Ma grand-mère allait au lavoir à
côté de la maison pour laver le linge de la famille, et elle riait et parlait
breton avec ses copines. Allons, allons : les gens n'étaient pas plus
malheureux sans le progrès, c'est même tout le contraire, car le
"progrès" nous isole. Nous avons juste globalement gagné en moyenne d'espérance de vie (encore qu'un écrivain comme Fontenelle ait vécu 100
ans en plein XVIIIème siècle), mais nous avons beaucoup perdu en qualité de vie,
c'est ce que Heidegger appelle pour le déplorer, l'oubli de l'être. Mes
grands-parents travaillaient du matin au soir, mais ils avaient la chance de
pouvoir travailler chez eux en étant couturiers et commerçants. Pas une minute
ma grand-mère ne se divertissait (il y avait toujours quelque chose à faire
dans la maison ou dans le potager du jardin), ni ne se plaignait, mais ses
activités étaient ritualisées et se calquaient sur le rythme des saisons et des fêtes religieuses. Je
suis l'héritier d'un ancien monde qui était plus harmonieux et beaucoup plus
moral.
C'était en Bretagne bretonnante
vers les années 70, à la frontière du Morbihan et du Finistère, mais ce monde
est mort avec la génération des baby-boomers et le "progrès". Jamais
je n'ai vu des gens aussi heureux que dans le village de mes grands-parents,
ils étaient plus proches de la France de Clovis à de Gaulle, que de la France
actuelle qui n'a plus aucune tradition ni racines. On est complètement perdu et
maltraité dans la France néolibérale d'aujourd'hui.
Mon grand-père avait le même
rythme de vie que ma grand-mère, mais il s'occupait davantage de son métier de
couturier qu'elle. Dans l'après-guerre avec leur
commerce florissant d'un petit village de campagne, ils ont pu acheter des maisons,
un appartement à Paris pour leur fille. S’ils avaient été intéressés comme le sont tous les
gens aujourd'hui, ils auraient pu devenir millionnaires. Ne parlez pas de ce
que vous ne connaissez pas. L'esclavage c'est aujourd'hui, un esclavage moderne
derrière le masque du progressisme. Ils avaient pas mal d'argent, c'est ma
mère, baby-boomeuse émancipée qui a tout claqué par égoïsme pour son seul plaisir, sans rien vouloir transmettre. Ah, il est beau le progrès ! Ah elle est
belle l'émancipation de la femme ! La fille de ma grand-mère, ma mère donc qui ne veut plus me parler fait
toujours, j'en suis pratiquement sûr, du tourisme sexuel en Guadeloupe à 74 ans ; voilà comment elle a
trouvé une bonne idée pour dilapider beaucoup de l'héritage de ses parents au nom
de l'émancipation de la femme. Vous appelez ça un progrès, j'appelle ça le
déclin d'une civilisation... Quant à mon père baby-boomer, il s'est servi dans
le pactole de mes grands-parents maternels pour monter ses petites affaires,
fonder une nouvelle famille et me renier comme cerise sur le gâteau. Super les baby-boomers
! la génération la plus égoïste qui n'ait jamais existé.
Heureusement le néolibéralisme
porté finalement par la génération des baby-boomers, est arrivé, avec accessoirement son libertarisme, pour émanciper
la femme de ses chaînes patriarcales et faire porter aux générations suivantes le
poids de leurs retraites faramineuses. Des droits nouveaux et libertaires, anti-patriarcaux, cette génération
s’en est octroyé de nombreux, qui ont « ruisselé » sur les
générations d’après, certes. Mais pour ce qui est du pognon, il n’y a aucune justice, aucun partage, aucun « ruissellement ». La seule justice est que nous mourrons tous.
Les 68ars se sont bien amusés, mais la suite va pas être top!
RépondreSupprimer- Société détruite
- Démocratie détruite,
- Législation du travail détruite,
- Dette KKKolossale
- Économie détruite,
- Ecologie détruite,
Des baby-boomers comme moi ont aussi bossé dur (51 ans pour moi), et on fait tourner le pays comme ils pouvaient.
RépondreSupprimerSans regret pour ma part, j'ai transmis ce que je pouvais avec plaisir, formé quelques jeunes et... dénoncé les mêmes dérives.
Hélas, une part de l'égoïsme a été transmis aux générations suivantes, mais j'ai tout de même confiance dans les plus jeunes.