"Avachissement,
compromission et perte d'idéal." Qu'est-ce que l'idéal ? L'humanisme ? Si
on est lucide, on s' aperçoit que l'humanisme a culminé avec une guerre atroce
: la deuxième. Forts de ce constat , les Allemands nous dépassent car ils ne se
rattachent plus à des valeurs idéales et humanistes, mais cherchent
concrètement leur bien-être ici-bas. Ecoeurés par la monstruosité du résultat ,
les maîtres de l'idéalisme sont devenus foncièrement matérialistes. Il n'y a
que ces crétins de Français pour croire que l'école est une fin (toujours en
retard d' une guerre!). Ce qui est la fin aujourd'hui c'est l'objet
manufacturé, et l'homme n'est qu'un moyen au service de cette fin. C'est aussi
ce que les sociologues des années 70 ont appelé la société de consommation ; mais aujourd'hui ce n'est plus société de consommation, un moindre mal (politique de la demande), mais société de compétition, une calamité (politique de l'offre).
C'est un cercle sans fin où pour survivre il faut toujours être plus
compétitif. Il n'y aura donc pas de fin à la crise, car au nom du
"toujours plus", on demandera toujours à la société d'être plus
compétitive : c'est-à-dire que les riches soient toujours plus riches pour pouvoir investir, et que les classes moyennes, braves petits soldats du profit, soient toujours plus en compétition, les uns avec les autres, pour des salaires bloqués ou en baisse. Quant aux classes populaires elles continueront toujours à être assistées : gage de la paix sociale, pour éviter la guerre civile. Il n'y aura pas de fins aux sacrifices demandés, jusqu'à ce que le
système se dévore lui-même, comme Midas qui changeait tout en or a fini par se
dévorer lui-même. Les Américains sont aujourd'hui à la pointe du combat
économique et de la compétitivité, cela ne les empêchera de se dévorer eux-mêmes.
Au final nos sociétés sont atteintes du complexe
de Midas, avec des conséquences tragiques sur la nature : forcément
surexploitée pour faire du profit. Quand à l'idéal et à Manuel Valls comme
sauveur, cela me fait doucement rigoler : que les Français sont naïfs et grégaires.
On peut se réclamer de
valeurs aristocratiques. Mais si la cause est absurde comme l'économie de
marché qui transforme tout en or au point de rendre le monde invivable, à quoi
sert le mousquetaire?
La sagesse moderne dans un
environnement aussi hostile, ou au fond la question du bien être individuel est
passé derrière celle de la compétitivité, c'est de sauver sa peau. Mais au lieu
de clamer la devise des mousquetaires, tout un chacun devrait hurler : "Sauve
qui peut, chacun pour soi !"
Ce que nous dit ton texte sur
les mousquetaires, c'est que la sagesse ne se transmet pas comme un savoir. Que
la sagesse est précisément le combat pour parvenir à la sagesse. D'où une
certaine intransigeance, une dureté indéniable mais indispensable, car elles participent
de l'art du combat.
Je veux pour preuve de ce que
j'avance sur la sagesse du combat, est que la plupart de nos penseurs pour la
plupart acquis à l'idéologie ultra libérale de la compétitivité et de la
croissance, étaient dans les années 70 classés à l'extrême gauche. Conclusion :
il n'y a aucune vérité transcendante, il n'y a que le combat pour exister et se
conserver qui compte.
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