samedi 28 mars 2020

La servitude volontaire



Nous vivons dans une oligarchie où les milliardaires sont les nouveaux aristocrates, libres et sont les premiers de cordée que vante Macron, les dirigeants politiques sont à leur service. Alors que le reste de la population est asservi et aliéné par la publicité, son travail le plus souvent abrutissant, la police qui l'éborgne quand il manifeste, et par son banquier ne lui permettant aucun écart de conduite. C'est un monde pervers et toxique, tout le contraire de ce que la majorité des gens pense ou feint de penser qu'il est : un monde démocratique au service des citoyens et transparent.

Il n'y aura pas d'après meilleur que l'avant, et ce sera même probablement pire. Je ne vois pas en quoi cette crise pourrait remettre en question d'un iota notre anthropologie reposant sur le logiciel de la destruction créatrice, libérale et perverse comme le montre la fuite des bobos vers les campagnes. À moins d'un effondrement, d'une catastrophe au moins équivalente à celle de la seconde guerre mondiale, qui avait permis l'élaboration d'une protection sociale, d'un service public et d'un État providence qui n'ont été réellement prioritaires et efficaces que pendant une quarantaine d'années.
Depuis les années 80, la priorité est l'axiome du néolibéralisme : croissance, baisse des dépenses publiques, innovation. Bref de favoriser l'initiative individuelle au détriment de l'action publique et de l'intérêt général, de ceux qui en ont les moyens et ne prennent en réalité aucun risque au contraire de ce que l'on veut faire croire à l'opinion. Puisque le pouvoir des riches vient en réalité de la crainte qu’ils inspirent au reste de la population, par les moyens de la propagande.
C’est ce qu’on appelle la fabrique du consentement, par les médias, la publicité et surtout la peur du chômage et de se retrouver du jour au lendemain sans rien pour subvenir à ses besoins, alors que jamais le monde n’a été aussi prospère… pour les riches !

Si le logiciel de l'être humain c'est méfiance, compétition, égoïsme, ego, jalousie ; alors le néolibéralisme est le régime le mieux en accord avec sa nature. On peut faire un autre pari sur la nature humaine, c'est ce qu'avaient fait Rousseau puis Marx. Vous me direz : on a vu les conséquences !
Cependant en observant les tribus primitives, les anthropologues y ont constaté que les relations humaines ne reposaient pas sur la compétition et l'égoïsme, mais généralement sur la coopération, la logique du don et du contre/don. Cette logique est une forme de contrat social, basé sur la réciprocité, pour appartenir à une société ; et c’est aussi une logique économique.

Hobbes considérant que les Hommes sont mauvais par nature, n'ayant aucune confiance en eux, privilégiait l'instauration d'un régime absolutiste, afin que la peur d'un souverain surpuissant leur face craindre des représailles s’ils s'en prenaient les uns aux autres. C'est contre une telle vision pessimiste de la nature humaine (le considérant comme un loup pour l'Homme) que se sont dressés les philosophes des Lumières, avant tout indignés par le caractère absolutiste et arbitraire du pouvoir royal (à sens unique et sans réciprocité). Je sens poindre chez pas mal de Français une petite nostalgie de ce type de régime autocratique qui nous rappelle les pages les plus glorieuses de l'Histoire de France, et que l'on retrouve peut-être dans le régime chinois. Au fond ce régime est peut-être mieux adapté à la nature humaine, puisqu'on ne peut pas en attendre grand-chose.

Pour ce qui est de Rousseau, je crois qu'il n'a jamais dit autre chose que son bon sauvage était un mythe et une fiction pour élaborer un contrat social fondé sur la confiance plutôt que sur la crainte. Pourtant les avancées en matière anthropologique montrent que son intuition était bonne et que les tribus primitives n'ont pas besoin d'un souverain absolutiste et autocrate et qu'elles fonctionnent sur le mode de la coopération et de la logique du don et du contre/don. Il me semble que Rousseau a eu cette intuition qui précède l'étude de cas anthropologiques : son contrat social se fonde sur la réciprocité de la relation, contre l'arbitraire de décisions à sens unique qui dépendent du bon plaisir du souverain.

Je suis bien d'accord que la fraternité et le vivre ensemble avec des gens avec qui on n'a rien en commun est très difficile voire impossible. Mais c'est une interprétation très libre du discours de Rousseau. Je ne suis pas sûr qu'il y aurait adhéré, lui qui privilégiait l'empathie pour ses proches et ses voisins, plutôt que pour des peuples éloignés, comme c'était déjà à son époque le vice de bien des intellectuels, qui pour s'abstenir d'aimer leur prochain, vouait leur charité et leur empathie à des gens à l'autre bout du monde qu'ils ne connaissaient pas (un peu comme un Glucksmann ou un BHL aujourd'hui, et tous les humanitaires comme Kouchner).




Macron a-t-il le don d'attiser le complotisme ?



Est-ce que toute tentative de critique du système capitaliste doit être assimilée à de l'antisémitisme ? Alors même qu'à l'origine d'un tel système on trouve Bernard Mandeville et Adam Smith qui n'avaient pas d'ascendance juive. Est-ce que toute critique du système capitalisme et de ses dérives doit être assimilé à du complotisme ? Ce qui me dérange avec la sensibilisation au complotisme, c'est que l'on en oublie qu'il y a effectivement des complots (je ne pense pas que le néolibéralisme soit transparent), étant au départ humains et qui dégénèrent dans la monstruosité en raison du développement des technologies. Autrement dit, la nature humaine complote c'est dans son essence et cela n'a rien de monstrueux, jusqu'à ce que les très considérables progrès technologiques s'en mêlent. Est-ce qu'émettre des hypothèses sur l'origine de cette maladie, autre que purement fortuite, accidentelle et naturelle, est du complotisme ?

Pourquoi n'y aurait-il plus de complots alors que depuis les origines de l'humanité l'Histoire est faite de complots avérés, parce nous vivons en démocratie ? Parce que la nature d'un tel régime serait incompatible avec la notion de complot ? Parce que nos dirigeant ne seraient plus des puissants comme les aristocrates, mais des personnes humbles et probes, juste des représentants du peuple au service de l'intérêt général ? Et comme ils seraient au service de l'intérêt général et non de leur propre intérêt comme des aristocrates ou des oligarques, il serait tout à fait inconcevable qu'ils se livrent à des conflits d'intérêt entre personnes pouvant mener à des complots les uns contre les autres, ou même contre le peuple. Qui peut croire réellement à ces fadaises ? Même s’il faut toujours préférer l'hypothèse de la connerie à celle du complot, car la connerie est courante tandis que le complot exige un esprit rare. Autrement dit l'origine de la maladie pourrait être liée à une action humaine dont les conséquences catastrophiques n'auraient pas été mesurées.

Nous vivons dans une oligarchie où les milliardaires sont les nouveaux aristocrates, libres et sont les premiers de cordée que vante Macron, les dirigeants politiques sont à leur service. Alors que le reste de la population est asservi et aliéné par la publicité, son travail le plus souvent abrutissant, la police qui l'éborgne quand il manifeste, et par son banquier ne lui permettant aucun écart de conduite. C'est un monde pervers et toxique, tout le contraire de ce que la majorité des gens pense ou feint de penser qu'il est : un monde démocratique au service des citoyens et transparent.

Il n'y aura pas d'après meilleur que l'avant, et ce sera même probablement pire. Je ne vois pas en quoi cette crise pourrait remettre en question d'un iota notre anthropologie reposant sur le logiciel de la destruction créatrice, libérale et perverse comme le montre la fuite des bobos vers les campagnes. À moins d'un effondrement, d'une catastrophe au moins équivalente à celle de la seconde guerre mondiale, qui avait permis l'élaboration d'une protection sociale, d'un service public et d'un État providence qui n'ont été réellement prioritaires et efficaces que pendant une quarantaine d'années.
Depuis les années 80, la priorité est l'axiome du néolibéralisme : croissance, baisse des dépenses publiques, innovation. Bref de favoriser l'initiative individuelle au détriment de l'action publique et de l'intérêt général, de ceux qui en ont les moyens et ne prennent en réalité aucun risque au contraire de ce que l'on veut faire croire à l'opinion.

mercredi 25 mars 2020

Le pouvoir exorbitant des riches



Cependant y a aussi une agentivité ou intentionnalité qui leur est propre des technosciences, cela ne fait aucun doute, dépassant le seuil de compréhension d'un être humain normalement constitué. Avant les dictateurs étaient fréquentables, comme Alexandre, César ou Napoléon. Hitler, Mussolini et Staline ne le sont plus, non en raison de leur caractère, mais du pouvoir de nuisance décuplé que leur a fourni le développement des technosciences. L'intention malveillante est peut-être directement dans ce progrès, car la technique n'est pas neutre. Elle décuple de façon monstrueuse les effets d'une intention malveillante humaine, au point que son résultat n'a plus rien d'humain, comme on l'a vu pour les camps d'extermination et la bombe atomique. Il pourrait en être de même pour ce virus.

Ce qui me dérange avec la sensibilisation au complotisme, c'est que l'on en oublie qu'il y a effectivement des complots (je ne pense pas que le néolibéralisme soit transparent), étant au départ humains et qui dégénèrent dans la monstruosité en raison du développement des technosciences. Autrement dit, la nature humaine complote c'est dans son essence, et cela n'a rien de monstrueux, jusqu'à ce que les technosciences s'en mêlent.

Chercher l'intentionnalité dans un crime ou bien un événement malheureux, ça peut aussi être d'essayer de trouver l'origine à une chose, donc la vérité. Mais on peut se tromper, je ne dis pas le contraire. On ne peut plus trop faire confiance aux journalistes dans leur travail d'investigation, car ils sont plus occupés à occulter la vérité qu'à la dévoiler, comme ils le faisaient encore jusqu'au début des années 80. Enfin c'est le progrès des technosciences qui donne aux effets d'un complot, leur caractère monstrueux.

Vous êtes bien d'accord qu'il y a eu un complot nazi contre les Juifs, alors pourquoi nier qu'il puisse y avoir d'autres formes de complots, dont les populations sont les victimes collatérales, dans le jeu de billard à plusieurs bandes que se livrent les puissants du monde ? Comme si les milliardaires avaient des pouvoirs très limités et étaient des citoyens neutres comme les autres dans un monde transparent et parfaitement démocratique ? Vous rêvez !

Nous vivons dans une oligarchie, où les milliardaires sont les nouveaux aristocrates et sont libres, alors que le reste de la population est asservi et aliéné par la publicité, son travail le plus souvent abrutissant, la police qui l'éborgne quand il manifeste, et par son banquier ne lui permettant aucun écart de conduite. C'est un monde pervers et toxique, tout le contraire de ce que vous pensez ou feignez de penser qu'il est.

Quant à l'aristocratie traditionnelle, elle n'existe plus ou bien est complètement décadente et dégénérée.

mardi 24 mars 2020

L’épidémie du coronavirus est-elle un scandale d’État franco-français ?



Il y a un conflit entre Macron/Buzyn/Lévy (le mari de Buzyn qui dirigeait l'INSERM) et Raoult qui dirige l'IHU.

Le conflit peut se résumer ainsi :

Soit on travaille sur des technologies concrètes et anciennes dans l’unité de Didier Raoult et cela coûte peu cher
Soit on dirige la recherche coûteuse et incertaine vers ce fameux CRISPR.
Le CRISPR permet selon François Hirsch, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) de corriger les déficits génétiques ; armer des cellules contre les maladies, dont le cancer et le sida ; éradiquer les animaux « nuisibles », tels que les moustiques responsables de maladies infectieuses en Afrique ou dans les pays du Sud ; modifier les animaux d’élevage ; modifier les micro-organismes et modifier les plantes.

Cependant on est pas encore sûr que le remède de Raoult soit miraculeux. Peut-être que c'est une façon d'attirer l'attention sur le fait que le virus est probablement sorti du laboratoire P4 chinois, établi dans la région de Wuhan, fruit de la collaboration entre le président de l'INSERM, Monsieur Lévy mari d'Agnès Buzin, et le gouvernement chinois.

Les Français, les contaminés par le Coronavirus, sont peut-être en réalité les victimes collatérales du business lucratif français avec la Chine, avec enrichissement de Hauts Fonctionnaires au pouvoir... en l’occurrence Monsieur Yves Levy, mari d'Agnès Buzyn, étant le promoteur du laboratoire P4 de Wuhan (d'où par hypothèse est sorti le Coronavirus tueur) vendu à la Chine par la République française. Agnès Buzyn a opportunément démissionné de son poste de Ministre de la Santé au début de la crise sanitaire pour ne pas avoir à être accusée (à travers son mari) du scandale sanitaire mondial qui va tuer des milliers de gens dans le monde.

Surtout quand ce mari de l'ex Ministre de la Santé était lui-même directeur de l'INSERM jusqu'en janvier 2019, et que ce genre de laboratoire (aux mains des Chinois) sert avant tout à créer des virus pathogènes pour leur future guerre bactériologique.


Les ravages du COVID-19 en France, c'est un peu une espèce de retour de boomerang dans la tête d'Yves Levy et d’Agnès Buzyn, donc d'Emmanuel Macron qui faisait alors partie de ce gouvernement... aux Finances... quand le contrat était géré.

Bien entendu, dans le cas du COVID-19, les personnes incriminées ne sont pas coupables de la dissémination de ces virus dans la nature. À tout le moins d’inconséquence dans la fourniture de matériels à usage militaire à des dictatures dont on connait le peu de cas qu'elles font de la vie humaine.

Les laboratoire P4 et P5 sont notoirement utilisés pour faire de l’ingénierie pour la guerre bactériologique et virale. Quant à la question de créer des virus en laboratoire, bien entendu non, on ne les crée pas ! Mais on sait parfaitement aujourd'hui les faire muter et les combiner avec d'autres pour les rendre encore plus pathogènes... D’autant que la Chine est historiquement le réservoir naturel des virus les plus pathogènes du monde, que la Peste Bubonique du XIVe comme la Grippe Espagnole de 1918 ont pour origine l'Empire du Milieu. Enfin, que la pharmacopée mondiale trouve sa source dans ce pays dantesque n'est évidemment pas le fruit du hasard compte tenu des maladies qui circulent depuis l'aube des temps humains sur ce territoire à la taille continentale.

C'est en tout cas une hypothèse crédible, même si "très légèrement" complotiste, en dehors de toute considération concernant la fiabilité du traitement proposé par le docteur Raoult.


Le biais d'agentivité (agency), est une tendance à surestimer et à donner des explications (non justifiées) basées sur des causes intentionnelles faites par une entité quelconque lors de la survenue d'un évènement. Surtout dans un souci de rendre cohérent un environnement incertain et instable. Autrefois, face à certains évènements, nos ancêtres invoquaient les "esprits », les dieux, des forces invisibles, d’où l’origine des religions. Le biais d'intentionnalité serait par essence une composante naturelle chez l'être humain. C’est l'un des principaux facteurs explicatifs des croyances, des religions, et aussi des théories du complot et du conspirationnisme. Il y a aussi une agentivité des objets auxquels on va attribuer un pouvoir intentionnel.

Cependant y a aussi une agentivité ou intentionnalité qui leur est propre des technosciences, cela ne fait aucun doute, dépassant le seuil de compréhension d'un être humain normalement constitué. Avant les dictateurs étaient fréquentables, comme Alexandre, César ou Napoléon. Hitler, Mussolini et Staline ne le sont plus, non en raison de leur caractère, mais du pouvoir de nuisance décuplé que leur a fourni le développement des technosciences. L'intention malveillante est peut-être directement dans ce progrès, car la technique n'est pas neutre. Elle décuple de façon monstrueuse les effets d'une intention malveillante humaine, au point que son résultat n'a plus rien d'humain, comme on l'a vu pour les camps d'extermination et la bombe atomique. Il pourrait en être de même pour ce virus.  

Ce qui me dérange avec la sensibilisation au complotisme, c'est que l'on en oublie qu'il y a effectivement des complots (je ne pense pas que le néolibéralisme soit transparent), étant au départ humains et qui dégénèrent dans la monstruosité en raison du développement des technosciences. Autrement dit, la nature humaine complote c'est dans son essence, et cela n'a rien de monstrueux, jusqu'à ce que les technosciences s'en mêlent.










Tous des cons, sauf moi !


Le problème n'est pas que les gens soient cons, ou d'essayer de les pousser au suicide si l'on pense qu'ils le sont. Ils le sont, nous le sommes... à différents degrés ! Et mes parents y compris et a fortiori, puisqu'ils ont des circonstances aggravantes en étant des baby-boomers (génération qui avait globalement le choix et qui a choisi le vice inhérent de l'ultralibéralisme en vieillissant).

Le problème est qu'ils n'en ont pas conscience et qu'ils se croient intelligents, par narcissisme.

Si ce que je dis était faux, nous n'en serions pas à la situation dramatique où nous en sommes aujourd'hui par inconscience. Chacun pense avoir sa petite solution individuelle aux maux que suscite la mondialisation. En réalité le libéralisme à l'origine de la mondialisation a des racines tellement profondes qui remontent à Locke et Mandeville, qu'il faudrait déraciner l'arbre que constitue notre civilisation néolibérale pour combattre le mal. Or cet effondrement il semble que le capitalisme va s'en charger lui-même, sans même qu'il y ait besoin d'un appareil critique de nature socialiste et/ou marxiste pour le combattre.
Le problème qui se pose désormais est celui de la reconstruction après l'effondrement du capitalisme, qui arrivera tôt ou tard, victime de ses propres incohérences et de sa volonté de destruction. Il y a une volonté à l'œuvre dans la logique capitaliste : c'est notamment la destruction du vieux, de l'ancien, du traditionnel, pour le remplacer par du neuf ; ce qu’on appelle innovation. Les esthètes si il en existe encore, diraient la destruction du beau pour le remplacer par du laid. La principale victime du capitalisme c'est en réalité l'esprit, et à travers sa destruction progressive ce sont les Hommes en chair et en os qui ne se nourrissent pas que de matière, qui en souffrent, sauf les brutes ! À moins que les "brutes" n'aient été rendues telles que par l'absence d'esprit pour les nourrir.
Jusqu'ici tel un virus, le capitalisme a toujours su muter et se renouveler plus vite que tous ses éventuels ennemis pour ne pas disparaître. Mais il y a un moment où son aspect destructeur inhérent et intrinsèque, étouffera ses facultés d'innovation par asphyxie de l'esprit. Le problème qui reste entier est comment reconstruire un monde, étant de nature technoscientifique, sur d'autres bases que le capitalisme ? Peut-on raisonnablement rompre avec la nature de la civilisation d'origine occidentale, et donc avec la métaphysique de la subjectivité et de l'ego qui remonte à Descartes : Ego cogito, ergo sum ?

Deux étapes :  1) En finir avec une anthropologie de l'ego, où chacun se croit le sauveur de l'humanité (comme le bon docteur Raoult, sans même préjuger de la réelle efficacité de son traitement) et ne cède rien de sa vanité (incapacité de rire de soi-même, donc d'humour !)
                 2) Construire une anthropologie fondée sur le don et la réciprocité, où l'existence de chacun aurait une égale dignité... la tâche sera rude pour chacun !

Charles Darwin n'a jamais recommandé le darwinisme et l'adaptation comme principe de relation entre les Hommes, il a sévèrement critiqué le darwinisme social qui naquit de son vivant chez un philosophe comme Spencer. La société n'était pas un organisme vivant pour Darwin, et sa théorie de l'adaptation des espèces ne pouvait pas s'y appliquer. Il recommandait effectivement la sympathie, aujourd'hui on dirait l'empathie et la résilience, comme principe de morale sociale. Je n'ai pas dit que le virus était l'Homme, j'ai dit que le virus était son idéologie mortifère qui est le capitalisme à l'échelle mondiale, révélant les aspects les plus néfastes de l'espèce. Pour moi cela ne constitue pas un exemple d'adaptation réussie, mais une erreur d'interprétation du darwinisme en voulant en tirer la "morale" (bien triste éthique !) que constitue le darwinisme social... Avec notamment la destruction du système de santé et du service public en général !

Le darwinisme social a été acté sous un régime libéral par la majorité des gens (comme mon père notamment), comme principe des relations sociales ; ou alors vous n'êtes jamais sorti de chez vous et n'avez jamais observé et entendu les gens ! Dans ces conditions on peut parler de l'Homme comme d'un virus. Et je ne pense pas que c'était en lui comme un destin depuis ses origines préhistoriques, mais qu'il s'agit d'une construction, qui peut tout aussi bien être déconstruite. Mais on est assez mal barré pour en sortir avec notre métaphysique de la subjectivité, donc de l'ego, depuis Descartes !

Mais un sceptique de mon scepticisme sur le capitalisme m'a répondu que : « Bah ce n'est pas cette petite "crisounette" qui ne touche que des pépés et des mémés qui aura raison du capitalisme. Ah ah ah, le capitalisme est invulnérable ! Tout juste une égratignure qui permettra de se débarrasser de quelques bouches qui coûtent trop cher à nourrir, le capitalisme va juste faire peau neuve. Tout sera oublié demain, et on fera payer aux classes laborieuses le coût exorbitant de leurs soins et de la crise qu'ils ont provoqué en voulant se soigner plutôt que de continuer leur activité... »








lundi 23 mars 2020

Sommes-nous des porcs victimes d'un juste châtiment ?



Mon idiotie n’est peut-être pas trop contaminante, mais nous sommes tous contaminés par une idéologie mortifère. Nous le voyons aujourd’hui avec force à travers l’épidémie du coronavirus qui s’est mondialisée. Le virus c'est l'Homme, ce que met en évidence la mondialisation ce sont les aspects les plus néfastes de l'espèce et de son idéologie mortifère que constitue le libéralisme.

"Une vie normale, digne de l'être humain" ça n'a jamais existé. "Revenir dans un monde juste, honnête et humain", si cela avait existé on ne l'aurait jamais quitté. Il y a juste eu après la catastrophe de la seconde guerre mondiale, une période de reconstruction et de redistribution, puis d'abondance et d'État providence qui a duré environ 40 ans. Puis le libéralisme est revenu à sa vraie nature originelle, d'individualisme, d'égoïsme et d'indifférence, pervertissant la nature humaine dans ce qu'elle peut avoir de positif. Il faudrait sans doute un effondrement - le coronavirus sera-t-il suffisant ? pour qu'à nouveau les Hommes se serrent les coudes pour reconstruire ensemble dans l'esprit de solidarité qui a prévalu de 1945 à 1983 environ.

Mais malheureusement l'effondrement risque de produire l'effet inverse, un retour brutal dans nos vies si confinées et protégées, de la barbarie faisant fi de toute logique sociale et de solidarité.

Cependant il me semble que le système libéral est fondé sur de mauvaises bases. Il y a une tentative de Dany-Robert Dufour de remonter à ses origines mandeviliennes, pour montrer qu'on sort avec le libéralisme d'une anthropologie fondée sur les valeurs de la religion, qui conduit à la névrose collective (névrose sociale que critique Freud), pour rentrer dans une anthropologie fondée sur l'égoïsme et l'indifférence, qui conduit à la perversion collective. C'est ce qu'il appelle la cité perverse : nous sommes en plein dedans avec sa pornographie outrancière et son sadisme inhérent. Je crois que le système libéral est entré depuis quelques années dans un mode entropique, où globalement les désordres augmentent et où l'ordre s'affaiblit. Je ne lui vois pas un très long avenir, et malheureusement je ne lui vois pas non plus d'alternative idéologiquement crédible, hormis accepter et consentir à un effondrement progressif qui se ferait sous la forme d'une décroissance, puisque la planète ne pourra supporter bien longtemps le fardeau que constitue pour elle une humanité déchaînée, fonctionnant constamment à plein régime sur le mode de la compétition et de la prédation.

On peut aussi convoquer la critique du matérialisme...

1945-1983 : période de luttes fructueuses pour le peuple. Aujourd'hui le peuple de France est bafoué et perd peu à peu tous ses droits. Il vit sous la chape de plomb d'une intelligentsia bobo parisienne, globalement libérale-libertaire et héritière des combats de Mai 68, qui ne le représente absolument pas. Cette l'intelligentsia bobo voudrait bien que l'ordre règne malgré tous ses désordres intimes, elle voudrait faire se prolonger la névrose au sein du peuple pour qu'il travaille bien sagement sans moufter, pratiquement en esclavage, privé peu à peu de tous ses droits sociaux, alors qu'elle, jouit de façon perverse et désordonnée du réel. Mais l'ordre ou le désordre libéral-libertaire fait de moins en moins illusion et se fissure de partout.

Disons qu'on allait vers le mieux, depuis 1983 on va à nouveau vers le pire.












lundi 16 mars 2020

Les contaminés par le Coronavirus sont ceux qui vont payer la crise



Les prédateurs, les carnivores l'emportent toujours sur les herbivores : leçon n°1 du capitalisme... défini ainsi par son premier inspirateur historique, Mandeville : laissons faire la nature pour combattre la névrose religieuse. Il n'y aura pas d'avant il n'y aura pas d'après, il y aura continuité de la logique capitaliste, à moins qu'il y ait un effondrement... Ou encore on peut dire que cette logique constitue une thérapie de la névrose que constitue la religion... par le vice. Comme si le mal pouvait avoir des vertus thérapeutiques ! Freud n'a fait que reprendre de vieilles idées déjà développées par Mandeville et qui fondent la logique capitaliste. Rien à voir avec les juifs, vous lecteurs, vous faites quelquefois la reconstruction qui vous arrange en m’accusant de complotisme antisémite. Certains Juifs sont juste venus se greffer sur une logique qui les précède et dont ils n'ont pas le monopole ! Les Juifs globalement sont des êtres qui ont une foi indicible en leur Élection et qui respectent scrupuleusement la Loi pour survivre dans un milieu hostile, et ces deux aptitudes faisaient dire à Nietzsche qu'ils allaient devenir les maîtres et les guides et de l'Europe (cf. Le mépris des Juifs, Sarah Kokman) ; cela les définit mieux que d'en faire des prédateurs, des capitalistes assoiffés d'argent, ou même des communistes avec le couteau entre les dents !

La fin du discours de Macron en hommage à l’esprit de solidarité et d’entraide qui caractérise notre contrat social sonnait un peu Conseil National de la Résistance. Foin de la start-up nation et des premiers de cordée ! Quand souffle la tempête, c’est le peuple qu’il faut retrouver et il faut reconnaître que ce discours visait à aller le chercher. Le problème c’est que ce coup-là Emmanuel Macron l’a fait trop de fois, séduisant avec les mots pour gifler derrière avec les actes.

Je déteste être manipulé, et encore moins par des pervers narcissiques destructeurs, comme le sont tant de nos contemporains insignifiants (comme Macron) et surtout la caste des milliardaires qui fait la pluie et le beau temps en matière économique, donc politique, puisqu’elle est désormais soumise à l'économie. Et je ne crois pas à la réalité de la théorie du ruissellement. Cerise sur le gâteau : notre époque est totalement stérile d'un point de vue spirituel et artistique, l'art contemporain c'est de la daube ! Les classes moyennes des pays occidentaux voient leur niveau de vie fondre depuis les années 70.

Je ne crois qu'aux logiques de solidarité et de coopération entre les Hommes, pas aux logiques de sélection et de compétition mortifères qui reposent sur l'individualisme et l'égoïsme. "L'Homme par qui le désert croît" disait Nietzsche. Sans coopération et solidarité il n'y a plus de joie de vivre, la joie de vivre en France est un phénomène contingent qui a duré des origines de la France à la fin des années 70. Depuis nous vivons dans l'enfer de la mondialisation, dans un vaste camp de concentration et d’exploitation de l’Homme par l’Homme à ciel ouvert, avec la seule logique de l’argent, de la spéculation et de la valeur d’échange au détriment de l’usage, du patrimoine et des paysages...

L'Histoire est souvent ironique ! Les Français, les contaminés par le Coronavirus, sont en réalité les victimes collatérales du business lucratif français avec la Chine, avec enrichissement de Hauts Fonctionnaires au pouvoir... en l’occurrence Monsieur Yves Levy, mari d'Agnès Buzyn, étant le promoteur du laboratoire P4 de Wuhan (d'où est sorti le Coronavirus tueur) vendu à la Chine par la République française. Agnès Buzyn a opportunément démissionné de son poste de Ministre de la Santé au début de la crise sanitaire pour ne pas avoir à être accusée (à travers son mari) du scandale sanitaire mondial qui va tuer des milliers de gens dans le monde. Mais l'argent est plus important pour ces gens-là... On roule carrosse dans cette Haute Fonction publique de la Santé ! C'est en millions d'€ que sont récompensées ces gigantesques et juteuses signatures de contrats internationaux... Surtout quand ce mari de l'ex Ministre de la Santé est lui-même directeur de l'INSERM, que ce genre de laboratoire (aux mains des Chinois) sert avant tout à créer des virus pathogènes pour leur future guerre bactériologique. On y est. Les ravages du COVID-19 en France, c'est un peu une espèce de retour de boomerang dans la tête d'Yves Levy et d’Agnès Buzyn, donc d'Emmanuel Macron qui faisait alors partie de ce gouvernement... aux Finances... quand le contrat était géré.

Bien entendu, dans le cas du COVID-19, les personnes incriminées ne sont pas coupables de la dissémination de ces virus dans la nature. A tout le moins d’inconséquence dans la fourniture de matériels à usage militaire à des dictatures dont on connait le peu de cas qu'elles font de la vie humaine.

Les laboratoire P4 et P5 sont notoirement utilisés pour faire de l’ingénierie pour la guerre bactériologique et virale. Quant à la question de créer des virus en laboratoire, bien entendu non, on ne les crée pas ! Mais on sait parfaitement aujourd'hui les faire muter et les combiner avec d'autres pour les rendre encore plus pathogènes... D’autant que la Chine est historiquement le réservoir naturel des virus les plus pathogènes du monde, que la Peste Bubonique du XIVe comme la Grippe Espagnole de 1918 ont pour origine l'Empire du Milieu. Enfin, que la pharmacopée mondiale trouve sa source dans ce pays dantesque n'est évidemment pas le fruit du hasard compte tenu des maladies qui circulent depuis l'aube des temps humains sur ce territoire à la taille continentale.

Bon on s'en fout des origines de cette maladie après tout (très vraisemblablement des laboratoires chinois spécialisés dans la guerre bactériologique et virale, en lien avec la France d'ailleurs !). Mais ce qui est ironiquement tragique c'est que c'était sans doute pour se faire un peu plus de fric de la part d'oligarques français, dont le propre mari d'Agnès Buzyn, jouant aux apprentis sorciers en faisant du business lucratif avec la Chine, risquant de provoquer une crise financière majeure qui va faire perdre des milliers de milliards à ces mêmes oligarques dans le court terme. Dans le long terme c'est encore le peuple qui va payer la crise.
Évidemment il ne faut pas croire un mot du discours de Macron, quand il dit qu'il en tirera toutes les conséquences sur le système (sous-entendue, une critique sévère de la mondialisation). Le système s'en remettra sans doute encore une fois, car le capitalisme comme les virus, sait muter et innover pour ne pas disparaître (c'est là son génie !), et Macron ne le remettra jamais en cause d'un iota, jamais ! Il fera payer comme d'habitude aux classes moyennes et aux plus pauvres les pots cassés, et ils seront bien cassés cette fois-ci ! Alors l'addition sera très salée. Pendant ce temps-là certains milliardaires vont même s'enrichir avec le commerce en ligne comme Amazon, et profiter de la crise.
Comme en 2008, cette crise ne profitant qu'aux très riches (qui sont décisionnaires et manipulent le vote des électeurs et les choix des gouvernants) pour s'enrichir encore plus, permettra des restructurations drastiques et des réformes contre le peuple, en réalité une purge pour ce dernier ! 
Ça a toujours été comme ça depuis 1929 et sans doute bien avant, depuis l'élaboration théorique d’un tel système par Mandeville et Adam Smith, qui ne se doutaient sans doute pas ayant une telle postérité en faisant triompher le machiavélisme et la cupidité dans le domaine économique, et ce n'est pas prêt de changer...

Après il est probable qu'il ne s'agisse que d'un simple accident de laboratoire, sans aucune intentionnalité malfaisante ! L’intentionnalité malfaisante n’est pas chez Macron ou Buzyn, elle n’est même pas chez les prédateurs économiques qui dirigent le monde, elle est dans l’essence de la technique qui a sa propre intentionnalité. Et cette intentionnalité est d’essence totalitaire.

Le nihilisme n'est pas seulement dans l'œuvre métaphysique des philosophes comme le dénonce Nietzsche dans sa critique des arrières-mondes, mais aussi dans la volonté de puissance de nos contemporains et dans la marchandisation du monde, que met en lumière Heidegger. Ses errements nazis, dont on voudrait faire que le fondement soit une métaphysique antisémite pour la discréditer de A à Z, ont été sans doute largement surévalués par ses détracteurs pour le condamner auprès du grand public, en faisant l'amalgame entre l'œuvre singulière du philosophe et l’idéologie nazie. Qu’il ait été nazi ne fait aucun doute, pour autant ne faut-il pas essayer de sauver l’œuvre du plus grand philosophe du XXème siècle ? Comme pour Polanski c'est l'amalgame qui est désastreux. Mais comment penser l'essence de la Technique sans Heidegger ? Comment critiquer la mondialisation et la marchandisation du monde sans Heidegger ? L'œuvre de Polanski malheureusement a dévié de sa trajectoire initiale et ne consiste plus qu'à assurer la défense dérisoire et égoïste de son auteur, il me semble…

Ce n’est pas d’être juif que l’on accuse Polanski, il fait un contresens sans doute volontaire pour assurer sa défense, mais d’être un homme blanc qui a profité de son pouvoir, de son argent et de sa réputation pour abuser des petites filles ; et même lorsqu’on est juif on peut s’en émouvoir !

Pour finir je suis un plouc aux fins fonds de sa campagne. C'est un choix de vie. Je déteste la boboïtude artificielle de ma mère par exemple. À propos savez-vous d'où vient le terme "plouc" ? De ma région ! Le forum du magazine Causeur globalement est fréquenté par des Juifs de droite nostalgiques des années 80 et de leur hégémonie culturelle exclusive sur la société française sans rivalité musulmane et qui n'acceptent pas que cette situation fût forcément provisoire et contingente, et tous ceux qui sont dans leur sillage, quelquefois par opportunisme. Je sais très bien à quoi m'y attendre... Le point d'accord que j'ai avec eux est l'inquiétude que suscite chez moi aussi la montée de l'hégémonie musulmane (qui est aussi politique par définition, puisque les musulmans mélangent toujours la politique avec la foi), trouvant finalement plus confortable et éclairée, moins barbare, l'hégémonie culturelle juive, bien qu'elle ne soit pas elle aussi totalement inoffensive, dénuée d'arrière-pensées et de vieux comptes à régler avec l'Occident chrétien.



samedi 14 mars 2020

Le discours insignifiant de Macron



La fin du discours de Macron en hommage à l’esprit de solidarité et d’entraide qui caractérise notre contrat social sonnait un peu Conseil National de la Résistance. Foin de la start-up nation et des premiers de cordée ! Quand souffle la tempête, c’est le peuple qu’il faut retrouver et il faut reconnaître que ce discours visait à aller le chercher. Le problème c’est que ce coup-là Emmanuel Macron l’a fait trop de fois, séduisant avec les mots pour gifler derrière avec les actes.

Je déteste être manipulé, et encore moins par des pervers narcissiques destructeurs, comme le sont tant de nos contemporains insignifiants (comme Macron) et surtout la caste des milliardaires qui fait la pluie et le beau temps en matière économique, donc politique, désormais soumise à l'économie. Et je ne crois pas à la réalité de la théorie du ruissellement. Cerise sur le gâteau : notre époque est totalement stérile d'un point de vue spirituel et artistique, l'art contemporain (dont mon demi-frère est le fidèle représentant stérile et vain pour avoir le statut "envié" d'artiste, et est sans doute attaché à sa seule image comme son prore père c'est-à-dire le mien aussi !) c'est de la daube ! Les classes moyennes des pays occidentaux voient leur niveau de vie fondre depuis les années 70.

Je ne crois qu'aux logiques de solidarité et de coopération entre les Hommes, pas aux logiques de sélection et de compétition mortifères qui reposent sur l'individualisme et l'égoïsme. "L'Homme par qui le désert croît" disait Nietzsche. Sans coopération et solidarité il n'y a plus de joie de vivre, la joie de vivre en France est un phénomène contingent qui a duré des origines de la France jusqu'à la fin des années 70. Depuis nous vivons dans l'enfer de la mondialisation, dans un vaste camp de concentration à ciel ouvert, avec la seule logique de l’argent, de la spéculation et de la valeur d’échange au détriment de l’usage, du patrimoine et des paysages...

À propose de Nietzsche, Le nihilisme n'est pas seulement dans l'œuvre métaphysique des philosophes comme le dénonce Nietzsche dans sa critique des arrières-mondes, mais aussi dans la volonté de puissance de nos contemporains et dans la marchandisation du monde, que met en lumière Heidegger. Ses errements nazis ont été sans doute largement surévalués par ses détracteurs pour le discréditer auprès du grand public, en faisant l'amalgame entre l'œuvre singulière du philosophe et l’idéologie nazie. Comme pour Polanski c'est l'amalgame qui est désastreux. Mais comment penser l'essence de la Technique sans Heidegger ? Comment critiquer la mondialisation et la marchandisation du monde sans Heidegger ? L'œuvre de Polanski malheureusement a dévié de sa trajectoire initiale et ne consiste plus qu'à assurer la défense de son auteur, il me semble…

vendredi 13 mars 2020

Le grand plongeon ?



« Les blancs détruisent l’Amazonie parce qu’ils ne savent pas rêver. » (Davi Kopenawa)

Le grand plongeon...

Une fois la crise passée, on reprendra les bons réflexes : zéro solidarité, comme après 2008.

On fera la "morale" au peuple, lui demandant des sacrifices pour renflouer les banques, éventuellement avec son épargne, et enrichir exponentiellement les "premiers de cordée" milliardaires, in fine par l'exploitation des travailleurs en son sein, condamnés à devenir de plus en plus pauvres. Tout cela au nom d'un système néolibéral qui depuis 40 ans fait tant de mal à l'humanité et à l'environnement, mais dont les jalons ont été posés il y a 300 ans par Mandeville et Adam Smith.

La "morale" paradoxale dont il s'agit et qui exige désormais le sacrifice du peuple pour l'enrichissement économique d'une infime minorité, c'est celle des plus pervers, des pires d'entre nous, c'est-à-dire des prédateurs et des toxiques. Les premiers penseurs libéraux en soutenant idéologiquement cette classe de prédateurs pour faire vivre l'économie, pensaient enrichir la société en transformant le mal en bien : "vice privé, vertu publique". Ce n’était pas un immoralisme d’inspiration sadienne postulant que le mal est préférable au bien, mais un pharmakon décrétant que le mal a des vertus thérapeutiques sur l’ensemble d’une société, surtout au niveau économique, et qu’il peut faire du bien à la collectivité.

Tout ceci partait d'un bon sentiment : en finir avec la névrose et les guerres que suscitaient les religions avec leur morale dogmatique, source de bien des maladies de l'âme que Mandeville se proposait de soigner tel un psy, 200 ans avant l'invention de la psychanalyse par Freud.

Il faut croire que le remède était peut-être pire que le mal.

Effectivement nous vivons avec l’héritage laissé par la génération des baby-boomers qui a pleinement intégré puis diffusé les valeurs libérales à l’ensemble du monde : la mondialisation, tant économique que touristique ; après être passée par une très courte acmé idéaliste et collectiviste. Avec leur égoïsme, leur individualisme, leur rejet des valeurs traditionnelles, leur liberté sexuelle et pour beaucoup leur pédophilie, les baby-boomers avec leur appétit insatiable de jouissance et leur cynisme, ont détruit l'héritage matériel et même spirituel d’une civilisation, ainsi que la jeunesse de France, d'Europe, et même globalement du monde occidental dans ce qu'elle avait de pur et de désintéressé, et exploité sans vergogne le reste du monde et sa nature tant au niveau des ressources que touristiquement, dont l’Amazonie en voie de disparition alors qu’elle est le poumon du monde. Seul le monde asiatique s’est adapté et pourrait bien en ressortir vainqueur.

Même en France, il n’y a pas si longtemps, il existait des peuples magnifiques, riches d’un savoir complexe, d’une langue, et d’une expérience qui leur ont permis d’élaborer une culture, un ensemble de rites et de savoir-faire opérants. C’est cette pluralité source d’inspiration de bien des grands auteurs, notamment Victor Hugo, aujourd’hui disparue, en 230 ans de processus républicain et en 40 ans de néolibéralisme forcené, qui faisait la richesse de la nation et de sa culture et que l’on voudrait aujourd’hui remplacer par un métissage forcé de la population.

Le virus c'est nous avec notre libéral-libertarisme qui est un individualisme égoïste d’inspiration largement freudienne et libertaire, stérile sans aucun héritage possible, tant au niveau matériel que des valeurs. Mais alors que la génération des baby-boomers semble avoir eu le choix et a choisi le vice en vieillissant alors qu'elle était globalement idéaliste dans sa jeunesse, nous n'avons plus d'autre choix que de faire se pérenniser un système mortifère, avec en toile de fond un effondrement généralisé du système que tous redoutent intuitivement et que personnellement je souhaite, bien évidemment en espérant une apocalypse salvatrice !

Greta Thunberg, jeune fille autiste et touchante, mais qui semble être la tête de Turc préférée des lecteurs de Causeur qui n'ont globalement aucun esprit de compassion et beaucoup de cynisme ! Le système rend heureux surtout les imbéciles, d'où l'expression d'imbécile heureux ! Tous ceux qui expriment encore une pseudo "joie de vivre", sont des hypocrites et des simulateurs cyniques qui profitent du système reposant sur la marchandisation généralisée du monde ; bref ce sont des prostituées sensibles à leur seule image, tout comme le sont mon propre père et ma propre mère, qui me refusent même le droit de m'exprimer sur un blog où je ne fais que livrer mon ressenti avec le plus de sincérité possible.

Le système s'en remettra sans doute, mais elle fera payer comme d'habitude aux classes moyennes et aux plus pauvres les pots cassés, et ils seront bien cassés cette fois-ci, alors l'addition sera très lourde. Mais certains milliardaires vont s'enrichir avec le commerce en ligne, comme Amazon, et profiter de la crise. Comme en 2008, cette crise permettra des "restructurations", en réalité une purge, qui une fois de plus ne profitera qu'aux très riches qui sont décisionnaires et manipulent le vote des électeurs et les gouvernements.

Je déteste être manipulé, et encore moins par des pervers narcissiques destructeurs, comme le sont tant de nos contemporains insignifiants (comme Macron ou mon père) et surtout la caste des milliardaires qui fait la pluie et le beau temps en matière économique, donc politique, désormais soumise à l'économie. Et je ne crois pas à la réalité de la théorie du ruissellement. Cerise sur le gâteau : notre époque est totalement stérile d'un point de vue spirituel et artistique, l'art contemporain (dont mon demi-frère est le fidèle représentant stérile et vain pour avoir le statut "envié" d'artiste, et est sans doute attaché à sa seule image comme son prore père) c'est de la daube ! Les classes moyennes des pays occidentaux voient leur niveau de vie fondre depuis les années 70.
Je ne crois qu'aux logiques de solidarité et de coopération entre les Hommes, pas aux logiques de sélection et de compétition mortifères qui reposent sur l'individualisme et l'égoïsme. "L'Homme par qui le désert croît" disait Nietzsche.











dimanche 8 mars 2020

Florence Foresti est-elle antisémite ?



Moi : « Il est évident que le souvenir de Shoah confère un sentiment d’impunité morale à certains. Je pense que Florence Foresti a plutôt attaqué ce sentiment d’impunité chez certains hommes blancs que la communauté juive en général. Pour ce qui est de Polanski je crois que ce qui lui a fait commettre ses crimes mais aussi ses œuvres, est un rapport traumatique à la réalité qui découle directement des persécutions que lui et sa famille ont subi dans le ghetto de Cracovie, et non pas d’un sentiment d’impunité.
Ce sentiment d’impunité est d’ailleurs ultérieur aux années 70 et s’est construit chez certains à partir du milieu des années 80. Il peut s’appliquer à des personnalités comme DSK, Bruel ou Weinstein qui ont développé un genre de mégalomanie qui reflète un sentiment de toute puissance de l’enfant, en rapport à l’imprescriptibilité du crime de la Shoah, mais pas à Polanski (c’est seulement après qu'il s'est reconstruit filmographiquement en mettant en avant son innocence ontologique).
Le crime de la Shoah qui implique ni oubli ni pardon renvoie au schéma suivant : puisque tous les autres hommes sans exception sont coupables, je ne peux qu’être innocent comme Dreyfus ; par conséquent tous les crimes dont je pourrais me rendre coupable sont excusables, prescriptibles, éphémères et relatifs, ils n'attentent pas à ma pureté car ils n’ont aucune commune mesure avec celui de la Shoah qui est impardonnable, imprescriptible, intemporel, éternel et absolu. Tout le monde sait ou sent intuitivement que l'appartenance à l'identité juive vous confère un statut de victime intouchable, que jalousent et avec lequel tentent de rivaliser toutes les minorités opprimées au fil des siècles par l'homme blanc, notamment aujourd'hui la communauté musulmane en France. C'est pour cela que je préfère dire que le souvenir de la Shoah n'appartient à personne, comme je l'ai expliqué dans un article précédent, car sinon il pourrait aboutir à de nouvelles formes de dogmatisme, d'intolérance et de mépris envers les autres Hommes. 
Les femmes qui sont généralement plus sensibles à l'image que les hommes, surtout dans le domaine de la sexualité, pourraient jouer le rôle de juge arbitre dans le conflit que pourraient se livrer les différentes communautés antagonistes en France, chacune essayant de se mettre dans la posture victimaire pour essayer d'en retirer les fruits dans la conquête du pouvoir grâce aux femmes.

L'art n'est peut-être pas à regarder avec les lunettes de l'idéologie, quelle qu'elle soit. Les deux films J'accuse et Les misérables, ont tous deux des qualités artistiques intéressantes par-delà les dérives excessives de leurs deux auteurs respectifs, que l'on peut toujours renvoyer dos à dos sur le plan de la morale (d'ailleurs Polanski ne serait pas seulement coupable d'un viol sodomite sur une petite fille, mais d'une douzaine). Or précisément la morale n'a rien à faire dans le domaine de la pulsion du désir, dont relève la sexualité mais aussi l'art. Leurs pulsions relèvent sans doute du droit pénal, mais ils se sont rachetés par leurs créations. En les récompensant tous les deux à égalité de leur volonté de rédemption par l'art, l'Académie des Césars n'a finalement pas si mal agi. Ce sont effectivement deux camps idéologiques et antagonistes se foutant totalement de l'acte de création artistique qui s'affrontent à travers leurs partisans, qui préfèrent maudire la récompense indue que l'on a attribué à ce qu'ils exècrent plutôt que de se réjouir du sacre de leur champion. »

Joseph : « On se fout du cinéma Erwan, vous n’avez pas encore compris ça ? Remballez, ce n’est pas le sujet. »

G. : « Racheter du droit pénal par leurs créations…? Ouh là là, Hitler s'est-il racheté par le spectacle grandiose de la seconde guerre mondiale, Néron par celui de l'incendie de Rome ? Robespierre par la pureté de ses intentions ? Staline par la noblesse de ses buts ? Il y a des conneries qu'il vaut mieux éviter, quand même. Le droit pénal, construction vénérable et patiente, prévoit la prescription, pour que l'on ne juge pas les actes d'avant-hier avec la jurisprudence d'aujourd'hui. Tenons-nous en à cette bouée de sauvetage… »

Moi : « C'est bien ce que je vous reproche Joseph. Il y a bien plus à comprendre dans l'observation d'une œuvre d'art et donc dans la contemplation, que dans le délire partisan. S'interdire de contempler Les misérable ou J'accuse par dogmatisme idéologique constitue un appauvrissement spirituel, source de conflit et d'intolérance. D’ailleurs je crois que l’on peut comprendre le traumatisme qu’a subi Polanski et lui a fait commettre ses crimes, à travers sa filmographie des années 70 et 80. »

Joseph : « Vous tombez mal avec moi Erwan, parce que perso, je m'en bats les couilles de tout ça, du cinéma, des actrices et des Césars, que ça me donnerait une idée de l'infini si je ne l'avais pas déjà... »

Moi : « D'ailleurs toute cette histoire de récompenses est totalement absurde. La reconnaissance pour un artiste c'est la cerise sur le gâteau, mais en réalité une authentique œuvre d'art se suffit à elle-même, elle n'a pas besoin de récompense. Ce sont les médiocres qui recherchent les récompenses à tout prix, et qui sont prêts à se soumettre à une autorité, celle des puissants, des décisionnaires, des prédateurs en réalité, pour ça ! On peut d'ailleurs être un très bon artiste et avoir une âme de médiocre qui recherche les honneurs, ce n'est pas incompatible. Mais avec le temps, tout ce qu'il reste c'est l'œuvre. C'est dans cent ans que l'on pourra réellement juger de l'intemporalité éventuelle de ces deux œuvres.

La politique n'a rien à voir avec l'art, un Homme politique doit être machiavélique, ne rien dire de ses intentions réelles, donc mentir constamment. Il n'y a rien à contempler dans la guerre partisane et idéologique qu'ils se livrent, il y a juste matière à dérision (Coluche et Charlie l'avaient bien compris). Il est de notoriété publique que Néron et Hitler se prenaient pour de grands artistes alors qu'ils n'étaient que des politiciens mégalomanes médiocres sur le plan artistique. Ils ont donc pu commettre des crimes à grande échelle sans qu'aucune œuvre ne puisse évidemment les justifier ou même les atténuer. Hitler aurait peut-être pu s'épanouir dans l'art en sublimant ses pulsions criminelles, mais l'on dit que c'est un Juif (rumeur ou réalité ?) qui lui interdit l'accès à l'école des beaux-arts de Vienne (ironie tragique de l'Histoire !), sans d'ailleurs que cela ait un véritable lien avec son antisémitisme viscéral. Il aurait évidemment mieux valu qu'il devienne un artiste-peintre sans doute médiocre, ne laissant aucune œuvre derrière lui comme l'immense majorité des "artistes", plutôt qu'il se lance dans la politique. »

G. : « Quant aux agissements anciens des vieillards de 86 ans, il faut les juger selon les règles de tout temps, mais pas selon les codes d'aujourd'hui. Si vous voulez juger selon les codes, plutôt que selon les droits écrits (attitude que je conteste au fond, d'ailleurs), il faut juger avec les codes d'hier, que nombre de jeunes péronnelles comme cette Haenel ignorent totalement. In fine, juger selon les codes plutôt que les droits écrits conduit tout droit à l'injustice et c'est exactement pour cela que le droit écrit comporte la notion de prescription. Mais bon, les péronnelles ne savent rien. Comment sauraient-elles cela ? »

M. : « Cela étant, le Code pénal des Etats-Unis (même s'il ne s'appelle pas ainsi), ou de tel Etat américain, faisait déjà du viol d'une mineure (ou pas) un crime, à l'époque "antédiluvienne" des faits.
La prescription des crimes et délits n'a rien à voir avec le motif que vous invoquez, et les faits reprochés à Polanski aux Etats-Unis ne sont pas prescrits. »

Moi : « Est-ce que cela veut dire que dans les codes d'hier, le viol et la sodomisation d’une fillette étaient tolérés ? Ce qui expliquerait la notion de prescription pour un crime qui n'en était même pas un à l'époque, tant la société dans les années 70 était permissive et ressemblait à une joyeuse partouze généralisée ?

Aujourd'hui la société en réalité beaucoup plus hypocrite, mais avec de l'argent les puissants peuvent toujours assouvir leurs pulsions pédophiles en toute impunité dans des pays étrangers.

Même si c'est vrai que comme Gabriel Matzneff, le tout-Paris des années 70 défendait le sexe entre adultes et enfants.

L’écrivain se vantait de son goût pour la pédophilie. Il était soutenu par de nombreux intellectuels, qui ne concevaient pas la souffrance des victimes.

Matzneff milite pour que la pédophilie soit décriminalisée. En 1977, il rédige un texte que le Tout-Paris cosigne, mais il n’est écrit nulle part dans la tribune qu’il en est l’auteur. Parmi les 69 signataires, on trouve Louis Aragon, le sémiologue Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, le cinéaste Patrice Chéreau, le philosophe Gilles Deleuze, André Glucksmann, l’écrivaine Catherine Millet.

On voit bien ici la logique de ces demandes qui s’inscrit dans une libération sexuelle totale, faisant des enfants des êtres qui devraient bénéficier des mêmes droits que les adultes, comme celui de faire l’amour. À l’époque, l’idée de leur non-consentement éventuel est écartée. Dans les années 1970, le droit définissait strictement la pédophilie, et les mœurs post-68 voulaient qu’interdire le sexe avec les enfants soit une énième interdiction à abattre. 

Deux ans plus tard, Libération publie une lettre de soutien à un homme accusé de pédophilie pour avoir vécu avec des jeunes filles de 6 à 12 ans chez lui. 63 personnes ont signé ce texte, dans lequel on peut lire cet extrait au sujet des petites filles concernées: “[leur]air épanoui montre aux yeux de tous, y compris de leurs parents, le bonheur qu’elles trouvent avec lui”.

Seulement voilà, le droit est resté le droit, et il a toujours défini la pédophilie, des années 70 à aujourd'hui, avec plus ou moins la même constance. Heureusement qu'il soit resté ce garde-fou pour s'opposer aux dérives fumeuses d'intellectuels sans doute imbibés de Haschich ou d'autre chose, lorsqu'ils avaient leurs pulsions pédophiles. Et les mœurs post-68 n'ont véritablement duré en France que de 1968 à 1983 environ, ce qu'on appelle avec le recul nostalgique : "la parenthèse enchantée" (mais pas pour tous !)

Cela dit, la question mérite d'être posée : l'expérience méritait-elle d'être tentée jusqu'au bout ou faut-il mettre une limite à l'instinct de destruction des adultes lorsqu'il s'exerce sur des enfants ? Il y a des époques où la pédophilie était tolérée et je ne sais pas vraiment si les enfants s'en sortaient bien ou mal ? Peut-être cela serait-il possible dans une société beaucoup moins destructrice que la nôtre, comme la Grèce antique ? Ou une communauté à l'abri du besoin et de la violence ? »

Vincent : « "Je me demande parfois si l’on prend bien la mesure de ce dont nous sommes témoins. Ainsi, ce 28 février, la présentatrice des Césars, Florence Foresti, dans le plus pur style polémique et raciste de l’extrême droite – celui où le nom d’un individu se trouve réduit à un sobriquet alors que sont mis en avant, pour la vindicte, ses particularismes physiques – aura rebaptisé Roman Polanski, « Roro » et « Popol ». Que s’est-il passé pour qu’en 2020 un survivant du ghetto de Cracovie se trouve désigné par « Atchoum », l’un des nains de Blanche neige devant une salle hilare ? Comment une salle peut-elle rester souriante lorsque le nom d’un individu - dont la mère a été gazée à Auschwitz, et le père déporté à Mauthausen, là où les prisonniers spoliés de leur nom se trouvaient réduits à un matricule tatoué sur le bras - n’a plus le droit d’être prononcé, juste déformé et vilifié. Surtout, de quelles autres sauvageries augure cette pathétique soirée des Césars ?" a dit Samuel Blumenfeld
Bon, là, est-ce que ça n'irait pas un tout petit peu trop loin, quand même? Faire de Foresti et de Daroussin les nouveaux chantres de l'extrême droite, voire des émules d'Himmler, y'a comme un couac, non? »

G. : « Tu vois bien pourquoi Popol. Il s'en est beaucoup servi auprès de très jeunes filles…
Mais que vient faire l'extrême droite là-dedans. La gauche s'est toujours suffit à elle-même quant à l'antisémitisme. »

Vincent : « Je suis d'accord avec vous mais c'est Blumenfeld qui se croit obligé de faire de Foresti ou de Daroussin des clones de l'extrême droite, refusant sans doute de voir l'antisémitisme de gauche.
Cela dit, je ne pense pas une seule seconde que Daroussin ou Foresti soient antisémites d'où mon appréciation sur la caractère quelque peu outré - et peut-être même pas très digne - de cette critique de Blumenfeld. »

Moi : « Ce n'est pas parce que l'on a été la victime d'un crime que l'on doit répéter ce crime sur des personnes plus fragiles que soi, c'est-à-dire des fillettes… même si cela peut aider à comprendre l’origine de la pulsion de Polanski. Sinon on se met au même niveau que ses bourreaux. Il n'y a en réalité que l'art qui puisse un peu racheter la conduite déviante de Polanski, à travers lequel on puisse un peu le pardonner. Au contraire le motif de la Shoah le condamne en réalité une deuxième fois ; d'avoir non seulement commis des viols sur des fillettes, mais ce qui est encore plus blâmable : de s'être rabaissé au niveau de ses bourreaux. »

Vincent : « Selon moi, l'art ne rachète rien pas plus qu'il n’absout. Je lis Matzneff et Céline, je regarde les toiles de Gauguin ou du Caravage mais leurs œuvres ne rachètent en rien ce qu'ils ont commis.
D'autre part, la comparaison entre le crime de Polanski et celui des nazis me semble absolument manquer de la moindre mesure.
Cela n'absout rien non plus, mais je vous rappelle quand même que sa victime lui a pardonné. »

R. : « Il y a eu d'autres accusations contre lui pas seulement Samantha Geimer, la femme qui avait 13 ans à l'époque. »

Moi : « Il peut absoudre Vincent, dans la mesure où l’art peut avoir des vertus thérapeutiques pour le spectateur, et peut réparer des blessures d’enfance. Comme des abus sexuels. Il s'agit d'une douzaine de fillettes violées et sodomisées qui auraient été victimes de Polanski. Samantha Geimer a effectivement touché un très gros chèque pour acheter sa mansuétude (plus de 500 000 $ quand même !), mais elle doit être bousillée de l'intérieur. L'argent peut-il tout acheter même le pardon ? Les descendants des Juifs victimes de la Shoah accepteraient-ils de toucher un très gros chèque de la part de l'État allemand pour acheter leur mansuétude ? »

Vincent : « Non, pas que je sache. Les autres plaignantes avaient toutes la majorité sexuelle, il me semble. Quant au chèque, c'est une réparation civile qui n'oblige pas au pardon.

Le 14 mai 2010, l'actrice britannique Charlotte Lewis l'accuse d'avoir abusé d'elle en la forçant à avoir une relation sexuelle avec lui lorsqu'elle avait 16 ans, en 1983. Trois ans après les faits allégués, Charlotte Lewis a tourné dans le film de Polanski Pirates. Me Georges Kiejman, l'un des avocats de Polanski, menace alors de poursuivre Lewis en justice pour ses accusations. La presse interroge la crédibilité de l'actrice, cette dernière ayant reconnu dans un entretien publié en 1999 par le tabloïd britannique News of the World s'être adonnée à la prostitution dès l'âge de quatorze ans et déclaré avoir voulu être la maîtresse de Polanski. Lewis démentira ensuite avoir tenu ces propos en indiquant qu'elle en reste aux déclarations faites à la police. Questionné par Paris Match, le réalisateur répond que l'accusation de Lewis est un « mensonge odieux » et que l'actrice a donné plusieurs entretiens à la presse après le tournage de Pirates ! dans lesquels elle lui rend hommage.

Le 15 août 2017, une femme identifiée sous le nom de « Robin M. » l'accuse de l'avoir agressée sexuellement en 1973, alors qu'elle avait 16 ans. L'avocat du cinéaste, Me Harland Braun, déclare avoir rapporté les accusations à son client, qui lui a répondu qu’il ne savait pas « de quoi il s’agissait », et dénonce « une tentative d’influencer le juge Gordon », chargé du dossier de 1977 que Roman Polanski tente une nouvelle fois de clore.

Le 3 octobre 2017, une ancienne actrice allemande, Renate Langer, dépose une plainte en Suisse et affirme avoir été violée par le réalisateur dans sa maison de Gstaad alors qu'elle avait 15 ans ; un mois plus tard, il l'aurait appelée pour s'excuser, lui offrant également un rôle, qu'elle accepte, dans son film Quoi ?. La police suisse annonce alors ouvrir une enquête avant de déclarer prescrites les accusations.

Le 20 octobre 2017, Marianne Barnard, une artiste américaine, affirme dans un entretien avec le tabloïd britannique The Sun avoir été abusée par Roman Polanski en 1975 alors qu'elle avait dix ans, lors d'une séance photo. Les faits qu'elle mentionne se seraient produits sur une plage de Malibu où elle avait été amenée par sa mère, qu'elle soupçonne d'avoir arrangé la rencontre. Dans une série de messages postés sur son compte Twitter, Barnard décrit Polanski comme étant un « disciple de Satan ». Polanski dénonce une accusation sans fondement.

En novembre 2019, Valentine Monnier, une photographe française, accuse le cinéaste de l'avoir violée et frappée en 1975, alors qu'elle était âgée de 18 ans. Les faits se seraient déroulés dans le chalet du cinéaste à Gstaad, en Suisse. Valentine Monnier, qui fut mannequin et actrice dans quelques films, n’a pas déposé plainte. Elle explique que c'est en raison de la sortie au cinéma du film J'accuse de Polanski, le 13 novembre 2019, qu'elle a pris la décision de parler et que le témoignage de l’actrice Adèle Haenel, rendu public le 3 novembre, lui a donné « les dernières forces nécessaires ». Polanski dénonce une « histoire aberrante » et dit n'avoir « évidemment aucun souvenir de ce qu'elle raconte, puisque c'est faux ».

On est quand même très loin des crimes nazis et des chambres à gaz, non ? »

R. : « On ne peut pas comparer les plaintes contre lui à la solution finale c'est évident. Pour autant il n'apparaît pas sous un jour bien sympathique. »

Moi : « Parmi les 12 victimes, 5 ont décidé de rester anonymes. Deux d’entre elles avaient 9 ans lorsqu’elles ont été abusées, tandis que les trois autres avaient 10, 12 et 16 ans. Mais la liste des victimes continue : Marianne Barnard, 10 ans, Samantha, 13 ans, Renate Langer, 15 ans, Charlotte Lewis, 16 ans, Robin, 16 ans, Valentine, 18 ans et Mallory Millett, 29 ans.

Pourtant, Polanski continue de nier les faits en toute impunité : « Les activistes agitent le chiffre de 12 femmes que j’aurais agressées il y a un demi-siècle ; ces fantasmes d’esprits malsains sont désormais traités comme des faits avérés. Un mensonge répété 1000 fois devient une vérité. »

Malheureusement, les victimes de violences pédophiles se comptent par millions et par millions dans le monde. Face à cela, les activistes féministes n'ont peut-être pas d’autre choix que de s'organiser indépendamment de l’État et de ses institutions, qui légitiment et perpétuent ces violences.

Je suis un homme qui a été victime lorsqu’il était enfant de violences physiques, et notamment sexuelles dans les années 70, je ne m'en remets toujours pas et j’ai honte, donc je cautionne les activistes féministes lorsqu'elles s'attaquent au tabou de la pédophilie. Pour ce qui est du harcèlement sexuel à l'égard des femmes en général c'est un autre problème, car souvent elles instrumentalisent leur sexe dans des logiques de pouvoir et de domination masculines, pour parvenir à leurs fins. Donc c'est plus compliqué. Les enfants c'est l'innocence, on ne doit pas y toucher, les femmes c'est différent car elles ne sont pas innocentes du tout, même si elles demeurent moins coupables ontologiquement que les hommes. »

Jenny : « Les activistes féministes ne dénoncent que Polanski, (elles se taisent sur les viols sur mineur de Londres, n'ont pas défendu une jeune fille menacée de mort comme Mila...) Le fait est que la France n'extrade pas les ressortissants français et accepte des réfugiés politiques qui pour certains, pas tous, ont commis des crimes dans le pays d'origine. En France Polanski n'a pas commis de crime, donc il est libre de travailler et si ce qu'il produit est bon, alors il peut être récompensé, on peut trouver que cela n'est pas juste. Je suis horrifiée par les crimes qu'il a commis mais c'est la loi, ou alors il faut changer la loi et renvoyer tous les criminels chez eux, et même l'idéologie de gauche se refuse à cela, c'est antagonique. »

R. : « Que cette mouvance néo-féministe radicalisée ait la dénonciation sélective en refusant de prendre en considérations les femmes victimes de violence sexuelle émanant de minorités ethniques c'est une réalité géante pour cette mouvance qui pratique le 2 poids, 2 mesure. Pour autant rappeler à l'occasion de la remise des Césars que Polanski n'est pas un homme honorable c'était nécessaire. »

Jenny : « Comparé aux autres bouzes présentées aux césars et connaissant quelque peu la filmographie de Polanski, je pense qu'il doit sortir du lot, maintenant je pense que les juges ont voulu être impartiaux et ne pas considérer l'homme mais l'œuvre, et franchement vu le lynchage des féministes en meute, beaucoup aussi ont de la sympathie pour Polanski malgré son crime, homme seul contre tous, elles produisent l'effet inverse car il devient alors victime. »

Vincent : « Même en admettant la réalité des témoignages et en écartant leur caractère plus ou moins crédible ou avéré, convenez Erwan que nous sommes encore très loin des crimes des nazis… »

Moi : « C'est parce que vous ne pouvez pas vous mettre dans la peau d'un enfant abusé sexuellement par un adulte que vous pensez ça. Mais moi je peux m'y mettre car je l'ai vécu. J'ai plus de 50 ans, et mon existence n'est pas rose tous les jours, j'en porte les stigmates à vie. C'est en réalité une double peine : avoir été victime et devoir se taire en subissant la réprobation de la société. C'est donc en même temps être victime, subir la honte de s'être laissé faire par un adulte qui a abusé de sa puissance quand on était un être innocent et cerise sur le gâteau, de devoir se taire ! Mais qu'y pouvais-je ? Mon père a porté plainte trois fois contre moi, car j'ai osé rompre le silence, et la justice semble lui donner raison : car elle prescrit ses crimes et que je suis jugé pour diffamation. Au final la justice le considère comme la victime de mes propos qui ne font que dévoiler des faits réels. Vous appelez ça la justice ? »

Patrick : « Cela pose effectivement problème. S'il y a prescription et que la justice ne peut rien pour vous, elle pourrait au moins ne pas se retourner contre vous alors que vous êtes victime.
Mais avec une justice à la "Mur des Cons", on peut s'attendre à tout ! »

Vincent : « Non Erwan je ne peux pas me mettre dans votre peau. Mais, malgré tout, je n'y vois rien de comparable avec les crimes nazis qui ont fait partir en fumée des millions d'hommes, de femmes et d'enfants. Tout ne se vaut pas. »

Moi : « Imaginez juste un prédateur cynique dans le monde enchanté des années 70. Imaginez un prédateur cynique pour qui le sexe est avant tout un moyen de domination et de destruction, un peu comme pour Sade. Bien loin de la vision enchantée, insouciante, et si peu choquante de Bertrand Blier dans Les valseuses. Je suis né en 1967 et le souvenir que je conserve des années 70 est qu'elles furent une période d'insouciance et d'innocence sexuelle. Par contre je suis persuadé que des pervers ont profité de cette époque pour assouvir notamment leurs pulsions pédophiles, et dans cette catégorie de pervers je place mon père (ce qui ne l'empêchait pas d'être également une brute violente !), pas mal de gens que mon père fréquentait... et Polanski !
Ce qui exonère un peu Polanski de sa faute, c'est sa faculté de sublimation qui le sauve psychiquement lui-même et aux yeux de ses amis comme Finkielkraut ; mais aucunement ses origines juives d’un point de vue moral, car en se rabaissant au niveau de ses bourreaux il n'en est que plus blâmable. Même si le passé très douloureux de Polanski peut aider à comprendre l’origine de sa pulsion de domination et de destruction de créatures innocentes.
Dans un contexte d'innocence sexuelle comme les années 70, on pouvait effectivement envisager l'initiation sexuelle d'enfants par des adultes, même si je la réprouve, et beaucoup l'ont fait dans la mouvance de Cohn Bendit ou de Matzneff, voire de Deleuze. Quant à Polanski, il n'était pas question d'innocence mais de violence selon le témoignage d'une de ses victimes présumées : "Il me frappa, me roua de coups jusqu'à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes", raconte l'ancienne mannequin Valentine Monnier.
C'est effectivement le triomphe du néolibéralisme à partir de 1983 qui aura signé l'arrêt de mort de cette période d'insouciance, et l'innocence sexuelle a ensuite été bafouée par des logiques typiquement masculines de pouvoir et de domination sur lesquelles de plus en plus de femmes revendiquant la stricte parité sexuelle ont tenté de se greffer par mimétisme, dans un contexte d'hyper-violence sociale et sociétale pour satisfaire les appétits démesurés des plus prédateurs d'entre nous : ce que nous appelons valeurs de la République et Liberté ; mais est en réalité libéralisme adam smithien. »