Moi : " Il est normal qu'Emmanuel Mousset ait pour modèle les
valeurs de mai 68, y compris en matière de goûts artistiques. Il a une dette
envers cette génération qu'il comprend, il lui doit tout, notamment son emploi
; il est le "petit frère" de cette génération, il est donc intégré au
système et ne peut pas ou ne veut pas voir le lien entre cette génération, son
goût de l'exclusivité financière et symbolique, et la montée du FN, qui est le
signe de l'exclusion du peuple et de la jeunesse à se nourrir du gâteau "commun",
qui n'a plus rien de commun, puisqu'il appartient à une génération dont la
moyenne d'âge est de 70 ans, des momies virulentes. "
Le philosophe : " Sur mon emploi, je ne comprends pas. Mais il y a tant
de choses incompréhensibles à travers ce vaste monde ..."
Le philosophe : " Les circonstances,
encore faut-il les dominer et en tirer profit, ce qui n'est pas donné à tout le
monde. Quant à Olivier Chédin (éminent professeur de philosophie à la Sorbonne,
il faut le préciser à nos lecteurs qui vont s'étonner de nos échanges abscons),
il est le nom d'un Emmanuel, oui, mais KANT celui-là, à tel point que mon
maître l'a attribué à sa progéniture, au féminin, qui a enseigné non loin de
chez moi, à Chauny (propos de nouveau abscons, que tu comprendras). KANT et Mai
68, ça fait quand même deux, et beaucoup plus que ça ... "
Moi : " Non je distingue deux mai 68, l 'un avant 1983,
révolutionnaire, communiste, orienté vers le partage des richesses et de la
libido, c'est celui là auquel je pense à rattacher Olivier Chédin, que je
voyais bien en militant révolutionnaire. L'autre mai 68 est un mai 68 dévoyé et
libéral, post 1983, et se caractérise par la trahison des idéaux initiaux, à
l'avantage d'une seule génération qui s'est enrichie outrageusement, qui a viré
de gauche à droite économiquement, du communisme au libéralisme, cyniquement. "
Le philosophe : " Mai 68 ne finit pas
en 1983, mais 10 ans avant, avec les Lip, le Larzac et la mort de Pierre
Overney. Le PS n'a jamais été "soixante-huitard". En 1983, il
retrouve sa vraie nature, devient enfin fidèle à son identité profonde : le
réformisme, la social-démocratie. S'il y a "trahison" (terme qui
appartient à la culture stalinienne, qui n'est pas la mienne), c'est ailleurs
qu'il faut aller la chercher. "
Moi : " Pour comprendre la
vraie nature de mai 68, il faut prendre conscience du fait qu'il ne s'agissait
pas seulement de partage des richesses mais aussi de partage de la libido. Il
s'agissait de réformer l'homme moderne pour qu'il soit plus "épanoui"
; afin notamment qu'un événement comme la Shoah ne se répète plus et aussi
d'éradiquer le racisme. C'est un échec selon moi, les communistes avaient
raison de considérer les socialistes comme des bourgeois trop timides et
"sociaux-traîtres". Cela dit dans les faits, tout ce qui est radical,
comme le communisme entraîne des massacres sans nom ; tout comme le
rousseauisme en 1793. Mais le libéralisme qui postule l'inégalité entre les
hommes est une belle saloperie, que le socialisme se réclame de cette idéologie
injuste plutôt que du marxisme me paraît sinon une trahison, au moins un
contresens. "
Moi : " Un socialisme
tempéré, influencé par le rousseauisme et le marxisme, pour le partage des
richesses et de la libido, qui postule l'égalité entre les hommes, mais non
radicalement, me paraît plus souhaitable et moins absurde qu'un socialisme
influencé par le libéralisme. Mais la société a atteint un tel niveau de
narcissisme et de cynisme, qu'on me répondra " Erwan tu as vu la vierge en
3D !" Moi je réponds : "hommes de peu de foi !" "
Moi : " Bon eh bien dans ce cas là je préfère encore être
anachronique et m'affirmer comme un rousseauiste pur et dur. Robespierre me
voilà ! "
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