samedi 19 octobre 2013

J'avoue...



J'avoue, je pense être plus malade qu'artiste.

L'espèce humaine est une espèce grégaire. Je n'arrive pas vraiment à comprendre comment j'ai disjoncté, mais je sais que j'ai disjoncté. Je n'appartiens plus vraiment à cette espèce, je suis puni. Cela me fait plaisir quand je suis reconnu par mes pairs, mais je ne m'investis pas vraiment assez pour obtenir cette reconnaissance.

Des gens objectivement plus laids d'un pur point de vue plastique, se sentiront plus beau, car ils sont mieux intégrés dans l'espèce humaine. La beauté à soi-même dépend du degré d'intégration dans l'espèce humaine. Paradoxe : pour dire la vérité, il faut être plus ou moins exclu de l'espèce, donc se sentir laid, et ce sont ensuite ces "laids", ces héros, qui sont reconnus comme des beaux par la postérité. Tout ce que je dis est relatif, il est possible que les "vrais" artistes disparaissent et soient remplacés par des "bobos", c'est à dire des intégrés, qui revendiquent cette intégration à la bourgeoisie, et n'ont plus le courage ou la force ou la volonté de supporter la "solitude" de l'artiste.

Mais n'oublions jamais que ce qui est reconnu aujourd'hui comme le vrai pourrait être reconnu demain comme le faux et réciproquement. Les militants ne sont que les bergers des vérités établis. Ils forcent le trait, pour faire comprendre au troupeau ce qui est vrai et ce qui est faux. 

Toutefois lorsqu’on est trop sorti de l’espèce, cela prend un aspect pathologique. Les grands exclus sont « marqués », ils prennent l’apparence du malade. L’artiste est un équilibriste qui marche sur le fil de la « normalité », au dessus du gouffre de la maladie.

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