dimanche 7 février 2016

Les temps changent

Tiens à propos des néo-réacs et d'Onfray en particulier, j'ai lu un article qui le traite de néo-réactionnaire et fait l'apologie de Sarah K., je connais un peu Sarah K., elle avait un peu de mal à me supporter, il y avait une sorte de différend entre nous, et puis à la fin elle avait peur de moi, je ne sais pourquoi, je l'aimais bien au fond, elle me remuait, et puis un an après elle s'est suicidée, pas à cause de moi j'espère.
C'était aussi une juive fanatique qui pour sauver un seul juif aurait je crois sacrifié plusieurs goys. On peut la comprendre, son père rabbin, était mort à Auschwitz, d'un coup de pelle dans la nuque, j'avais l'impression qu'elle détestait la plupart des élèves en général, et ne supportait pas que l'on passe dans son dos, peut-être par crainte de se prendre un coup dans la nuque.
Et elle avait un très fort préjugé en faveur du judaïsme, il lui était difficile de ne pas ramener tout aux juifs, et prononçait rarement une phrase, sans prononcer ce mot. Quand elle prononçait ce mot, elle le disait avec une voix aiguë et enthousiaste et une mine réjouie, comme si il s'agissait d'une thérapie.
Elle ne supportait que ce qu'elle estimait être les excellents élèves, ou les fayots de la pensée unique de l'université à cette époque, cette pensée unique consistait à voir des antisémites partout, c'était la mode dans les années 90 à l'université, je crois que cela a dû changer en pire, avec maintenant une peur qui s'applique surtout aux musulmans, quand dans les années 90, c'étaient les français de souche les grands malades antisémites. Maintenant certains juifs commencent à voter FN, par rejet des musulmans.
Comme elle est morte maintenant on peut en dire tout le bien que l'on veut, et conseiller sa lecture ; mais de son vivant, je pense qu'elle avait pas mal d'ennemis qu'elle se créait elle-même
J'avais même fait un exposé dans son amphithéâtre, un exposé assez médiocre, elle m'avait quand même encouragé, c'est après que cela s'est dégradé.
Non Onfray est quand même beaucoup plus équilibré que Sarah K., qui malgré toutes ses qualités était une mauvaise pédagogue.
Tout cela donne envie de lire Cosmos d'Onfray, que j'avais pourtant commencé mais qui m'a rebuté, si c'est réac, ça risque d'être finalement pas si mal.
Il est effectivement probable que beaucoup se convertissent à l'Islam, parmi les Français de souche y compris, voire se radicalisent dans le djihadisme, et que de l'autre côté beaucoup se radicalisent dans le FN. Peut-être l'avenir est il à une bipolarisation musulmans/FN, que décrit Houellebecq dans Soumission, mais comme les Français sont des veaux ! Tout cela sur fond de libéralisme et de capitalisme sauvage qui déshumanise tout. Le débat sur la déchéance de nationalité n'est qu'un pas supplémentaire vers ce paradigme.
Le problème est que par rapport aux années 90, l'antisémitisme n'est plus un fantasme mais est devenue une réalité, avec les attentats islamistes, qui font des morts juifs parce qu'ils sont juifs.

3 commentaires:

  1. Emmanuel Mousset7 février 2016 à 22:51

    Sarah Kofman était sympa avec moi, elle avait un beau sourire, autant que je m'en souvienne. Elle avait ses petites crises, comme tout le monde, comme toi. Elle portait la souffrance sur elle, son corps et son visage.

    Sa relecture de Nietzsche via Derrida était intéressante. Des étudiants dévoués se pressaient pour lui apporter sa chaise. Peut-être en as-tu fait partie, pour satisfaire ta soif (légitime) de reconnaissance. Sinon, ne t'étonne pas qu'elle ait pu te haïr. Moi aussi, par moments, j'ai eu peur de toi. Sur les juifs, non, je ne me souviens pas.

    J'ai failli faire acheter "Cosmos" par la bibliothèque de mon lycée. Je n'aime pas Onfray, mais j'ai l'impression que la clé de son ressentiment, de sa rancœur permanente envers à peu près tout le monde se trouve dans ce bouquin. J'ai aussi envie de percer le mystère de sa popularité.

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  2. Dans sa profession le professionnel de génie fait de l'ombre à tous ses confrères ... ils mesurent la distance qu'il y a entre eux et lui.
    On cherche la faille qui pourrait le faire descendre de son piedestal.
    C'est un humain, il y en a toujours une de faille !
    Que de grands artistes infects en privé ! Cela n'enlève rien à leurs oeuvres.
    Trouver la faille ne nous rend ni meilleur en général ni meilleur professionnellement en particulier.
    Il faut s'accepter.

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  3. A propos de la souffrance de Kofman, quand la souffrance de certains est surreprésentée, sur médiatisée, cela crée de nouveaux genres d'injustices, et donc de souffrances qui un jour ou l'autre trouvent une voie pour être représentées. Comme le disait cyniquement mon père : "chacun ses petites misères". Nous sommes tous égaux dans la souffrance, le leitmotiv de notre société devrait être un retour universel à : "tu ne tueras point", quelle que soit la confession religieuse, la couleur de peau, etc... Mais comme tu le dis très bien l'américanisation des mœurs empêche un retour à des choses simples et fondamentales. Ce que Heidegger appelle "l'oubli de l'être".

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