lundi 12 mai 2014

L'Europe : avachissement, compromission et perte d'idéal.

"Avachissement, compromission et perte d'idéal." Qu'est-ce que l'idéal ? L'humanisme ? Si on est lucide, on s' aperçoit que l'humanisme a culminé avec une guerre atroce : la deuxième. Forts de ce constat , les Allemands nous dépassent car ils ne se rattachent plus à des valeurs idéales et humanistes, mais cherchent concrètement leur bien-être ici-bas. Ecoeurés par la monstruosité du résultat , les maîtres de l'idéalisme sont devenus foncièrement matérialistes. Il n'y a que ces crétins de Français pour croire que l'école est une fin (toujours en retard d' une guerre!). Ce qui est la fin aujourd'hui c'est l'objet manufacturé, et l'homme n'est qu'un moyen au service de cette fin. C'est aussi ce que les sociologues des années 70 ont appelé la société de consommation ; mais aujourd'hui ce n'est plus société de consommation, un moindre mal (politique de la demande), mais société de compétition, une calamité (politique de l'offre). C'est un cercle sans fin où pour survivre il faut toujours être plus compétitif. Il n'y aura donc pas de fin à la crise, car au nom du "toujours plus", on demandera toujours à la société d'être plus compétitive : c'est-à-dire que les riches soient toujours plus riches pour pouvoir investir, et que les classes moyennes, braves petits soldats du profit, soient toujours plus en compétition, les uns avec les autres, pour des salaires bloqués ou en baisse. Quant aux classes populaires elles continueront toujours à être assistées : gage de la paix sociale, pour éviter la guerre civile. Il n'y aura pas de fins aux sacrifices demandés, jusqu'à ce que le système se dévore lui-même, comme Midas qui changeait tout en or a fini par se dévorer lui-même. Les Américains sont aujourd'hui à la pointe du combat économique et de la compétitivité, cela ne les empêchera de se dévorer eux-mêmes. Au final nos sociétés sont atteintes du complexe de Midas, avec des conséquences tragiques sur la nature : forcément surexploitée pour faire du profit. Quand à l'idéal et à Manuel Valls comme sauveur, cela me fait doucement rigoler : que les Français sont naïfs et grégaires.
On peut se réclamer de valeurs aristocratiques. Mais si la cause est absurde comme l'économie de marché qui transforme tout en or au point de rendre le monde invivable, à quoi sert le mousquetaire?
La sagesse moderne dans un environnement aussi hostile, ou au fond la question du bien être individuel est passé derrière celle de la compétitivité, c'est de sauver sa peau. Mais au lieu de clamer la devise des mousquetaires, tout un chacun devrait hurler : "Sauve qui peut, chacun pour soi !"
Ce que nous dit ton texte sur les mousquetaires, c'est que la sagesse ne se transmet pas comme un savoir. Que la sagesse est précisément le combat pour parvenir à la sagesse. D'où une certaine intransigeance, une dureté indéniable mais indispensable, car elles participent de l'art du combat.

Je veux pour preuve de ce que j'avance sur la sagesse du combat, est que la plupart de nos penseurs pour la plupart acquis à l'idéologie ultra libérale de la compétitivité et de la croissance, étaient dans les années 70 classés à l'extrême gauche. Conclusion : il n'y a aucune vérité transcendante, il n'y a que le combat pour exister et se conserver qui compte.

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