vendredi 1 janvier 2016

La culture et le progrès

Il fut une époque où les "invasions" étaient considérés comme une menace, et la résistance une vertu. L'évolution des mentalités est formidable : aujourd'hui l'immigration massive ou non est considérée comme une chance, une force de progrès ; alors que la "résistance" est considérée comme la forme la plus réactionnaire et abjecte de fascisme et pire encore de XENOPHOBIE, le mot (maux) qui atteint le mieux les consciences pour les faire réagir face au péril que constitue le FN. La menace terroriste passe au second plan, quelle qu'en soit l'ampleur pour l'avenir, elle ne saurait entraver cette force de progrès et aussi ce devoir sacré d'aide aux victimes que constitue l'immigration. Je ne sais si c'est au nom des droits de l'homme, ou pour l'intérêt du capital ; mais en tout cas ces deux notions trouvent là un point de convergence, la question des migrants est la question fondamentale, qui éclipse celle de l'islamisme et aussi celle de l'ultralibéralisme, dans l'avancée vers le progrès dans le respect des droits de l'homme. Comme si dans un mouvement hégélien vers le progrès, la bonne volonté commune dépassait ces deux fléaux contemporains prégnants que constituent l'islamisme et la vision la plus libérale de la mondialisation, deux faux problème qui s'atténueront grâce à la marche irrésistible de l'humanité vers le progrès dans le respect le plus inconditionnel voire fanatique des différence et de la diversité, qui constitue un des aspects les plus fondamentaux de l'idée la plus cruciale en république, celle des droits de l'homme ; et comme si toute entrave à cette marche forcée s'apparentait à un fantasme, de peur, de rejet, de haine, qui s'incarne dans la crainte notamment du remplacement, qui n'est que le reflet de la bassesse morale de celui qui a de tels fantasmes. Et puis aussi comme si toute forme d'attachement à des valeurs du passé, voire même à des paysages était rétrograde, on se demande bien pourquoi l'auteur de ce blog est défavorable au transhumanisme, qui constitue la forme la plus aigue du progrès, la grande indifférenciation des types humains, dans le grand tout transcendant que pourrait constituer l'homme amélioré, enfin débarrassé de toutes ses spécificités culturelles, amélioré et indifférencié par la génétique et la technologie, un pied déjà dans le futur, sans dette envers le passé, la culture, l'effort et le travail et même le mérite cher à un ancien président, puisque des penseurs sérieux étudient sérieusement la question d'une possibilité de téléchargement de la culture éventuel, ou autre, car après tout la culture n'est qu'un luxe, un vernis posé sur la réalité et la complexité de la vie, un téléchargement donc sur les individus, comme on télécharge un ordinateur. Le transhumanisme est donc un messianisme, un nouvel humanisme, la vision la plus ultime de l'incarnation des droits de l'homme, puisqu'avant c'était par la contrainte que constituait la culture que l'homme accédait aux plus pures félicités de la vie, mais dans l'injustice de la discrimination sociale, alors que là l'homme y aura accès sans effort, par téléchargement, et aura même le choix de ne pas s'y intéresser ; autrement dit la culture et ses contraintes; efforts, discipline, et surtout sa foncière injustice attribuant à la richesse ou à la naissance ses bienfaits, constituait une entrave aux droits de l'homme.
Personnellement je ne crois pas en ce nouvel humanisme, car il n'y a rien de plus stupide qu'une machine comme un ordinateur, qui peut avoir des possibilités de calcul des milliards de fois plus développées qu'un être humain, il lui manquera toujours la conscience, fruit miraculeux de la vie et elle seule, et surtout de l'amour; je ne crois pas plus qu'au progrès, l'homme est et restera un cro-magnon 1.0 plein de cynisme, et de calculs, qu'il dissimule justement souvent sous le vernis de la culture. Dans ces conditions la résistance est selon moi une vertu ; reste à délimiter les limites morales de cette néo-réaction pour qu'elle ne se transforme pas effectivement en réaction de rejet, donc de xénophobie.

Autrement dit si comme l'auteur de ce blog, Emmanuel Mousset, on défend une certaine idée de la culture, on ne doit pas accepter inconditionnellement toutes les avancées du progrès, comme un changement trop radical de nos modes de vie, de nos coutumes, que pourrait apporter l'indifférenciation généralisé des types humains.

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