Je te l’avais bien dit Emmanuel
qu’il fallait être comme Balthazar ou Dan, ces hommes à
femmes à qui tout réussi. Au moins tu auras tenté. Mais tu te heurtes
apparemment au mur de la petite-bourgeoisie. Tu as pour eux je pense un côté
non-humain, comme tout philosophe qui se respecte. Essayons de réfléchir aux
époques où tu aurais pu réussir. Je pense que dans l’Allemagne de la fin du
XIXème siècle, ta probité t’aurait permis de faire une belle carrière. En France
c’est difficile, il n’y a que les jouisseurs qui réussissent. Et cela de tout
temps, relire Nietzsche, Maupassant etc… J’apprécie tes doux euphémismes
concernant tes « amis » en politiques ; discrets, disciplinés,
adaptables. Mais tu as toutes ces qualités Emmanuel, ce n’est pas ça qui
cloche. Ce qui cloche c’est ton refus de la normalité, c’est ton refus des
valeurs petite-bourgeoises.
Ça on ne te le pardonnera jamais. On ne me l’a pas
pardonné à moi non plus, du fait de la relation totale que j’avais avec mon
père, je n’ai pas pu investir le monde petit-bourgeois qui s’offrait à moi. J’ai
même méprisé des femmes sans coucher avec elles. Crime de lèse majesté
petite-bourgeoise. J’avais un côté un peu impuissant. Je crachais sur le
plaisir. Et de l’autre côté la rigueur philosophique ne voulait pas de moi. Le
monde qui t’a accueilli ne voulait pas non plus de moi. J’avais le cul entre
deux chaises.
Je pensais que la pure jouissance génitale n’avait aucun intérêt.
Je pensais être incapable de faire le bonheur d’une femme. Pourtant j’en étais
capable comme tout homme qui a une queue entre les jambes. C’est ça que j’aurais
dû mettre en premier ; la jouissance, et faire suivre le reste ensuite, le
travail, la rigueur, et pourquoi pas la gloire ?
Critique : La queue entre les jambes, je ne suis pas certain que ce soit ce qui fasse le bonheur de la femme, qui est plus dans l'image que dans la jouissance.
Critique de la critique : Oui tu as raison mais il faudrait ajouter la femme petite-bourgeoise. J'ai connu une femme post soixante-huitarde, Martine, qui était plus dans la jouissance que dans l'image. C'était une femme forte, elle a utilisé mon père comme un jouet sexuel. Qui pour le coup était plus dans l'image lui, au point qu'il en était un peu honteux, de cette image qu'il avait de lui d'objet sexuel d'une femme.
Critique : La queue entre les jambes, je ne suis pas certain que ce soit ce qui fasse le bonheur de la femme, qui est plus dans l'image que dans la jouissance.
Critique de la critique : Oui tu as raison mais il faudrait ajouter la femme petite-bourgeoise. J'ai connu une femme post soixante-huitarde, Martine, qui était plus dans la jouissance que dans l'image. C'était une femme forte, elle a utilisé mon père comme un jouet sexuel. Qui pour le coup était plus dans l'image lui, au point qu'il en était un peu honteux, de cette image qu'il avait de lui d'objet sexuel d'une femme.
Plus on monte dans l'échelle de la
bourgeoisie, plus il y a de la jouissance, les petit-bourgeois jouissent peu,
les grands bourgeois s'accordent beaucoup de plaisir.
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