jeudi 9 mars 2017

Le fanatisme est la volonté des faibles et des timides


J'ai trouvé par hasard cette lettre sur internet, qui peut fournir un contrepoids au discours brutal et plein de mépris pour les "faibles", que tient généralement Emmanuel Mousset dans son blog, par avance acquis, et de manière quasi fanatique aux valeurs délétères du néolibéralisme, "pour notre bien à tous" nous dit-il...

"Cher Pierre,

Il n'y a que toi qui puisse me comprendre car nous avons certainement vécu une enfance similaire, carencé affectivement.
J'ai dû pour ma part endurer un père violent et dévalorisant, et un mère sèche affectivement (éteinte par mon père ? Oui mais pas seulement). Bref notre "pathologie" commune nous rend un peu extra lucide, mais nous anticipons peut-être trop rapidement la chute de notre monde.
Notre monde est en voie d'effondrement, nous le percevons. Pour nous je ne sais pas si il vaudrait mieux qu'elle soit rapide ou lente. Avec Macron au pouvoir, il n'y aura aucun changement si ce n'est l'amplification de la chute causée par des mesures toujours plus ultra libérales, toujours plus déterritorialisantes, toujours plus aliénantes pour les gens fragiles. Avec MLP, il y aura peut-être de bonnes mesures, mais les gens violents et identitaires, racistes et antisémites risquent de se croire tout permis, et de faire des ravages : cependant cela mettrait peut-être fin au mépris bobo, donc bourgeois pour le peuple, ceux que tu dis d'origine paysanne.
Tout le peuple est globalement traumatisé par la mondialisation, les relations humaines ne sont plus les mêmes que dans les années 70. Il n'y aura pas de retour en arrière, le monde va se dégrader dans la fuite en avant de l'aventure libérale, qui nous vient en grande partie des Etats-Unis, et même Trump ne renoncera jamais à ce modèle délétère, qui fait globalement plus de victimes que de gagnants. L'effet pervers du système est que les gagnants ont bonne conscience, car en plus ils se sentent investis des valeurs des droits de l'Homme, alors qu'en réalité ils se comportent comme de purs prédateurs : rien n'a changé et rien ne changera jamais, les gagnants auront toujours bonne conscience et les victimes mauvaise conscience.
Je crois que Nietzsche avait conscience de cette fracture et je crois même qu'il encourageait les "forts" à faire preuve de plus de dureté, et les "faibles" à périr. Les forts ou gagnants en système libéral, attribuent leur force à leur mérite, c'est ce qui leur donne bonne conscience. Ils pensent mériter ce qu'ils ont acquis, et les faibles culpabilisent de leur faiblesse, qu'ils attribuent à leur manque de mérite, et en vertu des valeurs du système libéral : double peine donc... Donc les forts méprisent les faibles, car ils pensent que les faibles auraient pu être autre chose que ce qu'ils sont si ils l'avaient voulu. Or en réalité ni les forts ni les faibles n'ont réellement voulu être ce qu'ils sont, c'est la nature qui effectivement les a voulu ainsi.
Au temps du catholicisme la domination temporelle des forts sur les faibles était justifiée, et les relations hiérarchiques encouragées, par le fait que dans la dimension de l'au delà, la dimension spirituelle donc, les faibles étaient censés trouver leur revanche et triompher à leur tour des forts. Or aujourd'hui c'est la science de Darwin notamment et jusqu'à la notion des droits de l'Homme, qui finalement justifient la domination des forts sur les faibles, in fine fondée en droit, en régime méritocratique à forte connotation libérale. Le résultat est le même, dans la nature les forts dominent les faibles, la nature reste la même sous régime catholique ou libéral : injuste. La seule différence est que les faibles n'ont plus de consolation comme dans la religion catholique, mais dans les deux cas la domination des forts est toujours justifiée et fondée en droit, la dimension spirituelle a juste été éclipsée par notre modernité libérale.
Bref le monde va sans doute s'effondrer car il n'y a plus de garde fou au mépris des forts et à l'auto dépréciation des faibles ; mais malheureusement cette chute risque de durer encore longtemps avec des relations intersubjectives toujours plus dégradées, des femmes occidentales qui ne font plus d'enfants, des musulmans pleins de vitalité et bien décidés à submerger notre civilisation. Il faut se dire que notre civilisation l'aura bien mérité, dominée qu'elle est par les valeurs du libéralisme et de l'économie, comme si l'être humain n'était qu'un pur Homo œconomicus ! Ma mère n'est qu'un être méprisable sans compassion, totalement corrompue par les valeurs du système, qui n'a fait qu'un seul enfant, et qui n'a même pas été foutue de s'en occuper convenablement préférant le sacrifier aux valeurs du système, dont l'orientation est purement d'ordre économique. Je ne sais pas quoi faire de ma mère et de la relation pourrie que j'ai avec elle. Elle est à proprement parler une représentante du système, et elle le défendra de toutes ses forces car elle est persuadée qu'il est bon, car elle est persuadé qu'il s'agit d'un Etat de droit qui défend les droits de l'Homme et notamment les droits des femmes. Quant à mon père tu as bien compris qu'il s'agit d'un pervers sadique, qui a choisi délibérément de me détruire, car il ne pouvait pas atteindre ma mère : au fond il a un état d'esprit d'impuissant, qu'il est peut-être...

Paul"

1 commentaire:

  1. Un seul mot d'ordre : TENIR et en fonction de chacun se préparer !!!

    Cette société va tomber. Je ne connais évidemment pas la date, mais je serais très étonné que cela dépasse 2 ans voire probablement moins.

    Et quand cela va s'écrouler cela va aller très vite, très très vite : c'est pour cela que je dis qu'en fonction de la possibilité de chacun il est sage de s'y préparer. Comme il y a des endroits où il faudra éviter d'être (les grands centres urbains et particulièrement Paris et sa région).

    Je pense que nous en reparlerons.

    En attendant : Haut les Coeurs !!!

    RépondreSupprimer