mardi 20 avril 2021

Les légendes urbaines dans une société victimaire


 

Dieu est mort c'est pourquoi l'homme a encore davantage besoin de mythes pour se structurer. Notre « civilisation » (qui n'en est en réalité plus une, et Nietzsche y a sans doute un peu contribué) repose sur des mythes ou des légendes urbaines désormais souvent liés à la sous-culture populaire et déracinée d'origine US où l'on trouve à gogo les notions de sacrifice et de bouc-émissaire (comme dans les films de série B) ; sans du tout qu'il y ait une quelconque notion de punition ou de culpabilité à tuer son prochain, car après tout si dieu est mort qui va me punir ? Donc tout est permis comme l'évoquait Dostoïevski. Comme par exemple pour les femmes blanches de haïr leurs enfants car ils sont une entrave à leur jouissance (or cette entrave n'est-elle pas en totale contradiction avec l'un des slogans de 68 ?)

Je vais prendre un exemple concret : pour en revenir à la genèse des Rolling Stones et expliquer pourquoi il s'agit certainement du groupe de rock le plus mythique de tous les temps. C'est d'abord parce que même les masses déshumanisées et dénuées d'âme qui composent nos sociétés néolibérales ont besoin de mythes, et surtout de mythes fondateurs privées qu'elles sont de fondations issues de la tradition ; et c'est ensuite parce qu'il est fort probable que Brian Jones ait été victime d'un meurtre (pourquoi pas Mick Jagger lui-même ?).

C'est sur ce bouc-émissaire appelé Brian Jones et ce crime fondateur hypothétique que s'est réellement construit le mythe appelé Rolling Stones, qui finalement a bien une origine. Le mythe ou la légende urbaine permettent de rétablir la réconciliation, la communion, la joie, la transe, au sein d'une communauté grâce au meurtre fondateur, pendant le temps qu'il dure dans le souvenir, c'est-à-dire dans nos sociétés structurées par l'image et le son, où tout va très vite : un laps de temps éphémère. D'où la nécessité de répéter les meurtres pour assurer la cohésion sociale, voire le miracle de la joie et de la transe par la naissance d'un mythe comme un groupe de rock ou un film culte ; contrairement à une civilisation, comme celle catholique structurée par le verbe et dans la durée, ayant recours à la répétition symbolique du même meurtre rituel depuis la nuit des temps au cours d'une cérémonie sacrificielle : la messe avec son curé en gros !

Comparé au temps de la royauté structuré par la religion catholique en France et le meurtre fondateur que constitue celui du Christ, le temps de la République sera je le pense assez court (elle s'effrite aujourd'hui de partout, la France étant désormais un archipel, un patchwork de communautés antagonistes). Les régimes qui risquent de venir après elle (c'est-à-dire très bientôt), sans doute d'ordre totalitaire, comme le nazisme ou le communisme, seront sans doute éphémères et extrêmement brutaux. Avec comme pour le nazisme la tentation de répéter le sacrifice de boucs-émissaires, régulièrement, à grande échelle, et à cadence élevée, pour gagner la réconciliation de la communauté comme une épreuve à sans cesse répéter pour ne pas qu'elle s'effondre ; ou comme pour les Romains par le sacrifice de gladiateurs ou leur équivalent moderne et contemporain. Un peu sur le modèle de Mad Max II avec l'emblématique et très bon Mel Gibson (auteur de l'excellent film Apocalypto) en héros, en gladiateur du futur, c'est-à-dire en victime sacrificielle.

La Shoah sert de crime fondateur de nos sociétés occidentales des droits de l'homme depuis 1945 ; disons plutôt depuis le début des années 80 (car avant il s'agissait plutôt de se souvenir du sacrifice des résistants) et une campagne d'information et de sensibilisation à ce crime contre l'humanité, assez ahurissante mais pas du tout injustifiée notamment sous l'impulsion de Claude Lanzmann. Aujourd'hui presque 80 ans après, on a l'impression que la Shoah a eu lieu hier, que les nazis sont toujours là circulant librement dans les rues, justifiant la chasse aux sorcières concernant la moindre opinion déviante (aujourd'hui plutôt musulmane accusée d'antisionisme viscéral et consubstantiel), ou pire qualifiée de complotiste ; la sensibilité est encore à vif et la plaie pas du tout refermée (certains l'instrumentalisent qu'ils soient juifs ou non d'ailleurs pour en tirer des compensations matérielles ; ou même carrément la présidence de la France à l'instar de la campagne présidentielle de Macron axée sur ce crime contre l'humanité). Et tout ce qui peut nous rappeler ce crime odieux comme le meurtre de Sarah Halimi nous plonge dans un océan de perplexité, comme si les gens n'avaient toujours rien compris. Or non, l'homme étant ce qu'il est, c'est-à-dire pas grand-chose, c'est-à-dire un néotène, un animal inachevé et fragile structuré par le symbolique et le besoin du sacré, il aura toujours besoin du sacrifice de boucs-émissaires pour se réconcilier avec lui-même au sein d'une communauté apaisée par le sang versé, cela qu'il soit chrétien, musulman, bouddhiste, athée ou même juif. Nous ne sommes qu'ombres et poussière.

La société des droits de l'homme constitue un contresens sur la réalité de la nature humaine, une surestimation tragique de la raison, et un fourvoiement anti-civilisationnel et amoral qui va nous coûter très cher : c'est-à-dire rien de moins que l'effondrement de la société occidentale supplantée démographiquement selon moi par la civilisation islamique sur les terres même qui avaient vu s'épanouir le christianisme ; l'Europe.

Vous pensez que les gens sont réellement sincères et authentiques autour de tout ce qui concerne la Shoah, exprimant de réels regrets et un esprit de compassion, d'empathie ? Je ne le pense pas, il y a énormément d'hypocrisie et d'intérêts derrière tout ça ; je dirais presque une guerre civile larvée dans les rapports humains, désormais victimaires pour obtenir plus de droits que son voisin !  Tout le monde souhaite s'engouffrer dans la brèche de la victimisation à outrance, non pour rester une victime mais pour devenir un gagnant.

Nous vivons bien dans une société victimaire, c'est bien pour ça qu'il ne s'agit plus d'une civilisation. Car la nature d'une civilisation est d'être sacrificielle, ce que l'islam est encore puisque sa part maudite est toujours la conquête, et que des musulmans hommes et femmes sont actuellement prêts à se sacrifier pour ça ; en commettant des attentats ou en faisant beaucoup d'enfants. Qui serait prêt aujourd'hui à se sacrifier pour la société occidentale ? Pour Israël oui les Juifs seront prêts à se sacrifier, mais pas pour le reste de l'Occident.

dimanche 18 avril 2021

La destruction de la famille occidentale



Vous me faites tous bien rigoler avec vos idées progressistes sur les vertus de la psychanalyse. Bien sûr je ne prétends pas universaliser mon cas singulier, mais dans mon cas singulier la psychanalyse est une plaie amorale et anti-civilisationnelle.

Je m'explique : est-ce que c'est du sadomasochisme d'avoir été considéré par ses parents comme leur bouc-émissaire ? Ou un constat d'absence de toute idée de civilisation (basée forcément sur la religion et le sens du sacré) ayant pu leur servir de garde-fou. Mes parents n'ont pas été anormaux, ils ont été radicaux dans la recherche du plaisir et de la jouissance, et la société des baby-boomers les y autorisait. Ils ont juste été un peu plus originaux et excessifs que la moyenne mais sans enfreindre aucune règle finalement ; ils ont respecté la loi de leur époque étant profondément amorale, voire désormais de plus en plus immorale et cruelle comme celle des Romains des jeux du cirque (dominée par les pervers comme le prédit Dany-Robert Dufour). Pour la petite histoire ma mère est psychanalyste et par l'héritage de ses parents, bourrée de pognon : elle peut donc assouvir à 75 ans tous ses caprices de domination vis-à-vis de jeunes éphèbes noirs de Guadeloupe, car il n'y a que ça qui l'excite sexuellement : la domination sur les hommes et leurs verges qu'elle désire énormes (fantasme de freudienne vaginale ne connaissant pas assez son clitoris pourrait-on dire). De toute façon elle sait bien que dieu n'existe pas alors qui la punira ? Elle n'éprouve absolument aucune culpabilité et éprouve du plaisir à me « tuer », c'est-à-dire me torturer psychologiquement par l'humiliation, à chaque fois que je la vois ou bien l'ai au téléphone. C'est bien pire qu'une vieille bique, car son statut professionnel et son carnet d'adresses bien rempli lui donne une très bonne réputation et un très grand pouvoir sur autrui, puisqu'elle continue aujourd'hui à exercer dans un superbe appartement haussmannien des quartiers bobos et huppés de Paris.

Difficile maintenant pour moi de trouver une femme avec un tel profil de loser. Et ma femme vient de me lourder avec pertes et fracas en me faisant mettre en prison sans grandes difficultés (voire avec une très grande facilité !), avec l'aide de la justice française dans un état de décadence totale et sans aucune valeur morale, et s'estimant (ma femme) dans son bon droit alors qu'elle fait preuve de la mauvaise foi la plus totale ! Franchement je ne donne pas cher de l'avenir de notre société basée sur la liberté, l'égalité et la fraternité (ce ne sont que des mots qui reposent sur du vent), mais peut-être que je me trompe ?

L'islam va nous manger et nous l'avons tous bien « mérité » collectivement. Cependant même l'islam est aujourd'hui en danger : pour les wahhabites aussi l'argent est une fin, car c'est une idéologie basée sur l'égoïsme tout comme le néolibéralisme. Poutine, la Chine, des pays d'Amérique latine se défendent de la destruction des valeurs traditionnelles, contrairement à des pays comme la France, surtout, qui détruit ses églises et se plaint de quelques tags sur les mosquées !

C'est le libéralisme qui a commencé à tuer la tradition occidentale, et donc notre civilisation reposant traditionnellement sur le sacrifice et le sacré. Le néolibéralisme a commencé à tuer la tradition musulmane en injectant le wahhabisme partout dans le monde, car il faut bien voir que c'est un outil du néolibéralisme.

On est bien d'accord, dans le néolibéralisme, que la fin qui est l'argent justifie les moyens (une idée de la fin qui justifie les moyens remontant à Machiavel et que Mandeville a recyclé dans le domaine économique : le premier jalon du néolibéralisme actuel) ; contrairement aux religions où la fin est globalement la reproduction de l'espèce au sein de la civilisation soutenue par les traditions grâce notamment au respect de la famille engendrant et soutenant l'amour maternel. C'est tout le nihilisme de ce système anti-civilisationnel selon moi car basé sur le calcul et le cynisme, qui a totalement détruit la famille occidentale ; qui n'épargne pas les femmes blanches et même au contraire les ont rendu cyniques et vénales (bien plus encore que les hommes occidentaux), bien pires encore que les femmes de l'aristocratie romaine décadente, globalement incapables de tout amour maternel, et de donner tout type de soin à leur progéniture (dans le cas de plus en plus rare où elles font encore des enfants, désormais comme un caprice, ou au mieux comme un désir justifié par la théorie psychanalytique). Selon moi c'est aux hommes de reprendre les choses en main, de rétablir des traditions de filiation, aussi bien en Occident, qu'en Orient ; si nous voulons défendre nos civilisations afin qu'elles ne se détruisent pas mutuellement à cause des femmes et de leurs vices, bien plus puissants que ceux des hommes.

Oui de mon expérience personnelle je peux dire que les femmes sont désormais beaucoup plus destructrices encore et dangereuses que les hommes, car c'est toute la société et l'anthropologie occidentale qui les y encouragent, s'en remettant à elles et à leurs désirs sexuels débridés comme à un dernier espoir de salut : ce qu'on appelle le féminisme.

Or nul espoir de salut par les femmes en Occident ni nulle part ailleurs, car tout comme les hommes elles sont néoténiques. L'amour maternel chez les humains est une construction de la civilisation, sans civilisation il disparaît. L'espèce humaine n'est pas une espèce comme les autres, là est tout le problème. C'est un néotène qui a besoin d'un crime fondateur (celui du bouc-émissaire) pour se réconcilier socialement : c'est la base de la civilisation - qui je le répète ne peut reposer sur la psychanalyse (ou toute autre forme de thérapie), étant amorale par essence. Sans réconciliation fondatrice (comme par le sacrifice du Christ), il n'y a plus de civilisation reposant sur la morale, ni d'amour maternel : c'est ce que nous voyons aujourd'hui un peu partout surtout chez les femmes blanches privées à peu près de toute forme de tradition, en Occident décadent et nihiliste.

Voilà pourquoi la civilisation musulmane (même si elle comporte des failles comme le wahhabisme) est désormais supérieure à notre « société » individualiste purement matérialiste qui ne mérite même plus le nom de civilisation ; ni même de société puisque le slogan du néolibéralisme par la bouche de Thatcher est « no society ! ». Pas besoin d'être un grand prophète pour faire les mêmes prédictions que Houellebecq.

samedi 10 avril 2021

Non à toute forme d'euthanasie et de génocide sociétal !

 

Dans «La Carte et le Territoire», le père de Jed, le personnage principal, va se faire euthanasier en Suisse par l’entreprise Dignitas… La question de l’euthanasie parcourt l’œuvre de Michel Houellebecq.
Dans «La Carte et le Territoire», le père de Jed, le personnage principal, va se faire euthanasier en Suisse par l’entreprise Dignitas… La question de l’euthanasie parcourt l’œuvre de Michel Houellebecq.

Assez de bavardages sur notre modèle de laïcité dont on se gargarise, assez sur les droits de l'homme et l'émancipation de la femme et des minorités. Si la civilisation musulmane nous est supérieure, c'est parce que précisément elle est encore une civilisation qui repose sur la religion et le sacré, alors que les droits de l'homme et la psychanalyse son corollaire (doctrine totalement amorale où le bonheur des uns fait le malheur des autres) pour soigner les maux de l'âme sont la négation de toute idée de civilisation. Les femmes musulmanes font encore des enfants et même beaucoup d'enfants en France parce que c'est dans leur anthropologie, une anthropologie axée sur la famille et la conquête, alors que l'anthropologie occidentale, une anthropologie fondée sur la réussite économique et le bonheur individuel, conduit les femmes blanches à ne plus en faire (aujourd'hui même il y a plus d'enfants d'origine musulmane qui naissent en France que d'enfants issus de femmes occidentales), pourquoi ?

Beaucoup trop de philosophie, de bavardages (de pensée humaine dépourvue de sacré), nous a tellement éloigné de la religion que nous avons le désir secret d'y revenir, la nostalgie, tout comme nous avons celle du retour à la morale qui fixe des limites, notamment aux riches. Comme le souligne souvent Michéa, les riches sont totalement dépourvus de décence commune contrairement aux plus pauvres qui ont encore quelques valeurs morales d'entraide et de solidarité (bien que même cela soit en voie de disparition notamment au sein des classes moyennes, elles-mêmes en voie de disparition).

Le problème est celui de la limite. Quelle limite par exemple fixer à l'euthanasie ? Fin de vie, maladie incurable, malaise existentiel, Covid, 50 ans, 30 ans, 10 ans ? Dans une société dépourvue de morale qui va fixer la limite ? Une chose est sûre, il n'y a plus aucune morale dans notre société. Ce qu'a oublié Freud c'est que la morale est un fondement civilisationnel qui repose sur le sacrifice, ce que ne pourra jamais être la psychanalyse qui est par nature amorale : le malheur des uns fait le bonheur des autres. La morale a comme fondement un sacrifice, qui permet la réconciliation de la communauté : longtemps ce sacrifice fut celui du fort, du héros qui succombe pour sa communauté comme Hector (ou alors dans un registre plus contemporain, on peut aussi voir les films de Clint Eastwood ou de Mel Gibson).

Le sacrifice est le fondement civilisationnel de toute société et il en découle une morale, parfois les notions de bien et de mal ; sauf notre société qui n'étant plus une civilisation mais essentiellement une société victimaire, où chacun réclame des droits en fonctions du préjudice estimé dans sa communauté, dans son sexe ou dans sa « race » (moi, ma communauté, mon sexe, ma « race », je suis le bien, les autres c'est le mal, et la morale c'est pour les autres !). C'est un modèle issu des Lumières qui se voulait doux et plus humain, dépourvu de sacré, dépourvu de sacrifice, de bouc-émissaire, dépourvu de barbarie archaïque, et qui aboutit aujourd'hui à une explosion de la violence et de la rivalité mimétique chez des jeunes totalement déculturés et amoraux (je veux non pas ce qu'a l'autre, mais je désire le désir de l'autre en me l'incorporant : mécanisme de la perversion narcissique qui nécessite la réification du rival qui devient ainsi un déchet, une victime). En réalité, la République a sacrifié la civilisation pour les droits de l'homme et cela crée en plus un appel d'air pour toute la misère du monde, la culture woke et la cancel culture ; ces deux dernières notions risquent d'être la matrice du totalitarisme futur et donc des crimes du futur.

Moi-même, j’étais un enfant innocent, je ne demandais pas à être sacrifié, mon père a fait bien pire que de bafouer cette innocence et cette pureté ; il a vampirisé mon âme pour s’en nourrir et évacuer mon corps comme un déchet consommé, digéré et chié. Si la société avait été cohérente avec elle-même et le désir de mes parents (et mes parents pensaient leurs désirs tout-puissants puisqu'ils étaient baby-boomers et soixante-huitards, c'est-à-dire absolument totalement dépourvus de limites !), j'aurais dû être euthanasié vers l'âge de 16 ans. Donc soit on légalise et l'on ouvre la boîte de Pandore à tous les excès ; soit comme Houellebecq on essaie de faire preuve de morale dans une société qui en est singulièrement dépourvue et l'on fixe une limite drastique, une limite kantienne, un impératif catégorique. L'euthanasie est un crime, tout comme au passage le crime de pédophilie devrait être considéré comme imprescriptible ; c'est-à-dire que les crimes de toute la génération des baby-boomers (qui ont aussi totalement détruit la France) vis-à-vis de leurs enfants ne devraient jamais être prescrits.

La conscience morale c'est la peur d'aller en enfer et rien d'autre. Cela remonte avant le christianisme, même les Grecs avaient peur d'être punis après la vie et beaucoup d'autres sociétés antiques, voire primitives. Aujourd'hui les pédophiles, les incestueux, ceux qui euthanasient leur prochain clament haut et fort : « de toute façon, qui va me punir, QUI VA ME PUNIR ? » Il y en a qui de bonne foi pensent agir avec humanité pour l'intérêt général, comme une fin, mais ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions ?

Tous les coups sont permis même chez les gens qui se pensent de bonne foi emplis d'humanité (car même pour eux le plus souvent, la fin qui peut être le bonheur de l'humanité justifie les moyens), c'est bien pour ça qu'il n'y a plus aucune humanité dans les rapports humains (puisqu'en réalité la fin ne devrait jamais justifier les moyens : condition de toute humanité réelle ; pour Lévinas on est l'otage de son interlocuteur) ; que la loi est de plus en plus un instrument extrêmement procédurier de domination des pervers sur les névrosés (on ne peut d'ailleurs pas faire confiance à la loi puisque c'est une construction humaine).

C'est pour cela que je revendique un retour au sacré qui repose forcément sur le sacrifice, qui est la part maudite de toute société. La logique sociale est aujourd'hui d'autant plus sacrificielle, qu'elle est dans le déni total de la part de sacré qui devrait l'animer (les prisons sont remplies de victimes et les bourreaux sont en liberté). On peut commencer par de tous petits sacrifices pour chacun, un petit sacrifice de son confort matériel par exemple. Par contre il faut bien savoir que le fondement de toute société, aussi évoluée soit-elle, repose sur le meurtre. Dans un avenir proche il pourrait bien s'agir du meurtre des pauvres, des retraités... de tous ceux que l'on estime improductifs pour l'ensemble de la société. Légaliser l'euthanasie c'est entrer dans cet engrenage-là.

Le mal absolu c'est la perversion ; et ce qui a permis la perversion généralisée de toutes les valeurs nobles dans notre société (comme la liberté sexuelle par exemple à laquelle je suis favorable à condition qu'elle ne soit pas pervertie pour avoir une emprise sur autrui, comme dans la pornographie, la pédophilie ou l'inceste par exemple), c'est l'abolition totale chez nos contemporains de la crainte du châtiment divin, de tout sentiment de culpabilité et de toute peur de représailles dans l'au-delà. On ne peut pas faire confiance à l'homme tout simplement, malgré toute sa bonne volonté, sa bonne foi, ses grands principes, ses bons sentiments, sa bonne conscience ; c'est triste mais c'est comme ça car c'est un néotène, un être inachevé, très intelligent mais immensément vulnérable et qui est dans le déni de sa vulnérabilité par rapport aux autres espèces animales : toute l'Histoire du XXème siècle en est l'illustration tragique et flagrante. Aucun siècle dans toute l'histoire de l'humanité ne s'est rendu coupable d'autant d'horreurs que le XXème siècle que l'on a prétendu émancipé ! Il faut espérer un retour du sacré et du religieux, et moins de bavardages philosophiques sur l'émancipation humaine qui ont débouché quand même sur deux guerres mondiales et des génocides majeurs, j'en passe et des meilleurs.

L'homme ne peut pas être libre et émancipé, il ne le peut pas c'est tout, c'est comme ça ! C'est la grande erreur des Lumière par rapport à l'Humanisme de la Renaissance qui n'était pas dans la négation du sacré et du religieux ; il est trop fragile pour cela, il doit être maintenu sous tutelle tout au long de sa vie, et cette tutelle doit être sacrée, religieuse et sacrificielle. La perversion généralisée de nos sociétés contemporaines que l'on peut aussi qualifier de sadiennes, est très bien illustrée notamment dans le dernier livre de Dany-Robert Dufour.

L’homme s'est rendu comme maître et possesseur de la nature grâce à la technique ; et l'on peut faire la critique heideggérienne du cartésianisme. Tout de suite les premiers philosophes grecs présocratiques ont vu que l'homme compensait sa fragilité abyssale de néotène, par une habilité technique hors norme comparée à celle des autres espèces animales. Cela ne veut pas dire qu’il ne doive pas être maintenu sous tutelle grâce au sacré, au religieux et au sacrificiel : la vision cartésienne en est encore une de mégalomaniaque qui débouchera logiquement, comme une relation de cause à effet, à la philosophie des Lumières ; puis au XXème siècle et à toutes ses atrocités. Vous pensez réellement que le XXIème siècle sera moins tragique ? C'est que vous êtes bien naïf ! Vous n'avez pas idée du pouvoir de nuisance de l'espèce humaine et de son imagination à faire le mal lorsqu'elle n'est pas bridée par l'idée de dieu et du châtiment divin : il suffit de lire Sade qui en livre une version finalement édulcorée, gentillette, artistique et littéraire ; certes sexuelle et excitante mais presque mièvre en comparaison de la réalité actuelle.

Qu’est-ce que la réalité actuelle ? Ce qui domine aujourd’hui à l’échelle mondiale c’est l’idéologie libérale d’origine anglo-saxonne (qui remonte à Mandeville et réactualisée en néo- par Hayek), délétère et quasi génocidaire ; ce que Houellebecq appelle l'extension du domaine de la lutte jusque dans la vie privée, sexuelle, y compris des couples mariés avec des enfants (je viens d'en faire la très amère expérience !). Pourquoi les Anglo-Saxons puritains sont-ils un peuple particulièrement génocidaire ? Les musulmans d'origine arabe ou turque, tout comme les Noirs et les Latinos, ne parlons pas des Chinois, ne sont pas tout à fait des humains pour les Occidentaux, et particulièrement pour les Anglo-Saxons puritains, ce sont des bêtes, des cafards, qu’il faut exterminer (cela est assez visible encore aujourd’hui à travers le cinéma hollywoodien) ; c'est bien pour cela qu'Hitler n'a jamais voulu de mal aux Anglais et a toujours cherché à négocier avec eux jusqu'au dernier moment (une des causes majeures de sa défaite ! Alors qu'il aurait pu anéantir leur armée à Dunkerque et les envahir sans problème), puisqu'il considérait qu'ils étaient de la même race d'origine germanique que les Allemands : mais avec Churchill qui n'était pas prévu au programme et qui est arrivé sur le devant de la scène par un heureux concours de circonstances (mais très malheureux et imprévu pour Hitler), il est tombé sur un os !

Les descendants anglo-saxons puritains ou allemands des antiques tribus germaniques et vikings ont l'obsession de la pureté raciale et de l'impératif catégorique que constitue le devoir radical de non mélange de leur sang pur ; ce sont les plus grands génocideurs de l'Histoire de l'humanité (on pense notamment au génocide des Amérindiens et des Aborigènes d'Australie, parmi tant d'autres !) : c'est vrai que leurs femmes aux pommettes saillantes, leurs jolis petits culs et leurs poitrines souvent avantageuses, sont particulièrement séduisantes et qu'elles servent de canon de beauté à l'humanité entière (mes petites bretonnes leur ressemblent un peu ! Le sang celte, particulièrement irlandais, écossais ou gallois, étant le seul avec lequel les Anglo-Saxons ne répugnent pas à complètement se mélanger). Ce serait dommage de croiser leurs si idéales femmes avec des Arabes ou avec des Noirs (le fantasme d'un Noir bien membré comme amant, oui ; mais quand même pas jusqu'à se reproduire, ou alors exceptionnellement !) ; voire des Chinois (éventuellement pour leur QI). Même les Juifs se mélangent plus comme l'a montré Shlomo Sand.

Cependant aujourd’hui, les petits Chinois pourraient bien botter les fesses des Anglo-Saxons puritains et arrogants.

La conception raciale des Anglo-Saxons puritains en est une de sacrificielle, mais pour toutes les autres « races » : il n'y a qu'à voir n'importe quel film de série B hollywoodien des années 80 jusqu’au début des années 2010, pour comprendre une telle conception manichéenne du rapport entre les « races » chez l'Anglo-Saxon moyen. Certes les minorités ethniques font désormais de la résistance mais en pratiquant la même forme de racialisme aux aspects si dangereux que le racisme blanc qu'ils prétendent combattre (une forme de rivalité mimétique en miroir par imitation des armes de l'oppresseur blanc)... Ce qu'on appelle la woke et la cancel cultures qui nous viennent d'outre-Atlantique et qui font la totale confusion sur le territoire français entre le communautarisme anglo-saxon vecteur de racisme et d'exclusion et les principes de laïcité à la française, vecteurs d'intégration (que désormais la plupart des musulmans refusent en France). Racialisme donc, des minorités opprimées, si peu conformes aux principes de la laïcité à la française (qui reposent sur l’intégration culturelle et non communautaire), mais alors même qu’eux-mêmes (ces principes abstraits) ne peuvent selon moi servir de fondement civilisationnel, car reposant sur l’idée trop générale, abstraite et surtout utopique dans le sens péjoratif du terme, des droits de l’homme. Tandis que le néotène appelé homme, animal inachevé gardant des caractères larvaires tout au long de sa vie, est beaucoup trop fragile pour assumer de tels principes d’autonomie morale d'origine essentiellement kantienne (ce puceau peine à jouir et obsessionnel), certes généreux du point de vue du narcissisme et de l'estime de soi, mais mégalomaniaques et inhumains (comme l'impératif catégorique kantien !) ; et réclame de toutes ses forces même s’il n’en a pas encore pleinement conscience, face à la barbarie du XXème siècle, le retour du tabou de l’interdit que constitue le sacré de la religion pour être en accord avec sa nature profonde d'être pacifique et bon par nature comme le pensait Rousseau : même si ce dernier ne faisait pas une telle interprétation de l'origine de sa « bonté » (qui est en réalité une construction purement religieuse et pas du tout laïque).

La laïcité et l'École rendent les gens pervers et méchants, même et surtout en France le pays de Sade qui voyait la Révolution comme une aubaine contre la religion catholique, et l'occasion de pouvoir faire le mal en toute impunité et de façon légale avec le concours des magistrats et de la police (« Français encore un effort si vous voulez être républicains ! ») ; car leurs principes sont bien trop exigeants et très peu conformes à la nature humaine, à l'âme humaine, qui est selon moi spirituelle et légère, avant toute autre chose comme la chute dans la matière que constitue la perversion narcissique (une conséquence des Lumières) désormais (la laïcité étant la sécularisation des idées religieuses sans aucune intercession l'homme se prend désormais pour dieu, pour le grand juge de son semblable, le résultat effroyable étant la perversion narcissique généralisée) : ces deux notions négatives conjuguées et si pesantes sont le nouveau mal sociétal du XXIème siècle naissant, essentiellement dans le monde du travail qui est devenu un vaste système concentrationnaire (pouvant aboutir à un génocide d'un type nouveau : celui des improductifs, des malades de burn out ; les nazis ne disaient-ils pas que « le travail rend libre » pour mieux exterminer les « parasites » ?), ce mal sociétal étant finalement une conséquence des Lumières, tout comme le furent le nazisme et le communisme.