dimanche 21 février 2016

Assimilation ou intégration ?

De toute façon j'ai cru comprendre qu'Emmanuel Mousset n'était pas un partisan de l'assimilation, mais plutôt d'une intégration très soft, ou insertion dans laquelle "l’étranger garde son identité d’origine, ses spécificités culturelles sont reconnues, celles-ci n’étant pas considérées comme un obstacle à son intégration dès lors qu’il respecte les règles et les valeurs de la société d’accueil." Personnellement, comme Zemmour, je suis plus favorable à l'assimilation  qui "se définit comme la pleine adhésion par les immigrés aux normes de la société d’accueil, l’expression de leur identité et leurs spécificités socioculturelles d’origine étant cantonnée à la seule sphère privée."
 Alexandre le grand aussi était favorable à l'assimilation, plus qu'à l'insertion et au multiculturalisme, il me semble. Pourvu que les barbares adoptent les mœurs et coutumes grecs, Alexandre ne faisait plus de différence entre Grec de souche et Grec assimilé, ce que d'ailleurs n'aimaient pas les Grecs de souche, lui reprochant de leur préférer les barbares fraîchement assimilés (tout cela sent bon l'anachronisme, puisqu'on ne sait plus rien des Grecs, et que j'emploie des termes contemporains pour les qualifier, mais c'est pour rendre plus claire la démonstration). (cf Alexandre, Oliver Stone). Soyons grecs et français (les plus proches du tempérament grec, selon Nietzsche) et défendons l'idée d'assimilation, plutôt que cette idée barbare et d'origine anglaise, encore une fois ! de multiculturalisme.
Oui je suis d'accord il y a des différence de degré entre tous les êtres de la nature, chacun est particulier et non complètement identique à un autre, oui tout est unique. Tous est unique d'accord. De plus je suis enseignant en petite classe, là où on apprend aux enfants à vivre ensemble, à gommer leurs différences pour entrer dans un moule commun ; alors qu'Emmanuel Mousset est prof de philo dont le rôle est de casser le moule, et de faire penser par soi-même. Nos deux métiers complètement différents engendrent des déformations professionnelles. Le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un petit enfant c'est de lui dire ; "regarde tu es comme les autres, ne sois pas angoissé par ta différence, car ici il n'y a pas de différences, il y a des enfants tous pareils." La petite école assimile, rend moins libre. Alors que le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un adolescent de terminale, c'est : "regarde tu es unique, tu as ta singularité, tu es différent des autres, affirme ta différence et ta singularité." Le Bac est censé émanciper, rendre plus libre. D'ailleurs dans le "couple" amical que je formais avec Marc Desmeuzes, c'est plus lui qui voulait m'assimiler, me convertir à ses dogmes, que l'inverse. Mai 68 a fait tout à l'envers, ce mouvement a traité les enfants en adolescents, et plus tard, c'est-à-dire aujourd'hui les adultes abîmés par 68 en enfants, que l'on ne cesse de brimer avec des interdits de toutes sortes, comportementaux, routiers notamment (encore un point où nous sommes en désaccord), et surtout le mépris des chefs, des responsables ; et enfin une situation sociale et économique catastrophique
Le principe de la république en France, un principe un peu réducteur est "la république est un et indivisible". Au nom de ce principe, l'école a assimilé en France pendant plus d'un siècle. Dans mon petit cas personnel cela a abouti à la "mort" par exemple du village de ma grand-mère. Pourquoi "mort", parce qu'il y a encore quelques années tout le monde y parlait breton, et vivait selon un mode christiano-païen, puisque la religion chrétienne n'a jamais complètement réussi à abolir les rites païens hérités d'un âge pré-chrétien, donc très ancien, dans mon cas avant la naissance du Christ, et donc celte ou gaulois. Or ce mode de vie bimillénaire a disparu avec l'assimilation imposée par l'école de la république qui inscrivait partout "ici on ne parle pas breton et on ne crache pas". Moi j'ai perdu ma langue bretonne, je ne la parle ni la comprend, ma mère la comprend mais ne la parle plus, mes grands-parents la parlaient, et en vivaient ; car une langue fait vivre un peuple. Alors ne vient pas me donner des leçons sur l'assimilation, dans mon cas c'est trop tard le mal est fait. On veut faire différemment avec les musulmans, en les laissant développer leur richesse idiosyncrasique. Soit, mais alors on les conforte dans l'idée qu'ils sont une aristocratie, avec des droits au-dessus des autres citoyens. Et ils ne cesseront d'en revendiquer toujours plus de droits au nom de leur singularité et de leur différence. Et même quand les plus radicalisés d'entre eux, les islamistes ou djihadistes commettent des attentats et font des centaines de morts, on leur trouve finalement des excuses. Ton diagnostic est vicieux, pervers : le djihadisme, c'est la faute à l'assimilation ; le terrorisme, c'est la faute à l'école et à l'interdiction du foulard à l'école. Tu dédouanes les islamistes de toute responsabilité. Tu les encourages même à poursuivre, puisque ce sont des "victimes", n'est-ce pas ?
L'assimilation est désormais le seul mode de résistance à la vision la plus libérale de la mondialisation, il faut donc protéger ce modèle, comme le fait Zemmour. Tu (le "tu" en question étant Emmanuel Mousset, dont je vous invite à lire le blog) ne cesse de maudire et critiquer la classe moyenne, avec toutes ses névroses, son hypocrisie, sa médiocrité. Mais tous ces maux ne sont-ils pas le fruit de l'assimilation, qui a détruit toutes les richesses singulières et particulières de la France. Et ce qu'on a imposé à des générations de Français, tu ne veux pas l'imposer à "tes" musulmans ou autres peuples particuliers au sein de la nation, et donc tu veux leur mettre dans la tête qu'ils ont des droits et des privilèges particuliers, qu'ils constituent une caste d'intouchables. Tu est fidèle en cela et accompagne l'œuvre de ces quarante années qui, depuis la mort du général de Gaulle, ont "défait la France".

5 commentaires:

  1. Le mot même d'"assimilation" me hérisse. Je n'aimerais pas qu'on m'"assimile" à qui ou à quoi que ce soit. L'"assimilation", c'est la ruse des "faibles" pour soumettre et châtrer les "forts", la violence de la masse contre l'individu. Que chacun, au contraire, vive sa différence, comme ce Marc dont tu me parles, dont je ne partage pas du tout les idées, mais dont la "différence"
    m'intéresse. "Assimilation", "identité", ce vocabulaire néofasciste me révulse. Le "faible", c'est celui qui n'a aucune différence à défendre, qui n'est prêt à aucun combat, qui n'a d'autre recours que de s'aligner sur les autres.

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  2. Erwan, ne parle pas à la place des autres. Mais, en bon "assimilationniste", tu t'appropries leur souffrance, qui n'est probablement que la tienne. Etre "comme les autres", c'est l'horreur, c'est indigne d'un être humain, qui doit au contraire cultiver sa particularité. Même mon chat n'est pas comme les autres chats. Il faut dire qu'avec son maître, il est à bonne école ... Et tout ça n'a rien à voir avec la "loi de la jungle", la pure animalité, que je déteste. La différence invite au respect des différences, pas à leur écrasement.

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  3. L'assimilation
    On assimile sa nourriture. Dans le cas contraire on meurt.
    On assimile les techniques professionnelles sinon on est soit dangereux, soit non performant, et au final sans client et inutile socialement.
    Je ne pense pas qu'Emmanuel Mousset confierait sa vie à un pilote …. n'ayant jamais assimilé le pilotage d'un avion !
    L'identité
    L'identité nous est imposée et nous permet de nous orienter dans la vie.
    J'ai vu un film sur le sujet dans lequel le héros oubliait chaque jour qui il était et qui les autres étaient ….
    Pourquoi pas déclarer "je hais l'oxygène" qui s'imposant à moi se comporte en fasciste !

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  4. Ah ! c'était tellement mieux du temps du général. La France conduite par un militaire, notre peuple en a toujours rêvé ...

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  5. C'est bien ce que je pensais Emmanuel, tu fais bien partie de la chienlit que dénonçait le général, on peut d'ailleurs s'en faire une idée en lisant "l’œil de Mousset" (que l'on peut trouver en tapant "l'oeil de Mousset" sur Google.

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