dimanche 2 juin 2013

Monde de merde


En fait je ne suis pas de taille à supporter d’avoir des ennemis, mon corps ne le supporte pas. Comme Kaufman me le laissait entendre, ma vie était un préjugé de faible. J’ai eu une chance, mon corps avait changé, j’avais 25 ans. Mais je n’ai pas su saisir ma chance. Ma vie aura été une expérience désagréable. Je m’accroche à un faible espoir, mais non je crois que le destin aura été le plus fort. Eh oui, je suis un faible, parce que je suis fragile psychologiquement, je ressasse le passé, mais le passé a été le passé et il conditionne mon présent. Je suis bel et bien un ectoplasme. Mais allez vous faire foutre, vous les forts, les sans destins, votre vie est moche. Elle pue la merde et le crime. J’en arrive à ressentir toute présence humaine comme profondément scatologique. C’est un trait autistique. « Monde de merde ».

Je suis souvent à ruminer plus que des idées de suicide, des idées de meurtre, qui je pourrais tuer comme ils m’ont tué dans la famille de mon père. Qui je pourrais tuer donc, ma mère, mon père, mon demi-frère, un ami de ma mère ? Un intellectuel reconnu, un sans destin éternel, comme le sont souvent les intellectuels, pour me venger des amis de ma mère, qui avec leur ironie mordante, ne savaient peut-être pas qu’ils me tuaient à petit feu, prolongeaient en quelque sorte le crime que commettait déjà, mon père sur ma personne. Car pas un des amis intellectuels ou non-intellectuels de ma mère ne m’a aidé, au contraire ils m’ont enfoncé quand ils me sentaient le plus fragile. Quand ils venaient jouer la comédie sociale chez ma mère, qui faisait porte ouverte pour toute cette élite intellectuelle qui venait parader ; et moi au milieu de tout ça j’étais la victime toute désignée, la victime de ce jeu dont le meurtre du faible, du fragile, est la règle. Le rôle des profs de philo devrait être notamment de porter un revolver sur eux, de repérer les incurables agonisants, et de leur tirer une balle dans la nuque en plein cours, pour montrer l’exemple aux autres élèves de ce qu’il ne faut pas être. Mais vous êtes trop lâches pour ça, même si parfois vous en avez le secret désir. Je suis tellement méchant Emmanuel, que je te souhaite de connaître l’agonie de ton vivant, à ce moment là tu comprendras que toi aussi tu avais un destin. Ton monde pue Emmanuel !

Critique :

« Relire Nietzsche et Hegel : les faibles, au final, sont toujours les gagnants et les forts sacrifiés. Tu as beaucoup de chance dans ton malheur. » 

Dans ce cas cela revient à dire que Hitler était un fort qui a été sacrifié. Quant à Jésus, cela revient à dire qu’il était lui aussi un fort. D’ailleurs je pense que Hitler et Jésus ont pas mal de points communs, des faibles physiologiquement, souffrants sans doute d’impuissance ; mais des forts en ce qu’ils dominaient et dirigeaient le troupeau. Les faibles c’est toujours le troupeau.
 

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