lundi 28 janvier 2019

Laissons la justice faire son travail...



Si Jérôme Rodrigues était l'« enfant » de Macron... on voit comment la République traite en réalité ses « enfants » derrière la façade conviviale et bon enfant du grand débat et ses complices, comme Hanouna et la plupart des journalistes du PAF, faussement copains au mieux voire ouvertement hostiles et malveillants.

Lui : « Qu'est-ce que prouvent ces photos spectaculaires ? Rien du tout. S'il y a manquement du côté des forces de l'ordre, laissons faire la justice. Et laissons le pathos de mauvais goût. »

Moi : « Chacun voit les événements avec sa sensibilité, les interprétations d'un même fait objectif peuvent être diamétralement opposées subjectivement. »

Lui : « Ce qui nous intéresse, toi et moi, je crois, c'est l'objectivité des faits. Il vaut mieux laisser la justice la déterminer, plutôt que les militants, d'un bord ou d'un autre, et les parties prenantes. »

Moi : « Oui il y a ce qu'on appelle les institutions de la République pour dit-on garantir l'objectivité des faits. Mais qui garantira l'impartialité et la neutralité de la République qui aujourd'hui défend une certaine conception de la société, néolibérale et néodarwinienne ? Le monde a changé, autrefois nous avions des intellectuels qui défendaient systématiquement la cause du peuple contre les injustices du pouvoir, aujourd'hui nous en avons plutôt qui stigmatisent le peuple sous le vocable de populisme et qui légitiment le pouvoir dans ses excès néolibéraux et néodarwiniens, et n'ont que le mot « gagnant » à la bouche... Nous avons peut-être les intellectuels que nous méritons et que nous nous sommes donnés collectivement, idem pour les institutions la République et le président Macron lui-même qui ne sont que l'expression de la volonté générale. On ne peut pas faire le bonheur de l'Homme contre lui-même contrairement à ce que croit naïvement Mélenchon, et constitua sans doute l'erreur du communisme qui a partout échoué contre le libéralisme.
Tenons-nous en en ce monde hostile, néolibéral et néodarwinien, plutôt oligarchique que démocratique, à un froid réalisme et à un opportunisme aux aguets, puisque c'est le choix de la majorité et celui qui correspond le mieux au fond bestial et prédateur de la nature humaine, si nous voulons survivre ; tu as raison soyons prudents, rampons pour ne pas prendre de mauvais coups !
Les Français se sont donnés un jouet pour assouvir leurs pulsions malsaines, ou le plus souvent par paresse intellectuelle et plat conformisme à l'air du temps, et leurs pulsions malsaines ils les laissent s'exprimer depuis les années 80 et le tournant néolibéral de la société. Maintenant une minorité virulente, active et/ou idéaliste voudrait casser ce jouet nommé Macron et aller contre le cours de l'Histoire moderne qui est néolibéral et progressiste au sens de destructeur des équilibres anthropologiques, partout dans le monde globalisé ; et ne se donne parfois comme alternative par manque cruel d'imagination, qu'un populisme dont la nature est d'extrême-droite que l'on sent poindre un peu partout dans le monde par réaction aux excès du progressisme, mais tout aussi ultra libéral et néodarwinien que le néolibéralisme des libéraux historiques ; comme si l'humanité avait pris acte de sa méchanceté intrinsèque et avait fait le choix de l'accepter cyniquement en refusant toute conception idéaliste de sa nature. Pourtant je pense sincèrement que ce mouvement des GJ comporte un fond authentiquement populaire, avec le souvenir nostalgique d'un âge d'or révolu où les intellectuels et les artistes étaient encore du côté du peuple qu'ils ont désormais abandonné par appât du gain, cynisme et froid réalisme, et porte par conséquent un idéal de décence commune dont sont dépourvues les élites dirigeants et plus globalement les possédants qui contrôlent les leviers d'information. »

Lui : « Les institutions de la République sont une chose, le pouvoir politique en est une autre. »

Moi : « Je suis beaucoup plus cynique que toi sur ce coup là et moins idéaliste, et ne suis pas sûr que les institutions de la République soient entièrement étanches et préservées des grandes orientations politiques qui prévalent depuis 40 ans. Mais bon ton boulot de prof de philo c'est peut-être de faire « tenir la baraque » ; déformation professionnelle !
La neutralité et l'impartialité qui devraient prévaloir concernant les institutions de la République correspondent à une conception kantienne de la République, qui on le sait par la critique qu'en a fait Nietzsche notamment ne correspond pas du tout à la nature humaine. « Le kantisme a les mains pures mais il n'a pas de mains », on pourrait dire idem pour les institutions de la République, elles ont « les mains pures » si l'on considère idéalement c'est-à-dire bien naïvement qu'aucune volonté sous-jacente au demeurant souvent partiale ne les meut en réalité, qui a un rapport étroit avec le pouvoir politique. L'observation montre que les Hommes politiques malhonnêtes ne vont jamais en prison, au pire ont des peines aménagées ; que la justice est généralement dure avec les faibles et douce avec les forts, ; que le traitement judiciaire qui est fait des GJ et des policiers qui font des dérapages violents n'est pas le même ; que les journalistes pour la plupart ne font plus leur travail critique et d'investigation mais font preuve de complaisance pour le pouvoir politique en place etc. J'en passe et des meilleurs ! 
Les institutions de la République ne sont que l'expression de la Volonté des Hommes qui n'est jamais pure et qui découle d'une chaîne de causalité dont on a oublié l'origine ; la représentation qui en est faite n'est qu'un vernis ou ses oripeaux, les « ors de la République », qui ne servent qu'à jeter un voile pudique sur la Volonté de nature bestiale des Hommes  (Schopenhauer).
Je pense que les gens se comportent comme le modèle qu'on leur tend par mimétisme, plutôt que le contraire, que la perversion et le vice vont du haut vers le bas ce qui explique l’apparition d'un phénomène comme la petite bourgeoisie corrompue moralement par essence, mais qu'au fond ce sont les élites corrompues qui finissent par contaminer moralement les classes populaires et lui font renoncer à sa décence spontanée et commune, bref que le poisson comme le dit un proverbe chinois, pourrit par la tête. »

Lui : « Oui, il faut faire « tenir la baraque », car je vois bien ce qu'on veut détruire, mais moins bien ce par quoi on veut le remplacer. Et quand j'y songe un peu, j'ai beaucoup de crainte. Mais peut-être que je manque d'audace... »

3 commentaires:

  1. Malheureusement, le siècle présent a plutôt choisi la position de Sade : « Souviens-toi, nous dit la nature au lieu de cela, oui, souviens-toi que tout ce que tu ne voudrais pas qui te fût fait, se trouvant des lésions fortes au prochain, dont tu dois retirer du profit, est précisément ce qu'il faut que tu fasses pour être heureux ; car il est dans mes lois que vous vous détruisiez tous mutuellement ; et la vraie façon pour y parvenir est de léser ton prochain. »

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    1. C'est marrant c'est très exactement la philosophie de mon géniteur. Sinon je pense que les gens se comportent comme le modèle qu'on leur tend par mimétisme, plutôt que le contraire ; que la perversion et le vice vont du haut vers le bas ce qui explique l’apparition d'un phénomène comme la petite bourgeoisie corrompue moralement par essence, mais qu'au fond ce sont les élites corrompues qui finissent par contaminer moralement les classes populaires et lui font renoncer à sa décence spontanée et commune, bref que le poisson comme le dit un proverbe chinois, pourrit par la tête. Bref je pense plutôt comme Rousseau contre Sade, ce représentant corrompu de l'Ancien Régime, mais qui en réalité annonce toutes les dérives du nouveau monde issu de la Révolution, comme si il avait pressenti quelque chose qui allait fatalement devoir se passer, bref comme si il était au fond le plus conséquent des philosophes des Lumières (puisqu'il est de la même époque), celui qui en avait le mieux prévu les conséquences inéluctables et délétères contrairement aux idéalistes comme Kant et au naïf Rousseau...

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    2. Oui, en effet. Rousseau, demeuré un crypto calviniste genevois pensait que l'Homme était à tout le moins amendable, sauvable, qu'il existait un contrat social, etc . Sade voyait beaucoup plus loin et de manière plus pessimiste n'avait aucune illusion sur l'Homme. Dans l'Histoire de Juliette, la Nature dit à l'Homme (en gros) qu'il peut tout détruire à son gré, qu'elle n'en a rien à faire et triomphera malgré tout. Vous dites qu'il avait "pressenti quelque chose qui allait fatalement devoir se passer", et c'est exactement ce qui se produit lorsque quelqu'un sait penser. Ce n'est pas un don de prophétie mais seulement une grande intelligence.

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