jeudi 23 juin 2011

Ne rien faire, ralentir et retourner à l'âge de pierre

Plus augmentent les possibilités de la technique, plus augmentent les capacités de faire le bien et aussi le mal. Mais comme l’espèce humaine est globalement mauvaise et égoïste, c’est plutôt la capacité de faire le mal qui se développe ; le bien restant au stade du virtuel et de l’idéal. Des exemples ; plus l’humanité s’enrichit plus mal les richesses sont réparties, plus les paysages sont saccagés, pollués, les espèces animales décimées, le climat déréglé.

Pourtant les progrès de la technique pourraient permettre de faire du bien. Mais l’on constate que c’est une volonté mauvaise qui semble à l’œuvre dans les progrès techniques : pollution, surpopulation, guerres où périssent les civils, génocides, triomphes des prédateurs, famines et humiliations pour les démunis.

Certes la technique développe une volonté qui échappe à notre contrôle, mais c’est aussi parce que cette volonté est le reflet de la subjectivité occidentale, et cette subjectivité occidentale est d’une nature globalement néfaste et abjecte. Une nature humaine occidentale mal éduquée par le christianisme, qui est une religion antinaturelle donc mauvaise ; sans doute comme le dit Nietzsche la « barbarie » valait-elle mieux encore que le christianisme.

Je l’ai déjà dit seuls les bouddhistes sont un peu meilleurs à ma connaissance (peut-être y en a-t-il d’autres des religions valables comme l’animisme) que les autres, car ils combattent en eux-mêmes les affects de souffrance dont fait partie la conséquence la plus néfaste de la subjectivité occidentale ; la volonté de maîtrise et de domination. Peut-être que l’hégémonie de l’Asie sur le reste du monde serait une bonne chose pour nous autres Occidentaux, à condition qu’elle nous transmette ce qu’elle a de meilleur ; une doctrine du détachement.

En Occident ceux qui veulent de bonne foi faire le bien, sont contraints à la prudence et de se cacher. Par contre les intentions mauvaises, les instincts de prédateur, peuvent s’exprimer en toute quiétude ; car ce sont ces instincts qui sont encouragés par la subjectivité occidentale. Le terme de « gentil » est chez les jeunes et moins jeunes d’ailleurs, synonyme de bêtise ; alors que les pervers sont secrètement favorisés et admirés. Dans un film ou un livre c’est souvent le type du méchant qui nous fascine. De même en politique, il semblerait que ceux que nous admirons le plus ; les grands séducteurs, sont aussi souvent les plus grands pervers.

Alors que faire ? Ralentir, être lent, si nous ne voulons pas nous autodétruire, entrer en décroissance, démanteler petit à petit nos réalisations techniques qui sont aussi nos plus grandes fiertés n’en déplaise à notre narcissisme. Et retourner à un genre d’âge de pierre qui serait plus profitable pour nous tous. Abandonner cette marche en avant qui en réalité une fuite, parce qu’en réalité nous ne nous supportons plus. Et il y a de quoi !
Bonaparte cité ici comme un « speed » a été le plus grand malfaiteur de l’histoire de France, même si Bonaparte flatte notre ego de Français. Regardons la réalité en face ; il a saigné le pays, les « planqués » ont survécu et se sont reproduits au détriment des types les plus prometteurs qui ont été sacrifiés à l’ambition d’un seul homme. La France ne s’est jamais remise de ce fou furieux.

Donc le programme est le suivant : sortir de l’Histoire, régresser techniquement éventuellement, décliner drastiquement démographiquement et ralentir ne rien faire et retourner à l’âge de pierre. Car croyez-moi si la vie en vaut la peine, c’est à la condition d’être un « homo religiosus », c’est-à-dire un homme avec quelque chose de supérieur au-dessus de lui ; une religion naturelle pas comme le christianisme, mais du type du bouddhisme, du polythéisme ou de l’animisme. Donc si la vie en vaut la peine, en revanche, le « système » où l’homme se croit libre, obéissant en réalité à la volonté de la technique, qui n’est elle-même que le reflet de ce qu’il y a de plus abject dans la nature humaine : la volonté de maîtrise et de domination à l’œuvre dans la subjectivité occidentale. Le système donc n’en vaut pas la peine.

Révoltez-vous ou indignez-vous si vous le désirez, mais combattez le système. Il en va de notre survie.

Ouvrez les yeux, le fascisme est la vérité de ce système, la vérité de notre société christiano-techniciste, sa pente la plus naturelle ; et il n’y a pas de « bonne volonté » possible au sein de ce système, n’en déplaise à mon camarade Emmanuel Mousset.

Conclusion : un « lambin », un esprit lent est moins malfaisant qu’un ambitieux.

1 commentaire:

  1. très intéressant comme d'hab.... Sans détour et non négociable... Comme toujours !! je te reconnais bien là !!

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