vendredi 28 juin 2013

Comment réussir en France ?

Je te l’avais bien dit Emmanuel qu’il fallait être comme Balthazar ou Dan, ces hommes à femmes à qui tout réussi. Au moins tu auras tenté. Mais tu te heurtes apparemment au mur de la petite-bourgeoisie. Tu as pour eux je pense un côté non-humain, comme tout philosophe qui se respecte. Essayons de réfléchir aux époques où tu aurais pu réussir. Je pense que dans l’Allemagne de la fin du XIXème siècle, ta probité t’aurait permis de faire une belle carrière. En France c’est difficile, il n’y a que les jouisseurs qui réussissent. Et cela de tout temps, relire Nietzsche, Maupassant etc… J’apprécie tes doux euphémismes concernant tes « amis » en politiques ; discrets, disciplinés, adaptables. Mais tu as toutes ces qualités Emmanuel, ce n’est pas ça qui cloche. Ce qui cloche c’est ton refus de la normalité, c’est ton refus des valeurs petite-bourgeoises. 
Ça on ne te le pardonnera jamais. On ne me l’a pas pardonné à moi non plus, du fait de la relation totale que j’avais avec mon père, je n’ai pas pu investir le monde petit-bourgeois qui s’offrait à moi. J’ai même méprisé des femmes sans coucher avec elles. Crime de lèse majesté petite-bourgeoise. J’avais un côté un peu impuissant. Je crachais sur le plaisir. Et de l’autre côté la rigueur philosophique ne voulait pas de moi. Le monde qui t’a accueilli ne voulait pas non plus de moi. J’avais le cul entre deux chaises. 
Je pensais que la pure jouissance génitale n’avait aucun intérêt. Je pensais être incapable de faire le bonheur d’une femme. Pourtant j’en étais capable comme tout homme qui a une queue entre les jambes. C’est ça que j’aurais dû mettre en premier ; la jouissance, et faire suivre le reste ensuite, le travail, la rigueur, et pourquoi pas la gloire ?

Critique : La queue entre les jambes, je ne suis pas certain que ce soit ce qui fasse le bonheur de la femme, qui est plus dans l'image que dans la jouissance.

Critique de la critique : Oui tu as raison mais il faudrait ajouter la femme petite-bourgeoise. J'ai connu une femme post soixante-huitarde, Martine, qui était plus dans la jouissance que dans l'image. C'était une femme forte, elle a utilisé mon père comme un jouet sexuel. Qui pour le coup était plus dans l'image lui, au point qu'il en était un peu honteux, de cette image qu'il avait de lui d'objet sexuel d'une femme.
Plus on monte dans l'échelle de la bourgeoisie, plus il y a de la jouissance, les petit-bourgeois jouissent peu, les grands bourgeois s'accordent beaucoup de plaisir. 
                                                                       

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