mardi 25 février 2014

Rock et réaction

Mon pays ne pardonnera pas mes péchés. Puisque nous vivons non seulement un monde sans pitié, pour reprendre le titre d'un beau film d'Eric Rochant, mais encore davantage on pourrait dire un monde sans pardon, où la dérision semble régner en maître ; ce qui ne laisse aucune chance aux largués qui s'engouffrent dans la brèche de la dérision, alors qu'en réalité le pays n'a jamais été aussi intolérant pour les marginaux ou les déviants. Ces derniers auraient eu une chance de s'en sortir, si enfants on avait eu le droit de les élever à l'aide de principes et de valeurs rigides voire réactionnaires, pourquoi pas catholiques. Car l'enfant a besoin d'obéir. Or notre société fait tout le contraire, elle laisse les enfants faire n'importe quoi, avoir tous les droits, et ne laisse aucune liberté aux adultes. Effectivement ceux qui en auraient le plus besoin ne maîtrisent pas le code qui, adultes, leur permettrait de se rebeller. Alors enfants ce sont des rebelles, et adultes ils deviennent des moutons. C'est le crime parfait à l'échelle d'une société : aucune contestation possible, quelques émeutes oui ; mais aucune idéologie pour conduire une révolution. Une révolution pourtant nécessaire contre le système de l'économie de marché, le libéralisme économique, qui distribue si injustement le bonheur entre les hommes : voire reproduit à l'échelle de la société les principes de la nature la plus sauvage : jungle comme on dit, adaptation du plus fort et autres saloperies du même acabit. Et dont le rock, et la violence qu'il génère est un instrument de cette sélection absurde. Ce n'est pas que le rock soit mauvais en soi, il y a beaucoup de morceaux d'une grande beauté, c'est encore ce qu'on en fait qui est souvent mauvais ; plus un instrument de sélection entre "forts" et "faibles" ( au sens de Darwin, pas de Nietzsche), qu'un instrument de rébellion contre la société. Je connais pas mal de passionnés de rock, peu sont aussi intolérants et conformistes qu'eux, dans leur comportement.




samedi 22 février 2014

La destruction du vieux monde

Pourquoi une fois pour toutes ne pas abandonner l'apprentissage du français à l'école et imposer l'anglais comme langue maternelle, puisque l'emprise de l'impérialisme américain va si loin et sans résistance, que nous ne sommes même plus conscients des bouleversements qu'il entraîne sur nos existences intimes, notamment la balkanisation non seulement géographique des nations, mais également la balkanisation des modes de vie, morcelés en autant d'entités qu'il existe de tribus, le plus souvent réparties en corporations, les informaticiens, les profs, les jeunes, les vieux, les femmes, les enfants, les chiens ...
Tribus qui se reconnaissent entre elles le plus souvent par des éléments de culture anglo-saxonne. Je reconnais bien là le petit bourgeois lambda qui a reçu une éducation trop policée, qui parle un langage irréprochable dans sa vie professionnelle, mais qui dans le cadre de la "vraie vie" ne veut plus entendre parler de la France, cette vieille ringarde, au demeurant pas très sexy je l'accorde. Pour ma part je préfère la variété française au rock, Claude François aux Beatles ou autres illustres inconnus "underground", dont le seul intérêt est d'être underground. Je conseille la lecture de Michelet (trop ringard?), qui décrit la Bretagne comme l'élément résistant de la France, la plupart des Bretons ont aujourd'hui oublié leur héritage et sont des traîtres (mais inconscients, dépassés par le système) au fond acquis à l'idéologie des droits de l'homme et à l'individualisme entraîné par le libéralisme économique d'origine anglo-saxonne (qui nous apporte confort et bien-être), et à la balkanisation des comportements humains, en autant de tribus qu'il existe de styles de musiques anglo-saxonnes qui composent autant d'entités séparées ; et ceci est un héritage du protestantisme, qui est au fond une tentative réussie du torpillage du catholicisme qui se voulait une religion universelle, contre la "liberté" des consciences prônée par le protestantisme, qui aboutit en fait à l'épanouissement des égoïsmes (où chacun se croit le centre de monde, pense que la nature a été créée pour lui, par l'intermédiaire de biens de consommation aimables, taillés dans le sens de notre désir) où Adam Smith voyait en bon visionnaire, le triomphe de l'idéologie du libéralisme économique (qui aboutit par la somme des égoïsmes particuliers à la destruction de la nature, qui au fond n'est pas aimable, puisqu'elle s'oppose à nos désirs). L'idéologie des droits de l'homme est peut-être bonne individuellement, mais collectivement ne risque-t-elle pas de déboucher sur une immense catastrophe écologique ?
Je constate juste que le progrès, aujourd'hui porté principalement par la puissance américaine, débouche sur le bouleversement des modes de vie traditionnels, notamment ruraux, qui existaient encore avant la seconde guerre mondiale. Je ne nie pas que la France fut en son temps un impérialisme, qu'en tant que tel il ne valait pas mieux que l'américain, il était même je crois plus cruel et plus mesquin, car moins puissant.

Je reconnais aussi que le catholicisme est une religion qui place après tout l'homme au centre du monde, et qu'il fait de la nature la servante de ce dernier : ce qui est une faute. Le seul intérêt du catholicisme et l'héritage qui est à préserver, est dans les modes de vie traditionnels qu'il a contribué à conserver durant des siècles, et qui sont aujourd'hui en voie de disparition, face au bombardement continue que nous impose en objets manufacturés de toutes sortes, le libéralisme économique, et qui débouche sur la dissolution du lien traditionnel, au profit de l'hégémonie d'un impérialisme. Les autres impérialismes, russes et chinois ne sont pas des alternatives, puisque de toute façon ils se battent avec les armes des Etats-Unis : l'économie de marché.

vendredi 21 février 2014

Le français : une langue morte ?


Je voulais juste pousser un coup de gueule contre la dégradation de la culture française catholique, voici le message que je laissais à Jean-Michel sur Facebook :
Nous parlons désormais une langue qui n'a plus rien à voir avec le français que nous avons appris à l'école, dont les concepts de compréhension se font par des termes anglo-saxons comme "hack" (traduction?) ou "upgrader" (traduction?). Bernard Montel, commentateur sportif, s'en est fait l'écho, constatant que d'autres commentateurs n'employaient plus que ces termes. Pourquoi une fois pour toutes ne pas abandonner l'apprentissage du français à l'école et imposer l'anglais comme langue maternelle, puisque l'emprise de l'impérialisme américain va si loin et sans résistance, que nous ne sommes même plus conscients des bouleversements qu'il entraîne sur nos existences intimes, notamment la balkanisation non seulement géographique des nations, mais également la balkanisation des modes de vie, morcelés en autant d'entités qu'il existe de tribus, le plus souvent réparties en corporations, les informaticiens, les profs, les jeunes, les vieux, les femmes, les enfants, les chiens ...

Tribus qui se reconnaissent entre elles le plus souvent par des éléments de culture anglo-saxonne, dont tu sembles mon cher Jean-Michel un grand thuriféraire. Je reconnais bien là le garçon sage qui a reçu une éducation trop policée, qui parle un langage irréprochable dans sa vie professionnelle, mais qui dans le cadre de la "vraie vie" ne veut plus entendre parler de la France, cette vieille ringarde, au demeurant pas très sexy je te l'accorde. Pour ma part je préfère la variété française au rock, Claude François aux Beatles ou autres illustres inconnus "underground", dont le seul intérêt est d'être underground. Toi qui t'es installé en Bretagne, je te conseille la lecture de Michelet (trop ringard?), qui décrit cette région comme l'élément résistant de la France. La plupart des Bretons ont aujourd'hui oublié leur héritage et sont des traîtres au fond acquis à l'idéologie des droits de l'homme et à l'individualisme entraîné par le libéralisme économique d'origine anglo-saxonne, et à la balkanisation des comportements humains, en autant de tribus qu'ils existent de styles de musiques anglo-saxonnes qui composent autant d'entités séparées ; et ceci est un héritage du protestantisme, qui est au fond une tentative réussie du torpillage du catholicisme qui se voulait une religion universelle, contre la "liberté" des consciences prônée par le protestantisme, qui aboutit en fait à l'épanouissement des égoïsmes, où Adam Smith voyait en bon visionnaire, le triomphe de l'idéologie du libéralisme économique.

jeudi 20 février 2014

L'Ukraine et la question des droits de l'homme

Quand vas-tu parler de l'Ukraine ? Les donneurs de leçon comme BHL, ne remettent jamais en question l'hégémonie de l’impérialisme américain, qui est assimilée au Bien, quoique fasse cet impérialisme. Par contre quand des vestiges de l'impérialisme russe s'expriment encore, cela est immédiatement assimilé au mal. "La victoire de la démocratie" passe par la fragmentation et la régionalisation des identités nationales, une balkanisation à l'échelle mondiale et la défaite des impérialismes autres que l'américain. Les deux derniers ennemis des Etats-Unis restent la Russie et la Chine. Pour ma part je pense que l'impérialisme chinois risque de l'emporter sur l'américain. Pour le meilleur et pour le pire.

 Quant à l'Europe quel modèle peut-elle offrir à l'Ukraine : chômage de masse et immigration massive ? Un programme guère sexy ! Les Ukrainiens sont encore certainement dans la sphère d'influence russe où règne la corruption à grande échelle. C'est une réalité que l'Europe propose la perspective d'un état de droit, ce qui n'est déjà pas si mal, pour un pays sans doute exsangue comme l'Ukraine. Cependant historiquement l'Ukraine est dans la sphère d'influence russe depuis plus de 300 ans. Mais comme les Etats-Unis sont un pays sans Histoire, ils ne peuvent comprendre une Histoire qui dépasse largement le cadre des simples droits de l'homme. On pourrait discuter de la question des droits de l'homme en Europe, où le chômage massif et l'immigration massive, et la perte d'identité qu'ils entraînent, sont voués à amener des bouleversements dont on ne mesure pas encore les conséquences à long terme. La notion de droit de l'homme est une notion très relative, et très galvaudée par nos intellectuels de toute façon pour la plupart inféodés à la puissance américaine, et dont BHL est la caricature.

Les Russes ont gagné la guerre contre les Allemands, il est donc normal qu'ils fassent preuve de fierté avec Poutine à leur tête. Toutes les tentatives de balkanisation de la Russie au nom des soi disant droits de l'homme, sonnent l'éternelle victoire de l'Angleterre, puis des Etats-Unis sur l'Europe. Peut-être que l'Europe n'est pas légitime à porter l'idéal de l'humanisme, et que ce rôle ne peut-être dévolu qu'aux puissances maritimes, Angleterre, puis Etats-Unis, Australie et Canada, comme le pense Glucksman.

mardi 4 février 2014

Hommage à ma grand-mère bretonne : Elise

Cavanna n'a probablement trouvé que très peu d'amour dans la religion catholique. Et effectivement la religion en soi n'apporte que très peu d'amour. Tout dépend des gens que l'on a rencontré et qui ont incarné la religion ou la raison sous la forme de l'amour. L'amour permet de relier et la haine divise, fait éclater le lien (Lucrèce?). Les deux principes qui fondent l'existence sont l'amour et la haine (Empédocle?). Tout dépend des gens que l'on rencontre et qui incarnent un de ces deux principes. Rien n'est bon ni mauvais en soi, tout est relatif. C'est la relation duelle qui permet la création. Rien n'est un (Parménide?), tout est au moins duel. Je ne suis pas non plus un catholique fanatique, mais un catholique de circonstance (ma relation à ma grand-mère).

Contre l'immortalité

Je ne suis absolument pas d'accord pour l'immortalité. L'immortalité n'est pas une affaire de raison, c'est affaire de foi, on y croit ou non. Je pense que si nous devons être jugé c'est sur le bien et le mal que nous aurons fait sur cette planète. L'immortalité permettrait aux nuisibles de s'en sortir à trop bon compte. Et tu sembles totalement ignorer ou feindre d’ignorer (un déni?), l'existence des nuisibles. De même que l'injustice et le mal ici-bas. Or la mort est le seul élément de justice en ce bas-monde, qui vient punir les riches et les puissants de leur triomphe injuste (nous ne pouvons pas être au-delà) et soulager les humbles de leur souffrance. Jusqu'à nouvel ordre la gauche, héritière de Victor Hugo n'a pas réussi à améliorer le sort des démunis à l'échelle mondiale. LA situation je le pense, s'est même aggravée. Donc le projet de la gauche est un échec. Les sciences et techniques ne résolvent rien. Notre intelligence est dans l'impasse. Il faut être un égoïste ou idéaliste incurable pour le nier.

Pour ma part je suis plus catholique, que protestant, plus français qu'anglais, plus de gauche que de droite, je ne pense pas que nous serons sauvés par la réussite sociale qui est effectivement un reflet de l'intelligence. J'admire beaucoup Nietzsche, mais je ne suis absolument pas nietzschéen. Je crois en effet que si nous devons être sauvés c'est par nos actions, et que nous serons jugés par le bien et le mal que nous avons fait aux autres. Si il en est autrement, si une majorité d'hommes pensent qu'il en est autrement, alors nous sommes tous perdus. Pour ce qui est du bien, je l'appréhende confusément, je n'en ai pas bien conscience; mais le mal j'en ai pleinement conscience, j'en ai été frappé de plein fouet par mes parents inconscients, mauvais et égoïstes. C'est pour cette raison que je refuse d'admettre que le mal est une affaire privée. 

Le pervers et "l'honnête homme"

Tout ce que tu dis fait preuve d'une grande intelligence et de beaucoup de bon sens. Mais tu oublies un paramètre, un nouveau type humain apparaît dans nos société, un type humain adapté à la forme de société où nous vivons, c'est le pervers. Ce type humain pratique la mauvaise foi comme une seconde nature. Pour ce type humain il n'y a ni bien ni mal. Or ton discours est totalement empreint des notions de bien et de mal, comme si elles allaient de soi pour un être raisonnable. Pourquoi n'y aurait-il pas des profs pervers, qui ne ressentent rien à la souffrance des autres, y compris à celle des Juifs ? Une instrumentalisation de la Shoah comme il peut y avoir une instrumentalisation de l'esclavagisme ? De plus va dire aux descendants d'Indiens d'Amérique du Nord et du Sud que leur génocide n'a pas la même spécificité que la Shoah, et donc vaut moins. Effectivement il n'y avait plus d'Indiens pour en faire un monument de leur génocide. La maîtrise de la représentation est aussi une spécificité occidentale, jusqu'à une certaine époque, une spécificité judéo-chrétienne pourrait-on dire. Tu as un don pour la maîtrise de la représentation et pour embrasser des idées, et cela sans perversion, apparemment. Mais la Shoah est aussi une affaire de compassion et de sentiment. On peut avoir beaucoup de raison et ni compassion, ni sentiment, ne pas avoir conscience de l'altérité dans l'autre homme : c'est cela la définition du pervers. Et crois-moi ils sont nombreux, car notre type de société basé sur l'envie, la jalousie de ce qu'ont les autres, les encourage. Finalement le type de société que tu ne cesses de défendre aveuglément. Tu fais du mal et de la perversion une affaire privée, car tu es fasciné par l'aspect brillant, étincelant de la même personne dans le domaine public. Au fond tu nies la question du mal au profit de la raison. C'est ta principale faiblesse, car toi-même tu n'as pas ce côté étincelant des personnes perverses, et tu les admires.

Ta morale exempte de toute faute tout être qui a su se sauver, grâce aux qualités de son intelligence. Mais cela ne suffit pas à faire un "honnête homme".