"L'argent va à l'argent et
rien ne peut le fixer quelque part (du moins dans un régime
démocratique)". Donc on ne peut rien contrôler concernant l'argent, et
l'enrichissement illimité est autorisé, voire favorisé. 45 milliards d'euros
pour l'homme le plus riche de France, Bernard Arnault, soit à lui tout seul le
PIB d'un pays comme la Bulgarie, et encore à lui seul, 1/50 ème de toute la
richesse produite en France. Dans ce cas là que l'on cesse de contrôler la
vitesse pour les automobilistes, que l'on cesse de contrôler les horaires des
travailleurs, que l'on cesse de contrôler l'usage de drogues ou le trafic des armes...
L'injustice et l'inégalité liées à l'enrichissement d'une infime minorité qui a
tous les droits et privilèges au détriment d'une majorité laborieuse et sans
cesse contrôlée, est absolument incompatible avec l'idée de démocratie, et à la
limite rend légitime le crime et le vol à l'encontre de cette infime minorité
ou pour s'y introduire, comme le montre le film Match Point de
Woody Allen.
A moins d'admettre que cette
infime minorité a tous les pouvoirs, et dans ce cas là appelons un chat un
chat, nous ne vivons pas en démocratie mais en oligarchie.
Nous ne pouvons rien contrôler,
ni fixer concernant l'argent, car nous vivons sous un régime libéral économiquement,
je ne sais pas si réellement il est libéral politiquement. Il n'y a qu'à
visionner le journal de 20h00 sur le service public pour constater qu'on y parle
pratiquement exclusivement que d'argent, sauf lorsqu'il y a des attentats. Nous
vivons sous un régime qui autorise toutes les libertés concernant
l'enrichissement, car précisément tout le système fonctionne grâce à
l'enrichissement de quelques uns, et ceci a une racine calviniste, théorisée
ensuite par Adam Smith sous sa forme la plus pure appelée libéralisme
économique, néolibéralisme si l'on veut depuis les années 80. Tout l'excédent
de forces dégagé par notre société occidentale mondialisée au monde entier, comme
toute société y compris traditionnelle dégage un excédent de force, qui nous
vient directement de l'énergie du soleil à l'origine de toutes nos richesses
terrestres, est destiné à l'accumulation de richesses pour l'accumulation de
richesses sans autre finalité. Toutes les autres conséquences politiques ou morales,
éventuellement une forme de liberté si l'on veut (mais peut-on réellement
parler de liberté quand on peine constamment à joindre les deux bouts ? Liberté
formelle oui, liberté réelle, non), découlent désormais de cette racine commune
que plus rien ne vient réguler. Il faut qu'il y ait des guerres et leurs dégâts
pour que se pose a posteriori la question du partage des richesses, de la
redistribution, pour que cela n'arrive plus nous dit-on.
Mais les Hommes oublient vite, et
comme la racine du progrès dans les pays occidentaux est ce mode d'accumulation
des richesses, purement égoïste, inégalitaire et injuste, eh bien au bout d'un
moment "le naturel revient au galop" et l'enrichissement des sociétés
ne se fait plus que par l'intermédiaire de très rares élus, comme au XIXème
siècle. De démocratie formelle on retombe dans l'oligarchie réelle. Oubliée
l'idée de redistribution. Pourtant ce sont bien cette injustice et cette
inégalité réelles, quand la liberté n'est plus vécue que formellement, qui sont
la cause des guerres depuis notamment l'avènement du capitalisme dans nos
sociétés occidentales, soit depuis la Révolution française, mais plus
intimement encore depuis en réalité la Révolution anglaise de 1688, qui pose
les bases de la révolution industrielle survenue un demi-siècle plus tard. Depuis
donc à peu près 1750, tous les pays du monde vont venir s'aligner sur cette
idéologie de l'enrichissement théorisée par Adam Smith sur la base de l'égoïsme,
de la cupidité, et de la non coopération des personnes entre elles. De tels
principes sont en réalité contraires à la nature humaine, plus naturellement
portée à l'altruisme et à la coopération qu'à l'égoïsme. Mais nos chers
protestants puritains anglo-saxons, sans avoir eu connaissance des conséquences catastrophiques
de leurs principes sur l'humanité, en auront décidé autrement pour notre
malheur à tous.
Quant au communisme la cause
majeure de son échec est le retard qu'il avait depuis le début sur le
capitalisme et non dans l'inefficacité de ses principes, et c'est pour
rattraper trop vite son retard que cette idéologie a fait des millions de
victimes. Je ne pense pas que des idéaux comme la générosité et le partage des
richesses soient intrinsèquement vecteurs de massacres, alors que l'égoïsme et
la rapacité seraient porteurs de positivité pour le genre humain, même par
l'action d'une "main invisible", ou encore de "vertu
publique". Non, il faut remettre la vérité à l'endroit, le capitalisme et
son égoïsme intrinsèque, son esprit de rapacité, bénéficient d'un avantage
historique c'est tout. Ils partent du XVIIIème siècle concernant la mise en œuvre
de la révolution industrielle, alors que le communisme partait du XXème siècle.
Trop de retard à rattraper, il n'y a en réalité pas d'autres explications honnêtes
à l'échec du communisme. Maintenant il est discrédité certainement pour toujours
pendant que les cupides prospèrent, jusqu'à la prochaine guerre civile en
France ?
Guerre civile que certes l'islamisation
forcée de la société ne ferait que précipiter, mais sans nous voiler la face
que c'est le libéralisme économique qui aboutit toujours à des formes de
conflits qui s'exacerbent dans des guerres.
A Erwann...
RépondreSupprimerEt pour quel motif était-il urgent pour le communisme de vouloir rattraper le capitalisme selon vous ?
Le communisme soviétique étant une dictature portait en son sein son germe destructeur.
La révolution française après un début acceptable s'est aussi transformée en manière de dictature.
Collégiale ou non, une dictature portant en elle-même ce qui va la détruire via le conflit intérieur ou avec l'étranger, est toujours destinée à périr que ce soit en Europe, en Amérique du sud ou dans les îles voire l'Afrique et l'Asie.
Communisme n'est pas forcément synonyme de dictature.
Sa forme dictatoriale, c'est la facilité pour les dirigeants en place d'essayer de s'imposer par force et non d'imposer le communisme par adhésion.