lundi 21 janvier 2019

Houellebecq est l'antithèse de Macron



Houellebecq est l'antithèse de Macron, il pleure sur le sort des victimes du libéralisme et se moque cyniquement au sens noble de Diogène, des gens qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes : c'est-à-dire la grande majorité d'entre nous, incapable de prendre conscience qu'elle est collectivement victime plus ou moins collatérale voire consentante, du libéralisme sauvage qui s'exerce de façon décomplexée et sans tabou, surtout depuis la chute du bloc soviétique ; alors que Macron s'en amuse, effectivement : Macron et l'humour ?
Mort de rire à Souillac pendant qu'un maire évoquait la situation des titulaires du RSA... Ce que ne sait pas ou feint de ne pas savoir notre président c'est que l'humour est avant tout savoir rire de soi-même, suivant cette définition il en est totalement dépourvu. Mais qui en doutait encore au vu de la vague acharnée de répression policière qui s'abat sur le mouvement des gilets jaunes, dans le silence assourdissant des médias hormis Ardisson à qui il faut bien reconnaître ce courage : ce qui prouve bien que Macron est aux ordres des possédants qu'il reçoit aujourd'hui à Versailles, et que dans ce domaine là, celui du néolibéralisme et donc du pognon, il ne supporte pas le moindre esprit de dérision c'est-à-dire la moindre contradiction.

Pour lui les pauvres, le « populo », c'est rigolo, surtout quand ça s'en prend plein la gueule, que ça saigne, que c'est éborgné à vie ou que ça a la main arrachée, ah ah ah !!! Qu'est-ce qu'on se marre... D'ailleurs c'est tellement peu sérieux qu'aucun média ne se risque à en faire un sujet d'actualité, c'est pour vous dire à quel point ce n'est pas sérieux, enfin ! Mais le pognon c'est très sérieux, surtout quand il ne sert pas à réduire les inégalités mais à les augmenter pour en avoir toujours davantage, comme le montre le dernier rapport de l'ONG Oxfam sur les inégalités publié aujourd'hui : qui affirme que les 26 personnes les plus riches du globe possèdent autant que la moitié la moins riche de l'humanité. Bref tout cela pour dire que Macron est bien l'homme de main, le nervi - pour parler comme Luc Ferry - des possédants, et qu'il ne changera jamais pas plus que la situation du pays et de l'Europe, sauf si les peuples se décident enfin à reprendre leur destin en main, en espérant que cela fasse tâche d'huile sur le monde entier, c'est-à-dire que la mondialisation se fasse enfin par la redistribution des richesses et le social et non par le libéralisme et la loi du fric...

2 commentaires:

  1. On peut certainement en finir avec le libéralisme le capitalisme et la démocratie , trois choses qui ne sont pas sans rapports . Il est exact que ça ne convient pas très bien avec la nature humaine , qui semble préférer les rois dieux , la magie et le despotisme .

    Quelques siècles de libéralisation et de rationalisme ont plus fait pour le bien être de l' humanité que les dix millénaires qui ont précédé depuis l' invention de l' élevage et de l' agriculture . La durée de le vie humaine a augmenté de plus de cinquante ans , on a lutté contre la souffrance la maladie et la misère , on a arraché les basses classes de la société ( c'est à dire les neuf dixièmes ) à sa misère , à son avilissement , à son abrutissement , on lui a donné une vie infiniment moins cruelle et la possibilité de s' instruire . reste à savoir si c'est ce que souhaite l' humanité et ce qui lui convient . L' extrême droite , de Platon aux dictateurs modernes , a toujours dit : non . Elle a peut être raison .

    Le nazisme , le stalinisme , l ' islamisme , donnent aux hommes ce que le libéralisme ne pourra jamais lui donner : des dieux vivants , le devoir de retomber à quatre pattes , la possibilité de battre ou de tuer les plus faibles , la joie de se prosterner , de ne pas penser , d' obéir , de torturer , de se sacrifier et d' offrir sa vie , des dieux tels que les hommes les ont toujours connus qui veulent du sang humain . C'est peut être cela qui convient le mieux aux humains . Il est parfaitement possible que la civilisation soit une erreur . Il est vrai que les joies de la sauvagerie et du primitivisme ont un prix , la souffrance , une vie courte , la terreur et l' horreur , et la démence . Beaucoup de nos contemporains semblent prêts à payer et à retrouver la servitude la misère et le sacrifice humain .

    L' humanité fera son choix .

    Je rappelle seulement qu'au bon vieux temps , qui dure encore dans une grande partie du monde , plus de la moitié des enfants mouraient avant l' âge adulte , que le destin habituel d' une femme était de mourir en couches , et que peu de gens vivaient jusque à cinquante ans .

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    1. Vous caricaturez franchement, vous mettez le Bien d'un côté et le Mal de l'autre, n'êtes vous pas un peu manichéen ? Disons simplement que l'homo oeconomicus ne pourrait-il pas mettre un peu d'eau dans son vin et accepter la nature métaphysique de l'Homme, qui ne se réduit pas seulement à des considérations économiques. Franchement vous ne trouvez pas choquant que 26 milliardaires possèdent autant que la moitié la moins riche de l'humanité et que ces inégalités augmentent ?
      Pourquoi faut-il que l'Homme soit toujours aussi radical, que ce soit d'ailleurs du côté de ce que vous suggérez être le Mal absolu : le populisme, l'extrême-droite, la religion, le paganisme, ou du côté de ce que vous sous-entendez être le Bien absolu : l'économie, le libéralisme, le néo darwinisme, le calcul, l'humanisme, la volonté de puissance par l'argent.
      Le nihilisme ne se trouve-t-il pas au bout du chemin de tous ceux qui ont des idées radicales, de la radicalité des idées plus que des idées elles-mêmes ? Assimiler Platon à Hitler, je trouve ça franchement grossier ! Dans ce cas là interdisons... disons toute littérature antérieure à Marc Lévy !

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