lundi 1 décembre 2014

Accord de soi avec soi

Peut-être que si la doctrine du libéralisme économique triomphe, c'est parce que ceux qui l'ont portée en premier, les Anglais, sont en accord par leur doctrine avec les aspirations les plus profondes du cœur humain : la conservation de soi et l'accord de soi avec soi, c'est-à-dire la bonne conscience ; et qu'ils sont ainsi devenus les travailleurs les plus infatigables et les plus efficaces sous la figure des Américains. Alors que le catholicisme comme le communisme sont des "religions" par essence gangrenées par l'hypocrisie, la mauvaise foi, car trop éloignées de la nature profonde de l'homme qui est le born to win cher aux Anglais ; et que ces "religions" universelles ne poussent pas l'individu à faire des efforts, à force de privilégier le groupe et le troupeau et de dénigrer l'argent et l'égoïsme primal de l'individu. C'est de l'égoïsme primal de l'individu que les Anglais puis les Américains ont tiré toutes leurs victoires sur des systèmes apparemment redoutables : hégémonies espagnole, française, allemande, puis russe, toutes ont été vaincues car portées par des systèmes universaux, alors que la logique anglaise puis américaine est une logique individuelle de marin puis de cow-boy.

Pourquoi nous ne voyageons pas dans l'espace ?

La gauche représentée par le PS, est aujourd'hui dans sa doctrine économique vassalisée par la pensée anglo-saxonne du salut par l'argent, le dieu des Américains est effectivement un billet de banque ; "in god we trust". Il est difficile aujourd'hui de faire la différence entre Sarkozy et Hollande sur le fond, même si on peut leur accorder quelques divergences sur la forme : ce qui explique le désintérêt croissant d'un grand nombre de nos concitoyens pour la politique française, et le faible rayon d'action de cette dernière (vassalisée par la pensée libérale qui a pour ancêtre la doctrine protestante, qui n'est pas la religion de référence en France, c'est donc une petite aliénation) ou pire leur repli sur des partis qui pratiquent la démagogie.
Google et compagnie sont les "marchands du temple", la singularité technologique est pour eux un moyen de se faire du fric, ils ne sont pas portés par un vrai projet révolutionnaire et par une eschatologie de type technologique. Tant que les chercheurs seront manipulés par de grandes firmes comme google, le projet libéral continuera à l'emporter et à travers lui, l'idéologie protestante qui accorde le salut aux riches. Les Anglo-saxons sont tellement tributaires de cette idéologie que le salut ne viendra pas d'eux, mais d'autres peuples porteurs d'un message de salut par la technologie pas par le fric : mais cela est-il possible dans le monde des humains ? Tout ce qui n'est pas de l'ordre de l'idéologie du salut par le fric est aujourd'hui impensable, ne parlons pas des Anglo-saxons ni même des Européens, Allemands et Français qui sont aujourd'hui leurs vassaux. Peut-être que si le salut doit advenir, viendra-t-il d'Asie, et du bouddhisme ; que je connais au fond trop mal pour savoir si il est susceptible de porter en germe, le dépassement du salut par le fric, donc le dépassement du libéralisme, qui lui même découle de la doctrine protestante.

Les individus rêvent mais la société elle ne rêve pas, elle est malheureusement portée par des archétypes d'ordre religieux dans leur essence, et parmi ceux-ci la croyance que le salut vient par l'argent. Aucune doctrine n'est pour l'instant capable de dépasser cette croyance, donc le beau rêve de voyage dans l'espace reste une chimère, il faudrait vraiment que l'instinct de conservation de l'espèce soit menacé pour que cette dernière se bouge.

lundi 24 novembre 2014

Démagogie populiste contre démagogie libertaire

Je pense simplement que Hitler et Jésus avaient des points communs sur le plan physiologique : extrême fragilité et sensibilité exacerbée, peut-être impuissance notoire, immaturité sexuelle pour Jésus selon Nietzsche. De plus je persiste à dire que le génie de Hitler a été de dire aux Allemands ce qu'ils voulaient entendre, et qu'il a fait cela au départ comme un mécanisme de défense d'enfant battu, qui ensuite s'est transformé en machine de domination, il ne les a pas forcé, c'est le groupe qui s'est donné à lui. Aujourd'hui aussi en France, il y a des gens qui disent aux Français ce qu'ils veulent entendre (j'en connais un particulièrement qui vend beaucoup de livres en ce moment et qui ne dit pas que des âneries, car il y a eu quand même beaucoup de manipulation de la gauche sur la jeunesse dans les années 80), alors que PS et UMP s'échinent à nous faire avaler la potion amère du libéralisme et des ravages sociaux qu'il entraîne, toujours au nom du libre échangisme et de la libre circulation des personnes ; et que cela s'accompagne toujours pour la gauche, d'un discours libertaire post soixante-huitard. Attention à ne pas trop tirer sur la corde de la globalisation de la part de ces deux grands partis démocratiques, car il est évident que ce seront alors les plus démagogues qui tireront les marrons du feu. Il faudrait effectivement une politique étatique plus volontariste, et protectionniste, en matière économique et concernant les flux migratoires, et pourquoi pas à l'échelle de l'Europe, ce serait souhaitable ; à défaut de quoi on augmentera encore les déséquilibres qui mettent en danger la démocratie.

dimanche 23 novembre 2014

Il n'y a pas de responsabilité individuelle, mais seulement des responsabilités collectives

L'individu aujourd'hui et de tout temps n'est pas celui qu'on sauve mais celui qu'on condamne, le Christ en a fait les frais en tant que personne, ceci dit débarrassé de toute notion théologique (comme celle absurde de "peuple élu"), Jésus était une personne contingente avec rien de divin, tout comme le peuple juif est un peuple contingent avec rien de divin. Nietzsche a établi la psychologie de Jésus : c'était sans doute physiologiquement quelqu'un de très faible, sans doute immature sexuellement, voire impuissant. Les responsabilités ne sont jamais individuelles mais collectives lorsqu'il s'agit du traitement de la différence. A l'époque de choisir si elle décide d'être humaine ou inhumaine : comment traite-t-elle ses marginaux, ses exclus, ses criminels c'est-à-dire ses brebis égarées, c'est-à-dire au fond on peut le dire aussi comme ça aujourd'hui, tout ce qui ne relève pas de la définition du bourgeois, grand ou petit, ou encore tout ce qui ne relève pas de la classe moyenne ?
Hitler à l'instar de Jésus avait un profil de bouc émissaire, car différent des autres individus qui composaient le groupe que formait la société allemande, son génie a été de dire au peuple allemand ce qu'il voulait entendre, ainsi il a retourné la force du groupe à son avantage ; mais Hitler n'est pas l'inventeur de sa doctrine monstrueuse, c'est le groupe qui l'est. Groupe qui devant la monstruosité du résultat (monstruosité que les nazis cherchaient à cacher), et par fausse pudeur (alors que c'était au fond ce que le groupe désirait dans ses tripes) et aussi face à la défaite, s'est empressé de renier son guide, par instinct de conservation, comme Pierre a renié Jésus pour sauver sa peau. Evidemment la comparaison est glauque, mais c'est que Jésus et Hitler appartiennent à un  type humain similaire, celui du bouc émissaire.

Quant à aller jusqu'au bout de ses idées, ou mourir pour ses idées, c'est la définition du fanatisme, et là on rejoint le théologique : non je pense que cela n'en vaut pas la peine, car cela impliquerait l'existence d'une transcendance, ce que je nie fermement : il n'y a rien, et c'est cette idée qu'il faut accepter et qui plonge la plupart des hommes dans le désespoir, voire des groupes entiers, des nations entières, des religions qui se plongent dans la guerre avec fanatisme.

Réponse du professeur : La comparaison Hitler/Jésus n'est pas glauque mais fausse. Hitler n'est pas un bouc émissaire, son peuple ne lui a fait porter aucune faute. Hitler sacrifie son peuple, se sacrifie ensuite, mais n'est sacrifié par personne. Rien à voir avec Jésus. Et puis, c'est bien Hitler qui est l'inventeur de l'hitlérisme.

mercredi 12 novembre 2014

Sur mon adhésion à certaines valeurs

Je ne pratique pas le prosélytisme, je ne communie pas non plus, je ne suis absolument pas pratiquant, ni même baptisé, et tout cela n'est pas à l'ordre du jour pour moi, peut-être dans mes vieux jours. Mon adhésion à certaine valeurs est purement théorique : je ne suis pas croyant mais plutôt nihiliste. Je pense qu'il n'y a "rien" (mais rien c'est encore trop), que la vie est un moment fait d'émotions, qui a une certaine valeur, mais aucune doctrine ou théorie n'est en mesure de donner un sens à la vie, on est là mais on ne sait pas pourquoi, il n'y a pas de réponses. Les croyances que l'on a ne sont pas nécessaires mais contingentes, elles dépendent du hasard qui détermine notre trajectoire dans l'existence, la première et principale cause de notre existence nous vient de notre famille et du rapport que l'on a eu avec elle ; aussi tout cela est-il une question de chance : la famille dont on est issue. Bien sûr cela est un motif d'injustice, dans l'avenir il faudrait minorer au maximum l'importance de la famille, favoriser l'égalité au détriment de la liberté. Je ne dis pas ça pour le confort des gens mais dans leur intérêt ; car l'intérêt est la préservation de la vie sur Terre, qui forcément doit passer par une certaine forme de régulation de l'espèce humaine.  Mais penser qu'il n'y a rien, c'est encore croire en quelque chose : croire qu'il faut sauver la planète par exemple, et en premier lieu ; c'est cette croyance qui de plus en plus va s'affirmer comme fondement métaphysique en remplacement des religions plus encore que la Shoah.
Rien n'est nécessaire dans notre existence, aucune valeur n'est transcendante. Le bien et la mal sont affaire de ressenti, de sensation. Est mal ce qui nous fait du mal : les nazis ont fait du mal à beaucoup de gens, donc ils représentent le mal. eux-mêmes ne pensaient pas être le mal, au contraire ils pensaient sans doute faire le bien. Leur guide, Hitler était sans doute un homme en grande souffrance du fait de sa relation à son père. L'origine du mal se situe presque toujours dans la famille. D'où mon plaidoyer pour un État plus présent encore en matière d'éducation, pour un État plus providence qu'il ne l'est aujourd'hui, pour un État non pas seulement européen, mais mondial.
Comment valoriser la vie ? Le nihilisme peut déboucher sur un culte de la vie, mais sans aucune transcendance. Et pourtant je privilégie les valeurs du catholicisme : c'est un paradoxe. C'est mon histoire personnelle (immanence), qui l'explique, c'est du domaine du ressenti. J'irais même plus loin, je déteste l'église, la plupart des curés, je n'ai pas eu une bonne expérience de l'école catholique, je préfère l'école laïque ; mais ce vieux monde catholique est méchant parce qu'il est sur la défensive, il fut une époque où les valeurs qu'il proposait était positives, aujourd'hui elles sont largement négatives ; mais de l'autre côté le monde libertaire et libéral propose des valeurs de destruction, alors que choisir. La mort ou la mort ?

mardi 11 novembre 2014

Le dogme

On a fait de la deuxième guerre mondiale et plus particulièrement de la Shoah, un dogme qui occulte tout le reste, un dogme qui définit les valeurs du bien et du mal, et dont tu as choisi par ta profession et ton engagement d'être le gardien, il n'y a certainement pas de tâche plus noble. Mais attention à ce que l'idole, ne se renverse pas sur ses adorateurs. Personnellement je ne m'en cache pas je préférerais que ce soit les vieilles valeurs du catholicisme qui nous gouvernent, mais la société et les événements en ont décidé autrement, je crois qu'une des explications de la crise profonde qui ravage aujourd'hui la France, se trouve là. La parole libre est devenu tabou, et des personnes qui parlent plus librement comme Zemmour, Finkielkraut ou Emmanuel Todd, sont décrédibilisées par la doxa officielle "antiraciste", "tolérante", libertaire et libérale.
Si l'on a eu un père difficile comme le mien, on a qu'une seule envie, c'est de déboulonner l'idole, quelle qu'elle soit. C'est aussi une des explication psychologiques que l'on donne de l'œuvre de Zemmour : c'est quelqu'un qui ne s'aime pas CQFD. Dans un monde tolérant antiraciste, libertaire et libéral comme le notre l'on ne peut que s'aimer, bienvenue dans le meilleur des mondes.

Bordel en France, vers le chaos ?

-Le débat politique actuelle semble porter sur l'Allemagne, je pensais qu'une alliance avec l'Allemagne était possible. Apparemment nos deux nations France et Allemagne sont incompatibles. Donc l'Europe est un leurre, ou bien une sorte de cheval de Troie manipulé par les Allemands.

-Wow, le 11 novembre ça t'inspire...

-Pourtant avec leur démographie vieillissante, on pourrait penser que la France sera en mesure de manger l'Allemagne d'ici 10 ans

-C'est ce que disent les experts (anglais entre autre...)

-Mais la France sera peuplée majoritairement de musulmans, donc quelle sera la politique de la France ? Celle de l'Iran ?

-Toi t'as trop fumé les statistiques de Zemmour, ça te monte à la tête...

-L'effet anti-Zemmour va finalement faire le jeu de l'immigration incontrôlée et incontrôlable au nom des droits de l'homme. Mais la France est-elle un droit de l'homme ?
J'ai le sentiment que cela pète plus qu'avant en matière de politique, comme si la parole se libérait. Ou alors que ça va pété, car les idées du FN sont de plus en plus banalisées, au point qu'ils sont les seuls à proposer une alternative crédible à l'ultra libéralisme. Si j'ai tort cite moi un autre parti? Même un intellectuel comme Emmanuel Todd dit que le PS actuel est à droite.

-Comment, 8,7 % de la population imposera-t-elle son mode de vie aux autres?
Arrêtes de fumer du Zemmour, c'est mauvais pour la santé...

-Le PS actuel est donc à gauche selon toi ?

-Bien sûr que non, il suce la bite du libéralisme depuis un bail...

-Alors quel parti propose une alternative ? Finkielkraut, Todd, Zemmour font le jeu du FN. Pour deux d'entres eux la peur de l'Islam est plus forte que celle de l'extrême droite ; pour le troisième, Todd, seul le FN propose une alternative à la politique européenne qui brise notre économie.

-Des micro partis ayant consciences et prenant en compte les enjeux du futur, en rupture total avec les appareils actuels, mais avec le risque qu'ils le deviennent (comme les verts) avec le succès des urnes (je parle à 10 ans là)...

-Selon moi, ce sont plus des partis anarchistes que de gauche. La gauche est héritière de Rousseau, Hugo (progressiste), de Jaurès et de Blum (partage des richesses). Or cette doctrine présuppose que l'homme est bon, or les progrès de la science nous montre scientifiquement que l'homme n'est pas bon, mais avant tout égoïste. Donc la doctrine anglo-saxonne du libéralisme fonctionne mieux car elle est plus proche de la réalité humaine. La seule alternative est une certaine forme de totalitarisme : régulation de la population humaine, pas plus d'un milliard sur Terre.

-Je pense que l'avenir politique est à la fois global (un super ONU démocratique pour prendre les décisions globales) et local, au niveau d'une région actuelle, pour moi c'est la mort de la centralisation étatique à moyen terme.
Avec bien sûr des formes de démocratie participatives en local...

-Tu es donc un Européen convaincu ?

-Pas dans sa forme actuel...

-Le gouvernement européen comme première étape vers le gouvernement mondial. Le problème de l'Europe, c'est que c'est une bonne idée, mais que dans la réalité cela ne marche pas. Pour qu'un Etat mondial puisse marcher, il faudrait qu'il soit totalitaire, pour garantir l'égalité.
L'Europe aujourd'hui et sa monnaie l'euro, n'avantage que l'Allemagne, et ce pays égoïstement ne pense qu'à sa poire.
L'Allemagne ne redistribue rien du tout, pourtant c'est grâce aux autres pays européens qu'elle a construit sa fortune.

-D'accord..

-Si c'était la France dans la position de l'Allemagne, que crois tu qu'elle ferait ?

-La même politique...

-Donc il faut du totalitarisme, pour établir de l'égalité, réguler le nombre d'habitants sur Terre, et supprimer la famille comme chez Huxley (le meilleur des mondes). Comme l'homme n'est pas bon, et là tu es d'accord avec moi, il faut le priver de liberté.
Ce que je dis peut paraître choquant, c'est pourtant notre avenir, et c'est d'ailleurs conforme à beaucoup de scénarios de science fiction proposés par des artistes écrivains ou cinéastes.

-L'homme appartient à la nature, il n'est donc selon moi ni bon ni mauvais en dehors du contexte social et culturel. Tout est question d'éducation (en dehors de la psychopathie pathologique).

-Tu crois en l'éducation. Mais alors que faire des mauvais élèves et des pervers narcissiques (plus mauvais on ne peut pas faire). C'est la famille qui fait entrave à l'éducation. Il faut donc du totalitarisme pour supprimer la famille et éduquer les masses.
Or la communisme a perdu contre la famille (la middle class américaine)

-Ces trais "génétiques" si il s'avère qu'ils le sont, seront éliminés comme l'est la trisomie aujourd’hui, c'est l’eugénisme rampant, mais peut être salvateur...

-Ce ne sont pas selon moi des traits génétiques, mais des traits familiaux

-Heu c'est un peu pareil non?

-Ta croyance en l'éducation fait penser à Rousseau : L'émile. Oui l'homme n'est ni bon ni mauvais, certainement, objectivement. Moi j'ai tendance à le voir plutôt mauvais, mais c'est subjectif : c'est ma pathologie ; le pessimisme, dans la lignée de Schopenhauer, Finkielkraut et aujourd'hui de divin enfant des ronchons : Zemmour

-T'es brillant Erwan, pourquoi n'essayes-tu pas d’imaginer un meilleur avenir plutôt que ronchonner le passé comme le rat...

- Je crois que ce sont les mots de la famille qui façonnent notre cerveau. Retiré à notre famille et confié à notre nouvelle famille, ce sont les mots de notre nouvelle famille qui façonneraient notre cerveau.
Donc ce n'est pas génétique héréditaire, mais acquis par le milieu

-Une partie de nos gènes est accessibles à l'influence du milieu...

-Disons que l'influence des gènes est chez l'homme moins prégnante que chez les autres animaux, en raison du langage qui modifie la donne, c'est le langage qui façonne notre cerveau beaucoup plus que les gènes.
Or la question que je me pose est : pourquoi le langage de mon père était-il si mauvais ? C'est la question de l'origine, la question du mal absolu et du père forclos : explication psychanalytique que j'ai trouvé aux écrits de Zemmour dans un des nombreux articles destiné à le décrédibiliser : Zemmour aurait eu un père qui le battait. Donc Zemmour ne s'aime pas lui-même CQFD. Autrement dit on doit fermer sa gueule si l'on ne s'aime pas soi-même : bienvenue dans le meilleur des mondes.

-Dans un avenir pas si lointain tu ne serais pas né et moi non plus...

-Ah j'attends avec impatience le pourquoi.

-Moi ?? Juste pour ma myopie, et toi certainement pour une "malformation" génétique que tu ne connais peut être même pas..

-Ce que tu décris est ni plus ni moins que le nazisme.

-Prévenir une tare n'est pas éliminer les "tarés"..
Le meilleur des mondes quoi...

-On est d'accord alors
C'est une certaine forme de totalitarisme
On prive les familles d'une certaine liberté, et du hasard.

-C'est la fin de l'évolution darwinienne et le début du transhumanisme et l'élimination aujourd'hui de la trisomie et demain des myopathies en fait partie...

-C'est pourtant ce que moi je préconise, et ce que toi tu ne fais qu'acter comme une conséquence inéluctable de la modernité technologique portée par le transhumanisme.

-J'acte des choses dont 90% des gens n'ont pas conscience...

-D'ailleurs donner un nom à cette évolution comme transhumanisme, a tendance à en faire une secte, c'est ni plus ni moins que ce qu'on appelait il y a peu le progrès.
Transhumanisme cela fait un peu théorie du complot.

-Oui mais jusque là le progrès ne touchait pas l'intégrité de l'homme (hormis lunettes, pacemaker et jambe en bois...)

-Comme si des hommes de l'ombre décidaient de l'avenir de l'humanité

-C'est pas du complot, ça se passe en plein jour, les objectifs et les moyens d'y parvenir sont en accès libre et documentés...

-Etablissement pour chacun de sa carte génétique?

-NBIC mec, c'était déjà dans le programme de puissance de Clinton..

-Choix du gamin par les parents en fonction de son patrimoine génétique, cela n'a l'air pas bien méchant.
Allons-y, touchons à l'intégrité et à l'intégralité du genre humain, et alors nous aurons du totalitarisme.
Bienvenue à Gattaca

-Mates la vidéo de Laurent Alexandre et dis moi ce que tu en penses.
www.youtube.com
www.numerama.com

-Ok je te dirais ça dans quelques heures ou quelques jours. De toute façon on ne sera pas là pour voir le résultat. De plus je pense que les traditions sont meilleures pour l'esprit humain que le modernisme. Comment concilier alors hyper modernisme et tradition, je crois que les nazis se posaient déjà cette question.
Les nazis ne tuaient pas par plaisir, mais au nom d'une idéologie. Le transhumanisme cela pourrait être le même genre d'idéologie que le nazisme, même au nom de la prévention.
Si les nazis avaient pu prévenir ils auraient prévenu, mais pris par le temps, et par cynisme certainement ils ont fait usage de l'extermination pour réguler. Mais réguler, que ce soit par l'extermination ou par la prévention, n'est-ce pas la même idéologie à l'œuvre derrière ?
Il y aura de grandes résistances avant de parvenir à la régulation acceptée par tous.
Sinon je change de sujet, je pense qu'effectivement Interstellar est un bien meilleur film (j'en ai lu quelques critiques) que divergente. J'ai eu un petit coup de cœur pour ce film, qui reste avec le recul un film mineur pour ados. A voir donc.


-C'est le premier film scientifiquement correct depuis un bail, avec en plus un message d'espoir...Bon je me casse arroser les plantes chez Gaby...

Pour une société débarrassée de la famille et des classes

On peut avoir des parents riches, ou même un peu moins riches, mais assez aisés, comme les miens par exemple et être totalement désinvesti par eux. Un enfant n'a pas à être la victime de son origine sociale qu'elle soit aisée ou modeste. Les enfants devraient être retirés à la parentalité (je dis ça même si j'ai des enfants), source de toutes les névroses et des psychoses. Le paradigme idéal, c'est le système du Meilleur des mondes (Huxley) : les enfants doivent appartenir à la collectivité humaine ( village, région, nation, monde), et non pas appartenir à une famille. Une famille riche peut-être aussi toxique qu'une famille pauvre, tous les enfants riches ou pauvres doivent être au même titre les enfants de l’État. Cela suffit les discriminations par l'argent, dans un sens ou dans un autre : je suis personnellement pour l'égalité face aux allocations concernant les familles riches ou pauvres, et à terme je suis pour la dissolution de la notion de famille.


Ce qui doit être protégé ce n'est pas la famille c'est la classe moyenne. Cette dernière devrait presque être sacralisée et servir de modèle aux autres classes. En système libéral ce sont les riches et les très riches qui servent de moteur à l'économie, les classes moyennes tendent à disparaître, et ensuite il n'y a que des pauvres ou des très pauvres : voici le programme d'un Fillon ou d'un Sarkozy, voici le modèle de société qui nous est actuellement proposé avec la peopolisation des très riches (dont Sarkozy avec le couple qu'il forme avec Carla est un des avatars), dont personnellement je me fous. Non il faut au contraire imaginer un système où les classes moyennes soient majoritaires et servent de modèle aux autres classes. Ainsi les très riches auront-ils le désir d'être un peu moins riches, et les pauvres auront un modèle atteignable, puisque les classes moyennes devront rassembler environ 80% de la population, avec pour horizon de ne former qu'une seule classe (100%) : c'était encore le modèle de société sous Giscard. Pour cela il faut une Europe forte et unie, avec des droits sociaux élevés sur toute la zone, et un véritable marché protégé à l'abri de la concurrence des pays émergents : le coût du travail n'a pas à être baissé, la demande doit être plus forte que l'offre et l'attiser : comme cela on peut tenir encore un bout de temps, créer du désir de la part des riches Anglo-saxons, et des pauvres des pays émergents pour notre système social européen, et dont la classe moyenne serait la vitrine. Avec le libéralisme, qui a commencé à faire ses ravages dans les années 80, on tient encore 20 ans, ensuite il n'y aura plus que 20% de riches et de très riches, et le reste qui vivotera, ou qui crèvera de misère comme au XIXème siècle. Le modèle doit être les trente glorieuses, pas Germinal.

dimanche 19 octobre 2014

L'artiste est un vampire

Je ne pourrais pas faire de politique, cela demande une discipline et une soumission, comme une seconde nature. Mais les "artistes" ne valent pas mieux : Les artistes, souvent ne s'aiment pas entre eux, ils admirent de façon démesurée pour créer, ensuite ils rejettent leur modèle, comme on élimine ses propres déchets organiques. Un artiste est comme un vampire, vous pensez qu'il vous admire, en réalité il vous suce le sang : d'où la fascination d'un grand artiste comme Polanski pour les vampires, le vampire c'est lui, Polanski. Propre fascination pour son image dans le miroir, voilà la définition de l'artiste, image qu'il ne voit pas dans le miroir car il est un vampire, mais qu'il voit dans le regard des autres : effroi et fascination, quand il est un véritable artiste. A lui de savoir gagner l'admiration des autres pour être audible, et pour survivre en tant qu'artiste.

L'"homme fort" de la Sorbonne

Tout le monde a toujours raison, puisque chacun se vit comme le centre du monde. Ce qui reflète le degré de réalité d'une vérité, c'est la force de conviction avec laquelle on l'affirme. Il n'y a donc pas de vérité, mais seulement la réalité. Est-ce une coïncidence si tu es toujours d'accord avec ce gouvernement, ou est-ce la façon, en "fayotant" pour le fort, que tu as d'exprimer ta vérité avec le plus de conviction ? Hier Chédin (l'"homme fort" de la Sorbonne), aujourd'hui Hollande. C'est en réalité un exercice d'admiration que je fais là, car l'important est de savoir gagner pour être audible.

jeudi 2 octobre 2014

Violence gore

Il fut une époque où la littérature était censurée parce qu'elle avait une influence sur les gens. Or la littérature n'a plus d'influence parce qu'elle est inapte à fournir le stimulus nécessaire : ceci est une conséquence de la modernité technologique. La littérature écrite va rejoindre ce que furent les hiéroglyphes égyptiens à l'époque pré-napoléonienne : une énigme incompréhensible. Les gens qui ont connu l'époque de De Gaulle savent encore lire, ils ont connu aussi la censure, heureux hommes : la censure c'est le désir. L'absence de censure ne reflète pas une avancée des libertés, mais un recul de la sensibilité pour la littérature. Ce qui fournit l'excitation aujourd'hui c'est l'image pornographique (sexuelle, ou violente, tous les types de fantasmes sont visibles) directement accessible, alors qu'elle était autrefois tabou, et véhiculée de manière sublimée par la littérature. C'est d'ailleurs un genre d'image pornographique que diffusent les terroristes de l'"état islamique", avec leurs exécutions filmées. Contre eux se dresse la dernière censure, car quand l'image libérale (violence et sexe), fait encore semblant pour vendre (publicité), les terroristes font "pour de vrai", avec les armes du libéralisme (violence gore), pour vendre.

L'homme est un coût pour l'homme

Il faut se rendre à l'évidence, je suis venu trop tard à l'intellect. Les socialistes modernes, le "PSD", ne fait preuve d'aucune imagination pour contrecarrer la crise : réduire les coûts, en premier lieu celui du travail. Moderniser, c'est-à-dire réduire les coûts, investir et augmenter l'offre sans augmenter la demande. Logiquement l'homme est devenu un fardeau pour l'humanité, logiquement la question de l'euthanasie volontaire (pour les gens sains de corps et d'esprit mais qui estiment qu'ils coûtent trop cher à la société), devrait se poser, puisque tout est une question de réduction des coûts, d'intelligence comportementale et de discipline. Or l'homme est un coût pour l'homme. Donc la modernisation de la société devrait passer par une modernisation de l'espèce humaine, en réduisant son coût pour l'espèce humaine : c'est cela la logique malheureusement du libéralisme économique, logique totalement triomphante aujourd'hui, sans autre alternative que de vieilles résistances corporatistes (les pilotes d'avion à 17 000 euros par mois, et les notaires) et sociales. C'est la logique de la "liberté" anglo-saxonne qui l'emporte sur la logique égalitaire française : pour s'en sortir il faut sortir du troupeau, condamné à une sorte d'abattoir de plus en plus légitime et légitimé. C'est bien la question de la régulation de l'espèce humaine pour la préservation de l'environnement qui se pose aussi. Or la question de la régulation de l'espèce humaine n'est jamais posée puisque la question de l'euthanasie est une question tabou, notamment pour des raisons historiques, puisque l'euthanasie renvoie à la question de l’État nazi. Et qui voudrait voir une société où ses enfants peuvent se donner la mort librement ? 

Les deux fondements qui régissent la vie humaine sont l'instinct de conservation et le principe d'identité (suis-je bien moi-même?), le regard est tourné sur soi, avant de s'ouvrir à l'extérieur. Par conséquent l'homme se regarde le nombril, quand il fait du mal aux autres (par sa "liberté", dont l'expression sociale est le libéralisme économique), et bien sûr quand il détruit son environnement.


Je peux paraître contradictoire puisque je prône une forme de régulation, et que le libéralisme économique est une forme de régulation, en éliminant de la société humaine ses "parasites". Or je suis comme Houellebecq, je pense que l'artiste est un "parasite sacré". Sera dite bonne une société qui permet à ses artistes de s'épanouir. Le bien n'est que dans l'art, le mal est partout ailleurs. Or le libéralisme est un des pires régimes pour l'artiste, puisqu'elle le considère comme un parasite. La société du libéralisme ne permet qu'aux prédateurs de bien vivre, or les prédateurs ne sont pas intéressants, ce ne sont pas des créateurs. Je prône une régulation raisonnée, non une régulation sauvage sur le modèle de la nature, qui ne permettrait qu'aux prédateurs de bien vivre. Les prédateurs, c'est-à-dire les riches, sont aussi méchants qu'ils le paraissent, seuls les créateurs sont bons ; et je soutiens aussi que beaucoup de pauvres sont mauvais. Une société qui ne privilégie pas ses créateurs : artistes, mais aussi philosophes et scientifiques, est une société en déclin. C'est cela le véritable déclin de notre société, et que déplore d'ailleurs quelqu'un comme Finkielkraut, qui au passage se trompe de cible en visant exclusivement l'immigration. L'immigration massive est cependant une mauvaise chose en tant qu'elle est une conséquence de la logique libérale et non sa cause. C'est donc la logique libérale qui est la véritable ennemie de la création, à travers tous ses parasitages, dont l'immigration est un des phénomènes, avec la télévision aussi ; mais il y en a beaucoup d'autres.

mercredi 10 septembre 2014

Les sans dents

Les pauvres en vieillissant deviennent de plus en plus inoffensifs, comme si on leur avait retiré les crocs, ils ne sont pas bons, ils sont moches (comme disait Reiser), ils sont mauvais, ce sont des sans dents. Les riches au contraire gardent toute leur agressivité en vieillissant, ils deviennent même plus méchants, les crocs leur poussent, car ils perdent la naïveté qui était propre à leur jeunesse, et la bonté est bien un rêve de la jeunesse, donc de la naïveté. Les pauvres ne sont pas bons, ils sont mauvais, et les riches ne sont pas bons, ils sont méchants. C'est comme cela que j'interprète la formule de François Hollande, les "sans dents". Quant à la vraie dichotomie, elle n'est pas selon moi entre démocrates et fascistes, mais entre riches et pauvres. Tous les partis pour arriver au pouvoir font fructifier cette dialectique (de Chirac "fracture sociale" à Sarkozy président des "vrais gens" contre l'élite (notamment intellectuelle, mais pas financière)  puis à Hollande "le changement c'est maintenant"), une fois installés au pouvoir, ils ne semblent avoir d'autre choix que de s'allier à la puissance de l'argent : perversité de la démocratie où pour arriver au pouvoir il faut faire des promesses aux pauvres et où pour le garder il faut s'allier aux riches, ou dit autrement il faut faire semblant d'être idéaliste, pour ensuite montrer sa vraie nature ; un réalisme froid et cynique, sans pardon pour les sans dents. 

A te lire, Hollande jouerait double jeu, derrière sa façade libérale, il serait l'allié des pauvres : c'est un fantasme. Hollande est un libéral, un "social-libéral" peut-être, quelle que soit l'étiquette, sa politique finalement favorise l'enrichissement des déjà riches. C'est peut-être ça moderniser, une nécessité, une pilule amère à avaler : je n'y crois pas, plus personne n'y croit, jusque dans les rangs des socialistes dits "frondeurs". Un changement de politique ne pourrait se faire qu'à l'échelle de l'Europe, la principale erreur de Marine Le Pen est là : changer la politique à l'échelle de la France, cela est excessivement dangereux. A avoir lu quelques économistes, je pense que la solution pourrait être dans une Europe économique puissante, capable de protéger son modèle social par du protectionnisme (la modernisation par la baisse du coût du travail et la "réforme" des acquis sociaux est un leurre, au détriment des pauvres, une spoliation qu'ils ne pourront pas rattraper), car en matière de coût du travail, on ne peut rivaliser avec les pays émergents (Chine, Inde, Brésil...); ce serait bien d'inclure dans cette puissance européenne, la Russie, pour les matières premières.


Heureusement pour toi, tu as cette foi dans le mal que représente le FN, elle joue pour toi comme fondement métaphysique. Mais attention après la chute des religions, il n'y aura pas d'autre substrat métaphysique que cette croyance au mal absolu. Si le FN disparaissait, que te resterait-il à combattre, et où pourrait se loger ta foi ?

lundi 25 août 2014

Bravo Montebourg et Hamon

Quand on est responsable on doit essayer d'influencer l'Allemagne, pour l'inciter ainsi que les autres membres de l'UE à faire une politique de protectionnisme économique à l'échelle de l'Europe. Afin de nous protéger des économie des pays émergents, notamment la Chine et l'Inde, avec lesquels nous ne pouvons rivaliser en matière de coût du travail. Ainsi la politique économique de l'offre, et de la réduction sans fin du coût du travail est une politique bien que menée par les socialistes, de droite. Ainsi Montebourg et Hamon font-ils preuve de courage et essaient de sauver l'honneur de la gauche. Seule une politique protectrice de la zone économique européenne pourrait relancer le marché intérieur européen, augmenter le niveau de vie de nos concitoyens, et de tous les Européens. C'est l'augmentation de la demande qui relancera l'offre, et non le contraire. Sinon on se condamne à un cercle vicieux sans fin d'allègement du coût du travail et d'épuisement de la demande interne à l'Europe, une telle politique de l'offre aboutira à la ruine de l'Europe. L'Allemagne sera peut-être la dernière à mourir dans un tel contexte, mais elle mourra elle aussi, ne pouvant rivaliser en matière de coût du travail avec les pays émergents. Ne pouvant faire que le monde soit plus juste et équitable, faisons en sorte que l'Europe soit forte économiquement, en se protégeant, afin d'offrir au reste du monde un modèle de société socialement juste. Valls et Hollande sont des traîtres à la gauche, qu'ils en tirent toutes les conséquences. Quand à la logique kantienne d'obéissance et de soumission aux ordres, j'ai déjà dit que c'était une philosophie obsolète, d'origine prussienne, que même les Allemands ont rejeté, devant l'horreur du résultat qui culmine dans le nazisme. Obéissance et soumission, c'est bien pour élever les enfants ou pour mener des armées; mais cela n'a pas à s'appliquer à des adultes.

lundi 23 juin 2014

Le matriarcat : pour en finir avec le patriarcat

 La fête de la musique est un des symptômes du remplacement par le matriarcat (sexualité+consommation=épanouissement personnel), du patriarcat (symbolique+religion=guerre) Le patriarcat porte aussi la morale du jugement, qui en fin de compte aboutit à la légitimation de la peine de mort. Avec le matriarcat on assiste à la "mort" de la morale du jugement : ce que disait Artaud : "pour en finir avec le jugement de dieu". On assiste corrélativement au phénomène du matriarcat, à un assouplissement des règles, qui selon moi a abouti notamment à l'abolition de la peine de mort. Cet aboutissement ne constitue pas selon moi un absolu, mais on ne peut pas dire non plus que le système du jugement, de l'autorité et du symbolique, fut idéal. On constate aujourd'hui qu'il y a une délégitimation des guerres, tout au moins en Europe, et cela constitue peut-être un des bénéfices du matriarcat. Il est cependant selon moi indéniable qu'en période de patriarcat, de symbolique, et de système de jugement, un phénomène comme celui qui a nom "perversion narcissique" n'existait pas. Avec la délégitimation du symbolique, on assiste en outre à la montée en puissance d'un nouveau phénomène : la cruauté dans les rapports entre les gens, qui n'a plus de limites. Effectivement il ne semble plus y avoir de guerres externes (tout au moins en Europe), mais la guerre est dans la société civile, au nom du "tout, tout de suite". Cet état de fait est favorisé par la société globale, et l'économie de marché. L'économie de marché a intérêt à ce que la société soit matriarcale plutôt que patriarcale. Or ce qui gouverne le monde aujourd'hui, plus que le politique, c'est l'économique, et en ce domaine il n'y a pas d'alternative à l'économie de marché (pas d'alternative audible en tout cas).

jeudi 19 juin 2014

L'école oui, mais quelle école ?

Tu as raison de dire idéalement, car la loi n'est jamais humaine. Qui dit loi dit jugement, qui dit jugement dit bien et mal. Au nom de quelle valeurs, de quelle morale ? Dans le cas de Kant, il s'agissait de la morale prussienne étriquée, qui place l'obéissance à la loi comme fin en soi, comme contenu de la connaissance : résultat les Prussiens, puis les Allemands avec leurs armées d'esclaves, n'ont jamais gagné aucune guerre. Ce sont des hommes libres qui gagnent les guerres, les Français, puis les Américains l'avaient compris, en mots en tout cas.
Or c'est le contenu de la connaissance, par le savoir de ce qui est bon ou mauvais pour nous qui permettrait de sortir du système du jugement, c'est-à-dire des récompenses et des châtiments, immanence contre transcendance.  Après que Kant ait posé la question de l'obéissance en des termes géniaux, personne ne remet en question cela.
C'est malheureusement le système de l'école, qui n'arrive pas répondre à la question du "pourquoi l'élève est en difficulté" et qui préfère répondre par un système de récompenses et de châtiments. Je reconnais que souvent  l'école se pose la question du "pourquoi l'élève est en difficulté", mais elle apporte des réponses pédagogiques, qui sont pires que la simple transmission du savoir.
Je comprends que certains comme toi y trouvent leur compte, mais ce n'est pas de la vraie connaissance. Je pense que le système éducatif français qui s'inspire malheureusement de Kant, Kant comme référence ultime de tout bon prof de philo, est malheureusement un des systèmes scolaires les plus inhumains du monde. Ce qui explique la crise morale contemporaine en France.
Je comprends que ceux qui trouvent leur compte dans un tel système ne le remettent pas en question. Pour ma part je suis évidemment du côté de Cyrulnik et de Pennac, quand ils proposent de supprimer les notes, car elles sous entendent un système de jugement.
Qu'est-ce que je veux? Je suis perdu, je n'accepte pas les règles du jeu. Les gens comme moi pour survivre doivent malheureusement être hors la loi, ou des escrocs.
Je n'ai pas de ressentiment, je te souhaite d'être heureux, et n'oublions pas qu'objectivement l'école est le dernier rempart contre la barbarie et la guerre civile.
Tu me diras : mais fait un autre métier, mais c'est partout pareil, et même pire qu'à l'école. L'école protège encore un peu. Ceux qui sont livrés au monde extérieur sont des esclaves ou des tyrans, la nature est cruelle, mais le monde créé par l'homme au nom des droits de l'homme l'est plus encore : car ici bas dans le monde extérieur à l'école, c'est le monde de la technique, et comme je l'ai déjà expliqué la technique est immaîtrisable. Instrumentalisation de l'espèce humaine au nom de la technique, et pour couronner le tout : système économique libéral, consumérisme à outrance, jusque dans l'intimité de chacun. Instrumentalisation, manipulation des travailleurs par le grand capital. Que peuvent Kant et l'école contre ça ?

Quant à la libération sexuelle, vaste rigolade. Le monde de la séduction, comme en système libéral (voir Houellebecq, extension du domaine de la lutte), avantage quelques prédateurs (les pervers narcissiques). Tout comme le système économique avantage quelques prédateurs. Ceux qui détiennent le grand capital se lavent les mains des sacrifices quotidiens que le capitalisme entraîne. De toute façon le communisme était pire, ce qui enterre le front de gauche et les communistes pour toujours.

mercredi 18 juin 2014

Le meilleur des mondes

Les avancées sociétales (mariage gay, droit des femmes, vote des étrangers...) font souvent l'objet d'étude de marché de la part du grand capital (les décideurs économiques) ; la plupart du temps on estime que ces avancées favorisent le consumérisme. Les principales avancées de mai 68, mouvement libertaire à ses débuts ont été totalement récupérées, dans un esprit consumériste. Paradoxalement, c'est ce qui paraît le plus réactionnaire, la religion, qui fournissait le meilleur rempart contre l'esprit du capitalisme, et je fais la différence entre protestantisme et catholicisme. Puisque le catholicisme est pratiquement mort en France, alors que le protestantisme est bien vivant aux Etats-Unis. Pourquoi ? Parce que dans le protestantisme se trouve l'esprit du capitalisme, donc en germes la marchandisation du monde, tout simplement parce que les protestants ont fait de la misère une affaire privée, si tu es pauvre c'est ton problème, pas celui de la société (à la différence du catholicisme), et qu'ils ont fait de la réussite individuelle sociale, un motif d'élection spirituelle : les damnés de la Terre seront damnés pour l'éternité, et les heureux sur cette Terre sont les élus pour l'éternité, je caricature peut-être peu, mais je pense que c'est ça l'idée.
Or oui aujourd'hui c'est choquant de dire qu'une religion comme le catholicisme peut fournir un rempart au consumérisme. La religion abêtit, c'est un opium. Je suis d'accord, mais l'intelligence n'est plus utilisée pour contester le système, dans la logique de marchandisation du monde, de néo-libéralisme, les individu ne sont plus reliés (religion), c'est donc la politique du chacun pour soi. L'intelligence est une donnée quantifiable, mesurable, ceux qui en sont le mieux doté en général, l'utilise pour gagner plus d'argent, point barre.
En gros, isolés, les individus ne peuvent rien faire contre le système et sont manipulés. Pour ce qui est du meilleur des mondes, je pense comme Huxley, que la parentalité est source de névroses et de psychoses même, donc la suppression de la parentalité qu'il envisage à travers une fiction, n'est peut-être pas une mauvaise chose.
Les habitants de ce monde fictionnel, n'ont plus d'"états d'âme", mais ils vivent dans le bien être. Que demander de plus à la vie ? Toutes les idéologies de partage des richesses, christianisme (bien que le protestantisme ait abandonné cet idéal), puis marxisme ont totalement échoué. Le christianisme le plus souvent se met aux côtés des puissants, c'est un christianisme dévoyé par rapport au message du Christ. Et le marxisme a abouti à des massacres sans nom. Donc effectivement peut-être que le système du meilleur des monde, qui paraît effrayant, parce qu'il semble nous priver de liberté, est un monde préférable : un totalitarisme soft, secondé par la science.

Pour ma part je pense que la liberté est une illusion individuelle, il faudrait la remplacer par plus de solidarité et alors il y aurait une liberté réelle et non virtuelle. Aujourd'hui la liberté des individus isolés est une liberté virtuelle, une illusion de liberté. Quant à "notre Ford", ou "notre Freud", que les personnages du meilleur des mondes invoquent, c'est effectivement le culte de la marchandisation du monde, et le culte de la sexualité qu'il faut y voir, et cela correspond tout à fait au type de société où nous vivons. Reste à en éradiquer les névroses et les psychoses, dues à la parentalité.

jeudi 29 mai 2014

Art et politique

je vais parler du bonheur selon Schopenhauer, pour faire une pause dans l'actualité politique traumatisante actuelle ; ce philosophe pessimiste partage le monde entre volonté et représentation, le bonheur est sans doute du côté de la représentation, donc un peu du côté de l'illusion. Il décrit la volonté comme la chose en soi, et le stimulant archaïque de cette volonté est l'acte sexuel : car il vise à la reproduction de l'espèce, donc à l'éternité de l'espèce. Le sexe n'en est que la ruse de la nature, par la joie qu'il apporte, de cette volonté de se reproduire, d'être éternelle de l'espèce. Après le bonheur comme représentation mentale n'est qu'un avatar de la volonté, un sous produit de la volonté. Mais il dit aussi que si la représentation parvient à l'œuvre d'art parfaite, comme chez Shakespeare, qu'il cite, ou Goethe, alors il y a négation de la volonté, et l'artiste parvient à une sorte d'orgasme créatif, de nirvana, où la volonté a disparu. En même temps il dit aussi que l'artiste est celui qui souffre le plus, il parvient à son orgasme créatif par intermittence et y trouve en même temps que la négation de la volonté, la négation de la souffrance : donc le bonheur (qui n'est jamais qu'un état furtif). 
Nous sommes en politique très loin du bonheur, soumis à des représentations très archaïques, reptiliennes, plongées dans le monde de la volonté : on comprend pourquoi les hommes de pouvoir sont de grands baiseurs. Seul l'art permet de prendre du recul, ce que tu fais régulièrement dans ton blog, qui alterne les séquences de pure politique (cerveau reptilien), avec l'actualité artistique et culturelle de ta ville.

lundi 26 mai 2014

Pour qui voter ?


On peut penser que Zemmour est un sale con, mais sa vision politique est assez fine. L'Europe de Bruxelles a privé les peuples de leur souveraineté. C'était le projet de Jean Monnet, pour plus qu'un épisode comme le nazisme ne se reproduise. Cependant on voit où cela nous mène. Autre question pourquoi tout semble marcher en Allemagne, croissance, chômage faible, et en France c'est la catastrophe ?
Je fais partie des "sales cons" d'abstentionnistes. Voter pour n'importe quel parti autre que le FN, c'est voter pour Bruxelles, et voter pour le FN, c'est voter fasciste. La seule alternative à Bruxelles semble être le fascisme. Je ne peux ni voter pour Bruxelles ni pour le fascisme, donc je m'abstiens. Si Hollande obtient de Bruxelles de faire une politique de la redistribution sociale pour favoriser la demande, alors je revoterai socialiste ; mais tant que les socialistes feront une politique économique libérale, je ne voterai plus pour eux.
J'ai failli pour ma part voter Dupont-Aignan, car je suis plutôt catholique de cœur et gaulliste de gauche, mais le personnage manque trop de charisme, et est susceptible de faire alliance avec le FN.

Le tout sociétal du gouvernement socialiste précisément pour masquer sa carence dans le domaine social, ça suffit. Ce gouvernement a tout faux, les minorités (homosexuels et même immigrés) n'ont pas à avoir de droits supplémentaires qui leur accorde le privilège de la minorité soi-disant opprimée sur la majorité, ce sont aujourd'hui les valeurs traditionnelles qui sont en péril : famille, église notamment. Si la majorité, n'est pas forte, notamment les classes moyennes, c'est tout le pays qui sera faible, donc la politique doit renforcer la majorité c'est-à-dire la classe moyenne, par une politique économique volontariste de la demande, et non pas de l'offre, qui appauvrit le pouvoir d'achat de la majorité. Les minorités doivent être subversives (les homosexuels notamment), si on leur accorde les mêmes droits qu'à "monsieur tout le monde", alors les minorités ne seront plus subversives, ni créatrices ; par contre les immigrés qui deviennent français, doivent évidemment avoir exactement les mêmes droits que les Français de souche, mais d'un point de vue laïc.
Pour ce qui est des églises, je pense que c'est la culture catholique qui doit rester majoritaire et qui doit être défendue, alors qu'elle est systématiquement honnie ainsi que les valeurs traditionnelles, comme la famille (je sais que l'Etat n'a pas à s'en mêler puisque dans notre pays laïc, il y a séparation de l'église et de l'Etat)
Les valeurs musulmanes ne doivent pas se substituer mais peuvent cohabiter, tout en sachant qu'elles n'auront jamais vocation à être prédominantes, à moins que l'on envisage une substitution de la culture autochtone par la culture allogène : des rumeurs font état de la volonté des socialistes de remplacer la culture autochtone par la culture allogène, mais j'ose espérer que ce ne sont que des rumeurs : on parle de "grand remplacement", parce que les populations allogènes auraient plus vocation à être progressiste que la population de souche : c'est par le génocide de la population autochtone des Etats-Unis d'Amérique, que les Américains ont créé la société la plus progressiste qui soit au monde. Ne faisons pas la même chose en Europe.
Pour ce qui est du rôle subversif des minorités, décidément tous ces socialistes qui ont fait l'ENA, feraient bien de lire un peu, de la littérature, afin de comprendre le processus créatif, qui n'est pas un processus économique. Ce n'est pas avec les "bons sentiments" sociétaux que l'on fait de la bonne politique. Je le répète la politique économique devrait être de gauche, et la politique sociétale devrait être de droite, avec des valeurs fortes, des interdits : ce que faisait De Gaulle et le Conseil national de la Résistance qui ont impulsé une politique sociale volontariste en faveur du plus grand nombre. Les socialistes font tout le contraire.

Une des seules choses pour laquelle je suis pour la levée de l'interdit, c'est la consommation de drogue. Car la drogue ne doit pas faire partie de la subversion, c'est trop dangereux. En matière de drogue, il faut avoir de droit d'expérimenter et surtout avoir un accès à l'explication scientifique des effets néfastes. Je pense qu'il faut donc dépénaliser toutes les formes de drogue et pouvoir aussi par là rendre impossible toute forme de trafic rentable qui ne passerait pas par l'Etat. Bien sûr toute forme d'expérimentation doit être interdite pour les mineurs de moins de 18 ans, et là la surveillance devrait être bien plus sévère : bien sûr cette dernière opinion sur les drogues est très discutable, j'en ai conscience.

mardi 20 mai 2014

Le "coming out" de Pascal Bruckner

Pascal Bruckner est vraiment un type sympa qui se prend beaucoup moins la tête que Finkielkraut. Son père à Pascal Bruckner était un type humain, malgré des idées extrêmes. On voit que Pascal Bruckner a au fond été aimé dans sa famille, et cela se ressent dans toute sa littérature, qui est une littérature de la joie et de l’espièglerie. Finkielkraut qui a bénéficié de conditions familiales plus sérieuses et plus résilientes au départ, n'a pas su prendre assez de recul, et embringué dans la lutte contre "la barbarie" a tendance à jeter le bébé avec l'eau du bain : c'est-à-dire la jeunesse, qui est au fond plus victime du système libéraliste, que responsable de son destin, cependant il a raison de défendre l'école, car c'est le dernier rempart. Quant à l'immigration massive, c'est un avatar de la logique de rentabilité, finalement propre au protestantisme, qui ne s'est pleinement épanoui qu'outre atlantique. Le protestantisme, et sa liberté individuelle de conscience, et sa notion de salut réservée aux élites est une des figures de la puissance maritime foncièrement anti-européenne que représente l'Angleterre (L’Angleterre en tant que type représentant les Etats-Unis, l'Australie et le Canada).

La Russie de Poutine

Les Russes ont gagné la guerre contre les Allemands, il est donc normal qu'ils fassent preuve de fierté avec Poutine à leur tête. Toutes les tentatives de balkanisation de la Russie au nom des soi disant droits de l'homme, sonnent l'éternelle victoire de l'Angleterre, puis des Etats-Unis sur l'Europe. Peut-être que l'Europe n'est pas légitime à porter l'idéal de l'humanisme, et que ce rôle ne peut-être dévolu qu'aux puissances maritimes, Angleterre, puis Etats-Unis, Australie et Canada, comme le pense Glucksmann, car incapables de fascisme toujours selon le même Glucksmann.

Kerviel est-il un héros ?

C'est vrai que notre société est assez nulle. Mais je soutiens que la principale responsabilité en revient au  libéralisme économique : qui a détruit les représentations littéraires pour les remplacer par des représentations médiatiques. L'école est complice d'une logique de rentabilité et non plus de contemplation. On ne demande plus aux enseignants de transmettre une culture mais des savoir-êtres et des savoir-faire.

Dans un monde de logique rentable, les héros sont des criminels, comme Lacenaire fut le héros des enfants du paradis le film, une des figures du triptyque. L'artiste, le séducteur et le criminel, forment trois possibles d'un même type : la conscience. Donc Mesrine  comme avatar de Lacenaire et de Robin des bois et Kerviel, sont des héros. Quand le monde est corrompu tout marginal qui va au bout de sa logique est un héros. Et je soutiens que notre monde est profondément corrompu, j'ai expliqué pourquoi : à cause notamment du narcissisme des Français qui avant 1914 ont préféré s'allier à l'Angleterre plutôt qu'à l'Allemagne, qui en tant que puissance continentale supérieure poursuivait le même idéal que la France sous Napoléon : l'idéal européen.

mardi 13 mai 2014

Pourquoi un enfant ne peut pas être soixante-huitard ?

Nous payons aujourd'hui les conséquences de mai 68. Toute notre politique économique de sacrifice est un héritage de mai 68.
Bien sûr que j'aurais aimé faire mai 68, cette fête nietzschéenne, dionysiaque ; mais pour qu'une telle fête soit possible, il faut de la préparation.
Critique de mai 68 : c'est une fête qui a abîmé les enfants et qui continue de les abîmer. Mais critique de la critique, la critique se fait au nom de la morale.
Apologie de mai 68 : c'est une fête des sens, des émotions, qui rejette toute morale. Donc l'apologie de mai 68 est plus forte que sa critique, car la vie est plus forte que la morale. Oui mais la morale prépare la vie, oui et la vie prépare la mort. Et cette apologie se fait au prix de notre vie : car nous sommes un enfant de 68, abîmé par cette fête.
Poursuivez, quelles conséquences en tirez-vous ? Si j'étais conséquent avec moi-même, je devrais me suicider, car je n'ai pas su "tuer" mes parents, comme ils ont eu eux-mêmes aucun scrupule à me tuer, au niveau des émotions j'entends. L'enfant est une entrave à la fête des sens et des émotions, l'enfant est anti-nietzschéen, car il exige la morale. Mais mai 68 est une fête bourgeoise ! Oui car les pauvres n'ont aucune imagination, il ne rêvent que d'un travail et d'un salaire. Mai 68 est une fête anti-enfants, anti-pauvres, anti-faibles. Une fête pour les forts qui prépare à la mort, une fête nietzschéenne quoi !
Nietzsche ne peut se laisser à une telle caricature :  Nietzsche non, mais l'interprétation que mai 68 a fait de ses écrits. Nietzsche lui-même n'a-t-il pas dit qu'il n'y a pas de faits mais que des interprétations.

Pour Florian, un adepte critique mais néanmoins fervent de la singularité technologique ou transhumanisme

Pour élargir un peu le débat et faire entrer des perspectives technologiques dans la construction européenne : la singularité technologique (amélioration de l'homme par la technologie : vie plus longue, augmentation de l'intelligence et de la puissance humaine dont l'archétype est "l'homme qui valait trois milliards", une fantaisie utopiste, télévisuelle, pas éloignée de ce que pourra être chacun dans peu de temps, et dont l'un des porte-paroles est Ray Kurzweil) va sans doute supplanter la morale traditionnelle. Les conséquences seront-elles pires ou meilleures ? On ne peut pas savoir. Ce à quoi on assiste en France c'est au combat, qui détruit la jeunesse, qui détruit les représentations collectives, entre les tenants de la morale traditionnelle (l'école), et les tenants du libéralisme économique (grand capital) qui diffusent à longueur de journée des images futiles et monnayables sur tous les canaux (radios, télés, internet). La singularité technologique si elle s'empare d'un discours cohérent peut-être une alternative crédible à la morale traditionnelle. La singularité technologique doit être alors vécu comme une doctrine crédible du salut, et elle devra supplanter dans les esprits toutes les fausses images, la désinformation, dont le libéralisme économique ne cesse de nous abreuver en flux continue (pour faire du profit). Bref la singularité technologique ne devra pas être un avatar du libéralisme économique ; mais une eschatologie de type technologique. Le libéralisme économique, la politique de l'offre produit de la fausse monnaie : ce sont des représentation monnayables (aboutissement de la logique protestante qui trouve son apogée dans la marchandisation du monde), à la singularité technologique d'être assez forte pour rétablir l'équilibre catholique (universel) et non cathodique du monde, et "chasser les marchands hors du temple".

L'idéal européen : une eschatologie sociale

"Ce qui est la fin aujourd'hui c'est l'objet manufacturé, et l'homme n'est qu'un moyen au service de cette fin. C'est aussi ce que les sociologues des années 70 ont appelé la société de consommation ; mais aujourd'hui ce n'est plus société de consommation, un moindre mal (politique de la demande), mais société de compétition, une calamité (politique de l'offre). C'est un cercle sans fin où pour survivre il faut toujours être plus compétitif. Il n'y aura donc pas de fin à la crise, car au nom du "toujours plus", on demandera toujours à la société d'être plus compétitive : c'est-à-dire que les riches (le capital) soient toujours plus riches pour pouvoir investir, et que les classes moyennes, braves petits soldats du profit, soient toujours plus en compétition, les uns avec les autres, pour des salaires bloqués ou en baisse. Quant aux classes populaires elles continueront toujours à être assistées : gage de la paix sociale, pour éviter la guerre civile." : Est-ce pour un tel type de société dont on ne voit pas l'issue que l'on doit faire l'Europe? L'Europe politique permettra-t-elle de sortir de ce système, ou bien au nom de la sacro-sainte compétitivité nous y enfoncera-t-elle toujours plus? Mais où vois-tu l'humanisme dans un tel système? Il n'y a aucun projet commun, l'homme n'y est pas une fin mais un moyen. Ceux qui s'en sortent sont soit ceux qui détiennent le capital, soit des petits malins. Je suis pour un catholicisme social de type gaullien, et suis lucide sur l'hypocrisie d'une certaine frange du catholicisme qui s'est enrichi sur le dos des pauvres, et qui a fait de la misère des pauvres son fonds de commerce. Cela a abouti à la Renaissance à la corruption de l'église catholique, et par réaction à la naissance du protestantisme. Mais le protestantisme a abouti à la marchandisation du monde, ce qui est encore pire. Tu prévois l'Europe sociale au bout du tunnel, comme un salut : finalement tu as une vision eschatologique de la construction européenne, c'est-à-dire une vision religieuse de type catholique. Mais auparavant tu prévois qu'il faudra avaler la pilule au goût amère. Pour arriver au salut, tu justifies le sacrifice : pas d'Europe sociale avant l'Europe politique, et pas d'Europe politique sans renforcement économique ; qui passe par une plus grande compétitivité, par une politique de l'offre renforcée, par une stagnation, voire une baisse des salaires. Souffrez ici-bas, les lendemains seront meilleurs : on nous a toujours dit ça, sur les champs de bataille hier, dans les entreprises aujourd'hui.

lundi 12 mai 2014

Zuckerberg contre Kant


Kant et sa notion de responsabilité morale individuelle est l'abomination suprême. Il n' y a pas de responsabilité morale individuelle, il n'y a que des responsabilités collective. Chacun est otage et responsable de l'autre avant d'être responsable de soi : la société est un corps. Le corps se construit par des émotions qui ne nous appartiennent pas, qui sont collectives. La seule responsabilité individuelle qui nous incombe n'est pas de faire notre devoir, mais d'essayer d'être humain c'est à dire bon : la mémoire se construit par des représentations collectives ; or la notion de devoir kantien a tendance au nom de la morale, à vouloir casser les représentations collectives. Si le principe de réalité est autre : c'est à dire le prof qui casse, ennemi de ses élèves. Et tout le reste qui suit comme modèle de société : cela est un modèle propre à la France, pauvre petite province qui méritait mieux, incapable de fournir des créateurs notamment dans le domaine informatique, qui rapporte pourtant des milliards. Même les Allemands ont abandonné Kant, et sont choqués maintenant par la rigidité éducative du système français. Système français éducatif cassant, basé sur la morale de Kant. République française qui se réclame depuis 150 ans de la notion du devoir kantien, alors que nous avons des génies comme Rousseau qui prônent l'épanouissement de l'enfant, alors que nous savons quel genre d'imbéciles comme Eichman, avait produit le système allemand, des imbéciles faisant leur devoir sans réfléchir, ce qui est peut-être au fond un contresens de Kant, mais rigidité kantienne qui fut une spécificité du système éducatif allemand, et qui a conduit les Allemands devant la monstruosité du résultat à réformer leur école vers plus de tolérance dès 1945, de toute urgence. Alors ne me dit pas que je suis l'ennemi de moi-même, je réfléchis à contre courant, c'est tout.

"Lutter et donner sa vie pour la République" Qui aujourd'hui est prêt à donner sa vie pour un idéal ? Personne et heureusement. On veut bien se sacrifier pour sa famille, ses enfants ou même pour son chien ; mais plus pour un idéal comme la patrie, la révolution ou la république (cette dernière est chez toi un compromis entre patrie et révolution). Regarde aux Etats-Unis, sans aucun modèle transcendant, dans une ambiance club mède, (répugnante à un kantien figé dans son stade adulte et autonome, encore un préjugé) Mark Zuckerberg, pour ne citer que lui ( il y a beaucoup d'autres exemples), "pèse" à lui tout seul 30 milliards de dollars : soit presque l'équivalent du pacte de stabilité de François Hollande et Manuel Valls (destiné à économiser 50 milliards d'euros). Pour une invention, certes utile, mais que même un simple d'esprit aurait pu concevoir dans sa forme, en étant aidé par des mathématiciens sur le fond. Le secret des Américains : ils inventent vite et bien des futilités qu'ils savent rendre indispensables, déposent un brevet, un copyright, établissent un monopole sur le produit, et dégagent des milliards de profit. Le tout sur fond d'ambiance jeune, people, cool, club mède. En France on ne sait pas faire, sauf précisément le club mède : pour combattre la crise il faudra mettre tout le monde en vacances : et dans cette ambiance cool et décontractée ; Les Français feront aussi bien que les Américains.

Le ton général de notre société française est beaucoup trop inflexible et intolérant, ce ton est l'ennemi des représentation collectives de notre propre jeunesse, c'est un ton kantien, un ton trop scolaire. Nous avons les moyens d'avoir un monde plus cool et tolérant. Toi qui admire tant l'efficacité : les boîtes jeunes qui marchent et qui font des milliards de dollars de profit, ce qui manque tant à la France, pauvre petite province rigide et inflexible toujours en retard d'une guerre depuis Napoléon, qui sacrifie toujours son peuple
de façon absurde, notamment en 14-18 et maintenant sur le marché du travail au nom de la rentabilité et de la compétitivité. Les boîtes jeunes qui marchent, toutes situées hors de l'hexagone, notamment aux Etats-Unis, ont adopté une ambiance cool, club mède. Mais cela peux-tu le comprendre? Je ne suis pas en guerre contre moi-même, je suis en guerre contre ceux qui condamnent à mort leur prochain au nom d'une idée. Aucune idée ne vaut la peine qu'on tue ne serait-ce qu'un chien. Le monde devrait simplement être plus gentil, les gens devraient s'aimer. Si certains veulent être méchants, qu'on les envoie sur la lune pour se faire la guerre. Ici-bas nous voulons des Jésus, des Gandhis, des artistes pour modèle. Napoléon sur la lune, et ne me parle pas de principe de réalité. La bonté et la compassion pour tout ce qui est vivant doit être le seul principe de réalité. A force d'être méchant par frustration, la France est un pays de losers.


Zuckerberg contre Kant, la logique du divertissement mais de l'efficacité contre celle de la rigueur mais de l'ennui, j'aurais dû dire l'Amérique contre l'Europe. Pour finir et pour être honnête : Zuckerberg est certainement plus proche de Kant et de sa notion de morale individuelle, que de toute conception catholique, qui se fonde sur une vision collective des représentations individuelles. Pour ma part, étant catholique, je ne crois pas à la responsabilité individuelle, et je ne crois qu'aux représentations collectives à partager, donc je ne crois qu'aux responsabilités collectives. Ce n'est pas Hitler qui est responsable du fascisme, c'est malheureusement une responsabilité de l'Allemagne entière (figée dans son corset prussien dont Kant est une forme d'expression philosophique). Ce ne sont pas les idées françaises, ni Kant, qui sont responsables du fascisme, ce sont ceux qui les ont transformées en actes : on a le droit d'avoir les idées qu'on veut, on ne doit censurer aucune littérature. C'est le passage à l'acte qui est répréhensible, je suis évidemment ennemi de toute forme de censure ou d'interdiction que ce soit pour la littérature , le divertissement (on pense à Dieudonné) ou même pour les drogues. C'est aux peuples de faire preuve de bon sens et pas aux individus. Si la notion de responsabilité individuelle doit aboutir à la mort des peuples, alors je préfère sacrifier la notion de morale individuelle plutôt que les peuples. Le monde protestant plus que le monde catholique, est un univers de marchandisation globale, où toute représentation est monnayable, n'est plus à partager, car elle devient payante ; c'est un mensonge, les mots ne sont pas des choses, les représentation sont gratuites, elles appartiennent aux peuples, c'est aux peuples de faire preuve de bon sens et sauver leurs jeunesses. Or aujourd'hui on veut la mort des peuples. Au nom de la responsabilité individuelle bourgeoise, on a créé la mort des peuples. J'aurais envie de dire : "peuple d'Europe retrouve ta fierté dans l'Europe, construit ton eschatologie, qu'elle soit technologique ou autre, mais n'abandonne jamais l'idée de peuple." Car il faut aussi du lyrisme pour construire un peuple, pas seulement du politique et de l'économique, ni même seulement du social. Mais est-ce que tout cela ne sonne pas un peu faux? Lyrisme pour le peuple de France peut s'entendre, mais pour l'Europe c'est une autre histoire : les pays d'Europe sont comme de vieilles bonne femmes aigries ennemies les unes des autres, de vieilles sorcières qui se haïssent. Et puis il y a tant de morts dans les guerres qui sont autant d'obstacles au rapprochement des peuples, comme dans des familles ennemies de parrains italiens, c'est la loi du talion, "tu as tué mon fils, je tuerai ta fille, etc..." Combien encore de générations pour oublier, pardonner? Comment leur faire entendre la voix de l'amitié, de la fraternité ( ne parlons même pas d'amour)? Les Etats-Unis sont un peuple, et c'est en tant qu'appartenant à ce peuple que Zuckerberg est un créateur. L'Europe n'est pas encore un peuple, en espérant qu'elle le sera un jour.

Le monde protestant plus que le monde catholique, est un univers de marchandisation globale, où toute représentation est monnayable, n'est plus à partager, car elle devient payante, certes mais n'oublions pas les abus de l'église catholique : la corruption. L'opulence sur le dos des pauvres, leur fond de commerce : les pauvres, et en même temps ceux que les papes et cardinaux trompaient. Qui a conduit par réaction, face à tant d'hypocrisie, à la création de l'église protestante.

Marine Le Pen : totalitarisme ou autoritarisme?

Il est indéniable que ton adversaire c'est le fascisme. Quand tu parles du fascisme, tu prends des accents fanatiques. Penser que la France est le berceau du fascisme comme tu le dis, c'est quand même dur à avaler et selon moi injuste. Hitler était allemand, ce qui explique la dureté du fascisme allemand, c'est la dureté de l'éducation prussienne, qui sera au fond reprise comme modèle par Kant : avec son combat contre les inclinations naturelles. A force d'avoir une éducation inhumaine, on a des fascistes : et cela est propre à l'Allemagne et à Kant, et à l'éducation prussienne; ce n'est pas le problème des Français, qui feraient bien de se méfier de Kant comme modèle éducatif. Kant dit des choses très intéressantes, mais sa morale est inhumaine et ne peut déboucher que sur la monstruosité. Cela dit je ne voterai pas Le Pen, et ne le conseille à personne. Je préfère rester sobre sur le sujet.
Je vais te dire : mes grands-parents paternels et maternels ont fait la guerre. Comme beaucoup ils ont été faits prisonniers en 1940, libérés en 1945. Ma grand-mère paternelle s'est remariée à un grand résistant, décoré de l'ordre national du mérite sous Mitterrand, qui a fait toute la guerre de 39 à 45, dans les forces françaises libres sous l'autorité de de Gaulle, d'Afrique du Nord jusqu'en Allemagne ( que mon père et ma tante détestent, qui sont-ils eux deux pour détester un grand résistant ?). Mes grands oncles bretons étaient farouchement "anti-boches", se sont engagés dans la résistance, et ont même tué assez sauvagement un collabo à mains nus. Je constate que la France a bien marché sous de Gaulle qui était un rassembleur. La guerre est terminée depuis 70 ans, tout un tas d'hypocrites dont les parents ou grands-parents étaient collabos, sont farouchement anti-français. Cela suffit de remuer la merde, de faire culpabiliser tout le monde. Nous vivons dans un monde terrorisant où tout le monde est suspecté de racisme et d'antisémitisme avant même de savoir penser. C'est trop facile et inefficace. Résultat : 20% de gens qui votent Le Pen. Il faut changer de méthode. Mais je n'ai pas de réponses.
L'idéologie dominante actuelle est heureux les très riches et les élites, vous n'avez pas à partager, ni à culpabiliser, continuez à vous enrichir. Heureuses les classes populaires, vous avez des circonstances atténuantes, on va vous aider, on vous aime. Quant aux classes moyennes, 70% de la population, vous êtes vraiment de la merde, vous ne ressemblez à rien, vous êtes suspectes à la naissance de fascisme en puissance.

Pour ce qui est de mon humanisme mou, eh bien je ne suis même pas humaniste : ce qu'il y a de meilleur en l'homme c'est le chien, comme le pensent Schopenhauer et Houellebecq. Un chien ne vous trahit jamais, il sera toujours fidèle, il vous aime sans condition. Un chien est plus kantien que l'homme. L'amour d'un chien est inconditionné.

Mais ai-je répondu à la question initiale ? Pour avoir la réponse on pourra se référer au lieu suivant : http://jaitantdechosesavousdire.blogspot.fr/2014/05/hitler-mussolini-le-pen.html

L'Europe : avachissement, compromission et perte d'idéal.

"Avachissement, compromission et perte d'idéal." Qu'est-ce que l'idéal ? L'humanisme ? Si on est lucide, on s' aperçoit que l'humanisme a culminé avec une guerre atroce : la deuxième. Forts de ce constat , les Allemands nous dépassent car ils ne se rattachent plus à des valeurs idéales et humanistes, mais cherchent concrètement leur bien-être ici-bas. Ecoeurés par la monstruosité du résultat , les maîtres de l'idéalisme sont devenus foncièrement matérialistes. Il n'y a que ces crétins de Français pour croire que l'école est une fin (toujours en retard d' une guerre!). Ce qui est la fin aujourd'hui c'est l'objet manufacturé, et l'homme n'est qu'un moyen au service de cette fin. C'est aussi ce que les sociologues des années 70 ont appelé la société de consommation ; mais aujourd'hui ce n'est plus société de consommation, un moindre mal (politique de la demande), mais société de compétition, une calamité (politique de l'offre). C'est un cercle sans fin où pour survivre il faut toujours être plus compétitif. Il n'y aura donc pas de fin à la crise, car au nom du "toujours plus", on demandera toujours à la société d'être plus compétitive : c'est-à-dire que les riches soient toujours plus riches pour pouvoir investir, et que les classes moyennes, braves petits soldats du profit, soient toujours plus en compétition, les uns avec les autres, pour des salaires bloqués ou en baisse. Quant aux classes populaires elles continueront toujours à être assistées : gage de la paix sociale, pour éviter la guerre civile. Il n'y aura pas de fins aux sacrifices demandés, jusqu'à ce que le système se dévore lui-même, comme Midas qui changeait tout en or a fini par se dévorer lui-même. Les Américains sont aujourd'hui à la pointe du combat économique et de la compétitivité, cela ne les empêchera de se dévorer eux-mêmes. Au final nos sociétés sont atteintes du complexe de Midas, avec des conséquences tragiques sur la nature : forcément surexploitée pour faire du profit. Quand à l'idéal et à Manuel Valls comme sauveur, cela me fait doucement rigoler : que les Français sont naïfs et grégaires.
On peut se réclamer de valeurs aristocratiques. Mais si la cause est absurde comme l'économie de marché qui transforme tout en or au point de rendre le monde invivable, à quoi sert le mousquetaire?
La sagesse moderne dans un environnement aussi hostile, ou au fond la question du bien être individuel est passé derrière celle de la compétitivité, c'est de sauver sa peau. Mais au lieu de clamer la devise des mousquetaires, tout un chacun devrait hurler : "Sauve qui peut, chacun pour soi !"
Ce que nous dit ton texte sur les mousquetaires, c'est que la sagesse ne se transmet pas comme un savoir. Que la sagesse est précisément le combat pour parvenir à la sagesse. D'où une certaine intransigeance, une dureté indéniable mais indispensable, car elles participent de l'art du combat.

Je veux pour preuve de ce que j'avance sur la sagesse du combat, est que la plupart de nos penseurs pour la plupart acquis à l'idéologie ultra libérale de la compétitivité et de la croissance, étaient dans les années 70 classés à l'extrême gauche. Conclusion : il n'y a aucune vérité transcendante, il n'y a que le combat pour exister et se conserver qui compte.

L'aporie capitaliste

Oui par contre les jeunes n'ont pas mémoire. Effectivement comment adhérer à un monde qui propose d'emblée : il va falloir que tu te sacrifies. Au nom de quelles valeurs ? Au nom du bien manufacturé, produit par des très riches (par leur capital, et le biais de salariés esclaves comme toujours et terrorisés de perdre leur job) qui ne redistribueront plus, pour être plus compétitifs (politique de l'offre). Les logiques de vie riches chères à Deleuze, antihumaniste, il n'y en aura pas, il y aura quelques survivants. C'est peut-être constatant l'échec total de 68 à amener une vie meilleure, mais plutôt une vie bien pire ( non plus société de consommation mais de compétition), que Deleuze s'est suicidé. Dans un monde où la compétition est vouée en culte, il ne peut y avoir de solidarité entre les jeunes, donc pas de représentations communes, pas de création , donc pas de mémoire. On ne peut pas imposer une mémoire à une génération. Une mémoire doit se construire elle-même, c'est une nécessité. Or la jeunesse va dans l'impasse et ne construit rien. Oui c'est beau la vie. Mais la vie sans mémoire c'est la barbarie. Les responsables devront porter une forme de culpabilité.

Pour faire un peu plus absurde, on devrait rebaptiser la droite : les démocrates-sociaux. Ainsi on aurait les sociaux-démocrates (politique de l'offre) contre les démocrates-sociaux (politique de l'offre). Pour ma part je suis pour une classe moyenne forte que doit soutenir une politique de la demande ( hausse des salaire, contrôle des licenciements). Il faudrait mondialiser ce système. Mieux en encore, il faudrait mondialiser la décroissance, en finir avec le complexe de Midas ( où l'or finit par se transformer en merde), où la nature surexploitée n'aura plus rien à nous offrir, qu'un vaste désert de cris et de larmes. Pour cela il faut de la bonne volonté : contrôler et réguler les marché, c'est-à-dire l'hybris du capitalisme.

Le déclin européen

L'humanité a sans doute connu pire que ce petit désenchantement, mais la France certainement pas, et je ne suis pas sûr qu'elle s'en relève. Personnellement je suis un homme moyen, je suis le dernier homme que décrit Nietzsche replié sur sa famille, son petit confort, sans idéal et sans valeurs et autour de moi je ne vois que des gens comme moi. Alors quand on me parle des surhommes Valls et Hollande, cela me fait doucement rigoler, ils ne sauveront pas la civilisation en France et en Europe. Le destin de l'Europe fut scellé avec la défaite de l'Allemagne en 1918 puis 1945, qui marqua le déclin inexorable de l'Europe. Il est dommage que la grandeur de l'idéal européen fut portée par un personnage aussi malade, pervers et risible que Hitler, mais c'est comme ça. La mort de l'Europe fera le bonheur d'autres civilisation comme la Chine ou l'Inde, là-bas espérons le s'éveilleront des surhommes. Et puis il y a nos héritiers de l'idéal humaniste : Etats-Unis, Canada, Australie : ce sont de jeunes nations qui ont encore beaucoup à vivre. Ici en Europe, je ne vois que des gens très contents d'eux, mais désabusés , cyniques et sans aucun projet pour l'avenir. Des gens qui en plus sont méchants pour la plupart ( méchant voulant dire jouisseurs et pervers et destructeurs de la jeunesse). La pitié et la compassion devraient être les vertus d'une nation en voie de décomposition avancée comme la nôtre. Nous pouvons encore être les Grecs de l'empire romain (Etats-Unis, Canada et Australie). Abandonne tous tes idéaux de grandeur mon garçon, la France est malade.
La France est un hôtel comme le dit Houellebecq. L'Europe se heurte aujourd'hui au problème de ses peuples autochtones qui ne sont pas assez progressistes à ses yeux. Les Etats- Unis ont réglé le problème du peuple autochtone en l'exterminant. Mais ce problème est derrière elle ; ainsi qu'au Canada et en Australie. Ce sont de grands espaces plein d'avenir. Nous pouvons être leurs Grecs, c'est-à-dire leur modèle. Il n'y a plus d'autre destin pour l' Europe. Si d'ailleurs ces jeunes nations ne règlent pas rapidement la question de l'écologie et du développement durable, elles sont foutues à brève échéance. Quant à l'Europe elle doit se vivre comme ancêtre bon et compatissant pour tout ce qui est vivant.

C'est avant 14-18 que la France aurait dû faire le choix de s'allier à l'Allemagne, alors les deux puissances continentales alliées auraient pu construire une grande Europe. Mais non toujours le petit narcissisme des Français : résultat une guerre absurde (14-18), qui aboutit sur un conflit qui va achever l'Europe continentale(39-45). Si la France avait alors un peu rabaissé de sa superbe et reconnu la supériorité de l'Allemagne, si l'Allemagne de son côté avait consenti à faire de la France son alliée privilégiée. Si à ce moment là, au début du XXème siècle, le couple franco-allemand s'était fait, alors nous aurions eu une Europe formidable, immense. Mais ce n'est pas le cas.

vendredi 25 avril 2014

La société du libéralisme économique et les jeunes

Le smic, comme tous les droits sociaux, sont un héritage ringard d'un vieux monde catholique. Dans une société progressiste, il ne doit pas y avoir de tabous, à chacun selon sa faculté d'adaptation, disparaîtront les parasites et les imposteurs. La fin du smic, le smic jeune ? Ainsi la fracture entre jeunes et vieux va-t-elle s’accroître. Entre riches et pauvres n'en parlons même plus. Mais qui se soucie encore de ces vieilles lunes ! Plus le droit de regarder ailleurs que son petit nombril. Et beaucoup de jeunes seront bien content de gagner 700 euros par mois, de bouffer de la merde, pendant que leurs grands-parents soixante-huitards s'engraissent au soleil. Ils sont tellement cons les jeunes, qu'ils ne savent même pas imaginer qu'un monde égalitaire fut pendant longtemps une utopie réalisée, notamment sous de Gaulle, ce qu'on appelle aujourd'hui les trente glorieuses, une époque bénie, post catholique, mais encore catholique. Alors qu'eux les jeunes ne savent pas qu'ils vivent dans un monde injuste et figé comme jamais, avec comme seul critère la rentabilité, la réussite individuelle, le libéralisme économique, l'hyper compétitivité, le "struggle for life" si cher aux Anglo-saxons, mais ils sont contents comme ça les jeunes, ils ont été formatés pour ça, alors ils font leurs besoins les uns sur les autres, comme dans une porcherie. Et ça les fait rire les vieux de voir ce spectacle. Car leurs enfants sont des moutons qui disent merci quand on les gifle.

jeudi 24 avril 2014

Faut-il avoir peur de la classe moyenne ?

Ce qui devrait te faire peur et qui nous pend au nez, c'est plutôt la disparition de la classe moyenne. Effectivement ce qui stabilise une économie c'est une classe moyenne forte. Or aujourd'hui toute une partie de la classe moyenne est menacé de déclassement, et ce n'est pas un fantasme. Plutôt que de faire l'éloge de la classe populaire (qu'est ce que cela veut dire les immigrés, le quart-monde ?), on ferait bien de réfléchir au moyens de faire accéder la classe populaire à la classe moyenne. Mais non toujours ton narcissisme : la classe populaire dans son mode de pensée serait plus "pure" que la classe moyenne (évidemment toute personne a tendance à se considérer comme plus pure que son voisin, et cela vaut pour un peuple ou une religion). Arrête ce narcissisme qui n'est qu'un misérabilisme déguisé. Il n'y a aucun salut à attendre d'une classe populaire minoritaire, et qui depuis longtemps a perdu ses traditions qui faisaient sa noblesse (les seules traditions qui lui restent, c'est partout une sous-culture à base de rap, de mots grossiers, de comportements à risque, d'origine banlieusarde, et qui s'étend partout dans les campagnes). Ce ne sont pas les classes moyennes qui posent problème, ce sont les très riches, qui accaparent des fortunes de plus en plus considérables, ainsi les 400 personnes les plus riches des Etats-Unis possèdent autant de richesses que les 150 millions d'Américains les plus pauvres (parmi lesquels beaucoup de gens de la classe moyenne, en voie de déclassement). 1% des Américains les plus fortunés ont raflé 23% du revenu national. La même tendance s'observe en Europe depuis le début des années 80. Il faut arrêter de s'aveugler sur le terme de "petit-bourgeois". Le petit-bourgeois c'est maintenant toi, prof de philo, et militant politique. Le terme de petit-bourgeois veut dire quelque chose dans la bouche d'un artiste comme Pasolini. Mais chez toi ou chez moi cela ne veut rien dire. Car il faut beaucoup de talent, voire du génie pour se dénigrer soi-même.

mercredi 16 avril 2014

Réactionnaire et marxiste

On ne se sent pas écouté, ni par la médecine, ni par rien, parce que nous vivons sous le règne du libéralisme, c'est-à-dire de l'égoïsme. Quelle est la seule façon de combattre l'égoïsme ? Se rattacher à des valeurs archaïques. Tout ce qui est moderne est un reflet de notre narcissisme et de notre égoïsme contemporain.                               
Attention, je ne dis pas que je suis réactionnaire et fasciste, on connaît assez les ravages du fascisme, je ne dis pas non plus que je suis réactionnaire pour défendre les droits acquis des riches. Je suis réactionnaire pour défendre ce qui est fragile, c'est-à-dire essentiellement des modes de vie ruraux, à la limite de l'analphabétisme. Un psy dirait que je me défends moi-même, c'est possible ! Je dirais que je suis réactionnaire et marxiste, car il y a des points communs entre le catholicisme et le marxisme. Jésus était un marxiste avant l'heure. Marx dans la religion ne combat pas Jésus, le révolté contre sa propre religion. Il combat le dogme de la religion chrétienne, comme Jésus avait combattu le dogme de la religion juive. En tant que révolté, Marx a des points communs avec Jésus. Je suis réactionnaire pour le domaine de l'éducation, à la manière d'un Finkielkraut. Mais je n'ai pas les moyens de mon ambition, car je renie ma propre éducation, qui consiste en un soixante-huitardisme corrompu, dégénéré et dévoyé.

Le problème de toute idéologie, chrétienne ou communiste, c'est qu'ensuite elle aboutit au dogme. Le libéralisme est si solide, parce qu'il n'est pas dogmatique, qu'il laisse chacun crever dans son coin, qu'il est la somme des égoïsmes particuliers, qu'il ne propose pas de réunir, qu'il n'a aucun projet commun. Et c'est pour cela qu'il est si dangereux ; risquant de déboucher sur une catastrophe écologique sans précédent. Parce que le libéralisme, c'est-à-dire l'égoïsme, dont certains sont allés jusqu'à en faire leur dogme, de leur propre égoïsme, est sans conscience.