mardi 7 juin 2011

Connaissez-vous le transhumanisme?

Dans mon entourage je connais quelqu’un qui pense que la meilleure alternative au christianisme n’est pas le bouddhisme mais le transhumanisme : il m’a envoyé un article qui contient une description du transhumanisme et sa critique par J-C Guillebaud. Pour ma part je penche pour ce dernier, qui dit en substance que ce projet ne permettra pas d’améliorer la nature humaine, mais seulement la performance humaine :
"J.-C. Guillebaud : posthumanisme et haine du corps
La Vie publie des extraits de La Vie vivante. Contre les nouveaux pudibonds, le nouveau livre de Jean-Claude Guillebaud dénonçant les excès et dangers du courant "posthumaniste" qui vise à une "amélioration" de l'espèce humaine grâce aux progrès des sciences et techniques.

Pour les partisans du "posthumanisme" ou "transhumanisme", les dernières conquêtes des technologies et de la science et les découvertes de plusieurs disciplines telles que l'éthologie et la neurologie, ont définitivement gommé les frontières qui différenciaient l'homme de l'animal, de la machine et de la matière inerte. Brouillant les repères, les progrès techno-scientifiques sonneraient le glas du vieil humanisme attribuant une dignité particulière à l'homme, et déconstruiraient la catégorie "homme", devenue problématique. Très marqué par l'interprétation cybernétique selon laquelle l'humain constitue un faisceau d'informations, le savoir scientifique contemporain "nous enseigne que l'homme n'est jamais qu'une concrétion éphémère - et manipulable à loisir - de gènes et de cellules partout présentes dans la réalité organique. [...] que les sentiments et les pensées qui nous habitent [...] résultent d'une combinaison changeante de substances comme la sérotonine ou l'ovocytine. [...] que ce que nous appelions jusqu'alors la "conscience", l' "esprit" ou l' "âme" ne sont rien de plus qu'une émergence aléatoire et mouvante, produite par un réseau de connexions neuronales". Plusieurs scientifiques américains, tel Neil Gershenfeld, directeur du Center for bits and atoms du MIT (Massachusets Institute of Technology) ou Ray Kurzweil, ingénieur et "futurologue" très populaire,  soutiennent une telle conception du monde. Selon eux, le concept d'homme, tel que nous en avons hérité, s'évapore de lui-même. Ces scientifiques et chercheurs récusent toute transcendance fondatrice de l'existence humaine, qu'elle soit d'ordre religieux ou métaphysique, comme le fait remarquer le philosophe et polytechnicien Jean-Pierre Dupuy : "le transhumanisme [...] est typiquement l'idéologie d'un monde sans Dieu".

Au centre de l'idéologie posthumaniste se trouve le thème de la convergence de 4 technologies jugées les plus prometteuses : les nanotechnologies, les biotechnologies, l'informatique et les sciences cognitives (NBIC). Cette convergence doit permettre une amélioration de l'humain et l'abolition des frontières entre les différentes formes de réalités, l'humain et le machinique. Cette mutation épistémologique sans précédent donnerait lieu à un "homme augmenté" : "augmentation des capacités cognitives du cerveau, allongement considérable de la durée de vie, interconnexion des intelligences, abolition des frontières linguistiques par le biais de la traduction simultanée, conduite directe des machines par la pensée, etc". Ray Kurzweil développe le concept de la "singularité", terme utilisé pour désigner le basculement de l'humanité dans une ère nouvelle. Nous serions, selon lui, "à la veille d'un "saut" technologique tellement décisif - et définitif - que nul ne peut encore le décrire". Cet horizon futur résulterait de "la convergence et surtout l'accélération des nouvelles technologies, mais aussi et surtout des progrès de l'intelligence".  L'accélération exponentielle de ces avancées seraient telles que "les transformations de l'humanité au cours du seul XXIe siècle devraient être équivalentes à toutes celles qu'elle a connues au cours des 20 000 années précédentes". Parmi les bouleversements attendus se trouvent la dématérialisation de la réalité, la multiplication des machines intelligentes capables de s'auto-reproduire, l'enchevêtrement généralisé de l'organique et du machinique. Cette vision prospective de Ray Kurzweil lui vaut le qualificatif de "technoprophète". Revendiquant pour l'homme la liberté de se remodeler à sa guise, R. Kurzweil récuse "toutes espèces de freins, limites et interdictions qui, au nom de la prudence ou de l'éthique, empêcheraient l'homme d'aller "plus loin". L'utopie du "technoprophétisme" poursuit des objectifs qui outrepassent même ceux de Prométhée : "accession à l'immortalité, à la puissance absolue, à l'autonomie, à la jouissance parfaite". Parmi les promesses "parfois délirantes" de cette idéologie  : les OGM "règleront le problème de la faim dans le monde ; un remodelage neurologique permettra de guérir les hommes de la violence qui les habite ; [...] la banalisation de l'utérus artificiel parachèvera la libération des femmes ; le clonage rendra superflues les astreintes de la procréation sexuée, etc".

Ce qui m’apparait plus intéressant est la suite de l’article :

"Jean-Claude Guillebaud repère dans la "joyeuseté affichée" du discours transhumaniste de nouvelles formes, "glaçantes", de la domination. L'éthique est en effet totalement absente de ce discours qui s'accompagne d'une démission du politique. Seule la technique est considérée comme une "réponse" efficiente à tous les maux de l'humanité. L'essayiste Mark Dery s'était interrogé sur les conséquences socio-économiques d'une telle volonté d'amélioration qui séparerait deux types d'humains : ceux, fortunés, qui seraient "améliorés" et les autres, restés humains "à l'ancienne mode". Le "technoprophète" Hans Moravec lui avait répondu : "Peu importe ce que font les gens, ils seront laissés derrière comme le deuxième étage d'une fusée. [...] Le destin des humains sera sans intérêt pour les robots super intelligents du futur. Les humains seront considérés comme une expérience ratée".

Devant ce discours anti-humaniste et contre la haine du corps qu'il manifeste, en tant que limite de notre condition humaine, marquée par la souffrance et la mort, Jean-Claude Guillebaud insiste sur la nécessité de prendre au sérieux ce projet prométhéen qui ne relève plus de la seule science-fiction. Le transhumanisme "inspire dorénavant des programmes de recherche, la création d'universités spécialisées et d'une multitude de groupes militants. Il influence une frange non négligeable de l'administration fédérale américaine et, donc, le processus de décision politique. [...] Il génère l'apparition de lobbies puissants. Les hypothèses qu'il propose ne cessent d'essaimer dans les différentes disciplines du savoir universitaire".

Donc oui cette doctrine est très dangereuse et des théories comme l’eugénisme seront justifiées : laissons vivre les surhommes et éliminons les autres !
Seules des religions sur des siècles ont réussi à transformer un peu la nature humaine, je crois que l'homme est un peu meilleur en Asie du sud-est qu'en Europe, mais cette mutation s'est faite sur des milliers d'années, abandonne tes chimères jeune homme qui croit en ces théories. De rien ne peut jaillir le bon!

4 commentaires:

  1. Je ne suis pas partisan mais simplement observateur de ce courant de pensée. Il me parait évident que les anciens clivages droite/gauche, religieux/laïques sont en train de lentement laisser place à un affrontement transhumanisme/neo-luddisme (CF le vote des dernières lois bio-éthique).D'autres part le transhumanisme permettra de concrétiser à plus ou moins long terme les promesses fallacieuses des monothéismes (immortalité, paradis sur terre, miracle médical...)pas mal de croyants risquent de changer de crèmerie (un tiens vaut mieux que deux tu l'auras...). En dernier lieux le transhumanisme n'est pas monolithique, il existe de nombreux courants en son sein dont une grande partie humaniste.

    RépondreSupprimer
  2. I just like the helpful information you supply for your
    articles. I'll bookmark your blog and check once more here frequently.
    I'm somewhat certain I will be told plenty of new stuff proper right here!
    Good luck for the following!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. If you speak to me like that in English, is it a sign of election, gratitude(recognition), be you the ghost been reincarnated George Orwell?

      Supprimer