vendredi 28 juin 2019

Megan Rapinoe



Ce qui est caractéristique de notre époque libérale-libertaire, faussement libertaire (l'alibi) et hautement libérale et nihiliste, c’est qu’il n'y a plus de responsables, mais des fautifs à un plus ou moins haut degré et surtout des victimes en pagaille, et souvent les deux ensembles. Généralement plus personne ne veut se reconnaître coupable mais uniquement victime. Pour Megan Rapinoe j'irais jusqu'à dire que dans son cas c'est certainement se complaire dans un comportement pervers et totalement irresponsable, assez dans l'air du temps et malheureusement conforme aux valeurs libérales, qui lui apporte la satisfaction de se sentir ni coupable ni victime, peut-être même en détruisant autrui et en le niant (mais je ne suis pas dans sa vie privée !) ; mais ce n'est qu'une joueuse de foot, peut-on lui demander de penser ? Parce qu'elle est une femme elle aurait plus de compétences dans le domaine de la réflexion (parce que victime, forcément victime !) que ses homologues masculins qui généralement ne s'y risquent pas, hormis peut-être Éric Cantona ? Car si Megan Rapinoe s'attaque aux racistes, réacs et autres misogynes (ce qui finalement ne mange pas de pain !), remettrait-elle en question d'un iota cette civilisation basée sur le culte de l’individualisme et de la compétition, vieilles lanternes basées sur une interprétation perverse du darwinisme ?

Est-ce que ça ce n'est pas un nouveau paradigme de société qui exacerbe la concurrence de tous contre tous, et où même finalement les parents ou encore les décideurs politiques peuvent entrer en rivalité mimétique avec leurs enfants ou leurs administrés, occasionnant la plupart du temps leur destruction ? L'instruction et l'éducation de l'enfant font-elles encore consensus, ou bien alors les rivalités internes et les jalousies au sein de la famille ou de la société à un niveau politique seront-elles de plus en plus amenées à prendre l'ascendant sur toute forme de statu quo, que jusqu'à il y a peu l'École arrivait encore un peu à préserver ?
C'est donc sans doute que mon cas particulier n'est certainement pas isolé et qu'il est directement lié au type d'homme dont la modernité accouche désormais, et où la notion d'adaptation joue un rôle primordial tout simplement comme si il était une animal comme les autres suivant la théorie de l'évolution naturelle de Charles Darwin.

Or non, l'homme n'est pas un animal qui devrait s'adapter à son environnement comme les autres animaux pour survivre. L'homme est plus compliqué que ça ! Il a besoin d'un « chez soi » pour s'épanouir. Du reste je pense que Darwin n'a jamais affirmé que l'homme était un animal comme les autres, mais que le « darwinisme social » est la déformation caricaturale faite de la théorie de l'évolution et de la sélection naturelle de Darwin, au profit de l'idéologie néolibérale au tournant des années 80 particulièrement.

Je sais que je suis le fruit du nihilisme occidental à travers la façon dont mes parents se sont occupés de moi, et je sais que dis comme ça cela devrait me fournir une forme de soulagement, oui certes un peu... mais quand même pas totalement !

Le tournant sociétal de la société française au début des années 80 a favorisé l'émergence d'un type humain globalement compétitif, malfaisant et malveillant. Ce type humain a vu le jour sous l'influence d'un nouveau modèle de société destiné à étouffer toute velléité de contestation dans l’œuf, imposant le darwinisme social comme conception anthropologique dominante, réactivée et démultipliée après la pause que constitua la « parenthèse enchantée  » qui dura environ 15 ans de 1968 à 1983. 

Modèle de compétition et de malveillance généralisées très largement diffusé et vulgarisé dans toutes les couches de la société, à l'aide notamment d'une série américaine comme Dallas et toutes celles de même type très nombreuses à fleurir à l'époque qui ont contribué à diffuser un tel moule fondé sur ce qu'il y a de pire en l'homme : son instinct de prédation et son cynisme. Des campagnes de propagandes qui participent de la fabrique du consentement ont été lancées, destinées à faire accepter à chacun son propre asservissement et sa soumission au modèle dominant de société proposé, par conditionnement télévisuel. On a fait de chacun à la fois un loup pour ses congénères, et en même temps un mouton vis-à-vis de la volonté de domination qu'exerce globalement sur tous, l'idéologie dominante néolibérale.

Plus tard au cours de mes études j'ai su trouver de très rares tuteurs de résilience car globalement la société se durcissait et les profs étaient désormais moins là pour faire progresser ou même venir en aide à leurs élèves blessés que l'on estimait déjà perdus pour le système, qu'à faire s'accomplir le nouveau projet sociétal de sélection et d'élimination sociales des éléments non conformes et inadaptés.

Évidemment, évoquer l'idée de profs devant faire office de tuteurs de résilience est peu réaliste et vouée à l'échec. L'image d'une telle idée c'est se représenter des gens de bonne volonté s'efforçant d'écoper avec des moyens dérisoires sur un navire qui coulerait et prendrait l'eau de toute part, en raison du modèle dominant de guerre de tous contre tous.

C'est aussi pour cela que j'emploie souvent l'image du prof de philo notamment, en classe de Terminale ou plutôt en phase terminale du système scolaire obligatoire, dont le rôle se verrait réduit à devoir métaphoriquement tirer une balle dans la nuque des éléments inadaptés, au nom du réalisme certes, qui quelquefois prescrit par une forme de compassion aussi, d'achever un animal qui souffre plutôt que de le laisser vivre ; mais également et surtout, au nom du progressisme, de la démocratie, et des droits de l'homme.

La logique de sélection calquée sur le modèle de la sélection naturelle de Darwin n'a fait qu'empirer par la suite, car le chômage explosait et les rapports sur le lieu de travail devenaient de plus en plus tendus, tandis que les milliardaires commençaient à s'enrichir exponentiellement, les pauvres à s'appauvrir sérieusement, et les classes populaires et moyennes à se déliter surtout sur le plan moral.
Malheureusement comme l'ensemble de la société depuis le début des années 80 a fait le choix de considérer l'homme comme un animal identique aux autres animaux devant constamment s'adapter et lutter pour la vie, la sélection ne retenant que les éléments les plus aptes avec l'illusion néfaste et funeste que cela puisse constituer une vertu pour l'ensemble de la collectivité en considérant à tort qu'elle puisse s'en trouver renforcée ; les relations entre jeunes étudiants se sont considérablement dégradées, comme toutes les relations humaines en général.

Les gens blessés ou moins « aptes » ont dû faire face à la difficulté de devoir s'adapter à un tel modèle favorisant la prédation dans les rapports humains, considéré désormais depuis environ 40 ans comme le seul type de comportement « normal », favorisant les phénomènes d'isolement et de repli sur soi des éléments les plus fragiles, alors que ce modèle constitue en réalité l'exemple même du comportement vulgaire et de la bêtise la plus crasse.

Ce qui a fait dire à juste titre à un auteur comme Gilles Châtelet dans un ouvrage qui est un constat alarmant et effarant juste avant son suicide, que nous vivions et pensions désormais comme des porcs. La génération des baby boomers portera aux yeux de la postérité une responsabilité écrasante dans l'effondrement de la civilisation occidentale au moins en Europe. Les autres qui viennent après ne feront certainement qu'achever son œuvre, si le navire persiste à ne pas changer de direction et à foncer droit sur l'iceberg.

Il est beaucoup plus facile de détruire que de construire, d'autant plus que tous les garde-fous moraux ou éthiques de conduite de la vie ont été éliminés ou soigneusement déconstruits, et qu'en outre cela constitue une jouissance très forte (de détruire) ; alors que le contraire est un effort contraignant.

En réalité la nature profonde de l'Homme en fait un coupable par essence, puisqu'il est destructeur au plus profond de lui-même malgré son éventuelle bonne foi, comme nous le montre l'histoire du XXème siècle très largement sécularisé marquée par les guerres mondiales et les génocides (malgré lui ?), et l'actualité de ce début de XXIème siècle caractérisée par la destruction du climat, de l'environnement et des espèces animales et végétales (malgré lui ?), d'où la bonne intuition du christianisme qui avait vocation à faire société et produire de la responsabilité. J'ai beau être assez conservateur et plutôt anarchiste que réellement réac, je ne parviens pas à être climato-sceptique comme la plupart des intervenants du forum du magazine Causeur, avec Élisabeth Lévy en figure de proue...

Il y en a des millions des gens comme Megan Rapinoe en paradigme libéral-libertaire. Elle représente un genre de conformisme militant de la  « rebellion » (fausse rebellion) face aux valeurs patriarcales honnies et désormais honteuses du mâle blanc, typiquement bobo urbain et parfaitement adéquat aux valeurs de l'époque diffusées jusque dans la publicité. C'est juste une conformiste qui profite de sa couverture médiatique en se croyant peut-être rebelle et pour se donner bonne conscience, et les réacs conservateurs (comme Zemmour) notamment mais pas seulement (car il y a aussi les anarchistes conservateurs comme Michéa), sont les nouveaux rebelles authentiques du côté des prolos et des territoires périphériques bien plus que des nantis, sur qui la bonne conscience bobo urbaine c'est-à-dire bourgeoise, crache à longueur de temps, avec notamment Rapinoe comme figure de proue (encore une égérie du néolibéralisme triomphant finalement !) parmi bien d'autres...
Ce qui est troublant dans cette photo : deux corps quasi identiques et asexués...
Alors que la différence entre les sexes a tendance à s'estomper, un nouveau genre de puritanisme envahit le monde. C'est normal puisque le puritanisme est à la base de l'idéologie libérale. L'aspect libertaire de cette idéologie s'est rabattu sur le consumérisme pur en effaçant presque totalement la dimension du plaisir sexuel, qui avait pourtant la part belle dans les années 70. Nous sommes des machines à désirer cela a été démontré par bien des philosophes, mais l'idéologie libérale nous formate à n'éprouver une réelle attirance que pour l'argent ou des biens de consommation. La société est peut-être en passe de produire des clones asexués par PMA ou GPA, dans le cadre d'une stricte égalité entre des sexes en compétition sur le marché du travail : où l'aspect de la rivalité mimétique entre hommes et femmes devenant des semblables sur tous les plans, est en passe de supplanter toute forme de séduction et d'attraction sexuelle que seule la différence des sexes pouvait attiser...

La forme de progressisme militant de Megan Rapinoe n'est juste qu'une nouvelle forme de puritanisme, perverse dans son interprétation dévoyée du darwinisme : cachez ces couilles que je ne saurais voir !




1 commentaire:

  1. Michéa n'est pas un anarchiste conservateur au sens où on emploie ce mot "conservateur" habituellement. Michéa est pour le sauvetage de l'espèce humaine et des valeurs populaires dans ce qu'elles ont de noble. On pourrait dire "c'est un anarchiste aristocratique", dans la lignée d'Orwell.
    Pour ma part, je suis anarchiste monarchiste. Ceci veut dire que, s'il y avait un vrai roi, entouré de vrais ministres, on pourrait alléger considérablement tout le système de pouvoir et libérer l'énorme quantité d'énergie et de force vitale absorbées par la "démocratie".

    Chez Michéa, c'est la conservation de la vie. Rien à voir avec nos piètres "conservateurs" politiques qui ont peur de leur ombre.

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