J'ai été élevé auprès d'une communauté juive assez virulente, les commentaires venaient de partout et de nulle part, ils n'étaient pas ceux d'un individu émancipé mais d'une tribu, et ils faisaient écho les uns aux autres et se complétaient, exprimant un sentiment commun d'appartenance et de fierté ainsi que la reconnaissance de soi dans le discours de l'autre, dans un échange joyeux d'expériences liées à un monde commun qui pouvait durer des heures sans qu'aucun des protagonistes ne se lasse. Dans ce contexte je crois que l'inquiétante étrangeté dont parle Freud, ne peut venir que de celui qui n'en est pas un. Je me sentais étranger dans la maison même de ma mère qui était devenue la maison des Juifs, et sans doute inquiétant à leurs yeux. Mes parents étaient déjà depuis longtemps divorcés et séparés à ce moment-là. Je souffrais en outre d'un complexe d'infériorité soigneusement entretenu par elle, de ne pas en être un. Car tout ce qu'elle avait construit c'est grâce à leur force communautaire, voire parfois tribale, dont elle se sentait éternellement redevable. Cela veut dire aussi que cette maison n'avait de sens que si elle était occupée par des Juifs, qui l'investissaient non seulement de leur présence, mais aussi de leur manière d'être au monde cosmopolite. Et je pense qu'il est assez clair qu'ils veulent prendre l'ascendant à l'échelle mondiale, sans forcément s'en rendre compte, c'est une volonté qui se révèle peu à peu, mais qui est encore refoulée et seulement exprimée sous la forme de leur fameux humour juif. C'est une communauté au sein de laquelle il est agréable de vivre, et qui laisse généralement les gens s'exprimer, s'épanouir. Certes même s'ils sont parfois très blessants, même et voire surtout à l'égard des enfants ou des jeunes adolescents (c'est parce qu'ils ont tous pleinement conscience de leur force, et qu'ils ne la refoulent plus comme ça pouvait être le cas avant l'Holocauste), globalement ils sont plutôt bienveillants et tolérants à l'égard d'autrui ; on dit d'ailleurs que Montaigne universellement loué pour sa tolérance, était d'origine juive, même si c'est un réflexe typiquement juif de vouloir s'attribuer la paternité de tous les grands hommes, afin de mettre en évidence leur monumentale contribution à l'histoire de l'humanité et à ses plus grands succès. En même temps ils appellent ça leur fameux humour, et qu'il ne faut pas les prendre tout à fait au sérieux : mais je pense que le fond de vérité au sein de ce fameux humour, est à prendre tout à fait au sérieux et les caractérise dans leur mégalomanie d'origine religieuse même s'ils s'en défendent, messianique et suprémaciste.
Ce n'est pas de leur faute si aujourd'hui ils sont les plus forts, réellement les plus forts, ce n'est pas une simple interprétation c'est un fait que les phénomènes du quotidien ne cessent de confirmer (notamment à travers les médias et le monde du spectacle, mais aussi ceux de la finance et de la politique : tout semble désormais verrouillé, la liberté d'expression partout bafouée avec de grands censeurs officiels, parfois sous couvert d'humour comme Sophia Aram), à un point qui pourrait d'ailleurs risquer de les mettre en danger, en raison du trop gros écart, de plus en plus patent, entre eux et le reste de la population. Cette supériorité acquise de fait, doit beaucoup à leur ténacité et à leurs longs efforts tout au long de leur interminable histoire qui s'est longtemps caractérisée par la notion de destin différé : l'avènement du royaume de Jérusalem amené à régner sur le monde entier était constamment remis à plus tard, or aujourd'hui nous y sommes. L'humanité est composée de plus de morts que de vivants, et il faut croire que l'œuvre collective issue du judaïsme depuis ses origines, donne aujourd'hui ses meilleurs fruits pour que les vivants puissent en jouir. Ce n'est même pas qu'ils en profitent comme des gens intéressés et cupides, ils sont inscrits dans un destin que par leur travail acharné, alors que les autres peuples se reposaient sur leurs lauriers au sein du christianisme, ils ont eux-mêmes contribué à faire advenir par de bons choix dans des moments cruciaux : enfin on peut dire qu'ils recueillent les fruits de ce qu'ils avaient si patiemment semé, longtemps dans l'ombre puis à la lumière à partir de 1789, pendant des siècles de persécutions puis un peu plus de deux de réhabilitation ; enfin on assiste à ce que l'on pourrait appeler un véritable âge d'or du judaïsme depuis 1945. Mais lui-même est mis en danger par le sionisme annihilateur qui sévit dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 susceptible de remettre en question : non seulement le système d'apartheid mis en place par l'État hébreu qui fait la différence entre la composante juive de sa population et tout le reste, généralement composée d'Arabes sous-qualifiés corvéables à merci (un peu comme en France d'ailleurs, plus hypocrite, où ils ont les mêmes droits) ; non seulement l'état de chaos soigneusement entretenu par cet État hébreu dans l'ensemble des régions proches et moyennes orientales ; mais même l'ensemble du système financier de domination à l'échelle du monde occidental, où globalement toutes les élites doivent montrer patte blanche et se conformer à certains rites ésotériques réservés à un petit cercle d'initiés, ce qu'Alain Minc appelle le cercle de la raison, pour monter encore plus haut dans la hiérarchie. Je mets évidemment à part les pays comme la Chine, l'Inde ou la Russie, qui s'affirment en opposition frontale avec un tel modèle, et qui revendiquent l'instauration d'un monde multipolaire où les États-Unis sous emprise de leurs lobbys sionistes, n'auraient plus l'hégémonie absolue, comme l'on pouvait parler de monarchie absolue, à l'échelle de la France, sous le régime de Louis XIV ; aspect absolutiste représenté aujourd'hui par les valeurs élitistes voire exclusivistes du judaïsme (en gros, le bien c'est nous et le mal ce sont tous les autres !) où effectivement les élites font sécession d'avec les peuples (avec des résistances comme le vote Trump, sans doute un faux espoir en trompe l'œil pour les classes populaires), et hégémonie au sein de laquelle un pays satellite et vassal comme la France est lui-même sous l'influence du Crif. Et il faut bien admettre qu'en face, à l'intérieur du monde occidental, l'opposition est très médiocre et très mal organisée : elle est aujourd'hui majoritairement représentée par LFI, au nom du respect des droits de l'homme et du principe républicain d'égalité entre les hommes, mis à mal par un tel élitisme qui est au fond d'origine religieuse : le peuple élu ne saurait avoir simplement les mêmes droits que le commun des mortels.
J'aurais pu accepter et même adhérer à une telle hégémonie culturelle (et toute hégémonie politique commence par l'hégémonie culturelle comme on l'a vu avec les Allemands, si fiers de leur culture « supérieure » puis si honteux après coup de leur hégémonie politique en Europe qui a abouti aux crimes de masse puis au désastre final), dans ces années 80/90 où Renaud Camus se plaignait que les Juifs soient surreprésentés sur les ondes de France Culture, si ma mère m'avait laissé m'exprimer, mais elle a refusé catégoriquement. Elle ne s'est pas comportée avec moi comme une mère juive, mais comme une catholique dogmatique et intolérante : c'est elle, avec mon père pervers et antisémite, qui sont la vraie cause de mon incapacité à m'exprimer et à m'épanouir, à tout simplement revendiquer mes droits. Il faut dire qu'elle avait subi un catholicisme arriéré, brutal, primitif, fruste et dogmatique au fin fond de la Bretagne rurale et catholique du petit village de ses parents dans les années 50/60, elle en a conçu une véritable haine à l'instar de BHL pour tout ce qui peut représenter un caractère plouc (sachant que ce terme est directement emprunté au nom des villes bretonnes qui souvent commencent par plou) ; elle a dû vivre sa montée à Paris et sa découverte de la psychanalyse freudienne comme une véritable émancipation, alors que pour ma part je l'ai vécu comme un dogmatisme sectaire qu'il n'était pas possible de remettre en question, tant elle présentait aux yeux de ma mère toutes les caractéristiques d'une vérité révélée de nature religieuse.
Dans un souci de justice universelle et dans l'esprit des Lumières, il faudrait que les Juifs acceptent un très long et patient travail de déconstruction tout à fait bienveillant et pas du tout destructeur, très loin d'une quelconque volonté d'anéantissement absolument propre au cas pathologique d'Hitler (en ce qu'il considérait l'ensemble du peuple juif comme un poison à éradiquer), de ce qui fait leur force, en ce qu'elle est aujourd'hui criminelle dans une région du monde comme Gaza et car elle repose aussi sur un certain nombre de présupposés religieux jamais remis en cause et de préjugés leur étant très favorables, qui en font une force de nature religieuse même s'ils s'en défendent, sans même parler du sionisme (en réaction aux préjugés inversement défavorables qui ont longtemps prévalu concernant ce peuple, au moins des origines du christianisme jusqu'en 1945), au sein des populations goys plutôt naïves et facilement manipulables via les médias et la publicité : ce que Walter Lippmann exprimait comme la nécessité de la fabrication du consentement des foules pour protéger les élites. Ces présupposés religieux et préjugés favorables les avantagent outrageusement, comme par exemple leur « intelligence supérieure » dont ma mère ne cessait de me vanter les mérites pour mieux me rabaisser et m'humilier, afin de me dénier tout droit à l'expression en raison de mon « intelligence inférieure ». Mais je pense qu'ils ne l'accepteront jamais dans la mesure où ils ne sauraient non plus renoncer, si facilement et sans se battre, à tous leurs privilèges si chèrement acquis. Ils sont à notre société ce que les aristocrates étaient à l'ancien régime du point de vue des privilèges, c'est-à-dire que leurs droits dépassent ce qui est l'expression normal d'un droit dans les limites de la décence commune. On pourrait parler comme Georges Bataille, de la part maudite du droit des Juifs dans le monde occidental : ce qui est en excès du simple droit accordé aux individus ordinaires. Cette part maudite a pour origine les multiples persécutions qu'ils ont subi tout au long de l'histoire, l'Holocauste, et en France l'affaire Dreyfus. Ils ne veulent surtout pas avoir le même statut que le citoyen ordinaire et son sort généralement médiocre, d'autant plus que souvent pour compenser ce qu'ils ont subi durant l'Holocauste, la forme d'injustice la plus extrême, ils ont été habitués dès le plus jeune âge à ce que l'on cède à tous leurs caprices, ce qui une fois adultes les rend extrêmement intolérants à toute forme de frustration : je pense à Cohn Bendit qui s'adonnait à la pédophilie en toute bonne conscience, au point qu'il en fasse étalage, sans aucunement avoir été inquiété d'une façon ou d'une autre par la justice. Et en même temps ils ne lâchent rien, ne sont pas du tout décadents, et continuent leur travail acharné au service de leur cause commune. On parle de l'oumma au sein du monde musulman, mais je pense que ce qui réunit les Juifs, notamment beaucoup de souffrances partagées mais des réussites aussi, est encore plus fort et les rend encore plus solidaires. Nul doute qu'une telle hégémonie ne sera pas amenée à s'effondrer de sitôt, que le système n'est pas encore mûr pour tomber à l'instar du régime décadent des nobles à la veille de 1789, car il n'est pas décadent et toujours très virulent, sûr de son droit, dominateur et conquérant.
À travers les médias audiovisuels, la presse, le monde du spectacle, le monde intellectuel et littéraire, les idées philosophiques, l'opinion dominante sur les réseaux sociaux, etc. l'imaginaire d'un Français qui s'informe et veut se cultiver, est désormais majoritairement dominé par des figures juives, qu'il le veuille ou non, à moins de se couper de tous les canaux officiels d'information et de culture. Tout opinion différente, notamment via le journal Le Monde sur le conflit à Gaza, est aussitôt assimilée à de la dissidence, voire de l'antisémitisme pur et simple.
N'est-il pas temps de tirer au sort nos gouvernants issus d'une communauté politique, plutôt que de continuer à les élire pour qu'ils représentent des individus isolés ?
Un individu est faible, une communauté est forte, tout le monde comprend ça, et Hanna Arendt déplorait la dissolution de la communauté politique dans l'individualisme de nos sociétés modernes, qui pousse à l'indifférence et à l'impuissance vis-à-vis de la chose publique. C'est aussi ça que la bourgeoisie a bien senti dès le départ, à savoir qu'il fallait fragiliser le peuple soi-disant au nom de l'intérêt général, avec la Loi le Chapelier et la dissolution des corporations. D'une manière générale le néolibéralisme actuel a aussi pour objectif l'atomisation de la société, selon les mots bien connus de Margaret Thatcher : « there is no such thing as society », et « there is no alternative » (Tina), sous-entendu au néolibéralisme. Il faut bien comprendre qu'une démocratie ne pourra jamais fonctionner correctement, si elle est divisée en autant d'individus isolés qui seront tellement fragilisés qu'ils seront toujours incapables de faire valoir leurs droits. Au contraire il faut promouvoir ou simplement rétablir l'idée de communauté politique pour faire valoir les droits du simple citoyen, actuellement atomisé donc aliéné, face aux lobbys en tous genres des riches et des élites, ces dernières ayant depuis un certain temps décidé de faire sécession pour leurs propres intérêts, et de ne plus représenter ceux du peuple.
La question est : doit-on continuer à faire confiance à la démocratie représentative ? N'est-il pas temps de passer à une démocratie participative où le chef de l'État serait tiré au sort parmi des citoyens lambdas par exemple ? Mais cela implique au préalable de renoncer à l'atomisation de la société opérée par des logiques libérales, et de responsabiliser l'ensemble des citoyens réuni en communauté politique, à la chose publique.
Aujourd'hui les Français atomisés, décérébrés par des logiques consuméristes, semblent n'avoir le choix qu'entre les intérêts de deux communautés fortes aux causes clairement définies : d'une part le communautarisme juif sûr de lui et dominateur, d'autre part la communauté musulmane beaucoup moins bien organisée et puissante socialement cependant, mais beaucoup plus nombreuse et qui pèsera toujours davantage de son poids démographique.