dimanche 24 novembre 2019

Macron le destructeur



Macron en bon libéral schumpétérien, bien plus destructeur au fond qu’innovateur, laissera la société dans un état bien pire que celui dans lequel il l'a trouvée.
Macron clive, divise, communautarise, il provoque la ruine morale, matérielle, spirituelle de la société. Le projet de société de Macron est de détruire la classe moyenne comme dans la plupart des pays développés : c'est le projet du néolibéralisme depuis le tournant thatchéro-reaganien des années 80. Il n'y a plus de redistribution, le keynésianisme a été remplacé par la théorie du ruissellement, autrement dit celle des "premiers de cordée" (dixit Macron).
Au lieu de se focaliser sur les cheminots avec colère, en leur contestant le droit de défendre leurs intérêts "corporatistes" (terme connoté péjorativement), tout le monde devrait compter combien il va perdre avec la réforme des retraites de Macron. Car même la plupart des salariés du privé vont y perdre, sauf les patrons qui cotiseront moins. Sans même évoquer l'idée que le corporatisme en matière de travail, est le dernier rempart contre la volonté d'aliénation des travailleurs portée par le libéralisme depuis ses origines (mouvements des Luddites, taylorisme...). Le libéralisme a toujours prétendu défendre l'intérêt général en supprimant le corporatisme et cela dès la loi Le Chapelier, mais il s'agit aujourd'hui d'un intérêt général dévoyé car reposant sur le seul bien-être d'une poignée de richissimes qui exploite le travail d'autrui.
L'intérêt général dans une démocratie qui se respecte serait celui du peuple ; mais comme nous vivons aujourd'hui dans un système qui n'a de démocratique que le nom, il faut bien voir que l'intérêt général y est celui d'une oligarchie, il faudrait donc plutôt parler des intérêts particuliers d'une infime minorité.
Ce n'est pas vraiment conforme à l'idéal des Lumières porté par la plupart des philosophes qui voulaient authentiquement affranchir le peuple de ses chaînes absolutistes, mais c'est assez conforme aux vœux de Mandeville et d'Adam Smith, et de leurs émules très nombreux au fil du temps, dont Hayek que Thatcher admirait.

Si tous nous entrons dans le jeu de Macron, qui par ailleurs est totalement anachronique en faisant une politique thatchérienne 40 ans après, alors nous aurons la société qu'il veut : une poignée de très riches (les 0,1%) qui auront tous les moyens entre leurs mains, tous les leviers de décision et de manipulation des masses, et un peuple amorphe, dépouillé matériellement et spirituellement, ayant perdu toute fierté, toute souveraineté, toute identité. Car ne nous y trompons pas, aussi bien l'immigration massive que le féminisme outrancier et l'antiracisme aveugle... sont autant d'instruments dans les mains du pouvoir, pour cliver et diviser, affaiblir les classes moyennes qui sont issues du peuple, donc désamorcer toute contestation sociale, toute revendication d'une société plus solidaire et équitable.

Monter les femmes contre les hommes, monter les "racisés" contre les blancs, monter les migrants contre les autochtones installés (surtout dans les campagnes, c'est encore plus pervers !), monter les usagers contre les cheminots, le privé contre le public, sont autant de stratégies clivantes pour atomiser la société. Atomiser la société, c'est le projet du néolibéralisme depuis Thatcher (there is no society, there is no alternative...), et c'est même le projet du libéralisme tout court depuis ses origines mandeviliennes et adam smithiennes.
Il y est dit explicitement chez Mandeville et de façon édulcorée chez Adam Smith, que la gestion des affaires humaines doit revenir aux pires d'entre les hommes, les moins moraux, les plus vicieux, sur le modèle du Prince de Machiavel, non plus seulement dans le domaine politique mais dans tout le champ des échanges économiques.
Les pires d'entre les Hommes (The worst of them) ne sont pas ceux qui disent non à la loi comme les délinquants, mais ceux qui disent oui et en même temps non. Car ils savent bien qu'ils proposent un modèle de société non pas simplement amoral, mais immoral car reposant sur les pires de leurs vices, tel Jeff Bezos le libertarien cupide ; mais aussi inviable à assez court terme car reposant sur un oxymore : celui d'une croissance infinie dans un monde fini. Ils ne disent pas non plus non à la loi, car ils savent que la majorité des gens du peuple ont le désir de se sentir vertueux, et qu'ils ont besoin de cette classe de névrosés (que l'on pourrait aussi appeler les veaux dont parlait de Gaulle) qui obéissent scrupuleusement aux règles pour exercer leur pouvoir.

Ce que je veux dire c'est qu'il n'y aura plus de classe moyenne. L'existence de cette classe reposait sur l'idée de redistribution. Il est vrai que cette classe n'était pas très reluisante car elle s'attachait trop à copier le mode de vie corrompu de la classe dominante, plutôt que de prendre modèle sur la décence commune propre aux classes populaires dont elle était pourtant issue de fraîche date.
Quant aux riches ils deviendront encore plus riches. On dit que c'est légitime car ils prennent des risques, mais le seul risque qu'ils courent est en réalité avec leur conscience et comme ils en sont dépourvus ils ne courent aucun risque.
Voilà pourquoi les gens de la classe dominante ne peuvent être que des pervers par définition dépourvus de surmoi, sinon ils ne supporteraient pas tout le mal qu'ils font au peuple ; pire qu'indifférents ils en jouissent. Et pervers narcissique, Macron en est un beau : il doit ricaner dans son palais comme Néron, en contemplant le spectacle de la France qu'il met à feu et à sang !

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