lundi 12 mai 2014

Zuckerberg contre Kant


Kant et sa notion de responsabilité morale individuelle est l'abomination suprême. Il n' y a pas de responsabilité morale individuelle, il n'y a que des responsabilités collective. Chacun est otage et responsable de l'autre avant d'être responsable de soi : la société est un corps. Le corps se construit par des émotions qui ne nous appartiennent pas, qui sont collectives. La seule responsabilité individuelle qui nous incombe n'est pas de faire notre devoir, mais d'essayer d'être humain c'est à dire bon : la mémoire se construit par des représentations collectives ; or la notion de devoir kantien a tendance au nom de la morale, à vouloir casser les représentations collectives. Si le principe de réalité est autre : c'est à dire le prof qui casse, ennemi de ses élèves. Et tout le reste qui suit comme modèle de société : cela est un modèle propre à la France, pauvre petite province qui méritait mieux, incapable de fournir des créateurs notamment dans le domaine informatique, qui rapporte pourtant des milliards. Même les Allemands ont abandonné Kant, et sont choqués maintenant par la rigidité éducative du système français. Système français éducatif cassant, basé sur la morale de Kant. République française qui se réclame depuis 150 ans de la notion du devoir kantien, alors que nous avons des génies comme Rousseau qui prônent l'épanouissement de l'enfant, alors que nous savons quel genre d'imbéciles comme Eichman, avait produit le système allemand, des imbéciles faisant leur devoir sans réfléchir, ce qui est peut-être au fond un contresens de Kant, mais rigidité kantienne qui fut une spécificité du système éducatif allemand, et qui a conduit les Allemands devant la monstruosité du résultat à réformer leur école vers plus de tolérance dès 1945, de toute urgence. Alors ne me dit pas que je suis l'ennemi de moi-même, je réfléchis à contre courant, c'est tout.

"Lutter et donner sa vie pour la République" Qui aujourd'hui est prêt à donner sa vie pour un idéal ? Personne et heureusement. On veut bien se sacrifier pour sa famille, ses enfants ou même pour son chien ; mais plus pour un idéal comme la patrie, la révolution ou la république (cette dernière est chez toi un compromis entre patrie et révolution). Regarde aux Etats-Unis, sans aucun modèle transcendant, dans une ambiance club mède, (répugnante à un kantien figé dans son stade adulte et autonome, encore un préjugé) Mark Zuckerberg, pour ne citer que lui ( il y a beaucoup d'autres exemples), "pèse" à lui tout seul 30 milliards de dollars : soit presque l'équivalent du pacte de stabilité de François Hollande et Manuel Valls (destiné à économiser 50 milliards d'euros). Pour une invention, certes utile, mais que même un simple d'esprit aurait pu concevoir dans sa forme, en étant aidé par des mathématiciens sur le fond. Le secret des Américains : ils inventent vite et bien des futilités qu'ils savent rendre indispensables, déposent un brevet, un copyright, établissent un monopole sur le produit, et dégagent des milliards de profit. Le tout sur fond d'ambiance jeune, people, cool, club mède. En France on ne sait pas faire, sauf précisément le club mède : pour combattre la crise il faudra mettre tout le monde en vacances : et dans cette ambiance cool et décontractée ; Les Français feront aussi bien que les Américains.

Le ton général de notre société française est beaucoup trop inflexible et intolérant, ce ton est l'ennemi des représentation collectives de notre propre jeunesse, c'est un ton kantien, un ton trop scolaire. Nous avons les moyens d'avoir un monde plus cool et tolérant. Toi qui admire tant l'efficacité : les boîtes jeunes qui marchent et qui font des milliards de dollars de profit, ce qui manque tant à la France, pauvre petite province rigide et inflexible toujours en retard d'une guerre depuis Napoléon, qui sacrifie toujours son peuple
de façon absurde, notamment en 14-18 et maintenant sur le marché du travail au nom de la rentabilité et de la compétitivité. Les boîtes jeunes qui marchent, toutes situées hors de l'hexagone, notamment aux Etats-Unis, ont adopté une ambiance cool, club mède. Mais cela peux-tu le comprendre? Je ne suis pas en guerre contre moi-même, je suis en guerre contre ceux qui condamnent à mort leur prochain au nom d'une idée. Aucune idée ne vaut la peine qu'on tue ne serait-ce qu'un chien. Le monde devrait simplement être plus gentil, les gens devraient s'aimer. Si certains veulent être méchants, qu'on les envoie sur la lune pour se faire la guerre. Ici-bas nous voulons des Jésus, des Gandhis, des artistes pour modèle. Napoléon sur la lune, et ne me parle pas de principe de réalité. La bonté et la compassion pour tout ce qui est vivant doit être le seul principe de réalité. A force d'être méchant par frustration, la France est un pays de losers.


Zuckerberg contre Kant, la logique du divertissement mais de l'efficacité contre celle de la rigueur mais de l'ennui, j'aurais dû dire l'Amérique contre l'Europe. Pour finir et pour être honnête : Zuckerberg est certainement plus proche de Kant et de sa notion de morale individuelle, que de toute conception catholique, qui se fonde sur une vision collective des représentations individuelles. Pour ma part, étant catholique, je ne crois pas à la responsabilité individuelle, et je ne crois qu'aux représentations collectives à partager, donc je ne crois qu'aux responsabilités collectives. Ce n'est pas Hitler qui est responsable du fascisme, c'est malheureusement une responsabilité de l'Allemagne entière (figée dans son corset prussien dont Kant est une forme d'expression philosophique). Ce ne sont pas les idées françaises, ni Kant, qui sont responsables du fascisme, ce sont ceux qui les ont transformées en actes : on a le droit d'avoir les idées qu'on veut, on ne doit censurer aucune littérature. C'est le passage à l'acte qui est répréhensible, je suis évidemment ennemi de toute forme de censure ou d'interdiction que ce soit pour la littérature , le divertissement (on pense à Dieudonné) ou même pour les drogues. C'est aux peuples de faire preuve de bon sens et pas aux individus. Si la notion de responsabilité individuelle doit aboutir à la mort des peuples, alors je préfère sacrifier la notion de morale individuelle plutôt que les peuples. Le monde protestant plus que le monde catholique, est un univers de marchandisation globale, où toute représentation est monnayable, n'est plus à partager, car elle devient payante ; c'est un mensonge, les mots ne sont pas des choses, les représentation sont gratuites, elles appartiennent aux peuples, c'est aux peuples de faire preuve de bon sens et sauver leurs jeunesses. Or aujourd'hui on veut la mort des peuples. Au nom de la responsabilité individuelle bourgeoise, on a créé la mort des peuples. J'aurais envie de dire : "peuple d'Europe retrouve ta fierté dans l'Europe, construit ton eschatologie, qu'elle soit technologique ou autre, mais n'abandonne jamais l'idée de peuple." Car il faut aussi du lyrisme pour construire un peuple, pas seulement du politique et de l'économique, ni même seulement du social. Mais est-ce que tout cela ne sonne pas un peu faux? Lyrisme pour le peuple de France peut s'entendre, mais pour l'Europe c'est une autre histoire : les pays d'Europe sont comme de vieilles bonne femmes aigries ennemies les unes des autres, de vieilles sorcières qui se haïssent. Et puis il y a tant de morts dans les guerres qui sont autant d'obstacles au rapprochement des peuples, comme dans des familles ennemies de parrains italiens, c'est la loi du talion, "tu as tué mon fils, je tuerai ta fille, etc..." Combien encore de générations pour oublier, pardonner? Comment leur faire entendre la voix de l'amitié, de la fraternité ( ne parlons même pas d'amour)? Les Etats-Unis sont un peuple, et c'est en tant qu'appartenant à ce peuple que Zuckerberg est un créateur. L'Europe n'est pas encore un peuple, en espérant qu'elle le sera un jour.

Le monde protestant plus que le monde catholique, est un univers de marchandisation globale, où toute représentation est monnayable, n'est plus à partager, car elle devient payante, certes mais n'oublions pas les abus de l'église catholique : la corruption. L'opulence sur le dos des pauvres, leur fond de commerce : les pauvres, et en même temps ceux que les papes et cardinaux trompaient. Qui a conduit par réaction, face à tant d'hypocrisie, à la création de l'église protestante.

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