Conservateur oui, mais anarchiste conservateur
Moi j'ai connu de vrais chrétiens en Bretagne dans un coin assez
reculé du Morbihan, ils étaient croyants et pratiquants et parlaient breton
d'ailleurs, ils votaient à droite par tradition. Ils n'étaient pas encore
corrompus par l'école et l'idéologie kantienne sur la démocratie laïque et le
devoir républicain. C'étaient mes grands-parents. Tout le contraire de mes
enc... de parents qui votaient à gauche, petits jouisseurs baby-boomers
soixante-huitards ayant refusé que je me fasse baptiser. Mes grands-parents de
droite donc, gaullistes mais pas pétainistes, étaient sociaux, au sens où ils
ont toujours tout fait pour aider leurs deux filles, et les enfants de ces deux
filles, dont moi donc. Mes deux parents d'abord libertaires puis
libéraux-libertaires à partir des années 80, libéraux-wokistes dans leurs vieux
jours, ne m'ont jamais rien donné, il fallait que ce soient mes grands-parents
qui me donnent de l'affection, m'habillent, me fournissent mes fournitures
scolaires, m'accueillent systématiquement pour les vacances. Ensuite mon père
s'est barré en Martinique, puis au Costa-Rica, et enfin au Portugal pour
profiter de sa retraite. À vrai dire je n'ai plus eu de ses nouvelles à partir
de mes 19 ans, j'ai seulement eu vent de loin de ses pérégrinations. Il m'a
littéralement abandonné sans que cela ne choque véritablement personne au sein
de ma famille, ni n'émeuve d'un iota la société et les pouvoirs publics. Il a
profité à fond du système pour travailler très peu tout en gagnant très bien sa
vie et obtenir une très bonne retraite anticipée avec sans doute un certain degré d'invalidité.
Pendant ce temps-là ma mère de gauche qui était censée s'occuper
de moi s'en foutait en réalité royalement, me négligeait, et demandait à ses parents qui
travaillaient dur dans leur petit commerce de tailleurs, du fric pour
soi-disant m'élever. Ne me parlez pas de cette gauche libertaire, qui a
viré libérale-libertaire, et qui n'a jamais eu le sens de la collectivité,
ayant même fini par détruire l'État Providence et tous les acquis du CNR comme
"cadeau" en héritage laissé à ses enfants, toutes ces générations
sacrifiées pour l'égoïsme d'une seule : celle des baby-boomers. Mes parents
donc ont des moyens mais ils ne partagent pas, même pas et j'ajouterais surtout
pas avec leur progéniture qu'ils méprisent. Est-ce généralisable ou ne
s'agit-il que d'une très sévère pathologie intrafamiliale ? Je ne sais pas.
Tout est fait aujourd'hui pour que la famille se dissolve, ça n'émeut plus
personne sa destruction, c'est devenu la norme et c'est le
contraire qui constitue désormais l'exception : les couples qui durent et arrivent à sécuriser leurs enfants dans le temps long. Il n'y
a plus que l'islam qui protège la famille et qui propose des valeurs
collectives dépassant l'individu.
L'Occident s'est complètement déchristianisé en 60 ans, et la
nature a horreur du vide. Désormais ce sont de jeunes blancs d'origine
européenne qui se convertissent à l'islam, ça commence dans les quartiers les
plus défavorisés, mais nul doute que ça va se répandre peu à peu dans des
couches plus favorisées de la population. Ce processus inéluctable est très
bien décrit par Houellebecq dans Soumission
que j'ai lu deux fois.
Pour que la démocratie et la neutralité de la laïcité
fonctionnent, il faut un très fort soutien familial pour pouvoir rivaliser dans
la sélection assez impitoyable qu'impose le système scolaire, la notion de
mérite républicain et toute vie en société en général. Finkielkraut est comme le kantisme, il a les mains pures
mais il n'a pas de mains. Or nos institutions démocratiques aujourd'hui très
fortement influencées par l'idéologie néolibérale ne défendent pas la famille
ni la collectivité, elles défendent l'individu. Et sans une chaîne de
solidarité et sans la collectivité l'individu n'est rien. C'est le libéralisme
qui a placé l'individu au centre de institutions de la démocratie, du système
juridique, de la fabrication des lois, sans se soucier du fait que si l'on
détruit la collectivité l'individu n'est rien. En démocratie le droit est
libéral, c'est-à-dire qu'il ne défend que l'individu. Tout cela découle d'une
idéologie bourgeoise, d'un préjugé bourgeois. Or un individu coupé de la collectivité est un malade mental qui souffre de troubles schizoaffectifs.
En démocratie le droit est libéral et bourgeois, c'est-à-dire
qu'il ne défend que l'individu. Tout cela par d'un postulat faux : l'individu
souverain et les droits de l'homme qui en découlent. Or l'individu ne peut être
souverain que s'il est intégré dans une collectivité, que s'il a des liens avec
une communauté dont il est partie intégrante. L'individu n'est qu'un élément
constituant essentiel d'un tout qui le dépasse et qui le fonde : la
collectivité. Le nier c'est être aliéné et ne jamais parvenir à trouver sa
liberté. La loi en démocratie a tendance à défaire tout ce qui résulte des
liens que la collectivité a tissé, pour soi-disant protéger l'individu. La
loi détruit la collectivité au nom des droits de l'individu.
Oui mes grands-parents avaient le sens de la collectivité, le sens
de la solidarité, le sens du partage, mais aussi du devoir, qui se sont
complètement perdus dans ma famille avec la génération des baby-boomers, au
point qu'un de mes cousins germains a dû se suicider parce qu'on ne lui a pas
laissé le choix et qu'une de mes demi-sœurs est autiste sans doute par
négligence de mon père. Oui la loi morale s'est diluée dans le libertarisme de
gauche post68ard, puis complètement perdue avec le libéralisme. Alors je
préférerais vraiment le monde chrétien de mes grands-parents ayant un grand
sens du devoir et de la loi morale, de la solidarité, de la collectivité, et je
vomis la déchristianisation libérale-libertaire, faussement cool, bobo,
post68arde, qui aujourd'hui aboutit au moralisme wokiste. Les soixante-huitards
baby-boomers ont laissé un monde déchristianisé en ruine à leurs enfants, qui
se caractérise désormais par un repli identitaire caractérisé notamment par le discours
de Zemmour et la montée inexorable de l'extrême droite, une loi morale
tournant exclusivement autour de la culpabilité vis-à-vis de la Shoah dont
découle la Loi et le blasphème sous la forme du négationnisme. C'est un blasphème car qu'on le veuille ou non, elle a un caractère sacré dans une société paradoxalement pratiquement complètement déchristianisée et laïque, mais au sein de gens chez qui le sens du sacré n'a pas complètement disparu car il ne peut en réalité disparaître. L'accusation très grave de négationnisme, quelquefois pour un oui pour un non, est donc une nouvelle forme de superstition comme jadis on se protégeait du mauvais œil par des rituels ancestraux de purification de l'âme. Le négationnisme est le produit des âmes impures que l'on refoule dans les marges obscures de la société, comme jadis on faisait la chasse aux sorcières.
Les Juifs ou la communauté juive n'y sont pour rien dans ma pathologie mentale, ce sont effectivement mes parents qui
ont entièrement détruit ma vie, et sans aucune culpabilité puisque c'est effectivement une notion chrétienne donc qu'il fallait absolument détruire. Ils ont l'entière
responsabilité du mal qu'ils m'ont fait. Où était la loi pour freiner ces
malfaisants dans leur quête de jouissance ? Si on ne met pas de lois pour abandon
caractérisé d'enfant(s), alors on peut dire que la société ne tourne pas rond.
Dans mon vécu existentiel, la société chrétienne avec toutes ses chaînes de
solidarités me paraît préférable à la neutralité glacée et sans âme de la laïcité. L'attitude de mes parents qui n'est sans doute pas généralisable,
me fait penser à une chose : les eaux glacées du calcul égoïste dont parle
Marx. Les chaînes de solidarité du parti communiste en France n'étaient pas si mal,
elles ont donné lieu aux acquis du CNR que désormais Macron détricote en toute
impunité et sans aucun complexe, lui le pervers manipulateur dissimulateur.
Alors s'il vous plaît ne me parlez pas de tartuferie, concernant
la morale chrétienne que les 68ards auraient eu raison de détruire pour imposer
leurs valeurs libertaires puis complètement libérales décomplexées. Les
baby-boomers ont détruit la France, les terroirs, la joie de vivre, la
simplicité, l'amour du pays et de la patrie. Mes parents sont des malfaisants,
des pourris égoïstes abandonnants, j'aurais encore préféré qu'ils me placent
dans une famille d'accueil ou encore beaucoup mieux qu'ils laissent
complètement mes grands-parents s'occuper de moi chez eux. Pour mes parents je
n'étais qu'un alibi pour obtenir du fric de mes grands-parents en faisant
semblant de m'élever, c'étaient des Thénardier, mon cas est-il
généralisable ? J'en conclus que la gauche en France n'est pas du tout
socialiste, mais libérale-libertaire et complètement pourrie, cf. Les mystères de la gauche, Michéa. Tout cela pour dire
que je me sens absolument anarchiste conservateur face aux institutions
corrompues de notre république bananière et répressive. Je suis
fondamentalement socialiste, un socialiste chrétien non baptisé mais pas de
gauche…
Parce que le monde est de plus en plus divisé en psychotiques et
en psychopathes, et qu'il vaut mieux être un psychopathe qu'un psychotique,
comme le disait ma mère qui ne pouvait s'empêcher au fond d'elle-même d'admirer
mon père pervers malgré tout le mal qu'il pouvait faire à son entourage -
essentiellement elle-même et moi-même.
J'ai été officiellement déclaré psychotique par le médecin
psychiatre en charge de mon dossier dans le cadre de l'Éducation Nationale,
donc déclaré inapte définitivement à toute fonction en son sein. À 55 ans
seulement je suis donc mis en retraite anticipée, j'attends mon degré
d'invalidité dont va dépendre ma pension pour le reste de ma vie. Plus le degré
d'invalidité sera élevé plus j'aurai des chances de m'en sortir !
J'ai quand même l'impression d'être un déchet, je me sens humilié.
J'ai absolument tout raté dans ma vie : travail, famille... patrie (hi hi hi
!).
La plus grosse bêtise c'est de faire table rase du passé, on pourrait assimiler
cela à une démarche philosophique de type cartésien, alors que le plus souvent
c'est le fruit d'un traumatisme qui vous fait perdre la mémoire de tout ce que
vous avez acquis, ou de la répétition d'un traumatisme que vous avez connu
enfant et qui conduit au même résultat. La vie s'est chargée pour moi de me
faire indéfiniment revivre le même traumatisme originel et d'abolir ma mémoire
des choses acquises. Donc je n'ai rien acquis, je suis plus misérable à 55 ans
que je ne l'étais à 30, quand j'avais encore un semblant d'espoir.
"Deviens ce que tu es !" affirmait Nietzsche, je suis
effectivement devenu ce que je suis depuis le début sous l'action mortifère de
mes parents, dont je peux situer au moins une ou plusieurs origines
traumatiques et qui sont un obstacle à toute action de résilience... Je suis
enfin devenu officiellement un psychotique incurable.
C'est ambivalent. Évidemment qu'ils n'étaient pas tout noirs, j'ai
partagé avec eux des choses positives que je ne peux pas non plus oublier. Ma
fille aînée est désormais plus proche de ma mère que de moi, c'est un sac de
nœuds inextricable. J'aurais personnellement préféré conserver des liens
chaleureux avec mes parents, mais de leur point de vue ce n'était pas possible
car j'étais pour chacun des deux le fils de l'autre. Apparemment mon père a été
un bon père pour ses trois autres enfants que j'ai à peine connus.
Il aurait sans doute mieux valu que je sois réellement orphelin et placé dans
une famille d'accueil.
Comment ne pas y penser quand je sais que ma mère paie les études
de ma fille aînée (fruit d'un premier lit), et invite régulièrement les deux
autres ainsi que mon ex-épouse à Noël chez elle, et aux Antilles durant l'été
dans sa villa au bord de la plage. Évidemment qu'elles lui manifestent de la
gratitude, alors qu'auparavant elle avait tout fait pour faire exploser mes
deux couples - consciemment ou inconsciemment, je n'en sais rien. Elle est en
train de m'exproprier de la propre famille que j'avais construite. Bientôt il
est probable que mes filles penseront toujours à leur grand-mère et auront
totalement oublié leur père. Expulser et ostraciser pour mieux capter, il
s'agit d'une forme élaborée de spoliation.
Je suis allé plusieurs fois à l’Espace du Possible avec mon père,
ce camping hédoniste et libertaire appartenant à Yves Donnars dont parle
Houellebecq dans Les Particules élémentaires.
Les adultes y laissaient leur progéniture livrée à elle-même et s’adonnaient à
des jeux érotiques, généralement ils se promenaient nus et n’hésitaient pas
quelquefois à copuler en public. À ma quasi-sœur Catherine M. qui avait des
talents de masseuse on demandait de caresser des adultes, voire ce qui était
dans son regard d'enfant de "vieux" messieurs nus (mais c'était des boomers), l’un d’eux voulait qu’elle lui masse son
pénis. Elle vit aujourd'hui du RSA, seule, isolée, loin de la société «
éclairée » alors qu'elle en provenait ; qui est victime de mort sociale dans
cette affaire ? Les victimes ou les bourreaux comme O. Duhamel, R. Berry, Cohn
Bendit, Jack Lang, Frédéric Mitterrand, Matzneff, Polanski etc. ? À mon
quasi-frère Stéphane M. sa belle-mère avait pris son sexe d’enfant de 7 ans
dans les mains et jouant avec avait réussi à obtenir une érection pour qu’il la
pénètre. Et leur père et leur belle-mère exigeaient d'eux deux qu’ils viennent
dans leur lit nus quand ils faisaient l’amour. Quant à mon père, Robert B. il
avait un jour obtenu que je me mette nu sans mon consentement pour me masser
toutes les parties du corps dont les plus intimes. Je ne dis pas que mon
géniteur était un authentique pédophile incestueux mais qu'il en a éprouvé des
pulsions qui ont pu passer à l'acte grâce au contexte de cette époque. « Un
homme ça s'empêche » comme le disait le père d'Albert Camus, mon père ne s'est
pas empêché d'exhiber son sexe nu partout dans la maison durant toute mon
enfance et mon adolescence, ni de faire jouir ostensiblement ses maîtresses
sans pudeur vis-à-vis de moi, en ne fermant pas la porte ou en le faisant dans
la pièce à côté. Plusieurs fois je suis allé tout nu dans le lit parental
composé de ma belle-mère Martine D., mon père, ainsi que mon quasi-frère
Stéphane et ma quasi-soeur Catherine, on se faisait des papouilles d'adulte à
enfant, d'enfant à adulte, d'enfant à enfant ; vraiment innocemment ?
N’était-ce pas là le signe d’une conduite pédophile et incestueuse ? D’autant
plus que ma mémoire a peut-être refoulé certains de ces souvenirs
traumatisants, je ne me souviens donc certainement pas de tout. Tout ce que je
peux dire c’est que ces pratiques étaient assez largement répandues dans les
milieux libertaires et éclairés vers la fin des années 70 et au début des
années 80. Ma mère Colette B. était parfaitement au courant de tout ce qui se
tramait mais elle a toujours eu du dégoût pour tout ce qui représente des
signes de faiblesse (elle ne respecte que le pouvoir, et surtout celui de
l'argent !), comme l'enfance abusée sexuellement, elle a donc sciemment fermé
les yeux, elle était complice.
Vous pensez vraiment qu'une analyse ou une thérapie pourrait me
guérir du traumatisme de la pédophilie et de l’inceste ? J'ai fait environ 20
ans sur le divan des thérapeutes, que voulez-vous qu'ils fassent face à
l’indicible ? Ils sont impuissants.
Je suis allé à l'Espace du Possible 4 ou 5 fois, la première fois
en 76 je crois, puis en 79, 80 et 82. Ce que j'ai vu de mes yeux, je l'ai vu ;
ce que m'a fait subir mon père je l'ai enduré. Les témoignages de mon
quasi-frère et de ma quasi-sœur je ne peux pas les mettre en doute, à l'époque
les parents boomers ne se cachaient
pas car ils croyaient en une révolution libertaire à venir. Mon père était ami
avec Yves Donnars, le propriétaire de ce camping à Meschers en
Charente-Maritime, et Houellebecq en parle comme je l'ai déjà évoqué dans son
roman Les Particules élémentaires.
Je ne vais pas rentrer dans ce mauvais procès qui est fait à Finkielkraut,
c'est un philosophe appréciable et qui manquera cruellement quand il
disparaîtra. Cependant j'ai un témoignage assez fort sur mon expérience de la
pédophilie et de l'inceste et je trouve que sur cet aspect-là des choses
l'attitude d'Élisabeth Lévy et de Finkielkraut est tout à fait symptomatique de
leur génération : absence de compassion voire dégoût pour les victimes, bonne
conscience et déni. Moi je vous parle d'un camping où tout le monde dans les
années 70/80 s'adonnait aux joies de la libre sexualité, baisait devant des
enfants. Où les parents avaient des pratiques pédophiles et incestueuses comme
si c'était tout à fait normal. Et personne n'a rien vu ? E. Lévy et
Finkielkraut, les ravis de la crèche, n'étaient au courant de rien sur les pratiques
qui avaient cours durant cette période ? J'ai du mal à le croire ! Je pense
qu'ils pratiquent sur eux-mêmes une forme d'autocensure et de déni et cherchent
coûte que coûte à protéger leurs amis (puissants) qui ont eu le malheur de se
compromettre avec leur époque libertaire, où le libre accès à la pédophilie
était quand même une revendication officielle : la pétition pour la
légalisation de la pédophilie (Libération,
janvier 1977) dont les signataires étaient majoritairement issus de Mai.
Je suis un représentant emblématique des victimes du siècle
après-guerre, oui. Il y a un déni total de notre époque par rapport à cette
période. J'aurais même préféré que notre époque assume sa pédophilie
constitutive de 68 à 83, comme celles des Grecs anciens ou de la Renaissance
par exemple. Les adultes ont rejeté leurs propres enfants victimes dans les
oubliettes de l'Histoire au lieu d'assumer leurs actes en en faisant des
victimes monstrueuses plutôt que des initiés, des exceptions alors que c'était
la règle. Je me souviens de la joie mauvaise qu’a éprouvé mon père lorsque le
battage médiatique s’est orchestré autour de la Shoah, avec le film éponyme de
Claude Lanzmann : « Ouf je suis sauvé, le crime (qui aurait pu peut-être ne pas
en être un s'il avait été assumé comme un processus d'initiation et de
transmission) de mon époque va passer sous silence ! » En raison de son faible
degré d'évolution et son manque de spiritualité mon père a ressenti de la honte
pour son attitude et du dégoût pour sa victime qu'il a rejeté - c'est ça le
pire : ce sentiment de rejet une fois avoir été consommé, digéré et évacué
comme un déchet ; au lieu de chercher à l'élever comme le faisaient les Grecs
anciens à travers un processus d'initiation passant par l'érotisme. Notre
président Macron lui-même ne s'est-il pas élevé grâce à l'attitude pédophile de
celle qui est devenue sa femme ?
Le vrai choc pour moi fut d'être abandonné par mon père à 19 ans
parce que j'étais devenu par ses soins une victime digne de mépris, un déchet
réifié parce que consommé. Cette réification donc cette aliénation fut aussi le
motif de ma répudiation aussi bien du côté de mes géniteurs que de ma femme
aujourd'hui ; je n'avais plus droit à l'existence pour mes géniteurs parce que
j'étais devenu aliéné, le père parce qu'il en avait été l'acteur m'ayant réduit
à l'état de chose, la mère parce qu'elle avait fermé les yeux et avait été la
complice... du crime parfait ! Ils se lavaient les mains de m'avoir « tué » et
en plus c'était moi le fautif en raison de mon comportement aliéné de leur
désinvestissement affectif absolu à mon égard. Ma femme ne pouvait pas deviner
quel monstre j'étais en réalité, elle m'a donc rejeté après 17 ans de vie
commune et deux enfants ; mais elle, n'a aucune responsabilité.
Moi-même en tant que représentant emblématique des générations qui
viennent après celle des boomers,
je suis imprégné d'idéologie prédatrice ou justifiant la prédation par mes
parents boomers qui ont retourné leur
veste hippie pour adopter un costume néolibéral au début des années 80. Je
préférais largement les hippies de paix et d'amour aux néolibéraux pervers et
obsédés par l'argent. Pour mes parents ce ne fut qu'un changement de mode, pour
moi ce fut un cataclysme. Ce sont généralement les enfants qui paient pour les "errements"
de leurs parents surtout si ces errements ne sont pas assumés, quant aux
parents boomers ils estiment qu'ils n'ont
de comptes à rendre à personne puisqu'ils avaient "tués" leurs
propres parents !
Le mouvement de Mai 68 a voulu apporter l'amour libre, le pouvoir
néolibéral a perverti ce mouvement et lui a substitué la pornographie presque
imposée à tous (par misère sexuelle) pour faire du profit. Le néolibéralisme
prédateur et pervers a sali une idée assez innocente au départ, et en même
temps ce régime est plutôt conservateur, pudibond et hypocrite sur le plan des
mœurs.
Qu’est-ce que l’idéologie prédatrice ? Il y avait sans doute des
prédateurs comme mon père qui utilisaient l’esprit de Mai 68 comme un moyen
pour assouvir leurs pulsions, un peu comme des renards dans le poulailler ;
mais l’idéologie prédatrice ce n’est pas du tout ça. C’est le néolibéralisme
qui a mis la perversion au centre des rapports humains. Et cela mon père qui a
tout d'un pervers narcissique en plus de tout le reste, mais pas d'un pervers
sexuel (ou alors vraiment à la marge), l'a bien compris... Dans les années 70
on pouvait abuser de ses enfants sans être un pervers sexuel. Je ne dis pas que
la liberté sexuelle était quelque chose de mauvais en soi mais que mon père a
perverti cette liberté pour en faire un instrument d'emprise sur moi, bref pour
me détruire ou ma mère à travers moi, afin pour lui de ne pas sombrer dans la
psychose. De l'autre côté ma mère a perverti son savoir psy et celui de ses
amants juifs pour avoir une emprise sur moi, voire pour me détruire ou mon père
à travers moi, afin de ne pas sombrer dans la psychose.
La fascination pour la force et le pouvoir, le mépris pour les
humbles est une caractéristique de l’intelligentsia bobo des grandes
métropoles. Le peuple est forcément antisémite et complotiste (comme l'a montré
la propagande journalistique anti-gilets jaunes), les riches, les puissants et
les représentants de la « haute-culture » sont forcément des alliés. On
comprend décidément l’amitié qui lie BHL à Claude Lanzmann avec qui il partage
ce trait de caractère. Comme Lanzman, il veut nettoyer la responsabilité des
élites dans l’antisémitisme génocidaire et faire porter cette responsabilité
sur les peuples.
Il y a un culte du néolibéralisme depuis environ 1983 en France,
une propagande et un conditionnement des citoyens. Réactivation par l'école de
Chicago et Hayek des thèses les plus sulfureuses de Mandeville à l'attention
d'un cercle d'élus, d'affranchis (de la décence commune). Une sorte de "secte"
en somme qui a cherché à promouvoir une "utopie", selon le mot de
Hayek, et qui a si bien réussi qu'elle a inventé la religion qui s'est
mondialement imposée, celle du divin Marché, "ordre spontané" si
parfait qu'il doit absolument être tenu à l'abri de toute tentative humaine de
régulation ; il faut donc briser les peuples et leur tentation de souveraineté.
Ces affranchis ont souterrainement diffusé l'idée néolibérale
avant que celle-ci ne s'empare officiellement du monde pour le reconfigurer
entièrement à partir des années 1980. C'est ainsi que deux think tanks, parmi les nombreux issus de cette
Société, ont joué un rôle décisif dans les arrivées au pouvoir de Margaret
Thatcher en Grande-Bretagne (1979) et de Ronald Reagan aux États-Unis (1980) :
respectivement l'Institute of Economic Affairs
(créé en 1955) et l'Heritage Foundation
(créé en 1973). Macron s’inscrit évidemment dans cette lignée néolibérale,
ainsi que tous les pays occidentaux sous influence américaine même lorsqu'ils
se disent européens pour faire concurrence à l'hégémonie des États-Unis. On
assiste en réalité aujourd'hui à la mondialisation de l'idée néolibérale
jusqu'en Asie qui fait preuve d'une rare discipline, c’est d’ailleurs une
nouvelle forme de guerre par l’économie de marché.
Nous sommes en plein dans cette "utopie" ; vouloir
réguler par exemple les flux migratoires ou les échanges commerciaux entre les
pays ce serait vouloir être souverain, et ce devrait alors être un contrat
moral engageant l'État ainsi que chaque citoyen et garantissant la liberté de
ce dernier (comme du temps de la création de la Vème République sous de
Gaulle). Or non il n'en est rien, nous sommes en pleine manipulation
caractérisée ; la façon de gérer la Covid en entretenant la psychose est un
énième avatar de la privation de sens critique en régime néolibéral. Macron et
sa clique visent l'abrutissement et l'aliénation des masses (éventuellement par
la peur), pour priver chacun de son sens critique donc de sa capacité à
remettre en question le régime et sa tentation liberticide. Or les régimes
néolibéraux jouent une course contre la montre à l'égard de leurs propres peuples
; le tout est de tenir assez longtemps pour les isoler et les diviser afin de
les anéantir de toutes les façons possibles (télévision, propagande
journalistique, publicité, flux migratoires incontrôlés, lois liberticides,
Covid, guerre des sexes, guerre des "races", terrorisme,
hyper-violence de la jeunesse, rivalité mimétique meurtrière, perversion
narcissique généralisée dans les hautes sphères décisionnaires, logique
victimaire à outrance, néoféminisme exacerbé, cancel
culture, culture woke, intersectionnalité
etc...) pour pouvoir établir à l'échelle mondiale cette "utopie".
Je ne sais pas le degré de responsabilité de cette
"utopie" néolibérale dans l'origine de la Covid ; reste que la Covid
arrive à point nommé pour restreindre les libertés et la contestation sociale
(des gilets jaunes par exemple), et expérimenter de nouvelles formes de
confinement des populations ; c'est la discipline, le degré de soumission des
populations et l'efficacité de la propagande journalistique et de la police qui
sont testés.
En attendant le but du pouvoir néolibéral représenté par Macron
est de diviser pour mieux régner, comme entre les hommes et les femmes et même
entre les « races » par exemple (parmi de nombreux autres).
Pour finir sur cet aspect, n’oublions pas que c’est moi que la
Justice de mon pays a condamné à 6 mois de prison ferme, ni mon père, ni ma
mère ; autrement dit comment notre société gère sa logique sacrificielle ? En
mettant les victimes en prison et en laissant les bourreaux en liberté. Il n'y
a pas de « justice immanente », le monde est injuste c'est comme ça et les
chrétiens ont inventé le paradis pour les justes et l'enfer pour les autres après la vie ; avant l'invention des chrétiens il n'y
avait jamais eu de dieu juste. Les dieux païens ou le Dieu des juifs étaient
odieux et partiaux. Je n'affirme pas que l'hypothèse chrétienne est fausse, il
n'y a aucun moyen de le savoir puisque personne n'est revenu d'entre les morts
pour nous le dire. Personnellement je suspends mon jugement même si je ne peux
m'empêcher d'adhérer en la matière à l'intuition de mes grands-parents bretons
(ils étaient peut-être plus païens que catholiques ; mais surtout ils étaient
bons).
Sur la question de parents baby-boomers
comme les miens qui ont voulu apparaître comme des dieux aux yeux de leurs
enfants et petits-enfants ; je pense très fort à la mère abandonnante et
égoïste de Houellebecq aussi, genre de précurseuse des mamans baby-boomeuses
qui viendront en masse après elle. Sans Dieu, dieux, l'homme n'aurait jamais été
aussi grand qu'il ne l'a été, bâtisseur de civilisations. Sans Dieu, dieux,
l'homme est aujourd'hui tout petit, insignifiant, s'agitant dans le vide. Avec
ou sans Dieu, dieux, personne n'a entendu parler de l'homme, hormis l'homme,
mais qui est l'homme ? C'est à dire rien du tout, ça oui, une créature bouffie
d'orgueil qui ne cesse de vouloir péter plus haut que son cul ; il
disparaîtrait que tout le monde s'en trouverait soulagé dans le règne animal
sans parler du règne végétal, et ne laisserait aucun souvenir car les animaux
n'ont pas de mémoire écrite, tout serait effacé jusqu'au souvenir de son
existence sur Terre. Au moins la conception qu'il avait de Dieu le remettait à
sa juste place, et il en avait bien besoin quand on voit le résultat actuel des
Lumières : hubris, volonté de puissance, narcissisme, perversion...
généralisés. À partir du moment où « Dieu est mort », ce sont des hommes qui
veulent apparaître comme des dieux pour d'autres hommes, l'exemple paroxystique
de ce comportement prédateur qu'il rapporte de son expérience dans les camps de
concentration nazis étant décrit par Robert Antelme dans l'Espèce humaine. Aujourd'hui vous n'en avez pas de
ces exemples comme le nez au milieu de la figure dans votre expérience
quotidienne ? Avec les baby-boomers indûment
enrichis par des circonstances économiques favorables qui souvent veulent
passer pour des dieux aux yeux de leurs enfants appauvris, sans parler des
petits chefs dans la vie de tous les jours qui se prennent pour de petits
dieux, et cela va jusqu'aux énormes milliardaires de la Silicon Valley ou d'ailleurs, qui se prennent pour des
dieux omnipotents. Nous ne sommes plus soumis aux caprices d'un créateur tout
puissant, mais à ceux de créatures sournoises, violentes et globalement malveillantes.