Je ne sais pas si la génération de 68 est pire ou meilleure
qu'une autre. Dans mon cas c'est la génération qui a introduit une rupture
radicale entre la tradition des ancêtres et la génération suivante, en ne
transmettant pas sa langue maternelle, le breton, dans l'exemple de ma mère. Est-ce
mieux est-ce pire, est-ce ça la modernité ? Vivre de jouissances, "rollers",
"windsurf" (que je pratique), et autres voyages exotiques, voire
tourisme sexuel. Pourquoi pas ? La rupture s'est faite aussi avec une certaine
conception de l'éducation, avec la conception traditionnelle. Pour ma part je
vois plus de ravages dans cette rupture que d'avantages, et c'est pour cela que
je dis que la génération de 68 est unique en son genre, dans le cas de la
langue bretonne elle rompt avec une tradition vieille de plusieurs siècles : 68
fut ainsi une vraie révolution, une révolution de la ruine, voire de
l'apocalypse. Je parle évidemment comme un petit-bourgeois incapable de prendre
de la hauteur, de se hisser au niveau des responsabilités, je reste coincé au
niveau de la jouissance, de ma jouissance propre, de mon bien-être, pas celui
de la collectivité. Effectivement parce que je suis l'ennemi de moi-même, je
dis que la collectivité était régie par des contraintes traditionnelles, que le
"laissez-faire" propre à l'économie de marché et au libéralisme, a
fait voler en éclat. Je suis moi-même un pur produit de l'hédonisme
contemporain mais plus encore du "laissez-faire" donc de la négligence comme ultime conséquence
d'une vision économique du monde, et qui le déplore (en cela je suis l'ennemi
de moi-même) ; je n'ai pas été "contraint" par un ensemble de règles
et de traditions qui formaient le "cosmos" de nos ancêtres.
Tu fais du "windsurf" ? Tu me déçois, Erwan, tu tournes mal ...
RépondreSupprimer