mercredi 11 décembre 2013

La pensée est-elle binaire ?

Pourquoi le monde est-il binaire? C'est une bonne question. Peut-être parce que le cerveau est divisé en deux, ou qu'il y a deux sexes. Que notre corps forme deux parties symétriques par rapport à un axe. Que tout est double : les yeux, les oreilles, les narines, les bras, les jambes etc... En tout cas dans chaque pays démocratique il semble toujours y avoir à peu près 50 % pour et 50 % contre dans chaque élection. C'est peut-être une condition de possibilité de la connaissance, en plus de l'espace et du temps, que la pensée soit binaire, pas simpliste, mais binaire. On pourrait dire aussi dialectique.

La pensée binaire, voilà pourquoi aucune unité ne se fait jamais en démocratie, parce que pour la plupart nous avons par exemple un papa et une maman, qui sont deux êtres différents. C'est une hypothèse d'explication. L'unité ne se fait que par la dictature, mais l'expérience nous montre qu'elle ne tient jamais longtemps. Alors un projet commun est-il possible pour réunir les hommes et éviter les guerres ? Tant qu'il y aura les pour et les contre, aucun consensus n'est possible, et le statu quo continuera qui consiste dans le libéralisme économique, le laisser-faire si cher aux philosophes anglo-saxons et "leur" main invisible. La politique du moindre mal qui finalement risque par la surpopulation et la famine et la destruction de la nature de nous entraîner tous vers l'abîme. Je ne fais pas ici l'apologie de la dictature, puisqu'au fond la notion de dictature est opposée à la logique de la pensée qui est d'être binaire. Je ne fais que souligner une aporie : la démocratie qui nous paraît bonne individuellement peut aussi collectivement nous mener à notre perte, mais ici je confonds peut-être démocratie avec libéralisme économique, les deux ne sont peut-être pas synonymes, après il y a toutes les nuances qui peuvent exister entre Anglo-saxons et Français, entre gauche et droite. En tout cas, la somme des égoïsmes particuliers ne débouche pas sur le bien, à mon sens.

Je n'ai pas de haine, je ne suis qu'amour.

Je n'ai de haine pour personne en particulier, même pas pour l'espèce humaine en général. Nous sommes malheureusement tous les victimes d'un système qui se nomme la vie, dont jamais personne ne parviendra à percer le sens. Tous les efforts des philosophes occidentaux semblent avoir contribué à rendre possible les conditions d'une science épurée de tout affect, de tout sentiment. Maintenant la philosophie s'en mord les doigts et tente de revenir à l'affect. Mais entre temps nous constatons les ravages des sciences et techniques qui semblent conduire à toujours plus de souffrances, sans parvenir à faire advenir un quelconque sens à la vie. Les progrès de la science conduisent effectivement à la multiplication de la vie humaine sur Terre, provoquant la destruction de la nature. Franchement combien de temps tiendrons-nous encore? A cela rajoute que les guerres modernes conduisent à des massacres inédits, à des souffrances sans nom. Tout cela ne fait qu'augmenter la méfiance et le ressentiment généralisé. Méfiance et haine qui conduisent à toujours plus de génocides. On a cru trouver la solution par une sorte de statu quo généralisé, qui se nomme mondialisation économique, où au fond il n'y a peut-être plus de nationalisme, donc plus de guerres entre nations, mais où chacun se trouve livré en guerre contre tous, sans projet commun, et avec pour seul bagage un reader digest freudien et pour seule arme sa petite libido. En réalité plus augmente l'espèce humaine en nombre, plus augmente la souffrance. Des centaines de millions de personnes sont en état de mort psychique, dans l'anonymat le plus complet, dans l'indifférence généralisée. C'est un réel problème, un avenir viable passera par une régulation du nombre de personnes sur Terre et par un projet commun.