vendredi 25 janvier 2019

Suis-je un néo-luddite vindicatif ?



Les décideurs et militants LaREM cherchent à noyer le poisson avec des considérations totalement absurdes et certainement parce qu'ils sont des adeptes de l'idéologie capitaliste et des rapports humains sur un modèle néodarwinien et atteints de cécité. Personne n'évoque la question de la redistribution des richesses, ni celle de la transition énergétique qui devrait être payée par les milliardaires puisque c'est leur appétit démesuré qui provoque la destruction de la planète.
Pour responsabiliser les gens et les faire participer il faudrait globalement mieux les traiter, les payer ; or le système capitaliste les maltraite, les rémunère au minimum.
Leur seul argument est celui de la lutte contre la peste brune comme si nous étions dans les années 30 et que nous devions lutter contre un éventuel péril nazi.
En attendant le progressisme est porteur d'un nihilisme, les gens sont désorientés, déboussolés, n'ont plus de chez soi pour se ressourcer, et c'est la conséquence d'un modernisme reposant sur le principe de la destruction créatrice schumpéterien qui avance en détruisant tout héritage du passé, et l'environnement dont tout être humain aurait besoin pour se développer sereinement, histoire et géographie que même l'Éducation nationale se propose de supprimer. Les gens ne réfléchissent plus, ne lisent plus, n'ont même plus le temps d'envisager un autre monde possible pourtant indispensable ; ont les yeux rivés sur des écrans et ne voient plus leur environnement naturel qui se dégrade graduellement : tout ça c'est la conséquence du capitalisme et de l'appétit démesuré d'une poignée d'individus qui réfléchissent déjà au coup d'après comme dans une partie d'échecs, c'est-à-dire aux moyens de survivre grâce à leur argent sur une planète dévastée.
Après tout le système capitaliste fonctionne seulement depuis un peu plus de 200 ans ! Pourquoi n'en sortirions nous pas pour un système reposant sur la coopération plutôt que la compétition, la préservation plutôt que la destruction ?
Je suis pessimiste car le système capitaliste, néodarwinien en matière de relations sociales (contresens funeste de la théorie de Charles Darwin), est pourri intrinsèquement. Nous en sortirons soit par un choix : la réforme de nos conscience et un changement radical de paradigme ; soit par une catastrophe environnementale apocalyptique transformant l'environnement en monde à la Mad Max II qui ne nous laissera pas le choix, où les individus n'auront d'autre option que de lutter au jour le jour pour leur survie comme des bêtes dépourvus de civilisation pour les protéger.
D'ailleurs cela a commencé dans beaucoup d'endroits du globe, d'où les gens fuient en masse pour rejoindre des pays riches pas encore entièrement détruits par le potentiel destructeur du capitalisme inscrit dans son logiciel, et du darwinisme social son corollaire : ce potentiel destructeur touche en priorité les zones les plus fragiles du globe.
Le monde en régime libéral ne progresse pas c'est une illusion, il évolue suivant le principe schumpéterien fondamental propre au capitalisme de destruction créatrice qui détruit en réalité plus qu'il ne construit, tel Attila « l'herbe ne repousse pas derrière lui », il s'auto-détruit en réalité humainement parlant : ce qui vaut pour la machine, le progrès, ne s'applique pas à l'humain, d'où l'échec inévitable du progressisme libéral-libertaire appliqué au terrain sociétal, et les néo-luddites de la modernité sont ses victimes et/ou ses farouches opposants que les macroniens opportunément « fanatisés » à un antifascisme de façade, stigmatisent par le terme de déclinistes ou de punks « no future » parce qu'ils n'y apportent pas leur approbation béate. Après on peut aller plus loin en se posant la question de savoir si il est souhaitable que le monde progresse indéfiniment. Une civilisation digne de ce nom n'est-elle pas vouée à un certain moment, celui de sa plénitude, à trouver son point d'équilibre ? Et donc en poursuivant le fil du raisonnement : une civilisation incapable de trouver son point d'équilibre dans la plénitude comme la nôtre avec son affairement et son agitation perpétuels et stériles, contrairement aux civilisations grecques et romaines, est-elle une civilisation digne de ce nom ? Le principe du capitalisme est donc le déséquilibre permanent dans une société de déséquilibrés qui en sont les victimes consentantes par conditionnement.
Et toujours ce dualisme vain échec/réussite, fruit d'une vision néodarwinienne de la société. Mais les « gagnants » ou les opportunistes, quand la planète sera réduite à une coque de noix parfaitement stérile, ils iront où profiter de leur victoire ? J'appelle ça en réalité une victoire à la Pyrrhus.

2 commentaires:

  1. Les société occidentales , qui sont une nouveauté dans l' histoire , connaissent un domaine temporel qui n' est pas soumis à la religion , et qu'on peut essayer d'améliorer sans sacrilège . Cela permet un progrès indéfini , sans plénitude ni point d' équilibre au delà duquel on ne progresse plus . Cela permet aussi des chutes verticales dans la pire sauvagerie , parce que les hommes peuvent se tromper et que dans le domaine temporel la religion n' est pas là pour servir de garde fou .

    Bref les sociétés occidentales changent sans arrêt , ce qui est plutôt désagréable , vu que passé un certain âge on regrette le passé et qu' on souhaite que ça s' arrête . Ce qui a été réalisé dans le monde musulman ou chinois , qui n'a pas beaucoup innové en quelques siècles . Si toutes les sociétés humaines avaient été de ce genre , ça aurait pu durer . Mais il y a eu l' Occident et les Chinois et les Musulmans ont du en tenir compte .

    Si ça déplait il faut détruire l' Occident , et d'abord supprimer la distinction entre temporel et spirituel . Il n' y aura plus de temporel et la religion sera partout , ce qui empêchera les changements et permettra une société stable , sans changements , avec un certain abrutissement .

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  2. Hannibal-lecteur26 janvier 2019 à 22:57

    En complet désaccord avec vous et cette inclination qui est la vôtre au passéisme et à la peur d'avenir ...
    La démonstration de la nécessité de détruire plus que de construire se fait par le simple regard sur... les décharges publiques et, dans un registre plus noble par cet autre constat qu'à force de "garder" tout finira en musées qui finiront par occuper l'espace de la vie ordinaire ...dans quelque temps encore ...mais inéluctable.
    La vie c'est d'abord, toujours et partout détruire pour consommer et ...vivre de cette consommation. Rien d'autre.

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