jeudi 29 mai 2014

Art et politique

je vais parler du bonheur selon Schopenhauer, pour faire une pause dans l'actualité politique traumatisante actuelle ; ce philosophe pessimiste partage le monde entre volonté et représentation, le bonheur est sans doute du côté de la représentation, donc un peu du côté de l'illusion. Il décrit la volonté comme la chose en soi, et le stimulant archaïque de cette volonté est l'acte sexuel : car il vise à la reproduction de l'espèce, donc à l'éternité de l'espèce. Le sexe n'en est que la ruse de la nature, par la joie qu'il apporte, de cette volonté de se reproduire, d'être éternelle de l'espèce. Après le bonheur comme représentation mentale n'est qu'un avatar de la volonté, un sous produit de la volonté. Mais il dit aussi que si la représentation parvient à l'œuvre d'art parfaite, comme chez Shakespeare, qu'il cite, ou Goethe, alors il y a négation de la volonté, et l'artiste parvient à une sorte d'orgasme créatif, de nirvana, où la volonté a disparu. En même temps il dit aussi que l'artiste est celui qui souffre le plus, il parvient à son orgasme créatif par intermittence et y trouve en même temps que la négation de la volonté, la négation de la souffrance : donc le bonheur (qui n'est jamais qu'un état furtif). 
Nous sommes en politique très loin du bonheur, soumis à des représentations très archaïques, reptiliennes, plongées dans le monde de la volonté : on comprend pourquoi les hommes de pouvoir sont de grands baiseurs. Seul l'art permet de prendre du recul, ce que tu fais régulièrement dans ton blog, qui alterne les séquences de pure politique (cerveau reptilien), avec l'actualité artistique et culturelle de ta ville.

lundi 26 mai 2014

Pour qui voter ?


On peut penser que Zemmour est un sale con, mais sa vision politique est assez fine. L'Europe de Bruxelles a privé les peuples de leur souveraineté. C'était le projet de Jean Monnet, pour plus qu'un épisode comme le nazisme ne se reproduise. Cependant on voit où cela nous mène. Autre question pourquoi tout semble marcher en Allemagne, croissance, chômage faible, et en France c'est la catastrophe ?
Je fais partie des "sales cons" d'abstentionnistes. Voter pour n'importe quel parti autre que le FN, c'est voter pour Bruxelles, et voter pour le FN, c'est voter fasciste. La seule alternative à Bruxelles semble être le fascisme. Je ne peux ni voter pour Bruxelles ni pour le fascisme, donc je m'abstiens. Si Hollande obtient de Bruxelles de faire une politique de la redistribution sociale pour favoriser la demande, alors je revoterai socialiste ; mais tant que les socialistes feront une politique économique libérale, je ne voterai plus pour eux.
J'ai failli pour ma part voter Dupont-Aignan, car je suis plutôt catholique de cœur et gaulliste de gauche, mais le personnage manque trop de charisme, et est susceptible de faire alliance avec le FN.

Le tout sociétal du gouvernement socialiste précisément pour masquer sa carence dans le domaine social, ça suffit. Ce gouvernement a tout faux, les minorités (homosexuels et même immigrés) n'ont pas à avoir de droits supplémentaires qui leur accorde le privilège de la minorité soi-disant opprimée sur la majorité, ce sont aujourd'hui les valeurs traditionnelles qui sont en péril : famille, église notamment. Si la majorité, n'est pas forte, notamment les classes moyennes, c'est tout le pays qui sera faible, donc la politique doit renforcer la majorité c'est-à-dire la classe moyenne, par une politique économique volontariste de la demande, et non pas de l'offre, qui appauvrit le pouvoir d'achat de la majorité. Les minorités doivent être subversives (les homosexuels notamment), si on leur accorde les mêmes droits qu'à "monsieur tout le monde", alors les minorités ne seront plus subversives, ni créatrices ; par contre les immigrés qui deviennent français, doivent évidemment avoir exactement les mêmes droits que les Français de souche, mais d'un point de vue laïc.
Pour ce qui est des églises, je pense que c'est la culture catholique qui doit rester majoritaire et qui doit être défendue, alors qu'elle est systématiquement honnie ainsi que les valeurs traditionnelles, comme la famille (je sais que l'Etat n'a pas à s'en mêler puisque dans notre pays laïc, il y a séparation de l'église et de l'Etat)
Les valeurs musulmanes ne doivent pas se substituer mais peuvent cohabiter, tout en sachant qu'elles n'auront jamais vocation à être prédominantes, à moins que l'on envisage une substitution de la culture autochtone par la culture allogène : des rumeurs font état de la volonté des socialistes de remplacer la culture autochtone par la culture allogène, mais j'ose espérer que ce ne sont que des rumeurs : on parle de "grand remplacement", parce que les populations allogènes auraient plus vocation à être progressiste que la population de souche : c'est par le génocide de la population autochtone des Etats-Unis d'Amérique, que les Américains ont créé la société la plus progressiste qui soit au monde. Ne faisons pas la même chose en Europe.
Pour ce qui est du rôle subversif des minorités, décidément tous ces socialistes qui ont fait l'ENA, feraient bien de lire un peu, de la littérature, afin de comprendre le processus créatif, qui n'est pas un processus économique. Ce n'est pas avec les "bons sentiments" sociétaux que l'on fait de la bonne politique. Je le répète la politique économique devrait être de gauche, et la politique sociétale devrait être de droite, avec des valeurs fortes, des interdits : ce que faisait De Gaulle et le Conseil national de la Résistance qui ont impulsé une politique sociale volontariste en faveur du plus grand nombre. Les socialistes font tout le contraire.

Une des seules choses pour laquelle je suis pour la levée de l'interdit, c'est la consommation de drogue. Car la drogue ne doit pas faire partie de la subversion, c'est trop dangereux. En matière de drogue, il faut avoir de droit d'expérimenter et surtout avoir un accès à l'explication scientifique des effets néfastes. Je pense qu'il faut donc dépénaliser toutes les formes de drogue et pouvoir aussi par là rendre impossible toute forme de trafic rentable qui ne passerait pas par l'Etat. Bien sûr toute forme d'expérimentation doit être interdite pour les mineurs de moins de 18 ans, et là la surveillance devrait être bien plus sévère : bien sûr cette dernière opinion sur les drogues est très discutable, j'en ai conscience.

mardi 20 mai 2014

Le "coming out" de Pascal Bruckner

Pascal Bruckner est vraiment un type sympa qui se prend beaucoup moins la tête que Finkielkraut. Son père à Pascal Bruckner était un type humain, malgré des idées extrêmes. On voit que Pascal Bruckner a au fond été aimé dans sa famille, et cela se ressent dans toute sa littérature, qui est une littérature de la joie et de l’espièglerie. Finkielkraut qui a bénéficié de conditions familiales plus sérieuses et plus résilientes au départ, n'a pas su prendre assez de recul, et embringué dans la lutte contre "la barbarie" a tendance à jeter le bébé avec l'eau du bain : c'est-à-dire la jeunesse, qui est au fond plus victime du système libéraliste, que responsable de son destin, cependant il a raison de défendre l'école, car c'est le dernier rempart. Quant à l'immigration massive, c'est un avatar de la logique de rentabilité, finalement propre au protestantisme, qui ne s'est pleinement épanoui qu'outre atlantique. Le protestantisme, et sa liberté individuelle de conscience, et sa notion de salut réservée aux élites est une des figures de la puissance maritime foncièrement anti-européenne que représente l'Angleterre (L’Angleterre en tant que type représentant les Etats-Unis, l'Australie et le Canada).

La Russie de Poutine

Les Russes ont gagné la guerre contre les Allemands, il est donc normal qu'ils fassent preuve de fierté avec Poutine à leur tête. Toutes les tentatives de balkanisation de la Russie au nom des soi disant droits de l'homme, sonnent l'éternelle victoire de l'Angleterre, puis des Etats-Unis sur l'Europe. Peut-être que l'Europe n'est pas légitime à porter l'idéal de l'humanisme, et que ce rôle ne peut-être dévolu qu'aux puissances maritimes, Angleterre, puis Etats-Unis, Australie et Canada, comme le pense Glucksmann, car incapables de fascisme toujours selon le même Glucksmann.

Kerviel est-il un héros ?

C'est vrai que notre société est assez nulle. Mais je soutiens que la principale responsabilité en revient au  libéralisme économique : qui a détruit les représentations littéraires pour les remplacer par des représentations médiatiques. L'école est complice d'une logique de rentabilité et non plus de contemplation. On ne demande plus aux enseignants de transmettre une culture mais des savoir-êtres et des savoir-faire.

Dans un monde de logique rentable, les héros sont des criminels, comme Lacenaire fut le héros des enfants du paradis le film, une des figures du triptyque. L'artiste, le séducteur et le criminel, forment trois possibles d'un même type : la conscience. Donc Mesrine  comme avatar de Lacenaire et de Robin des bois et Kerviel, sont des héros. Quand le monde est corrompu tout marginal qui va au bout de sa logique est un héros. Et je soutiens que notre monde est profondément corrompu, j'ai expliqué pourquoi : à cause notamment du narcissisme des Français qui avant 1914 ont préféré s'allier à l'Angleterre plutôt qu'à l'Allemagne, qui en tant que puissance continentale supérieure poursuivait le même idéal que la France sous Napoléon : l'idéal européen.

mardi 13 mai 2014

Pourquoi un enfant ne peut pas être soixante-huitard ?

Nous payons aujourd'hui les conséquences de mai 68. Toute notre politique économique de sacrifice est un héritage de mai 68.
Bien sûr que j'aurais aimé faire mai 68, cette fête nietzschéenne, dionysiaque ; mais pour qu'une telle fête soit possible, il faut de la préparation.
Critique de mai 68 : c'est une fête qui a abîmé les enfants et qui continue de les abîmer. Mais critique de la critique, la critique se fait au nom de la morale.
Apologie de mai 68 : c'est une fête des sens, des émotions, qui rejette toute morale. Donc l'apologie de mai 68 est plus forte que sa critique, car la vie est plus forte que la morale. Oui mais la morale prépare la vie, oui et la vie prépare la mort. Et cette apologie se fait au prix de notre vie : car nous sommes un enfant de 68, abîmé par cette fête.
Poursuivez, quelles conséquences en tirez-vous ? Si j'étais conséquent avec moi-même, je devrais me suicider, car je n'ai pas su "tuer" mes parents, comme ils ont eu eux-mêmes aucun scrupule à me tuer, au niveau des émotions j'entends. L'enfant est une entrave à la fête des sens et des émotions, l'enfant est anti-nietzschéen, car il exige la morale. Mais mai 68 est une fête bourgeoise ! Oui car les pauvres n'ont aucune imagination, il ne rêvent que d'un travail et d'un salaire. Mai 68 est une fête anti-enfants, anti-pauvres, anti-faibles. Une fête pour les forts qui prépare à la mort, une fête nietzschéenne quoi !
Nietzsche ne peut se laisser à une telle caricature :  Nietzsche non, mais l'interprétation que mai 68 a fait de ses écrits. Nietzsche lui-même n'a-t-il pas dit qu'il n'y a pas de faits mais que des interprétations.

Pour Florian, un adepte critique mais néanmoins fervent de la singularité technologique ou transhumanisme

Pour élargir un peu le débat et faire entrer des perspectives technologiques dans la construction européenne : la singularité technologique (amélioration de l'homme par la technologie : vie plus longue, augmentation de l'intelligence et de la puissance humaine dont l'archétype est "l'homme qui valait trois milliards", une fantaisie utopiste, télévisuelle, pas éloignée de ce que pourra être chacun dans peu de temps, et dont l'un des porte-paroles est Ray Kurzweil) va sans doute supplanter la morale traditionnelle. Les conséquences seront-elles pires ou meilleures ? On ne peut pas savoir. Ce à quoi on assiste en France c'est au combat, qui détruit la jeunesse, qui détruit les représentations collectives, entre les tenants de la morale traditionnelle (l'école), et les tenants du libéralisme économique (grand capital) qui diffusent à longueur de journée des images futiles et monnayables sur tous les canaux (radios, télés, internet). La singularité technologique si elle s'empare d'un discours cohérent peut-être une alternative crédible à la morale traditionnelle. La singularité technologique doit être alors vécu comme une doctrine crédible du salut, et elle devra supplanter dans les esprits toutes les fausses images, la désinformation, dont le libéralisme économique ne cesse de nous abreuver en flux continue (pour faire du profit). Bref la singularité technologique ne devra pas être un avatar du libéralisme économique ; mais une eschatologie de type technologique. Le libéralisme économique, la politique de l'offre produit de la fausse monnaie : ce sont des représentation monnayables (aboutissement de la logique protestante qui trouve son apogée dans la marchandisation du monde), à la singularité technologique d'être assez forte pour rétablir l'équilibre catholique (universel) et non cathodique du monde, et "chasser les marchands hors du temple".

L'idéal européen : une eschatologie sociale

"Ce qui est la fin aujourd'hui c'est l'objet manufacturé, et l'homme n'est qu'un moyen au service de cette fin. C'est aussi ce que les sociologues des années 70 ont appelé la société de consommation ; mais aujourd'hui ce n'est plus société de consommation, un moindre mal (politique de la demande), mais société de compétition, une calamité (politique de l'offre). C'est un cercle sans fin où pour survivre il faut toujours être plus compétitif. Il n'y aura donc pas de fin à la crise, car au nom du "toujours plus", on demandera toujours à la société d'être plus compétitive : c'est-à-dire que les riches (le capital) soient toujours plus riches pour pouvoir investir, et que les classes moyennes, braves petits soldats du profit, soient toujours plus en compétition, les uns avec les autres, pour des salaires bloqués ou en baisse. Quant aux classes populaires elles continueront toujours à être assistées : gage de la paix sociale, pour éviter la guerre civile." : Est-ce pour un tel type de société dont on ne voit pas l'issue que l'on doit faire l'Europe? L'Europe politique permettra-t-elle de sortir de ce système, ou bien au nom de la sacro-sainte compétitivité nous y enfoncera-t-elle toujours plus? Mais où vois-tu l'humanisme dans un tel système? Il n'y a aucun projet commun, l'homme n'y est pas une fin mais un moyen. Ceux qui s'en sortent sont soit ceux qui détiennent le capital, soit des petits malins. Je suis pour un catholicisme social de type gaullien, et suis lucide sur l'hypocrisie d'une certaine frange du catholicisme qui s'est enrichi sur le dos des pauvres, et qui a fait de la misère des pauvres son fonds de commerce. Cela a abouti à la Renaissance à la corruption de l'église catholique, et par réaction à la naissance du protestantisme. Mais le protestantisme a abouti à la marchandisation du monde, ce qui est encore pire. Tu prévois l'Europe sociale au bout du tunnel, comme un salut : finalement tu as une vision eschatologique de la construction européenne, c'est-à-dire une vision religieuse de type catholique. Mais auparavant tu prévois qu'il faudra avaler la pilule au goût amère. Pour arriver au salut, tu justifies le sacrifice : pas d'Europe sociale avant l'Europe politique, et pas d'Europe politique sans renforcement économique ; qui passe par une plus grande compétitivité, par une politique de l'offre renforcée, par une stagnation, voire une baisse des salaires. Souffrez ici-bas, les lendemains seront meilleurs : on nous a toujours dit ça, sur les champs de bataille hier, dans les entreprises aujourd'hui.

lundi 12 mai 2014

Zuckerberg contre Kant


Kant et sa notion de responsabilité morale individuelle est l'abomination suprême. Il n' y a pas de responsabilité morale individuelle, il n'y a que des responsabilités collective. Chacun est otage et responsable de l'autre avant d'être responsable de soi : la société est un corps. Le corps se construit par des émotions qui ne nous appartiennent pas, qui sont collectives. La seule responsabilité individuelle qui nous incombe n'est pas de faire notre devoir, mais d'essayer d'être humain c'est à dire bon : la mémoire se construit par des représentations collectives ; or la notion de devoir kantien a tendance au nom de la morale, à vouloir casser les représentations collectives. Si le principe de réalité est autre : c'est à dire le prof qui casse, ennemi de ses élèves. Et tout le reste qui suit comme modèle de société : cela est un modèle propre à la France, pauvre petite province qui méritait mieux, incapable de fournir des créateurs notamment dans le domaine informatique, qui rapporte pourtant des milliards. Même les Allemands ont abandonné Kant, et sont choqués maintenant par la rigidité éducative du système français. Système français éducatif cassant, basé sur la morale de Kant. République française qui se réclame depuis 150 ans de la notion du devoir kantien, alors que nous avons des génies comme Rousseau qui prônent l'épanouissement de l'enfant, alors que nous savons quel genre d'imbéciles comme Eichman, avait produit le système allemand, des imbéciles faisant leur devoir sans réfléchir, ce qui est peut-être au fond un contresens de Kant, mais rigidité kantienne qui fut une spécificité du système éducatif allemand, et qui a conduit les Allemands devant la monstruosité du résultat à réformer leur école vers plus de tolérance dès 1945, de toute urgence. Alors ne me dit pas que je suis l'ennemi de moi-même, je réfléchis à contre courant, c'est tout.

"Lutter et donner sa vie pour la République" Qui aujourd'hui est prêt à donner sa vie pour un idéal ? Personne et heureusement. On veut bien se sacrifier pour sa famille, ses enfants ou même pour son chien ; mais plus pour un idéal comme la patrie, la révolution ou la république (cette dernière est chez toi un compromis entre patrie et révolution). Regarde aux Etats-Unis, sans aucun modèle transcendant, dans une ambiance club mède, (répugnante à un kantien figé dans son stade adulte et autonome, encore un préjugé) Mark Zuckerberg, pour ne citer que lui ( il y a beaucoup d'autres exemples), "pèse" à lui tout seul 30 milliards de dollars : soit presque l'équivalent du pacte de stabilité de François Hollande et Manuel Valls (destiné à économiser 50 milliards d'euros). Pour une invention, certes utile, mais que même un simple d'esprit aurait pu concevoir dans sa forme, en étant aidé par des mathématiciens sur le fond. Le secret des Américains : ils inventent vite et bien des futilités qu'ils savent rendre indispensables, déposent un brevet, un copyright, établissent un monopole sur le produit, et dégagent des milliards de profit. Le tout sur fond d'ambiance jeune, people, cool, club mède. En France on ne sait pas faire, sauf précisément le club mède : pour combattre la crise il faudra mettre tout le monde en vacances : et dans cette ambiance cool et décontractée ; Les Français feront aussi bien que les Américains.

Le ton général de notre société française est beaucoup trop inflexible et intolérant, ce ton est l'ennemi des représentation collectives de notre propre jeunesse, c'est un ton kantien, un ton trop scolaire. Nous avons les moyens d'avoir un monde plus cool et tolérant. Toi qui admire tant l'efficacité : les boîtes jeunes qui marchent et qui font des milliards de dollars de profit, ce qui manque tant à la France, pauvre petite province rigide et inflexible toujours en retard d'une guerre depuis Napoléon, qui sacrifie toujours son peuple
de façon absurde, notamment en 14-18 et maintenant sur le marché du travail au nom de la rentabilité et de la compétitivité. Les boîtes jeunes qui marchent, toutes situées hors de l'hexagone, notamment aux Etats-Unis, ont adopté une ambiance cool, club mède. Mais cela peux-tu le comprendre? Je ne suis pas en guerre contre moi-même, je suis en guerre contre ceux qui condamnent à mort leur prochain au nom d'une idée. Aucune idée ne vaut la peine qu'on tue ne serait-ce qu'un chien. Le monde devrait simplement être plus gentil, les gens devraient s'aimer. Si certains veulent être méchants, qu'on les envoie sur la lune pour se faire la guerre. Ici-bas nous voulons des Jésus, des Gandhis, des artistes pour modèle. Napoléon sur la lune, et ne me parle pas de principe de réalité. La bonté et la compassion pour tout ce qui est vivant doit être le seul principe de réalité. A force d'être méchant par frustration, la France est un pays de losers.


Zuckerberg contre Kant, la logique du divertissement mais de l'efficacité contre celle de la rigueur mais de l'ennui, j'aurais dû dire l'Amérique contre l'Europe. Pour finir et pour être honnête : Zuckerberg est certainement plus proche de Kant et de sa notion de morale individuelle, que de toute conception catholique, qui se fonde sur une vision collective des représentations individuelles. Pour ma part, étant catholique, je ne crois pas à la responsabilité individuelle, et je ne crois qu'aux représentations collectives à partager, donc je ne crois qu'aux responsabilités collectives. Ce n'est pas Hitler qui est responsable du fascisme, c'est malheureusement une responsabilité de l'Allemagne entière (figée dans son corset prussien dont Kant est une forme d'expression philosophique). Ce ne sont pas les idées françaises, ni Kant, qui sont responsables du fascisme, ce sont ceux qui les ont transformées en actes : on a le droit d'avoir les idées qu'on veut, on ne doit censurer aucune littérature. C'est le passage à l'acte qui est répréhensible, je suis évidemment ennemi de toute forme de censure ou d'interdiction que ce soit pour la littérature , le divertissement (on pense à Dieudonné) ou même pour les drogues. C'est aux peuples de faire preuve de bon sens et pas aux individus. Si la notion de responsabilité individuelle doit aboutir à la mort des peuples, alors je préfère sacrifier la notion de morale individuelle plutôt que les peuples. Le monde protestant plus que le monde catholique, est un univers de marchandisation globale, où toute représentation est monnayable, n'est plus à partager, car elle devient payante ; c'est un mensonge, les mots ne sont pas des choses, les représentation sont gratuites, elles appartiennent aux peuples, c'est aux peuples de faire preuve de bon sens et sauver leurs jeunesses. Or aujourd'hui on veut la mort des peuples. Au nom de la responsabilité individuelle bourgeoise, on a créé la mort des peuples. J'aurais envie de dire : "peuple d'Europe retrouve ta fierté dans l'Europe, construit ton eschatologie, qu'elle soit technologique ou autre, mais n'abandonne jamais l'idée de peuple." Car il faut aussi du lyrisme pour construire un peuple, pas seulement du politique et de l'économique, ni même seulement du social. Mais est-ce que tout cela ne sonne pas un peu faux? Lyrisme pour le peuple de France peut s'entendre, mais pour l'Europe c'est une autre histoire : les pays d'Europe sont comme de vieilles bonne femmes aigries ennemies les unes des autres, de vieilles sorcières qui se haïssent. Et puis il y a tant de morts dans les guerres qui sont autant d'obstacles au rapprochement des peuples, comme dans des familles ennemies de parrains italiens, c'est la loi du talion, "tu as tué mon fils, je tuerai ta fille, etc..." Combien encore de générations pour oublier, pardonner? Comment leur faire entendre la voix de l'amitié, de la fraternité ( ne parlons même pas d'amour)? Les Etats-Unis sont un peuple, et c'est en tant qu'appartenant à ce peuple que Zuckerberg est un créateur. L'Europe n'est pas encore un peuple, en espérant qu'elle le sera un jour.

Le monde protestant plus que le monde catholique, est un univers de marchandisation globale, où toute représentation est monnayable, n'est plus à partager, car elle devient payante, certes mais n'oublions pas les abus de l'église catholique : la corruption. L'opulence sur le dos des pauvres, leur fond de commerce : les pauvres, et en même temps ceux que les papes et cardinaux trompaient. Qui a conduit par réaction, face à tant d'hypocrisie, à la création de l'église protestante.

Marine Le Pen : totalitarisme ou autoritarisme?

Il est indéniable que ton adversaire c'est le fascisme. Quand tu parles du fascisme, tu prends des accents fanatiques. Penser que la France est le berceau du fascisme comme tu le dis, c'est quand même dur à avaler et selon moi injuste. Hitler était allemand, ce qui explique la dureté du fascisme allemand, c'est la dureté de l'éducation prussienne, qui sera au fond reprise comme modèle par Kant : avec son combat contre les inclinations naturelles. A force d'avoir une éducation inhumaine, on a des fascistes : et cela est propre à l'Allemagne et à Kant, et à l'éducation prussienne; ce n'est pas le problème des Français, qui feraient bien de se méfier de Kant comme modèle éducatif. Kant dit des choses très intéressantes, mais sa morale est inhumaine et ne peut déboucher que sur la monstruosité. Cela dit je ne voterai pas Le Pen, et ne le conseille à personne. Je préfère rester sobre sur le sujet.
Je vais te dire : mes grands-parents paternels et maternels ont fait la guerre. Comme beaucoup ils ont été faits prisonniers en 1940, libérés en 1945. Ma grand-mère paternelle s'est remariée à un grand résistant, décoré de l'ordre national du mérite sous Mitterrand, qui a fait toute la guerre de 39 à 45, dans les forces françaises libres sous l'autorité de de Gaulle, d'Afrique du Nord jusqu'en Allemagne ( que mon père et ma tante détestent, qui sont-ils eux deux pour détester un grand résistant ?). Mes grands oncles bretons étaient farouchement "anti-boches", se sont engagés dans la résistance, et ont même tué assez sauvagement un collabo à mains nus. Je constate que la France a bien marché sous de Gaulle qui était un rassembleur. La guerre est terminée depuis 70 ans, tout un tas d'hypocrites dont les parents ou grands-parents étaient collabos, sont farouchement anti-français. Cela suffit de remuer la merde, de faire culpabiliser tout le monde. Nous vivons dans un monde terrorisant où tout le monde est suspecté de racisme et d'antisémitisme avant même de savoir penser. C'est trop facile et inefficace. Résultat : 20% de gens qui votent Le Pen. Il faut changer de méthode. Mais je n'ai pas de réponses.
L'idéologie dominante actuelle est heureux les très riches et les élites, vous n'avez pas à partager, ni à culpabiliser, continuez à vous enrichir. Heureuses les classes populaires, vous avez des circonstances atténuantes, on va vous aider, on vous aime. Quant aux classes moyennes, 70% de la population, vous êtes vraiment de la merde, vous ne ressemblez à rien, vous êtes suspectes à la naissance de fascisme en puissance.

Pour ce qui est de mon humanisme mou, eh bien je ne suis même pas humaniste : ce qu'il y a de meilleur en l'homme c'est le chien, comme le pensent Schopenhauer et Houellebecq. Un chien ne vous trahit jamais, il sera toujours fidèle, il vous aime sans condition. Un chien est plus kantien que l'homme. L'amour d'un chien est inconditionné.

Mais ai-je répondu à la question initiale ? Pour avoir la réponse on pourra se référer au lieu suivant : http://jaitantdechosesavousdire.blogspot.fr/2014/05/hitler-mussolini-le-pen.html

L'Europe : avachissement, compromission et perte d'idéal.

"Avachissement, compromission et perte d'idéal." Qu'est-ce que l'idéal ? L'humanisme ? Si on est lucide, on s' aperçoit que l'humanisme a culminé avec une guerre atroce : la deuxième. Forts de ce constat , les Allemands nous dépassent car ils ne se rattachent plus à des valeurs idéales et humanistes, mais cherchent concrètement leur bien-être ici-bas. Ecoeurés par la monstruosité du résultat , les maîtres de l'idéalisme sont devenus foncièrement matérialistes. Il n'y a que ces crétins de Français pour croire que l'école est une fin (toujours en retard d' une guerre!). Ce qui est la fin aujourd'hui c'est l'objet manufacturé, et l'homme n'est qu'un moyen au service de cette fin. C'est aussi ce que les sociologues des années 70 ont appelé la société de consommation ; mais aujourd'hui ce n'est plus société de consommation, un moindre mal (politique de la demande), mais société de compétition, une calamité (politique de l'offre). C'est un cercle sans fin où pour survivre il faut toujours être plus compétitif. Il n'y aura donc pas de fin à la crise, car au nom du "toujours plus", on demandera toujours à la société d'être plus compétitive : c'est-à-dire que les riches soient toujours plus riches pour pouvoir investir, et que les classes moyennes, braves petits soldats du profit, soient toujours plus en compétition, les uns avec les autres, pour des salaires bloqués ou en baisse. Quant aux classes populaires elles continueront toujours à être assistées : gage de la paix sociale, pour éviter la guerre civile. Il n'y aura pas de fins aux sacrifices demandés, jusqu'à ce que le système se dévore lui-même, comme Midas qui changeait tout en or a fini par se dévorer lui-même. Les Américains sont aujourd'hui à la pointe du combat économique et de la compétitivité, cela ne les empêchera de se dévorer eux-mêmes. Au final nos sociétés sont atteintes du complexe de Midas, avec des conséquences tragiques sur la nature : forcément surexploitée pour faire du profit. Quand à l'idéal et à Manuel Valls comme sauveur, cela me fait doucement rigoler : que les Français sont naïfs et grégaires.
On peut se réclamer de valeurs aristocratiques. Mais si la cause est absurde comme l'économie de marché qui transforme tout en or au point de rendre le monde invivable, à quoi sert le mousquetaire?
La sagesse moderne dans un environnement aussi hostile, ou au fond la question du bien être individuel est passé derrière celle de la compétitivité, c'est de sauver sa peau. Mais au lieu de clamer la devise des mousquetaires, tout un chacun devrait hurler : "Sauve qui peut, chacun pour soi !"
Ce que nous dit ton texte sur les mousquetaires, c'est que la sagesse ne se transmet pas comme un savoir. Que la sagesse est précisément le combat pour parvenir à la sagesse. D'où une certaine intransigeance, une dureté indéniable mais indispensable, car elles participent de l'art du combat.

Je veux pour preuve de ce que j'avance sur la sagesse du combat, est que la plupart de nos penseurs pour la plupart acquis à l'idéologie ultra libérale de la compétitivité et de la croissance, étaient dans les années 70 classés à l'extrême gauche. Conclusion : il n'y a aucune vérité transcendante, il n'y a que le combat pour exister et se conserver qui compte.

L'aporie capitaliste

Oui par contre les jeunes n'ont pas mémoire. Effectivement comment adhérer à un monde qui propose d'emblée : il va falloir que tu te sacrifies. Au nom de quelles valeurs ? Au nom du bien manufacturé, produit par des très riches (par leur capital, et le biais de salariés esclaves comme toujours et terrorisés de perdre leur job) qui ne redistribueront plus, pour être plus compétitifs (politique de l'offre). Les logiques de vie riches chères à Deleuze, antihumaniste, il n'y en aura pas, il y aura quelques survivants. C'est peut-être constatant l'échec total de 68 à amener une vie meilleure, mais plutôt une vie bien pire ( non plus société de consommation mais de compétition), que Deleuze s'est suicidé. Dans un monde où la compétition est vouée en culte, il ne peut y avoir de solidarité entre les jeunes, donc pas de représentations communes, pas de création , donc pas de mémoire. On ne peut pas imposer une mémoire à une génération. Une mémoire doit se construire elle-même, c'est une nécessité. Or la jeunesse va dans l'impasse et ne construit rien. Oui c'est beau la vie. Mais la vie sans mémoire c'est la barbarie. Les responsables devront porter une forme de culpabilité.

Pour faire un peu plus absurde, on devrait rebaptiser la droite : les démocrates-sociaux. Ainsi on aurait les sociaux-démocrates (politique de l'offre) contre les démocrates-sociaux (politique de l'offre). Pour ma part je suis pour une classe moyenne forte que doit soutenir une politique de la demande ( hausse des salaire, contrôle des licenciements). Il faudrait mondialiser ce système. Mieux en encore, il faudrait mondialiser la décroissance, en finir avec le complexe de Midas ( où l'or finit par se transformer en merde), où la nature surexploitée n'aura plus rien à nous offrir, qu'un vaste désert de cris et de larmes. Pour cela il faut de la bonne volonté : contrôler et réguler les marché, c'est-à-dire l'hybris du capitalisme.

Le déclin européen

L'humanité a sans doute connu pire que ce petit désenchantement, mais la France certainement pas, et je ne suis pas sûr qu'elle s'en relève. Personnellement je suis un homme moyen, je suis le dernier homme que décrit Nietzsche replié sur sa famille, son petit confort, sans idéal et sans valeurs et autour de moi je ne vois que des gens comme moi. Alors quand on me parle des surhommes Valls et Hollande, cela me fait doucement rigoler, ils ne sauveront pas la civilisation en France et en Europe. Le destin de l'Europe fut scellé avec la défaite de l'Allemagne en 1918 puis 1945, qui marqua le déclin inexorable de l'Europe. Il est dommage que la grandeur de l'idéal européen fut portée par un personnage aussi malade, pervers et risible que Hitler, mais c'est comme ça. La mort de l'Europe fera le bonheur d'autres civilisation comme la Chine ou l'Inde, là-bas espérons le s'éveilleront des surhommes. Et puis il y a nos héritiers de l'idéal humaniste : Etats-Unis, Canada, Australie : ce sont de jeunes nations qui ont encore beaucoup à vivre. Ici en Europe, je ne vois que des gens très contents d'eux, mais désabusés , cyniques et sans aucun projet pour l'avenir. Des gens qui en plus sont méchants pour la plupart ( méchant voulant dire jouisseurs et pervers et destructeurs de la jeunesse). La pitié et la compassion devraient être les vertus d'une nation en voie de décomposition avancée comme la nôtre. Nous pouvons encore être les Grecs de l'empire romain (Etats-Unis, Canada et Australie). Abandonne tous tes idéaux de grandeur mon garçon, la France est malade.
La France est un hôtel comme le dit Houellebecq. L'Europe se heurte aujourd'hui au problème de ses peuples autochtones qui ne sont pas assez progressistes à ses yeux. Les Etats- Unis ont réglé le problème du peuple autochtone en l'exterminant. Mais ce problème est derrière elle ; ainsi qu'au Canada et en Australie. Ce sont de grands espaces plein d'avenir. Nous pouvons être leurs Grecs, c'est-à-dire leur modèle. Il n'y a plus d'autre destin pour l' Europe. Si d'ailleurs ces jeunes nations ne règlent pas rapidement la question de l'écologie et du développement durable, elles sont foutues à brève échéance. Quant à l'Europe elle doit se vivre comme ancêtre bon et compatissant pour tout ce qui est vivant.

C'est avant 14-18 que la France aurait dû faire le choix de s'allier à l'Allemagne, alors les deux puissances continentales alliées auraient pu construire une grande Europe. Mais non toujours le petit narcissisme des Français : résultat une guerre absurde (14-18), qui aboutit sur un conflit qui va achever l'Europe continentale(39-45). Si la France avait alors un peu rabaissé de sa superbe et reconnu la supériorité de l'Allemagne, si l'Allemagne de son côté avait consenti à faire de la France son alliée privilégiée. Si à ce moment là, au début du XXème siècle, le couple franco-allemand s'était fait, alors nous aurions eu une Europe formidable, immense. Mais ce n'est pas le cas.