dimanche 24 novembre 2019

Macron le destructeur



Macron en bon libéral schumpétérien, bien plus destructeur au fond qu’innovateur, laissera la société dans un état bien pire que celui dans lequel il l'a trouvée.
Macron clive, divise, communautarise, il provoque la ruine morale, matérielle, spirituelle de la société. Le projet de société de Macron est de détruire la classe moyenne comme dans la plupart des pays développés : c'est le projet du néolibéralisme depuis le tournant thatchéro-reaganien des années 80. Il n'y a plus de redistribution, le keynésianisme a été remplacé par la théorie du ruissellement, autrement dit celle des "premiers de cordée" (dixit Macron).
Au lieu de se focaliser sur les cheminots avec colère, en leur contestant le droit de défendre leurs intérêts "corporatistes" (terme connoté péjorativement), tout le monde devrait compter combien il va perdre avec la réforme des retraites de Macron. Car même la plupart des salariés du privé vont y perdre, sauf les patrons qui cotiseront moins. Sans même évoquer l'idée que le corporatisme en matière de travail, est le dernier rempart contre la volonté d'aliénation des travailleurs portée par le libéralisme depuis ses origines (mouvements des Luddites, taylorisme...). Le libéralisme a toujours prétendu défendre l'intérêt général en supprimant le corporatisme et cela dès la loi Le Chapelier, mais il s'agit aujourd'hui d'un intérêt général dévoyé car reposant sur le seul bien-être d'une poignée de richissimes qui exploite le travail d'autrui.
L'intérêt général dans une démocratie qui se respecte serait celui du peuple ; mais comme nous vivons aujourd'hui dans un système qui n'a de démocratique que le nom, il faut bien voir que l'intérêt général y est celui d'une oligarchie, il faudrait donc plutôt parler des intérêts particuliers d'une infime minorité.
Ce n'est pas vraiment conforme à l'idéal des Lumières porté par la plupart des philosophes qui voulaient authentiquement affranchir le peuple de ses chaînes absolutistes, mais c'est assez conforme aux vœux de Mandeville et d'Adam Smith, et de leurs émules très nombreux au fil du temps, dont Hayek que Thatcher admirait.

Si tous nous entrons dans le jeu de Macron, qui par ailleurs est totalement anachronique en faisant une politique thatchérienne 40 ans après, alors nous aurons la société qu'il veut : une poignée de très riches (les 0,1%) qui auront tous les moyens entre leurs mains, tous les leviers de décision et de manipulation des masses, et un peuple amorphe, dépouillé matériellement et spirituellement, ayant perdu toute fierté, toute souveraineté, toute identité. Car ne nous y trompons pas, aussi bien l'immigration massive que le féminisme outrancier et l'antiracisme aveugle... sont autant d'instruments dans les mains du pouvoir, pour cliver et diviser, affaiblir les classes moyennes qui sont issues du peuple, donc désamorcer toute contestation sociale, toute revendication d'une société plus solidaire et équitable.

Monter les femmes contre les hommes, monter les "racisés" contre les blancs, monter les migrants contre les autochtones installés (surtout dans les campagnes, c'est encore plus pervers !), monter les usagers contre les cheminots, le privé contre le public, sont autant de stratégies clivantes pour atomiser la société. Atomiser la société, c'est le projet du néolibéralisme depuis Thatcher (there is no society, there is no alternative...), et c'est même le projet du libéralisme tout court depuis ses origines mandeviliennes et adam smithiennes.
Il y est dit explicitement chez Mandeville et de façon édulcorée chez Adam Smith, que la gestion des affaires humaines doit revenir aux pires d'entre les hommes, les moins moraux, les plus vicieux, sur le modèle du Prince de Machiavel, non plus seulement dans le domaine politique mais dans tout le champ des échanges économiques.
Les pires d'entre les Hommes (The worst of them) ne sont pas ceux qui disent non à la loi comme les délinquants, mais ceux qui disent oui et en même temps non. Car ils savent bien qu'ils proposent un modèle de société non pas simplement amoral, mais immoral car reposant sur les pires de leurs vices, tel Jeff Bezos le libertarien cupide ; mais aussi inviable à assez court terme car reposant sur un oxymore : celui d'une croissance infinie dans un monde fini. Ils ne disent pas non plus non à la loi, car ils savent que la majorité des gens du peuple ont le désir de se sentir vertueux, et qu'ils ont besoin de cette classe de névrosés (que l'on pourrait aussi appeler les veaux dont parlait de Gaulle) qui obéissent scrupuleusement aux règles pour exercer leur pouvoir.

Ce que je veux dire c'est qu'il n'y aura plus de classe moyenne. L'existence de cette classe reposait sur l'idée de redistribution. Il est vrai que cette classe n'était pas très reluisante car elle s'attachait trop à copier le mode de vie corrompu de la classe dominante, plutôt que de prendre modèle sur la décence commune propre aux classes populaires dont elle était pourtant issue de fraîche date.
Quant aux riches ils deviendront encore plus riches. On dit que c'est légitime car ils prennent des risques, mais le seul risque qu'ils courent est en réalité avec leur conscience et comme ils en sont dépourvus ils ne courent aucun risque.
Voilà pourquoi les gens de la classe dominante ne peuvent être que des pervers par définition dépourvus de surmoi, sinon ils ne supporteraient pas tout le mal qu'ils font au peuple ; pire qu'indifférents ils en jouissent. Et pervers narcissique, Macron en est un beau : il doit ricaner dans son palais comme Néron, en contemplant le spectacle de la France qu'il met à feu et à sang !

samedi 16 novembre 2019

Pourquoi les riches sont-ils si riches ?



Tout dysfonctionne parce que le système capitaliste subit une grave crise, il semble en phase terminale, mais on le dit depuis si longtemps, et toujours il repart. Les citoyens sont aux aguets voire aux abois, à bout de nerfs, tout dérapage vaut condamnation du tribunal populaire qui s'est érigé sur les réseaux sociaux comme on l'a vu pour Finkielkraut de façon spectaculaire.
Il s'agit désormais de redéfinir le cadre d'une société équilibrée si l'on veut qu'elle soit apaisée, c'est-à-dire expurgée des pervers psychopathes qui nous contrôlent. Or ces pervers qui nous contrôlent ne sont pas les censeurs de la bienpensance comme on pourrait le croire, qui ne sont que des petites mains instrumentalisées. Ainsi le sont les féministes et les antiracistes qui sont des idiots utiles d'un système bien plus vaste et libéral, ou néolibéral, mais cela revient pratiquement au même, car le système libéral s'enracine dans une conception de la valorisation de la perversion dans la nature humaine. Il s'agit aussi de la version anglo-saxonne du libéralisme, dont l'inspirateur originel était d'origine française, mais huguenote, sa famille ayant dû fuir les persécutions religieuses en Hollande puis en Angleterre. Il s'agit de Bernard Mandeville, The man devil. La perspective où nous nous situons n'est pas l'ensemble de l'Histoire humaine, mais les 300 ans de capitalisme, des origines à aujourd'hui.

Zuckerberg est trop riche, c'est un scandale. Il faudrait obliger par la loi les oligarques à redistribuer leur fortune. Il faudrait nationaliser les monopoles capitalistiques et donner leur gestion à des conseils ouvriers ou aux salariés de la base. Le pouvoir doit partir de la base et se diffuser vers le haut et non le contraire. Le ruissellement n'existe pas c'est du pipeau. Il faut reconsidérer le PIB global d'un pays et redistribuer la richesse totale produite de façon plus équitable, avec une différence de 1 à 100 maximale entre le citoyen le mieux rémunéré et celui le moins bien. Tous les citoyens devraient être payés directement par l'État, et donc aucune entreprise ne devrait être privée, in fine tous les citoyens devraient être des fonctionnaires de l'État qui auraient leur mot à dire dans chaque prise de décision par voie de référendum d’initiative populaire, avec des rapports hiérarchiques beaucoup moins stricts.
Toute entreprise devrait faire partie du bien commun : autrement pas de démocratie possible, mais une oligarchie, comme la nôtre actuelle ; où tous les médias sont contrôlés par une poignée d'individus qui possèdent toutes les entreprises et les industries et qui veillent sur leurs intérêts privés. Ce n'est pas une démocratie, mais la dictature d'une infime minorité sur la majorité..

Il ne s'agit pas d'abolir la propriété privée pour les particuliers, car l'Homme n'est pas un animal comme les autres, c'est un néotène (un animal inachevé) qui a besoin d'un chez-soi pour s'épanouir ; mais de la brider dans la mesure du raisonnable, afin de ne pas susciter la jalousie des plus pauvres pour les plus riches, et de ne pas favoriser l'accumulation sur la dépense. Le mérite et l'effort n'existent pas c'est du pipeau, de la propagande diffusée par les médias au service des monopoles capitalistiques pour endoctriner et réduire en esclavage les peuples. Il faut favoriser le développement et l'épanouissement de l'enfant au sein de sa famille et de la société, en mettant beaucoup plus de choses et de valeurs en commun, et valoriser le don et l'échange sans contrepartie financière, bref favoriser la coopération et non la compétition. Ce sont les différences de traitement des enfants et les inégalités sociales qui entraînent les futures inégalités. Et les inégalités finissent toujours par engendrer les crimes, les émeutes, les révolutions, les guerres (la guerre est un crime collectif), bref la violence.

Il faudrait faire preuve d'un véritable volontarisme égalitariste. Mais cela demanderait la bonne volonté des très riches qui depuis 300 ans et l'instauration progressive du capitalisme à l'échelle mondiale, s'y refusent avec de plus en plus de force à mesure que leur richesse croît. Pourtant au nom de quoi un seul homme comme Zuckerberg aurait-il le droit de posséder l'équivalent du PIB annuel d'un pays comme la Slovénie qui compte plusieurs millions d'habitants ?
Il y a quelque chose qui dysfonctionne dans ce monde, un dysfonctionnement qui dispose pourtant d'une caution théorique (la loi du marché), et qui explique la misère et le désespoir des masses exploitées outrageusement : car les intérêts d'une infime minorité ne peuvent converger avec ceux de l'immense majorité qui constitue pourtant l'intérêt général d'un pays. Qui dit démocratie dit souveraineté populaire. Or cette souveraineté dans les institutions est toute théorique, verbale, nominale, mais elle ne repose sur rien de réel, d'empirique. Puisque la réalité, les faits, c'est que seuls les intérêts d'une infime minorité trouvent à s'exprimer, et ne convergent jamais avec ceux de la majorité. Le peuple n'est donc pas souverain.

Intérêts privés d'une minorité qui au passage favorisent l'immigration d'origine musulmane, contre l'avis de la majorité des Français, pour servir de main d'œuvre à bon marché, exploitable à merci. Intérêts d’une minorité oligarchique, qui pratique un dumping social, à l'encontre des salariés qui ont de bonnes conditions de travail et des droits sociaux durement acquis au prix de luttes et de sacrifices. Bref l'immigration massive sert surtout à casser le droit du travail. Le peuple en perdant sa souveraineté est en voie de perdre son identité, et c'est à cause des riches qui veulent accumuler toujours plus de richesses.

Voilà pourquoi tous ces mots : République, souveraineté populaire, droits de l'homme, institutions... dont on nous serine à longueur de temps, sont des mots creux, qui ne trompent que ceux qui veulent bien prendre des vessies pour des lanternes. En fait tout ce système institutionnel est purement théorique et a des fondements philosophiques idéalistes, qui ne tiennent pas compte de la nature prédatrice et cupide de l'Homme, car constamment inquiète et fébrile ; l'argent et le luxe éventuel, ça rassure ! L'Homme n'est pas un animal comme les autres et il a besoin d'un chez-soi pour s'épanouir, puisqu'il est né inachevé par rapport aux autres animaux, c'est la néoténie.
En réalité une minorité a détourné à son profit les œuvres idéalistes des philosophes sur la société exemplaire. Elle a détourné la vision qu'ils avaient de la souveraineté populaire, de la démocratie et des institutions. Les philosophes des Lumières voulaient changer le monde et le rendre meilleur, plus démocratique et délivré de l'absolutisme royal. Le résultat est un monde animé par un nihilisme cupide. Le chaînon manquant entre le projet désirable de philosophes optimistes sur la nature humaine et le résultat atroce que constitue notre société abîmée par la cupidité, est la théorie de Mandeville (Man Devil). Les pires des Hommes, ceux qu'on appelle aujourd'hui les psychopathes et les pervers ou souvent les deux ensemble, et qui ont l'obsession du contrôle des autres, n'ont retenu du libéralisme que son aspect économique développé par Mandeville puis par Adam Smith, qui font l'apologie des vices privés et de l'égoïsme pour réguler l'ensemble du système. 
Ils se sont reconnus dans un tel système que Mandeville ne cachait pas entièrement. 
Mandeville note même que la société se divise en trois classes, et que la gestion des affaires humaines, donc le monopole capitalistique, doit revenir aux pire d'entre eux (The worst of them), ceux qui ne croient pas à cette illusion que constitue la loi, qui ne vaut que pour les moutons et les gens honnêtes dotés d'une conscience. Or les pires d'entre les Hommes sont privés de conscience morale du fait de leur pathologie, qui désormais s'autoalimente aux valeurs du néolibéralisme ; en France ils se reconnaissent aujourd'hui dans le pouvoir macronien, machiavélique politiquement et mandevillien économiquement
Le pouvoir doit revenir à ceux que Mandeville nomme les pires d'entre les Hommes, c'est-à-dire aux personnes que l’on dirait aujourd’hui dépourvues de conscience, de surmoi. Ces derniers ressentent le besoin de la loi et des institutions mais seulement pour réguler les peuples exploitables à merci. Ils ne disent pas non à la loi comme les délinquants, mais ils ne disent pas non plus oui, car elle ne vaut que pour apprivoiser et tromper la grande majorité des gens qui ont besoin de se sentir honnêtes et vertueux, et d'être flattés dans ce désir. En réalité flattés ils le sont mais par les pires d'entre eux, ceux qui sont dépourvus de conscience morale et de surmoi, on dirait aujourd’hui les pervers psychopathes, c'est-à-dire les grands propriétaires qui ne se préoccupent que d’argent. À une échelle désormais incommensurable de fortune pour le commun des mortels.

Or le pervers psychopathe se situe en dehors de la loi, ni contre comme le délinquant, ni pour comme la personne décente qui en a besoin. Elle ne s'applique pas pour lui. Ainsi en va-t-il de Jeff Bezos par exemple, qui est un libertarien qui prône une dérégulation totale de la société, sauf pour assurer la sécurité de la propriété privée, c'est-à-dire des richissimes. Il dit oui à la loi, mais uniquement pour protéger sa propriété privée ; et sa propriété privée, c'est un empire à elle toute seule. Il dit presque non à la loi, en bon pervers qu'il est, pas par anarchisme mais pas pur esprit de cupidité.
Tous les autres, les gens décents, seraient donc livrés à eux-mêmes dans le cadre d'une société sans morale, ni religion a fortiori, uniquement régie par les échanges du marché contrôlé par une poignée d'individus comme Jeff Bezos.

C'est l'exemple d'une société où tout partirait du sommet pour éventuellement se répandre vers le bas, dans le cadre du ruissellement. C'est le contre-exemple absolu d'une société décente, où le pouvoir devrait appartenir à la base, au peuple, pour se diffuser vers le haut ; comme c'était le cas lorsque l'ascenseur social fonctionnait encore, et que les classes populaires constituaient un vivier avec des coutumes et des mœurs fortes, les forces vives pour approvisionner l'élite. C'est de nos jours en réalité une dictature ou oligarchie, qui n'a absolument rien d'une démocratie.
On peut dire qu'aujourd'hui les élites ont décidé de faire sécession d'avec le reste du peuple, dont elles sont pourtant issues à l'origine : il s'agit pour elles d'un genre d'oubli de l'Être. Désormais les élites s'autosuffisent et pratiquent l'endogamie biologique et culturelle.

Toutes les règles économiques devraient être redéfinies de A à Z, et se baser sur la souveraineté populaire et non sur le monopole capitalistique des pires d'entre nous. Et il faudrait effectivement se contenter d'un monde dépourvu de croissance si l'on voulait préserver la planète ; mais les pires d'entre nous selon les prédictions de Mandeville, le veulent-ils réellement ? Ce sont des monstres, ils sont dénués d’émotions humaines, d’empathie, de sentiments, et enfin de décence commune. Que la planète disparaisse ne fait pas partie de leurs inquiétudes, ils ont d’autres préoccupations, obsessions, toutes liées à l’argent et aux moyens d’en gagner toujours plus. Tout notre système économique repose sur l’existence et la cupidité d’une telle classe d’individus.
Dans la nature les prédateurs sont nécessaires pour réguler l’ensemble de l’écosystème, ainsi en va-t-il certainement de même dans les sociétés humaines. Mais aujourd’hui ils sont très largement survalorisés, et mettent en péril les équilibres anthropologiques partout dans le monde et la survie de la planète : un peu comme le monde gouverné par les hyènes dans Le Roi Lion. Dans leur délire mégalomaniaque ils veulent se désolidariser de ce dont ils s’originent, les propres peuples dont ils sont issus. Le fléau que constitue l'immigration massive découle d'une telle conception, mais cela n'en est qu'un parmi tant d'autres, il est grave parce qu'il met en péril l'identité d'un peuple qui a perdu sa souveraineté sur le plan politique. Tandis que le féminisme, qui découle de la désagrégation des moeurs, met en péril l'identité d'un mâle blanc qui a perdu sa souveraineté sur le plan familial et social. Le roi était un lion dans le cadre de l'absolutisme, le père un souverain dans sa famille, mais les milliardaires sont des hyènes cupides qui contrôlent et désagrègent les familles et les peuples par le biais du mondialisme. Cette désagrégation s'accompagne de fléaux qui ont pour nom : immigration incontrôlée, féminisme outrancier, antiracisme aveugle, atomisation de la famille...

L'économie n'est pas un dogme contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, c'est une construction humaine qui peut donc être déconstruite par ces mêmes Hommes. On a bien détruit le dogme religieux en Occident. L'économie devrait être subordonnée à la souveraineté populaire et non l'inverse.

Le peuple n'a pas à être subordonné à la souveraineté de l'économie, qui n'est que le masque dont s'affublent les pires des Hommes, ceux qui sont des prédateurs nés en ne tolérant aucun doute ni réserve sur la légitimité de cette souveraineté qui est en réalité la leur, pour donner libre cours à leur volonté de puissance déchaînée.

Je ne nie pas que les prédateurs ont toujours existé et qu'ils sont nécessaires à l'équilibre du système ; mais jamais les prédateurs ne se sont trouvés aussi à leur aise dans un autre régime politique, que sous couvert de « démocratie » depuis le tournant néolibéral des années 80.

Le énième buzz de Finkielkraut, celui de trop ?



C'est de Polanski qu’il est question, pas de Finkielkraut. Finkielkraut est un vieil homme qui ne contrôle plus ses nerfs : « Violez, violez, violez. Voilà ! Je dis aux hommes : violez les femmes. D'ailleurs, je viole la mienne tous les soirs… mais tous les soirs. Elle en a marre, hein, elle en a marre. » Même si l'on doit la replacer dans son contexte, une telle répartie est pour le moins surprenante de la part de l'Académicien.

Polanski est indéfendable d'avoir drogué, fait boire et sodomisé une enfant de 13 ans. Il n'a fait que quelques jours de prison, ce n'est pas assez ! Il y a eu là un véritable dysfonctionnement de la justice : il méritait au moins plusieurs années sous les verrous. Donc sur ce plan-là il est indéfendable car il n'a pas purgé la peine qu'il méritait.
Excusez-moi mais parler du fardeau moral de Polanski comme si c'était lui la victime, je trouve ça bien léger. J'emploie le conditionnel pour les 12 autres accusations de viol auxquelles faisait allusion de Haas (dont deux enfants de 9 et 10 ans à l'époque des faits). Je trouve bizarre que Finkielkraut ait encore éprouvé le besoin de provoquer le buzz avec sa répartie douteuse, juste au moment ou de Haas parlait de "petite fille". Pourtant, oui, une enfant de 13 ans c'est une petite fille, c'est ce qui a dû profondément destabiliser Finkie.

Violanski avec le film “J’abuse” - Entrée gratuite aux moins de 13 ans !
J'ai une fille de 13 ans et 6 mois, et quand je vois l'enfant qu'elle est, imaginer un type de 44 ans la droguer, la faire boire, puis la sodomiser : je voudrais le tuer de mes propres mains ! Malgré tout le génie qu'il pourrait avoir.

La répartie de Finkie je n'appelle pas ça de l'ironie ou du second degré, j'appelle ça un pétage de plomb devant l'impasse où le met le fait de devoir défendre inconditionnellement un ami sur qui pèse de sérieux doutes, tout en sachant au fond de lui-même qu'il y a là quelque chose d'absolument pervers et immoral, au sens où c'est toute la vie de cette petite fille devenue femme qui a dû s'en trouver chamboulée.
C'est justement parce que j'ai de l'estime pour Finkielkraut et que je crois à son malaise, que je pense que ce malaise s'est exprimé par un dérapage en direct comme il en a le secret.

Que la victime ait appelé à l'arrêt des poursuites, soit, mais sait-on ce qu'elle a reçu de Polanski en compensation ? 1 million ? Comme la femme de chambre noire que DSK avait agressée sexuellement ? L'argent ne peut pas tout acheter et il ne répare pas les dommages psychologiques irrémédiables. En tout cas la justice américaine n'a pas fait le choix de l'abandon des poursuites, même si la victime a retiré sa plainte.

Il serait excusable s’il avait purgé la peine adéquate. Dans "indéfendable" c'est au fait que Finkielkraut prenne sa défense de façon inconditionnelle que je fais allusion. Quel pacte peut bien lier Finkielkraut à un violeur présumé de petits filles ? Le fait qu'il soit d'origine polonaise comme lui et qu'il ait réalisé un très beau film sur le ghetto de Varsovie ? Du communautarisme ?

C'est une hypothèse, que cette enfant ait été proposée comme appât à un prédateur par ses propres parents. Mais si elle est vérifiée c'est que Polanski avait déjà la réputation d'être un dangereux prédateur. Rien n'est clair avec ce personnage trouble rempli de duplicité, du meurtre de sa femme dans des circonstances qui restent à élucider, aux douze femmes qui l'accusent de viol lorsqu'elles étaient enfants. Et il s'en sort toujours blanc comme neige grâce à son art. C'est typique d'un artiste pour qui l'art sert de moyen de se laver moralement, sans pour autant excuser quoique ce soit sur le fond du problème : le viol présumé 12 enfants. Heureusement que ces viols présumés ne portent pas sur 13 enfants, ça lui aurait sans doute porté malheur !

Tout le monde fait allusion à la passion qui anime notamment les réseaux sociaux concernant l'emportement de Finkielkraut, mais n'était-il pas l'expression passionnée d'un homme qui se sait pris à défaut ? Parce que je le répète, il ne s'est pas emporté à n'importe quel moment, c'était sur l'affaire Polanski quand de Haas a évoqué le terme de "petite fille". Pour la petite histoire Finkielkraut a essayé de nier que la victime fut une enfant au moment des faits, 13 ans ET neuf mois, comme si les neuf mois pesaient lourd dans la balance... mais plus tard au fil de la conversation il ne s'est pas privé d'évoquer le fait que Greta Thunberg soit une "enfant" pour la décrédibiliser, alors qu'elle a 16 ans. Deux poids, deux mesures ? Mauvaise foi ?

La rédemption, Polanski a su la trouver grâce à son art, que j'apprécie beaucoup du reste, mais cela n'évacue pas selon moi le fond du problème. C'est justement parce que Polanski est complètement tordu sur le plan sexuel, que son génie s'exprime si vivement pour se purger à hauteur de la faute commise. Selon mon hypothèse, sans cette sexualité tordue et prédatrice qui a trouvé à s'exprimer dans un contexte favorable, celui très libertaire des années 70 : le génie de Polanski n'aurait jamais pu s'exprimer. La question est : valait-il mieux préserver la santé mentale de plus d'une dizaine de femmes, ou bien que Polanski réalise ses chefs d'œuvre ?

Pasolini n'était pas très net non plus concernant les jeunes mineurs, ainsi que d'autres artistes. Il paraît qu'à l'époque de la Renaissance en Italie on pouvait pratiquer la pédophilie en toute liberté, sans aucune crainte de poursuites judiciaires, d'où peut-être l'effervescence artistique de cette époque bien plus créatrice que la nôtre.

Je crois sincèrement qu'un personnage aussi trouble et sulfureux avec un art aussi incisif et en même temps malsain, n'aurait jamais pu se sauver lui-même sans passages à l'acte préalables. J'avais lu Roman de Polanski, il y a très longtemps, il y a quelque chose de fascinant chez un tel personnage parce que trouble et ambivalent.

Sinon la société s'américanise, donc se protestantise et se puritanise. Certains devraient être contents, surtout ceux que j'ai toujours connu faire l'apologie des États-Unis.

À la Renaissance, la pédophilie était évidemment condamnée formellement mais dans les faits je crois que c'était toléré. Notre époque produit beaucoup plus de "richesses" que la Renaissance, pourtant elle est très peu créatrice, ou alors c'est du bidon. Il y a beaucoup plus de paillettes et de divertissement dans ce qu'on appelle la "création artistique" aujourd'hui que de création d'auteurs à proprement parler. Il s'agit davantage d'une industrie qui au passage prône souvent le multiculturalisme et l'antiracisme, voire l'homosexualité (mais comme le fond et la forme sont souvent superficiels et consensuels, ça tombe un peu à l'eau généralement). Sauf justement dans les cas de Pasolini ou Polanski et quelques autres dont Woody Allen, de vrais auteurs tous trois sulfureux sur le plan sexuel.

C'est en réaction à cette forme de corruption de l'église catholique qui tolérait notamment la pédophilie et bien d'autres choses, en échange d'argent sans doute dans le cadre du commerce des indulgences, que le protestantisme a réagi dans un mouvement de puritanisme. Mais l'église catholique ne protégeait-elle tout simplement pas la création artistique comme moyen de rédemption, ce que le protestantisme n'a jamais compris ?

Le monde s'est enlaidi depuis beaucoup plus longtemps qu'on ne le croit, et cet enlaidissement découle de la crise du catholicisme en Occident. Mais cela ne vaut que pour ceux qui placent l'art au-dessus de la morale pour soigner le monde de ses maux. Dans une société qui tolèrait la pédophilie comme celle des Grecs anciens par exemple, elle n'entraînait aucun dégât mais aidait au contraire les jeunes à s'élever à hauteur de leurs tuteurs. Les dégâts ne sont le fruit que de la puritanisation de la société, que je déplore, mais ils sont réels dans le cadre de notre société.

Schlemihl : « Polanski est de toute évidence un schizoïde, ou si vous préférez souffre d’une forme mineure de schizophrénie compatible avec des activités sociales. C'est un cas habituel chez les artistes. Un homme sain d’esprit n’est pas un artiste, et si tous les schizophrènes ne sont pas des artistes, la plupart des artistes sont des schizophrènes. Ses films montrent des êtres humains voyant le réel autour d'eux devenir monstrueux (Répulsion, le Locataire, le Pianiste...). Il a essayé de faire un film de pirates, ça n'a pas été une réussite. Un artiste ne peut pas traiter tous les sujets.

Quant à sa sexualité, est ce que nous la connaissons ? »

Moi : « Vous avez entièrement raison pour la nature profonde des artistes. Pour sa sexualité, c'est mon hypothèse. Mais notre époque puritaine et hyper-protégée n'est pas conforme à la sexualité de Polanski, elle a trouvé à s'épanouir dans un contexte particulier : celui des années 70 et de la libération sexuelle ; qui avait aussi entraîné dans son sillage les enfants. Je le sais bien, j'en ai été victime par mon propre père qui plus tard m'a renié comme un déchet usagé. »

Érasme : « Pour la renaissance c'est totalement faux, la pédophile et notamment la sodomie étaient condamnées par l'église, la renaissance, on en fait toute une légende, mais la créativité de la renaissance a surtout été technique et ontologique. Quant à l'effervescence elle était due au nerf de la guerre : l'argent. »

Moi : « Ah bon, j'avais écouté ça dans une émission culturelle sur France Inter à propos de Léonard de Vinci et de quelques autres de la même époque. 
Le protestantisme est né de la réaction au commerce des indulgences. Les dépravés pouvaient acheter leur salut contre de l'argent. C'est de la corruption. »

Érasme : « Pas vraiment, mais les petites principautés du nord en avaient plus qu'assez d'être rançonnés par le pape et les grands monarques du sud, c'est une question de pouvoir et de banque, d'ailleurs les protestants sont devenus de redoutables hommes d'affaires corruptibles. Banques suisse ! »

Moi : « Il n'y a certainement pas seulement une cause, mais plusieurs, dont celle que vous mentionnez et celle dont je fais état. La thèse officielle c'est le commerce des indulgences, mais la thèse officieuse doit être la vôtre, puisque l'argent est le nerf de la guerre, même pour les gens d'église. Cependant pour faire bouger le peuple je pense qu'il faut s'adresser à ce qu'il y a de moral et de vertueux en lui. Pour les troupes de mercenaires, c'est différent, on les paye. Alors que la réforme s'était adressée au peuple pas aux soldats, parce que le peuple est toujours sensible aux différentes formes d'injustice et c'est comme ça qu'on le fait bouger et éventuellement changer de religion.
Le protestantisme fait partie du christianisme comme le catholicisme, mais il s'agit quand même d'une nouvelle religion aux principes différents, qui expliquera plus tard selon Max Weber, l'avènement du capitalisme d'accumulation de la richesse sur ces nouveaux principes.
Qui dit accumulation de la richesse dans les mains de quelques-uns, dit forcément corruption, que l'on voit actuellement ; qui crée à son tour des mouvement sociaux et populaires de réaction à l'injustice. 

Voilà, Polanski n’est pas né à la bonne époque et puis c’est tout ! »

Goodhands : « Polanski a déjà avoué son rapport avec une jeune fille de 13 ans dans des circonstances qui ne laissent pas de place au doute quant à sa culpabilité. La justice américaine le poursuit d’ailleurs de ses assiduités, si je puis dire. Que la victime appelle à l’arrêt des poursuites allège un peu le fardeau moral qui pèse sur lui.

Sur les allégations récentes, il les dément.

Je ne crois pas que l’on puisse déduire de la seule affirmation de son accusatrice nouvelle la certitude de la culpabilité de Polanski. Il est donc défendable, il le serait d’ailleurs également quand bien même il reconnaîtrait ces nouveaux faits, chacun ayant droit à une défense et une personnalisation de la peine.

Si vous considérez que, comme il a déjà violé, toute nouvelle accusation doit être tenue pour vraie, alors je vous dirai que vous dévoyez un principe Kantien (Qui a menti mentira). Que vous ne pourriez être avocat et que vous seriez un juge effrayant.

Le poids du soupçon ne dispense pas d’être intellectuellement honnête, le soupçon n’est pas la culpabilité, le doute profite à l’accusé.

AF est passionné, il ne sait pas ne pas réagir.

Sa réaction est liée aux insinuations de De Haas, elle suggérait sa participation, au-delà du cas Polanski, à la fameuse « culture du viol ». Le seul fait de modérer les charges contre le cinéaste a été assimilé à un soutien par abstention de dénonciation.
Il ne peut y avoir dans ce cas de discussion.

AF est humain, il peut donc se planter. Cela ne revient pas à dire que je penserais que cela soit le cas ici.
On saute ici sur la forme pour évacuer, à bon compte, le fond du propos.

Je comprends le discrédit qui affecte l’image et l’homme Polanski. Je ne sais pas si c’est « une ordure » et sa précédente condamnation, infamante, n’exclut pas la rédemption et ne constitue pas la preuve que toute accusation sexuelle à son encontre serait fondée.

Sa « rédemption » est affaire personnelle, je ne me substitue pas à sa conscience, c’est donc son affaire à lui.
Sa dette à la société est une autre situation, la justice américaine le poursuit, cette dette-là n’est pas acquittée.
Je ne suis pas bon juge du talent cinématographique, en tout état, il ne constituerait pas une circonstance atténuante. Il doit être envisagé à part. »

Moi : « On entend un peu moins Finkielkraut concernant Ramadan, pourtant ce dernier est-il déjà coupable ou est-il présumé innocent ? L'ironie de l'histoire, c'est que les deux, Polanski et Ramadan, se réfèrent à l'affaire Dreyfus comme ligne commune de défense. »

Goodhands : « Ramadan est présumé innocent.
Le discrédit qui touche Ramadan est d’un autre ordre : prêcher la vertu et la pudeur pour reconnaître finalement sa tartufferie est dévastateur.
La question de sa responsabilité pénale ne changera pas ce point. »

vendredi 8 novembre 2019

Baise ton prochain



Je viens de commencer un bouquin de Dany-Robert Dufour Baise ton prochain. Il décrit un monde divisé en trois classes en paradigme libéral-libertaire : les hors la loi et les déclassés, c'est une minorité qui classiquement est stigmatisée ; les névrosés (la grande majorité) qui obéissent à la loi et sont sensibles à la flatterie et la récompense formelle ; et les pervers comme DSK, Macron ou toute autre figure de millionnaire ou de milliardaire qui sont par-delà bien et mal, donc au-dessus de la loi, qui dirigent le monde, et peuvent se laisser aller à leurs pulsions les moins avouables et à l'exploitation consciente d'autrui.
Ces derniers ne disent pas oui à la loi, ils ne disent pas non plus non comme la racaille, mais ils disent oui et en même temps non. Ils disent oui à la loi pour les autres, la grande majorité des névrosés qui ont besoin de limites et de se sentir honnêtes ; alors qu'eux n'éprouvent pas ce besoin mais ressentent la nécessité de la loi, au moins pour canaliser la grande majorité des névrosés qui si elle n'était pas soumise se révolterait. On pourrait dire aussi qu’ils sont plus intelligents, il y a peut-être un lien entre perversion et intelligence.

L'erreur de Macron a été de stigmatiser les classes moyennes au début de son quinquennat (les riens, les illettrés, les fainéants, les cyniques, les pauvres qui « coûtent un pognon de dingue », les « si tu veux un costard va chercher un travail », les « tu n’as qu’à traverser la rue pour trouver un job » etc.) au lieu de les flatter comme le font les dirigeants classiques en leur distribuant des médailles en chocolat, c’est-à-dire des récompenses purement formelles comme des compliments mais sans contrepartie financière.
Ce mépris affiché a provoqué le mouvement des gilets jaunes notamment, tandis que la racaille, souvent d'origine musulmane au passage (mais cela peut s'expliquer par des raisons sociologiques), prospère et n'a jamais été stigmatisée par Macron ou Hollande (mais l'a été par Sarkozy), on peut aussi le comprendre pour des raisons de paix sociale. Il y a aussi une autre raison moins avouable, qui est que l'économie parallèle issue du trafic de drogue, du proxénétisme ou de toute autre activité frauduleuse y compris les incendies de voitures ou des églises ou des cathédrales, rapporte beaucoup d'argent au PIB global du pays (car il faut les reconstruire), souvent plus qu'un simple travail rémunéré au SMIC ou deux SMIC. L’argent n’a pas d’odeur.

Macron est tellement cynique (on dirait un personnage caricatural tout droit sorti de la série américaine Dallas) qu'il stigmatise les plus pauvres qui sont souvent de braves types, la question de leur honnêteté ou non n'est pas son affaire ; par contre il flatte le jeunisme sénile et pervers de la génération ultra-libérale des baby-boomers, qui fut maoïste dans sa jeunesse et en a gardé un aspect libertaire. Mais il a rompu le pacte qui liait jusqu'ici les élites aux petit peuple névrosé à force de ne jamais dépasser les limites, il leur préfère évidemment explicitement les « premiers de cordée », ce n'est pas une surprise ; mais aussi la racaille, et c'est là son erreur principale qui révulse les gens qui font des efforts pour rester honnêtes. L'erreur de Macron est d'être trop cynique et pas assez ironique (comme Hollande) ou hypocrite comme ses prédécesseurs, il manque encore un peu d'expérience car il est très jeune. Mais il va apprendre évidemment.


La matrice d'un tel paradigme depuis presque 300 ans, serait contenue dans l'œuvre de Bernard Mandeville qui en a eu l'intuition fulgurante et qui préconise l'instauration d'une économie intégrant nos plus mauvaises pulsions comme moteur principal du système, pour alimenter son mouvement perpétuellement menacé d'effondrement.
Il faut voir que ce sont aussi nos pulsions de destruction qui encouragent perpétuellement l’innovation destructrice pour ne pas que le système s'effondre, en contrepartie la destruction créatrice qui est au cœur du système capitaliste selon Schumpeter, avait provoqué dès son origine le mouvement de protestation violent des ouvriers luddites, et pourrait entraîner tout simplement la destruction de la planète.
Ainsi que décrit dans La fable des abeilles : ce sont nos vices privés qui font la richesse des nations, donc leur vertu ; tandis que si tout le monde faisait des efforts pour s'efforcer d'être vertueux cela provoquerait leur ruine.

Pour Mandeville, pire que Sade chez qui le mal est préférable au bien, le mal engendre le bien : c'est la base véritable de l'idéologie capitaliste et de la logique d'accumulation bien plus que le puritanisme qui découle du calvinisme (c'était la théorie de Max Weber), selon Dufour.

Les élites sont conscientes d'un tel état de choses propre au système capitaliste, qui privilégie la perversion au cœur de son système tel que décrit par Mandeville dans son œuvre méconnue du grand public (Alors qu'Hayek qui a influencé Thatcher et Reagan, la connaissait très bien), mais elles ne l'ébruitent pas, souvent parce que ses membres sont eux-mêmes des pervers qui n'auraient rien à gagner à ce que cela se sache.

Le capitalisme n'est donc pas seulement amoral, il est immoral jusque dans ses fondations selon Dufour.

La société française sans avoir besoin des musulmans pour la détruire, est totalement corrompue par 300 ans de capitalisme, les guerres et les génocides qu'ils a engendrés, et désormais sa réactivation néolibérale depuis les années 80.
Cette réactivation qui a profité de l'effondrement du bloc communiste, renoue ainsi avec les idées les plus radicales de Bernard Mandeville sur la société idéale, notamment par l'intermédiaire de Hayek et des économistes dans sa mouvance qui raflent pratiquement tous les prix Nobel d'économie depuis les années 80, qui encouragent le vice et la perversion dans les plus hautes sphères de la société mais aussi chez les bobos tout simplement et les CSP+. 

Tout le monde a une conscience diffuse que nous vivons dans une cité perverse, particulièrement depuis le tournant néolibéral des années 80 et la diffusion de séries immorales comme Dallas, une parmi tant d'autres. Cette conscience descend jusqu’aux couches les plus humbles de la société et provoque un sentiment d’indignation et de révolte qui s'est cristallisé dans le mouvement des gilets jaunes.
Oui aujourd'hui ce ne sont plus les bons qui triomphent mais les salauds, et les gens ont du mal à l'accepter, c'est pourtant l'essence du capitalisme.

Macron et le déracinement judaïque


Au terme de son allocution lors de l’inauguration du Centre européen du judaïsme, une allocution présentant le judaïsme européen comme l’âme de l’Europe, le président a fait part à l’assistance - presque sur le ton de la confidence - de ce qui lierait, selon lui, la République au judaïsme, en tout cas opèrerait leur convergence, hier comme aujourd’hui…

Le lieu de l'Homme n'est pas la terre mais le verbe. Un retour originaire serait un retour à la terre, alors qu'un retour à l'originel est un retour à la création de toute chose et donc au verbe, comme il est dit dans la bible : "Au commencement était le verbe."
Ce qui fait dire à certains juifs ultras que la création de l'État d'Israël serait une trahison du message biblique, car le "retour" ne saurait être en aucun cas un retour à la terre d'origine : c'est beaucoup trop prosaïque pour l'esprit.

C'est là que l'on peut distinguer entre présence au monde et enracinement. Nul besoin d'enracinement pour faire preuve de présence au monde. Contrairement à ce que pensait Simone Weil, l'enracinement n'est pas une nécessité. Cela dit le problème qu'elle pose d'un déracinement généralisé sur le modèle originel des Juifs reste entier. L'humanité peut-elle s'offrir le luxe d'un déracinement généralisé ? Je ne le pense pas, cela aurait dû demeurer une exception ne valant que pour un peuple peu nombreux, relié aux autres peuples par le livre originel.

Je crois que le déracinement est une malédiction comme le pense Simone Weil. Il est rarement choisi et souvent subi. Il se trouve que par les circonstances le livre originel de la chrétienté et même de l'islam est l'Ancien Testament rédigé sur plusieurs siècles par des juifs. C'est donc à eux que je fais référence quand je parle de peuple peu nombreux. L'humanité pouvait s'offrir le luxe d'un peuple déraciné compensant sa faiblesse en nombre par une présence au monde accrue, mais la généralisation d'un tel phénomène à l'humanité entière par le biais de la mondialisation est selon moi préjudiciable.

C'est mon interprétation d'enraciné, déraciné malgré lui par la force des choses, le libéralisme, la mondialisation etc... Et que ressent chacun peu ou prou. La version d'un déraciné par essence comme S. Trigano sera sans doute totalement différente et il vantera même je le pense les vertus du déracinement. Aucun modèle n'est complètement universalisable. Et contre l'universalisme, ses ennemis antiracistes et racialistes (l’extrême-gauche) font valoir aujourd'hui, faisant ainsi courir un danger sur la cohésion nationale (en France), qu'il est très majoritairement et presque exclusivement le fait de mâles blancs qui avaient prétention jusqu'à il y a peu et les tentatives déconstructivistes (Derrida, Bourdieu, Deleuze, Foucault...), de régenter le genre humain.

Mon hypothèse est que le peuple juif fut un peuple originellement du désert et non pas du Proche-Orient, qui fut réduit en esclavage par les Égyptiens, et s'est converti au culte du dieu unique Aton en se sentant des affinités avec les Égyptiens de par ses origines identiques (du désert). Sans doute par l'intermédiaire de prêtres déchus qui voulaient faire vivre leur nouveau culte monothéiste au travers de ce peuple, puisque les Égyptiens l'avaient rejeté. Et parmi ces prêtres figurait certainement Moïse, dont la tradition biblique a fait un juif, alors qu'il s'agissait d'un Égyptien probablement de souche aristocratique.

Les juifs de l'antiquité vivaient dans la nature, mais dans un désert. La "terre" d'origine des juifs originels est donc un désert. Il y a quelque chose d'unique dans un paysage désertique c'est un océan de sable, unique au sens de "Un", et cela renvoie aussi à l'idée d'infini. Je pense que c'est de là, de ce rapport au monde particulier, que le monothéisme trouve sa source. Ainsi que le rapport d'exclusivité que les Juifs ont au verbe et le terme d'élection. Les juifs se sont vécus différents des autres peuples qui étaient encore polythéistes, paganistes, mais en raison de circonstances particulières liées à leur milieu d'origine naturel : le désert.
Autre explication complémentaire de la genèse du monothéisme : jusqu'au 7ème siècle av. J.-C., les juifs vénéraient les idoles ; les archéologues ont trouvé une statue de Jéhovah et de sa femme. Comme dans l'Antiquité, tout peuple vaincu voyait ses idoles détruites par le vainqueur afin qu'il perde son identité, les théologiens exilés à Babylone par Nabuchodonosor ont eu l'idée de substituer aux bouts de bois un Dieu Unique, invisible mais présent partout, donc indestructible. C'est ainsi que se renforça le monothéisme.

Cependant je suis sans doute un affreux mécréant, mais je ne pense pas que ce soit le dieu unique des juifs, des chrétiens et des musulmans (puisqu'il s'agit du même au fond ! Dont chacun se croit l'élu d'où les conflits), qui ait directement chuchoté à l'oreille de Moïse les tables de la Loi, aussi je mets plutôt mon jugement en suspens car je suis agnostique. Dans la genèse du monothéisme juif, je crois même que le culte d'Aton par le pharaon Akhenaton joua un rôle primordial.
C'est ce qui pourrait finalement mettre tout le monde d'accord, car si les élus d'origine étaient les Égyptiens de l'Antiquité du culte d'Aton, comme ils sont tous morts, il n'y aurait plus à se battre pour revendiquer l'exclusivité du dieu unique, mais honorer éventuellement si l'on tient tant que ça à la religion monothéiste, cette obscure et très ancienne dynastie de pharaon qui n'aura duré que le temps d'un règne et est à l’origine des trois monothéismes.

La nouvelle bipolarité politique



Le « en même temps » !

Le Pen constitue pour Macron l'adversaire idéal, hormis le RN il n'y a plus d'opposition crédible en France. Ainsi tout le débat public s'articule autour de cette opposition, tandis que la gauche socialo-bobo a abandonné depuis bien longtemps le peuple à son triste sort pour des valeurs plus mercantiles et lucratives, libérale quoi ! et que l'extrême-gauche lui préfère la défense inconditionnelle du damné de la Terre : la figure du migrant d'origine musulmane issu d’Afrique ou du Proche et Moyen-Orient. La droite du business a rejoint Macron, et la droite sociétale s'est vautrée avec Wauquiez et Bellamy.

Le populisme de gauche représenté par Mélenchon qui s'apprête à manifester le dimanche 10 novembre contre l'islamophobie, est mort-né, à cause de son préjugé racialiste, et délaisse totalement la question sociale et de la redistribution des richesses en raison de ce préjugé qui lui fait voir tout Français de souche ou désirant s'assimiler en respectant ses valeurs, comme suspect. Tandis que le populisme de droite qui a malheureusement éventuellement des préjugés racistes, peut prospérer sur la question migratoire et du voile qui préoccupe bon nombre de Français, plus ou moins anciennement assimilés : ce qui fait précisément le jeu de Macron et de ses sbires toujours à l'affût du moindre dérapage qui pourrait évoquer les heures les plus sombres de notre histoire et la résurgence de la bête immonde, pour décrédibiliser son adversaire.
Attendons-nous si un deuxième tour Macron/Le Pen se profilait en 2022, à une immense campagne de décrédibilisation orchestrée par tous les médias réunis autour du moindre fait divers opportun qui s'apparenterait à une dérive raciste. En attendant Macron va chasser sur les terres du RN avec des effets d'annonce sur le voile ou l'immigration économique, peu suivis d'actes concrets.

C'est pourquoi je fais le pari que Macron sera réélu, pour mener le France au bout de l'impasse avec un fardeau éreintant, c'est-à-dire bien davantage qu'elle ne peut en supporter.

Macron n'a selon moi aucune volonté de réduire l'immigration d'étrangers de culture musulmane. Il n'a parlé que de l'immigration économique, qu'il souhaiterait voulue ou choisie et non plus subie, cela aura plutôt pour effet de l'augmenter, et cela ne concerne qu'une petite frange de l'immigration. Comme d'habitude avec lui c'est de la poudre de perlimpinpin.

Macron est un libéral-libertaire multiculturaliste pour qui il n'existe pas de culture française - « Il n'y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse » - mais des cultures (in fine la culture musulmane, cette richesse incomparable qui aurait permis la Renaissance en France et son apport humaniste par le biais de la culture gréco-latine), il est tout à fait logique pour être cohérent avec lui-même qu'il ne soit pas hostile au communautarisme de type anglo-saxon ou autre, bien au contraire, avec cerise sur le gâteau que contrairement aux États-Unis les statistiques ethniques sont interdites en France, donc aucun moyen de se rendre compte des dégâts sous peine d'accusation de volonté de discrimination.

Nous sommes pris dans la nasse, dans le piège qu'a tissé pour nous l'idéologie des droits de l'Homme qui est notre propre cheval de Troie bâti par nos soins, et les ressortissants musulmans usent et abusent de notre faiblesse. Ils doivent bien rigoler sous cape, pardon sous voile !