jeudi 31 janvier 2019

There is no alternative



On assiste actuellement à une fascisation de la pensée libérale dont BHL pourrait constituer l'exemple emblématique (cf. ONPC 26/01/2019), chez qui le pouvoir de persuasion repose avant tout sur l'intimidation et le chantage au fascisme et non sur la conviction et l'argumentation ; et à une totalitarisation de la démocratie visible dans bien des aspects du macronisme qui repose sur l'absence d'alternative gauche/droite, pour la remplacer par une alternative démocratie/populisme qui est aussi un chantage intimidant au fascisme.

Je pense sincèrement que ce qui est valable pour les sciences : un progrès indéniable ; ne s'applique pas aux Hommes malgré les progrès de la médecine et de l'hygiène dans certains pays. Effectivement il n'y a pas de progrès de la conscience ni de la condition humaine définie par le tragique et l'absurde, contrairement à ce que voudrait nous faire croire l'optimisme béat d'un Hegel découlant d'une hybris rationnelle. Je pense même que globalement les gens pensaient mieux dans l'Antiquité grecque ou romaine que de nos jours, donc vivaient mieux en réalité.
Les multiples horreurs du XXème siècle devraient pourtant nous avoir vaccinés contre toute forme de progressisme béat. Voilà pourquoi Michéa est cohérent quand il se revendique d'un anarchisme ou socialisme conservateur, c'est-à-dire qui puisse réhabiliter des formes qui nous paraissent archaïques de solidarité, reposant pourquoi pas sur des structures religieuses qui ont fait leurs preuves plutôt que sur le libéralisme et ce qui le sous-tend : le néodarwinisme et la méritocratie dans ses excès (la mise en compétition de tous contre tous), l'individualisme et l'asocialité (There is no society, Thatcher), et enfin l'absence d'alternative proposée au système totalisant (There is no alternative, Thatcher).

Au niveau des sciences et techniques l'époque peut accoucher (dans la douleur) d'autre chose : pourquoi pas même l'immortalité dit-on (je n'y crois pas trop et pense même que cela ne serait pas souhaitable), et la singularité technologique (l'autonomie de l'IA, une créature créée par les Hommes qui pourrait se retourner contre eux) ; sinon il serait souhaitable que des formes de contestation sociale comme le mouvement des GJ nous fasse prendre conscience des abus du néolibéralisme : absence de redistribution des richesses, flux migratoires incontrôlés, généralisation du burn out comme conséquence du néodarwinisme, totalitarisme politique (absence d'alternative avec une publicité qui conditionne à la consommation, et des médias à un modèle unique de croissance et de baisse des dépenses publiques...)... afin d'en sortir radicalement. Dans ce sens là il serait heureux que l'époque accouche, y compris dans la douleur (ce qui légitime un certain degré de violence qui est le corrélat logique de la souffrance subie par le peuple), d'autre chose grâce à l'impulsion donnée par le mouvement des GJ.

mardi 29 janvier 2019

Sade avait-il prévu l'agression politique commise sur Jérôme Rodrigues ?



Est-ce que le rôle de Léa Salamé est de faire « tenir la baraque », c'est-à-dire de protéger comme la plupart de ses collègues les institutions de la République contre les « séditieux » et les « factieux » ? 

Moi : « On voit en réalité à travers la répression policière implacable et couverte politiquement au sens où les policiers se savent pratiquement intouchables malgré leurs nombreuses bavures, comment la République traite en réalité ses « enfants » (ainsi que les appelle Macron) comme Jérôme Rodrigues, qui a fait l'objet d'un tir ciblé et intentionnel sauf à faire preuve de mauvaise foi en évoquant un « accident malencontreux », derrière la façade conviviale et bon enfant du grand débat et ses complices, comme Cyril Hanouna, Léa Salamé et la plupart des journalistes du PAF ou des intellectuels surmédiatisés, faussement copains au mieux voire ouvertement hostiles et malveillants pour la plupart comme BHL, Pascal Bruckner, Romain Goupil ou Cohn-Bendit : tiens comme par hasard essentiellement des figures historiques de Mai 68 ou des « nouveaux philosophes » issus de ce mouvement de contestation ! Comme si il y avait deux poids deux mesures entre les deux mouvements ; ou comme si ces figures donneuses de leçons avaient mal vieilli comme un vin aigri ; ou encore comme si elles avaient profité d'un mouvement de contestation pour tirer la couverture à elles par opportunisme, leur vraie nature, et n'entendaient rien céder à d'éventuels nouveaux venus qui réclameraient eux aussi leur part du gâteau, c'est-à-dire avant tout un espace de visibilité et de liberté d'expression... »

Lui : « Oui, il faut faire « tenir la baraque », car je vois bien ce qu'on veut détruire, mais moins bien ce par quoi on veut le remplacer. Et quand j'y songe un peu, j'ai beaucoup de crainte. Mais peut-être que je manque d'audace... »

Moi : « Rassure-toi ou plutôt affole-toi, quelles que soient tes craintes elles sont déjà exaucées, malheureusement, le siècle présent a plutôt choisi la position de Sade : « Souviens-toi, nous dit la nature au lieu de cela, oui, souviens-toi que tout ce que tu ne voudrais pas qui te fût fait, se trouvant des lésions fortes au prochain, dont tu dois retirer du profit, est précisément ce qu'il faut que tu fasses pour être heureux ; car il est dans mes lois que vous vous détruisiez tous mutuellement ; et la vraie façon pour y parvenir est de léser ton prochain. »
Sade, ce représentant corrompu de l'Ancien Régime, mais qui en réalité annonce toutes les dérives du nouveau monde issu de la Révolution, comme si il avait pressenti quelque chose qui allait fatalement devoir se passer, bref comme si il était au fond le plus conséquent des philosophes des Lumières (puisqu'il est de la même époque), celui qui en avait le mieux prévu les conséquences inéluctables et délétères contrairement aux idéalistes comme Kant et au naïf Rousseau... »

Un intervenant : « Oui, en effet. Rousseau, demeuré un crypto calviniste genevois pensait que l'Homme était à tout le moins amendable, sauvable, qu'il existait un contrat social, etc. Sade voyait beaucoup plus loin et de manière plus pessimiste n'avait aucune illusion sur l'Homme. Dans l'Histoire de Juliette, la Nature dit à l'Homme (en gros) qu'il peut tout détruire à son gré, qu'elle n'en a rien à faire et triomphera malgré tout. Vous dites qu'il avait « pressenti quelque chose qui allait fatalement devoir se passer », et c'est exactement ce qui se produit lorsque quelqu'un sait penser. Ce n'est pas un don de prophétie mais seulement une grande intelligence. »

Moi : « Un peu comme Houellebecq en somme. »

Lui : « Certes, mais n'est-ce pas le lot de l'humanité depuis ses origines que les Hommes se détruisent mutuellement ? »

Moi : « Ce qui change ce n'est pas la nature de l'Homme, c'est le degré de la violence assez paroxystique aujourd'hui dans la société globalisée, sous l'action du néolibéralisme : « il n'y a pas de société et pas d'alternative » disait Thatcher. Aujourd'hui ce sont des Hommes en chair et en os comme Jérôme Rodrigues et les autres éborgnés et amputés, qui paient le prix d'une telle idéologie destructrice et sauvage sous des dehors civilisés.
Tu aurais dû tenir la baraque avant la Révolution française, maintenant c'est trop tard, il ne fallait pas rompre avec la belle histoire du catholicisme en France, la seule susceptible de préserver les habitants de ce pays grâce à des garde-fous moraux, qu'aujourd'hui la police aux ordres du pouvoir politique détruit au nom des droits de l'Homme et de la démocratie avec la complicité des « institutions de la République » comme la Justice (dont je pense avoir démontré qu'elles ne peuvent pas être totalement neutres du pouvoir politique), que tu représentes et défend avec un acharnement sincère, mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, juste un détail d'un tableau terrifiant... 
Il aurait mieux valu que tu fusses curé en 1789, il y avait encore quelque chose à défendre, là je ne vois pas très bien comment on peut encore faire pire que le monde tel qu'il est, hormis la guerre bien sûr les nettoyages ethniques et la Shoah, mais ce n'est pas en brandissant à tire-larigot un tel épouvantail à l'instar de Macron pour être élu contre Le Pen, que l'on fera indéfiniment tenir la baraque... »

Lui : « Au XVIème siècle, quand les catholiques et les protestants s'entre-égorgeaient, la baraque était déjà très mal tenue. L'humanité a survécu, elle survivra. »

Moi : « Oui d'ailleurs les premiers libéraux historiques comme Adam Smith, ont créé leur doctrine en réaction aux horreurs des guerres de religion. Par contre je ne serai pas aussi optimiste que toi « l'humanité a survécu, elle survivra »... pas si sûr puisqu'elle a désormais les moyens techniques de s'autodétruire qu'elle n'avait pas auparavant. Et sous-entendu, elle survivra parce que tu penses qu'il y aura toujours suffisamment de gens courageux comme toi qui feront obstacle au mal ? 
Mais le commun des mortels abruti qu'il est de propagande publicitaire pour le faire consommer comme une bête - la vie contemporaine de l'homo œconomicus, c'est d'abord, toujours et partout détruire pour consommer et... vivre de cette consommation, rien d'autre -, n'a même plus les notions du bien et du mal qu'il avait au moins du temps du catholicisme : là où maintenant en régime libéral-libertaire, la responsabilité d'Adam Smith et des libéraux est beaucoup plus décisive parce que politique, idéologique et économique, que celle purement esthétique de Nietzsche ou de Sade en réalité ! Si tu étais conséquent, tu ferais le lien entre la constitution d'une petite-bourgeoisie délétère construite exclusivement sur un projet de consommation et la vanité, susceptible de sombrer dans le national-poujadisme par peur du déclassement, et l'idéologie libérale. »

lundi 28 janvier 2019

Laissons la justice faire son travail...



Si Jérôme Rodrigues était l'« enfant » de Macron... on voit comment la République traite en réalité ses « enfants » derrière la façade conviviale et bon enfant du grand débat et ses complices, comme Hanouna et la plupart des journalistes du PAF, faussement copains au mieux voire ouvertement hostiles et malveillants.

Lui : « Qu'est-ce que prouvent ces photos spectaculaires ? Rien du tout. S'il y a manquement du côté des forces de l'ordre, laissons faire la justice. Et laissons le pathos de mauvais goût. »

Moi : « Chacun voit les événements avec sa sensibilité, les interprétations d'un même fait objectif peuvent être diamétralement opposées subjectivement. »

Lui : « Ce qui nous intéresse, toi et moi, je crois, c'est l'objectivité des faits. Il vaut mieux laisser la justice la déterminer, plutôt que les militants, d'un bord ou d'un autre, et les parties prenantes. »

Moi : « Oui il y a ce qu'on appelle les institutions de la République pour dit-on garantir l'objectivité des faits. Mais qui garantira l'impartialité et la neutralité de la République qui aujourd'hui défend une certaine conception de la société, néolibérale et néodarwinienne ? Le monde a changé, autrefois nous avions des intellectuels qui défendaient systématiquement la cause du peuple contre les injustices du pouvoir, aujourd'hui nous en avons plutôt qui stigmatisent le peuple sous le vocable de populisme et qui légitiment le pouvoir dans ses excès néolibéraux et néodarwiniens, et n'ont que le mot « gagnant » à la bouche... Nous avons peut-être les intellectuels que nous méritons et que nous nous sommes donnés collectivement, idem pour les institutions la République et le président Macron lui-même qui ne sont que l'expression de la volonté générale. On ne peut pas faire le bonheur de l'Homme contre lui-même contrairement à ce que croit naïvement Mélenchon, et constitua sans doute l'erreur du communisme qui a partout échoué contre le libéralisme.
Tenons-nous en en ce monde hostile, néolibéral et néodarwinien, plutôt oligarchique que démocratique, à un froid réalisme et à un opportunisme aux aguets, puisque c'est le choix de la majorité et celui qui correspond le mieux au fond bestial et prédateur de la nature humaine, si nous voulons survivre ; tu as raison soyons prudents, rampons pour ne pas prendre de mauvais coups !
Les Français se sont donnés un jouet pour assouvir leurs pulsions malsaines, ou le plus souvent par paresse intellectuelle et plat conformisme à l'air du temps, et leurs pulsions malsaines ils les laissent s'exprimer depuis les années 80 et le tournant néolibéral de la société. Maintenant une minorité virulente, active et/ou idéaliste voudrait casser ce jouet nommé Macron et aller contre le cours de l'Histoire moderne qui est néolibéral et progressiste au sens de destructeur des équilibres anthropologiques, partout dans le monde globalisé ; et ne se donne parfois comme alternative par manque cruel d'imagination, qu'un populisme dont la nature est d'extrême-droite que l'on sent poindre un peu partout dans le monde par réaction aux excès du progressisme, mais tout aussi ultra libéral et néodarwinien que le néolibéralisme des libéraux historiques ; comme si l'humanité avait pris acte de sa méchanceté intrinsèque et avait fait le choix de l'accepter cyniquement en refusant toute conception idéaliste de sa nature. Pourtant je pense sincèrement que ce mouvement des GJ comporte un fond authentiquement populaire, avec le souvenir nostalgique d'un âge d'or révolu où les intellectuels et les artistes étaient encore du côté du peuple qu'ils ont désormais abandonné par appât du gain, cynisme et froid réalisme, et porte par conséquent un idéal de décence commune dont sont dépourvues les élites dirigeants et plus globalement les possédants qui contrôlent les leviers d'information. »

Lui : « Les institutions de la République sont une chose, le pouvoir politique en est une autre. »

Moi : « Je suis beaucoup plus cynique que toi sur ce coup là et moins idéaliste, et ne suis pas sûr que les institutions de la République soient entièrement étanches et préservées des grandes orientations politiques qui prévalent depuis 40 ans. Mais bon ton boulot de prof de philo c'est peut-être de faire « tenir la baraque » ; déformation professionnelle !
La neutralité et l'impartialité qui devraient prévaloir concernant les institutions de la République correspondent à une conception kantienne de la République, qui on le sait par la critique qu'en a fait Nietzsche notamment ne correspond pas du tout à la nature humaine. « Le kantisme a les mains pures mais il n'a pas de mains », on pourrait dire idem pour les institutions de la République, elles ont « les mains pures » si l'on considère idéalement c'est-à-dire bien naïvement qu'aucune volonté sous-jacente au demeurant souvent partiale ne les meut en réalité, qui a un rapport étroit avec le pouvoir politique. L'observation montre que les Hommes politiques malhonnêtes ne vont jamais en prison, au pire ont des peines aménagées ; que la justice est généralement dure avec les faibles et douce avec les forts, ; que le traitement judiciaire qui est fait des GJ et des policiers qui font des dérapages violents n'est pas le même ; que les journalistes pour la plupart ne font plus leur travail critique et d'investigation mais font preuve de complaisance pour le pouvoir politique en place etc. J'en passe et des meilleurs ! 
Les institutions de la République ne sont que l'expression de la Volonté des Hommes qui n'est jamais pure et qui découle d'une chaîne de causalité dont on a oublié l'origine ; la représentation qui en est faite n'est qu'un vernis ou ses oripeaux, les « ors de la République », qui ne servent qu'à jeter un voile pudique sur la Volonté de nature bestiale des Hommes  (Schopenhauer).
Je pense que les gens se comportent comme le modèle qu'on leur tend par mimétisme, plutôt que le contraire, que la perversion et le vice vont du haut vers le bas ce qui explique l’apparition d'un phénomène comme la petite bourgeoisie corrompue moralement par essence, mais qu'au fond ce sont les élites corrompues qui finissent par contaminer moralement les classes populaires et lui font renoncer à sa décence spontanée et commune, bref que le poisson comme le dit un proverbe chinois, pourrit par la tête. »

Lui : « Oui, il faut faire « tenir la baraque », car je vois bien ce qu'on veut détruire, mais moins bien ce par quoi on veut le remplacer. Et quand j'y songe un peu, j'ai beaucoup de crainte. Mais peut-être que je manque d'audace... »

dimanche 27 janvier 2019

Un beau tir ciblé qui n'a pas manqué sa cible !



Bravo au gouvernement Macron et à sa police politique, un beau tir ciblé qui n'a pas manqué sa cible !

Et à tous ceux qui évoquent un simple accident déplorable non imputable au pouvoir politique, je leur dirai drôle de coïncidence ! Un leader des GJ perd un œil : la probabilité était quand même extrêmement faible si ce n'était pas volontaire. Sur des dizaines de milliers de manifestants : 17 éborgnés et lui le dix-huitième ! Il a été visé personnellement évidemment, point barre, et les forces de l'ordre vont être exonérées de toute responsabilité comme d'hab ! C'est scandaleux et criminel !
Emmanuel Macron est un nervi - pour parler comme Luc Ferry qui parlait du boxeur Dettinger. Un nervi au service des oligarques milliardaires qui veulent la dérégulation totale des sociétés capitalistes sous leur contrôle, droit du travail, santé, éducation, justice, euthanasie, drogues etc. au profit d'un seul et unique droit de l'Homme : le droit inaliénable à la propriété privée ; évidemment ils possèdent tout ! Et bientôt il est possible que l'on assiste à la marchandisation des corps, qui a déjà commencé avec la GPA, le seul et dernier bien qui restera en propre et qu'il pourra toujours vendre en dernier recours, au citoyen lambda malchanceux comme dans un mauvais scénario de science-fiction !

On voit le rôle indéniable des réseaux sociaux dans le succès du mouvement des GJ : mais est-ce à dire que l'ère de la communication instantanée chassera la mise à disposition du vivant et la marchandisation des corps qui fait partie du scénario d'apocalypse concocté par des forums comme celui de Davos ? Et est-ce que la marchandisation du vivant est assimilable à de la bigoterie et à de l'archaïsme ? Est-ce que la puissance critique de la communication instantanée sera suffisante pour nous épargner la dérégulation totale de tous les aspects de la vie humaine hormis la propriété privée. Propriété privée on le voit bien de plus en plus mal partagée.
Je ne remets pas en cause la nécessité de la propriété privée pour l'équilibre psychique de chacun, mais le fait qu'elle soit si mal partagée, là où je vois aussi l'erreur cruciale des communistes une fois au pouvoir, d'avoir voulu radicalement l'éradiquer au profit du collectivisme pour les autres, mais pas pour eux c'est-à-dire les membres de la nomenklatura...

La propriété privée est aujourd'hui le monopole quasi exclusif de quelques milliardaires laissant des miettes aux autres, réglant la question du travail par la dérégulation et le néodarwinisme : l'ubérisation, et qui se retrouvent libres d'exercer leur tyrannie délétère notamment pour le climat, sur le reste de la population mondiale. Notre époque n'a rien à envier aux heures les plus sombres du féodalisme : oui il s'agit effectivement d'un archaïsme avec ses bigots comme Macron et ses sbires, contrairement à l'image progressiste qu'ils voudraient dégager, ils sont en réalité libertariens ou anarcho-capitalistes comme Jeff Bezos leur maître spirituel inavoué.

vendredi 25 janvier 2019

Suis-je un néo-luddite vindicatif ?



Les décideurs et militants LaREM cherchent à noyer le poisson avec des considérations totalement absurdes et certainement parce qu'ils sont des adeptes de l'idéologie capitaliste et des rapports humains sur un modèle néodarwinien et atteints de cécité. Personne n'évoque la question de la redistribution des richesses, ni celle de la transition énergétique qui devrait être payée par les milliardaires puisque c'est leur appétit démesuré qui provoque la destruction de la planète.
Pour responsabiliser les gens et les faire participer il faudrait globalement mieux les traiter, les payer ; or le système capitaliste les maltraite, les rémunère au minimum.
Leur seul argument est celui de la lutte contre la peste brune comme si nous étions dans les années 30 et que nous devions lutter contre un éventuel péril nazi.
En attendant le progressisme est porteur d'un nihilisme, les gens sont désorientés, déboussolés, n'ont plus de chez soi pour se ressourcer, et c'est la conséquence d'un modernisme reposant sur le principe de la destruction créatrice schumpéterien qui avance en détruisant tout héritage du passé, et l'environnement dont tout être humain aurait besoin pour se développer sereinement, histoire et géographie que même l'Éducation nationale se propose de supprimer. Les gens ne réfléchissent plus, ne lisent plus, n'ont même plus le temps d'envisager un autre monde possible pourtant indispensable ; ont les yeux rivés sur des écrans et ne voient plus leur environnement naturel qui se dégrade graduellement : tout ça c'est la conséquence du capitalisme et de l'appétit démesuré d'une poignée d'individus qui réfléchissent déjà au coup d'après comme dans une partie d'échecs, c'est-à-dire aux moyens de survivre grâce à leur argent sur une planète dévastée.
Après tout le système capitaliste fonctionne seulement depuis un peu plus de 200 ans ! Pourquoi n'en sortirions nous pas pour un système reposant sur la coopération plutôt que la compétition, la préservation plutôt que la destruction ?
Je suis pessimiste car le système capitaliste, néodarwinien en matière de relations sociales (contresens funeste de la théorie de Charles Darwin), est pourri intrinsèquement. Nous en sortirons soit par un choix : la réforme de nos conscience et un changement radical de paradigme ; soit par une catastrophe environnementale apocalyptique transformant l'environnement en monde à la Mad Max II qui ne nous laissera pas le choix, où les individus n'auront d'autre option que de lutter au jour le jour pour leur survie comme des bêtes dépourvus de civilisation pour les protéger.
D'ailleurs cela a commencé dans beaucoup d'endroits du globe, d'où les gens fuient en masse pour rejoindre des pays riches pas encore entièrement détruits par le potentiel destructeur du capitalisme inscrit dans son logiciel, et du darwinisme social son corollaire : ce potentiel destructeur touche en priorité les zones les plus fragiles du globe.
Le monde en régime libéral ne progresse pas c'est une illusion, il évolue suivant le principe schumpéterien fondamental propre au capitalisme de destruction créatrice qui détruit en réalité plus qu'il ne construit, tel Attila « l'herbe ne repousse pas derrière lui », il s'auto-détruit en réalité humainement parlant : ce qui vaut pour la machine, le progrès, ne s'applique pas à l'humain, d'où l'échec inévitable du progressisme libéral-libertaire appliqué au terrain sociétal, et les néo-luddites de la modernité sont ses victimes et/ou ses farouches opposants que les macroniens opportunément « fanatisés » à un antifascisme de façade, stigmatisent par le terme de déclinistes ou de punks « no future » parce qu'ils n'y apportent pas leur approbation béate. Après on peut aller plus loin en se posant la question de savoir si il est souhaitable que le monde progresse indéfiniment. Une civilisation digne de ce nom n'est-elle pas vouée à un certain moment, celui de sa plénitude, à trouver son point d'équilibre ? Et donc en poursuivant le fil du raisonnement : une civilisation incapable de trouver son point d'équilibre dans la plénitude comme la nôtre avec son affairement et son agitation perpétuels et stériles, contrairement aux civilisations grecques et romaines, est-elle une civilisation digne de ce nom ? Le principe du capitalisme est donc le déséquilibre permanent dans une société de déséquilibrés qui en sont les victimes consentantes par conditionnement.
Et toujours ce dualisme vain échec/réussite, fruit d'une vision néodarwinienne de la société. Mais les « gagnants » ou les opportunistes, quand la planète sera réduite à une coque de noix parfaitement stérile, ils iront où profiter de leur victoire ? J'appelle ça en réalité une victoire à la Pyrrhus.

jeudi 24 janvier 2019

« No future »


« Dans la mesure où vous avez déjà décidé de l’échec, vous trouverez inévitablement ce que vous y avez mis... des aigreurs, frustrations, colères, volontés destructives.
Vous êtes (c'est la marque de ce petit monde) dans une personnalisation classique de cette médiocrité de journaux dits de ch... on s'en moque de Schiappa et Hanouna !
Vous vous gavez, vous vautrez dans les problèmes d’inégalité sociale. Mais ne vous intéressez nullement à chercher des solutions pour améliorer. Vous devriez adhérer aux mouvements punk « no future ». Je suis en désaccord avec votre diagnostic défaitiste et encore plus avec votre fatalisme de l’échec. »

Moi : « Je ne suis pas un militant de la cause « no future », loin de là... Je constate simplement les effets du nihilisme, et le peu de pouvoir de la volonté simplement humaine issue de l'humanisme d'origine chrétienne d'ailleurs, mais très largement sécularisé depuis ! Faire l'autruche comme vous le faites ne vous avancera à rien... »

Elle : « Parlons de faits, pas d'étiquettes. Pour ma part, je milite ici à l'inverse de ce que vous me colliez : pour une prise en cause réelle, pragmatique (vous me le reprochiez d'ailleurs) de problèmes que nous rencontrons. Et ces problèmes doivent être appréciés rationnellement sur leur étendue, leur impact réel et vis à vis de solutions pour y remédier.
Le fatalisme que vous manifestez est en effet typique de ce « no future » !
Pour ma part, je veux influer avec mes faibles moyens sur un futur plus prospère, serein, humain, spirituel, ouvert, libre... c'est pourquoi je m'oppose aux vociférations de haine, égoïsme et irresponsabilités qui pavent votre blog.
Ce qui me vaut d'être sans doute haïe par vous, mais peu importe ! » 

Moi : « Bon pour commencer sachez que je ne hais personne, à part peut-être mes deux géniteurs inconséquents !
« haïe », ce qui prouve avec votre gros bon sens qui vous trahi constamment, votre instinct de reproduction et de protection au fond, que vous êtes une femme...
Vous ne voulez pas que le monde meurt, car vous avez trop d'attachement aux enfants, vous les aimez et avez pitié d'eux dans un monde si féroce.
Mais ce monde si féroce de la compétition et du néodarwinisme qui a abouti à l'édification monstrueuse des GAFAM c'est nous qui l'avons bâti collectivement, c'est le fruit de l'humanisme chrétien qui au fond est une religion qui s'est sécularisée en idéologie néolibérale et capitaliste inconséquente et surtout dangereuse et nihiliste.
Faites donc de la philosophie, pratiquez l'ironie comme moi et le cynisme de Diogène, abandonnez la politique, nul salut possible de nos jours en politique ! C'est un chemin qui ne mène nulle part sinon vous permettre de nourrir vos enfants le temps que durera votre carrière.
Sinon je vais vous dire ce que je pense de Macron, c'est une marionnette aux mains des capitalistes des GAFAM, un tout petit fonctionnaire avec un salaire minable du point de vue d'un véritable oligarque milliardaire qui se respecte, c'est un nervi - pour parler comme Luc Ferry.
Macron est une victime de l'humanisme occidental d'origine chrétienne mais largement sécularisé depuis. Qui de mieux que lui pour se remplacer lui-même ? Alors que partout règne la terrible loi de la compétition à outrance et de la « guerre de tous contre tous », tous les autres risquent d'être pires à l'image de tous les gouvernants qui se succèdent depuis de Gaulle, de plus en plus petits, aux dimensions et à l'ambition pour le pays et ses habitants, de plus en plus rabougries.
Sortir du capitalisme ? Oui pourquoi pas ; mais partout dans le monde cela se solde par de pitoyables échecs comme au Venezuela.
Revenir au bon vieux temps de la religion ? Mais ce serait faire concurrence à l'islamisme dans une surenchère de barbarie moyen-âgeuse.
Le salut est en chacun de nous, mais dans aucune des solutions proposées par notre société du spectacle et de la consommation, ni dans d'autres modèles issus du passé, ni dans aucune solution politique contemporaine libérale et démocratique qui a fait de l'extirpation du phénomène religieux sa raison d'être sur le modèle de la philosophie des Lumières en France : la possibilité d'une île ?
Alors si le salut est en chacun de nous, comment le trouver ? Lire Marc Lévy et consors ou écouter JJ Goldman comme tant de nos concitoyens pour trouver de l'espoir ? Mais c'est retomber dans la société du spectacle en réalité, bien peu spirituelle et très artificielle en réalité... »

Mme Schiappa et M. Hanouna


Mme Schiappa et M. Hanouna, vivent dans l'immédiateté, que restera-t-il de ce grand déballage dans quelques mois : absolument rien ! Un sujet d'actualité en chassant un autre c'est bien connu, sur fond d'amnésie collective...

En faisant un petit calcul rapide, 26 individus pèsent aujourd'hui autant que 3,8 milliards d'êtres humains, cela veut dire que chacun de ces milliardaires pèse l'équivalent de 150 millions de personnes, soit plus de deux fois la population d'un pays comme la France. Est-ce rationnel ? En tout cas c'est libéral, capitaliste, à n'en pas douter... et c'est même dit-on « démocratique »...
Tous les records d'inégalité des siècles passés ont été battus, même du temps de Charlemagne, des Germains ou des Vikings.
Cependant si de telles inégalités contemporaines pouvaient aboutir à la prospérité et la sérénité communes, après tout elles seraient justifiées ; or il n'en est rien.
Il n'y a qu'à lire n'importe quel ouvrage des siècles passés, d'Homère à Proust, pour voir que l'espèce humaine aujourd'hui, est incapable individuellement de créer la moindre oeuvre de génie intemporelle d'envergure, hormis peut-être Houellebecq à ma connaissance, mais qui se fait le témoin exclusif du nihilisme du temps présent porteur d'aucun motif d'espoir.
L'espèce humaine a donc en réalité régressé en matière de bien être, c'est-à-dire de sérénité spirituelle, prisonnière qu'elle est devenue de la temporalité immédiate, c'est-à-dire de l'instant, sans passé ni futur, puisqu'elle peut très bien envisager rationnellement sa disparition sans qu'elle soit capable le moins du monde d'y remédier.

À mesure que croît le nombre dépérit peut-être la qualité de l'espèce : et si Malthus avait eu raison en opposition à l'idée smithienne d'un équilibre harmonieux et stable ? Enfin vous voyez bien que dans le domaine spectaculaire du sport, les grands champions sont obligés de se doper à outrance pour rester si longtemps à un tel niveau d'excellence, comme Armstrong ; et ce n'est que la face visible de l'iceberg : effectivement c'est tricherie et corruption à tous les étages, du sport à la politique, de l'individu le plus obscur aux people, vous ne pouvez le nier...
Mais si tous les hommes sont désormais corrompus en raison d'une idéologie néfaste néolibérale qui pousse à la compétition de tous contre tous, qui de plus vertueux que lui pour remplacer Macron ? La réponse est peut-être : personne !

Pour moi il ne s'agit que de néodarwinisme, c'est-à-dire de l'application d'un théorie valide en ce qui concerne la phylogénèse sur l'ontogénèse, alors même que le grand Darwin reconnaissait lui-même que sa théorie n'avait rien à voir avec la morale, les mœurs, la religion d'un peuple, qu'elle n'était applicable que sur le très long terme et exclusivement sur l'évolution des espèces.
Pour sa part Darwin recommandait la sympathie entre les gens, peut-être à la manière des bouddhistes qui recommandent la compassion (Schopenhauer), là où l'on a instauré la guerre de tous contre tous et la dérégulation des mœurs, coutumes et religions, ou néodarwinisme qui fait que la méchanceté souvent gratuite dans les rapports humains « de base » a supplanté toute forme de bonté spontanée qui était pourtant commune par le passé, permettant d'obtenir la sérénité, comme condition indispensable de tout comportement créateur ayant toujours pour base, selon moi, l'idée d'un monde commun.
Nous vivons donc en réalité une gigantesque régression anthropologique, un tel phénomène que Heidegger qualifiait d'oubli de l'Être.
Après on peut s’accommoder du temps présent, on peut et on est même encouragé à essayer de s'y adapter : nous survivons certes, mais nous avons perdu l'essentiel...

Que sont Mme Schiappa et M. Hanouna ? Ils ne sont qu'ombres et poussières comme chacun de nous, et ils prennent juste un peu plus la lumière, mais ce n'est pas la leur propre, juste le reflet d'une lumière qui vient d'ailleurs ; peut-être du désir enfoui en chacun de nous et qui porte encore un secret espoir de quelque chose plutôt que rien...

mardi 22 janvier 2019

Dialogue avec un sage qui prêche pour sa paroisse



On peut prophétiser l'autodestruction prochaine du capitalisme sur fond de révolution numérique et de robotisation. Le système capitaliste mondial est bel et bien entré dans la phase terminale de sa crise structurelle. Ce système pourtant fondé sur le principe d'une accumulation sans limite se heurte désormais à trois limites majeures : La limite morale, car il détruit progressivement les bases anthropologiques de toute vie commune. La limite écologique, car une croissance infinie est évidemment impossible dans un monde fini. Et la limite systémique car la financiarisation de l'économie conduira à terme à l'explosion d'une gigantesque bulle planétaire. 

Lui : « On peut certainement en finir avec le libéralisme le capitalisme et la démocratie, trois choses qui ne sont pas sans rapports. Il est exact que ça ne convient pas très bien avec la nature humaine, qui semble préférer les rois dieux, la magie et le despotisme .
Quelques siècles de libéralisation et de rationalisme ont plus fait pour le bien être de l'humanité que les dix millénaires qui ont précédé depuis l' invention de l'élevage et de l'agriculture. La durée de la vie humaine a augmenté de plus de cinquante ans, on a lutté contre la souffrance la maladie et la misère, on a arraché les basses classes de la société (c'est à dire les neuf dixièmes) à sa misère, à son avilissement, à son abrutissement, on lui a donné une vie infiniment moins cruelle et la possibilité de s'instruire. reste à savoir si c'est ce que souhaite l'humanité et ce qui lui convient. L'extrême droite, de Platon aux dictateurs modernes, a toujours dit : non. Elle a peut être raison.
Le nazisme, le stalinisme, l'islamisme, donnent aux hommes ce que le libéralisme ne pourra jamais lui donner : des dieux vivants, le devoir de retomber à quatre pattes, la possibilité de battre ou de tuer les plus faibles, la joie de se prosterner, de ne pas penser, d'obéir, de torturer, de se sacrifier et d' offrir sa vie, des dieux tels que les hommes les ont toujours connus qui veulent du sang humain. C'est peut être cela qui convient le mieux aux humains. Il est parfaitement possible que la civilisation soit une erreur. Il est vrai que les joies de la sauvagerie et du primitivisme ont un prix, la souffrance, une vie courte, la terreur et l' horreur, et la démence. Beaucoup de nos contemporains semblent prêts à payer et à retrouver la servitude la misère et le sacrifice humain.
L'humanité fera son choix.
Je rappelle seulement qu'au bon vieux temps, qui dure encore dans une grande partie du monde, plus de la moitié des enfants mouraient avant l'âge adulte, que le destin habituel d'une femme était de mourir en couches, et que peu de gens vivaient jusque à cinquante ans. »

Moi : « Vous caricaturez franchement, vous mettez le Bien d'un côté et le Mal de l'autre, n'êtes vous pas un peu manichéen ? Disons simplement que l'homo oeconomicus ne pourrait-il pas mettre un peu d'eau dans son vin et accepter la nature métaphysique de l'Homme, qui ne se réduit pas seulement à des considérations économiques. Franchement vous ne trouvez pas choquant que 26 milliardaires possèdent autant que la moitié la moins riche de l'humanité et que ces inégalités augmentent ?
Pourquoi faut-il que l'Homme soit toujours aussi radical, que ce soit d'ailleurs du côté de ce que vous suggérez être le Mal absolu : le populisme, l'extrême-droite, la religion, le paganisme... ou du côté de ce que vous sous-entendez être le Bien absolu : l'économie, le libéralisme, le néo darwinisme, le calcul, l'humanisme, la volonté de puissance par l'argent...
Le nihilisme ne se trouve-t-il pas au bout du chemin de tous ceux qui ont des idées radicales, de la radicalité des idées plus que des idées elles-mêmes ? Assimiler Platon à Hitler, je trouve ça franchement excessif ! Dans ce cas là interdisons... disons toute littérature antérieure à Marc Lévy ! »

Lui : « Je n'ai jamais dit que je proposais le choix entre le bien ou le mal, ni que j'assimilais Platon à Hitler, ce qui serait absurde.
Au temps de Charlemagne, une vingtaine de familles aristocratiques (Arnulfiens, Pippinides, Etichonides, Robertiens, Rorgonides, Bosonides, Widonides, Agilolfings...) devaient posséder 90 % ou plus de la richesse, c'est à dire la terre. Il existait une petite aristocratie d'hommes libres qui étaient propriétaires et qui devaient le service militaire, pas grand monde. 98 % ou plus de la population n'avaient que ce qu'ils portaient sur le dos. C 'était une situation assez ordinaire dans le monde.
Nous sommes bien obligés de faire un choix : ou on obéit à nos instincts, comme nous le demandent fascistes, communistes, verts, islamistes, DH Lawrence et Jean Jacques Rousseau, ou on choisit de respecter une loi et la rationalité, comme nous le demandent Soloviev, Orwell, Taine, Jefferson. Je sais bien qu'on est obligé en pratique de trouver un compromis, mais on penche toujours d'un côté et c'est de ce côté là qu'on risque de tomber. Et franchement nous sommes immunisées contre le risque de rationalité. Le côté ou on risque de tomber, c'est l'autre, et nous avons sous le nez communisme, nazisme et islamisme. Il peut parfaitement nous arriver la même chose, et d'ailleurs ça a ses avantages, comme je l'ai dit. »

Moi : « Je me souviens que lors d'un échange précédent vous faisiez état des lourdes charges qui pèsent sur vos épaules, imposées par l'État... « Mon argent »... Rien n'est proprement à vous en réalité ni à moi, ni le fruit de « votre » travail ou du mien : vous jouissez de ressources communes qui appartiennent à tous, et dont vos parents vous ont peut-être mal éduqué à tenir pour « vôtres » exclusivement ! Nous vivons un destin commun sur une planète commune, désolé de vous l'apprendre, et la plupart des gens de bonne foi je n'en doute pas, ne font qu'attiser constamment les divisions et la haine entre « bons » entrepreneurs et « mauvais » assistés tels que sont le plus souvent considérés les salariés (sans parler des chômeurs !), vous feriez mieux de prêcher l'harmonie dans « votre » paroisse - spirituelle. Tout comme moi, je n'ai pas de leçons à donner, je constate !
Si les entrepreneurs ne se comportaient pas le plus souvent comme des individualistes égoïstes et cupides niant tout sort commun, il y aurait moins de souffrances, du boulot pour tout le monde, et l'équilibre de la planète ne serait pas menacé d'implosion comme il l'est aujourd'hui... Mais bien sûr les gens s'en foutent « après moi le déluge ! »
Tout l'enjeu dans l'avenir sera selon moi de responsabiliser les Hommes à leur destin commun, c'est-à-dire en les y incitant en les faisant participer par la redistribution des richesses communes. Il ne faut pas croire que certains sont supérieurs aux autres, parce qu'ils travailleraient plus ou seraient plus efficaces, ça c'est du néodarwinisme, pensez-vous réellement que le travail d'un Jeff Bezos et de 25 autres milliardaires valent autant que celui de 3,8 milliards d'individus, pensez-vous réellement que cela soit rationnel ? Non c'est culturel, une culture libérale et capitaliste dans le monde occidental qui s'est diffusée dans le monde entier et dont l'origine n'a que 250 ans environ, et cela s'inscrit dans une chaîne de causalité dont l'origine nous échappe à tous les deux : car on peut la faire remonter aux calvinistes mais eux-mêmes s'inscrivent dans une chaîne de causalité plus vaste etc. (Schopenhauer) ; mais qui a abouti in fine a des écarts abyssal de fortune entre les Hommes.
Personnellement je trouve ça totalement absurde !
C'est un contresens opéré sur la théorie de l'Évolution de Darwin par Herbert Spencer, un faussaire de génie, alors que son auteur Charles Darwin préconisait la sympathie comme moteur des relations humaines. Effectivement la compétition, la concurrence généralisée, et la malveillance qui transparaît globalement dans chacune des interventions de la plupart de nos pairs sur les réseaux sociaux, traduit le plus souvent un esprit prosaïque. La plupart des gens ne sont que le produit de notre époque nihiliste pas du tout originale mais très conforme, et qu'ils tiennent pour rationnelle. »

Lui : « Ce que j'ai gagné en 42 ans de travail, ce n'est pas beaucoup, et soit ! c'est le bien commun de l'humanité et on peut me prendre ce qu'on veut. Mais je ne vous conseille pas d'appliquer votre théorie sur le mépris de la propriété privée sur un marché d'Afrique ou dans une banlieue française. Vous n'en sortiriez pas vivant.
Mon argent, ma fortune, mes trésors... J'avais trente mille euros d'économies au début de l'année, je n'en ai plus que vingt neuf mille, et je n'ai pas dépensé ça au Casino ni au turf ni au poker ni en entretenant des créatures pour me vautrer dans le stupre et la luxure, je le regrette d'ailleurs, c'est perdre ses sous d'une façon agréable que de se faire pomper non par une dame aimable mais par le Trésor Public. J'avoue, je suis attaché pour des raisons sentimentales à mes économies, je voudrais pouvoir laisser quelque chose à ma fille, ce qui est parfaitement sordide.
Quant à la Planète, elle ne nous a rien demandé. »

Moi : « Merci pour votre patience, je crois moi aussi assez paradoxalement avec mes thèses qu'il faut encourager l'instinct de propriété, le sentiment d'appartenance et le goût de la transmission chez l'enfant, c'est son assurance-vie pour l'avenir. »

lundi 21 janvier 2019

Houellebecq est l'antithèse de Macron



Houellebecq est l'antithèse de Macron, il pleure sur le sort des victimes du libéralisme et se moque cyniquement au sens noble de Diogène, des gens qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes : c'est-à-dire la grande majorité d'entre nous, incapable de prendre conscience qu'elle est collectivement victime plus ou moins collatérale voire consentante, du libéralisme sauvage qui s'exerce de façon décomplexée et sans tabou, surtout depuis la chute du bloc soviétique ; alors que Macron s'en amuse, effectivement : Macron et l'humour ?
Mort de rire à Souillac pendant qu'un maire évoquait la situation des titulaires du RSA... Ce que ne sait pas ou feint de ne pas savoir notre président c'est que l'humour est avant tout savoir rire de soi-même, suivant cette définition il en est totalement dépourvu. Mais qui en doutait encore au vu de la vague acharnée de répression policière qui s'abat sur le mouvement des gilets jaunes, dans le silence assourdissant des médias hormis Ardisson à qui il faut bien reconnaître ce courage : ce qui prouve bien que Macron est aux ordres des possédants qu'il reçoit aujourd'hui à Versailles, et que dans ce domaine là, celui du néolibéralisme et donc du pognon, il ne supporte pas le moindre esprit de dérision c'est-à-dire la moindre contradiction.

Pour lui les pauvres, le « populo », c'est rigolo, surtout quand ça s'en prend plein la gueule, que ça saigne, que c'est éborgné à vie ou que ça a la main arrachée, ah ah ah !!! Qu'est-ce qu'on se marre... D'ailleurs c'est tellement peu sérieux qu'aucun média ne se risque à en faire un sujet d'actualité, c'est pour vous dire à quel point ce n'est pas sérieux, enfin ! Mais le pognon c'est très sérieux, surtout quand il ne sert pas à réduire les inégalités mais à les augmenter pour en avoir toujours davantage, comme le montre le dernier rapport de l'ONG Oxfam sur les inégalités publié aujourd'hui : qui affirme que les 26 personnes les plus riches du globe possèdent autant que la moitié la moins riche de l'humanité. Bref tout cela pour dire que Macron est bien l'homme de main, le nervi - pour parler comme Luc Ferry - des possédants, et qu'il ne changera jamais pas plus que la situation du pays et de l'Europe, sauf si les peuples se décident enfin à reprendre leur destin en main, en espérant que cela fasse tâche d'huile sur le monde entier, c'est-à-dire que la mondialisation se fasse enfin par la redistribution des richesses et le social et non par le libéralisme et la loi du fric...

jeudi 10 janvier 2019

Le darwinisme social issu du libéralisme est une impasse anthropologique


Les gens que Macron ne cesse à longueur de discours de stigmatiser plus ou moins explicitement sous le terme de « fainéants », sont en réalité des personnes détruites psychiquement par le système néolibéral d'inspiration néo darwinienne, selon une interprétation appliquée à la société que Darwin aurait lui-même réfutée. Effectivement la notion d'adaptation s'inscrit dans une phylogénèse et non une ontogénèse.

Vous n'arrivez pas encore à comprendre, oui vous mes éventuels lecteurs ! que le libéralisme est un régime dont l'obsolescence est programmée, malgré sa redoutables efficacité apparente. Le régime libéral est une négation de la nature humaine qui n'est pas néodarwinienne - d'ailleurs Darwin aurait réfuté une telle interprétation de sa théorie qui s'appliquait aux espèces animales sur le très long terme. 
La nature humaine est effectivement sociale et a besoin de nourritures spirituelles, tout le contraire de ça qu'un régime libéral voudrait en faire. Ce contresens funeste sera peut-être fatal à l'espèce humaine dans son ensemble : l'Homme n'apprend rien de l'expérience ou alors sur le trop long terme, c'est ce qui est désespérant ! Pour l'instant la notion de propriété privée reste le tabou suprême, ou autrement dit : « touche pas au grisbi ! »
On peut prophétiser l'autodestruction prochaine du capitalisme sur fond de révolution numérique et de robotisation. Le système capitaliste mondial est bel et bien entré dans la phase terminale de sa crise structurelle. Ce système pourtant fondé sur le principe d'une accumulation sans limite se heurte désormais à trois limites majeures : La limite morale, car il détruit progressivement les bases anthropologiques de toute vie commune. La limite écologique, car une croissance infinie est évidemment impossible dans un monde fini. Et la limite systémique car la financiarisation de l'économie conduira à terme à l'explosion d'une gigantesque bulle planétaire.

Et on fait bien entrer ce que l'on veut dans les « valeurs de la République », aujourd'hui en France, sous Macron, ce sont des valeurs ultra libérales. 
Concernant l'actualité brûlante : on me dit que « La cagnotte pour le soutien des forces de l'ordre ne choque pas l'opinion publique... c'est la différence avec la précédente », celle pour le boxeur Dettinger.
L'opinion publique veut bien être choquée par les images qu'on lui montre, pourvu que la messe cathodique qui les accompagne, lui permette d'être « lavée de ses péchés », ou « purifiée » ; c'est-à-dire de s'acheter une bonne conscience en ayant la bonne indignation, celle que l'on nous suggère d'avoir : l'ensemble forme la « fabrique du consentement », élaborée au début du XXème siècle à la faveur de l'émergence des mass médias, pour que précisément la foule ne se rebelle pas, ne forme pas ce que Macron a appelé « la foule haineuse », susceptible de renverser le régime. Autrement dit derrière chaque image que l'on nous montre il y a une volonté de manipulation diffuse de la part du pouvoir, sur un modèle religieux puisqu'on peut parler de messe cathodique au service des possédants, qui ont les moyens d'orienter l'opinion publique afin qu'elle ne les spolie pas, encore que l'on ne puisse parler de spoliation selon moi, puisque la spoliation s'exerce plutôt à l'encontre de ceux qui manquent de tout quand d'autres possèdent bien plus que le nécessaire. Là se pose la question de la redistribution des richesses, dont les possédants ne veulent pas entendre parler, c'est pour cela qu'en dernier recours ils préféreront soutenir l'extrême-droite que l'extrême-gauche... L'histoire ne se répète pas mais elle bégaie.
Ce qui est en train de se dessiner sous nos yeux est le pire scénario pour tout gouvernement : toutes les paroles méprisantes du président se retournent contre lui par effet boomerang. Ce n'était pas prévu au programme rituel du mandat présidentiel où normalement les puissants au service des possédants peuvent donner des « baffes » aux gueux, voire les spolier, sans jamais susciter en retour la moindre réaction, aujourd’hui condamnée unanimement sous le terme de « violences intolérables », par des classes dirigeantes déboussolées et/ou aux abois. On a rarement vu que dans une messe bien orchestrée le fidèle se rebeller contre l'autorité religieuse, idem pour les institutions de la République !

Ce que je veux faire sentir c'est que l'Homme est un animal social qui a besoin de nourritures spirituelles, et l'on voit bien que même sous un régime néolibéral, l'arrière fond est toujours selon moi religieux, comme si l'on ne parvenait pas à totalement transformer l'homo religiosus en homo œconomicus. Si ils n'étaient pas au fond des moutons routiniers, des « grenouilles de bénitier » dans le cadre d'une orthodoxie ultra libérale, comment accepteraient-ils entre eux de telles disparités abyssales de fortunes ? Innovation, croissance, baisse des dépenses publiques est la nouvelle Trinité sacrée qui a remplacé le père, le fils et le saint esprit.
En niant ainsi la nature humaine, en la travestissant vénalement, en ne la faisant reposer que sur la seule liberté d'entreprendre et la propriété privée - qui peuvent être vus certes comme un complément éventuel mais non indispensable à son épanouissement -, dont on a voulu faire le fondement anthropologique alors qu'elle est authentiquement spirituelle et non matérielle, les dégâts sont déjà là et risquent d'être encore plus considérables à mesure que le temps passe... Ce que l'on voit à la surface du globe, c'est-à-dire la destruction programmée de l'environnement déjà bien visible, se passe aussi, ici et maintenant, dans l'esprit ravagé de l'Homme. C'est bien pour cela qu'un auteur authentiquement spirituel comme Houellebecq ne peut se réjouir de son propre succès.

C'est en réalité un Génocide qui a commencé, de la faune, de la flore : ce sont des espèces animales et végétales qui disparaissent exponentiellement à mesure que le temps passe, victimes principalement de la pollution industrielle ou agricole sous toutes ses formes. Pour l'humanité les signes avant-coureurs de l'extinction reposent dans le recours abusif aux anxiolytiques, neuroleptiques, antidépresseurs etc., et dont la manifestation la plus spectaculaire pourrait être le burn out généralisé dans le monde du travail, principalement par absence de sens donné à la tâche, hormis accumuler de la richesse matérielle, ce qui ne suffit pas spirituellement bien entendu ! 
Cela ne me paraît même plus excessif ni provocateur de dire que nous sommes désormais dans un vaste camp de concentration à ciel ouvert et dont la clôture est dans notre âme très prégnante, qui est le résultat de tous les abus de notre volonté de puissance, donc de l'humanisme, en l'absence de toute forme de modération religieuse (l'absence de tabou généralisée) ; où l'obsolescence de vastes catégories de la population comme les agriculteurs, est déjà programmée, notamment par la destruction créatrice qui est le principe de notre économie. Économie dont nous avons fait le Saint Graal de la modernité et le principe de notre liberté, que l'on n'envisage plus que d'un strict point de vue matériel, hélas !

mardi 8 janvier 2019

Luc ferry est prévisible



Le problème est que les gens qui nous représentent ne représentent plus les gens, mais des intérêts financiers. C'est la définition du libéralisme, et dont on peut constater les dégâts dans l'évolution de la société depuis 50 ans. Le capitalisme n'a plus à présenter une image vertueuse de décence, pour éventuellement tirer une légitimité face à un ennemi communiste. Depuis la chute du régime soviétique, les masques tombent en Occident, c'est-à-dire que les peuples sont sacrifiés au profit. La logique est effectivement celle du Prince Jean contre Robin des Bois, c'est-à-dire prendre aux pauvres pour redistribuer aux riches... toujours plus ! D'où pourrait tirer sa légitimité la République, dont on nous rebat les oreilles tous les jours en faisant les gros yeux et des mouvements de menton, dans ces conditions ? Selon une telle interprétation qui est aussi la mienne, le mouvement des gilets jaunes serait donc la manifestation d'une crise de légitimité des institutions de la République, dont on s'apercevrait qu'elles ne représentent pas, et n'ont peut-être jamais dans leur histoire représenté l'intérêt général mais des intérêts financiers particuliers, incarnés aujourd'hui par les GAFAM ou quelqu'un comme par exemple Bernard Arnault et LVMH en France.
Le seul hic est que malgré la propagande et le martelage politique voire parfois même artistique et évidemment médiatique, les gens ont encore suffisamment de lucidité pour s'en rendre compte avant qu'il ne soit trop tard. Car effectivement ce mouvement constitue une des dernières opportunités afin d'éviter le pire, ce qui implique de ne céder à aucune pression exercée par Macron, ses sbires et les intérêts qu'ils représentent, qui sont tout sauf ceux de la République ; dans l'esprit en tout cas de ses glorieux inspirateurs du siècle des Lumières, au moins Rousseau et Diderot...
Le peuple joue au chat et à la souris avec le pouvoir, c'est un merveilleux spectacle de Guignol à ciel ouvert et temps réel, et le peuple est malicieux, il sait jouer de bons tours à ses geôliers : c'est tellement réjouissant et frais, que les vieux tromblons issus tous plus ou moins de Mai 68, ce qui constitue une réelle ironie quand même ! voudraient comme Luc Ferry que la troupe leur tire dessus à balles réelles. 

Mais dans l'Histoire le peuple ne gagne jamais, non ? C'est toujours une élite qui gouverne, possède argent, pouvoir, femmes etc. C'est pas près de changer, l'idéal égalitaire et de partage du siècle des Lumières et plus particulièrement de Rousseau, ou de Marx le siècle suivant, est un rêve creux, certainement sans postérité possible. Ce rêve a d'ailleurs été totalement dévoyé par ce que le monde politique appelle pour les vénérer, mais cyniquement en réalité, les institutions de la République, et qui ne représentent pas le peuple mais une fraction de possédants...
Pour le peuple et de la part des élites, de telles institutions qu'il s'agit de faire vénérer, de gré ou de force, comme on vénère un totem, qui n'assure en réalité la prospérité que de ceux qui n'y croient pas, car ils sont trop cyniques pour ça : les possédants et leurs nervis (pour parler comme Ferry), c'est-à-dire les gouvernants et les nantis à leur service, constitue tout l'enjeu.
Bon je veux bien admettre quand dans le lot, il y ait d'authentiques idéalistes qui y croient réellement, mais ils constituent une minorité, non ? Comme Nicolas Hulot ? Hypothèse qui accréditerait la thèse de son départ en raison de la pureté de ses intentions. Là où le bât blesse c'est quand le peuple à son tour devient cynique sur le modèle de ses élites politico-médiatico-artistico-sportives...

vendredi 4 janvier 2019

À propos du dernier Houellebecq...



Moi : « Quand le sage montre la Lune et se fait l'interprète du nihilisme contemporain, faut-il regarder le doigt ou la Lune ? Ou encore, est-ce que c'est parce que l'auteur est un miroir d'un temps contemporain entièrement désenchanté et nihiliste, qu'il faut amalgamer une telle image ignoble et odieuse à son auteur et proscrire ce dernier ? Moi cela me fait penser un peu aux protagonistes du dernier film de Pasolini qui s'en trouvaient réduits à manger de la merde dans le film : est-ce que c'est Pasolini qui désirait leur faire manger ça parce qu'il était lui-même très méchant, ou bien n'était-ce qu'une métaphore, un reflet d'une époque ignoble ? Ce qui est ignoble c'est l'époque, pas l'auteur, non ? Autrement dit ce n'est pas le miroir qui est boueux, au contraire le miroir est très propre et très net et nous renvoie une image boueuse, l'image de notre temps décadent et nihiliste... »

Lui : « Blablabla... il tend le miroir qu'il veut bien tendre surtout. Et ses déclarations suffisent à comprendre que c'est un petit roublard qui compte sur l'auto-flagellation de ses contemporains pour se faire du blé. Quand je dis ses contemporains, je rigole, parce que ceux qui le lisent vont dire que le miroir est fidèle, mais avec les autres, jamais avec eux-mêmes. Erwan vous vous considérez comme un personnage de MH ? Vous êtes glauque et malsain et ignoble ?
Quant à Pasolini, foutez-lui la paix, c'est même ridicule de le rapprocher de Houellebecq... Dans Salo, Pasolini faisait autre chose que jouer au journaliste sociétal. »

Moi : « Oui je considère que je suis pas mal glauque, malsain et odieux, je sais que l'excuse typique est « c'est pas moi c'est les autres », ou alors « c'est pas moi c'est l'époque ». D'aussi loin que je me souvienne, mes deux parents m'ont toujours traité comme une « merde », sans que cela leur pose le moindre problème de conscience voir ici et ici. C'était des baby-boomers certes, mais un peu plus originaux que la moyenne, depuis j'ai pris l'habitude... Et je pense que personne n'y est strictement pour rien, dans la chaîne de causalité qui a participé à l'élaboration de sa personnalité, rien n'est maîtrisable... hélas ! Avec tous ces handicaps, quand même largement liés à notre époque et l'éducation progressiste qui en a découlé, je m'assume comme je peux, je ne suis ni pire ni meilleur qu'un autre ! »

Lui : « L'auto-flagellation fonctionne à pleins tubes. Cela dit, si vous le savez pourquoi lisez-vous MH ? Vous avez besoin qu'on vous le rappelle ? »

Moi : « On est pas tous interchangeables, chacun est unique, il y a des analogies et des différences. C'est « l’inquiétante étrangeté » de Freud aussi lorsque je me plonge dans une oeuvre miroir, familière et en même temps profondément étrange, comme celle de MH ou de Pasolini. Mais je laisse chacun libre de ses choix, je n'impose rien aux autres et en retour je voudrais que l'on ne m'imposât rien... »

jeudi 3 janvier 2019

Ce que m'inspire l'optimisme inscrit dans le progressisme... ou un discours de Macron ! (censure de Facebook ! Concernant l'illustration sur le post précédent)


Moi : « Voilà ce que m'inspire ton optimisme viscéral (cf. photo du billet)... »

Lui : « Tu veux dire ma philanthropie, oh mais j’aperçois ta tête qui sort presque en plein centre... »

Moi : « Bon, eh bien tu as peut-être raison au fond, tu as l'air tellement convaincu de ta bonté intrinsèque, que si cela te fait plaisir que j'adhère à une idée aussi extravagante, je veux bien y adhérer pour ne pas te contrarier... »

Lui : « Ça ne me contrarie en rien, je sais qui je suis... heureusement que je n'ai pas besoin de zozos comme toi pour le savoir... »

Moi : « Oui heureusement ! Ouf ! Tu ne souffres donc pas comme moi de graves troubles de la personnalité (puisque mon père cet infanticide ontologique, a essayé de me tuer réellement, voir ici), l'heureux homme ! Mais sache que tu n'y es strictement pour rien, pour nous tous dans la chaîne de causalité qui a participé à l'élaboration de notre personnalité, rien n'est maîtrisable... hélas !

Lui : « Une petite partie seulement, je te le concède... »

Moi : « Non rien de rien, strictement rien ! »

Lui : « C'est-à-dire que la majorité des gens sont sains quand même... »

Moi : « Pas du tout, c'est une illusion : « l'Homme par qui le désert croît... », Nietzsche... »

Lui : « Et toi vilain petit canard psychotique, tu les trouves bizarres... Tout est raccord... »

Moi : « Si la majorité des gens étaient sains, alors l'humanité irait vers le mieux, or elle va vers le pire. »

Lui : « Et je ne suis pas si gentil, car de ma part tu ne récoltes que sarcasmes et pas une once d’empathie... »

Moi : « C'est vrai mais d'ailleurs la crise est exponentielle, c'est-à-dire que tout va de plus en plus mal et de plus en plus vite. Je préfère des sarcasmes sincères à un empathie feinte, donc je t'aime bien ! »

Lui : « C'est tout ce que tu auras car tu ne mérites pas mieux... »

Moi : « J'aime pas trop être l'objet d'empathie, ça me met mal à l'aise. »

Lui : « Comme une figure houellebecquienne qui se respecte... Tu ne peux inspirer que mépris et sarcasmes... Ah ah ah !!! »

Moi : « D'aussi loin que je me souvienne, mes deux parents m'ont toujours traité comme une « merde », sans que cela leur pose le moindre problème de conscience. C'était des baby-boomers certes, mais un peu plus originaux que la moyenne, depuis j'ai pris l'habitude... »

Lui : « Bon je me casse faire mes courses, tu aurais pu être une rose poussant sur un tas de merde... Tu es responsable de certains de tes choix... »

Moi : « La vie n'est pas belle objectivement, au mieux on peut se dire que c'est une épreuve douloureuse qu'une entité supérieure nous impose, sinon cela veut dire que c'est totalement absurde et dénué de sens. »

Lui : « Ça c'est parce que tu n'as aucune appétence pour le cosmos et l'infini... »

Moi : Ah bon, heureux de l'apprendre ! C'est pourtant l'illusion qui te fait vivre, pas la réalité, personne ne pourrait vivre d'ailleurs dans la pure réalité. »

Lui : « Tu préfères rester le nez dans ton tas de fumier... »

Moi : « « Dieu est un scénariste médiocre, c’est la conviction que cinquante années d’existence m’ont amené à former, et plus généralement Dieu est un médiocre, tout dans sa création porte la marque de l’approximation et du ratage, quand ce n’est pas celle de la méchanceté pure et simple. », citation de Houellebecq dans son dernier roman Sérotonine... »

Lui : « La réalité n'existe pas, la nôtre n'est que subjectivité et la science nous sort un peu la tête de la fosse... »

Moi : « Si Dieu est un très médiocre créateur, comment pourrais tu être parfait, ou même seulement heureux ? Impossible ! »

Lui : « Le bonheur fugace tient dans l'imperfection... »

Moi : « Ton bonheur c'est la méthode Coué, en réalité tu es très malheureux, comme tout le monde à part les simples d'esprit.
Très très fugace et très très imparfait, il ne reste plus beaucoup de place pour le bonheur, éventuellement pour la joie. Car le bonheur est une joie qui dure...
Moi aussi j'ai des instants de joie, mais ce n'est pas le bonheur, qui quand il existe, et a priori je conçois bien qu'il puisse exister chez certaines personnes douées pour ça, est de toute façon une construction parfaitement artificielle et purement relationnelle, comme tout ce qui est humain. Humain par nature relationnel, qui est le contraire de l'individualisme que veut nous imposer le néolibéralisme incarné par Macron notamment et sans doute ses successeurs, jusqu'à l'implosion totale de toute idée de société donc de tout bonheur possible.
Mais toi petit égoïste néodarwinien, tu penses que la misère qui est la tienne au sein d'un système qui te dépasse et broiera sans doute la plupart de tes enfants, est le bonheur, pauvre fou, fuis, fuis !
Fuis, fuis... Pauvre fou néodarwinien !
La société n'est pas une juxtaposition d'individus que rien ne relie, et qui est la société idéale des néolibéralistes voulant vaquer égoïstement à leurs affaires pour s'enrichir toujours plus. Tu ne t'intéresses pas au néolibéralisme, le néolibéralisme s'intéressera à toi et surtout à ta progéniture, ah ah ah !!! »

Lui : « Tu crois vraiment avoir des idées originales ? »

Moi : « Le peuple ? « Mais lequel, d’où ? Comment ? » comme dirait Macron, qui souhaite abolir en lui, le peuple, tout sentiment d'appartenance susceptible de déboucher sur une quelconque solidarité, honnie par les libéraux ou néolibéraux, dont le but est de détruire tout ce qui fait encore lien au sein de la société, et dont le mouvement des Gilets Jaunes constitue peut-être l'ultime, mais malheureusement dérisoire réaction... mais saine, là oui saine pour le coup !
« La réalité n'existe pas, la nôtre n'est que subjectivité et la science nous sort un peu la tête de la fosse... », tu ne crois pas si bien dire ; la subjectivité c'est la métaphysique du Sujet, l'humanisme, l'Homme mesure de toute chose. Mais tu fais un contresens absolu : ce ne sera pas notre salut, mais c'est ce qui nous conduira de façon irréversible au nihilisme absolu c'est-à-dire à notre perte, en imposant à la Nature notre subjectivité prédatrice, c'est-à-dire notre volonté de puissance proprement humaine... trop humaine !!
Voilà, dès que le débat s'élève un peu au dessus de ta petite personne vaniteuse et imbue d'elle-même, il n'y a plus personne, tu es aux abonnés absents, tu ne réponds plus.
C'est ton petit côté BHL vaniteux et imbu de lui-même ? »

Lui : « Je suis chez Auchan, c'est pour dire... »

Moi : « Nihiliste !!
C'est toi qui en réalité ne mérite que mépris et sarcasmes effectivement, mais je suis grand seigneur, et tu es touchant dans ta volonté farouche et en même temps pitoyable et pathétique, voire dérisoire, de faire ton bonheur et surtout celui de tes enfants au sein d'une société qui n'en est plus réellement une, et dont la vocation première est de broyer les individus fragilisés par le darwinisme social, afin qu'une tout petite minorité de prédateurs cupides, puisse mieux exploiter l'ensemble fragilisé et décomposé, pour s'enrichir de façon démesurée. Ça donne presque envie de chialer pour nos/tes pauvres enfants que je/tu essaies de protéger au sein d'un monde qui ne fait plus société et est de plus en plus hostile et menaçant.
Tous tes efforts obstinés et dérisoires finiront par se heurter au mur impitoyable de la réalité, et les générations d'après, nos enfants donc, ne récolteront que le malheur que les précédentes ont semé souvent par irresponsabilité et inconscience ; ou parce qu'elles étaient tout simplement envoûtées par la volonté de puissance contenue dans la métaphysique du Sujet, conduisant directement au nihilisme donc à notre auto-destruction programmée, tels les enfants hypnotisés derrière le joueur de flûte de Hamelin. »

Lui : « On devrait survivre plus longtemps que les chimpanzés qui n'ont pas de métaphysique... »

Moi : « Fuis, fuis, pauvre petit fou néodarwinien... sur la face cachée de la Lune ! « On devrait », oui parce qu'avant de disparaître, l'Homme, cet animal inconséquent, vaniteux et imbu de lui-même, fera disparaître tout ce qui est encore vivant sur Terre en ayant bonne conscience et en pensant comme toi, que c'est ça le Bien...
Pauvre fou amoureux de l'Homme et de l'humanisme, et de son potentiel génétique rempli de promesses, d'« intelligence », alors qu'en réalité nous sommes si près du terme, c'est-à-dire de la catastrophe absolue (puisque la Shoah n'était qu'une catastrophe relative)...

Notre métaphysique n'est pas du tout notre salut, c'est ce qui fera notre perte, bon sang tu n'as pas encore compris, ou tu le fais exprès pour me titiller ? »