jeudi 10 janvier 2019

Le darwinisme social issu du libéralisme est une impasse anthropologique


Les gens que Macron ne cesse à longueur de discours de stigmatiser plus ou moins explicitement sous le terme de « fainéants », sont en réalité des personnes détruites psychiquement par le système néolibéral d'inspiration néo darwinienne, selon une interprétation appliquée à la société que Darwin aurait lui-même réfutée. Effectivement la notion d'adaptation s'inscrit dans une phylogénèse et non une ontogénèse.

Vous n'arrivez pas encore à comprendre, oui vous mes éventuels lecteurs ! que le libéralisme est un régime dont l'obsolescence est programmée, malgré sa redoutables efficacité apparente. Le régime libéral est une négation de la nature humaine qui n'est pas néodarwinienne - d'ailleurs Darwin aurait réfuté une telle interprétation de sa théorie qui s'appliquait aux espèces animales sur le très long terme. 
La nature humaine est effectivement sociale et a besoin de nourritures spirituelles, tout le contraire de ça qu'un régime libéral voudrait en faire. Ce contresens funeste sera peut-être fatal à l'espèce humaine dans son ensemble : l'Homme n'apprend rien de l'expérience ou alors sur le trop long terme, c'est ce qui est désespérant ! Pour l'instant la notion de propriété privée reste le tabou suprême, ou autrement dit : « touche pas au grisbi ! »
On peut prophétiser l'autodestruction prochaine du capitalisme sur fond de révolution numérique et de robotisation. Le système capitaliste mondial est bel et bien entré dans la phase terminale de sa crise structurelle. Ce système pourtant fondé sur le principe d'une accumulation sans limite se heurte désormais à trois limites majeures : La limite morale, car il détruit progressivement les bases anthropologiques de toute vie commune. La limite écologique, car une croissance infinie est évidemment impossible dans un monde fini. Et la limite systémique car la financiarisation de l'économie conduira à terme à l'explosion d'une gigantesque bulle planétaire.

Et on fait bien entrer ce que l'on veut dans les « valeurs de la République », aujourd'hui en France, sous Macron, ce sont des valeurs ultra libérales. 
Concernant l'actualité brûlante : on me dit que « La cagnotte pour le soutien des forces de l'ordre ne choque pas l'opinion publique... c'est la différence avec la précédente », celle pour le boxeur Dettinger.
L'opinion publique veut bien être choquée par les images qu'on lui montre, pourvu que la messe cathodique qui les accompagne, lui permette d'être « lavée de ses péchés », ou « purifiée » ; c'est-à-dire de s'acheter une bonne conscience en ayant la bonne indignation, celle que l'on nous suggère d'avoir : l'ensemble forme la « fabrique du consentement », élaborée au début du XXème siècle à la faveur de l'émergence des mass médias, pour que précisément la foule ne se rebelle pas, ne forme pas ce que Macron a appelé « la foule haineuse », susceptible de renverser le régime. Autrement dit derrière chaque image que l'on nous montre il y a une volonté de manipulation diffuse de la part du pouvoir, sur un modèle religieux puisqu'on peut parler de messe cathodique au service des possédants, qui ont les moyens d'orienter l'opinion publique afin qu'elle ne les spolie pas, encore que l'on ne puisse parler de spoliation selon moi, puisque la spoliation s'exerce plutôt à l'encontre de ceux qui manquent de tout quand d'autres possèdent bien plus que le nécessaire. Là se pose la question de la redistribution des richesses, dont les possédants ne veulent pas entendre parler, c'est pour cela qu'en dernier recours ils préféreront soutenir l'extrême-droite que l'extrême-gauche... L'histoire ne se répète pas mais elle bégaie.
Ce qui est en train de se dessiner sous nos yeux est le pire scénario pour tout gouvernement : toutes les paroles méprisantes du président se retournent contre lui par effet boomerang. Ce n'était pas prévu au programme rituel du mandat présidentiel où normalement les puissants au service des possédants peuvent donner des « baffes » aux gueux, voire les spolier, sans jamais susciter en retour la moindre réaction, aujourd’hui condamnée unanimement sous le terme de « violences intolérables », par des classes dirigeantes déboussolées et/ou aux abois. On a rarement vu que dans une messe bien orchestrée le fidèle se rebeller contre l'autorité religieuse, idem pour les institutions de la République !

Ce que je veux faire sentir c'est que l'Homme est un animal social qui a besoin de nourritures spirituelles, et l'on voit bien que même sous un régime néolibéral, l'arrière fond est toujours selon moi religieux, comme si l'on ne parvenait pas à totalement transformer l'homo religiosus en homo œconomicus. Si ils n'étaient pas au fond des moutons routiniers, des « grenouilles de bénitier » dans le cadre d'une orthodoxie ultra libérale, comment accepteraient-ils entre eux de telles disparités abyssales de fortunes ? Innovation, croissance, baisse des dépenses publiques est la nouvelle Trinité sacrée qui a remplacé le père, le fils et le saint esprit.
En niant ainsi la nature humaine, en la travestissant vénalement, en ne la faisant reposer que sur la seule liberté d'entreprendre et la propriété privée - qui peuvent être vus certes comme un complément éventuel mais non indispensable à son épanouissement -, dont on a voulu faire le fondement anthropologique alors qu'elle est authentiquement spirituelle et non matérielle, les dégâts sont déjà là et risquent d'être encore plus considérables à mesure que le temps passe... Ce que l'on voit à la surface du globe, c'est-à-dire la destruction programmée de l'environnement déjà bien visible, se passe aussi, ici et maintenant, dans l'esprit ravagé de l'Homme. C'est bien pour cela qu'un auteur authentiquement spirituel comme Houellebecq ne peut se réjouir de son propre succès.

C'est en réalité un Génocide qui a commencé, de la faune, de la flore : ce sont des espèces animales et végétales qui disparaissent exponentiellement à mesure que le temps passe, victimes principalement de la pollution industrielle ou agricole sous toutes ses formes. Pour l'humanité les signes avant-coureurs de l'extinction reposent dans le recours abusif aux anxiolytiques, neuroleptiques, antidépresseurs etc., et dont la manifestation la plus spectaculaire pourrait être le burn out généralisé dans le monde du travail, principalement par absence de sens donné à la tâche, hormis accumuler de la richesse matérielle, ce qui ne suffit pas spirituellement bien entendu ! 
Cela ne me paraît même plus excessif ni provocateur de dire que nous sommes désormais dans un vaste camp de concentration à ciel ouvert et dont la clôture est dans notre âme très prégnante, qui est le résultat de tous les abus de notre volonté de puissance, donc de l'humanisme, en l'absence de toute forme de modération religieuse (l'absence de tabou généralisée) ; où l'obsolescence de vastes catégories de la population comme les agriculteurs, est déjà programmée, notamment par la destruction créatrice qui est le principe de notre économie. Économie dont nous avons fait le Saint Graal de la modernité et le principe de notre liberté, que l'on n'envisage plus que d'un strict point de vue matériel, hélas !

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