jeudi 20 septembre 2018

Au delà des espérances du vieil Écossais !



"On n'a jamais vu de chien faire, de propos délibéré, l'échange d'un os avec un autre chien."
Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776)
Adam Smith

En général les gens de gauche refusent les inégalités sociales, mais acceptent d'être remplacés au nom de la bonne conscience de gauche et par expiation des crimes passés commis par les mâles blancs (croisades, esclavagisme, colonialisme, machisme etc.). Alors que les gens de droites sont favorables aux inégalités sociales, mais refusent d'être remplacés et exaltent encore la figure du père, donc du mâle dominant (un mâle blanc généralement). En fait le lien entre inégalités sociales et augmentation des flux migratoires existe, et il participe du même mouvement : la quête du profit à tous les échelons de la société et qui augmente à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie sociale. C'est effectivement au sommet de la pyramide sacrificielle (on peut faire l'analogie avec la civilisation aztèque) que l'on trouve la cupidité à l'état pur : Jeff Bezos, 162 milliards de dollars US de fortune personnelle (plus que tout le budget de l'Éducation d'un grand pays moyen comme la France, dont la grandeur est plutôt passée que future) !

Notre société est en train de mourir du manque d'utopie. Les mouvement utopistes d'obédience anarchiste ou inversement, issus de mai 68, n'ont pas fait d'enfants spirituels, ils ne se sont pas reproduits, l'esprit de révolte ne s'est pas transmis ou alors très mal. Tout est désormais noyé dans les eaux glacées du calcul égoïste, et la question des flux migratoires fait partie de ce calcul quand les naïfs continuent à parler accueil et ouverture à l'Autre avec leur cœur ; ils sont les idiots utiles de l'idéologie néolibérale triomphante et les odieux populistes sont les cloportes à écraser. Sur le terme de populisme, si aujourd'hui il a une connotation si péjorative c'est qu'il exprime le rejet des peuple européens enracinés par les élites : mais comment se débarrasser d'une façon ou d'une autre de ces masses qui pensent si mal et qui sont complotistes ? Les déculturer totalement (c'est bien entamé !) ? Les remplacer ? Michéa a montré que le terme de populisme n'a pas toujours été si dépréciatif, mais qu'aujourd'hui il est quasiment synonyme de fascisme ! Si cela ne suffit pas encore on psychiatrisera effectivement leurs leaders dans un pays comme la France « où se multiplient les exemples qui donnent à penser qu’une partie de la magistrature a décidé de veiller à la protection du pouvoir en place et à apporter sa pierre à la lutte contre la bête immonde. »

L'idéologie néolibérale au pouvoir sans opposition idéologique crédible, a donc ses idiots utiles gauchistes encombrants et ses cloportes d'extrême-droite nationaliste à écraser ; les odieux populistes qui tiennent à conserver une identité que l'on avait pourtant pris soin de ne plus transmettre depuis 50 ans ! L'utopie et l'anarchisme ont finalement fait le jeu de la cupidité au plus haut sommet de la hiérarchie sociale, puisque la génération qui a fait mai 68 globalement n'a transmis aucun héritage spirituel et/ou matériel à ses enfants. Or la déculturation peut servir les intérêts de ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu du darwinisme social.

Il est probable que pour l'idéologie au pouvoir il reste encore une ultime alternative ; monter les idiots utiles généreux et encombrants contre les odieux cloportes identitaires et inversement, pour qu'ils s'exterminent (disons plus raisonnablement se neutralisent) entre eux, et foutent la paix aux cupides qui tiennent le manche... Car ce qui est en excès de ce qu'une société humaine telle que la nôtre est censée être, c'est la quête du profit et la volonté d'accumulation des richesses sans les dépenser sauf pour investir afin d'en accumuler encore plus. Ce principe fondateur qui est devenu une force motrice prévaut depuis assez longtemps et a pris naissance en Europe occidentale il y a environ 300 ans avec pour effet la première révolution industrielle. Il y aura toujours des individus pour récupérer le flambeau d'une telle part maudite ou force motrice de notre société (tout comme pour les Aztèques ce fut de sacrifier des individus à la puissance du soleil !), sauf révolution improbable et pourtant indispensable pour changer de paradigme !

Le paradoxe de l'idéologie économique libérale est que normalement la part maudite d'une société est une décharge émotionnelle qui se manifeste toujours par une dépense excessive, or dans le cas qui nous intéresse la décharge émotionnelle est exacerbée comme un prurit car elle est niée par la logique d'accumulation, qui est excessive et en même temps nous prive de tout excès dans la dépense ; un genre de constipation émotionnelle ! Alors elle trouve à s'exprimer de façon paroxystique dans la violence et l'incivilité qui se banalisent comme une conséquence logique découlant d'une cause précise (le libéralisme économique), et dans la guerre : jamais effectivement les guerres n'ont été aussi violentes et barbares que depuis... Napoléon ! Et par la suite cela ira crescendo, dépassant en horreurs et barbarie les conflits moyenâgeux où trouvait tout de même à s'exprimer un code de l'honneur !

J'ajouterais même que les bobos libertaires ont remplacés les crânes d’œuf austères au sommet de l'État et à tous les échelons de la société, mais ils servent la même logique d’accumulation que leurs prédécesseurs de droite rigide et paternaliste. Le mouvement LREM est donc un mouvement libertaire, ou de gauche, généreux en trompe l’œil, tout comme peuvent paraître généreuses les dépenses du bétail sociétal de consommateurs lambda dans une grande surface de périphérie urbaine.
La dépense émotionnelle des naïfs, qu'ils soient bobos libertaires s'exaltant sur les vertus du libéralisme, idiots utiles généreux avec du cœur et hospitaliers à l'égard des migrants, ou simple bétail consommateur de grandes surfaces, ne sert aux cupides, c'est-à-dire ceux qui ont le mieux compris dans quel type de monde ils vivaient, qu'à mieux accumuler des richesses et à vivre très confortablement dans l'accomplissement de cette tâche qui constitue la finalité de nos sociétés occidentalisées et mondialisées. L'idéologie d'Adam Smith triomphe, certainement au delà des espérances du vieil Écossais !



mardi 18 septembre 2018

Pour l'abolition des Droits de l'Homme et le rétablissement de l'esclavage !



En flânant sur les réseaux sociaux, je tombais sur ce texte intéressant que je retranscris littéralement :

« Pour l'abolition des Droits de l'Homme et le rétablissement de l'esclavage !
Avant, il y avait les esclaves. Et puis, leurs propriétaires calculèrent que c'était du travail trop cher : il fallait les nourrir et les loger de la naissance à la mort, eux et leurs chiards. Mieux valait leur payer un salaire – le minimum nécessaire à l'entretien et à la reproduction de la force de travail – proportionné au nombre d'heures effectivement travaillées. Ils virèrent leurs esclaves et leurs chiards. Les niais appelèrent ça "Émancipation" et se réjouirent de cette avancée des Droits de l'Homme.
A partir de là, les propriétaires ne cessèrent de réduire toujours davantage ce "minimum nécessaire" en reportant sur l'État la charge des coûts annexes : l'éducation, la santé, la famille, le chômage, la retraite... Les niais appelèrent ça "Progrès social" et se réjouirent de cette avancée des Droits de l'Homme.
Ensuite, Monsieur Gattaz au nom des propriétaires exigea qu'on aille plus loin dans le "Progrès social" en supprimant toute contrainte sur le travail, comme les limites au licenciement ou la notion même de "minimum nécessaire". Les niais appelèrent ça "Émancipation des entrepreneurs" et se réjouirent de cette avancée des Droits de l'Homme.
Aujourd'hui, Monsieur Macron décide de viser hardiment le stade ultime du "Progrès social" en supprimant toutes les aides à la personne et aux ménages – allocations logement, chômage après la première année, RSA, aides pour l'emploi, etc. – et en les remplaçant par une allocation unique largement insuffisante pour assurer l'entretien et la reproduction des "bénéficiaires". Les propriétaires pourraient ainsi disposer d'un réservoir de gueux prêts à accepter à n'importe quel prix n'importe quel job précaire, pour compléter leur allocation au niveau nécessaire à leur survie et à celle de leur famille. Les niais appellent ça "Revenu universel d'activité" et se réjouissent de cette avancée des Droits de l'Homme.
Stop au Progrès social !
Exigeons l'abolition des Droits de l'Homme et le rétablissement de l'esclavage ! »

Je mettais en commentaire le texte suivant : « On ne peut taxer ce texte de réactionnaire, car la forme humoristique l'emporte sur le sérieux du fond... Pour moi qui ai une nostalgie des temps révolus je ne le prends pas avec humour, mais très sérieusement... »

Son auteur Jean-Michel, me demandait alors de développer  : « Développez, svp ! »

Et je lui répondais alors : « Merci de vous intéresser à mon cas particulier, si des lecteurs de votre page ou vous-même aviez envie de développer, je ne peux que vous inviter à jeter un coup d’œil sur mon blog.
Pour faire court, je ne pense pas du tout que nous vivions dans « le meilleur des mondes possibles », mais je ne rejette pas totalement la modernité qui nous a donné effectivement la liberté affranchie du féodalisme et de l'absolutisme monarchique (mais la liberté pour faire quoi ?) et une certaine liberté d'expression. À condition que l'on soit capable de saisir cette chance dans le brouhaha qui caractérise l'époque et rend inaudible le plus souvent toute tentative de synthèse globale du présent, noyé dans des impératifs d'efficacité, de rentabilité, de rapidité toujours plus rapide (désolé pour la redondance) !
Or la réflexion exige le temps long et l'abri d'une maison, la temporalité mais plus encore la spatialité, ce que la modernité rend difficile en exaltant le darwinisme social. Grossière erreur et mauvaise interprétation de Darwin selon moi, car consistant en une généralisation sur l'espèce humaine d'une théorie qui se voulait explicative de l'évolution et de la sélection au sein des espèces animales et exclusivement animales. Et là je rejoindrais plutôt Heidegger quand il affirme que précisément l'homme n'est pas un animal comme les autres (ce qui sous-entend qu'il est tout de même un animal, mais foncièrement différent !), car il a besoin d'un abri, d'une maison, d'une clairière, pour le développement de son esprit ! Ce que la modernité a oublié, favorisant les développement tous azimuts de la volonté de puissance, qui ne peut effectivement qu'aboutir sur le nihilisme contemporain, caractérisé par toutes sortes de phénomènes plus absurdes que tragiques (comme ma propre histoire au sein de ma famille, que je développe aussi dans mes blogs). Longue histoire donc que la mienne, que je ne peux pas résumer en quelques phrases et qui par ailleurs est susceptible de n'intéresser personne, mais plus longue encore celle de l'humanité. Pour ce qui est de l'histoire de l'humanité, elle est l'histoire de la quête de la position debout etc., mais aussi de la spatialité, à l'abri d'une maison, d'une « clairière », qui jusqu'à aujourd'hui a toujours rendu possible l'activité contemplative (regarder par la fenêtre de sa maison) qui est aussi la matrice des arts et de la philosophie.
Ces activités hautement spirituelles dont s’enorgueillissait l'espèce humaine en y voyant le propre de l'homme, ont cependant été rendues possible par la religion et donc les régimes monarchiques et absolutistes, mais le seront-elles encore longtemps par l'idéologie néolibérale, qui aujourd'hui sert de matrice à des notions comme la démocratie ou les droits de l'homme ? Voilà en quoi s'explique cette phrase énigmatique effectivement : « Pour moi qui ai une nostalgie des temps révolus je ne le prends pas avec humour, mais très sérieusement... ».
Mais je n'ai que peu, voire aucune nostalgie pour la monarchie française, par contre j'en ai une réelle pour la Grèce antique et la mythologie qui structurait religieusement ce monde foisonnant spirituellement, et avec lequel nous sommes bien incapables de renouer malgré le mouvement historique de la Renaissance en Europe, et plus récemment la pensée d'Heidegger et son souhait d'un retour aux philosophes présocratiques. C'est pour cela que le thème de l'esclavage (que vous évoquez avec humour certes) propre à discréditer surtout le mode d'être des Grecs antique et des Romains (que j'admire moins), m'a interpellé. »

Jean-Michel m'avait demandé de développer, mais il avait évidemment sa petite idée derrière la tête, et c'est bien normal : « Votre admiration pour la Grèce antique vous aveugle, je ne suis pas sûr que les ilotes l’aient partagée. Et l’esclavage n’est pas l’apanage de l’Antiquité, voyez les traites négrières des 17ème et 18ème siècles. Mon texte ne fait que souligner le retour du refoulé dont nous sommes à la fois acteurs, complices et témoins, avec les multiples formes d’esclavage contemporain, dont la plus récente : celle en train de s’installer au cœur même des démocraties occidentales. Il n’y a là aucune « nostalgie ». »

Je lui répondais : « Je sais bien que pour un esprit éclairé, toute forme de nostalgie s'apparente à une forme de réflexe réactionnaire, condamnable en soi sans autre forme de procès. Vous m'avez mal interprété, je n'ai jamais sous-entendu que vous ayez une quelconque forme de nostalgie pour l'esclavage, ni moi non plus je n'en éprouve aucune sur cet aspect là.
Pour ce qui est de l'esclavage, il est effectivement possible que la mondialisation et le néolibéralisme immodérés et incontrôlables en suscitent de nouvelles formes. Mais c'est peut-être tout simplement parce que le grand impensé de la philosophie des Lumières et de la Révolution française qui font grand cas de la Liberté, est la question de la religion qui par retour du refoulé dont nous sommes à la fois acteurs, complices et témoins, avec les multiples formes d’islamisation contemporaine, dont la plus récente : celle en train de s’installer au cœur même des démocraties occidentales... »

Jean-Michel : « « Sur cet aspect là », précisez-vous. Mais cet aspect sombre est-il vraiment dissociable de l’aspect lumineux, objet de votre nostalgie ? N’en est-il pas au contraire la condition de possibilité ? Que vaut une pensée née de l’exploitation, la souffrance et la mort d’autrui ? À cet égard, votre référence à Heidegger n’est pas innocente... »

Je lui répondais : « Bon écoutez, je ne vais pas entrer avec vous sur une vaine et stérile polémique sur Heidegger, penseur « pestiféré » en raison de son passé/passif nazi indiscutable. Je vais juste vous citer une excellente réponse sur Heidegger que me donnait un interlocuteur, alors que je me livrais à une de mes habituelles diatribes contre le néolibéralisme : « L'Occident a une idéologie : le libéralisme. On peut comme moi préférer vivre en Occident et adhérer (peut-être par dressage) à cette idéologie, on peut aussi en constater les failles et s'en inquiéter.
La démocratie, les Lumières, l'humanisme, les droits de l'homme sont indissociablement liés au libéralisme. C'est là que sont ses fondements idéologiques. Churchill disait que « La démocratie est un mauvais système, mais [qu'] elle est le moins mauvais de tous les systèmes. » On retient généralement la seconde partie , et on a trop tendance à en oublier la première.
Il est bien sûr difficile aujourd'hui (sauf pour qui aime la provocation) de critiquer l'humanisme, la démocratie, et les Lumières, alors on se lâche sur le libéralisme, le néo-libéralisme, l'hyperlibéralisme, etc. On évite ainsi les sujets difficiles, et ceux qui fâchent vraiment.
Nous pouvons tous constater que l'Occident traverse une grave crise morale, il est normal que beaucoup cherchent des causes : homo festivus, relâchement des moeurs, perte des valeurs, nihilisme.
Il y a eu deux grands penseurs du nihilisme Nietzsche et Heidegger. Pour Nietzsche le nihilisme c'est la haine du monde tel qu'il est pour lui préférer des mondes tels qu'ils devraient être. Il oppose à ce nihilisme le volonté de puissance, pour Heidegger le nihilisme c'est la volonté de puissance elle-même justement.
Tous deux s'accordent sur l'idée que la métaphysique des modernes (en gros les philosophes d'après la renaissance) est à l'origine du nihilisme, en particulier Descartes.
On peut facilement trouver des exposés clairs de ces idées, par exemple ce remarquable texte d'Alain de Benoist. Il y a aussi, à propos de l'humanisme, le livre de Peter Sloterdjik : Règles pour le parc humain.
Dans un cours consacré à Heidegger, Luc Ferry montre de façon très claire comment le capitalisme débouche sur la volonté de puissance au travers du benchmarking. La concurrence pousse les entreprises à se comparer les unes aux autres et à sans cesse s'améliorer. Ce processus est aveugle la seule justification aux efforts consentis est de rester compétitif, la seule raison à l'oeuvre est la raison hypothétique (pour arriver à faire ceci il faut faire cela), la raison pratique (il faut faire ou ne pas faire ceci ou cela) est absente. Il ne s'agit pas de rendre le monde meilleur, ou toute autre chose, il s'agit seulement d'être efficace. Ce modèle s'est imposé partout, à tous les niveaux de notre société. Nos politiciens cherchent seulement à être élus, nos artistes à acquérir de plus grandes parts d'audience, nos scientifiques à obtenir des fonds pour leur recherche, etc. Nous sommes entrés dans un monde ou la volonté de puissance domine chaque aspect de la vie des hommes. Cette course effrénée à l'efficacité en tout sans autre objectif qu'elle-même est l'expression même du nihilisme.
Accuser les riches ou les puissants n'a aucun sens ils ne maîtrisent pas plus que les autres la volonté de puissance, ils en sont tout autant les marionnettes que les autres. Il est illusoire de croire que des changements de régime ou des révolutions parviendraient à changer le système ce ne seraient que de nouveaux recours à la volonté comme moyen d'y parvenir. Le plus inquiétant finalement est que la volonté de puissance est nichée au cœur même de notre idéologie, dans l'idée cartésienne que l'homme retranché dans son ego a vocation à dominer le monde, dans la métaphysique du sujet, dans l'affirmation humaniste que l'homme est la mesure de toutes choses. Les moyens mêmes de la critique de notre idéologie sont eux-mêmes contaminés car ils se basent sur la volonté du sujet. C'est ce qui faisait dire à Heidegger que le nihilisme est le destin de l'Occident. » »

Pour conclure : encore un de mes billets provocateurs sur la question de l'esclavage moderne, de l'islamisation de la société, et des droits de l'homme, sous un éclairage je dois le reconnaître plutôt heideggerien. Mais je ne renie pas Marx pour autant, dont j'avais cependant critiqué l'aspect hégélien susceptible d'expliquer les dérives du communisme dans des billets précédents.
Heidegger même si il y a adhéré incontestablement est contemporain du nazisme, il ne peut donc constituer un lien de causalité dans son émergence (car une cause précède toujours l'effet et n'est pas simultanée avec cette dernière), alors que Hegel et le romantisme allemand, si !

samedi 15 septembre 2018

Le ver est dans le fruit...



Suite à l'idée de décence commune d'origine populaire soulevée par George Orwell que j'évoquais, on me répondait que l'évangile en parlait déjà, il y a de cela presque 2000 ans avant Orwell. Je répondais donc : « Est-ce que vous pensez que le modèle contemporain de relations humaines fondé sur la quête du profit, et qui justifie la perfidie et la tromperie permanentes, est préférable ? »

François : « Le système de profit capitaliste nous a permis de franchir des bons anthropologiques ahurissants depuis deux siècles (en 200 ans plus qu'en un million d'années d’humanité). Sans ce système critiquable, nous ne serions pas là en train de parler via internet. Notre santé, la salubrité des villes, la nourriture à foison, le chauffage, les vêtements, les transports, etc. Tout est issu du système capitaliste, de ses inventions industrielles, de ses génies créatifs, de ses ingénieurs. Je joue souvent à ce jeu pour amuser mes enfants : enlevez de la maison tout ce qui n'a pas été produit ou créé par l’État.... On cherche, les enfants trouvent tout seuls la solution : seules resteraient les feuilles d'impôts.
Je vous cite : "J'ai compris que vous mettez le Réel bien au dessus de toutes les connaissances humaines." C'est la seule manière de faire preuve d'humilité dans un temps où l'arrogance humaine se prend pour Icare. Afin d'être en harmonie avec tout ce qui nous entoure et préexistait avant l'humanité. Je suis quelque part animiste dans la modernité. Débarrassé des religions et des fantasmes, des croyances et des dogmes, mais respectueux des dons de la nature. Sans pour autant être disciple d'un nouvel être supérieur tout droit sorti des neurones des mouvements sectaires écologistes, Gaïa, invention moderne des invalides des guerres religieuses en manque de religions tyranniques.
Je vis pleinement dans la modernité, ne trouvant aucun intérêt au retour à la grotte et aux bougies. Je suis persuadé que la modernité est moins polluante (l’espérance de vie à la naissance a été multipliée par 2,5 depuis 1790), et que l'empreinte de l'humanité sur la nature se réduira par la technologie. L'homme fait des erreurs, mais il les corrige bon an mal an avec ses inventions. Il n'y a plus de smog à Londres comme au XIXe siècle. Les mineurs de cette époque ne meurent plus en masse de maladie pulmonaires. Le nucléaire actuel est une transition d'un siècle vers la fusion version Cardarache, qui résoudra quasiment tous les problèmes d'énergie. Exit le pétrole, exit le charbon. D'autres pollutions naîtront, bien entendu, comme toujours. Le plastic au milieu des océans va être récolté intégralement sous 25 ans. Le bateau expérimental pour ce faire navigue déjà.
En un mot : j'ai une confiance aveugle dans l'homme.
Je voudrais enfin que l'humanité se débarrasse des oripeaux qui lui servent de béquilles intellectuelles : les religions.
Mais chacun est libre... »

Je ne pense pas être totalement fermé comme une huître, je ne suis pas complètement sourd aux messages d'espérance et insensible aux mains tendues, et je sais que toute une partie du message libéral est émancipateur.
C'est quand il devient dogmatique, comme aujourd'hui tout son aspect économique, que je nomme peut-être maladroitement et souvent de façon obsessionnelle, néolibéralisme, comme pour souligner qu'il s'agit d'un super ou ultra libéralisme, d'un libéralisme au carré parce qu'il ne comporte plus d'alternatives qui pourraient servir de contre-modèles pour le modérer, qu'il s'est régénéré (d'où le terme néo) avec la contre-offensive reagano-thatchérienne et la chute de l'empire soviétique, et qu'il se répercute aussi sur les comportements humains, et c'est ce qui est le plus grave, entraînant notamment de la désespérance dans le monde du travail
Disons que le petit avion qui me sert d'habitacle existentiel, a été touché de plein fouet par mon histoire familiale sur les détails de laquelle je ne reviendrai pas, alors que je semblais plutôt destiné à un avenir prometteur lorsque j'avais 16/17 ans. Vous savez que même un père peut devenir jaloux de son fils et entrer en rivalité mimétique destructrice (René Girard) avec lui ? C'est la tragédie de ma vie, si je puis m'exprimer ainsi si pompeusement ! Pompeusement car nous ne sommes plus à l'âge de la tragédie shakespearienne ou de Corneille, Racine, depuis pas mal de temps, nous sommes à l'âge des faits divers et de l'absurde, de la petite histoire et non de la grande...
Le (mauvais) sort en a décidé autrement sur mon avenir prometteur ! Je sais que mon obsession antilibérale peut ressembler à de la ratiocination, mais c'est parce que l'idéal de départ émancipateur des philosophes des Lumière, idéal auquel vous semblez souscrire voire presque croire, a été me semble-t-il dévoyé par la modernité, et que le libéralisme a replongé dans ses vieux démons de quête obsessionnelle du profit contenu dans ses prémisses calvinistes. Le libéralisme made in USA d'origine anglo-saxonne théorisé par Adam Smith et notoirement cupide, n'est pas le même que le libéralisme made in France et continental dont les fers de lance sont Diderot et les encyclopédistes, indéniablement plus généreux, et c'est malheureusement aujourd'hui la version purement matérialiste et cupide, sans aucune attache spirituelle et généreuse, qui semble l'avoir emporté.
Au départ je pense sincèrement que cette version cupide du libéralisme, au delà de son aspect religieux protestant et plus précisément calviniste, a aussi été pensée par les Britanniques au XVIIIème siècle, comme une machine de guerre contre la France et son hégémonie européenne qui les rendait jaloux ! On en revient toujours à cette fameuse rivalité mimétique qui en plus de constituer l'origine de conflits familiaux, peut être à l'origine des conflits entre les nations, et que seule une transcendance d'origine religieuse me semble être tout simplement capable de modérer dans les excès barbares.
L'homme est un créateur de religions, ce qui le distingue de façon radicale de l'animal. La question de l'habiter et de la clairière (Heidegger) se pose pour l'homme. En gros l'homme adapte l'environnement à lui-même en construisant sa maison, alors que pour l'animal se pose effectivement la question de l'adaptation à son milieu. Le darwinisme social constitue un magnifique contresens sur la nature humaine et donc l'homme, dont on a voulu faire un animal comme les autres, alors qu'il n'en est rien.
En outre seules les religions pour l'instant sont capables de relier les hommes entre eux autour d'une croyance commune, on n'a malheureusement jamais trouvé autre chose d'efficace en remplacement, c'est aussi le grand impensé des philosophes des Lumières français et du marxisme par ailleurs ! C'est de plus ce qui pourrait constituer un motif d'explication de l'effondrement très rapide de l'Europe, submergée par des vagues migratoire musulmanes, mais pour l'instant cela demeure une hypothèse (houellebecquienne) qui devient cependant de plus en plus plausible. Et toute notre belle technologie et notre science considérablement avancées, n'y pourront strictement rien ! Nous risquons de périr dévorés de l'intérieur, comme une pomme pourrie par les vers ! Si je voulais faire preuve de provocation, je dirais que le ver est dans le fruit depuis... 1789 !

vendredi 14 septembre 2018

Petite discussion sur la perception du réel...



Pour me résumer, il y a peu je disais que « le monde tel qu'il est » est une construction métaphysique : Descartes ; et c'est aussi une construction idéologique : Adam Smith !

Un contradicteur nommé François que je cite me répondait alors : « Non ce sont des faits, multiples qui entrent en coordination et qui font le présent, la seule entité palpable dans nos vies. Certes, ce présent, dans sa complexité, est impossible à appréhender d'une façon instantanée et intelligible. Mais il est. En général, on parle de métaphysique quand on ne peut pas comprendre ce que l'on voit, entend, sent, touche. Mais personne ne comprend vraiment bien ce qui se passe dans le réel instantané, alors on opte pour la métaphysique. C'est facile. Cela permet de s'élever au dessus de la science et de la conscience à bon compte, et c'est gratuit. Cela ne fait de mal à personne. Sauf quand des connards nous disent qu'un Dieu a fabriqué cela en 7 jours ou a envoyé son message à travers son archange, et que si on ne croit pas à ce Dieu, et bien on sera exterminé. Là, la métaphysique nous fait chier, et nous enlève notre liberté, notre libre arbitre.
"Et pourtant, elle tourne..."
Un détail, si l'on peut parler ainsi : ces faits continueraient si nous n'étions pas présents sur cette Terre. L'erreur fatale est de ramener l'intelligence à l'anthropologie. »

Oui effectivement il est probable que d'ici peu nous ne soyons plus présents sur cette Terre malheureusement, à cause du scientisme dont vous semblez être un adepte, et de la disparition du sacré qui mettait un frein anthropologique à la volonté de puissance innée chez chaque individu.
Maintenant que tous les citoyens du monde sont de petits Descartes à la puissance 1000, vous imaginez le résultat explosif ! Vous croyez vraiment que la planète supportera encore des générations de fous furieux, qui pensent pouvoir accomplir tous leurs désirs au nom de la démocratie et des droits de l'homme, qui saccagent au passage leur propre descendance, car ils n'ont plus d'autres boucs-émissaires à se mettre sous la dent ?
Nous vivons des temps de révolution technologique et scientifique, on ne peut le nier, mais hormis un nouveau monde à découvrir et exploiter comme au temps de la Renaissance, l'Amérique, je ne vois pas ce qui pourrait nous sauver ; car nous n'aurons jamais le temps d'accéder à une technologie qui nous permette, avant la destruction de notre planète par nos excès, de pouvoir émigrer vers de nouvelles planètes à découvrir et à exploiter, je le crains...
À moins que vous ayez une autre idée ?

Un intervenant : « Je préfère largement la dévotion de François à la science que la vôtre à Marx ! »

Vous ne m'avez pas compris, et pourtant je pense qu'il y a quelque chose à comprendre dans ce que je dis. Marx est malheureusement globalement toxique, même si sa critique du capitalisme et son matérialisme historique sont certainement la réponse la plus pertinente apportée à l'hégémonie capitaliste au moins aussi calamiteuse. La preuve en est qu'il est cependant néfaste, dans le résultat que sont les idéologies totalitaires qui ont découlé de l'interprétation de ses écrits, et je ne pense pas que c'était juste une mauvaise interprétation. Ce que je reproche à Marx c'est son ton messianique et hégélien, comme si sa théorie était l'aboutissement de l'Histoire du monde, et la réponse à tous les conflits que peut générer l'Histoire.
Le héros historique peut, comme Napoléon, agir en transgressant les lois de la morale et du droit, il peut écraser « mainte fleur innocente », « ruiner mainte chose sur son chemin », mais son action est justifiée parce qu'en poursuivant son but, il contribue à l'actualisation de l'Absolu : l'Histoire du monde est aux yeux de Hegel, le tribunal du monde. Et Hitler et les nationaux-socialistes, ainsi que Marx et Engels et à leur suite Lénine, Trotsky puis Staline souscriront à cette vision totalisante, que d'aucuns pourraient aujourd'hui qualifier de profondément cynique, car dans le temps de l'après-coup on a pu en mesurer les résultats désastreux : avec les camps d'extermination nazis, les chambres à gaz et le Goulag, sans que nul Absolu n'en surgisse, sinon l'absolu dégoût !
Or moi je plaide pour une idée socialiste toute simple et pourtant si complexe à mettre en oeuvre : placer la décence commune d'origine populaire au cœur des relations humaines (Common decency, George Orwell)

François : « L'évangile parle de cela presque 2000 ans avant Orwell ! Le socialisme est une vague escroquerie, qui ne sait que distribuer la misère.
Scientiste ? Moi, jamais. J'ai juste dis que le réel était supérieur à notre conscience de son existence. Et qu'à cause de notre très faible intelligence face à celle, sans volonté centralisée, de l'univers, nous ne pourrons jamais l’appréhender. Est-ce clair désormais dans votre tête ? Je ne parle ni de référence philosophique, ni de science. Pour moi, la science humaine tente de boucher les trous de la connaissance, mais, complexe de Sisyphe, c'est comme si chaque grain de sable supplémentaire de la connaissance avait pour objectif de remplir une plage vide... Je parle de perception du réel. Vous faut-il une autre explication ? »

Même une huître a effectivement une perception du Réel...
J'ai compris que vous mettez le Réel bien au dessus de toutes les connaissances humaines. Je pense que les interprétations mythologiques et religieuses du monde semblaient plus confortables et plus conformes à l'esprit humain dans son désir de totalité et d'absolu : toujours ma nostalgie des temps révolus !
Les progrès des sciences et techniques nous mettent effectivement face à l'aspect fragmentaire et relatif de la connaissance, donc sans volonté centralisée. Savoir qui peut se diviser en domaines de compétence propres à des spécialistes de leurs branches respectives, mais c'est très déstabilisant pour un esprit humain.
Ce qui est intéressant c'est que l'esprit humain ne se décourage pas malgré l'aspect répétitif de la tâche dans la progression des connaissances, comme dans le mythe de Sisiphe effectivement. Tâche qu'il doit recommencer chaque jour, puisque l'esprit n'a plus une vision globale du monde qui pourrait lui permettre d'éprouver une forme de détachement et de sérénité, Hegel est définitvement dépassé.
Il n'y a plus de vision globale et panoramique, on ne perçoit plus dans nos activités respectives que des fragmentations de la réalité qui n'englobent plus le tout. C'est peut-être pour cela que nous devenons aussi insensibles à la dégradation par l'action de l'homme, des paysages.
Chacun se voit assigner le rôle le plus souvent de spécialiste d'un domaine de compétence, au sein du grand système techno-scientifique de compréhension du monde. Plus aucun cerveau humain ne peut faire la synthèse de toutes les connaissances comme au temps de l'âge d'or des systèmes philosophiques, c'est pour cela que le temps de la métaphysique est révolu. La science a supplanté sans doute définitivement la métaphysique, et ce fut aussi le rôle par exemple de la métaphysique kantienne de préparer le terrain à la science, et de définir ses critères de validité.
On passe sans doute peu à peu à autre chose, mais cela ne révoque pas les philosophes du champ de la réflexion. Il y en aura toujours je pense mais plus modestes par la force des choses dans leurs intentions, puisqu'ils savent désormais qu'ils ne pourront plus jamais englober le tout.

Eh je crois bien que pour une fois je me suis fait un ami ! Puisque François me répond : « J'aime bien votre analyse résumée. Elle se rapproche de ma perception. Après, chacune de vos phrases pourrait me faire partir dans un délire littéraire, soit pour la contredire, soit pour l'augmenter. C'est un texte à mettre de côté pour un sujet de baccalauréat.
Les domaines de compétence, j'en ai écrit quelques chapitres dans un de mes livres, et la division artificielle de la connaissance en sciences et disciplines (vous remarquerez que l'univers - définition de l'uni - ne divise pas la connaissance de son ciel en secteurs ou disciplines - "tout est un") me rappelle souvent la technique médicale, qui divise chaque spécialité en domaines qui se combattent ardemment, alors que le sujet de leur étude commune en question se déroule dans un seul corps. Je suis compositeur, je fais des mathématiques par profession, sans m'en rendre compte, alors que la philosophie est centrale dans le déroulement de ma création. Tandis que la nage et la connaissance de l'eau me permet d'être liquide dans ma narration, (Bach - ruisseau - oblige !). Quand dans le même temps la nature du ciel, le surf, les forces du vent m'apprennent à écrire les instruments homonymes. Un syncrétisme naturel parcours mon cerveau... Et à mon âge, je serais bien en peine de dire de quelle discipline je suis le plus proche, dépendant et/ou esclave !
Je me contente d'être et d'accepter le réel tel qu'il se présente à moi. Sans titre de gloire ni doctorat.
Être, vivre, vibrer, comme une corde d'instrument !
Remarquez que vivre et vibrer ont la même étymologie latine.
Avant la science, la prescience a pressenti que la vie et le réel étaient vibrations... »

Petit message à un « bouffeur de curés » !


Ta haine des curés est une obsession, mes parents et désormais toute ma famille après la génération de mes grands-parents, furent encore pires que des curés pédophiles au nom du droit à la jouissance. Ouvre un peu les yeux, notre génération globalement s'est pris en pleine poire le camion des baby boomers réclamant le droit à la jouissance et de se libérer de la tutelle des curés, tu reprends le vieux combat de tes parents, tu es totalement has been mon pauvre gars !

Les baby boomers ont absolument tout détruit, y compris les vieux équilibres païens qui régnaient dans les campagnes, mais ils ont été aidés par la technique. La volonté de puissance contenue dans la technique mènera la civilisation occidentale à son destin, c'est-à-dire le nihilisme !

Et tout ça à cause d'un Breton têtu, Descartes, qui a posé sa volonté particulière, sa subjectivité basée sur une volonté très forte, comme principe d'explication du monde, c'est ce qu'on appelle la métaphysique du Sujet.

Maintenant tous les citoyens du monde sont de petits Descartes à la puissance 1000, tu imagines le résultat explosif, tu crois vraiment que la planète supportera encore des générations de fous furieux, qui pensent pouvoir accomplir tous leurs désirs au nom de la démocratie et des droits de l'homme ?
Les curés vivent une lente agonie depuis 1789, ils sont complètement à côté de la plaque, et leur chute s'est accélérée avec la génération des baby boomers. Tu tires juste sur une ambulance, tu achèves un moribond en phase terminale de phase terminale, sans doute l'odeur de la mort et du sang qui t'excite ! Serais tu un sanguinaire ? Pour ma part je préfère m'en prendre au « nouveau monde », tant vanté par Macron et ses sbires, mais c'est une autre paire de manche, un combat ô combien plus périlleux que ton petit combat d’arrière garde à s'acharner sur un cadavre de pestiféré purulent.

Je te rappelle aussi que le pape François a pris acte du décès officiel de Dieu, et qu'il ne défend même plus le dogme et la foi, pour protéger par exemple un territoire historiquement chrétien du danger que font courir les flux migratoires majoritairement musulmans. Le pape est devenu cool et accueillant, il est dans l'air du temps, à la mode, bientôt on le verra sans doute fumer un pétard à la terrasse du Vatican. C'est plutôt une bonne nouvelle, non ?


jeudi 13 septembre 2018

Le paganisme est-il forcément une forme de nazisme, et inversement ?




Je joins un témoignage d'enfance que j'ai déjà évoqué dans mon billet précédent, pour crédibiliser mes propos sur le paganisme à partir d'une situation vécue, et qui ne se répétera plus jamais (et c'est une perte irrémédiable pour l'humanité !), car je suis un peu comme le dernier des Mohicans !
« Je vais vous racontez un truc, pour ma part quand j'étais petit j'allais en vacances chez mes grands-parents qui parlaient encore le bas-breton, dans un petit village reculé du Morbihan à la limite du Finistère. Mes grands-parents et l'ensemble de ce village semblaient figés dans le temps, un temps ancestral effectivement. Ma grand-mère allait au lavoir, mes grands-parents et l'ensemble du petit peuple rural breton en pays bretonnant, respectaient des rites ancestraux : des fêtes religieuses ou pardons dans des petites chapelles pendant l'été, chaque jour de la semaine avait son rythme propre et renvoyait certainement à une forme de paganisme des jours de la semaine et des saisons, ayant rapport à des esprits de la nature, mâtiné de catholicisme. Tout cela était extrêmement structuré et structurant ainsi que rassurant pour l'enfant que j'étais, terrorisé par des parents déstructurés, violents et jouisseurs soixante-huitards qui partouzaient, se trompaient à tout-va ! Je sais bien qu'ils cherchaient tous les deux à se libérer de quelque chose, mais cela ne justifie pas la violence gratuite envers un enfant innocent.
Mes grands-parents n'étaient pas touchés dans leur mode de vie par le progrès, certes ils avaient la télé, une cuisinière, l’électricité, du chauffage au fioul, l'eau courante, pourtant jeunes ils s'en étaient très bien passé, ce qui les structurait c'était leurs rituels de vie calqués sur le rythme des saisons et les esprits païens du bocage.
Le fou du village était en liberté, et il ne poignardait pas les passants dans la rue, je l'aimais tout particulièrement pour son innocence et sa bonté de cœur.
Jamais je n'ai vu des gens aussi heureux que ce petit peuple, quand il parlait sa langue maternelle ; le bas-breton, que l'École de la République n'avait jamais réussi à totalement éradiquer. Mais le néolibéralisme démultiplié des années 80, générateur d'individualisme, d’égoïsme et de darwinisme social aura eu finalement raison de la langue bretonne, par le biais de ma génération, globalement totalement déstructurée, inculte et déculturée pour tout dire, par les moyens modernes de communication, avant tout par l'image et non plus par l'écrit, alors que ma mère le comprenait encore. »

Je ne pense pas être un nazi parce que j'ai adhéré enfant à des émotions paganistes. Les « nazis » pour les populations rurales de l'ouest fidèles à l'ancien monde, c'était les républicains en 1793 (il n'y a qu'à lire le livre de Victor Hugo, 93, qui laisse planer l'ambiguïté, le doute et évite de prendre parti). Le paganisme, le catholicisme et même l'École de la République n'avaient jamais réussi à l'éradiquer complètement dans les campagnes françaises, ce que le consumérisme a réussi en deux générations à peine, et à produire des êtres décérébrés qui seront incapable notamment de mettre un frein aux flux de migration incontrôlées de populations majoritairement musulmanes.

Je cite un intervenant anti-écologiste sur le forum politique du magazine Causeur, dont décidément la formule la plus pertinente pour le caractériser semblerait être « Caramba encore raté ! » : « Dans la première moitié du XXème siècle, l'obscurantisme et le paganisme, se retrouvent (avec le conservatisme) dans les idées que développent les nazis dont une partie des cadres sont des ésotéristes convaincus et font partie des "rosecroix". si on pend les principaux responsables à Nuremberg, on ne pend pas des idées : une parties de celles ci survivent dans le fonds de commerce des écologistes, même si ceux-ci, probablement subventionnés par l'URSS, qui y voyait à juste titre une opposition efficace au capitalisme, passent à gauche (où est le nombre de voix dans la deuxième moitié du XXème siècle ) : l'obsession de l'espace vital et de la pureté. La pureté de la nature et de l'écosystème remplaçant la pureté de la race... Le racisme des premiers étant projeté sur les animaux et sur les plantes : les écologistes envisagent par exemple d'exterminer les hybrides (qu'ils abhorrent, comme les nazis, car étant impurs racialement) et les espèces introduites par mégarde d'un autre continent, comme les ragondins, par exemple... » Amalgame consternant entre nazisme et écologie selon moi ! Si on suit cette logique on a qu'à pendre les écolos et les gauchistes (ceux qui ont voté Mélenchon pour faire court), par principe de précaution ; pour éviter la résurgence du nazisme par la voie de gauche ou celle de droite (il faut pendre aussi ceux qui ont voté MLP), comme on a pendu les nazis à Nuremberg ! Ça fera pas mal de monde en France, mais cela permettrait de purifier la population, dans le sens de l'adhésion aveugle à des logiques consuméristes !
Par adhésion au projet de société consumériste, 8 657 326 de Français ont voté pour Macron sur une population de 67,2 millions. Il n'y a qu'à pendre les 58,5 millions de récalcitrants, allez hop !

Je reprendrai à mon compte cette citation d'un autre intervenant : « Cette révolution capitaliste... exige des hommes dépourvus de liens avec le passé ( qui comportait l’épargne et le moralisme). Elle exige que ces hommes vivent dans un état d’impondérabilité - ce qui leur permet de privilégier, comme seul acte existentiel possible, la consommation et la satisfaction de ses exigences hédonistes. » P.P. Pasolini.
Mais sur le forum politique du magazine Causeur, la majorité des intervenants plutôt libéraux, refuse de faire le lien entre révolution capitaliste et explosion des flux migratoires notamment, pourtant il saute aux yeux !

Voilà pour conclure je joins une image polémique et sans doute exagérée pour illustrer mon billet, mais qui marque le ressenti des populations victimes de l'arbitraire et de l'impérialisme français, et qui fait le lien entre « nazisme » (en gros le nazi c'est toujours l'Autre !) et éradication du paganisme en France.

Et hop, on en rajoute une petite couche pour la route et dans un esprit de franche rigolade du premier intervenant que j'ai cité plus haut, qui n'est pas à une approximation près : « Cela démontre également la lucidité du générale de Gaulle, qui disait en 69, après sa démission du pouvoir, que l'esprit de Vichy l'avait finalement emporté. », pour dénoncer la soi-disante capitulation des élites face aux idées écologistes...


mercredi 12 septembre 2018

Qui a raison, des progressistes libéraux ou des conservateurs des traditions ancestrales ?


Un fondamentaliste du capitalisme financier et du libre échange que je cite : « Deux grands dirigeants qui ont redressé leur pays Reagan et Thatcher, quand Mitterrand l'enfonçait. Ils sont les deux principales figures de la révolution conservatrice des années 80. Période où l'on se rend compte en Occident, que les communismes soviétique et maoïste ont échoué et que le keynésianisme ne mène qu'à la stagflation. C'est une période de réaction idéologique et de prospérité économique pour l'Occident, qui va creuser l'écart avec ses challengers : la Russie s'effondre et la Chine se réforme dans la douleur.
la France prend avec Mitterrand, le chemin inverse : elle laisse filer la monnaie et laisse travailler les autres. Chirac tente de suivre les Anglo-Saxons en 1986, mais échoue à se faire réélire (toujours le dieu des élections qui commande... ). Il se gardera bien de ne plus rien tenter en 1995 et Sarkozy échouera pareillement en 2007 à réformer l'hexagone... » 

Je ne vois pas comment on peut taxer de conservatrice une révolution néolibérale qui est revenue aux fondamentaux adam smithien (croissance, baisse des dépenses publiques, innovation), et surtout shumpeteriens de destruction créatrice ? Ce qui détruit de l'ancien pour construire du neuf à un rythme effréné pour faire du profit en privilégiant l'obsolescence programmée des objets de consommation, ne peut être qualifié de conservateur, c'est un contresens.
Certes ils ne furent pas tous les deux Reagan et Thatcher, libertaires, mais puritains au niveau sociétal, ils menèrent une révolution libérale-puritaine, quand Macron semblerait vouloir selon moi mener une révolution libérale et plutôt libertaire sur le plan sociétal. C'est une question de culture, ce qui distingue encore la France des pays anglo-saxons (plus pour longtemps selon Régis Debray). Macron, les médias et la publicité ont récupéré tous les poncifs issus de mai 68, pour les recycler dans une propagande destinée à faire vendre et donc à faire du profit. L'icône libertaire de ce mouvement de société qui remonte à cinquante ans en arrière, Dany Cohn-Bendit, est peu ou prou partie prenante de ce processus beaucoup plus néolibéral que libertaire. Libertaire c'est la vitrine cool et fashion pour vendre le produit marketing « mai 68 » aux jeunes générations.

Reagan et Thatcher, on pourrait dire que cela a marché sur le court terme, comme une forme de piqûre de dopage. Ils ont dopé leurs économies, cela a donné l'illusion d'un redressement, mais sur des bases profondément malsaines, celles du libéralisme issu d'Adam Smith et de Schumpeter. Leur révolution fut néolibérale et puritaine propre à des pays anglo-saxons, ils ont réactualisé de façon moderniste et surtout cynique (il n'y a qu'à voir un programme comme Dallas, série culte de ce mouvement de société !), un vieux programme de plus de 240 ans d'âge !

Le fondamentaliste : « Et d'ailleurs on en voit aujourd'hui les conséquences, les USA sont devenus l'un des pays les plus pauvres de la planète, c'est ça, j'ai bon ? »

Oui culturellement c'est pas faux, une culture de masse formatée et d'une pauvreté effarante qui a envahi le monde entier. On a produit tout un tas de « richesses », en détruisant aux passages des équilibres humains et naturels ancestraux, et au fond elles ne sont en réalité destinées à personne, car plus rien n'est transmis sous la forme du don.
On demande aux gens de s'adapter, on ne sait trop à quoi, pour avoir le droit d'en profiter : pur nihilisme en réalité ! Je ne suis pas un fanatique de l'enrichissement matériel, de l'accumulation et du culte de l'image ; pas dans ces conditions en tout cas, les règles du jeu sont profondément malsaines.

« Les équilibres ancestraux étaient pour la plupart remarquablement merdiques... »

C'est vous qui le dites, et qu'est-ce que vous en savez ? Vous répétez un peu aveuglément et sans savoir, la doxa libérale.
Moi je ne parle pas sans savoir en répétant comme un perroquet ce que les enseignants de la République ou mes parents, plus hypocrites et vénaux que réellement progressistes, ont voulu me faire ingurgiter.

Je vais vous racontez un truc, pour ma part quand j'étais petit j'allais en vacances chez mes grands-parents qui parlaient encore le bas-breton, dans un petit village reculé du Morbihan à la limite du Finistère. Mes grands-parents et l'ensemble de ce village semblaient figés dans le temps, un temps ancestral effectivement. Ma grand-mère allait au lavoir, mes grands-parents et l'ensemble du petit peuple rural breton en pays bretonnant, respectaient des rites ancestraux : des fêtes religieuses ou pardons dans des petites chapelles pendant l'été, chaque jour de la semaine avait son rythme propre et renvoyait certainement à une forme de paganisme des jours de la semaine et des saisons, ayant rapport à des esprits de la nature, mâtiné de catholicisme. Tout cela était extrêmement structuré et structurant ainsi que rassurant pour l'enfant que j'étais, terrorisé par des parents déstructurés, violents et jouisseurs soixante-huitards qui partouzaient, se trompaient à tout-va ! Je sais bien qu'ils cherchaient tous les deux à se libérer de quelque chose, mais cela ne justifie pas la violence gratuite envers un enfant innocent.
Mes grands-parents n'étaient pas touchés dans leur mode de vie par le progrès, certes ils avaient la télé, une cuisinière, l’électricité, du chauffage au fioul, l'eau courante, pourtant jeunes ils s'en étaient très bien passé, ce qui les structurait c'était leurs rituels de vie calqués sur le rythme des saisons et les esprits païens du bocage.
Le fou du village était en liberté, et il ne poignardait pas les passants dans la rue, je l'aimais tout particulièrement pour son innocence et sa bonté de cœur.
Jamais je n'ai vu des gens aussi heureux que ce petit peuple, quand il parlait sa langue maternelle ; le bas-breton, que l'École de la République n'avait jamais réussi à totalement éradiquer. Mais le néolibéralisme démultiplié des années 80, générateur d'individualisme, d’égoïsme et de darwinisme social aura eu finalement raison de la langue bretonne, par le biais de ma génération, globalement totalement déstructurée, inculte et déculturée pour tout dire, par les moyens modernes de communication, avant tout par l'image et non plus par l'écrit, alors que ma mère le comprenait encore.

Alors j'ai fait la comparaison dans mes souvenirs d'enfants, entre ce village et Paris, où j'accomplissais ma scolarité dans des conditions extrêmement éprouvantes encadré par deux monstres jouisseurs et déstructurés, deux sortes de démons dans leur genre original, pourvu qu'ils aient quelque intelligence dont parle Kant ! Incontestablement pour moi à cette époque, les années 70, les dernières années qui rattachaient encore ce village à un passé ancestral désormais totalement révolu - et c'est une énorme perte pas seulement pour moi mais pour l'humanité entière -, le vrai centre du monde au sens de l'humanisme, où l'homme y est la mesure de toute chose, n'était pas Paris mais ce village. Il était en réalité bien plus humain et en même temps rempli encore de mystères et de superstitions certes, précisément non humanistes au sens classique du terme, mais cependant plus humaniste au sens de mesuré que le mode de vie parisien, déjà soumis à cette époque à un genre d'hybris qui n'a fait que s'aggraver par la suite.

Et ne venez pas me dire que mes souvenirs d'enfants ont mythifié un passé révolu ! Car je n'ai jamais mythifié Paris par exemple, qui n'était pas aimable tout simplement. Paris l'est hélas de moins en moins, sans même évoquer le problème que constitue sa périphérie urbaine, constituée de cités dortoirs remplies de salariés esclaves globalement au services de bobos (votre pseudo au passage !), bien contents de faire d'un pierre deux coups : soulager leur conscience antiraciste c'est-à-dire se donner bonne conscience à peu de frais, tout en tirant le meilleur partie d'un main d'œuvre à bon marché facilement exploitable.

Et ne me dites pas que c'est faux et fantasmatique ! Car ma mère et son cercle d'amis hypocrites et vénaux entrent dans ce schéma là ! Je connais très bien ce mode de fonctionnement de l'intelligentsia bobo parisienne, j'y ai été élevé, si l'on peut appeler ça élever ! Une caricature d'éducation, un gros foutage de gueule déconstructionniste globalement, ça oui ! Une société de porcs qui se dévorent les uns les autres dès qu'ils remarquent un signe de faiblesse chez autrui, sans vouloir offenser cet animal sympathique mais en pensant au film Porcherie de Pasolini. Vivre et penser comme des porcs de Gilles Châtelet, vous connaissez ? Très bon petit bouquin, je vous le conseille vivement pour comprendre l'évolution de la société bobo depuis les années 80 jusqu'aux années 2000.

Désolé de déranger vos certitudes et préjugés de progressiste certainement néolibéral ou plus modérément, juste libéral avant tout culturellement, ou tout au moins avant de l'être économiquement, et pas fanatiquement ou dogmatiquement : ce que je vous souhaite sincèrement en tout cas de tout cœur !

lundi 10 septembre 2018

Bientôt le 413ème anniversaire d'un complot qui aurait pu changer le cours de l'Histoire du Monde...



« Certains français ne s'aiment plus », disons qu'ils aiment leur image plus que jamais, ils sont narcissiques, ou alors ils s'aiment en se comparant aux autres, ce qu'on appelle l'amour propre ; mais l'amour de soi-même qui est bien ce qu'il y a de plus dur à trouver, est-ce que réellement cela dépend de soi ou de la relation à l'Autre ?

Selon moi, l'amour de soi dépend entièrement de la relation à l'Autre, donc c'est quelque chose qui ne se maîtrise pas, car c'est de l'ordre du don, de quelque chose que l'on a reçu en héritage, ou dans un type de relation amoureuse, et ensuite qu'il s'agit de rendre en payant sa dette : voilà la recette pour qu'une société fonctionne correctement.

Malheureusement le fonctionnement de la société libérale actuelle, et donc fondé sur l'égoïsme et le darwinisme social, marche sur la tête !

Nous ne sous en sortirons pas, sauf changement urgent de paradigme à opérer, par prise de conscience collective, mais là je rêve, je le sais bien, et pourtant ce serait possible.
Mais collectivement depuis 230 ans nous avons fait progressivement le plus souvent des mauvais choix. La chaîne de causalité remonte désormais trop loin peut-être, mais peut-être pas (car « là où croît le péril » dit le poète, « croît aussi ce qui sauve »), pour qu'il soit encore possible d'y remédier. Nous ne pouvons plus qu'assister en spectateurs impuissants peu ou prou, au spectacle du désastre, du Titanic qui sombre, faute d'avoir voulu, su ou pu, changer la trajectoire du navire quand il en était encore temps.
Particulièrement au cours des années 80 furent prises toutes les mauvaises décisions et la génération des baby boomers fut globalement funeste. Nous n’avons pas fini d'en payer le prix... au prix fort !
Et même quand soi-même on a reçu un don et que l'on s'aime d'un amour de soi non narcissique, il faut toute sa vie constamment lutter pour conserver au sein d'une société globalement hostile à toute forme de beauté, la personnalité que l'on a ainsi acquise. Même le plus noble des caractère n'est pas à l'abri de la corruption qui agit de façon si forte et brutale, en régime contemporain libéral-libertaire. Souhaitons simplement que certains parviennent à conserver la noblesse d'âme et l'intégrité qui les caractérise.

Pourquoi je dis tout ça, ici ?
Peut-être parce que Guy Fawkes est emblématique désormais de la résistance contre l'oppression néolibérale (le fameux masque d'Anonymous, comme signe de ralliement populaire des anti-libéraux, mais ne soyons pas trop naïfs sur la spontanéité d'un tel mouvement récupéré surtout par Hollywood !), qui est une forme de complot contre la nature humaine, qui a pris historiquement naissance au Royaume-Uni, précisément vers cette époque. Ce complot contre la nature humaine a ensuite abouti à la théorisation de l'idéologie libérale (qui découle plutôt du protestantisme que du catholicisme, du calvinisme plus précisément) par Adam Smith économiquement, avec les résultats que l'on voit sur les rapports humains de nos contemporains, basés sur l'individualisme, l'égoïsme et une logique d'absence de don entre les gens ! Nous fêterons bientôt, le 5 novembre 2018, le 413ème anniversaire d'un complot raté, la Conspiration des Poudres, qui aurait pu bouleverser le cours de l'Histoire du Monde et des relations entre les gens, pour le meilleur ou pour le pire ?

La Conspiration des poudres si elle avait réussi n'aurait pas permis au calvinisme d'imposer aujourd'hui au monde entier son mode d'être par le biais de l'économie - il s'agissait effectivement pour les réformistes d'accomplir son salut spirituel par l'enrichissement matériel personnel et égoïste, et même si l'idée de salut a totalement disparu du matérialisme contemporain et globalisé, avec un modèle archétypal de libéralisme économique (théorisé et systématisé de façon cohérente par Adam Smith) -, tout simplement parce que Guy Fawkes était un conspirateur voulant rétablir un pouvoir catholique sur le trône d'Angleterre en remplacement des réformistes protestants...

samedi 8 septembre 2018

Pression sur les salaires partout dans le monde et explosion de la richesse des multi-milliardaires




En réponse à un fondamentaliste du marché et du capitalisme financier, que je cite : « Quels sont vos systèmes alternatifs de références ! À part dans un « monde meilleur est possible » il reste à inventer ! Oui l'histoire nous a montré où menaient les idéologies profanes, ceux qui prennent le pouvoir avec beaucoup de démagogie, comme vous faites et en dénonçant ce qui ne fonctionnent pas (facile tous les démagos de la gauche de la gauche comme de l'extrême droite font pareil, Mélenchon Marine, même programme économique pompé sur celui du PCF des années 1970, appliqué en 1981, concession faite aux communistes, a mis l'économie Française à genoux en moins de 2 ans) en embrigadant la jeunesse par nature plus radicale afin d'obtenir le pouvoir ! Une fois le pouvoir en main c'est un monde où l'arbitraire s'installe, les libertés disparaissent, seuls ceux qui ont pris le pouvoir et leurs sbires gagnent , les peuples trinquent... »

Comment arrivez-vous à concilier, néolibéralisme, démocratie, droits de l'homme, liberté (qui est quand même souvent celle du « renard dans le poulailler », avec un Jeff Bezos qui pèse trois fois le PIB de la Bulgarie avec 156 Milliards de dollars US), avec la maîtrise des flux migratoires, ou même la question du respect de la laïcité en France par le biais à l'école de l'assimilation ou de l'intégration ?
Peut-être que le modèle dominant français basé sur l'assimilation selon Fernand Braudel différent du modèle anglo-saxon basé sur le multiculturalisme, a montré ses limites en n'étant pas pleinement démocratique, ne respectant pas les droits de l'homme, la liberté des individus, et l'aspect libéral XXL de l'économie ?
Or la France a depuis 2004 opté pour un modèle multiculturaliste. Le multiculturalisme considère une nation « comme un espace géopolitique dans lequel des communautés culturelles séparées coexistent paisiblement avec un même statut légal et social. La communauté autochtone peut ou non rester majoritaire, mais sans statut spécial. »
Cette nouvelle conception ne remet-elle pas en question l'idée même de laïcité ?
En quoi un modèle dominant aurait-il vertu à dicter sa conduite à un modèle minoritaire comme le mode de vie des musulmans, dans le cadre du multiculturalisme qui fait fi de la laïcité ?
Minoritaire au passage jusqu'à ce qu'il devienne majoritaire selon certains prévisionnistes...

Je ne cherche pas à avoir à tout prix raison !
Oui la question de l'islamisation de la société est inquiétante et quasiment insupportable pour tout le monde, sans doute même pour certains musulmans qui se sentent pris en otage.
Moi je fais juste le lien entre néolibéralisme et explosion des flux migratoires, que je sache ce n'est pas une idéologie de gauche qui fait venir des migrants d'origine musulmane toujours plus nombreux ; mais bien les conséquences du néolibéralisme dérégulateur des équilibres géopolitiques (au nom de l'impérialisme américain ou de la sécurité d'Israël), des équilibres anthropologiques (la destruction des cultures particulières au profit d'une culture globale qui participe de l'industrie du divertissement majoritairement hollywoodienne, qui formate et déstructure les enfants des pays occidentaux), des équilibres économiques - qui font venir des personnes démunis et peu regardantes sur leurs conditions d'accueil et de travail, et donc qui tirent vers le moins-disant social ou dumping social. Et vous qualifiez « mon » idéologie de « profane », mais en quoi la vôtre est-elle « sacrée » ?
En plus je me définis plutôt à la droite de la gauche, puisque je suis conservateur avec des traits réactionnaires même, et en considérant que le PS au pouvoir n'a jamais été de gauche (telle que l'imaginaire collectif peut se la représenter), mais a toujours servi les intérêts du capitalisme.
Ou alors puisque le terme de gauche pose problème, ne vaut-il pas mieux distinguer entre socialisme authentique dont je me réclame et ce que la vulgate médiatico-politico-culturelle nomme la gauche, qui en réalité a toujours trahi les intérêts des gens ordinaires et la décence commune (Common decency, George Orwell)

C'est un rapport de force, les Bretons ou les Corses, mais surtout les Bretons, étaient nos têtes de Turc locales, j'en veux pour preuve que mon père qui les détestait après en avoir profité et pillé ma famille maternelle de dizaines de millions d'anciens francs, me disait que « les Bretonnes sont toutes des putes lorsqu'elles montent sur Paris », ou encore que « les Bretons sont laids physiquement », les préjugés ont la vie dure surtout chez les imbéciles et les pauvres types ! On leur a durement tapé sur la tête depuis 1789 car ils étaient récalcitrants, et les Vendéens furent génocidés.
Mais on n'avait pas vu venir des flux migratoires incontrôlés qui nous viennent des pays musulmans. Or plus ces populations s'installent, sont nombreuses, en plus il faut à tout prix éviter la guerre civile. Et désormais que le navire prend l'eau de toute part et que la situation s'aggrave avec des attentats ou des attaques au couteau dans les rues, le gouvernement ne fait que reculer, et il reculera toujours plus à l'avenir à mesure que cette population augmentera et tapera du poing sur la table pour se faire entendre par des manifestations de violence ou une volonté d'imposer ses coutumes dans l'espace public.
Par lâcheté sans doute et dans un souci d'apaisement qui ne fera que donner malheureusement plus confiance à ces populations qui ne l'oublions pas ont une religion de conquête qu'ils respectent majoritairement à la lettre et sans aggiornamento, pourtant souhaitable à l'instar de la religion catholique vis-à-vis de l’antisémitisme en son sein, le gouvernement continuera à toujours plus reculer et il finira par occulter médiatiquement peut-être même, certains faits graves commis pour ne pas affoler les populations autochtones, dixit Houellebecq.

Cependant selon moi, c'est bien d'une part le néolibéralisme triomphant qui s'incarne aujourd'hui chez des multi-milliardaires qui affichent avec insolence et en toute impunité (car la majorité des fanatiques ou militants néolibéraux estiment qu'ils l'ont bien mérité puisqu'ils ont pris des risques pour s'enrichir, alors qu'en réalité ils ont surtout éliminés leurs concurrents comme les prédateurs parfois psychopathes qu'ils sont), des fortunes vertigineuses qui équivalent pour chacun d'eux au PIB d'un petit pays européen comme la Hongrie ou plusieurs fois celui de la Bulgarie et qui se comportent de plus en plus comme des trafiquants d'esclaves, puisque l'entreprise Amazon a tout récemment fait breveter un bracelet électronique lui permettant de détecter les mouvements des mains de ses salariés dans ses entrepôts ; et d'autre part l'idéologie festive, libertaire et délétère pour les générations qui suivent, des baby boomers, qui sont « responsables » tous les deux de pas mal de choses, dont les flux migratoires incontrôlés, précisément par irresponsabilité.

vendredi 7 septembre 2018

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme... même les pays !



La langue s'est toujours renouvelée, et aussi il y a toujours eu des migrations, et on a toujours détruit de l'ancien pour construire du neuf, oui mais ce qui a changé c'est le rythme du changement. Ce n'est plus un rythme humain et mesuré, c'est en réalité le rythme démesuré de la machine infernale néolibérale à faire du profit et dont on a perdu le contrôle !

C'est tout simplement l'idée d'humanité qui pourrait être remise en question, et qu'une IA aurait alors le bon goût de venir remplacer, comme dans un film de SF du genre de Matrix.

Allez dire à nos chers multi milliardaires de réduire leur part de profit, de redistribuer, et donc de renoncer à leur modèle dogmatique de croissance, de baisse des dépenses publiques et d'innovation, et alors les flux migratoires baisseront.
Alors oui notre modèle social, et nos dépenses publiques excessives pourraient ne servir qu'à entretenir des populations de « parasites » ; mais c'est un investissement sur le long terme réfléchi par nos chers idéologues. On ne peut pas avoir le beurre (l'idéologie néolibérale et la quête sans fin du profit qui va avec) et l'argent du beurre (l'arrêt brutal des flux migratoires de plus en plus importants et qui nous submergeront à terme).
C'est tout un processus néolibéral qui est enclenché, et les multi milliardaires s'enrichissent à mesure que les flux de migration deviennent incontrôlables.
Je pense que la destruction identitaire de l'Europe (celle dont de Gaulle parlait quand il disait un pays de race blanche de tradition chrétienne et de culture gréco-latine) a déjà été décidée en haut lieu depuis assez longtemps.
L'aspect assez désorganisé de l'affaire pourrait faire penser que nous sommes pris au dépourvu, que nous devons faire face à l'urgence humanitaire, et tous les médias tire-larmes et les autorités jusqu'au Pape lui-même s'y mettent de concert pour approuver l'accueil inconditionné ; or à mon avis il n'en est rien, c'est une décision mûrement réfléchie depuis des décennies par les idéologues du néolibéralisme, au nom des droits de l'homme et de la démocratie bien sûr, mais dans l'objectif de réaliser du profit à long terme.

Le combat de Causeur, est donc un combat d'arrière-garde, un combat réactionnaire, voué à perdre contre la révolution néolibérale à l'échelle mondiale.

Il faudra prendre l'habitude avec le moins de violences possibles que les populations n'ont plus aucun habitus culturel ni géographique (la destruction du local, du régional, et même du national au profit du mondial), qu'elles sont partout chez elle et en même temps nulle part. Donc désormais on transporte à l'école par « l'apprentissage de l'arabe et du turc contre l'intégration », l'habitus des musulmans en Europe, c'est logique puisque les idées d'intégration ou d'assimilation correspondent désormais à un modèle français périmé et que partout l'emporte de modèle du melting pot américain transnational.

Les États-Unis ont transcendé les vieilles nations européennes, mais les vieilles nations européennes auront-elles la capacité de transcender l'Afrique sur leur territoire géographique ?

Il va falloir selon moi se faire à cette idée de multiculturalisme en France, cela me paraît inexorable. La génération des baby boomers a fait le boulot de ne rien transmettre culturellement aux générations qui suivaient, le rôle des générations qui suivent dont l'appartenance culturelle a été déconstruite ou purement détruite globalement par celle de ses ascendants, est et sera de plus en plus, d'accueillir ces population à composante musulmane majoritairement...

Ce remplacement d'une population ethnique par une autre, aura sans doute la complicité de la grande majorité des blancs au nom de la bonne conscience issue du néolibéralisme et de ses artefacts idéologiques dans le domaine de la pensée et des arts, la majorité restera silencieuse, et une toute petite minorité résistera et se fera massacrer, le combat semble perdu d'avance.
Mais n'oublions pas que c'est notre bonne conscience d'Occidentaux construite de toute pièce par l'idéologie néolibérale qui a créé de tels mouvements de populations. Nos guerres, nos mises en situation de famines, nos dérèglements climatiques, notre besoin de main d'œuvre à bon marché, les délogent, notre mauvaise conscience attisée par nos artefacts idéologiques (l'éloge globalement du multiculturalisme vanté dans pratiquement chaque film qui sort à l'affiche, dans chaque spot publicitaire etc.) les accueille à bras ouverts.

samedi 1 septembre 2018

La vraie nature de la société en régime progressiste libéral-libertaire



En réponse à un « libéral- heideggerien » : « Et vos injures, sont-elles antilibérales aussi ? Votre fatras idéologique comment le qualifiez-vous ? »

On ne répond pas à un maître, on le respecte (c'était à vous que je pensais...).

Oui mais, mon fatras idéologique n'est que le reflet de la façon dont l'idéologie libérale a profondément abîmé toute ma famille, l'a pratiquement détruite (sans même évoquer la génération funeste des baby-boomers).

Maintenant si réellement et sincèrement des gens pensent s'en sortir avec une telle idéologie, libre à eux, libre à vous. Mais je suis absolument sincèrement convaincu, qu'ils n'iront pas bien loin, inutile de se mentir et de mentir aux autres. Vous le savez aussi bien que moi dans votre for intérieur, car de l'adaptation forcée et du darwinisme social ne peuvent surgir que chaos et destructions, à un rythme exponentiellement effréné que nous ne pourront bientôt plus suivre, nous autres pauvres mortels, une IA peut-être ?

Cependant puisque vous pensez que toute volonté pour essayer de s'en sortir serait plus néfaste que les maux qu'elle prétendrait combattre, vous préférez vous en tenir à une posture confortable d'adhésion au moindre mal selon vous. Oui nous vivons sans doute dans un genre d'empire du moindre mal, mais c'est un mal quand même. 
Et contrairement aux optimistes et au progressistes qui sont dans le déni du mal qu'ils prétendent combattre, alors qu'il fait partie intégrante de leur mode d'être basé sur l'idée d'adaptation, je pense sincèrement qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Donc je suis en réalité plus pessimiste et partant plus conservateur voire réactionnaire que socialiste progressiste, j'essaie pourtant de me tenir sur une ligne de crête en me définissant comme un socialiste conservateur, en ayant bien conscience que cela constitue peu-être un paradoxe, voire un oxymoron. La société ne construit plus rien sur le plan sociétal hormis des gadgets comme le mariage pour tous, elle innove perpétuellement dans des réalisations des sciences et techniques, et elle détruit sans vergogne absolument tout l'héritage du passé, systématiquement : combien de temps pensez-vous réellement que nous tiendrons encore à ce train là ?

Après que je sois totalement moi-même en fouillis, je ne le nie pas, et j'ai un angle d'attaque (ou d'appréhension) du réel plutôt populaire, alors que vous, vous semblez l'aborder sur un mode élitiste. Ce qui est marrant est que nous arrivons sans doute aux mêmes conclusions, mais que nous ne parviendrons jamais à nous entendre.

Maintenant comment un régime libéral-libertaire comme le nôtre, traite-t-il la question des rapports humains, et tue-t-il dans l’œuf toute velléité de contestation ?
Dans une conception du pouvoir par Hobbes, l'autorité du monarque absolu était là pour garantir des relations pacifiées entre les hommes, pour maintenir un statu quo dans leur volonté de constituer chacun, un loup pour autrui ; ce qui est navrant est que ce n'est absolument plus le cas aujourd'hui, l'homme est redevenu un loup pour l'homme !

Le pouvoir est aujourd'hui non seulement bien plus monstrueux et puissant qu'à l'époque de Hobbes, avec les moyens modernes d'informations ou de désinformations. Mais paradoxe des paradoxes, il est aussi là pour activer et maintenir l'état de guerre de tous contre tous particulièrement sur le lieu de travail, un état de guerre civile larvée au sein de l'entreprise voire de l'école, afin de se conserver dans l'être lui-même, par l'affaiblissement de ses sujets dont il se méfie comme de la peste et qui pourraient toujours constituer des ennemis potentiels.
Le pouvoir n'est peut-être aux mains d'aucune personne physique, ce serait juste le fruit d'un système devenu absurde car incontrôlable et exponentiellement destructeur, et qui chercherait à se conserver dans l'être. Une machine devenue folle, et au rythme frénétique de laquelle chacun chercherait à s'adapter suivant ses moyens humains, alors que depuis longtemps elle serait rendue autonome par les progrès exponentiels des techno-sciences et échapperait à tout contrôle humain en fin de compte, tout en étant au départ le fruit de l'humanisme ; paradoxalement !
Le citoyen lambda ne retire donc absolument aucun bénéfice pour sa tranquillité d'esprit, de l'exercice d'un pouvoir fort et de plus en plus quasi-totalitaire, d'inspiration néolibérale sans aucune autre alternative. 

On en arrive donc à cette situation absurde et destructrice en régime libéral-libertaire depuis environ 40 ans en France, où chacun est à la fois un loup pour ses congénères, et un mouton vis-à-vis de la volonté de domination qu'exerce toute forme d'autorité publique ou privée, reconnue comme telle par l'idéologie dominante, globalement. Cette situation ubuesque anti-hobbesienne, explique aussi l’explosion de la mendicité et de la misère dans la société, qui peut vous saisir du jour au lendemain sans préavis, et quelle que soit la classe sociale à laquelle vous appartenez. Et c'est aussi sur cette épée de Damoclès qui surplombe tout citoyen lambda, que l'idéologie dominante et quasi exclusive de toute opposition compte, pour maintenir un état de crainte voire de terreur diffuse chez chacun, propre à assurer sa domination et la soumission de tous. 

Alors que l'on ne vienne pas notamment nous seriner que la soumission est le propre de la religion musulmane ! C'est aussi devenu le propre de nos sociétés occidentales dont l'équilibre est assuré par la peur et la crainte, depuis environ 40 ans.