Moi : « Pourquoi le gouvernement aurait-il
peur des niches victimaires ? Jérôme Leroy ne va pas assez loin, non seulement
le libéralisme n'en a pas peur mais il les attise afin de diviser pour mieux
régner. N'oublions pas que le système capitaliste repose sur la destruction
créatrice pour faire du profit. La destruction pure et simple, c'est peut-être le sort qui attend la partie de
la population française qui est attachée à ses acquis sociaux que l'on
détricote soigneusement depuis le début des années 80. Ce n'est effectivement
pas la religion musulmane qui est remplaciste, mais notre système qui repose
sur la seule quête du profit. Si une population était de nature à être moins
demandeuse et pouvait mieux s'adapter à des conditions de travail toujours plus
cruelles et exigeantes, on aurait aucun scrupule à la faire remplacer une
population plus frileuse et demandeuse en matière du droit du travail. La
compensation pourrait être quelques aides attribuées en priorité à ces
nouvelles populations au départ, et une reconnaissance victimaire exclusive.
Il est évident que Macron clive volontairement,
qu'il a intérêt à favoriser la guerre de tous contre tous : c'est le projet
d'un libéralisme où l'État s'en tiendrait à ses seules fonctions régaliennes,
et où les décideurs économiques auraient encore bien plus de marges de manœuvre.
Il ne s'agit donc pas d'un opportunisme en fonction des circonstances de la
part de Macron, mais d'un projet mûrement réfléchi de nature machiavélique. Je
pense que Macron n'y est pas pour grand-chose, c'est un banquier qui avait le
bon profil, et il a été choisi pour faire le sale boulot de nettoyage.
Macron n'est que le continuateur de Thatcher qui
avait bien expliqué qu'elle voulait détruire tout ce qui faisait société, qu'il
n'y avait de toute façon pas d'alternative. On en arrive donc logiquement à
Bezos, l'homme le plus riche du monde qui se déclare libertarien donc quasiment
anarchiste, voulant en finir avec toute forme d'État providence et de
garde-fous.
Les décideurs économiques ne font pas dans le
sentimentalisme, s'il fallait détruire tout ce qui fait notre Histoire et notre
mémoire pour y parvenir, ils n'auraient aucun scrupule à le faire, et même à
les remplacer par une mémoire purement victimaire en direction des populations
moins exigeantes et plus malléables économiquement. »
Balthazar : « Voilà l'exemple type de ces
discours néo-marxistes délirants !
Ce n’est pas le capitalisme ni le néo-libéralisme
qui explique Macron ! Ou bien votre théorie explique tout, c'est à dire qu'elle
n'explique rien ! Ce néo-marxisme est en fait assez inquiétant car on ne sait
pas au juste ce qu'il veut promouvoir ? Le néo-communisme ou le
néo-national-SOCIALISME ? Je me pose des questions... »
Moi : « Vous dites que ce n'est pas le
capitalisme ni le néo-libéralisme qui explique Macron, c'est quoi alors ? »
Balthazar : « Un coup d'état
médiatico-judiciaire par exemple ! Si non, si l'on suit votre raisonnement,
est-ce que Trump est anti-capitaliste et anti-libéral ? J'ai de gros doutes !
Donc votre théorie explique que Macron = Trump ! Ça ne me parait pas très
probant...
Ce que je pourrais vous concéder, c'est que Macron
appartient à un courant, celui de l'idéologie libérale-libertaire, que de
nombreux chefs d'entreprise (des capitalistes dans votre vocabulaire) ont
adopté depuis Mai 68, mais cela n'est qu'une idéologie parmi d'autres et le capitalisme
n'a rien à y redire si cela permet la circulation du capital ! Mais de même que
l'idéologie chinoise permet la même chose ! Donc ce n'est pas la critique du
capitalisme qu'il faut faire mais la critique des idéologies qui contrairement
à ce que pensait Marx, ne sont pas l'émanation de l'économie et de la lutte de
classe ! Ce sont les conneries qui ont conduit le marxisme dans le mur de sa
concrétisation politique ; alors ne recommençons pas... »
Moi : « Et pourquoi l'État providence et la
France issue du conseil national de la résistance étaient-ils de si mauvaises
choses ? »
Balthazar : « Je crois qu'on est d'accord mais
il est évident que ce compromis gaullo-communiste n'était pas du tout une
volonté de la part des deux de mettre fin au capitalisme (les communistes ont
assez montré à de Gaulle qu'ils ne pensaient pas qu'il avait rompu avec le
capitalisme !) ; au contraire, je crois que cela était une forme idéologique
très intelligente (en tout cas à cette époque) du capitalisme et rien
aujourd'hui nous interdit d'aller dans cette direction ! Ce n'est pas le
capitalisme qui s'opposera à cela mais des idéologies de type libérale-libertaire
que défend Macron ! Je n'arrête pas de répéter que contrairement à ce que nous
raconte les marxistes et les ultra-libéraux, le capitalisme se moule dans le
cadre de ce que nous lui imposons, nous les hommes ! Même si cela n'est pas
facile... »
Moi : « Critiquer les idéologies au profit du
libéralisme qui est une soi-disant philosophie selon moi, pleinement une
philosophie selon vous, c'est déjà la tâche que se sont assignés les prétendus
nouveaux philosophes comme BHL, Glucksmann, Bruckner, Finkielkraut un peu plus
à la marge... non ? Ça fait maintenant 40 ans que ces philosophes au service de
l'idéologie libérale-libertaire règnent en maître sur le débat d'idées
français, avec le résultat que l'on voit aujourd'hui : une société asphyxiée
par son endettement qui se délite de partout. Où les véritables forces vives de
la nation, les soignants, les profs, les caissières que l'on a vu en première
ligne, peinent à joindre les deux bouts.
Je ne vois pas comment le capitalisme pourrait
revenir en arrière à une forme plus apaisée et redistributrice de
développement, surtout avec la rivalité des pays asiatiques qui tirent le coût
du travail vers le bas ? Le génie du capitalisme jusqu'ici est d'avoir su muter
comme un virus virulent et nocif pour ne pas disparaître, et en France il a
pris effectivement la forme du libéralisme libertaire.
L’antiracisme outrancier qui déboulonne les statues
et qui voudrait imposer une dissolution de la mémoire collective française, n’est
qu’une ruse de plus du capitalisme, son aspect libertaire pour ne pas
disparaître. »
Balthazar : « Votre logique est vraiment
curieuse car elle n'est qu'intellectuelle et ne se base pas sur la réalité du
monde ! Donc vous assignez au capitalisme la responsabilité de nos problèmes
(endettement, problèmes des soignants, des profs, etc.) sans vous rendre compte
qu'il y a des tas de pays capitalistes dans le monde qui n'ont pas ces
problèmes (en tout cas pas en si grand nombre !) ; vous faites comme si la
politique n'avait aucune influence sur toutes les mauvaises décisions que notre
pays a pris et qui expliquent ce désastre ! D'ailleurs votre exemple de de
Gaulle montre bien que l'on peut prendre de bonnes décisions politiques et que
cela n'a rien à voir avec le capitalisme ! Bref, je ne fais pas qu'une critique
des idéologies, je fais surtout une critique de nos hommes politiques qui ont
massacré notre pays ! Et à mon avis en n'étant pas assez capitaliste ! Parce
que pour moi la force indépassable du capitalisme jusqu'à aujourd'hui, c'est
son pragmatisme... »
Moi : « Vous aurez du mal à me convertir car
le problème que pose à terme le capitalisme selon moi est qu'il part du
postulat d'une croissance infinie dans un monde fini. C'est la destruction des
espèces animales et de l'environnement qui assignera au capitalisme ses
limites. Un capitalisme véritablement pragmatique devrait faire plus grand cas
des limites environnementales et humaines.
Si la chasse au profit n'aveuglait pas tant de nos
contemporains les choses pourraient être mieux faites. Il y a malheureusement
un principe énoncé par Mandeville qui est à la base du capitalisme et qui est
que le vice privé fait la vertu publique. Mandeville et dans sa lignée Smith ne
disent pas que le mal est préférable au bien comme dans le sadisme, mais ils
affirment que le mal peut se transformer en bien, qu'il est comme un pharmakon pouvant faire du bien à
l'ensemble d'une collectivité (Smith évidemment ne le dit pas comme ça, car il
a édulcoré la version de Mandeville qu'il avait lu pour la rendre
"politiquement correcte").
Je pense que ce sont les mentalités, donc toute une
anthropologie collective, qui a été affecté par les principes du capitalisme,
et malheureusement pas dans le bon sens : explosion de la délinquance, familles
atomisées, judiciarisation des rapports humains, perversion narcissique de
masse, surenchère médicamenteuse etc...
Je pense aussi que le libéralisme d'un Diderot par
exemple était plutôt vertueux, alors que celui de type anglo-saxon était
vicieux dès ses prémices, pour gagner. Et c'est effectivement cette forme de
libéralisme qui a triomphé dans le capitalisme. »
Balthazar : « Vous avez raison, je crois que nos positions ne sont pas conciliables car je crois à exactement le contraire de vous ; je pense qu'il n'y a que le capitalisme qui nous sortira du problème écologique, car il arrivera un moment (et nous n'en sommes plus loin) où il sera plus intéressant pour le capitalisme d'investir dans ce qui préserve la planète que dans ce qui la détruit (d'ailleurs aujourd'hui on sait que ce sont les régimes type chinois qui vont contribuer le plus aux problèmes de ce type) ! Et contrairement à vous je n'ai jamais cru à la bonne volonté humaine, je crois que cela est une utopie (de type religieuse) qui ne peut nous conduire qu'aux plus grandes tragédies humaines (et dieu sait que le communisme en fut une !) ; alors que le capitalisme, contrairement à ce que vous pensez, est vertueux car il ne prétend pas sauver le monde mais faire du profit, ce n'est pas une idéologie ; et par là même il contribue à l'amélioration des conditions de vie de tous (car on peut critiquer tout ce qu'on veut dans le capitalisme, mais on ne peut pas nier qu'il est beaucoup plus confortable de vivre dans n'importe quel pays capitaliste que dans un pays non capitaliste, faites-en l'expérience si vous n'êtes pas d'accord ! Je vous le conseille, vous verrez le statut des enseignants et des profs dans ces sociétés, malheureusement on a tendance à l'oublier) ; mais par contre, certaines idéologies économiques et politiques, comme par exemple le néo-libéralisme (qui est une invention très récente dans le monde !) sont effectivement des idéologies très dangereuses et qu'il faut absolument combattre !
Le capitalisme n'étant pas une morale peut se mettre à totalement déconner, mais c'est la fonction et l'honneur du politique de lui définir le cadre légal dans lequel il doit opérer et de le contraindre à le respecter ! C'est ce qu'ont toujours fait les nations depuis l'ère moderne et effectivement, si nous vivons une crise aujourd'hui, ce n'est pas celle du capitalisme mais bien celle des constructions politiques et juridiques comme la nation, et ça c'est une autre paire de manche de régler ce problème ! »
Je n’ai aucun respect envers Churchill en tant que Polonais. Nos faux alliés britanniques nous ont vendus aux Soviétiques lors des conférences de Yalta et de Téhéran. Pourtant nous nous sommes battus pour eux. Ils ont également refusé de bombarder les chemins de fer qui menaient au camp de concentration allemand Auschwitz-Birkenau. Cela a entre autres permis aux Allemands d’exterminer une grande partie des Juifs hongrois. En plus, ils ne nous ont pas aidé après l'agression germano-soviétique du 1er et du 17 septembre 1939.
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