mardi 24 mars 2020

Tous des cons, sauf moi !


Le problème n'est pas que les gens soient cons, ou d'essayer de les pousser au suicide si l'on pense qu'ils le sont. Ils le sont, nous le sommes... à différents degrés ! Et mes parents y compris et a fortiori, puisqu'ils ont des circonstances aggravantes en étant des baby-boomers (génération qui avait globalement le choix et qui a choisi le vice inhérent de l'ultralibéralisme en vieillissant).

Le problème est qu'ils n'en ont pas conscience et qu'ils se croient intelligents, par narcissisme.

Si ce que je dis était faux, nous n'en serions pas à la situation dramatique où nous en sommes aujourd'hui par inconscience. Chacun pense avoir sa petite solution individuelle aux maux que suscite la mondialisation. En réalité le libéralisme à l'origine de la mondialisation a des racines tellement profondes qui remontent à Locke et Mandeville, qu'il faudrait déraciner l'arbre que constitue notre civilisation néolibérale pour combattre le mal. Or cet effondrement il semble que le capitalisme va s'en charger lui-même, sans même qu'il y ait besoin d'un appareil critique de nature socialiste et/ou marxiste pour le combattre.
Le problème qui se pose désormais est celui de la reconstruction après l'effondrement du capitalisme, qui arrivera tôt ou tard, victime de ses propres incohérences et de sa volonté de destruction. Il y a une volonté à l'œuvre dans la logique capitaliste : c'est notamment la destruction du vieux, de l'ancien, du traditionnel, pour le remplacer par du neuf ; ce qu’on appelle innovation. Les esthètes si il en existe encore, diraient la destruction du beau pour le remplacer par du laid. La principale victime du capitalisme c'est en réalité l'esprit, et à travers sa destruction progressive ce sont les Hommes en chair et en os qui ne se nourrissent pas que de matière, qui en souffrent, sauf les brutes ! À moins que les "brutes" n'aient été rendues telles que par l'absence d'esprit pour les nourrir.
Jusqu'ici tel un virus, le capitalisme a toujours su muter et se renouveler plus vite que tous ses éventuels ennemis pour ne pas disparaître. Mais il y a un moment où son aspect destructeur inhérent et intrinsèque, étouffera ses facultés d'innovation par asphyxie de l'esprit. Le problème qui reste entier est comment reconstruire un monde, étant de nature technoscientifique, sur d'autres bases que le capitalisme ? Peut-on raisonnablement rompre avec la nature de la civilisation d'origine occidentale, et donc avec la métaphysique de la subjectivité et de l'ego qui remonte à Descartes : Ego cogito, ergo sum ?

Deux étapes :  1) En finir avec une anthropologie de l'ego, où chacun se croit le sauveur de l'humanité (comme le bon docteur Raoult, sans même préjuger de la réelle efficacité de son traitement) et ne cède rien de sa vanité (incapacité de rire de soi-même, donc d'humour !)
                 2) Construire une anthropologie fondée sur le don et la réciprocité, où l'existence de chacun aurait une égale dignité... la tâche sera rude pour chacun !

Charles Darwin n'a jamais recommandé le darwinisme et l'adaptation comme principe de relation entre les Hommes, il a sévèrement critiqué le darwinisme social qui naquit de son vivant chez un philosophe comme Spencer. La société n'était pas un organisme vivant pour Darwin, et sa théorie de l'adaptation des espèces ne pouvait pas s'y appliquer. Il recommandait effectivement la sympathie, aujourd'hui on dirait l'empathie et la résilience, comme principe de morale sociale. Je n'ai pas dit que le virus était l'Homme, j'ai dit que le virus était son idéologie mortifère qui est le capitalisme à l'échelle mondiale, révélant les aspects les plus néfastes de l'espèce. Pour moi cela ne constitue pas un exemple d'adaptation réussie, mais une erreur d'interprétation du darwinisme en voulant en tirer la "morale" (bien triste éthique !) que constitue le darwinisme social... Avec notamment la destruction du système de santé et du service public en général !

Le darwinisme social a été acté sous un régime libéral par la majorité des gens (comme mon père notamment), comme principe des relations sociales ; ou alors vous n'êtes jamais sorti de chez vous et n'avez jamais observé et entendu les gens ! Dans ces conditions on peut parler de l'Homme comme d'un virus. Et je ne pense pas que c'était en lui comme un destin depuis ses origines préhistoriques, mais qu'il s'agit d'une construction, qui peut tout aussi bien être déconstruite. Mais on est assez mal barré pour en sortir avec notre métaphysique de la subjectivité, donc de l'ego, depuis Descartes !

Mais un sceptique de mon scepticisme sur le capitalisme m'a répondu que : « Bah ce n'est pas cette petite "crisounette" qui ne touche que des pépés et des mémés qui aura raison du capitalisme. Ah ah ah, le capitalisme est invulnérable ! Tout juste une égratignure qui permettra de se débarrasser de quelques bouches qui coûtent trop cher à nourrir, le capitalisme va juste faire peau neuve. Tout sera oublié demain, et on fera payer aux classes laborieuses le coût exorbitant de leurs soins et de la crise qu'ils ont provoqué en voulant se soigner plutôt que de continuer leur activité... »








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