vendredi 1 décembre 2023

Pensées par l'absurde

J'ai eu une vie vraiment dégueulasse, c'est un fait et non une interprétation. Manque de chance, manque de talent, ça peut arriver à tout le monde et à n'importe qui. Il faut s'extraire de sa singularité pour accéder à l'universel. Car d'après mes estimations tout va s'arranger par la baisse de la population mondiale. Elle continue toujours à augmenter un peu en Afrique noire mais ça ne va pas durer. Avec la baisse naturelle de la population mondiale, il y aura moins d'émissions de gaz à effet de serre, mécaniquement. Surtout si l'on y rajoute la transition énergétique elle-même source de croissance car vectrice d'innovations technologiques.

L'humanité va retrouver son équilibre, ses cycles naturels et même un système fondé sur la croissance pourra perdurer. Il y aura sans doute encore de très graves crises et il faudra accepter le métissage généralisé de la population européenne, c'est absolument imparable, un passage obligé, même si cela doit se faire par des cycles d'une violence inouïe qui feront passer le meurtre du jeune Thomas pour une récréation somme toute assez anodine. C'est inévitable et il faut l'accepter, Macron a bien compris que c'était le prix à payer de la métamorphose perpétuelle de la société en vue de son efficacité optimale. Macron l'a manifesté en ne participant pas à la marche contre l'antisémitisme. De ce point de vue la communauté juive, la société israélienne, attachées à leur identité comme une huître à son rocher, constituent une énigme en refusant de participer à ce métissage généralisé de la société mondiale, tant physique que spirituel, qui certes passera par de graves crises comme le 7 octobre, mais qui sont inévitables. Mais en principe tout rentrera dans l'ordre d'ici 200 à 300 ans. Nous reviendrons assez rapidement à une population de 4 milliards d'humains, et l'humanité poursuivra alors sa décroissance démographique tout en pouvant donc continuer sa croissance économique, technologique, scientifique, finalement sans dommages vitaux pour la planète. À l'échelle mondiale où déjà la décroissance démographique a commencé à porter ses fruits comme conséquence du progrès matériel des conditions de vie, partout sauf en Afrique noire, Bill Gates et d'autres grands penseurs concrets de la modernité, et non des philosophes théoriciens fumeux de la décroissance, réfléchissent déjà aux modalités de sa baisse future et souhaitable, tout simplement par le développement économique des conditions de vie de ces populations d'Afrique noire au même niveau que celles du reste du monde.

Même Zemmour le dit, c'est la démographie qui fait la loi. Au début du XXème siècle nous vivions, sauf en France, dans des pays européens en pleine explosion démographique qui explique en partie les deux guerres mondiales. Nous faisons désormais face à une autre inquiétude : celle de notre propre déclin après la parenthèse enchantée que constitua la génération des baby-boomers. L'explosion démographique aujourd'hui a lieu dans la zone la plus pauvre du monde : le cœur de l'Afrique noire et dans une moindre mesure les pays arabo-musulmans. Le libéralisme ne devra plus compter sur la jeunesse des pays développés qui est en pleine dégénérescence spirituelle, décadence morale, mais sur celle de ces pays en pleine explosion démographique, qui viennent aussi chercher un asile de protection dans nos contrées, contre la faim, contre les dérèglements climatiques, pour leur santé, pour nourrir leurs familles. Bref, c'est inévitable ! Il y a un seul pays du monde occidental qui continue à faire beaucoup d'enfants, c'est la population juive d'Israël, signe de vitalité et de non décadence spirituelle et morale, c'est le petit village gaulois qui continue à résister à l'envahisseur. C'est bien pour cela que Zemmour est ce Juif qui s'identifie à des ancêtres gaulois.

Ça se stabilisera selon moi finalement vers 1 milliards d'humains d'ici trois siècles au maximum, et la planète retrouvera sa respiration, un soulagement. Il n'y aura absolument rien à changer au système, et rien ne changera car comme l'avait dit Churchill il s'agit du pire système à l'exception de tous les autres. Ça continuera sur le modèle libéral, ou "conservateur" selon la terminologie des Anglo-Saxons, avec même une surenchère néolibérale libertarienne inévitable, avec certes des inégalités qui continueront de s'accroître, des hyper-profits, mais au fond pour le bien commun. Car la croissance ne pourra continuer qu'à la condition qu'il y ait une émulation maximale entre les hommes afin qu'ils soient motivés à continuer à entreprendre et à innover, pour faire reculer toujours plus loin la frontière, sur le modèle de la Californie découverte par les premiers colons. Or tout retour en arrière vers un système plus redistributeur de style social-démocrate entraverait le développement de l'ensemble. Une certaine inconscience est effectivement à entretenir ainsi que l'idée d'une folle et joyeuse conquête, pour maintenir une forme d'enthousiasme de la première fois, l'esprit pionnier : cela est visible dans toutes les campagnes de marketing. Car comme l'ont bien compris les libéraux et non les communistes définitivement discrédités par l'Histoire, c'est dans la nature de l'homme.

Non le progrès n'aura pas forcément la peau de l'humanité, elle a des ressources insoupçonnables. Une certaine part de hasard et de chance, qui fait pour le dire crûment de vous un prédateur ou une victime, est aussi la part du risque sans lequel on ne peut concevoir une saine émulation. Il a aussi ceux qui sont incapables d'assumer ce risque, étant aussi celui de pouvoir tout perdre, tout rater. Ceux qui s'enrichissent et enrichissent la société de leurs talents font partie de la catégorie de ceux qui assument la part de risque et seront toujours une minorité, mais que l'on pourrait qualifier de force vive, de minorité agissante. Bien sûr qu'il y aura toujours besoin aussi d'une majorité d'individus sans ambition particulière pour faire tourner tous les rouages du système. Il y a les moutons et il y a les Autres, ceux qui constituent l'altérité aux yeux des moutons. Ces derniers sont des individus utiles, mais qui ne créent pas de richesses. Il ne faut pas rêver, rien ne s'est jamais fait dans l'harmonie mais uniquement dans le conflit. Ces individus utiles il n'est pas nécessaire ni même souhaitable pour eux, qu'ils s'enrichissent trop, le principe étant d'en tirer le maximum en leur donnant le minimum. C'est d'ailleurs la frustration et l'aigreur qui dominent dans cette catégorie de la population, il n'y a pas de raisons souhaitables pour que cela change dans l'immédiat ; par contre sur le long terme on peut s'attendre à une amélioration considérable des conditions de vie au sein du système, qui deviendra de plus en plus harmonieux et de moins en moins conflictuel, lorsqu'enfin les fruits du progrès pourront profiter à tous.

Par contre le métissage sera absolument généralisé, sauf en Asie qui le refuse catégoriquement pour l'instant - et en Israël, mais ce n'est peut-être espèrons-le que temporaire. Il faut voir le bien de l'ensemble, le bien commun, pour prendre conscience des nécessaires sacrifices qui s'imposeront aux individus, voire le sacrifice nécessaire de certains individus qui coûtent trop cher à la collectivité car ils ne sont pas productifs, Jacques Attali n'est pas très loin d'avoir raison lorsqu'il préconise une forme d'euthanasie des personnes âgées improductives maintenues artificiellement en vie au détriment de l'intérêt général, qui coûtent un pognon de dingue. Il faudra traiter ce problème avec le maximum d'humanité tout en veillant à ce qu'il n'entrave pas la marche du progrès et de la croissance, qui je le répète repose sur la concurrence et la compétition entre les hommes faisant forcément des victimes : les perdants de la mondialisation - encore un autre problème que celui des personnes âgées. Ces victimes sont réelles et absolument inévitables dans un régime compétitif de guerre de tous contre tous. 

Je pense que l'on pourra régler ce problème par un système de revenu universel, permettant aux inadaptés, improductifs et autres parasites, de vivoter, sans que leur existence ne nuise à la marche en avant de l'humanité méritante, sur le modèle méritocratique. Au fur et à mesure de la décroissance démographique, ces ratés du système apparaîtront de moins en moins nombreux et scandaleux, peut-être même qu'une forme d'harmonie encouragée par la décroissance démographique pourra rendre acceptable de plus en plus, le principe fondateur que constitue le conflit comme base du système. 

Je prévois donc qu'absolument rien ne changera, et qu'on assistera même à une forme de radicalisation libertarienne du système libéral, sans que cela ne nuise aux équilibres écologiques de la planète - par la décroissance démographique répétons-le. Ne pas maintenir ce progrès innovant dans son essence, qui est tout le contraire de la justice sociale mais nous devons l'accepter, pourrait conduire à une forme de stagnation et de démotivation de la minorité agissante devant continuer de s'enrichir exponentiellement comme garantie de sa motivation, elle-même source de toute innovation seule apte à maintenir le système capitaliste hors du danger que pourrait constituer pour lui la baisse tendancielle du taux du profit, source de toutes les crises et récessions.

La vie a toujours été cruelle pour les faibles et les moutons, c'est-à-dire l'écrasante majorité du genre humain, mais sous des modalités différentes.