexité de pré singularité qui nous défini va soit vers sa perte, sois vers un changement de paradigme complètement inimaginable (la Singularité). Idiot savant et formaté?

Moi : progrès = surpopulation = pollution et barrière de la vitesse de la lumière impossible àdépasser = destruction de l’espèce humaine.  Oui effectivement nous n'avons pas le choix, il faut un changement de paradigme. Idiot savant et formaté si tu veux

Dr Kodelius : Maintenant que tu maîtrise complètement le passé, interroge toi sur l'avenir...

Moi : Nous sommes dans le paradigme d'Einstein et déjà que je ne comprends pas la théorie de la relativité!

Dr Kodelius : Mais je vois que j'ai suscité l’intérêt en toi, c'est déjà ça...Tu la subodore, ça suffit...

Moi : Moi je veux en profiter égoïstement "en chair et en os", je ne veux pas rester dans l'imaginaire, ton truc ca fait penser à la poursuite des slans le roman, de la science fiction !

Dr Kodelius : On vit depuis une dizaine d'année en pleine science fiction, même si les voitures ne volent pas...Loockeed Martin vient d'acheter le premier ordinateur quantique commercial...

Moi : On voit aussi que pour tous les progrès réalisés, l'imagination avait précédé la réalisation. Par exemple Fontenelle au 17ème siècle qui parlait de voyages sur la lune et tant d’autres exemples…

Dr Kodelius : Un Ipad2 a la puissance de calcul d'un supercalculateur Cray de 1995...

Moi : Oui mais dans notre cervelle c'est plutôt la décadence, l'étudiant moyen d'aujourd'hui est un cancre comparé a celui des années 50 ou 60.

Dr Kodelius : Nous sommes à la naissance de l'asymptote technologique caractérisant la Singularité, dans quelques années nous découvrirons des centaines de trucs le temps d'un battement de cil...Bon sang ! Pas toi, pas le putain de "c'était mieux avant", ça dure depuis les philosophes grecs ces conneries, tu dois le savoir...

Moi : Développement technologique pour l'instant mais aucune amélioration ne serait-ce que des performances humaines, ce n'est pas parce que mon ordinateur est surpuissant que je vais apprendre plus vite grâce à lui. Il faut améliorer la cervelle!

Dr Kodelius : Un joueur moyen d'échec assister d'un ordinateur bat n'importe quel grand maitre...la progression de l'esprit humain est extérieure à lui même...

Moi : Regarde toutes les fautes d'orthographe que tu fais et que je fais. L’étudiant moyen d'il y a 50 ans ne les faisait pas il y a donc décadence. C’est l'ordinateur tout seul qui bat le grand maître. Moi ce que je veux c'est une amélioration de ma conscience ici et maintenant je ne veux pas attendre et je veux aller sur une des planètes d'un système solaire de notre galaxie. Est ce possible ici et maintenant sinon ta théorie reste fumeuse. Tu oublies une autre variable de l'esprit humain : il lui faut gagner pour se sentir bien. Perdre = frustrations et haine et bêtise et guerres et meurtres. Que ferons nous de perdants faudra-t-il les éliminer. Est ce que le transhumanisme te permettra de régler ton problème avec la clope et le shit ? Selon les tenant du transhumanisme la progression de l'esprit n'est pas extérieure a lui même mais a l'intérieur de lui même tu te trompes, je cite un scientifique transhumaniste : « les sentiments et les pensées qui nous habitent [...] résultent d'une combinaison changeante de substances comme la sérotonine ou l'ovocytine. [...] que ce que nous appelions jusqu'alors la "conscience", l' "esprit" ou l' "âme" ne sont rien de plus qu'une émergence aléatoire et mouvante, produite par un réseau de connexions neuronales. » Moi ce qui m'intéresse le plus dans cette théorie c'est la possibilité d'agir sur les neurones les neurotransmetteurs pour améliorer la conscience, l'amélioration ne se fera pas de l'extérieur mais à l'intérieur. Beaucoup d'intellos son paralysés par le tabou de la shoah, ils ne veulent plus toucher à rien de peur d'engendrer des catastrophes du même type. Ils pensent qu'idéologiquement toute tentative de sortie de la finitude, et de l'humanisme classique s'apparente à un genre de démesure prométhéenne comparable au nazisme. Que toute démesure techno scientifique aura des conséquences aussi graves sur l'espèce humaine que le nazisme. Les nazis sont les premiers qui ont voulus changer l'homme avec les communistes

Dr Kodelius : Pour les changements, Wells nous promettait (en 1948) pour 1984 une dictature télévisuelle implacable, nous sommes en 2011 à l'air d'internet et ça n'est pas arrivé...

Moi : Il y a aussi le vieux débat entre l'inné et l'acquis. Pour chaque nouveau bébé il faudra recommencer à zéro car cette amélioration ne sera pas héréditaire.

Dr Kodelius : Pour l'amélioration de l'homme, elle ne peut être qu'extérieure (même si elle s'applique à l'intérieur), intéresse toi au projet Blue Brain

Moi :  Les communistes pensaient que des améliorations peuvent se transmettre de façon héréditaire, mais c'était une erreur. Extérieure au sens où rien n'est inné

Dr Kodelius : Toujours est-il que j'ai planté la petite graine en toi...tu vas réfléchir aux conséquences abyssales du changement de paradigme en cours... Si tu veux creuser sans te faire mal au cerveau je te conseil ce bouquin Google Démocratie.

Moi : Que penses-tu du tabou de la shoah?

Dr Kodelius : Je pense qu'il faut garder le tabou de la Shoah comme un fait historique sans précédent, mais l'expurger de notre quotidien. Pour avancer…

Moi : Oui mais ne penses tu pas que la technique avance avec sa propre volonté que nous en sommes comme ses esclaves ; et que nous courons le risque de voir se reproduire des catastrophes comparables si nous ne mettons pas un frein a notre démesure techno scientifique.
Tu penses qu'il faut avancer, ne penses tu pas qu'il faut reculer pour nous installer dans le lieu qui nous fait le plus de bien (comme le bouddhisme ou la culture païenne)

Dr Kodelius : J'essaye (comme Edgar Morin) d'être optimiste et de croire en l'ingéniosité de l'homme...

Moi : On a fait confiance a l'homme pour les progrès en matière de nucléaire, voila ou ça nous mène. Même pas capable de les démanteler

Dr Kodelius : C’est clair, l'homme joue à être dieu aujourd'hui, c'est en partie pour ça que les religions sont mortes.

Moi : Ou alors les religions sont mortes et l'homme a joué a être dieu

Dr Kodelius : L'œuf et la poule....toujours est-il que la première réplication d'une bactérie artificielle est arrivée il y a quelques semaines...que des anti-atomes d'hydrogène ont été maintenu pendant 16 minute au CERN et que la découverte ou non du Boson de Higgs (la particule de dieu!!) est pour dans quelques mois, que la première exo planète habitable à été "vue" il y a 3 semaines...j'en passe et des meilleurs..

Moi : l'œuf et la poule excellent concept ! Tu aurais été un bon philosophe avec ta vivacité d'esprit, dommage que tu ne fasses rien sérieusement

Dr Kodelius : J'adore ne pas être sérieux...

Moi : Remarque, je n'ai pas de leçon à donner.

mardi 7 juin 2011

Connaissez-vous le transhumanisme?

Dans mon entourage je connais quelqu’un qui pense que la meilleure alternative au christianisme n’est pas le bouddhisme mais le transhumanisme : il m’a envoyé un article qui contient une description du transhumanisme et sa critique par J-C Guillebaud. Pour ma part je penche pour ce dernier, qui dit en substance que ce projet ne permettra pas d’améliorer la nature humaine, mais seulement la performance humaine :
"J.-C. Guillebaud : posthumanisme et haine du corps
La Vie publie des extraits de La Vie vivante. Contre les nouveaux pudibonds, le nouveau livre de Jean-Claude Guillebaud dénonçant les excès et dangers du courant "posthumaniste" qui vise à une "amélioration" de l'espèce humaine grâce aux progrès des sciences et techniques.

Pour les partisans du "posthumanisme" ou "transhumanisme", les dernières conquêtes des technologies et de la science et les découvertes de plusieurs disciplines telles que l'éthologie et la neurologie, ont définitivement gommé les frontières qui différenciaient l'homme de l'animal, de la machine et de la matière inerte. Brouillant les repères, les progrès techno-scientifiques sonneraient le glas du vieil humanisme attribuant une dignité particulière à l'homme, et déconstruiraient la catégorie "homme", devenue problématique. Très marqué par l'interprétation cybernétique selon laquelle l'humain constitue un faisceau d'informations, le savoir scientifique contemporain "nous enseigne que l'homme n'est jamais qu'une concrétion éphémère - et manipulable à loisir - de gènes et de cellules partout présentes dans la réalité organique. [...] que les sentiments et les pensées qui nous habitent [...] résultent d'une combinaison changeante de substances comme la sérotonine ou l'ovocytine. [...] que ce que nous appelions jusqu'alors la "conscience", l' "esprit" ou l' "âme" ne sont rien de plus qu'une émergence aléatoire et mouvante, produite par un réseau de connexions neuronales". Plusieurs scientifiques américains, tel Neil Gershenfeld, directeur du Center for bits and atoms du MIT (Massachusets Institute of Technology) ou Ray Kurzweil, ingénieur et "futurologue" très populaire,  soutiennent une telle conception du monde. Selon eux, le concept d'homme, tel que nous en avons hérité, s'évapore de lui-même. Ces scientifiques et chercheurs récusent toute transcendance fondatrice de l'existence humaine, qu'elle soit d'ordre religieux ou métaphysique, comme le fait remarquer le philosophe et polytechnicien Jean-Pierre Dupuy : "le transhumanisme [...] est typiquement l'idéologie d'un monde sans Dieu".

Au centre de l'idéologie posthumaniste se trouve le thème de la convergence de 4 technologies jugées les plus prometteuses : les nanotechnologies, les biotechnologies, l'informatique et les sciences cognitives (NBIC). Cette convergence doit permettre une amélioration de l'humain et l'abolition des frontières entre les différentes formes de réalités, l'humain et le machinique. Cette mutation épistémologique sans précédent donnerait lieu à un "homme augmenté" : "augmentation des capacités cognitives du cerveau, allongement considérable de la durée de vie, interconnexion des intelligences, abolition des frontières linguistiques par le biais de la traduction simultanée, conduite directe des machines par la pensée, etc". Ray Kurzweil développe le concept de la "singularité", terme utilisé pour désigner le basculement de l'humanité dans une ère nouvelle. Nous serions, selon lui, "à la veille d'un "saut" technologique tellement décisif - et définitif - que nul ne peut encore le décrire". Cet horizon futur résulterait de "la convergence et surtout l'accélération des nouvelles technologies, mais aussi et surtout des progrès de l'intelligence".  L'accélération exponentielle de ces avancées seraient telles que "les transformations de l'humanité au cours du seul XXIe siècle devraient être équivalentes à toutes celles qu'elle a connues au cours des 20 000 années précédentes". Parmi les bouleversements attendus se trouvent la dématérialisation de la réalité, la multiplication des machines intelligentes capables de s'auto-reproduire, l'enchevêtrement généralisé de l'organique et du machinique. Cette vision prospective de Ray Kurzweil lui vaut le qualificatif de "technoprophète". Revendiquant pour l'homme la liberté de se remodeler à sa guise, R. Kurzweil récuse "toutes espèces de freins, limites et interdictions qui, au nom de la prudence ou de l'éthique, empêcheraient l'homme d'aller "plus loin". L'utopie du "technoprophétisme" poursuit des objectifs qui outrepassent même ceux de Prométhée : "accession à l'immortalité, à la puissance absolue, à l'autonomie, à la jouissance parfaite". Parmi les promesses "parfois délirantes" de cette idéologie  : les OGM "règleront le problème de la faim dans le monde ; un remodelage neurologique permettra de guérir les hommes de la violence qui les habite ; [...] la banalisation de l'utérus artificiel parachèvera la libération des femmes ; le clonage rendra superflues les astreintes de la procréation sexuée, etc".

Ce qui m’apparait plus intéressant est la suite de l’article :

"Jean-Claude Guillebaud repère dans la "joyeuseté affichée" du discours transhumaniste de nouvelles formes, "glaçantes", de la domination. L'éthique est en effet totalement absente de ce discours qui s'accompagne d'une démission du politique. Seule la technique est considérée comme une "réponse" efficiente à tous les maux de l'humanité. L'essayiste Mark Dery s'était interrogé sur les conséquences socio-économiques d'une telle volonté d'amélioration qui séparerait deux types d'humains : ceux, fortunés, qui seraient "améliorés" et les autres, restés humains "à l'ancienne mode". Le "technoprophète" Hans Moravec lui avait répondu : "Peu importe ce que font les gens, ils seront laissés derrière comme le deuxième étage d'une fusée. [...] Le destin des humains sera sans intérêt pour les robots super intelligents du futur. Les humains seront considérés comme une expérience ratée".

Devant ce discours anti-humaniste et contre la haine du corps qu'il manifeste, en tant que limite de notre condition humaine, marquée par la souffrance et la mort, Jean-Claude Guillebaud insiste sur la nécessité de prendre au sérieux ce projet prométhéen qui ne relève plus de la seule science-fiction. Le transhumanisme "inspire dorénavant des programmes de recherche, la création d'universités spécialisées et d'une multitude de groupes militants. Il influence une frange non négligeable de l'administration fédérale américaine et, donc, le processus de décision politique. [...] Il génère l'apparition de lobbies puissants. Les hypothèses qu'il propose ne cessent d'essaimer dans les différentes disciplines du savoir universitaire".

Donc oui cette doctrine est très dangereuse et des théories comme l’eugénisme seront justifiées : laissons vivre les surhommes et éliminons les autres !
Seules des religions sur des siècles ont réussi à transformer un peu la nature humaine, je crois que l'homme est un peu meilleur en Asie du sud-est qu'en Europe, mais cette mutation s'est faite sur des milliers d'années, abandonne tes chimères jeune homme qui croit en ces théories. De rien ne peut jaillir le bon!

DSK est-il un barbare?

DSK est-il un barbare ?

La notion de barbarie possède un vieux fond de paganisme. La barbarie correspond en réalité à un trop plein de vitalité. Au départ le christianisme s’est avérée une religion utile pour « civiliser » les polythéismes.

Or aujourd’hui la barbarie n’est plus à chercher dans les vieilles coutumes païennes, ces dernière sont à l’agonie, la campagne est un désert. Alors le monothéisme a-t-il vaincu la barbarie? Est-on content que la culture païenne disparaisse dans les campagnes ? Enfin le christianisme a accompli son projet initial grâce à l’école républicaine : faire disparaître les anciens dieux barbares.
Et voici que ressurgit un nouveau type de barbarie, celle à l’œuvre dans la volonté propre que dégage la technique et qui permet aux plus fauves d’entre nous d’assouvir les pulsions les plus barbares, les instincts les plus forts que l’on trouvait jadis à épancher dans les coutumes barbares.

A l’échelle d’une civilisation moderne, la barbarie utilise la technique. Hiroshima et Nagasaki ainsi que le bombardement des villes allemandes par les alliés durant la seconde guerre mondiale sont des exemples de barbarie. Les camps de concentration et plus encore ceux d’extermination mis en œuvre par les Allemands sont le symbole de la barbarie. Où la technologie la plus pointue se met au service du meurtre de masse.
Ici la fin justifiait les moyens puisqu’il s’agissait d’un combat du bien contre le mal, de la démocratie contre les barbaries allemandes italiennes et japonaises. L’usage de la barbarie (meurtres de masse : Hiroshima, Nagasaki, bombardement systématique des populations civiles en Allemagne) était nécessaire pour combattre une barbarie plus grande encore, celle des régimes totalitaires nazis et fascistes de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon.

Comment pourrions-nous aujourd’hui définir la barbarie dans notre quotidien, y a-t-il des cas de crimes où la fin justifie les moyens ? Je pense évidemment un peu aux cas de Polanski et de DSK, où l’on essaie de nier l’évidence du crime ou tout au moins de les minimiser en considération de l’œuvre de l’accusé. Evidemment Polanski et DSK ont des œuvres considérables et admirables, est ce pour autant que l’on doit les exonérer des leur(s) crime(s)?

Pour ma part je pense que malgré toute son œuvre, DSK est un barbare si il a commis un crime barbare à savoir si il a violé une femme de chambre; et il n’en est pas un si la femme de chambre a librement consenti à un rapport sexuel. Peut-on dire qu’un tel crime barbare commis ou non par DSK est un moyen justifiée par une fin : la victoire de la démocratie ? Le destin de la France ? Même si personne ne le dit, je crois que ces arrières pensées trottent dans la tête de certains, et qu’ils voudraient bien voir DSK disculpé au nom de cette cause supérieure qu’est le destin de la France. Mais ils prennent leurs désirs pour des réalités. La noblesse des causes que DSK défend ne l’innocente en rien du crime barbare qu’il a commis, s’il l’a commis.

Peut-être plaide-t- il non coupable au sens où il pense inconsciemment qu’une cause supérieure comme la victoire de la démocratie ou le destin de la France, l’immuniserait contre tout crime, « le droit de cuissage sur une soubrette » dont parlait Jean-François Kahn ?

Maintenant saura-t-on jamais s’il est coupable ou innocent ? Les adeptes de la vérité cachée et de la théorie du complot (« on nous cache tout on nous dit rien »), vont pencher pour une manipulation : soit orchestrée contre DSK par ses ennemis politiques ; soit en faveur de DSK où finalement il sera innocenté non parce qu’il est innocent mais parce qu’il est riche et qu’il peut se payer les meilleurs avocats. D’autres pensent que de tout jugement jailli la vérité. Pour ma part je suis plus sceptique (mon scepticisme sur la justice en général m’a toujours fait éclater de rire sur une formule comme « laissons la justice faire son travail ») : la justice américaine a l’air de ressembler à une partie d’échec ou l’attaque et la défense se livrent une lutte serrée, et où finalement la culpabilité réelle ou non de l’accusé semble compter assez peu.
Je pense qu’on ne lèvera jamais complètement le voile sur cette affaire. Seuls DSK et la femme de chambre sauront réellement en leur âme et conscience si DSK est un barbare ou non ?

Pourquoi certains profs peuvent modifier votre vie?

J’ai connu dans ma carrière d’étudiant en philosophie, une prof. Ce qui m’a frappé de prime abord c’est sa bonté. Pour elle et sa bonté, j’ai consenti à des efforts inouïs, que je n’aurais jamais faits si elle avait mis d’abord en valeur son intelligence. Intelligence et culture qui sont pourtant chez elle immenses. Mais elle ne la ramenait pas pour ne pas nous inhiber.

Elle mettait avant tout en avant son fond naturel : un fond compatissant et bon.
Je crois que ça doit être ça un bon prof, quelqu’un qui ne la ramène pas trop avec son intelligence, quelqu’un capable aussi parfois de se mettre au niveau de ses élèves, pour les aider ensuite à mieux s’élever. L’intelligence et la culture peuvent provoquer la jalousie et l’envie chez l’élève, alors que si vous mettez en avant la bonté, si vous êtes capable de compatir aux souffrances des élèves, alors ils vous suivront partout. Plus difficile à mettre en œuvre en terminale, où certains élèves sont déjà quasiment des petits salauds bourrés de certitudes, et qui sont là pour faire la peau du maître, surtout si ce dernier est engagé et ne cache rien de son engagement.

En tout cas, ce qui me frappe chez cette prof, c’est qu’elle s’est mise à écrire vraiment à partir de sa retraite. Je l’ai lue et  je crois que si j’avais connu l’étendue de sa culture et de son intelligence et même ses opinions, je n’aurais pas pu faire autant d’efforts pour elle. D’autant plus qu’elle a des opinions très tranchées et très radicales d’un point de vue idéologique : pas du tout ce qu’elle nous montrait en cours, où elle semblait parfois hésitante, voire hébétée, elle avait aussi des talents de comédienne et savait nous faire rire. Quelquefois elle nous sortait : « oh vous savez Hegel j’y comprends rien » et d’autres phrases du même tonneau qui avaient l’air de traduire une complicité où elle se mettait au même niveau que nous, nous autres pauvres étudiants qui avions du mal à comprendre Hegel dans le texte. En réalité elle connaissait évidemment par cœur Hegel et le comprenait peut-être mieux que Hegel ne se comprenait lui-même (ceci dit elle ne le comprenait pas peut-être au sens où elle ne partageait pas ses opinions, ce que je viens de réaliser après coup), et tous les autres philosophes d’ailleurs, du plus facile au plus ardu.

Ceci dit je pense qu'elle a voulu m'aider à un moment, et que je n'ai pas su saisir ma chance. Pour que la vérité sorte, j'ai du me faire violence, et faire violence aux autres. Une telle violence! Insupportable pour les autres. On peut dire que durant ma carrière d'étudiant en philosophie j'ai accouché d'un enfant mort-né et dans la douleur en plus!

dimanche 5 juin 2011

La théorie du complot(2) : conversation avec un internaute.

Cet échange a réellement eu lieu avec un internaute. Attention il relève plus de la psychiatrie que de la philosophie, malgré le fait que mon interlocuteur soit quand même bac+5 en philosophie, mention très bien (je n'invente rien je vous assure). Mais il est symptomatique de la théorie du complot, une véritable paranoïa qui fleurit sur internet :

Lui :
Le bouddhisme c'est du panthéisme. C'est la religion qui plaît aux gens car comme tu le dis très bien Dieu est partout en chaque homme. Mais pas seulement d'ailleurs.

Moi :
Le problème qui se pose dans notre monde moderne c'est celui de la technique, peu importe les débats techniques, panthéisme et autres termes, le problème est celui de notre survie en tant qu'espèce, parce que la technique à une volonté propre qui peut très bien aboutir à notre extinction, le Bouddhisme est une des solutions peut être pas la seule pour écarter ce péril.

Lui :
Faut se méfier aussi des réseaux sociaux. Tout ce qui est sur facebook ou ailleurs est une mine pour les RG de tout poil. Ils savent tout sur tout le monde. Ils n'ont qu'à lire... Bientôt on se suicidera sur facebook ...Relis Aristote et le Premier moteur. Pour que quelque chose existe il faut un premier moteur, un Créateur.

Moi :
Moi ce que je propose c'est une translation du bouddhisme en occident, car nous n'avons plus besoin du christianisme, il ne nous convient plus. Le christianisme ne correspond plus comme solution pour le genre de souffrance que nous avons.

Lui :
Le monde a eu un commencement et il aura une FIN. L'important c'est l'au-delà. La fin de ce monde-ci est proche, peut-être encore une génération grand maximum. On nous fait croire qu'on décide c'est faux, on décide sur des petites choses bien sûr, sur la vie privée.

Moi :
Le christianisme était une belle religion mais elle correspond a des instincts puissants qu'il faut affaiblir, or nous sommes décadents, faibles, souffrants. La religion qui conviendrait à nos affects d'hommes décadents est le bouddhisme.
Il n'y a pas d'au-delà.

Lui :
S'il n'y a pas d'au-delà on peut comprendre l'état du monde actuel. Ça réjouit les psys...Je vais te donner une clef. Tu cherches Albert Pike sur Google et tu t'informes sur ce qu'il était (c'est facile, il était au sommet des FM) et tu cherches sa lettre à Mazzini. Ça c'est un document. La 3ème guerre mondiale y est présentée exactement comme elle arrive ainsi que l'effondrement économique voulu ! Ecrit à la fin du 19ème siècle. Il n'y a pas si longtemps que je suis en possession de cette lettre.

Moi :
Le christianisme était une religion pour des barbares qu'il fallait civiliser. L'état du monde actuel ne s'explique pas par l'absence d'au delà il s'explique par l'asservissement de la technique qui fait de nous ses esclaves, ses machines. La question est : comment se détacher de tout ça, comment adopter une doctrine du détachement
Voulu par qui? Ton truc ça s'appelle la théorie du complot.

Lui :
Il doit bien exister des ermites. Je ne plaisante pas ...
Voulu par les lucifériens. Appelle-les comme tu veux. Le 11 septembre c'était une démolition contrôlée. Tous les experts le savent et personne ne le dit. Ça s'appelle la pensée unique.
Le but était d'envahir l'Irak. Il fallait un prétexte.

Moi : 
Une doctrine du détachement vis a vis de la machine et du mal qu'elle nous fait subir. Ton truc s'appelle aussi la théorie du complot, et le génocide de juifs, pipo aussi ?

Lui :
Tu abordes des sujets très intéressants. Tu recherches le bonheur et essaies de sauver cette civilisation qui n'en est plus une.

Moi :
A cause de quoi cette civilisation n'en est plus une, à cause d'hommes qui en profitent? Une minorité de salauds qui utiliserait la technique pour nous asservir, ou alors la technique n'a-t-elle pas sa volonté propre, qui fait des hommes des machines?

Lui :
Des massacres de populations il y en a en permanence menée par l'Occident contre les musulmans (puisque c'est la prochaine cible) : Irak, Afghanistan, Libye, demain l'Iran, etc... Pourquoi l'Iran n'aurait pas le droit à la bombe atomique ? A cause de la 2ème guerre mondiale ? Quel rapport ??

Moi :
L'islam représente les vaincus de l'Histoire. Psychologiquement un vaincu est malade d'être vaincu, c'est pour ça que l'islam est malade. L'Occident s'en sert comme d'un bouc émissaire, je suis d'accord avec toi.

Lui :
L'islam est aussi instrumentalisé pour servir la cause des juifs.

Moi :
Ceci dit l'islam est virulent comme peut l'être un malade. Car dans le fait d'être malade d'être vaincu il y a les racines du mal. Regarde les Allemands qui ont perdu la 1ere guerre mondiale. Malades d'être vaincus ils ont mis Hitler au pouvoir. Les juifs ne sont pas la minorité de salauds qui gouvernent le monde, les juifs sont souvent aussi les victimes. Certains juifs mais pas tous ont développés une paranoïa qui leur fait convoiter les postes de pouvoir. Et après sont-ils heureux pour autant?

Lui :
La situation n'est pas la même, Hitler est mort, et si tu veux le ressusciter regarde plutôt du côté du Pentagone, c'est là que ça se passe... ou du côté de Goldman Sachs qui dirige la finance et le monde. Obama n'est qu'un pantin.

Moi :
Les juifs ont toujours eu à subir la cruauté des autres peuples nous manipulent ils pour autant? Ce sont les circonstances de l'Histoire qui les ont mis la où ils sont. Aujourd'hui vainqueurs avec Israël, peut-être demain persécutés à nouveau. Quel est l'intérêt de Goldman Sachs?

Lui :
Les juifs dirigent la finance. Aujourd’hui c'est la finance qui asservit le monde. Regarde ce qui se passe en Grèce, en Amérique, au Portugal, en Angleterre, et dans un an en France. Des taux d'endettement JAMAIS vu depuis l'empire romain. Ceux qui savent achètent de l'or, car ils se dépêchent avant le feu d'artifice final.

Moi :
Obama, Un pantin aux mains de qui?

Lui :
De Ben Bernanke, par exemple, dirigeant de la FED, eh bien d'autres. Mais celui là est un très gros. Un ancien de goldman Sachs.

Moi :
Qui sont les lucifériens, une secte? Tout cela ressemble au Da Vinci Code, crois moi des fables pour les enfants. Le fric ne rend pas immortel. Les plus puissants trébuchent aussi.

Lui :
Création de la FM en 1717. Après il faut apprendre l'histoire, pas celle de l'école, mais qui nous apprend les illuminés de Bavière ? Ils ne se réunissaient pas pour boire de la bière... quoi que...

Moi :
Que veut dire FM?
Tu es détenteur d'un grand secret et tu ne veux pas m'en dire plus?

Lui :
A plus. Pour le reste le bouddhisme peut t'apporter du bien, du confort. Mais tu ne résoudras pas tes questions métaphysiques avec le bouddhisme.

Pourquoi avons-nous besoin du bouddhisme?

Pourquoi je veux à tout prix être un sauveur, pourquoi je veux être un héros ?
Je ne suis pas Jésus, suis-je prêt à me sacrifier pour que d’autres vivent sur ma dépouille ?
C’est mon souhait le plus vif : bizarre non ? Quel orgueil ! Comme Pasolini, l’artiste que je vénère le plus : sa mort dans des circonstances mystérieuses ressemble effectivement à un sacrifice qu’il a consenti pour ressembler à son idole : le Christ.

N’empêche Jésus, quel coup de poker il a réussi. On n’a jamais fait aussi sublime que son sacrifice.  Comment un seul homme a-t-il pu frapper autant de consciences, pendant 2000 ans ! C’est trop fort. Je comprends que le christianisme ait été pendant autant de temps une religion si puissante. C’est une religion sublime.

Je ne veux pas dénigrer les autres religions. Il est évident que le judaïsme est la religion matricielle, celle dont sont sortis les deux monothéismes que sont le christianisme et l’islam. J’aime aussi beaucoup le bouddhisme. J’ai fait un voyage en Thaïlande il y a 13 ans, et je ne me suis jamais senti aussi bien dans ma vie d’adulte que là-bas. Normalement j’y retourne en février 2012, je suis bien content. Je ne peux pas expliquer pourquoi je me suis si bien senti là-bas, je n’ai pas fait de tourisme sexuel, je vous l’assure. Et pourtant même sans sexe, il y a une atmosphère là-bas indescriptible, vraiment apaisante. Un peuple encore très religieux, très respectueux des rituels, une philosophie du détachement dans tous les actes de la vie quotidienne. Un Thaïlandais, on dirait que rien ne le touche vraiment, les événements passent, la mort même, on dirait qu’ils s’en foutent. Tout passe, et ils sont toujours là. J’aime beaucoup les Thaïlandais. Ne parlons pas de leurs temples et des paysages, c’est indescriptible de beauté.
Si un jour je devais déserter ce serait pour me barrer dans un pays bouddhiste, il y a moins de souffrances là-bas, les souffrances on les laisse passer, on les dénigre, les gens sont doux, ça calme. Il n’y a pas de tension comme on peut la sentir chez nous partout. Un petit massage et hop c’est reparti !

Et Nietzsche, il nous dit sans arrêt qu’il faut nous débarrasser du christianisme, Ok je suis un peu d’accord avec lui. Nous sommes tellement souffrants désormais, tellement épuisés de notre civilisation, tellement décadents, qu’il nous faudrait une religion du type du bouddhisme, une religion qui combat les affects de souffrance en chacun de nous, et non plus une religion comme le christianisme, qui s’adressait à des brutes barbares d’après la destruction de l’empire romain, qui débordaient d’un trop plein de vitalité, et pour qui la question qui se posait était : comment faire pour que vous brutes barbares vous modériez votre trop plein de vitalité et fassiez moins de mal aux autres. La question qui se pose maintenant pour le citoyen lambda, qui n’est plus une brute barbare bien que souvent la technique lui donne une force qu’il est incapable de maîtriser, ce n’est plus de cesser de faire mal aux autres (quoiqu’encore un peu), mais c’est comment souffrir moins, sachant que le citoyen lambda est épuisé, déréglé et souffrant et aliéné obéissant à une volonté qui n’est pas la sienne mais celle de la technique, qui a sa volonté propre, qui ne peut même plus être un moyen dont nous maîtriserions les fins.

Oui Nietzsche donc qui veut en finir avec le christianisme et qui pourtant adopte une attitude christique lorsqu’il s’identifie à son Zarathoustra, et qu’il nous dit qu’il a des disciples et que ses disciples devront le renier, pour mieux revenir à lui. Mais n’est-ce pas ce que le Christ a fait comprendre à ses disciples. Pierre son plus fidèle soutien ne l’a-t-il pas renié devant la foule en colère pour sauver sa peau ?

Nietzsche donc, ce malade, cet autiste peut-être même, cet idiot au sens dostoïevskien du terme mais c’est un autre problème, n’a-t-il pas toute sa vie résisté à la volonté de ressembler au Christ, au désir de ressembler au Christ et peut-être n’y est-il pas arrivé : sa fin comme celle du Christ ressemble à un long supplice, une longue agonie avec quelques détails gracieux comme des oiseaux qui venaient se poser sur son corps immobile de fou catatonique, je parle du Nietzsche foudroyé d’après sa crise.

De toute façon dans le christianisme, le Christ n’est que l’artiste. Le théoricien, celui qui a mis en œuvre la machine de guerre à convertir qu’est le christianisme, c’est Paul. De la même façon, Nietzsche n’est que l’artiste. Utilisé ensuite par un tas de théoriciens  pour monter des machines de guerre destinées elles-aussi à convertir, notamment contre le christianisme, et dont Deleuze est peut-être l’archétype.

Oui mais pour faire quoi ? Un monde idéal où tout le monde serait artiste, libre,  c’était le projet fou de certains soixante-huitards Je pense que cela ne peut pas marcher, on ne peut pas demander à l’homme normal d’être un artiste, ce dernier a juste besoin d’une religion ou philosophie de vie comme le bouddhisme qui lui permettrait de moins souffrir. D’autant plus que ces faux artistes ces imposteurs post 68, font écran aux vrais qui eux sont des malades, et qui essaient de sublimer leur maladie dans l’art. Pour un vrai artiste et ce n’est pas un titre de gloire - l’artiste est bien souvent un idiot un quasi autiste d’après la terminologie propre à notre modernité (terminologie dégradante, et qui montre la chape de plomb que font peser les normaux sur les déviants), il ne faut pas l’envier - pour un vrai artiste donc l’art n’est pas avant tout un jeu (quoiqu’un peu), mais avant tout quelque chose de très sérieux qui s’apparente à un moyen de survie.

La théorie du complot

Y-a-t-il vraiment une minorité de salauds qui nous manipule, ou tout au moins qui en profite : ça c’est croire d’une certaine façon à la théorie du complot. Admettons que j’ai tort. Admettons que personne n’en profite, admettons que tout le monde soit mesuré. Alors à quoi sert tout ça ? A quoi sert la technique ? C’est un vieux fond d’animisme en moi qui me ferait croire qu’il y a des forces maléfiques qui gouvernent le monde. Le mal ne serait-il que du côté des faibles, des réactifs : Ben Laden, femmes voilées, Kadhafi, Iran, Corée du Nord ? Ce serait ça le mal ? Et de l’autre côté il y aurait les démocrates, les bons, les puissants. Ces derniers qui sont du bon côté de l’Histoire n’en profiteraient-ils pas, ils seraient mesurés, bons. Alors il n’y aurait pas de patrons qui gagnent des millions, pas d’actionnaires qui gagnent des millions, pas de travailleurs exploités. Tout cela serait une illusion !

Ou alors il faut accepter que dans l’Histoire il y ait les vainqueurs et les vaincus. Et malheur aux vaincus. Après tout ils n’avaient qu’à gagner : la vie ce serait aussi stupide que ça. Gagner ou perdre, avec certains qui partent quand même avec un sacré handicap.

Après tout des salauds on en trouve chez les pauvres comme chez les riches. Les pauvres n’ont pas le monopole de la bonté, le peuple n’est pas bon par nature.

Il faut accepter l’ordre du monde, c’est cela être mesuré. Fermer sa gueule pour toujours si l’on n’a pas été capable de prendre la parole quand l’occasion s’est présentée. Oui il faut accepter les règles du jeu pour ne pas sombrer dans le terrorisme ou le mal.
C’est pour cela qu’à la première occasion je me barre, je déserte. Je ne peux pas cautionner cela. Je ne peux pas cautionner le triomphe de la technique sur le dos des hommes en chair et en os.

Ou alors modestement dans  son petit coin, cultiver son jardin, faire un petit travail de fourmi, humblement certes, mais qui porte ses fruits. Et surtout rester sur les rails, ne pas se dérégler. Accepter, accepter, accepter, en courbant l’échine !

Malades d’avoir été vaincus = les racines du mal.

Les tentations barbares

Pourquoi j’ai des tentations barbares ?
Toujours le même problème d’asservissement à la technique. D’après moi la volonté politique est un leurre, elle est largement soumise à la technique qui a sa volonté propre. On peut peut-être comprendre ainsi le ralliement de Heidegger au nazisme : peut-être pensait-il que la volonté politique est tellement impuissante qu’il fallait un coup de fouet. Il s’est trompé, en a-t-il eu conscience ?

Que peut la politique alors si elle ne nous permet pas de sortir de l’asservissement par la technique, que peut la politique si elle ne nous permet pas de sortir de la domination de la technique et de nous orienter vers une culture sacrée et païenne, religieuse et populaire ? Que peut la politique, si elle ne permet de remettre en question les règles du jeu, où quelques salauds, égoïstes et profiteurs utilisent sans scrupules ces règles pour exploiter tout le reste de l’humanité? Je ne crois pas beaucoup en l’intelligence mais beaucoup plus en la bonté. Je ne crois pas beaucoup en la philosophie, mais beaucoup plus en la religion. Oui je suis un peu bête. Mais je crois que l’homme a besoin de quelque chose de supérieur à lui et qui l’empêche d’être un barbare. Je crois que l’homme a besoin de son père toute sa vie à ses côtés. Je crois qu’il a besoin de Dieu.

Je crois que je n’ai jamais été un bon élève parce que je suis fondamentalement païen, donc plutôt polythéiste que monothéiste. Je sors de ma campagne, je suis un profane, un non-initié. Le prof lui vient d’un milieu plus urbain, il est monothéiste, il est initié. Il obéit à la loi du père. C’est un curé amélioré qui a une culture sacrée, c’est-à-dire uniquement verbale. Pour un prof : au commencement était le verbe. Personnellement ma culture est plus rattachée à la nature. Je n’aime pas les règles trop strictes, car je suis aussi un enfant de 68.

Le christianisme est quelque chose de dur qui a combattu le paganisme dans les campagnes. Mais ce que l’église n’a pas réussi à faire : supprimer le paganisme, le polythéisme; je crois que l’école et les principes de la république ont réussi à le faire. La campagne est devenue un désert, plus de culture païenne. Elle existait encore un peu quand j’étais petit et que j’allais en vacances chez mes grands-parents bretons. Ils parlaient breton et se sont installés sur la péninsule armoricaine depuis 1500 ans. Sinon avant le breton ils le parlaient en Bretagne actuelle Grande-Bretagne dont ils ont été chassé par les Anglo-Saxons, peut-être qu'ils le parlaient depuis 3000, 5000ans, va savoir! Ma mère le comprenait encore, je suis le premier depuis 5000 ans qui est issu de cette culture bretonne et qui ne parle pas breton. J’ai été déculturé et qu’ai-je gagné en échange? Le droit d’être un petit prof, un petit curé. Honnêtement je fais mon métier sans conviction, j’ai beaucoup plus d’estime pour mes ancêtres, que pour la culture qu’on m’a inculqué de force.

Enfin, je suis vivant ! Je suis un peu comme un paysan qui aurait été embrigadé dans une armée de la révolution. Je suis prêt à déserter à la première occasion, vous êtes prévenus !

La technique est-elle neutre?

Le technique est-elle un moyen d'oppression ou de libération? Cela dépend pour qui.
D'après moi nous vivons sous la domination de la technique et cette domination me paraît bien plus puissante que n'importe quelle volonté politique.
En même temps la technique c’est neutre, elle n’est apparemment ni bonne ni mauvaise en soi, tout dépend de ce que l’on en fait : argument fallacieux de l’étudiant en première année de philosophie, et je vais démontrer pourquoi.

En réalité la technique fait des dégâts, comme si elle avait sa volonté propre, la technique n’est plus au service de l’homme mais l’homme est esclave de la technique.
En fait si tout marche normalement dans la tête d’un homme, si sa maman lui a bien essuyé les fesses quand il était petit, s’il a bien travaillé à l’école quand il était petit, s’il a bien eu des petites amies quand il était jeune, si adulte il a un bon job bref si tout fonctionne l’homme peut utiliser la technique, l’homme peut avoir l’impression de dominer la technique.

Mais lorsque l’homme est déréglé, l’homme s’aperçoit qu’il ne vaut pas plus qu’une vieille machine usée, qu’on ne l’estime pas plus qu’un appareil défectueux. C’est à ce moment-là que l’individu prend conscience qu’en fait c’est la machine qui domine. Qu’il est lui-même un homme-machine. L’animal-machine de Descartes est devenu un homme-machine. La spécificité attribuée par Descartes aux hommes par rapport aux animaux n’est plus de mise, l’homme est au même rang que les animaux : un homme-machine. L’homme est comme un automate dont on connaît tous les rouages. On le soigne comme une machine, on le nourrit comme une machine, on l’utilise comme une machine. Les patrons, les maîtres de l’économie utilisent les hommes comme du bétail. On essaie de lui donner le minimum pour qu’il produise le maximum : ça c’est le miracle que nos chers économistes essaient de produire tous les jours.

Ainsi même lorsque tout va bien l’homme est considéré comme une machine, dans ce cas performante et il ne s’en rend pas compte. Lorsqu’on est performant on ne se rend pas compte que l’on est une machine, mais l’on en est quand même une.

On pourrait dire dans notre modernité que l’on ne peut même plus qualifier notre pensée « d’humaniste », elle est en réalité dans notre quotidien « machiniste » ; et c’est cela qui nous rend fou, si l’on n’a pas été correctement préparé à être une machine performante.
Donc non la technique n’est pas neutre, elle agit sur nos consciences. Elle nous détruit, nous éloigne des rites religieux, nous éloigne de la proximité avec l’autre, nous rend passif, impuissant.
La question qui se pose est : aurons-nous la force de critiquer radicalement cet asservissement par la technique ou disparaîtrons-nous ?

Sur l'affaire DSK

Les puissants sont-ils plus pourris que les autres ?

Ils ont seulement sur les épaules plus de pression, et aussi plus de tentations. Normal qu’ils aient plus d’occasions d’assouvir leurs passions que le citoyen lambda, ils suscitent eux-mêmes l’admiration et la passion. La pression qu’ils ont sur les épaules rend peut-être leur recherche de plaisir plus forte et plus légitime que pour le citoyen lambda.

Pourtant pourquoi s’acharner à les couvrir ? Trouvons-nous que le monde dont ils sont les garants est propre ? Personnellement en tant que petit homme plein de ressentiment, je trouve que le monde est assez sale et que les puissants montrent très mal l’exemple. Pourquoi les défendre ? Quel intérêt pouvons-nous y trouver ?

Une bonne raison de les défendre : nous sommes tellement tentés de les voir tomber, de les voir ramper dans la boue. Nous autres petits hommes plein de ressentiment, notre plaisir c’est de voir les puissants tomber.

Donc si on est courageux, on doit prendre la défense des puissants. Cela s’oppose à notre réflexe premier plein de ressentiment, c’est donc plus difficile : ça c’est être brave.

Ou alors cela montre que l’on est en bonne santé car l’on n’a pas de ressentiment contre les puissants. On est d’égal à égal avec eux : ça c’est la grande santé.

Sur l'affaire Luc Ferry

Méfions nous de l’amour et du bien. L’amour des forts entraîne souvent le crime des faibles.

Les jeunes de 68, rousseauistes, se sont crus bons, or ce qui est bon pour les adultes : sexualité débridée, absence de pudeur ; n’est pas forcément bon pour les enfants.

Que d’affaires de mœurs et de relents de pédophilie dans les rangs des soixante-huitards, et d’affaires qui sortent maintenant. Je ne suis pas d’accord avec Emmanuel Mousset : heureusement que ces affaires sortent, quelle que soit la façon dont elles sortent. Car ce qui est grave ce n’est pas la fuite, ce qui est grave c’est le crime.

Encore un mauvais principe au départ : un homme exclusivement bon et propre pour Rousseau et ses héritiers soixante-huitards. Résultats : pédophilie et partouzes à tous les étages. Non l’homme n’est pas bon par nature !

Pourquoi je n'aime pas ma ville: Sevran ?

Marx et les communistes avec lui, ont pris comme principe d’explication du monde, un principe de division et de conflit donc de haine : la lutte des classes.

On voit le résultat dans le communisme en actes : une longue série de massacres et de génocides  A une échelle plus proche de nous : les villes gérées par les communistes en France sont les plus laides de France, il y a un principe haineux dans la tête d’un communiste, dès qu’il voit du bonheur, il y voit de l’injustice. Comme dans la tête d’un communiste tout est laid au départ, tout doit être laid à l’arrivée, heureusement en France que l’ardeur des communistes est tempérée par leur faiblesse politique. Quand bien même les pauvres deviendraient-ils heureux, le communiste se mettrait à les haïr. D’un principe purement négatif d’explication du monde ne peut sortir du positif, mais que du négatif, n’en déplaise à Hegel et après lui à Marx.

Marx aurait dû tempérer son originalité négative, par un peu de positivité, d’amour. Le fils d’ouvrier a parfois été plus aimé par sa maman que le fils de patron et ça aussi c’est injuste.
Mauvais principes = conséquences catastrophiques. Méfions-nous de la politique.

Les jeux sont faits

A partir d’un certain âge les jeux sont faits. Et il y a des règles du jeu. On ne se contente plus que de respecter les règles du jeu au mieux de sa personnalité. Mais n’oublions que ceux qui ont contribué à faire ce que nous sommes étaient des êtres de chair et de sang qui se sont sacrifiés pour faire ce que nous sommes. Nous n’avons plus devant nous le spectacle de ce sacrifice, mais un philosophe comme Nietzsche a fait revivre pour nous le spectacle de ces sacrifices, de ces criminels ou déviants punis au fer rouge, pour que le troupeau suive le bon chemin : notamment à travers La généalogie de la morale, et à travers une typologie de certains grands hommes comme Jésus.

Ce qui apparaît c’est que lorsque nous sommes en bonne santé nous ne faisons que revivre certaine situations de notre passé ou même du passé de nos ancêtres, ainsi que lorsque nous sommes malades. Avec en arrière plan les deux grands principes que sont l’amour et la haine, les deux principes qui régissent tout selon Empédocle.

Dans notre modernité nous nous sommes trop éloignés de la compréhension  et du ressenti de ces deux principes, nous sommes très éloignés de l’origine, c’est l’« oubli de l’être ».
Nous voyons les règles du jeu : en politique, en philosophie, en économie, et nous croyons qu’elles étaient là de toute éternité. Ceux qui ne font qu’utiliser ces règles du jeu sont des profiteurs, des égoïstes, des salauds. La politique et ses combines, les jeux de pouvoir, sont la surface visible, la superstructure. Mais à force de s’être trop éloigné de l’origine, des hommes tombent, car l’infrastructure ; c’est-à-dire nos pulsions de vie ou de mort se rappellent à nous.

Notre monde souffre de s’être trop éloigné de l’origine, la politique ne sauvera personne, on le sait bien maintenant depuis la désillusion de l’ère Mitterrand. Certains se satisfont du spectacle de la lutte à mort de ces hommes entre eux, moi pas ! Je les trouve pathétiques ces hommes qui gesticulent parlent fort et n’ont aucun pouvoir sur notre quotidien. Quotidien qui est en réalité soumis à la domination de la technique. C’est ce quotidien qu’il faut remettre en question. A travers un ressenti de notre être-là nous sentons que nous sommes très souffrants et nous pensons que nous n’y pouvons rien. Cette souffrance, cette impuissance devraient aboutir idéalement à une critique radicale des règles du jeu qui régissent notre vie en commun.

La seule question qui se pose désormais pour l’humanité est : auront nous la force de nous rapprocher de l’origine, pour critiquer radicalement le monde où nous vivons et survivrons-nous ? Où allons nous continuer à ne pas voir plus loin que le bout de notre nez, à vivre comme des moutons impuissants et disparaîtrons-nous ?