Est-ce que toute tentative de critique du système
capitaliste doit être assimilée à de l'antisémitisme ? Alors même qu'à
l'origine d'un tel système on trouve Bernard Mandeville et Adam Smith qui
n'avaient pas d'ascendance juive. Est-ce que toute critique du système
capitalisme et de ses dérives doit être assimilé à du complotisme ? Ce qui me
dérange avec la sensibilisation au complotisme, c'est que l'on en oublie qu'il
y a effectivement des complots (je ne pense pas que le néolibéralisme soit
transparent), étant au départ humains et qui dégénèrent dans la monstruosité en
raison du développement des technologies. Autrement dit, la nature humaine
complote c'est dans son essence et cela n'a rien de monstrueux, jusqu'à ce que
les très considérables progrès technologiques s'en mêlent. Est-ce qu'émettre
des hypothèses sur l'origine de cette maladie, autre que purement fortuite,
accidentelle et naturelle, est du complotisme ?
Pourquoi n'y aurait-il plus de complots alors que
depuis les origines de l'humanité l'Histoire est faite de complots avérés,
parce nous vivons en démocratie ? Parce que la nature d'un tel régime serait
incompatible avec la notion de complot ? Parce que nos dirigeant ne seraient
plus des puissants comme les aristocrates, mais des personnes humbles et
probes, juste des représentants du peuple au service de l'intérêt général ? Et
comme ils seraient au service de l'intérêt général et non de leur propre
intérêt comme des aristocrates ou des oligarques, il serait tout à fait
inconcevable qu'ils se livrent à des conflits d'intérêt entre personnes pouvant
mener à des complots les uns contre les autres, ou même contre le peuple. Qui
peut croire réellement à ces fadaises ? Même s’il faut toujours préférer
l'hypothèse de la connerie à celle du complot, car la connerie est courante
tandis que le complot exige un esprit rare. Autrement dit l'origine de la
maladie pourrait être liée à une action humaine dont les conséquences
catastrophiques n'auraient pas été mesurées.
Nous vivons dans une oligarchie où les
milliardaires sont les nouveaux aristocrates, libres et sont les premiers de
cordée que vante Macron, les dirigeants politiques sont à leur service. Alors
que le reste de la population est asservi et aliéné par la publicité, son
travail le plus souvent abrutissant, la police qui l'éborgne quand il
manifeste, et par son banquier ne lui permettant aucun écart de conduite. C'est
un monde pervers et toxique, tout le contraire de ce que la majorité des gens
pense ou feint de penser qu'il est : un monde démocratique au service des
citoyens et transparent.
Il n'y aura pas d'après meilleur que l'avant, et ce
sera même probablement pire. Je ne vois pas en quoi cette crise pourrait
remettre en question d'un iota notre anthropologie reposant sur le logiciel de
la destruction créatrice, libérale et perverse comme le montre la fuite des
bobos vers les campagnes. À moins d'un effondrement, d'une catastrophe au moins
équivalente à celle de la seconde guerre mondiale, qui avait permis
l'élaboration d'une protection sociale, d'un service public et d'un État
providence qui n'ont été réellement prioritaires et efficaces que pendant une
quarantaine d'années.
Depuis les années 80, la priorité est l'axiome du
néolibéralisme : croissance, baisse des dépenses publiques, innovation. Bref de
favoriser l'initiative individuelle au détriment de l'action publique et de
l'intérêt général, de ceux qui en ont les moyens et ne prennent en réalité
aucun risque au contraire de ce que l'on veut faire croire à l'opinion.
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