dimanche 5 juin 2011

Les jeux sont faits

A partir d’un certain âge les jeux sont faits. Et il y a des règles du jeu. On ne se contente plus que de respecter les règles du jeu au mieux de sa personnalité. Mais n’oublions que ceux qui ont contribué à faire ce que nous sommes étaient des êtres de chair et de sang qui se sont sacrifiés pour faire ce que nous sommes. Nous n’avons plus devant nous le spectacle de ce sacrifice, mais un philosophe comme Nietzsche a fait revivre pour nous le spectacle de ces sacrifices, de ces criminels ou déviants punis au fer rouge, pour que le troupeau suive le bon chemin : notamment à travers La généalogie de la morale, et à travers une typologie de certains grands hommes comme Jésus.

Ce qui apparaît c’est que lorsque nous sommes en bonne santé nous ne faisons que revivre certaine situations de notre passé ou même du passé de nos ancêtres, ainsi que lorsque nous sommes malades. Avec en arrière plan les deux grands principes que sont l’amour et la haine, les deux principes qui régissent tout selon Empédocle.

Dans notre modernité nous nous sommes trop éloignés de la compréhension  et du ressenti de ces deux principes, nous sommes très éloignés de l’origine, c’est l’« oubli de l’être ».
Nous voyons les règles du jeu : en politique, en philosophie, en économie, et nous croyons qu’elles étaient là de toute éternité. Ceux qui ne font qu’utiliser ces règles du jeu sont des profiteurs, des égoïstes, des salauds. La politique et ses combines, les jeux de pouvoir, sont la surface visible, la superstructure. Mais à force de s’être trop éloigné de l’origine, des hommes tombent, car l’infrastructure ; c’est-à-dire nos pulsions de vie ou de mort se rappellent à nous.

Notre monde souffre de s’être trop éloigné de l’origine, la politique ne sauvera personne, on le sait bien maintenant depuis la désillusion de l’ère Mitterrand. Certains se satisfont du spectacle de la lutte à mort de ces hommes entre eux, moi pas ! Je les trouve pathétiques ces hommes qui gesticulent parlent fort et n’ont aucun pouvoir sur notre quotidien. Quotidien qui est en réalité soumis à la domination de la technique. C’est ce quotidien qu’il faut remettre en question. A travers un ressenti de notre être-là nous sentons que nous sommes très souffrants et nous pensons que nous n’y pouvons rien. Cette souffrance, cette impuissance devraient aboutir idéalement à une critique radicale des règles du jeu qui régissent notre vie en commun.

La seule question qui se pose désormais pour l’humanité est : auront nous la force de nous rapprocher de l’origine, pour critiquer radicalement le monde où nous vivons et survivrons-nous ? Où allons nous continuer à ne pas voir plus loin que le bout de notre nez, à vivre comme des moutons impuissants et disparaîtrons-nous ?

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