Il faut se
rendre à l'évidence, je suis venu trop tard à l'intellect. Les socialistes
modernes, le "PSD", ne fait preuve d'aucune imagination pour
contrecarrer la crise : réduire les coûts, en premier lieu celui du travail.
Moderniser, c'est-à-dire réduire les coûts, investir et augmenter l'offre sans
augmenter la demande. Logiquement l'homme est devenu un fardeau pour
l'humanité, logiquement la question de l'euthanasie volontaire (pour les gens
sains de corps et d'esprit mais qui estiment qu'ils coûtent trop cher à la
société), devrait se poser, puisque tout est une question de réduction des
coûts, d'intelligence comportementale et de discipline. Or l'homme est un coût
pour l'homme. Donc la modernisation de la société devrait passer par une
modernisation de l'espèce humaine, en réduisant son coût pour l'espèce humaine
: c'est cela la logique malheureusement du libéralisme économique, logique
totalement triomphante aujourd'hui, sans autre alternative que de vieilles
résistances corporatistes (les pilotes d'avion à 17 000 euros par mois, et les
notaires) et sociales. C'est la logique de la "liberté" anglo-saxonne
qui l'emporte sur la logique égalitaire française : pour s'en sortir il faut
sortir du troupeau, condamné à une sorte d'abattoir de plus en plus légitime et
légitimé. C'est bien la question de la régulation de l'espèce humaine pour la
préservation de l'environnement qui se pose aussi. Or la question de la
régulation de l'espèce humaine n'est jamais posée puisque la question de
l'euthanasie est une question tabou, notamment pour des raisons historiques,
puisque l'euthanasie renvoie à la question de l’État nazi. Et qui voudrait voir
une société où ses enfants peuvent se donner la mort librement ?
Les deux
fondements qui régissent la vie humaine sont l'instinct de conservation et le
principe d'identité (suis-je bien moi-même?), le regard est tourné sur soi,
avant de s'ouvrir à l'extérieur. Par conséquent l'homme se regarde le nombril,
quand il fait du mal aux autres (par sa "liberté", dont l'expression
sociale est le libéralisme économique), et bien sûr quand il détruit son
environnement.
Je peux paraître contradictoire puisque je prône une forme
de régulation, et que le libéralisme économique est une forme de régulation, en
éliminant de la société humaine ses "parasites". Or je suis comme
Houellebecq, je pense que l'artiste est un "parasite sacré". Sera
dite bonne une société qui permet à ses artistes de s'épanouir. Le bien n'est
que dans l'art, le mal est partout ailleurs. Or le libéralisme est un des pires
régimes pour l'artiste, puisqu'elle le considère comme un parasite. La société
du libéralisme ne permet qu'aux prédateurs de bien vivre, or les prédateurs ne
sont pas intéressants, ce ne sont pas des créateurs. Je prône une régulation
raisonnée, non une régulation sauvage sur le modèle de la nature, qui ne
permettrait qu'aux prédateurs de bien vivre. Les prédateurs, c'est-à-dire les
riches, sont aussi méchants qu'ils le paraissent, seuls les créateurs sont bons
; et je soutiens aussi que beaucoup de pauvres sont mauvais. Une société qui ne
privilégie pas ses créateurs : artistes, mais aussi philosophes et
scientifiques, est une société en déclin. C'est cela le véritable déclin de
notre société, et que déplore d'ailleurs quelqu'un comme Finkielkraut, qui au
passage se trompe de cible en visant exclusivement l'immigration. L'immigration
massive est cependant une mauvaise chose en tant qu'elle est une conséquence de
la logique libérale et non sa cause. C'est donc la logique libérale qui est la
véritable ennemie de la création, à travers tous ses parasitages, dont
l'immigration est un des phénomènes, avec la télévision aussi ; mais il y en a
beaucoup d'autres.
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