samedi 16 novembre 2019

Le énième buzz de Finkielkraut, celui de trop ?



C'est de Polanski qu’il est question, pas de Finkielkraut. Finkielkraut est un vieil homme qui ne contrôle plus ses nerfs : « Violez, violez, violez. Voilà ! Je dis aux hommes : violez les femmes. D'ailleurs, je viole la mienne tous les soirs… mais tous les soirs. Elle en a marre, hein, elle en a marre. » Même si l'on doit la replacer dans son contexte, une telle répartie est pour le moins surprenante de la part de l'Académicien.

Polanski est indéfendable d'avoir drogué, fait boire et sodomisé une enfant de 13 ans. Il n'a fait que quelques jours de prison, ce n'est pas assez ! Il y a eu là un véritable dysfonctionnement de la justice : il méritait au moins plusieurs années sous les verrous. Donc sur ce plan-là il est indéfendable car il n'a pas purgé la peine qu'il méritait.
Excusez-moi mais parler du fardeau moral de Polanski comme si c'était lui la victime, je trouve ça bien léger. J'emploie le conditionnel pour les 12 autres accusations de viol auxquelles faisait allusion de Haas (dont deux enfants de 9 et 10 ans à l'époque des faits). Je trouve bizarre que Finkielkraut ait encore éprouvé le besoin de provoquer le buzz avec sa répartie douteuse, juste au moment ou de Haas parlait de "petite fille". Pourtant, oui, une enfant de 13 ans c'est une petite fille, c'est ce qui a dû profondément destabiliser Finkie.

Violanski avec le film “J’abuse” - Entrée gratuite aux moins de 13 ans !
J'ai une fille de 13 ans et 6 mois, et quand je vois l'enfant qu'elle est, imaginer un type de 44 ans la droguer, la faire boire, puis la sodomiser : je voudrais le tuer de mes propres mains ! Malgré tout le génie qu'il pourrait avoir.

La répartie de Finkie je n'appelle pas ça de l'ironie ou du second degré, j'appelle ça un pétage de plomb devant l'impasse où le met le fait de devoir défendre inconditionnellement un ami sur qui pèse de sérieux doutes, tout en sachant au fond de lui-même qu'il y a là quelque chose d'absolument pervers et immoral, au sens où c'est toute la vie de cette petite fille devenue femme qui a dû s'en trouver chamboulée.
C'est justement parce que j'ai de l'estime pour Finkielkraut et que je crois à son malaise, que je pense que ce malaise s'est exprimé par un dérapage en direct comme il en a le secret.

Que la victime ait appelé à l'arrêt des poursuites, soit, mais sait-on ce qu'elle a reçu de Polanski en compensation ? 1 million ? Comme la femme de chambre noire que DSK avait agressée sexuellement ? L'argent ne peut pas tout acheter et il ne répare pas les dommages psychologiques irrémédiables. En tout cas la justice américaine n'a pas fait le choix de l'abandon des poursuites, même si la victime a retiré sa plainte.

Il serait excusable s’il avait purgé la peine adéquate. Dans "indéfendable" c'est au fait que Finkielkraut prenne sa défense de façon inconditionnelle que je fais allusion. Quel pacte peut bien lier Finkielkraut à un violeur présumé de petits filles ? Le fait qu'il soit d'origine polonaise comme lui et qu'il ait réalisé un très beau film sur le ghetto de Varsovie ? Du communautarisme ?

C'est une hypothèse, que cette enfant ait été proposée comme appât à un prédateur par ses propres parents. Mais si elle est vérifiée c'est que Polanski avait déjà la réputation d'être un dangereux prédateur. Rien n'est clair avec ce personnage trouble rempli de duplicité, du meurtre de sa femme dans des circonstances qui restent à élucider, aux douze femmes qui l'accusent de viol lorsqu'elles étaient enfants. Et il s'en sort toujours blanc comme neige grâce à son art. C'est typique d'un artiste pour qui l'art sert de moyen de se laver moralement, sans pour autant excuser quoique ce soit sur le fond du problème : le viol présumé 12 enfants. Heureusement que ces viols présumés ne portent pas sur 13 enfants, ça lui aurait sans doute porté malheur !

Tout le monde fait allusion à la passion qui anime notamment les réseaux sociaux concernant l'emportement de Finkielkraut, mais n'était-il pas l'expression passionnée d'un homme qui se sait pris à défaut ? Parce que je le répète, il ne s'est pas emporté à n'importe quel moment, c'était sur l'affaire Polanski quand de Haas a évoqué le terme de "petite fille". Pour la petite histoire Finkielkraut a essayé de nier que la victime fut une enfant au moment des faits, 13 ans ET neuf mois, comme si les neuf mois pesaient lourd dans la balance... mais plus tard au fil de la conversation il ne s'est pas privé d'évoquer le fait que Greta Thunberg soit une "enfant" pour la décrédibiliser, alors qu'elle a 16 ans. Deux poids, deux mesures ? Mauvaise foi ?

La rédemption, Polanski a su la trouver grâce à son art, que j'apprécie beaucoup du reste, mais cela n'évacue pas selon moi le fond du problème. C'est justement parce que Polanski est complètement tordu sur le plan sexuel, que son génie s'exprime si vivement pour se purger à hauteur de la faute commise. Selon mon hypothèse, sans cette sexualité tordue et prédatrice qui a trouvé à s'exprimer dans un contexte favorable, celui très libertaire des années 70 : le génie de Polanski n'aurait jamais pu s'exprimer. La question est : valait-il mieux préserver la santé mentale de plus d'une dizaine de femmes, ou bien que Polanski réalise ses chefs d'œuvre ?

Pasolini n'était pas très net non plus concernant les jeunes mineurs, ainsi que d'autres artistes. Il paraît qu'à l'époque de la Renaissance en Italie on pouvait pratiquer la pédophilie en toute liberté, sans aucune crainte de poursuites judiciaires, d'où peut-être l'effervescence artistique de cette époque bien plus créatrice que la nôtre.

Je crois sincèrement qu'un personnage aussi trouble et sulfureux avec un art aussi incisif et en même temps malsain, n'aurait jamais pu se sauver lui-même sans passages à l'acte préalables. J'avais lu Roman de Polanski, il y a très longtemps, il y a quelque chose de fascinant chez un tel personnage parce que trouble et ambivalent.

Sinon la société s'américanise, donc se protestantise et se puritanise. Certains devraient être contents, surtout ceux que j'ai toujours connu faire l'apologie des États-Unis.

À la Renaissance, la pédophilie était évidemment condamnée formellement mais dans les faits je crois que c'était toléré. Notre époque produit beaucoup plus de "richesses" que la Renaissance, pourtant elle est très peu créatrice, ou alors c'est du bidon. Il y a beaucoup plus de paillettes et de divertissement dans ce qu'on appelle la "création artistique" aujourd'hui que de création d'auteurs à proprement parler. Il s'agit davantage d'une industrie qui au passage prône souvent le multiculturalisme et l'antiracisme, voire l'homosexualité (mais comme le fond et la forme sont souvent superficiels et consensuels, ça tombe un peu à l'eau généralement). Sauf justement dans les cas de Pasolini ou Polanski et quelques autres dont Woody Allen, de vrais auteurs tous trois sulfureux sur le plan sexuel.

C'est en réaction à cette forme de corruption de l'église catholique qui tolérait notamment la pédophilie et bien d'autres choses, en échange d'argent sans doute dans le cadre du commerce des indulgences, que le protestantisme a réagi dans un mouvement de puritanisme. Mais l'église catholique ne protégeait-elle tout simplement pas la création artistique comme moyen de rédemption, ce que le protestantisme n'a jamais compris ?

Le monde s'est enlaidi depuis beaucoup plus longtemps qu'on ne le croit, et cet enlaidissement découle de la crise du catholicisme en Occident. Mais cela ne vaut que pour ceux qui placent l'art au-dessus de la morale pour soigner le monde de ses maux. Dans une société qui tolèrait la pédophilie comme celle des Grecs anciens par exemple, elle n'entraînait aucun dégât mais aidait au contraire les jeunes à s'élever à hauteur de leurs tuteurs. Les dégâts ne sont le fruit que de la puritanisation de la société, que je déplore, mais ils sont réels dans le cadre de notre société.

Schlemihl : « Polanski est de toute évidence un schizoïde, ou si vous préférez souffre d’une forme mineure de schizophrénie compatible avec des activités sociales. C'est un cas habituel chez les artistes. Un homme sain d’esprit n’est pas un artiste, et si tous les schizophrènes ne sont pas des artistes, la plupart des artistes sont des schizophrènes. Ses films montrent des êtres humains voyant le réel autour d'eux devenir monstrueux (Répulsion, le Locataire, le Pianiste...). Il a essayé de faire un film de pirates, ça n'a pas été une réussite. Un artiste ne peut pas traiter tous les sujets.

Quant à sa sexualité, est ce que nous la connaissons ? »

Moi : « Vous avez entièrement raison pour la nature profonde des artistes. Pour sa sexualité, c'est mon hypothèse. Mais notre époque puritaine et hyper-protégée n'est pas conforme à la sexualité de Polanski, elle a trouvé à s'épanouir dans un contexte particulier : celui des années 70 et de la libération sexuelle ; qui avait aussi entraîné dans son sillage les enfants. Je le sais bien, j'en ai été victime par mon propre père qui plus tard m'a renié comme un déchet usagé. »

Érasme : « Pour la renaissance c'est totalement faux, la pédophile et notamment la sodomie étaient condamnées par l'église, la renaissance, on en fait toute une légende, mais la créativité de la renaissance a surtout été technique et ontologique. Quant à l'effervescence elle était due au nerf de la guerre : l'argent. »

Moi : « Ah bon, j'avais écouté ça dans une émission culturelle sur France Inter à propos de Léonard de Vinci et de quelques autres de la même époque. 
Le protestantisme est né de la réaction au commerce des indulgences. Les dépravés pouvaient acheter leur salut contre de l'argent. C'est de la corruption. »

Érasme : « Pas vraiment, mais les petites principautés du nord en avaient plus qu'assez d'être rançonnés par le pape et les grands monarques du sud, c'est une question de pouvoir et de banque, d'ailleurs les protestants sont devenus de redoutables hommes d'affaires corruptibles. Banques suisse ! »

Moi : « Il n'y a certainement pas seulement une cause, mais plusieurs, dont celle que vous mentionnez et celle dont je fais état. La thèse officielle c'est le commerce des indulgences, mais la thèse officieuse doit être la vôtre, puisque l'argent est le nerf de la guerre, même pour les gens d'église. Cependant pour faire bouger le peuple je pense qu'il faut s'adresser à ce qu'il y a de moral et de vertueux en lui. Pour les troupes de mercenaires, c'est différent, on les paye. Alors que la réforme s'était adressée au peuple pas aux soldats, parce que le peuple est toujours sensible aux différentes formes d'injustice et c'est comme ça qu'on le fait bouger et éventuellement changer de religion.
Le protestantisme fait partie du christianisme comme le catholicisme, mais il s'agit quand même d'une nouvelle religion aux principes différents, qui expliquera plus tard selon Max Weber, l'avènement du capitalisme d'accumulation de la richesse sur ces nouveaux principes.
Qui dit accumulation de la richesse dans les mains de quelques-uns, dit forcément corruption, que l'on voit actuellement ; qui crée à son tour des mouvement sociaux et populaires de réaction à l'injustice. 

Voilà, Polanski n’est pas né à la bonne époque et puis c’est tout ! »

Goodhands : « Polanski a déjà avoué son rapport avec une jeune fille de 13 ans dans des circonstances qui ne laissent pas de place au doute quant à sa culpabilité. La justice américaine le poursuit d’ailleurs de ses assiduités, si je puis dire. Que la victime appelle à l’arrêt des poursuites allège un peu le fardeau moral qui pèse sur lui.

Sur les allégations récentes, il les dément.

Je ne crois pas que l’on puisse déduire de la seule affirmation de son accusatrice nouvelle la certitude de la culpabilité de Polanski. Il est donc défendable, il le serait d’ailleurs également quand bien même il reconnaîtrait ces nouveaux faits, chacun ayant droit à une défense et une personnalisation de la peine.

Si vous considérez que, comme il a déjà violé, toute nouvelle accusation doit être tenue pour vraie, alors je vous dirai que vous dévoyez un principe Kantien (Qui a menti mentira). Que vous ne pourriez être avocat et que vous seriez un juge effrayant.

Le poids du soupçon ne dispense pas d’être intellectuellement honnête, le soupçon n’est pas la culpabilité, le doute profite à l’accusé.

AF est passionné, il ne sait pas ne pas réagir.

Sa réaction est liée aux insinuations de De Haas, elle suggérait sa participation, au-delà du cas Polanski, à la fameuse « culture du viol ». Le seul fait de modérer les charges contre le cinéaste a été assimilé à un soutien par abstention de dénonciation.
Il ne peut y avoir dans ce cas de discussion.

AF est humain, il peut donc se planter. Cela ne revient pas à dire que je penserais que cela soit le cas ici.
On saute ici sur la forme pour évacuer, à bon compte, le fond du propos.

Je comprends le discrédit qui affecte l’image et l’homme Polanski. Je ne sais pas si c’est « une ordure » et sa précédente condamnation, infamante, n’exclut pas la rédemption et ne constitue pas la preuve que toute accusation sexuelle à son encontre serait fondée.

Sa « rédemption » est affaire personnelle, je ne me substitue pas à sa conscience, c’est donc son affaire à lui.
Sa dette à la société est une autre situation, la justice américaine le poursuit, cette dette-là n’est pas acquittée.
Je ne suis pas bon juge du talent cinématographique, en tout état, il ne constituerait pas une circonstance atténuante. Il doit être envisagé à part. »

Moi : « On entend un peu moins Finkielkraut concernant Ramadan, pourtant ce dernier est-il déjà coupable ou est-il présumé innocent ? L'ironie de l'histoire, c'est que les deux, Polanski et Ramadan, se réfèrent à l'affaire Dreyfus comme ligne commune de défense. »

Goodhands : « Ramadan est présumé innocent.
Le discrédit qui touche Ramadan est d’un autre ordre : prêcher la vertu et la pudeur pour reconnaître finalement sa tartufferie est dévastateur.
La question de sa responsabilité pénale ne changera pas ce point. »

13 commentaires:

  1. "c'est toute la vie de cette petite fille devenue femme qui a dû s'en trouver chamboulée"
    Mais pas au point de l'empêcher de devenir une personne raisonnable, capable de compréhension et de pardon, capable de ne pas s'enfermer dans un ressentiment stérile et obsessionnel. Contrairement à vous.

    RépondreSupprimer
  2. mr Finkiellraut vous avez eu il y a peu des pudeurs de "jeune fille" concernant mr Zemmour !
    lui il travaille prepare ses interventions s arme de ses pretendues faiblesses !
    vous je vous ai vu tremblant le micro a la main incapable de dominer votre sujet !
    une chose est de debattre avec mme Levy une autre de repondre a des harpies qui ont vu vos faiblesses!
    pour faire de l humour il faut le ton et l assurance qui vous evite l ambiguite a l evidence vous ne les aviez pas !
    alors "humblement" regardez Zemmour et prenez de la graine !

    RépondreSupprimer
  3. Une rédemption en quelques dizaines de jour pour ces faits me parait un peu léger !

    Les autres accusations n'ont aucune valeur pour moi. Je ne parle que de faits reconnus et condamnés.

    Le problème, pour moi, est de s'être laissé embarqué sur ce sujet et de prendre la défense de Polanski, au lieu d'éviter le sujet, et de revenir sur le reste plus fort et plus crédible pour contrer cette misandrie insupportable !
    D'autre part, je n'oublie pas qu'AF avait un tout autre discours il y plus de 20ans et si je lui reconnais d'avoir su évoluer et reconnu ses erreurs, cependant, il a fait parti de ces "intellectuels" de gauche des années 80 qui nous ont amenés là ou nous sommes !
    C'est même très honorable de reconnaître s'être trompé. Un Sartre ne l'a jamais fait...

    RépondreSupprimer
  4. dov kravi דוב קרבי16 novembre 2019 à 11:16

    Il n'est question ni de Polanski ni de Finkie, mais de l'ahurissante distorsion dans le débat public qui oblige à devoir se défendre de " mauvaises intentions " face à des crétins qui ne comprennent rien (merci l'école) ou des cyniques qui prospèrent sur le politiquement correct (Haas).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Moi ce qui m'interpelle c'est que Finky se soit emporté juste au moment où de Haas a employé le terme de petite fille. Ce n'est peut-être qu'une coïncidence, mais pour ma part je crois que ce n'est pas anodin. Il est évident par ailleurs que Finkielkraut n'a pas dit ça au premier degré et qu'il n'a aucunement fait l'apologie du viol. Mais dans le contexte actuel hautement inflammable du débat public, il aurait dû faire preuve de prudence. Le moindre dérapage alimentant le buzz, il devrait le savoir parfaitement depuis le temps ! Mais non, c'est plus fort que lui.

      Supprimer
  5. Ton père n’est pas représentatif de ceux que tu nommes les baby boomer. Des salauds chaque génération en produit et ta génération regorge de salauds et de crétins qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et sont régis par leurs émotions..... sans faire d’amalgame !

    RépondreSupprimer
  6. Étendre la prescription, la supprimer ? Ce sont en général les mêmes que ceux qui demandent l'introduction en droit du terme de "féminicide", ceux qui jamais, of course, ne se sont interrogés sur la suppression de la qualification, issue du droit romain, de "parricide".
    Si vous ne voyez pas en quoi, comme ces pauvres militants PS et FI qui veulent pénaliser le propos ironique de Finkielkraut, ce qui se déploie sous nos yeux, du côté de ces furies phalliques et castratrices (qui jouissent de la défaite du Père), correspond profondément à une régression matriarcale, qui n'aura pour autres effets que renforcer chez les garçons les mécanismes qu'elles dénoncent et que vous dénoncez, je n'y peux rien. Et je ne peux vous con-vaincre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On ne peut pas faire un procès d'intention à de Haas et l'accuser gratuitement de mauvaise foi. Peut-être que l'outrance de son propos s'explique par un enfance marquée par la violence d'un père qui se livrait sur elle à des attouchements sexuels, ou toute autre raison qui relève de l'intime et ne regarde qu'elle.

      Moi mon père était une brute et un dangereux pervers et je n'ai pas peur d'en faire étalage, sans toutefois me fourvoyer aveuglément dans la cause féministe comme de Haas. Je n'amalgame pas tous les hommes, et a fortiori tous les mâles blancs à mon père, loin de là, ce que fait de Haas et c'est là que se situe sa mauvaise foi.

      Notre époque puritaine et hyper protectrice des enfants n'est pas conforme à la sexualité de Polanski, elle a trouvé à s'épanouir dans un contexte particulier, celui des années 70 et de la libération sexuelle, qui avait aussi entraîné dans son sillage : les enfants. Je le sais bien, j'en ai été victime par mon propre père, qui plus tard m'a renié comme un déchet usagé. Plus encore que le violence qu'il m'a fait subir c'est ce que je lui reproche le plus : de m'avoir abandonné à 19 ans.

      J'ai pu me reconstruire grâce à ma famille, j'ai trois filles épanouies, une femme aimante, et je suis heureux. Je rends grâce tous les jours à ma femme et mes enfants, puisque mes deux parents, mais surtout mon père, furent des porcs issus de la génération des baby-boomers, d'où tous les amalgames que je fais souvent au sujet de cette génération particulière. Je m'en excuse par avance auprès de ceux que cela choque et qui furent de bons parents qui ont transmis des valeurs à leurs enfants.

      Si "nous" cédons souvent à l'émotion, c'est par paresse intellectuelle. À qui incombe cette paresse intellectuelle ? À ceux qui en sont les acteurs et les victimes, ou à la génération qui n'a pas voulu ou su transmettre la culture et la civilisation aux suivantes ? La génération des baby-boomers porte une responsabilité écrasante dans le déclin civilisationnel et l'inversion des valeurs, auxquels nous assistons de nos jours

      Supprimer
    2. Merci de ne pas mettre les baby-boomers tous dans le même sac à m....car comme quelques-uns je n' en fus pas ! Les lions furent lâchés à l' époque et il y eut beaucoup d' excès en actes comme en paroles ! Depuis le balancier s' est inversé et la parole est devenue captive de trop de chaînes. Mais les féministes, je précise hystériques, en font trop à un point tel qu' elles ne sont plus crédibles ! Quant à la mauvaise foi de De Hass !!! Elle est ABYSSALE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
      Cela dit ces 3 folles furieuses l' autre soir sur LCI étaient venues là pour se faire la peau de Finkie, elles ne se sont tirées en définitive que quelques balles dans les pieds.
      Perso, j' ai suivi toute l' affaire de Roman Polanski ayant le même âge que son épouse assassinée dans des conditions monstrueuses, après avoir vécu le ghetto de Cracovie, la perte en camp de concentration de sa mère, ça ne peut que laisser des traces ....Ce qui ne l' excuse pas mais sa victime a pardonné ! Et c' est tout à son honneur ! Alors les charognards et autres charognardes, dont la plupart sont des Jeunes, ça me fait bien rigoler ! Et pour cause : Les plus acharnés contre Roman Polanski et ses consorts sont, je le répète, des jeunes du style Bobo Bisounours qui, comme le dit très bien Alain Finkeilkraut, cherchent à étendre la culture du viol en lui insérant les blagues salaces , les dragueurs lourds, les attouchements allant jusqu' à attaquer certaines traditions de la galanterie ! Tout homme à leurs yeux est donc suspect, en particulier ceux de 50 ans et plus ! Tous aux abris les mâles de 50 ans et les mâles blancs en particulier LOL !!!

      Alors qu' auparavant était considéré comme un viol le passage à l' acte, la pénétration forcée, la pédopholie....

      Incroyable et manichéens sont ces raisonnement binaires entretenus journellement par les féministes pures et dures qui sont dans l'incapacité de distinguer les différentes subtilités du monde et des situations dans lesquelles on évolue. Le raisonnement binaire est d''ailleurs plus une sorte de réflexe qu'un véritable raisonnement. Donc à les entendre tous et toutes réunis entonner le même air pour classer systématiquement tout en blanc ou noir, gentil ou méchant me laisse perplexe! Parce qu'ils et surtout ELLES n' ont pas la finesse intellectuelle de distinguer tous les états intermédiaires. Et en particulier ces Féministes à tout crin dont c' est bien évidemment le fond de commerce !

      C' est Finky et Elizabeth de Causeur qui a raison et moi qui n' avait pas vraiment l' intention d' aller voir le film J' ACCUSE en salle et bien je vais courir le voir ce dimanche ! Les juges et les censeurs de rue du style bisounours m' indiffèrent ! " De mon temps " les Nanas savaient se défendre et remettre les gros lourds à leur place vite fait bien fait sans hurler au scandale. Pour moi le viol est un acte trop grave pour le mélanger à tous ces autres actes et je suis bien d' accord avec ce qu' en pensent la plupart des femmes de mon âge et les les plus anciennes des célébrités ! J' ai encore du mal à écrire le mot pour de vrai alors j' emploierai le mot violenter à l' âge de 9 ans donc je sais de quoi je cause et la saleté de type n' a pas été condamné mais moi aussi je lui ai pardonné car lorsqu' il rentrait à la maison je n' étais pas battue par ma Mère et j' avais à manger lui n' était que mon Beau-Père. Bon WE Monsieur

      Supprimer
  7. Il y a sur ce site-même plusieurs causeurs parfaitement pertinents qui prétendent que l'homme est aujourd'hui une proie pour le sexe dit faible, au contraire, avec l'aide des institutions, par surcroît.
    Mais vous faites partie, dirait-on à la lecture de vos posts, de ceux qui sont effrayés du pouvoir et qui ne voient l'exercice du pouvoir que comme traumatisant pour autrui ...
    La puissance au service de la douceur, connaissez pas ....bon....

    Là, votre témoignage prend toute sa valeur ...mais il faut vous décider une bonne fois sur l'essentiel : était-ce avec douceur, oui ou non ...ou apparence de douceur, seulement, falsification de douceur?
    Car là est l'essentiel : une douceur voulue est-elle reçue comme telle, jamais, toujours, parfois ....??
    Est-il possible qu'elle ne puisse jamais s'avérer? Il me semble que si, au vu des grecs anciens ....mais tellement de choses ont changé depuis ....

    Ne vous réfugiez pas dans les généralités et ....faites le tri : le traumatisant, c'est l'abandon ou le viol?
    Mon impression est que l'abandon surpasse de beaucoup le viol, et - en plus - ça me parait normal!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sinon ce que je reproche à mon père, ce n'est même pas d'avoir abusé de moi, c'est de m'avoir abandonné comme un produit usagé, comme une fille qu'on a violé sur qui on crache après l'avoir violée, en m'abandonnant avec une extrême violence, en me laissant à la rue à 19 ans. Donc pour ma part ce n'était pas avec douceur, c'était plutôt une pulsion d'annihilation et de meurtre qui s'exprimait en lui.

      Le plus traumatisant c'est l'abandon, j'aurais préféré qu'il assume ses abus sexuels et qu'il ne me rejette pas comme une pauvre fille abusée, qu'il méprisait parce qu'il l'avait violée, et qu'elle s'en trouvait rabaissée, comme un déchet à ses yeux.
      Après pour les dégâts psychiques occasionnés, je ne sais pas ce qui est le plus grave : car par ses attouchements il a eu une situtation d'emprise sur moi, qui m'a affaibli psychiquement au niveau de l'estime de soi, de la fierté. Il y avait là quelque chose d'absolument anormal qui est nuisible au développement de l'enfant, dans le cadre de notre société, où ce genre de rapports entre un père et son fils n'est pas autorisé, et n'a jamais été autorisé dans aucune société même chez les Grecs.

      Au niveau de l'identité sexuelle je me suis senti comme une fille à l'âge de 12 ans, n'ayant pas le droit de faire usage de sa virilité naissante, alors que c'était les filles qui m'attiraient. Mais ces dernières ont alors pris l'ascendant sur moi dans mes rapports avec les copines de collège, car j'avais un trouble de l'identité masculine puisque je m'étais senti "pénétré".

      Supprimer
  8. Après vous avoir rappelé qu'on ne sait rien sur la vérité des faits reprochés à Polanski, et bien que je sois en désaccord avec Finkie sur ses remarques sur la jeune ado pour défendre le cinéaste, il affirme cependant deux choses différentes. D'une part qu'une fille de 13 ans peut très bien passer pour une jeune fille plus âgée et prête sexuellement et d'autre part qu'il est ridicule de prendre au sérieux une jeune fille de seize ans qui fait de la politique et fait la leçon aux dirigeants de ce monde. On peut être en désaccord avec l'une ou l'autre affirmation ou les deux, mais l'une ni justifie ni ne contredit l'autre!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je vais vous dire des choses atroces, j'ai toujours adoré les films d'horreur et le films de Polanski qui font frémir en particulier. Il ne faut donc pas prendre tout ce que je dis au premier degré, en outre il s'agit d'hypothèses.

      Polanski est accusé de viol par 12 femmes, dont deux qui avaient 9 et 10 ans au moment des faits. L'ensemble de ces faits remonte aux années 70 jusqu'à 1983, la période où il était le plus prolifique artistiquement. J'en ai tiré une théorie de la création chez Polanski, basée sur l'idée de rédemption du crime par l'oeuvre d'art. Sans cette catharsis par le crime sexuel et la rédemption par l'art qui l'accompagne, Polanski n'aurait jamais pu créer comme il a créé. Autre hypothèse concomitante de sa sexualité déviante et prédatrice : l'identification à l'agresseur nazi au moment du passage à l'acte criminel sur les enfants, et l'identification à la victime au moment de la rédemption par l'art. L'oeuvre qui est la matrice de toute son oeuvre, qui les résume toutes, est un film tardif, Le pianiste, sur le ghetto de Varsovie, qui raconte sa propre histoire : la transformation lente et progressive d'un milieu anodin en environnement monstrueux, une sorte d'entropie vers le désordre malsain lié à son histoire personnelle dans le ghetto de Cracovie. Il est à noter que la plupart de tous ses autres films réussis reposent sur ce thème de l'entropie d'une situation normale vers un désordre monstrueux.

      En outre généralement les pervers une fois qu'ils ont goûté au fruit défendu, récidivent. Mais quoi ! Inutile de jouer les vierges effarouchées, tout le monde sait très bien que sans sadisme, sans masochisme, sans perversion, sans schizophrénie, dans désordre mental, il n'y aurait pas d'art, qui sert à réparer temporairement tous ces maux de l'âme chez l'artiste et dans la société. Et pour créer l'artiste ne peut se satisfaire d'être une victime, il doit goûter à la volonté de puissance.

      Ce n'est pas seulement l'oeuvre de Polanski qui est sulfureuse, le personnage l'est aussi. D'ailleurs qui se ressemble s'assemble, Tarantino, autre personnage à l'oeuvre sulfureuse, qu'attire tout ce qui est glauque pour notre plus grand plaisir, a raconté dans son dernier film l'affaire du massacre dans la maison Tate/Polanski.

      On peut aller encore plus loin dans l'hypothèse macabre. Qui a organisé le meurtre rituel de Sharon Tate ? Son propre mari ? Évidemment je ne cautionne pas du tout à titre personnelle cette dernière hypothèse, je me contente de l'évoquer pour faire frémir le lecteur comme dans un film de Polanski.

      Supprimer