lundi 30 mai 2016

La bataille de Verdun et les pauvres

En ce moment, on commémore le centenaire de la bataille de Verdun. La plupart des morts avaient un niveau culturel bas... des gens de peu, éventuellement morts à Verdun... qu'aurait dit Macron de ces gens là, les aurait-il méprisés ? Les pauvres de tout temps c'est juste bon à faire de la chair à canon, là on les honore. Sinon en paradigme capitaliste, les pauvres et plus généralement les salariés et les chômeurs sont estimés en termes de coût. Ce sont les ennemis des bénéfices redistribués entre dirigeants et actionnaires, ce sont donc les ennemis de la croissance et donc du capital et donc de l'oligarchie qui se trouve derrière, qui voudrait bien les remplacer par des machines, moins coûteuses et surtout moins remuantes et revendicatrices. Plus les coût seront bas (le travail), plus les bénéfices hauts (la plus-value qui résulte de ce travail), plus il y aura de la croissance. Mais croissance qui ne signifiera plus forcément emplois, contrairement à ce que l'on veut nous faire croire : ou alors emplois précaires, intérim, et surtout remplacement du salarié par la machine. Les bénéfices sont de moins en moins redistribués dans les coûts, c'est-à-dire pour les travailleurs. On peut aujourd'hui à nouveau reparler d'exploitation en ce qui concerne les travailleurs. Les " 30 glorieuses " auront été l'exception, et l'exploitation des travailleurs la norme du capitalisme, qui a maintenant plus de 300 ans. Comme il n'y a plus de communistes à combattre, plus besoin de montrer aux populations une bonne image, et c'est à coups de schlague que seront désormais à nouveau traités les salariés et les chômeurs. Il est tout à fait légitime de dire aujourd'hui, " salaud de pauvres " ; c'est entré dans les mentalités, puisque la norme aujourd'hui est le libéralisme, et qu'il est devenu normal donc de considérer son prochaine avec malveillance, d'autant plus si il montre des signes de faiblesse : c'est ce que j'appelle la perversion. Et pire encore les pauvres sont souvent criminalisés : on a vu une chômeuse en Angleterre être condamnée à trois ans de prison ferme, pour avoir utilisé ses allocations pour partir en vacances. Pourra-t-on en dire autant de Cahuzac qui a commis des actes beaucoup plus graves : on peut le dire, justice de classe.
La question qui se pose est : le capitalisme est-il le système le plus conforme à la nature humaine, puisqu'il dure depuis plus de 300 ans ? Si la réponse est oui, cela veut dire que le vice, la compétition, l'égoïsme, la perversion même sont absolument constitutifs de la nature humaine, et sont seuls aptes à faire ciment dans la société, c'est-à-dire à unir les gens autour des conséquences de ces idées : la réalité socio-économique de la société. Notre société est le strict reflet d'une telle idéologie. Mais on peut avoir un doute ? Et si c'étaient le hasard et la contingence qui avaient permis le triomphe d'une telle idéologie. Et si l'entraide, la coopération pouvaient servir de principe à l'économie, et nous faire sortir du paradigme capitaliste ? C'est ce genre de question que devrait se poser le PS, qui ne se les pose plus depuis longtemps. Même les plus ultralibéraux, applaudissent des deux mains aux  "réformes " du PS, pourtant dans sa tradition réformiste y compris, censé atténuer les effets délétères du capitalisme. La loi travail ne les atténue pas, elle les aggrave. Donc le PS est mort, il n'a plus de légitimité, CQFD.
Autre conséquence, si la réponse est oui, à la question que j'ai posé au début. Alors la nature humaine n'est pas conforme aux conditions de sa survie sur Terre : qui impliquent coopération entraide et respect du milieu qui nous a vu naître. Et l'espèce est condamnée effectivement à disparaître.
Montebourg, je ne connais pas trop ses idées. Mélenchon a pu exposer récemment un programme cohérent sur France 2, auquel j'adhère. Mais derrière ce beau programme il y a malheureusement l'homme Mélenchon. Il a débuté comme trotskiste puis comme beaucoup a adhéré au PS de Mitterrand, et est devenu le plus jeune sénateur (le truc le plus réactionnaire à faire en politique) puis a voté Maastricht, il essaie de le faire oublier. Il a été ministre de Jospin et à ce titre a approuvé toutes les privatisations (le gouvernement Jospin est celui qui a fait le plus de privatisation). Et après 2002, où Le Pen est arrivé devant Jospin pour 300 000 voix, il s'est éloigné du PS. Difficile de faire confiance à un type comme ça. Mais il faut balancer aux traîtres socialos, le marxisme-léninisme à leur figure, car ils trahissent toujours les classes populaires, toujours, toujours. Comme on le voit de manière paroxystique avec Macron. Montebourg n'est peut-être qu'un écran de fumée pour nous faire oublier que d'un point de vue idéologique les socialistes sont toujours des " sociaux-traîtres". Je serais pour le communisme marxiste-léniniste si nous étions des hommes parfaits ou des dieux. Les paysans en Union soviétique ne foutaient plus rien, car ils étaient payés de la même manière. Ou alors, hypothèse par l'absurde, il faudrait un régime tellement dur à la Staline où on donnait des médailles aux meilleurs travailleurs, où Staline était comme un dieu pour son peuple, et où les Russes qui sont des gens très collectifs acceptaient d'avoir une salle de bain par pallier. Imaginons cela en France ! Le communisme est un messianisme, sauf que Staline qui incarnait ce messianisme est mort, et que les vers de terre le bouffent ! Il n'y a que Lénine, le pauvre, qui voulait être enterré auprès de sa mère, qui continue à faire la momie. La seule chose que l'on peut envisager c'est de proposer une union des souverainistes de Mélenchon au FN. Car seuls, aucun des deux, sauf événement exceptionnel, ne peut arriver au pouvoir et renverser ce système. Or l'urgence aujourd'hui, si l'on veut sauver la planète, c'est de renverser coûte que coûte le paradigme capitaliste, dont les bases sont l'égoïsme, le vice, la compétition et la perversion, par un paradigme basé sur l'entraide et la coopération, à l'échelle du globe. En espérant qu'un changement de paradigme en France fasse tâche d'huile sur l'Europe entière dans un premier temps, comme aux plus beaux temps de la Révolution française. De plus pour que les personnes se sentent concernées par ce qu'ils font, il est impératif qu'ils aient leur propriété privée.

samedi 28 mai 2016

La question de l'extinction de l'espèce humaine

L'exemple du commerce triangulaire est tout a fait pertinent et rend compte de l'immoralisme et du cynisme des capitalistes, qui font feu de tout bois pour faire du profit, confortés qu'ils furent au début de leur règne par la théorie de la main invisible, et celle du vice privé, de l'égoïsme privé engendrant la vertu publique, le bonheur social. Bien sûr un tel système génère des pervers, pour qui compte le pouvoir pour le pouvoir, la domination pour la domination. Mais tous les capitalistes ne sont pas des pervers. En règle général désormais, tous les hommes, et les capitalistes acteurs eux-mêmes le sont de moins en moins et obéissent aux lois du système, qui leur commande d'innover constamment, de détruire des emplois et de remplacer le travail humain par des machines. Personne n'a la maîtrise du système qui échappe de plus en plus au contrôle humain substitué par celui de la machine. Mais dans un tel paradigme ou un autre, Emmanuel Mousset a raison de dire que les hommes et les rapports humains restent globalement les mêmes depuis la nuit des temps, et que la substitution d'un système par un autre, au fond ne changerait pas la nature humaine, en cela notre blogueur est réaliste effectivement : la méthode pragmatique consiste à accepter les règles du jeu capitalistes, et à se faire réformiste pour en atténuer au maximum les effets délétères. Une telle conception pouvait être crédible jusqu'à la fin du XXème siècle, mais désormais les avancées exponentielles de la technique au service du capitalisme posent de nouvelles question et de nouveaux impératifs, comme celui du changement de paradigme nécessaire, alors que se fait jour l'absence de perspectives de l'approche réformiste. La question tragique que pose notre paradigme, c'est celui de l'extinction de l'espèce humaine, d'ici deux générations, causée par la surpopulation et la pollution/exploitation/destruction de notre environnement irrémédiable : en raison de notre appât du gain illimité, où ironie suprême, même l'éventualité d'une destruction de la planète pourrait être sujette à la spéculation. Je dis moi que c'est le système capitaliste qui est pervers engendrant notamment la mise en concurrence généralisée des salariés et encore plus tragiquement des chômeurs stigmatisés et mis à l'index par le reste de la société. Une telle mise en concurrence engendre une guerre des egos généralisée, d'où naît le sentiment de l'absurde, comme la guerre meurtrière par exemple, qui en est le passage à l'acte paroxystique de la guerre des egos - alors que tous les egos sont de même nature, ils sont mis en conflit, je ne pense pas que l'essence de la nature humaine soit totalement conflictuelle, même si le conflit en constitue forcément une part importante, puisqu'on s'affirme toujours "contre", en considération d'une altérité par rapport à laquelle on se définit -, alors que c'est par la coopération et l'entraide que l'on pourrait sortir d'un tel système. Et ensuite dans un nouveau paradigme c'est la coopération et l'entraide qui devraient devenir les principes dont découlerait tout le reste du système, tout en considérant le tragique de l'existence comme inséparable de la nature humaine, et ne pouvant de toute façon en aucune façon être évacué. C'est aussi la prétention à l'évacuation du tragique de l'existence humaine, qui entraîna les pires crimes du communisme, au nom du bonheur universel que promettait l'aspect messianique de la doctrine de Marx, autre illusion dangereuse et contradictoire avec la nature humaine.

L'hypothèse spiritualiste

Moi aussi j'ai un fond spiritualiste : effectivement en bon Schopenhauerien je pense que la vie est absurde, n'a aucun sens, aucune nécessité, que la science si elle avance de plus en plus loin dans la chaîne des causes ne permettra jamais de remonter à la cause première qui permettrait d'expliquer tout le reste. Donc fondamentalement on n'a aucune explication sur rien, il n'y a aucune nécessité nulle part. Or nous avons une conscience et l'idée de la nécessité, il faut bien que cette nécessité existe quelque part. Donc j'émets l'hypothèse que la connaissance serait une réminiscence de quelque chose qui existait avant la vie et qui existera après la vie, impliquant l'idée de nécessité que l'on ne trouve nulle part dans le monde réel, soumis au seul hasard et à l'absurde. Même la nécessité du monde capitaliste qui a désormais sa propre logique nécessaire, coupée même de plus en plus de toute intervention humaine, donc de toute finalité humaine - comme le bonheur - n'en est pas une. C'est la contingence et le hasard qui ont permis son émergence. Donc selon mon hypothèse spiritualiste la vie serait un pont précaire entre deux occurrences nécessaires, avant et après la vie. Cela se rapproche de la preuve ontologique de l'existence de dieu, et je serais même selon cette hypothèse, qui n'est qu'une hypothèse, un spiritualiste dualiste, car je pense que le corps est comme un machine plus ou moins fiable, et que c'est bien la matière qui dégrade l'esprit. Ceci dit c'est bien le matérialisme qui est valide pour rendre compte de la réalité de notre vie réelle, " ici et maintenant ". Et non le spiritualisme qui demeure une hypothèse non vérifiée, alors que le matérialisme se vérifie tous les jours. L'apparition de la conscience obéit à des lois mécaniques et matérielles, mais cette conscience surgit-elle du néant ? Selon mon hypothèse non vérifiée, elle serait une réminiscence d'une conscience absolue incluant une nécessité sans faille, parfaite, sans trace d'absurdité, de l'ordre du semblable donc de la totalité. L'absurdité serait le tour que jouerait la matière à l'esprit ou le prix à payer d'une matérialisation de l'esprit : absurdité de la guerre par exemple, les corps sont multiples alors que l'esprit est un, il est de l'ordre du semblable. Les corps dissemblables, donc les egos, sont en conflit, les motivations qui animent ces corps dissemblables, sont absolument semblables. Les motivations semblables qui animent ces corps dissemblables sont de l'ordre du semblable donc de l'esprit. Supériorité du bouddhisme sur le christianisme, puisque le bouddhisme est une religion pacifiste qui proclame l'extinction de l'amour propre et de l'ego, mais pas de l'estime de soi. On constate globalement que les bouddhistes sont moins belliqueux que le chrétiens et les musulmans, c'est une constatation, c'est tout.

Paul Jorion nous met en garde

" Nous sommes devenus hypersensibles, la moindre brutalité nous révulse " : En 1947, on sortait tout juste de la deuxième guerre mondiale, le pays était exsangue, mal ravitaillé, beaucoup de villes détruites étaient à reconstruire, les médias quasi absents. Que pouvait faire 10 voire 100 morts voire 1000 de plus, de toute façon personne ne l'a su et ne le sait toujours pas, et cet événement est tombé dans les poubelles de l'Histoire. Aujourd'hui le moindre dérapage d'un côté comme de l'autre, fait immédiatement au moins le tour de l'hexagone, filmé par des dizaines de témoins grâce à leurs Smartphones. Et puis l'hypersensibilisation à la violence est le fait de notre éducation, dont tu participes très activement en tant que prof de philo : sensibilisation à la Shoah, aux autres génocides, à la traite des noirs, au génocides des Amérindiens etc. D'ailleurs mieux vaudrait que notre système éducatif forme des Gandhis, plutôt que de futurs Hitler ! Donc félicitons nous que la moindre brutalité nous révulse, plutôt que de le déplorer, comme cela semble être le cas du très brutal Mousset.
Cependant les massacres continuent de plus belle et exponentiellement dans énormément de pays pauvres déstabilisés par le jeu de l'oligarchie : mondialisation, manipulation, exploitation des ressources naturelles en échange de pas grand chose, corruption, chantages etc.
Cependant on peut faire l'analogie avec 1947, car il est vrai que le PS est très peu courageux face aux décisions de Bruxelles, et qu'il se montre tout à fait servile d'une manière générale et ne remet absolument pas en question l'oligarchie de quelques uns à l'échelle mondiale, qui fixent les règles du jeu. Dont notamment l'enrichissement personnel sans limite au détriment de toute morale et de toute redistribution. Pendant ce temps la planète se meurt, les pauvres n'en finissent pas de s'appauvrir, les innovations technologique ne créent plus d'emplois mais en détruisent toujours plus, car ils sont remplacés par des machines. Le système est à bout de souffle, peu ont le courage de le remettre en question, c'est pourtant une nécessité, un impératif catégorique, sous peine ni plus ni moins d'extinction de l'espèce humaine selon Paul Jorion.

jeudi 26 mai 2016

Le message originel du Christ

La sécularisation de la religion est faite depuis longtemps en Bretagne. Ils ont gardé les valeurs de partage, de solidarité, d'égalité propre au message originel de Jésus Christ (cf L'évangile selon saint Matthieu Pasolini), c'est en Bretagne que les mouvements populaires contre l'oligarchie libérale sont les plus virulents en France.
Les protestant me semble-t-il ont totalement dévoyé le message originel du Christ, en valorisant spirituellement l'enrichissement personnel comme gage de salut. Alors que JC avait bien dit dans l'évangile selon saint Matthieu, qu'il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. Mais les protestants sont beaucoup plus libéraux au niveau sociétal, ordination de femmes, mariage homosexuel... que les catholiques.
Pris à la lettre JC est un marxiste, c'est l'église et toutes ses hiérarchies qui ont dévoyés son message originel, il faudrait plutôt dire que Marx s'inspirait du message originel du Christ, et que Marx était un " christique ", révolté contre toutes les églises et la religion, mais pas contre le message de Jésus. L'église qu'elle soit catholique ou protestante, est un système " de merde ", hiérarchisé et toujours du côté du pouvoir temporel, donc des puissants ; de moins en moins aujourd'hui, car elle a perdu pratiquement tout crédit. Pasolini aimait Jésus, mais il n'aimait pas l'église, qui lui a fait un tas de procès. Ce n'est même pas à Marx et à son messianisme qu'il faut revenir mais au message originel du Christ, qui décrivait en son temps toutes les perversions de la société où il vivait. Effectivement depuis Jésus le monde n'a pas changé, et certainement malheureusement comme le pense Emmanuel Mousset, il ne changera jamais, car il a toujours été de tout temps le même, partagé entre réalistes et rêveurs. E.M est un " homme d'église " (l'église de la nouvelle oligarchie mondialisée, mais surtout l'église de sa caste d'enseignants, dont je suis moi-même censé faire partie), je suis un rêveur.

Un " désordre " social légitime

La vérité, niée par le gouvernement, est que cette loi El Khomri est la rançon qu’il nous faut payer à Bruxelles, à l’Union européenne et à l’Euro pour faire admettre un déficit dépassant les normes.
De fait, cette loi est la stricte application de la « stratégie de Lisbonne » et des «Grandes Orientations de Politique Économique» qui sont élaborées par la direction générale des affaires économiques de la Commission européenne. C’est pour cela que le gouvernement y tient tant et qu’il ne veut, ni ne peut, revenir sur sa décision.
Déjà Emmanuel Macron, Ministre de l’économie annonce un politique de modération salariale, soit la diète pour les salariés, au moment même ou il s’oppose à une mesure similaire pour les patrons. Beau raisonnement d’un homme qui confond un gouvernement avec un conseil d‘administration d'entreprise. Car, dans l’esprit de Macron, est intégré le fait que la France ne pouvant plus dévaluer, elle ne peut rétablir sa compétitivité que dans une course au « moins disant/moins coûtant » salarial. La volonté de ramener toute négociation dans le strict cadre des « accords d’entreprise » au détriment des accords de branches ou des accords nationaux, affaiblissant de manière dramatique le rapport de force des salariés face aux patrons, le gouvernement se vit privé de majorité, et décida d’engager l’article 49-3, ce qui n’est – ni plus, ni moins – qu’une escroquerie et un déni de démocratie. De ce point de vue, le recours à des formes de luttes plus violentes s’apparente à une " légitime défense ". Il est venu le temps de " botter le cul " aux patrons, au gouvernement social (sic)-LIBERAL, et de manière générale à la caste oligarchique, dont seuls les intérêts sont représentés par le gouvernement. Comme si selon les mots même de l'oligarchie libérale, ses seuls intérêts et jamais ceux des salariés, représentaient le " droit " et " l'intérêt général ". Espérant sans trop y croire que le mouvement fasse tâche d'huile dans toute l'Europe pour renverser la société et le mode de travail imposé par les libéraux et qui s'apparente à une nouvelle forme d'esclavage moderne. Loin de faire tâche d'huile malheureusement, au contraire c'est principalement l'Allemagne qui par la voie de l'UE cherche à imposer ses diktats au reste de l'Europe, comme elle les a déjà imposés à la Grèce, l'Italie et l'Espagne. Pourquoi nous laissons nous faire par l'Allemagne ? Parce que cela va dans le sens de l'intérêt de l'oligarchie française qui rejoignent ceux d'une oligarchie mondiale, cosmopolite et libérale. Et qu'en plus le monde intellectuel français avec la mouvance " nouvelle philosophie ", a longtemps soutenu ces mutations, qui se font contre les peuple abhorrés et pour/par les élites éclairées. C'est la nouvelle " idéologie française ", pour reprendre le titre d'un livre de BHL, en le retournant contre lui, lui qui a tant d'influences dans les médias, toujours dans le sens du discrédit de Marx. Jetant ainsi le bébé avec l'eau du bain : effectivement même si le communisme a généré des massacres insupportables, faut-il pour autant rejeter toute l'analyse marxiste, portant sur la lutte des classes et l'exploitation des travailleurs, qui sont des faits avérés dans la système de mondialisation économique actuel. Je le répète un tel régime, avec de tels écarts de salaire, un tel chantage au chômage pour les plus faibles, s'apparente plus à une oligarchie qu'à une démocratie. Le temps d'un renversement de paradigme est venu, d'une révolution même puisqu'il s'agirait de remplacer un paradigme par un autre, où les représentants élus et les représentant de l'UE (non élus, malheureusement), devraient être les stricts serviteurs des aspirations du peuple, et non le contraire. Donc n'hésitons pas à leur " botter le cul " si ils ne sont pas de bons serviteurs dévoués et dociles.

mardi 24 mai 2016

Le nouveau lumpenprolétariat

Il n' y a qu'à la télévision et tout particulièrement dans les messages publicitaires, qu'on nous parle sur le ton du sourire de la joie et du bonheur. Cette joie, ce bonheur, ce sourire du monde, ne sortent pas du néant, ils ont existé. Au jeune Max je répondrais sur le " progrès "qu'effectivement, cette joie, ce bonheur de vivre ont existé, mais n'existent plus dans la société réelle, dans ces conditions quel est le sens du progrès ? En réalité c'était toujours mieux avant, je le pense sincèrement, du temps des Grecs mieux que du temps des aristocrates, et du temps des aristocrates, mieux que du temps des bourgeois. Quel est le sens du progrès ? Vivre plus longtemps une morne et triste vie, où seule la consommation compte, et recèle la valeur d'un bonheur que le consommateur ne parviendra jamais à trouver dans son objet acheté, à peine le contentement d'une frustration créée elle-même par la modernité. Moi quand je vois le bombardement publicitaire, j'ai même un peu pitié de la bourgeoisie, les " pauvres " (en morale), où en sont-ils arrivés pour faire du profit ! N'ont-ils aucun respect, même pas d'eux-mêmes ?
Sinon, si l'on n'a pas réussi à faire "son trou" - " trou " que personnellement je pense avoir réussi à faire - on est plutôt soumis à la malveillance, la cruauté et la perversion des rapports sociaux. Dans ces rapports je ne nie pas que la classe opprimée (environ 95 % de la population, selon certains intellectuels que j'avais lu, peut-être Deleuze dans Critique et clinique), soit envieuse, frustrée, méprisante, féroce même parfois, dans une rivalité mimétique et un jeu de miroir avec l'oligarchie qui la gouverne : la classe moyenne n'est qu'à l'image, en plus petit , en plus mesquin - c'est pour cela qu'E.M la méprise - de l'oligarchie qui la gouverne et lui sert de modèle, comme autrefois et jusqu'à peu, l'aristocratie servait de modèle et de repoussoir à la bourgeoisie. Mais la véritable férocité est quand même du côté de l'oligarchie, qui nous trompe, nous enfume, nous divise, nous abrutit, bref nous manipule, et la bourgeoisie n'a pas ce style qu'avait l'aristocratie, elle n'a pas de classe. Elle ne pense effectivement qu'à forniquer, chez tous les hommes de pouvoir ou d'argent. Comme sans doute les aristocrates, mais ces derniers avaient un supplément d'âme par rapport aux bourgeois, les aristocrates ne se vendaient pas, ils avaient le sens de l'honneur, ce qui n'est pas le cas des bourgeois qui ont un esprit purement mercantile et seraient prêts à vendre leur âme, pourvu que cela rapporte. L'art n'est qu'une survivance d'un monde aristocratique où la notion de gratuité existait, l'art va-t-il disparaître ? Houellebecq dans son dernier roman prédit la disparition de la littérature, et il n'est pas le seul.
Je crains aussi que l'Islam ne soit instrumentalisé par l'oligarchie (ceux qui ont plus que le nécessaire pour vivre, c'est-à-dire ceux qui peuvent vivre dans le superflu), qu'elle a tout intérêt à ce que des musulmans radicaux sèment le trouble : à l'échelle mondiale, cela permet une déstabilisation du monde, donc que l'on se détourne du vrai ennemi (l'oligarchie mondialisée et cosmopolite). A l'échelle de la France, les musulmans servent de " lumpenprolétariat ", corvéable, utilisable, peu politisé, que l'on peut retourner contre les classes moyennes qui seraient susceptibles de se révolter, qui seraient susceptible de prendre conscience de leur aliénation ou même crime suprême pour la bourgeoisie : demander des augmentations de salaire, " non mais ça va pas ! ".


Max : " Ne croyez pas que je suis d'un optimisme béat.. Je n'ai jamais dit que notre société est le monde de la joie et de la bonne humeur, mais que ce serait pire avec vos idées. Il ne vous est jamais venu à l'esprit que certains "bourgeois" n'étaient pas nés dans cette classe sociale mais avaient réussi, grâce à leurs efforts et à leurs talents? Vous semblez leur nier tout mérite. Personnellement je crois qu'ils sont des modèles, et la preuve que notre système n'est pas tout à fait pourri.
Plus provocant: si les publicités sont notoirement connes, ne serait-ce pas parce que les classes populaires le sont?
Enfin, pour votre développement sur la perversion sexuelle des bourgeois, elle est généralisée. On retrouve cette obsession pour le sexe, alliée à un manque extraordinaire de pudeur, dans toute la société. C'est un effet de mai 68: la chute morale de notre civilisation, prélude à sa chute tout court. "

Moi : " Je ne nie pas Max la nécessité d'une fédération des peuples, unis sous un même bannière supra nationale, européenne ou mieux mondiale. Mais pour la fédération mondiale, une psychologue m'a répondu qu'on ne se construit qu'au regard d'une altérité extérieure. Il faudrait donc une invasion extra-terrestre providentielle, pour que l'humanité se fédère mondialement, ou peut-être la providence d'une catastrophe mondiale imminente, bizarrement. En attendant on peut essayer de construire une Europe fédératrices des différents peuples d'Europe, dans l'intérêt du plus grand nombre, et non d'une " élite "," oligarchie ", "système ", appelez-le comme vous voulez. Reste qu'on ne peut pas faire la guerre aux Américains pour se construire, d'abord parce qu'on se prendrait une sacrée dérouillée, ensuite parce que nous avons avec eux bien des points communs, puisqu'ils sont en grande partie les héritiers d'idées qui viennent d'Europe, et descendants de peuples européens et d'esclaves noirs. Les Amérindiens ayant été pratiquement tous exterminés, pour que les Américains construisent à partir de cette altérité qu'ils estimaient hostile, leur identité américaine, "melting pot" de tous les peuples d'Europe. Et d'autre part que l'on ne peut même pas se construire au regard de l'altérité que constituerait l'oligarchie, car ce serait une construction au détriment d'un bouc émissaire, qui rappellerait les pires heures du nazisme. C'était bien simple pour les révolutionnaires français de se construire une identité politique au regard de l'altérité que constituaient les aristocrates, puisque ce derniers se réclamaient descendants des Francs, quand ils méprisaient le reste du peuple en raison de ses soi-disant origines gauloises. C'est paradoxalement la dichotomie établie par les aristocrates eux-mêmes, et qui était plus fantasmée que réelle, qui a permis leur massacre par la guillotine. On se construit toujours "contre". Le renouveau d'un nationalisme français, se construit "contre" les musulmans. Bon je n'aime pas les riches, pour des raisons personnelles, qui tiennent certainement à ma psychologie, ma " problématique ", plus que sur des faits objectifs avérés, je le reconnais, alors que vous semblez leur attribuer un mérite, là réside toute notre différence. "

Le PS est mort car il a tué l'espoir depuis 1983

"Car qui ne voit que notre système est dans une crise profonde, politique et morale ...", la crise est à la fois réelle et imaginaire. Les rapports humains au travail, en vacances, étaient beaucoup plus sains dans les années 60 et 70, qu'aujourd'hui, parce qu'il y avait de l'utopie dans l'air, les gens croyaient en des jours meilleurs, et le terme de "bourgeoisie" était moqué par les bourgeois eux-mêmes. Avec Thatcher et Reagan et le tournant libéral de Mitterrand en 1983, avec les "nouveaux philosophes" aussi, qui sont en réalité des néolibéraux, tout a basculé dans le sens d'une critique radicale de toutes les utopies, et l'acceptation, voire l'exaltation de l'ordre bourgeois et de la domination américaine, reconnue comme seule condition de non renouvellement des horreurs engendrées par l'utopie communiste et le nazisme. Tout cela fait le jeu de l'oligarchie qui nous gouverne, dont l'idéologie est un libéralisme pur et dur, opposé à toute forme de redistribution sociale et dont le modèle rapace est américain. Donc on laisse faire les riches, en espérant que la "main invisible" mettra de l'ordre dans la ruche. Or non, les inégalités augmentent comme jamais, car la rapacité des riches n'a en réalité pas de limites sans un régulateur et une limitation par la loi de leur appât du gain. Qu'un jeune homme de 27 ans puisse accumuler sans aucun frein une fortune de 40 milliards d'euros à titre personnel, en quelques mois. Qu'un ministre français de l'économie surenchérisse en affirmant que les jeunes Français devraient rêver d'être milliardaires, montre bien par l'absurde qu'un tel système est à bout de souffle. Alors que l'on rémunère les salariés au strict minimum, quand ils ne sont pas au chômage. Au strict minimum pour qu'ils n'aient plus rien dans leur portefeuille à la fin du mois, quand ils ont accomplis toutes leurs dépenses nécessaires... et superflues, il faut bien le dire. Car en même temps nous sommes bombardés de sollicitations, par un monde publicitaire de plus en plus oppressant et abrutissant, qui s'introduit de plus en plus dans les foyers, non seulement par le biais de la télévision mais aussi par celui de coups de téléphone publicitaires quasiment quotidiens aujourd'hui, et qui nous font croire à une présence, alors qu'il n'y a rien... aucune utopie, aucun espoir, or l'absence d'espoir c'est bien cela qui tue les peuples, et qui explique la crise morale et politique.
On aura compris que le grand ennemi d'Emmanuel Mousset ce sont les classes moyennes, qu'il accuse de tous les tares morales, "individualisme", "consumérisme", "conformisme", "narcissisme", "bêtise", et qu'il est ami des oligarques (les riches) et des classes populaires. Que sont les classes populaires dans notre société française ? Il semblerait que ce soit exclusivement une partie de la population assez fraîchement immigrée, c'est-à-dire presque seulement des musulmans, dont l'auteur du blog fait de l'intégration une priorité. Est-ce un écran de fumée pour masquer le fait que la classe moyenne est sans cesse menacée de déclassement, de chômage et de perte de pouvoir d'achat ? Est-ce une posture pour se racheter une virginité morale vu qu'il ne cesse d'exalter l'américanisation, la mondialisation, le libéralisme de la société française, qu'il qualifie de modernisation, de réformisme (cache-sexe de la régression sociale) ? Or la classe moyenne en France est fragile, précaire, moralement et matériellement, la classe moyenne n'est pas du tout reine, et je n'angélise pas cette classe qui a bien des traits pervers, qui est jalouse, envieuse. Envieuse des riches et méprisante, voire hostile aux classes populaires (presque exclusivement des musulmans), ce qui explique le très haut score du FN : oui on peut interpréter le très haut score du FN comme un reflet des tares morales de la petite bourgeoisie. Mais il faut bien avoir à l'esprit que la classe moyenne possède très peu, cependant beaucoup plus que les pauvres mais infiniment moins que les riches. Il faut bien avoir à l'esprit aussi que la loi El Khomri est une loi faite pour les riches, de renforcement de l'oligarchie dans les faits, de modernisation et de réformisme dans les mots (toutes les "réformes" depuis 1983 vont dans le sens en réalité de la baisse du pouvoir d'achat, des économies sur le dos des salariés, et du renforcement du pouvoir patronal, et du "laissez-faire" libéral). Or la classe moyenne a besoin d'espoir elle aussi, pas seulement la classe populaire qui certes trouve sur le blog d'E.M, soi-disant motif à espérer, alors qu'il ne s'agit que d'un écran de fumée, peut-être inconscient (je l'espère) de sa part.  Car la réalité est si tristement la suivante : la fonction d'Emmanuel Mousset est de faire office de chien de garde de l'oligarchie (consciemment, inconsciemment ?), et qu'il tient très bien son rôle, il ne mord pas la main qui le nourrit, en bon petit fonctionnaire de l'ordre moral établi (notamment par la "nouvelle philosophie", libérale et néoconservatrice de l'ordre mondial américain), en un sens il est probe. Mais c'est la fonction qui crée l'organe, et il est devenu l'organe de la pire propagande libérale, de par sa fonction.
Jamais non plus Emmanuel Mousset n'évoque les tares morales des riches, qui refusent de partager, et qui sont dans la réalités prédateurs et rapaces. Il reconnait implicitement leur nécessité, et fait de leurs vices une vertu économique (comme le soulignait Philippe dans un de ses commentaires, et comme on l'a vu par l'exemple de DSK, le vice profond de l'oligarchie est "de tout temps", la fornication) comme les pires des théoriciens anglais du libéralisme du XVIIème siècle, qui faisaient l'éloge du vice comme catalyseur de la vertu publique : une telle idéologie archaïque est aujourd'hui acceptée dans la société française, par bien plus de gens qu'on ne le croit. Jamais non plus E.M n'évoque les tares morales des classes populaires, et de leur religion dominante qui dans sa radicalisation toujours possible chez n'importe quel musulman d'origine, voire Français de souche converti, a abouti à la décapitation de ce qui faisait l'esprit de dérision français, et accessoirement d'environ 200 morts en quelques mois sur le sol français - qui n'est certes qu'un détail en comparaison des centaines de milliers de victimes majoritairement musulmanes, en territoires musulmans.

samedi 21 mai 2016

Pour une gauche souveraine

Réformer aujourd'hui est un pitoyable cache-sexe qui ne dit pas son nom, il consiste à libéraliser, américaniser la société française. La loi El Khomri vise avant tout à donner plus de pouvoir au patronat privatisé et capitaliste, en assouplissant considérablement les possibilité de licenciement, en rendant plus facile ce licenciement par le patronat privé, dernier acteur libre dans ces conditions, dans une société globalement aliénée, donc perverse. La loi El Khomri s'inscrit donc dans une perspective libérale, américanisée, dans le sens de la "destruction créatrice" le fameux couple capitaliste et libéral, et dans ce cadre vise à rendre plus facile la destruction, donc par voie de conséquence l'augmentation de la peur du salarié de perdre facilement son emploi et de n'avoir aucune stabilité financière, lui permettant de s'installer matériellement et confortablement, condition de sa liberté, qui n'est plus rendue possible. C'est donc une réforme qui va dans le sens de la destruction du milieu, permanence, "topos", "habitus", qui rend possible la création culturelle notamment et surtout le bien être de nos concitoyens comme centre de toute morale. C'est donc une loi amorale, pire immorale, car encourageant la perversion (destruction) dans les rapports humains, et la destruction de la culture. Pour comprendre par l'image cette perversion à l'œuvre dans l'entreprise, il suffit de voir l'excellent et magistral film La loi du marché de Stéphane Brizé, qui décrit très bien les rapports humains en milieu hostile capitaliste, où la précarisation du salariat est encouragée comme condition de son affaiblissement et aliénation, dans le sens de l'esclavagisme généralisé du salariat français recherché par l'oligarchie patronale. Précarisation recherchée du salariat dans le but de renforcer le patronat, qui devient donc de plus en plus une caste oligarque, pire, une tyrannie. Tyrannie et liberté d'une caste de rares élus privilégiés, c'est la définition de notre régime politique occidental : oligarchie. Bien-être d'une caste oligarque comme centre de toute morale ? Une telle "morale" est en réalité immorale car non égalitaire et exclusive et tyrannique. Non le rôle du socialisme devrait être de nationaliser les grandes entreprises, d'être interventionniste économiquement, d'être étatiste en matière économique et protecteur du droit du travail permettant de protéger les salariés sur leur lieu de travail, de la prédation libérale, patronale et américanisée. Tel est le véritable sens du socialisme qui s'accompagnerait d'une réappropriation de sa souveraineté, mieux de la souveraineté nationale ou encore mieux européenne - mais à condition que l'Europe accepte un modèle étatiste en matière économique et protecteur du droit du travail -, seule condition de lutte et de victoire totale et à terme de disparition du FN, qui n'aurait plus aucune utilité et crédibilité sur le thème de la souveraineté nationale. C'est pour cela qu'une véritable gauche serait morale et souveraine et n'aurait rien à craindre du FN. 
"On détricote vers le moins disant social, ce qui se passe à Paris n'est que l'adaptation locale à la province « France » des décisions communes et solidaires des exécutifs des pays membres de l'UE.", oui et notamment pour être compétitif avec les Américains, c'est-à-dire en renforçant dans le couple destruction-construction, le terme destruction, dans une logique libérale, capitaliste et prédatrice. Un seul exemple : les objets manufacturés aujourd'hui sont conçus pour être fragile, destructibles, ce qu'on appelle l'obsolescence programmée des objets de consommation. Dans le but d'être remplaçables et remplacés le plus rapidement possible par des consommateurs vaches à lait aliénées du capitalisme, car le coût de leur réparation coûterait plus cher que leur remplacement par un objet neuf à son tour programmé pour être obsolète à brève échéance. La question qui se pose est : faut-il changer de paradigme économique, afin que la société humaine ne se transforme pas en "Jurassic Park" généralisé ?

Emmanuel Mouset professeur de philosophie nous dit, " mais le vrai danger c'est la montée du mouvement identitaire comme en Autriche ", moi je dis "chantage moral" et je lui réponds :

" Et cette situation ce sont des gens comme toi qui en sont responsables. Ta fonction est de faire office de chien de garde de la bourgeoisie, et tu tiens très bien ton rôle, tu ne mords pas la main qui te nourrit, en bon petit fonctionnaire de l'ordre moral établi, en un sens tu es probe. Mais c'est la fonction qui crée l'organe, et tu es devenu l'organe de la pire propagande libérale, de par ta fonction - quand on voit l'idéologie ultra libérale de certains de tes anciens élèves, si c'est toi le responsable, c'est assez grave. Dans ces conditions droite et gauche libérales sont renvoyées dos à dos par les peuple d' Europe aliénés, tyrannisés par l'oligarchie libérale, et réclament précisément plus de souveraineté, pour leurs pays. Personnellement je réclamerais plus de souveraineté pour l'Europe, mais à condition que l'Europe accepte un modèle étatiste en matière économique et protecteur du droit du travail, pas communiste mais véritablement socialiste en rupture avec le modèle américain dont elle doit s'émanciper, pour véritablement être en mesure de rivaliser avec l'Amérique, comme avant le tournant libéral de 1983. Un toutou ne rivalise jamais avec son maître, nous n'avons pas à être le toutou des Américains. Et ça suffit le chantage à l'antisémitisme pour tout ceux qui se réclament de l'antilibéralisme, et non pas du modèle américain et de l'idéologie libérale anglo-saxonne, on voit le résultat : une aggravation des tensions communautaires qui aboutissent précisément à une résurgence d'une nouvelle forme d'antisémitisme et aboutissent à l'explosion des partis populistes et souverainistes comme le front national. Tu portes par ton idéologie, proche de celle de Macron, une lourde responsabilité dans cet état de fait. L'Histoire te jugera et n'attend d'elle aucunes circonstances atténuantes à prendre en compte pour ta défense. "

jeudi 19 mai 2016

Pour un gouvernement mondial et la fin du capitalisme

Retenons bien ce chiffre, les 62 personnes les plus riches du monde possèdent autant que 50% de la population mondiale la plus pauvre, soit 62 personnes possédant autant que 4 milliards de personnes environ ; et les 1% des personnes les plus riches possèdent désormais plus que les 99 % restants. Plus qu'hier et moins que demain... Les plus riches de la planète le sont de plus en plus. Cela ne peut plus durer, grands patrons, footballeurs, joueurs de tennis, traders, créateurs de start-up, créateurs de Facebook, Google, Uber, Apple, Amazon, que sais-je encore... Oui il faut une limite : qu'elle soit selon moi de 1 à 40 avec le salaire médian au maximum, ou même de 1 à 500, ce serait même un moindre mal que le mal actuel. Il faut une limite car on sait bien qu'"avoir c'est être" et qu'"être c'est avoir" et que dans ce couple, l'"avoir" phagocyte totalement l'"être" : les riches pensent à tort, "être" énormément certainement parce qu'ils ont beaucoup. Pour leur retirer de la tête cette idée qui fait d'eux des "salauds", selon la terminologie de Sartre, il faut les limiter par la loi. Quant au capital, il doit être redistribué, et la société mondiale, oui je parle bien de gouvernement mondial qui est souhaitable, doit être étatique et dans la maîtrise de l'accumulation du capital. C'est l'Etat mondial, qui doit posséder la plus grande partie du capital et maîtriser l'économie, les plus grandes entreprises doivent être renationalisées comme ce fut le cas au début de l'ère Mitterrand. L'initiative privée ne doit pas être découragée mais limitée dans les gains, dans une limite, disons de 1 à 500 ou même 1000 pour un capital privé, mais pas plus, avec le capital médian, c'est déjà pas mal non ? Qu'est-ce que ça veut dire pour un seul individu très jeune comme Mark Zuckerberg, mon exemple favori, de posséder à trente ans une fortune colossale de 40 milliards d'euros ? Est-ce vraiment nécessaire et souhaitable pour le bien-être du plus grand nombre et pour lutter contre la misère dans le monde ? Je ne le pense pas et crois même le contraire. Mark Zuckerberg a-t-il plus de valeur que 100 000 Occidentaux ou que 100 millions de gens venus des pays les plus pauvres ? Le capital de Facebook devrait appartenir à l'Etat américain, même si Zuckerberg pourrait évidemment continuer à en être le leader, mais ce dernier devrait être "bridé" dans son capital personnel, voire même décapitalisé personnellement et rémunéré par l'Etat, dans un écart de 1 à 500 avec le salaire médian, admettons, environ 1 million d'euros dans sa poche par mois, et la maîtrise de son entreprise : liberté totale pour Zuckerberg ? Non, mais liberté quand même. En cela je ne suis même pas communiste, mais me situe dans une tradition française et étatiste, pour le bienfait du plus grand nombre, et pas une caste d'élus privilégiés qu'on appelle aujourd'hui et à juste titre oligarchie. Je suis donc un véritable démocrate et non un oligarque, comme le sont devenus les Américains et même les Chinois, et tous les pays occidentaux, soi-disant comme seule garantie de faire tourner l'économie, alors qu'il ne s'agit aujourd'hui que d'exploiter les peuples de façon criminelle. Et de les faire vivre avec des salaires de misère dans la terreur du chômage ou du déclassement, pour les nations occidentales, et de les maintenir à peine en vie, pour les pays pauvres. J'ai une vision humaniste et kantienne, qui fait de l'homme et de son bien-être le centre de toute morale : là où l'économie libérale actuelle fait de la perversion, le sujet de tout rapport humain. Un Etat mondial accepté par toutes les nations enfin réunies, et non corrompu, serait la seule condition de garantir la paix et la prospérité dans le monde, car comme le dit Hobbes, un Anglo-Saxon, l'"homme est un loup pour l'homme" sans Etat fort.

mercredi 18 mai 2016

Qu'est-ce que le bien aujourd'hui ? Détruire !

La situation est simple, l'économie s'oppose à la culture et à la mémoire, car l'économie repose sur ce que Schumpeter appelle la "destruction créatrice". Il faut détruire constamment des pans entiers de l'économie ce qui détruit des emplois, pour que se créent de nouveaux pan économiques, plus innovateurs, plus performants, à leur tour créateurs d'emplois. Et cela se fait à un rythme de plus en plus rapide, calqué sur celui de l'innovation technologique, que nous ne maîtrisons plus, que nous ne domptons plus, qui croît à une vitesse exponentielle. C'est ce qui fait la différence entre le capitalisme des origines et l'actuel : la vitesse à laquelle se font les destructions, même si elles sont suivies de constructions souhaitables. Mais le rythme des destructions va plus vite que celui des créations, surtout en France ou contrairement aux Etats-Unis et aussi en Chine, nous avons un train de retard en matière d'innovations technologiques.
Le problème que pose cette destruction permanente sur le fond, est que la mémoire est l'élément indispensable de la construction de notre identité. Ce n'est donc pas  un devoir, ni même un travail, c'est une nécessité biologique. La folie est un grave trouble de la mémoire, c'est-à-dire de l'identité. En réalité peu importe les causes, génétiques ou relationnelles, les conséquences sont les mêmes : la folie. Notre société hyper individualiste, basée sur la "destruction créatrice" aboutit à dissoudre tout lien, toute permanence, fait éclater les familles entre parents et enfants, entre mari et femme, entre frères et sœurs. Notre société hyper compétitive, et hyper destructrice fait de l'individu le centre de toute "morale", et fait de sa réussite individuelle, de sa performance, le critère de tout "jugement moral" : "morale" qui n'en est plus une. Pratiquement tout le monde est complice de cet état de fait. C'est pour cela que je dis qu'un nouveau type humain ne va cesser de croître et de se répandre dans nos sociétés libérales hyper compétitives, un individu adapté, fort au sens de Darwin : c'est le pervers narcissique, pour qui se ce qui compte c'est de dominer pour dominer, d'exploiter pour exploiter, pour sa propre gratification narcissique, non pour en faire retomber les bienfaits sur le reste de la société. Notre monde lui donne raison, et il est évident qu'un tel type d'individu est l'ennemi de la culture et de la mémoire, et n'est fasciné que par la destruction et le chaos de l'entropie.
Du point de vue de la construction de l'identité le capitalisme fondé sur la "destruction créatrice" ou "l'innovation destructrice" est donc pire qu'amoral, il est immoral. Notre économie, donc ce qui d'un point de vue matérialiste nous détermine, fonde notre conscience dans nos rapports entre personnes, entre individus, est immorale. Il est logique qu'à terme, un tel système qui aura usé les individus jusqu'à la corde, et détruit des générations entières d'enfants et de jeunes, s'effondre de lui-même, victime de sa propre perversion. Il est clair que Macron est au taquet pour accompagner le mouvement de la destruction créatrice, et même l'accélérer si possible, alors que Montebourg est un brave homme qui a des scrupules : il doit bien voir que la logique économique du capitalisme accéléré est en contradiction avec les fondements du socialisme et notamment la notion de solidarité, et fait de plus en plus de victimes pour de moins en moins de victorieux. Victorieux qui en raison de la nature du système sont fatalement eux-mêmes dans leur majorité des pervers, donc des pourris.
Quand j'étais petit, je regardais des films américains à la télé, des westerns notamment : à la fin, le pourri finissait généralement par périr, victime de la morale. Puis les années 80 sont arrivées avec "Dallas", qui a renversé la morale classique. Aujourd'hui il faut bien reconnaître que le monde est devenu plus compliqué, mais que globalement c'est le pourri qui dégage un maximum de profit, le plus rapidement possible, contre l'intérêt de tout le reste de la société, qui gagne. Je suis fondamentalement un naïf qui a trop regardé de films américains des années 50 et 60, étant petit. Je croyais que le monde était bon et moral et que l'histoire se terminait toujours bien à la fin.
"C'est le pourri qui dégage un maximum de profit, le plus rapidement possible, contre l'intérêt de tout le reste de la société, qui gagne.", encore qu'un libéral dirait qu'un tel type d'individu est évidemment souhaitable, puisque les effets de son égoïsme privé, rejaillit en bienfaits sur le reste de la société, par le jeu de la destruction créatrice. Cela est conforme à l'état d'esprit anglo-saxon - "vice privé, vertu publique". Mais en France étatiste, cela ne passe pas, nous avons besoin d'hommes admirables auxquels nous identifier comme De Gaulle, et pas d'individus de type Mark Zuckerberg ou Bill Gates qu'en France nous ne parvenons pas à admirer, alors qu'un seul d'entre ces 62 milliardaires qui possèdent autant que 4 milliards d'individus les moins riches, et dont font partie au moins trois Français, a désormais bien plus d'importance ou d'influence qu'un Macron ou même un Hollande, ce qui explique tout simplement le pessimisme et le déclinisme ambiant : notre manque de foi et d'admiration pour les milliardaires, comme le déplore Macron. C'est juste une question de point de vue, les Français n'ont pas le bon angle de vision, qui permet aux Anglo-Saxons, eux, de voir les choses, surtout les Américains, sous un angle plus pragmatique, ce qui les rend plus optimistes. En France nous ne parvenons pas à saisir le côté positif de la destruction nécessaire, nous admirons les constructeurs, pas les destructeurs, nous admirons les solidaires, les partageurs ; pas les égoïstes, et nous avons tout faux. Il est évident aussi que lorsqu'on dirige le navire et que l'on est sur le pont, comme les Américains, on a un état d'esprit moins fataliste et plus alerte que lorsqu'on est coincé dans la soute, comme les Français, même si le bateau coule. Nous vivons dans un milieu et une époque hostiles comme jamais, la nature aura sa revanche ou bien l'humanité périra. 

lundi 9 mai 2016

Le nouveau mal du siècle : le libéralisme économique sans freins

Max sur le site d'Emmanuel Mousset  dit n'importe quoi avec en plus ce ton péremptoire et désagréable des gens qui croient détenir "la" vérité, alors qu'ils ne détiennent qu'"une" vérité, celle d'avoir été élevé dans un contexte familial pas trop perturbé, et plutôt équilibré, cela les rend équilibrés mais ils n'approchent pas pour cette raison plus de la "vérité", que le quidam moyen, si ce n'est qu'ils sont très doués pour donner des leçons à tout le monde ; "des siècles de civilisation ont bien aplani nos instincts reptiliens", et il a fallu effectivement attendre le XXème siècle pour que se produise la pire des tragédies humaines, le pire des génocides. Non Max en matière d'instinct reptilien le temps ne fait rien à l'affaire, et la technologie et les moyens qu'elle donne les aggrave. Mais je crois que Max est un positiviste, une croyance comme une autre après tout. Il n'a certainement pas touché de près, dans sa famille notamment, la tragédie ordinaire que vivent des millions voire des milliards de nos confrères humains, Max veut avant tout que l'on ne touche pas à son confort moral et à sa bonne conscience, qui dans le contexte actuel peut apparaître quasiment pathologique, à mon sens, tellement elle fait preuve d'indécence et d'indifférence pour la souffrance de nos contemporains. Je me sens beaucoup plus proche de Philippe avec ses doutes et ses incertitude, que de ce Max qui nous assène ses certitudes comme si il s'agissait de la "vérité". Quant à Emmanuel Mousset c'est un indécrottable idéologue de la mouvance "nouvelle philosophie", qui pense que forcément l'antilibéralisme est un alibi pour couvrir un antisémitisme latent, puisque c'est logiquement, une logique que je partage, vu les évènements de 39-45, le mal de siècle et même du siècle suivant. Pourtant je ne partage pas ce point de vue sur le libéralisme et pense qu'un mal peut en entraîner un pire encore. Effectivement le libéralisme sera le mal du nouveau siècle, dont Macron n'est qu'un gadget vouée à l'obsolescence programmée, et beaucoup de juifs qui furent notamment communistes en leur temps non plus, ne partagent pas le point de vue d'E.M, à l'instar notamment d'Eric Zemmour, qui n'est pas communiste pour un sou, pour n'en citer qu'un et qui est contemporain ; puisque l'on ne peut pas être mieux que son époque mais "au mieux de son époque". Et malgré les apparences trompeuses, où ils sont traités de réactionnaires Finkielkraut et Zemmour notamment, sont "au mieux de leur époque".