Quel art et quelle culture à
Paris ? Quelles créations ? L'art oui peut-être mais l'art contemporain pour ce
qui est de la création, c'est-à-dire un art qui n'est pas intemporel, donc qui
n'a aucune valeur, en dehors de sa valeur matérielle. Quelle culture ? De
l'idéologie oui, mais de culture vivante il n'y en a plus guère. Les
baby-boomers, encore eux ! ont reçu un héritage issu de 1500 ans d'histoire
chrétienne en France, pour la plupart ils ont fait le choix de ne rien
transmettre à leurs enfants, au nom de plusieurs impératifs liés à mai 68.
D'abord "jouir sans entraves", appliqué à la lettre par certains, cet
impératif rend caduque toute transmission, car élever un enfant est une
contrainte, dont certains baby-boomers ne se sont pas embarrassés. Je veux bien
reconnaître que pour la plupart heureusement le bon sens l'a emporté sur le
dogme "révolutionnaire" issu de mai 68.
Ensuite "il est interdit
d'interdire !", or l'accès à la culture, la véritable culture, ne peut se
faire sans interdits, sans efforts et même sans sacrifices en vue d'atteindre
un objectif. La culture n'est pas un donné, c'est quelque chose qui s’acquiert,
il en va de même pour l'identité d'ailleurs qui est le dernier bastion
psychologique avant la folie pure. Comme elle fut le fruit en Occident de 1500
ans de christianisme, elle ne peut s'acquérir en faisant l'économie d'un
minimum de règles qui structurent le christianisme. Or le christianisme et même
plus encore le judaïsme qui constitue aussi une part importante de la culture
occidentale, sont truffés d'interdits. Afin notamment dans le judaïsme
d'atteindre la pureté par
le respect très strict de la loi, et dans le catholicisme d'atteindre la grâce, par le respect de l'esprit de la
loi.
Les Juifs, qui ne se sont jamais
amusés à être déicides, et conservent dans leur culture vivante les traces
d'une spiritualité religieuse, y compris dans leur philosophie contemporaine,
se portent globalement beaucoup mieux psychiquement, malgré le traumatisme de
la Shoah, que les descendants de catholiques, qui ont subi dans leur culture
des traces de destruction massive. Un ethno psychiatre tel Tobie Nathan, si il
voulait être pertinent devrait aussi bien s'intéresser aux populations de
souche déracinées culturellement, de leur culture d'origine catholique, que des
migrants d'Afrique subsaharienne. Mais venir en aide aux migrants est
gratifiant narcissiquement, répond à l'impératif moral diffus dans la société
post soixante-huitarde, et est de surcroît à la mode pour les plus vaniteux.
Alors que s'occuper du cas que constitue 11 millions d'électeurs principalement
de souche, qui votent pour le FN, est vécu comme un fardeau insurmontable, pour
lequel on doit se mettre des pincettes sur le nez, pour ne pas être contaminé
par cette idéologie "moisie", de la France "moisie", mais
passons !
Ces traces de destruction
massive, on les trouve d'abord à cause de 1789, qui fut une révolution
bourgeoise, déicide, régicide et foncièrement athée, certes servie par la
colère du peuple mais sachant que ce dernier fut instrumentalisé par une
bourgeoisie cultivée et idéologiquement très puissante contre la noblesse et le
clergé. Bon gré mal gré, beaucoup de provinciaux et même de parisiens
conservèrent des coutumes liées à l'esprit de la religion catholique, ce fut le
cas notamment et particulièrement dans une région reculée comme la Bretagne qui
avait conservé intact l'esprit du catholicisme jusque dans les années 70 dans
certains villages, mais je pense qu'il y a beaucoup d'autres exemples. Enfin
passons ! Mai 68 a achevé en tout cas l'œuvre de 1789, d'une façon
non violente physiquement, mais énormément moralement, sur les derniers
bastions de résistance au matérialisme porté par l'idéologie libérale,
théorisée par Adam Smith il y a un peu plus de 200 ans, et par une spiritualité
d'origine protestante, d'origine calviniste plus précisément, qui lui est
antérieure d'environ 200 ans. Quand je dis derniers bastions, il s'agit de
bastions psychologiques, supports en même temps de l'identité, qui est bien la
dernière digue avant la folie. Mais aussi de bastions moraux et spirituels, qui
contribuent à forger l'identité d'une nation. Mai 68 a participé à la
destruction de la souveraineté de la nation, que dans un geste vain et
désespéré le général de Gaulle avait tenté de rétablir, contre l'avis
d'ailleurs de certains des Alliés libérateurs du nazisme en Europe. De Gaulle
fut un épiphénomène dans un lent processus de destruction à l'œuvre en France
depuis 1789, et auquel mai68 a porté un coup fatal, à savoir à la
souveraineté, qui n'est pas seulement politique et nationale, mais aussi
religieuse, artistique, culturelle et morale.
Un tel matérialisme d'origine
libérale, qui n'a plus aucune signification spirituelle pour la plupart des
habitants de la planète, se répand dans le monde tel un virus menaçant. Encore
une fois, on peut voir le verre à moitié plein : cette spiritualité calviniste
théorisée en idéologie libérale par Adam Smith, est aussi vectrice dans le
monde entier de l'innovation et du progrès. En France certains intellectuels
pour se consoler peuvent mettre en valeur l'apport français dans la
construction de l'idéologie libérale, qui n'est pas mince, et qui consiste
surtout en une contribution concernant l'élaboration d'un libéralisme
politique. Mais quid de la culture et de l'art aujourd'hui en France et plus
particulièrement à Paris ? Wauquiez met en avant et pertinemment la dichotomie
entre une vie culturelle et artistique parisienne qui repose désormais
entièrement sur l'idéologie, et plus particulièrement l'idéologie antiraciste,
et une vie culturelle et artistique provinciale, qui reposerait encore sur les
coutumes ancestrales et la religion. Evidemment c'est aussi une part de
fantasme émanant de Wauquiez, car plus de 200 ans en France de lente érosion de
tout ce qui faisait notre identité et notre souveraineté politique, morale,
culturelle et artistique, a été achevé par mai 68, dans le prolongement de
1789, pour ce qui est de l'esprit déicide, régicide et athée, y compris en
province et pas seulement à Paris.
Régicide aussi dans le cas de mai 68, car il s'agit alors de décapiter symboliquement le père de la nation qu'était de Gaulle, et de porter atteinte à sa Constitution du 4 octobre 1958, qui avait rétabli un peu d'esprit monarchique dans la République. La province n'a pas beaucoup plus d'âme, voire pas du tout plus, que Paris, par contre de Gaulle en avait une, alors que Wauquiez a raison de dire que Macron n'en a pas. Les parisiens sont plus atteints par l'idéologie antiraciste et en sont souvent les hérauts les plus virulents, cependant les provinciaux le sont aussi, mais de façon moins ostensible et plus passive. Il y a une différence de degré entre les deux, et pas de nature comme voudrait nous le faire croire Wauquiez. De plus la contre-offensive "réactionnaire" pour l'opposer au discours des progressistes, vient aussi de Paris. Idéologie "néocon" disent certains, qui elle pour le coup comporte une différence de nature avec l'idéologie antiraciste, multiculturaliste et cosmopolite, en voulant rétablir l'héritage de 1500 ans de culture occidentale chrétienne mâtinée de judaïsme, dans l'éducation des enfants. Alors que les progressistes se battent pour faire table rase de tout notre passé honteux, se tournent uniquement vers l'avenir, et jettent ainsi le bébé art et culture avec l'eau du bain raciste, esclavagiste et colonialiste.
Régicide aussi dans le cas de mai 68, car il s'agit alors de décapiter symboliquement le père de la nation qu'était de Gaulle, et de porter atteinte à sa Constitution du 4 octobre 1958, qui avait rétabli un peu d'esprit monarchique dans la République. La province n'a pas beaucoup plus d'âme, voire pas du tout plus, que Paris, par contre de Gaulle en avait une, alors que Wauquiez a raison de dire que Macron n'en a pas. Les parisiens sont plus atteints par l'idéologie antiraciste et en sont souvent les hérauts les plus virulents, cependant les provinciaux le sont aussi, mais de façon moins ostensible et plus passive. Il y a une différence de degré entre les deux, et pas de nature comme voudrait nous le faire croire Wauquiez. De plus la contre-offensive "réactionnaire" pour l'opposer au discours des progressistes, vient aussi de Paris. Idéologie "néocon" disent certains, qui elle pour le coup comporte une différence de nature avec l'idéologie antiraciste, multiculturaliste et cosmopolite, en voulant rétablir l'héritage de 1500 ans de culture occidentale chrétienne mâtinée de judaïsme, dans l'éducation des enfants. Alors que les progressistes se battent pour faire table rase de tout notre passé honteux, se tournent uniquement vers l'avenir, et jettent ainsi le bébé art et culture avec l'eau du bain raciste, esclavagiste et colonialiste.
Je sais qu'une infime minorité
est passée certainement à travers les gouttes du nivellement matérialiste, et a
encore à n'en pas douter une vie riche esthétiquement et culturellement, héritière
de 1500 ans d'arts et de culture chrétiens. Mais globalement au nom des idéaux
de mai 68, tel "l'imagination au pouvoir !", la génération des
baby-boomers n'a rien transmis à ses enfants, si ce n'est le fruit de son
imagination délirante, et que "tout le monde il est beau, tout le monde il
est gentil". Cela se traduit par l'idéologie antiraciste, mais qui fait
aussi le terreau fertile de l'extrémisme, tel l'islamisme. L'islamisme à
travers les attentats de Charlie a d'ailleurs fait un pied de nez ironique et
en même temps tragique, à l'idéologie de mai 68, dont les dessinateurs et
journalistes de Charlie étaient les héritiers directs et emblématiques. La
jolie idéologie multiculturaliste et cosmopolite dans l'idéal, a accouché d'un
monstre dans la réalité : l'islamisme, dont les premières victimes furent les
plus fervents antiracistes canal historique, à savoir les dessinateurs et
journalistes de Charlie.
Pour la plupart, quand il furent sains, les baby-boomers transmirent à leurs enfants le culte de l'idéologie antiraciste notamment. Mais beaucoup furent carrément indifférents à leur progéniture, sans fil directeur pour l'élever. Enfin pour une minorité non négligeable, "l'imagination au pouvoir !", fut avant tout l'imagination de faire le mal, notamment sexuellement, en tout impunité et dans l'indifférence quasi générale : c'est la part d'ombre de mai 68...
Pour la plupart, quand il furent sains, les baby-boomers transmirent à leurs enfants le culte de l'idéologie antiraciste notamment. Mais beaucoup furent carrément indifférents à leur progéniture, sans fil directeur pour l'élever. Enfin pour une minorité non négligeable, "l'imagination au pouvoir !", fut avant tout l'imagination de faire le mal, notamment sexuellement, en tout impunité et dans l'indifférence quasi générale : c'est la part d'ombre de mai 68...