vendredi 19 février 2016

La perte de la joie de vivre et le "burn-out", les causes.

Je réponds à Emmanuel Mousset qui me dit que les socialistes français actuels favorisent en réalité le talent. Quel talent ? Le talent d'être un prédateur individualiste, narcissique et prédateur. Depuis 1983 la gauche socialiste ne cesse de trahir au nom du principe de réalité, elle accompagne la logique de dichotomie entre misère et richesse, les socialistes tendance "Tony Blair". Ton talent, Cédric Klapish l'a montré de façon pertinente et talentueuse lui, dans un film intitulé " ma part du gâteau", diffusé hier soir, et que les lecteurs de ton blog j'espère ont regardé ; ton talent individualiste donc, en rupture avec les corporations, consiste dans ce film à être un trader individualiste et narcissique, qui comme le fait dire Klapish par la bouche d'un requin de la finance, doit être "bad, very bad" pour réussir. Quant à toi accorde ta conduite avec tes dires, et quitte cette corporation médiocre et privilégiée que constitue l'éducation nationale. Rends service à la France, dixit Macron , monte ta "start up" et devient milliardaire, homme de talent ! Ou alors n'es-tu qu'un donneur de leçon du type "faites ce que je dis, pas ce que je fais". Oh mais tout le monde le sait, ta problématique est de prendre ta revanche sur la classe moyenne, quitte à dire pour ça que les 10% de riches qui détiennent 86% des richesses ont du talent, et à t'allier avec eux, pourvu qu'ils cassent la classe moyenne honnie. Mais cela ne se passera pas comme ça Emmanuel !
Ou alors va donc vivre en Angleterre ou aux Etats-Unis, berceau de l'idéologie économique libérale qui triomphe aujourd'hui et qui a totalement corrompu le monde entier y compris la France. Si tu as choisi d'être dans le camp des salauds (pour reprendre une formule de Sartre), sans résistance. Rejoins tes idoles Attali, Minc, BHL, et même Glucksman qui ont toujours été des chantres du capitalisme apatride, mais allez donc en Angleterre, à la City messieurs et cessez de nous polluer en France avec votre idéologie mortifère. En France où il y a encore des gens qui résistent avec Onfray, Zemmour, Finkielkraut, Houellebecq, Gilles Châtelet et tant d'autres...

Emmanuel Mousset me répond : "Erwan, je n'aime pas la classe moyenne tout simplement parce qu'elle est moyenne, et je n'aime pas ce qui est moyen. Moi-même, quand il m'arrive de me trouver moyen, je ne m'aime pas. Et je ne comprends pas qu'on puisse aimer ce qui est moyen. C'est ma version personnelle et triviale de la maxime hugolienne : "être Chateaubriand ou rien", mais ne surtout pas être moyen."                                                                                                                         

Le libéralisme économique est le plus grand crime contre l'humanité qui n'a jamais eu lieu, devant le nazisme et le communisme. C'est un crime contre l'humanité et aussi contre la nature et l'écologie, si très rapidement on en prend pas conscience, cela signifiera la destruction irréversible de la planète. C'est un crime contre l'humanité où comme le dit Badiou 10% des la population possède 86% des richesses mondiale, ce ne sont pas des excellents, ce sont ni plus ni moins des salauds qui exploitent les 40% de la classe moyenne qui possèdent 14% de la richesse mondiale, et surtout les 50% qui ne possèdent rien. Badiou passe sous silence les crimes du communisme, il n'est donc pas crédible, mais les chiffres qu'il cite sont éloquents. Marx est un grand, un très grand penseur pour penser les crimes du capitalisme. C'est pour cela que je suis marxiste et réactionnaire, un marxisme sans communisme, sans messianisme, sans "grand soir", un marxisme modéré, tempéré et gaulliste où la classe moyenne et son sens de la mesure servirait de modèle à ceux qui ne possèdent rien dans un partage équilibré des richesses à l'échelle mondiale, non plus dans la prédation, mais sur un modèle mesuré. Cessons de dire la classe moyenne, mais la classe mesurée. Quant à tes deux modèles Chateaubriand et Hugo, je ne peux que te féliciter, car tous deux bretons, eh oui c'est une chose peu connue que la mère de Hugo était une pure bretonne de Nantes.                                                                                                        
Le village breton de ma grand-mère où les gens étaient pratiquement tous égaux, modéré, joyeux et fidèles à leurs traditions et à leur superbe langue bretonne, sert de paradigme à ma pensée sociale ( et a servi de paradigme à la création d'une BD comme Astérix), de plus pour un breton l'ennemi a toujours été l'Anglais, ça tombe bien c'est le berceau du libéralisme économique et de la prédation mondialisée. "L'Anglais" comme type conceptuel au sens nietzschéen et non raciste, et non comme personne. J'aime bien les Anglais par ailleurs, et j'ai eu la chance de beaucoup voyager en Angleterre dans mon adolescence, je passerai sous silence que les Anglaise m'ont " déniaisé", car cela n' intéresse personne. Donc je dois beaucoup aux Anglais " nos meilleurs ennemis" etc... 
         
Emmanuel Mousset me répond : "Joli lapsus final sur le "déniaisement" : ça n'intéresse personne, tu le passes sous silence, donc ... tu en parles. Quant au "marxisme gaulliste" et à la "classe mesurée", ce sont des concepts trop audacieux pour moi. Mais c'est la belle histoire des Trente Glorieuses, racontée par l'oncle Erwan."

Chaque pour cent de la population mondiale doit posséder 1% de la richesse mondiale. C'est pourtant pas difficile à comprendre. Je ne crois pas à l'excellence. Un agrégé de philosophie ne vaut pas mieux et n'est pas plus utile qu'un garde champêtre. Egalité universelle des salaires. Je dirais même salaire universel. Après que chacun fasse ce qu'il veut si ça lui chante, et selon sa conscience, non selon son instinct de prédation. Peu à peu en réduisant la misère à néant, des hommes de bonne volonté arriveront à éduquer l'espèce humaine vers moins de cruauté envers leurs semblables humains ou animaux. Ah oui j'oubliais, comme il n'y a aucune différence de nature entre humains et animaux nous n'avons aucun droit sur eux. C'est dur à entendre le discours de la mesure, pour des gens pour qui l'individualisme, la compétition, le narcissisme, la prédation, l'égoïsme, le libéralisme, sont l'alpha et l'oméga de toute chose ; ce n'est pas de l'excellence, c'est une vision à très court terme destinée à nous précipiter collectivement dans l'abîme, et nous l'auront bien mérité. Les militants de la "deep ecology"à laquelle je ne souscris que dans mes moments de désespoir et qui prônent la disparition de l'espèce humaine avant que cette dernière ne transforme au sens propre la planète en caillou sans vie, auront gain de cause, si nous ne changeons pas radicalement de paradigme. Egalité totale, partage totale des richesses, et peut être je dis bien peut être, car c'est une condition nécessaire mais pas suffisante, nous auront un avenir.

Emmanuel Mousset me répond : "Blesbois ou le communisme tendance garde champêtre. Après tout, pourquoi pas. C'est bucolique."

Malin renard, tes réponses me rappellent la réponse de Mitterrand à Chirac, qui lui demandait de ne plus l'appeler "Monsieur le premier ministre"(sous-entendu par Chirac qu'ils étaient à égalité, deux candidats à l'élection présidentielle), et Mitterrand de lui répondre, "mais bien sûr monsieur... le premier ministre." De la même façon, alors que je te dis que je ne suis pas communiste mais que je souscris à la vision marxiste du matérialisme historique, et de l'idéal égalitaire, tu me réponds "mais bien sûr monsieur le communiste" (sous entendu que je suis discrédité par les millions de morts du communisme, au nom de l'idéal égalitaire). Moi je te parle d'un crime contre l'humanité et la nature, en cours, bien sûr aujourd'hui tu me ris au nez. Si un jour le bilan doit être fait des millions de morts et surtout d'esclaves du libéralisme économique, tu seras le premier à rejoindre le camp des victimes qui demandent des comptes, et tu diras "on ne savait pas." Sacré Manu !
La perte de la joie de vivre en Occident depuis deux générations, remplacée par l'inquiétude, le stress, "la vie en état d'urgence" comme tu l'appelles, c'est un phénomène que finement tu constates. C'est un phénomène comme beaucoup d'autres, qui annonce effectivement une mutation de la société, personnellement je dis que c'est la perception inconsciente de quelque chose qui se trame derrière le dos des hommes "en chair et en os" ; le triomphe du calcul égoïste à l'échelle mondiale à l'oeuvre dans la technique (cf Heidegger, pensée colossale et pratiquement abandonnée, car discréditée par le nazisme), et qui est devant le nazisme, le plus grand crime contre la vie, la planète et accessoirement l'humanité, mais cette dernière mérite-t-elle encore qu'on compatisse à son sort ? Les illuminés de la "deep ecology" ont tranché (cf "l'armée des douze singes").

Emmanuel Mousset me répond : "Le problème, c'est que l'homme contemporain est devenu fragile, recherche illusoirement le bonheur et se détache de plus en plus du réel. Un exemple frappant : le stupide "burn-out", qui aurait fait rire nos grands-parents ou arrière-grands-parents, qui savaient que tout vrai travail est "épuisant", "stressant", pour reprendre la terminologie en vogue. Le problème, c'est que nous ne voulons plus, nous ne savons plus souffrir. Nous avons assigné au travail des finalités d'épanouissement personnel, de valorisation morale, de reconnaissance sociale qui sont des leurres. Le retour au réel fait forcément mal."

Non je ne suis pas poli, et alors ça vous dérange ? Ce comportement typique chez moi a toujours été un obstacle à ma réussite. Il n'y a rien de personnel entre moi et Emmanuel Mousset, au contraire, je lui suis très reconnaissant de publier les "horreurs" que je peux parfois produire. Je suis à l'instar de mes élèves qui pètent et qui rotent, et je suis ému de cet hommage qu'ils me font. Je sais que la société ne leur permettra pas d'être heureux, alors que le bonheur est le plus grand bien, que la société humaine devrait donner à tous ses enfants. Ah vous riez devant tant de naïveté ! Revoyez donc le discours final que fait Chaplin dans "Le dictateur". Même si l'auteur de ce blog ne croit pas au bonheur, moi j'y crois, messieurs dames ayez du cœur dans votre conduite avant d'avoir de l'intelligence. L'intelligence c'est le calcul, donc une part reptilienne, le cœur c'est ce qui fait de nous des mammifères, soyons fidèles à notre condition de mammifère, avant que le calcul égoïste à l'œuvre dans la technique n'ait ravagé notre civilisation.
Mais bon sang personne ne parle plus du calcul égoïste à l'œuvre dans la technique, qui déshumanise et qui est la cause du burnout. L'idéologie du progrès c'est fini, et Heidegger l'a déconstruite, pourquoi a t il fallu que ce philosophe important et fondamental se soit discrédité dans le nazisme, ce qui rend sa voix désormais inaudible ?

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