samedi 28 mai 2016

L'hypothèse spiritualiste

Moi aussi j'ai un fond spiritualiste : effectivement en bon Schopenhauerien je pense que la vie est absurde, n'a aucun sens, aucune nécessité, que la science si elle avance de plus en plus loin dans la chaîne des causes ne permettra jamais de remonter à la cause première qui permettrait d'expliquer tout le reste. Donc fondamentalement on n'a aucune explication sur rien, il n'y a aucune nécessité nulle part. Or nous avons une conscience et l'idée de la nécessité, il faut bien que cette nécessité existe quelque part. Donc j'émets l'hypothèse que la connaissance serait une réminiscence de quelque chose qui existait avant la vie et qui existera après la vie, impliquant l'idée de nécessité que l'on ne trouve nulle part dans le monde réel, soumis au seul hasard et à l'absurde. Même la nécessité du monde capitaliste qui a désormais sa propre logique nécessaire, coupée même de plus en plus de toute intervention humaine, donc de toute finalité humaine - comme le bonheur - n'en est pas une. C'est la contingence et le hasard qui ont permis son émergence. Donc selon mon hypothèse spiritualiste la vie serait un pont précaire entre deux occurrences nécessaires, avant et après la vie. Cela se rapproche de la preuve ontologique de l'existence de dieu, et je serais même selon cette hypothèse, qui n'est qu'une hypothèse, un spiritualiste dualiste, car je pense que le corps est comme un machine plus ou moins fiable, et que c'est bien la matière qui dégrade l'esprit. Ceci dit c'est bien le matérialisme qui est valide pour rendre compte de la réalité de notre vie réelle, " ici et maintenant ". Et non le spiritualisme qui demeure une hypothèse non vérifiée, alors que le matérialisme se vérifie tous les jours. L'apparition de la conscience obéit à des lois mécaniques et matérielles, mais cette conscience surgit-elle du néant ? Selon mon hypothèse non vérifiée, elle serait une réminiscence d'une conscience absolue incluant une nécessité sans faille, parfaite, sans trace d'absurdité, de l'ordre du semblable donc de la totalité. L'absurdité serait le tour que jouerait la matière à l'esprit ou le prix à payer d'une matérialisation de l'esprit : absurdité de la guerre par exemple, les corps sont multiples alors que l'esprit est un, il est de l'ordre du semblable. Les corps dissemblables, donc les egos, sont en conflit, les motivations qui animent ces corps dissemblables, sont absolument semblables. Les motivations semblables qui animent ces corps dissemblables sont de l'ordre du semblable donc de l'esprit. Supériorité du bouddhisme sur le christianisme, puisque le bouddhisme est une religion pacifiste qui proclame l'extinction de l'amour propre et de l'ego, mais pas de l'estime de soi. On constate globalement que les bouddhistes sont moins belliqueux que le chrétiens et les musulmans, c'est une constatation, c'est tout.

1 commentaire:

  1. L'idée qu'il faut chercher les idées qui sont déjà en nous : tu ne trouves pas qu'il y a du Platon dans cette hypothèse ?

    Il me semble l'avoir déjà dit : lire Aristote surtout la "Métaphysique" d'Aristote.
    A la fac on n'étudie que son éthique et c'est déjà très bien : "Ethique à Nicomaque".
    Après saint Augustin, plus marqué par Platon car à l'époque l'oeuvre d'Aristote était tout simplement aux oubliettes et a failli y rester, saint Thomas d'Aquin dans sa "Somme Théologique" cite Aristote le plus, il me semble. A vérifier. C'est toute l'époque de la redécouverte d'Aristote qui est certainement le philosophe de l'Antiquité le plus proche de la preuve de l'existence de Dieu et donc du christianisme à venir.

    Je regrette vraiment que l'on nous proposait que Platon censé être de gauche (précurseur du communisme ??? en tout cas il avait bien vu l'enchaînement des régimes dans sa République et regardez ce qui doit suivre la démocratie ...) et qu'on n'étudiait pas Aristote censé être de droite. Certainement Dieu a à voir là-dedans, les profs sont le plus souvent, voire complètement athées.

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